Absence de buts, de projets, de vision à long terme...

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Message par Jo' Mar 15 Nov 2016 - 22:10

Tout est dans le titre, mais pour développer un peu le sujet je dirais que j'ai du mal à savoir ce que je veux dans ma vie. J'ai en partie réglé la question professionnelle, car j'exerce aujourd'hui un emploi qui ne me rebute pas malgré qu'il s'agit d'un CDD en mi-temps et précaire. Mais je n'en veux pas plus, pour le moment. Je sors de deux années de chômage qui ont complètement transformé la conception que j'avais de moi-même et de la vie, j'estime qu'à l'heure où j'écris ces lignes, j'ai réussi à bien remonter la pente, et ce n'était pas gagné vu l'état dans lequel je me trouvais il n'y a même pas un an.
Aujourd'hui, je peux commencer à penser à des projets, me fixer des buts pour donner un sens à ma vie mais quand je tente de me projeter, c'est le black out total. Je n'ai absolument aucune vision à moyen ou long terme, je suis devenu quelqu'un de court-termiste qui se satisfait presque de l'actuel malgré quelques ombres au tableau. J'ai bien évolué, je guéris tous les jours mon estime de moi et je m'en satisfais... Presque. Il y a cette partie de moi impatiente, qui veut évoluer à grande vitesse, qui veut aller toujours plus loin et que j'ai du étouffer à cause des aléas de la vie. J'ai appris à me contenter de ce que j'avais, à me suffire du moment présent, à avoir un regard plus doux sur ma condition, plus sympathique sur moi-même et c'est bien... Mais je me sens sous-alimenté, en manque d'aspirations, d'inspiration, comme si les batteries qui servent à me pousser plus loin étaient vides. Et pourtant cette insatisfaction gronde toujours au fond de moi, c'est elle qui me fait écrire ce texte ce soir.

Je ne m'identifie pas dans ce que la société peut "m'offrir" (drôle de mot quand tout s'achète aujourd'hui). Je vis chez mes parents, j'ai la chance de pouvoir faire face à mes responsabilités financières tout en épargnant et d'ici un an j'aurai la possibilité de louer un petit appartement. Je n'ai pas d'épée de Damocles sur la tête, à vrai dire ils ne me poussent pas à partir d'ailleurs, je suis d'une grande aide, d'une bonne compagnie.
Je me sens encore comme un adolescent chez eux et je sais que tôt ou tard j'aurai besoin de couper le cordon. Mais à quoi bon prendre un appartement alors qu'ici je n'ai pas de charge à payer ? L'indépendance coûte cher. Elle me fait envie autant qu'elle me repousse. Et c'est tout le paradoxe qui entoure ma vie actuellement. Je suis bloqué entre mes envies, mes besoins et les contraintes extérieures.
Pourquoi gagnerais-je ma vie à la perdre ? Qui dit plus d'argent, dit plus de dépenses, plus de charges, plus de prélèvements, plus de contraintes, plus de responsabilités, plus de stress, et moins de temps pour soi. La société matérialiste et consumériste me dépasse. Je n'aime pas l'argent, même si c'est un besoin vital. Je n'aime pas le monde du travail, car c'est la guerre du tous contre tous, même si j'aime mon travail. Et je n'aime pas non plus cette mentalité qui consiste sans arrêt à se mesurer à l'autre, à se définir par rapport à lui, à sa situation, à ses biens matériels. Il n'y a rien de réjouissant dans le portrait que je dresse du monde. Est-ce ma vision des choses qu'il faut revoir ? Peut-être que je dois m'adapter un peu, accepter quelques compromis, mais ce constat ne m'aide pas.
Cette précarité que je choisis actuellement, elle est avant tout politique. Je sais qu'elle ne me permettra pas d'avoir le confort de la maison familiale si jamais je quitte le nid douillet, mais elle m'apporte du temps pour mon développement personnel, elle est un enrichissement. Encore un paradoxe. Et puis j'aime ce concept de décroissance.
Je n'ai pas envie que mes buts, mes projets soient guidés par ce monde oppressant. J'ai envie de vivre quelque chose de fort, qui m'apporte un sentiment d'épanouissement, d'accomplissement, d'humanité. Je ne sais pas exactement ce que je ferai pour réaliser ces envies, mais je le ferai au moment venu.

C'est dur d'avoir des buts, des projets, une vision à long terme quand la réalité me rattrape et me rappelle sans cesse qu'il faut que j'arrête de m'écarter du rang, que je suive des schémas qui ne profitent qu'à une minorité. Les chemins buissonniers sont si durs à arpenter, ils n'ont que très peu de visibilité et face à ce manque de perspective je comprends qu'on peut choisir de se fondre dans la masse, et d'adopter des buts clés-en-main, le risque de perdre sa vie à vouloir la trouver peut également être effrayant.
Même si je ne suis pas malheureux, je suis paumé. Je sais très bien qu'il n'y a que moi pour trouver ce qui me correspond, pour diriger ma vie, et rien que ça, c'est une immense responsabilité. Je sais que j'en serai capable, que j'aurai les solutions, les réponses en temps voulu.
Avancer dans un brouillard continuel, c'est ça qui est problématique.

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Message par Mark Larx Mer 16 Nov 2016 - 10:37

J'en suis au même point que toi aujourd'hui bien qu'ayant fait le choix d'une normalisation et de m'installer quand même dans cette société pour mieux essayer de la changer ou de la faire évoluer. Ce qui me manque surtout, c'est le manque de sens de cette vie...
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Message par Zvibe Ven 18 Nov 2016 - 17:13

Je suis également au même point que toi, je n'est jamais voulus de stabilité car je m'ennuie assez vite avoir mon propre appartement seulement en déplacement pro ou en coloc maintenant je navigue entre chez maman et ma copine.
Le rêve de la société pour moi c'est la mort psychologique, j'ai essayé dans ma jeunesse et au début de l'âge adulte à me fondre dans la masse mais ma façon d'être m'a rattrapé... alors maintenant j'essaie de m'accepter tel que je suis et faire des projets à court terme mais assez serrés entre eux pour le moment c'est chômage et blizzard.
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Message par Bimbang Ven 18 Nov 2016 - 23:50

J'ai ressenti ce même malaise plein de fois dans ma vie. Je suis encore en plein dedans.
C'est bien de se poser les bonnes questiions.
Et puis j'aime ce concept de décroissance.

Le concept de la décroissance, c'était ça que j'avais choisi en conscience avec mon compagnon. Vivre le plus possible en autonomie. En faisant tout de même des compromis. Ça pousse très loin la réflexion. Mais vu qu'on refusait les codes de la société, on voulait essayer d'aller au bout de notre cohérence. On n'a pas réussi à dépasser les contraintes réglementaires.

Je comprends donc complétement ce besoin que vous exprimez. Je trouve ça chouette, voire même hyper rassurant.
Seulement, il n'y a pas de réponse toute faite à ce genre de questionnement. C'est à chacun de faire son chemin.
Aucun mépris dans ce que je dis. Du respect même. Mais il n'y a que vos propres questionnements qui vous apporteront votre satisfaction propre.
Je comprends l'ampleur du chantier que vous découvrez, la panique qui peut se profiler, mais rien ne peut se substituer à votre propre analyse.

J'espère qu'au hasard de votre questionnement, vous tomberez sur des personnes ressources aussi profondes et sympas que celles que j'ai pu croiser. Le chemin est aussi important que le but.
Toute mon amitié sincère.
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Message par Invité Sam 19 Nov 2016 - 1:20

Hey!!!

Je n'ai pas de rêve moi non plus, MAIS

Apprendre, apprendre, apprendre

aide à comprendre à quel point il est cohérent de ne pas avoir d'autre rêve

que ce rêve futile, dont la puissance est celle

d'apprendre, apprendre, apprendre

que ce rêve est subtil, et que la puissance futile

de savoir savoir savoir

est submergée par l'infini

d'apprendre apprendre apprendre...

Je vous laisse continuer...



Ah, et, quitte à se sentir désincarné parmi, envolons-nous, au moins un peu, et regardons l'espace (ouah...) regardons l'histoire (ouah... ) et gardons l'espoir (je vous laisse continuer...)

Moi par exemple, (moi moi moi) je retourne à mon rêve sumérien

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Message par SB.ABcube Dim 20 Nov 2016 - 10:49

Hello,

Je n'est plus de perspective d'avenir prometteur...... Juste à accepter la limite de ma condition pro....

Je me suis fais manipuler on m'a promis beaucoup de chose et au final rien ou presque.

Disons que c'était un mayen comme un autre de justifier mon engagement sans borne.

Comme bien des zèbres je suis "bon" en beaucoup de choses et un choix potentiel énorme de direction à prendre.

Je n'est plus envie de faire de choix.... que je jure tous plus désastreux les uns que les autres.

Je ne veux plus rien prouver ou avoir l'impression de prouver..... Les normaux pensant sont parfois très limité dans leur réalité au savoir.

Si tu performe, c'est que tu as un truc à prouver ou un mal être..... A vrai dire j'ai tout entendu.

Alors aujourd' hui je ne veux plus rien juste que l'on me "foute" la paix.

Alors quoi faire ? ou allez ? J'ai "tout" comme on dit !!! Maison, femme, gosses, job, jouet.

Je vois tellement les limites de mon job c'est terrible ce truc..... alors inventer un monde à moi sans attirer l'attention des jaloux.

Dans ce monde il faut être comme ceci !!! et comme cela !!!! j'ai pas du tout envie de jouer ce rôle castrateur. Je suis analogique et non numérique c'est comme cela et se sera surement jamais autrement.

Je suis un surdoué qui n'a pas vraiment de tallent, effrayant comme constat !!!!

Pas envie de corriger les fautes
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Message par Jo' Dim 20 Nov 2016 - 22:18

Merci à tous pour vos témoignages. Effectivement, je retrouve tout ce que je ressens dans ce que vous dites.
J'ai l'impression de ne pas pouvoir échapper à ce constat, je n'arrive pas à me mentir, à ignorer, à m'asseoir sur mes convictions en échange de quelques profits. Cette société, je la vois comme les entrailles d'un monstre tentaculaire qui contrôle l'ensemble de nos vies, jusque dans notre capacité de réflexion.
Je ne suis pas forcément adepte des théories du complot en règle générale, mais il m'arrive de penser parfois que tout est calculé. Qu'une petite minorité de personnes, d'une très grande intelligence machiavélique a conçu ce système pour desservir ses propres intérêts. Et puis, je me demande ensuite si cette petite minorité n'a pas les mêmes objectifs que tout le monde finalement, "réussir sa vie". À une différence près peut-être, qu'il est question pour elle de rester en haut de la pyramide. Ce monstre n'est-il pas plutôt les conséquences du besoin viscéral de l'être humain à dominer son prochain ? Où est-ce ce monstre qui a créer ce besoin viscéral ?
Je l'ignore, je me torture souvent l'esprit avec ce genre de questions. J'ai bien conscience que ces pensées créent des murs plutôt que des ponts, qu'elles m'écartent toujours plus du modèle-type. J'ai le sentiment aussi que les personnes qui se rendent compte de la farce sont condamnées à errer, car il est difficile de vivre avec ses convictions dans le tout-individualiste, alors que ces convictions incluent l'échange, le partage.

Réussir sa vie, c'est un non-sens. L'équilibre de cette société se base sur la logique que pour réussir, il faut que d'autres échouent, que pour gagner, que d'autres perdent. Quel serait l'intérêt de réussir sa vie si tout le monde la réussissait ? Il n'y aurait plus personne pour envier une situation professionnelle, il n'y aurait plus de motif pour exhiber sa belle baraque, sa belle voiture, ni de prétendre avoir une meilleure éducation, une meilleure instruction puisque tout le monde aurait réussi. D'ailleurs, ce serait un système qui ne tiendrait pas. Pour posséder, il faut déposséder. Pour devenir riche, il faut créer des pauvres. Quel merveilleux équilibre.
Dans toutes les conversations, de toutes les bouches, les convictions de la majorité des gens ne s'éloignent jamais vraiment de cet équilibre. Comment ne pas parler d'endoctrinement ? Il y a ce désir constant d'être mieux que l'autre, ce complexe d'infériorité et de supériorité à grande échelle, cette dualité du mieux et du moins bien. Et en peinture de fond, l'égo qui joue parfaitement le jeu.

Je refuse de vivre dans ce schéma. Je n'ai pas envie de réussir ma vie, j'ai juste besoin de m'accomplir. Et pour le faire, il faut que ce que j'apporte à l'extérieur me fasse grandir de l'intérieur, et vice versa. Un équilibre d'un autre ordre.
Seulement, et j'en ai bien conscience, étant moi-même conditionné, endoctriné depuis ma naissance, il n'est pas toujours facile de s'assumer. Je suis envieux quelques fois. J'envie ceux qui voyagent par exemple, ceux qui s'éclatent, qui ont des loisirs. Il y a un tas de choses dans ce monde que j'aime et qui n'existeraient probablement pas si le monstre, la machine n'étaient pas là. Ou peut-être que si, je ne sais pas. J'ignore la tournure qu'aurait pris l'humanité sans la subordination de la majorité.

Et puis malgré ce côté dissident, il y a des choses dont je ne peux échapper, et dont je ne veux échapper. Je ne cracherais pas contre la propriété par exemple, contre une belle baraque car j'aime l'architecture et que je me verrais bien habiter un endroit que j'ai imaginé. Si je devais choisir entre les fjords de Norvège et une piscine à débordement comme destination de voyage, je choisirais sûrement le première mais je ne dirais pas non à la seconde. Peut-être est-ce moi qui oppose tout alors que je pourrais conjuguer. Comment cracher sur le système et profiter de ses avantages ?
J'ai juste l'impression que si je continue sur ce chemin brumeux, je vais devoir me dissoudre.
Si je continue de renoncer au rêve américain mondialisé, je devrai extraire ces restes d'endoctrinement de mon esprit. Vivre comme dans Into The Wild. Et ce n'est pas non plus ce que je veux pour moi. J'ignore ce qu'il me faut, mais ce n'est ni l'un, ni l'autre. Quel brouillard décidément.


Dernière édition par Jo' le Dim 20 Nov 2016 - 22:36, édité 1 fois

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Message par Mark Larx Lun 21 Nov 2016 - 16:29

Je comprends bien ce que tu vis. Mon projet idéal serait de vivre dans une caravane dans un endroit désert, dans un refuge en montagne pour retrouver une vie plus naturelle, confrontée à moins d'intellectualisation moins de matérialité... Dans le même temps, ce n'est pas ce dont j'ai envie, j'aime une partie de ce que m'apporte un confort léger...
J'aimerai partir loin détaché de tout et de tout. Dans le même temps, j'apprécie les quelques moments passés avec des gens intéressants et positifs...
Mais, je suis là dans ce monde de contrainte, dans ce monde auto centré. Même les actions désintéressées perdent de leur saveur au bout d'un moment...
Vive l'éclaircie...
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Message par Hugo PidiPiou Ven 13 Jan 2017 - 16:07

Ces problèmes dont tu parles sont es lieux de ma réflexion actuelle et la réponse que j'aurais à te donner en espérant que tu la lise, c'est de chercher autour de toi, dans ton passé ce qui t'a permis de ressentir la sensation que tu recherche qui en fait est la sensation dans mon cas d'avoir fait plus de bien que de mal à mon échelle comme à toutes les autres. C'est très dur d'accéder à cet état mais il passe souvent par une très grande abnégation.

Je m'explique : si a société et ses tentacules ne te permettent pas de profiter des choses qui pourrait te faire sentir en-dehors de ce système, n'est-ce pas juste que t'as pas vraiment envie d'en sortir parce que tu as conscience qu'en sortir signifierait en partie ta mort sociale, économique et pas mal de trucs chiants en fait ? Moi je sais que c'est comme ça que je le vis, j'ai donc cherché à ne pas être pris par les tentacules mais à tourner autour : être graphiste freelance, artiste quand j'y arrive, ne pas me projeter dans le futur mais prendre ce qu'on me donne et mériter ce que je désire. En fait, c'est paradoxal ce que je te dis là mais c'est l'exemple de la chine : un gouvernement communiste dans un monde capitaliste, ça ne tient pas debout si ils veulent s'ouvrir, alors ils deviennent capitalistes sur les bords. C'est un peu ça que je te propose : conserver des idéaux et des idées, des avis et préférer les appliquer mais savoir céder et prendre conscience que les moulins contre lesquels on se bat sont définitivement invincibles et autant en nous que chez les autres.

Aussi lorsque tu comprends que c'est ta capacité à te rendre compte de la tentacule qu'elle perds presque toute sa force, alors tu est omnipotent (ou presque), il y a toujours des solutions mais le plus grand travail de la pieuvre, c'est de te les cacher. Expérimente, explore, cherche et tu trouveras si tu sait ce que tu veux Smile

Garde l'espoir, toujours.
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Message par Jo' Lun 6 Fév 2017 - 14:51

Hugo PidiPiou a écrit:Je m'explique : si a société et ses tentacules ne te permettent pas de profiter des choses qui pourrait te faire sentir en-dehors de ce système, n'est-ce pas juste que t'as pas vraiment envie d'en sortir parce que tu as conscience qu'en sortir signifierait en partie ta mort sociale, économique et pas mal de trucs chiants en fait ?

En ce qui concerne tous ces trucs chiants j'y suis déjà confronté, je suis quelqu'un de solitaire et ma vie sociale se résume à ma famille proche et à mes collègues de travail. De même, pour ma situation économique je suis en pleine précarité, c'est-à-dire que pour moi gagner plus de 1000€ par mois c'est assez exceptionnel.
Le problème (enfin, s'il y en a réellement un) c'est que j'ai besoin de vivre avec passion. Quand j'entreprends, j'ai besoin d'avoir des projets qui m'animent, d'avoir recours à ma créativité. Si dans mon boulot je ne peux pas utiliser mes capacités, si je dois enfermer cet esprit créatif alors c'est ma mort intérieure. Je ne peux pas faire autrement. Si demain, je trouve un travail mieux rémunéré à temps complet mais qu'en contrepartie je fais des tâches répétitives et/ou vides de sens, c'est-à-dire s'il n'y a pas de création ou de but humain derrière je m'éteins complètement. En général dans ce genre de situation je ne tiens pas longtemps, c'est la dépression existentielle qui s'empare de moi.
Et puis, je ne peux pas concevoir une vie qui tourne autour du travail, j'ai besoin de temps pour moi, pour me ressourcer, pour ma réflexion, pour penser tout simplement. Quand je fais des semaines de 35h ou plus (ce qui arrive durant les périodes de vacances) je rentre le soir et j'ai le cerveau tellement saturé qu'il m'est impossible de me concentrer sur mes centres d'intérêts, mes petites lubies.
Je ne suis qu'un enfant privilégié pour beaucoup de gens, qui n'a pas assez galéré, qui n'a pas les pieds sur terre. Ils ne comprennent pas pourquoi je ne cours pas après l'argent. À quoi bon si c'est pour m'enfermer dans un schéma qui m'échappe ?
Et pourtant, j'ai galéré pour en être où je suis aujourd'hui. Le fait de ne pas renoncer à moi-même dans cette société, ça m'a valu beaucoup de douleur, de crises existentielles, et par moment c'était peut-être plus que ce que j'étais en mesure de supporter.

Maintenant que ma vie professionnelle se dessine et que les contraintes sont suffisamment rares pour que je reste motivé, que puis-je faire ?

- Rester chez mes parents, épargner sans savoir vraiment à quoi me servira cet argent. Si c'est pour une propriété, je peux rester encore de longues années avant d'avoir un apport suffisant, et puis je devrai quand même faire un crédit immobilier ce qui me liera aux banques et créera un chantage à l'emploi pour pouvoir assumer mes responsabilités financières. De plus, je renoncerai à une partie de ma vie d'adulte.
- Louer un appartement et pouvoir voyager à côté. Vu le prix de l'immobilier dans le coin, il me faudrait un petit studio ou un T2. Je trouve cette idée oppressante, d'une car je déteste la ville et que me connaissant je resterai enfermé entre 4 murs. Ou alors, il me faudrait quelque chose de plus reculé comme la campagne, mais les locations se font plus rares. De deux, je ne pourrai pas épargner suffisamment pour pouvoir voyager à côté.
- Rester chez mes parents, épargner pour voyager. Tant que je resterai chez eux, je me sentirai toujours comme un enfant, je ne serai pas maitre de mon destin. Non seulement je ne me vois pas habiter à leur côté pendant de longues années, mais en plus l'idée de voyager seul me fait peur.

Il y a cette envie d'indépendance, de pouvoir faire face à mes propres responsabilités, d'aspirer à une certaine liberté. Et puis il y a ces contraintes, celles que je m'inflige à moi-même et j'en ai conscience, certaines peurs qui me dominent, et celles que la société m'inflige pour que je rejoigne un schéma qui nourrit le système.

Que faire, si ce n'est continuer à avancer dans le brouillard. Il y a des périodes ou même si ma vie actuelle me plait, car je reviens de loin et que je m'estime heureux d'en être où je suis aujourd'hui ; je me sens enfermé dans une espèce de routine. J'ai envie de sortir de ma zone de confort, d'améliorer ma condition, de ne pas me contenter de ce que j'ai pour avoir toujours mieux. J'ai cette envie constante d'évoluer, et rien n'est assez rapide à mon goût. Pourtant, j'ai de la patience mais le temps est tellement long parfois. J'ai envie de profiter du moment présent, mais j'aimerais aussi avoir des projets, des objectifs sur du plus long terme. Avoir une vision de ma vie dans 5-10 ans. Dans 6 ans j'aurai la trentaine et quand je m'imagine à 30 ans, je ne vois rien, si ce n'est une grande incertitude. Et c'est très dérangeant.

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Message par Zvibe Mer 8 Fév 2017 - 18:18

@ Jo
Les peurs que tu décris remonteraient de l'enfance, il faut analyser ton enfance au peigne fin.
Demander aux proches si besoin et se faire aider par une personne neutre. ( je sais que le budget peut-être conséquent via la psychothérapie mais certains thérapeutes sont compréhensibles de la situation )
Je suis dans le même cas que toi et ton dernier commentaire c'est 100% ma situation actuelle.
Je répète toujours ce même shema tout en empruntant des chemins différents mais qui mène toujours et souvent au résultat la case départ.
Le point commun a cette répétitions remonte à l'enfance et si le soucis n'est pas traité il reviendra plus tard et tournera en boucle. ( éducation, violence psychologique ou coups, humiliations, mépris etc... pas forcément dans la famille le milieu scolaire envoie du lourd quand on a le malheur d'être différent.)
Quelques petites pistes à explorer sache que le chemin pour se retrouver vers soi-même ( et retrouver l'enfant que nous étions ) n'est pas simple mais ça en vaut la peine pour la suite.


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Message par Jo' Mer 8 Fév 2017 - 21:13

J'ai pas mal avancé sur le plan psychologique, je suis à jour concernant les raisons de mes souffrances, d'où elles viennent, comment elles s'activent et quand... Tout n'est pas encore réglé forcément, c'est un travail de toute un vie.
Les raisons de mes peurs actuelles proviennent à la fois d'un milieu familial toxique et d'un environnement scolaire hostile. Je connais bien cette boucle que tu décris, c'est ce qui m'a poussé il y a un peu plus d'un an à tout faire pour la briser. Pour le moment je n'ai pas le sentiment d'être à nouveau enfermé dedans. Un "avantage" quand tu exécutes pour la énième fois le même tour de manège, c'est qu'à force tu connais la mélodie. Tu sais comment la direction que tu as pris va finir, tu connais les signes, tu les sens. Ce qui me faisait peur à l'époque, c'était de me répéter, de retomber à chaque fois dans ce cycle infernal. Et à chaque fois, c'était deux fois plus douloureux. Puis j'ai compris un jour que la seule raison pour laquelle je tournais en rond, c'était à cause de cette peur. En général, quand on a peur de quelque chose, la vie nous met à l'épreuve pour travailler dessus. Et tant qu'on a peur, on s'y confronte.
Ma peur actuelle, c'est cette invisibilité constante. Je ne suis plus dans un manège qui tourne en rond mais dans un palais de glaces, où je me sens constamment obligé d'être prudent pour éviter de me manger une vitre invisible en pleine tronche. J'aime beaucoup cette métaphore foraine.

Puis le fait de m'isoler, ça ne m'aide pas socialement. Heureusement, j'ai suffisamment d'heures de travail pour garder un lien avec les gens et le monde qui m'entoure mais en dehors de ça, je vis dans mon petit refuge. J'ai aussi des parents qui ont tendance à vouloir me surprotéger. Même à 24 ans, j'ai souvent l'impression qu'ils me prennent pour quelqu'un de très vulnérable. J'ai eu des épisodes très douloureux dans ma vie qui n'ont pas été reconnus. Ce que j'essaye de dire, c'est que mes proches n'ont pas compris pourquoi je les avais vécu avec autant d'intensité. Mon hypersensibilité est considérée comme une faiblesse dans mon cercle social, et même si je sais au fond de moi que c'est une très grande force, j'ai ce sentiment constant de décalage qui ne m'aide pas à m'affirmer. À quoi bon en parler aujourd'hui de toute façon, à part pour réouvrir la brèche. Je suis stable depuis de nombreux mois, je ne me vois pas à l'heure actuelle les réunir autour d'une table pour leur faire part d'émotions enfouies. Ils ne comprendront pas de toute façon, et surtout, il me feront culpabiliser avec des phrases types : "oooh, on est pas drôle pourtant, c'est pas gentil de nous dire ça...".
C'est pour ça que je ne me vois pas tenir encore plusieurs années chez mes parents. Tant que je suis sous leur toit, je me sens sous leur influence. Ils me font sentir comme un petit garçon un peu trop rêveur avec des envies d'aventurier, qu'il faut absolument freiner car la vie n'est pas un rêve et que le monde est dangereux. En bref, qu'il faut rentrer dans le rang. Je pourrais très bien prendre mes valises et partir 2 semaines sur les routes, mais ils me font culpabiliser, je leur causerais trop de stress, trop d'inquiétudes, ils me tiennent par les sentiments. Et puis inconsciemment une partie de moi a fini par y croire à cette vulnérabilité, à force d'être constamment imprégné dedans.

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