Je me présente... Doupoison

Bonjour,

Je me présente sous le pseudo Doupoison, petit surnom que mon père m'a attribuée depuis ma tendre enfance... Mon doux poison, version addiction.

J'ai 37 ans, j'exerce une profession libérale et j'ai 2 adorables enfants.

L'année passée, en juin 2015 exactement, nous avons fait tester notre grande de 7 ans et demi sous les sous-entendus de la maîtresse, qui n'osait pas affirmer l'évidence, et les vifs conseils d'une amie HP.
Le résultat a été sans appel... Nous avons bien engendré un beau zèbre.
Ça n'a pas changé la face du monde, ni pour elle, ni pour nous. Finalement, elle est ce que nous savions déjà au fond de nous... Une petite fille joyeuse, curieuse, tellement facile à vivre!

Les mois passant, son résultat a commencé à devenir une petite obsession pour moi.
Objectivement, il était inconcevable que je sois la source de son potentiel mais mes recherches s'affinant, l'éventualité a commencé à faire sa place jusqu'à être mon sujet de conversation favori avec mon conjoint.

Je me suis donc lancée à ma découverte début septembre 2016. Le test passé, le résultat est tombé... Net et précis... HP aussi.
Les premières semaines se sont passées dans une certaine euphorie. c'était évident... Je SUIS. J'était tellement fière de moi. Envie de le crier sur tous les toits, d'écrire mon chiffre sur le front!
Aujourd'hui, l'euphorie est plus que retombée et j'ai la gueule de bois. Ça fait maintenant 3 mois que je rumine, ressasse. Tout mon passé défile. Mon enfance, ma scolarité, mes choix,... J'ai besoin de revivre toute ma vie avec cette information supplémentaire.

Je ne suis pas bien dans ma vie, dans ma tête... J'ai l'impression d'être spectatrice de celle-ci. Mais j'ai l'impression de l'avoir toujours été.
Même dans les moments dits heureux, j'ai toujours et j'ai toujours eu cette boule dans la gorge, ce poids dans la poitrine.
Jusqu'à présent, je ne savais pas vraiment d'où ça venait... Peut-être une enfant psychologiquement difficile avec des parents tous les 2 défaillants à leur manière?
J'ai cru être dépressive ou du moins dans un état proche.

Aujourd'hui, je crois que ce sentiment de dépression vient du fait que je n'ai jamais eu la possibilité de faire tous mes choix de vie en connaissance de cause.
Ai-je choisi mes études ou m'a-t-on aidé à les choisir?
Ai-je réellement désiré mes enfants ou m'a-t-on aidé à vouloir des enfants? (malgré mon amour infini pour eux, la question m'a traversée l'esprit!)
J'ai l'impression de ne pas être à la hauteur de mon diplôme.
J'ai l'impression de ne pas être à la hauteur dans mon rôle de maman.
J'ai l'impression de ne pas être à la hauteur en tant que femme de 37 ans.

Voilà, c'est un peu brut de décoffrage.
Je ne sais pas encore où je vais, ce que je dois faire... D'où ma présence ici.

Merci de m'avoir lue!

Bonjour et bienvenue sur ce forum.
J'ai l'impression de me lire dans certaines de tes phrases...
Au plaisir d'échanger...

Bienvenue Doupoison!

Je me retrouve également quelque peu dans tes mots...

L'impression de ne pas être à la hauteur... je connais bien... Et si c’était les autres qui n'étaient pas à notre hauteur (surtout durant notre enfance, si déterminante)?! Et si, aussi, nous mettions pour nous-même la barre un peu trop haut, en bons idéalistes que nous sommes?! Ce ne sont que des pistes de réflexion...

En tous cas, je suis prête à parier que tu es une bien meilleure maman que la moyenne des parents... Rien que la façon dont tu évoques tes enfants, ça met du soleil dans les yeux...

Quel pouvoir ! Un chiffre qui bouge ainsi les lignes et notre horizon invoquant insidieusement cet autre versant de notre vie, forcément inconnu qui aurait pu être changé si cette donnée avait été sue plus tôt. Il interroge pour le coup le libre arbitre. Comme si sachant nous aurions eu enfin le choix.
Personnellement le choix est une rareté dans la vie. l'air de rien nous naissons sans l'avoir expressément demandé et nous ne choisissons ni nos parents, ni nos enfants. Il en va ainsi toute notre vie où nous passons notre temps à obéir à des schémas tissés et noués très tôt en nous, à nous fier à des règles silencieuses que nous feignons pour beaucoup d'inventer. Cela peut donner l'impression d'être passif et de se laisser filer sur les rails de la vie, jusqu'à ce qu'une fissure nous culbute et nous fasse changer de regard comme à toi récemment.
Ce qui est fait est fait, il ne serait pas judicieux de renverser ainsi la table et de se lyncher ainsi.
A vrai dire, nous faisons du mieux que nous pouvons. Et sans doute as-tu fait comme tu le sentais en étant telle que tu es encore, sauf que là tu crois posséder une nouvelle carte.
Aussi as-tu le choix, s'effondrer comme une étoile, ou décider de revendiquer une vie disons moins passive, plus active, pas à pas. Cette question et sa réponse t'appartiennent désormais. Elles visent le futur et ne rejettent et ne nient pas le passé. Oui, ce questionnement est légitime : il me rappelle ce dialogue lu quelque part : "Que faut-il que je fasse pour devenir bienheureux ? - Je n'en sais rien, mais je te le dis, sois bienheureux et fais ce qu'il te plait".

Ne pas être à la hauteur n'est qu'une impression, dixit le Schtroumpf !

Bienvenue ! Quel est ton rapport au Chat, aux tigres et autres éléphants ?

Merci pour votre accueil.

Certains messages résonnent. J'aime cette sensation de vibration, de montée en puissance qui donne envie de prendre la vie à bras le corps. Sauf que le soufflet retombe vite et... Oui, "va, vis, deviens" mais par où je commence?

Mark Larx - Merci! Au plaisir aussi

MerQuiBrasse - Oui, c'est vrai que je n'aime pas faire les choses à moitié... Ou je fais parfaitement ou je ne fais pas! J'aime que les choses soient bien faites et je crains toujours l'erreur, l'oubli et bien sûr la critique car j'ai du mal à prendre du recul et je prends facilement la critique pour moi... Un brin parano :-) Les enfants sont d'ailleurs la seule source de bien-être et d'apaisement car ils ne sont pas (encore) dans le jugement.

Izo - Tu mets le doigt exactement là où ça fait mal. Le choix est effectivement une utopie. Mais aujourd'hui, j'ai du mal à arrêter de regarder en arrière et de refaire mon monde. Je sais que rien y changera mais au fond de moi, j'ai besoin de m'imaginer à quel moment ça aurait pu changer si les personnes qui m'ont accompagnée avait cette info.
Je retiens ta phrase comme 1ère étape: "Aussi as-tu le choix, s'effondrer comme une étoile, ou décider de revendiquer une vie disons moins passive, plus active, pas à pas. Cette question et sa réponse t'appartiennent désormais. Elles visent le futur et ne rejettent et ne nient pas le passé."

Suc ces p'tits bleus - Oui, ce n'est qu'une impression mais elle est psychologiquement fatiguant car chaque action du quotidien devient presque une montagne à franchir et la première idée qui traverse l'esprit c'est "je n'y arriverai pas".

Yoda300 - Je ne comprends pas le sens!?

Et tu le fais, moi c'est différent j'me dis " j'ai pas envie de le faire " et pourtant faut que je le fasse, et je le fais, de toute façon chaque action est fatigante, faut savoir bien gérer son énergie.

Bonjour Doupoison et bienvenue à toi

tu dis que tu ressens n'avoir jamais eu la possibilité de faire tes choix en connaissance de cause
d'où tout ton questionnement qui s'ensuit

vas-y tout doux avec ton questionnement car il te faut prendre soin de toi
pose-toi tes questions une à une et dès que tu vois un peu plus clair passe à la suivante

être à la hauteur mais par rapport à quels critères ? être une professionnelle parfaite ? être une mère parfaite ? être à la hauteur d'une femme de 37 ans ....parfaite ?

quel est alors ton "modèle" de référence ? , celui que tu t'es crée ou celui qui t'a été suggéré ?

c'est un questionnement doux que je te pose même s'il peut apparaître abrupt

et puis aussi , apprendre à gérer son énergie comme le dit P'tits Bleus est très important

j'ai une question : est-ce que tu crois que tu ne te serais pas posée ces mêmes questions , tests passés ou pas ?

Ou-est-la-question, je vais essayer de te répondre sans trop me perdre... Du moins me perdre encore plus que je ne le suis pour le moment :-)

Ne pas être à la hauteur? Je crois que c'est mon ressenti le plus fort au quotidien et depuis toujours.
Dans tous mes "rôles", je me sens usurpatrice (mot employé par la psychologue lors du test).
Professionnellement, je ne me trouve pas très compétente par rapport à mes tiers.
Maternellement, je me compare à d'autres et les trouve plus sûres d'elles.
En tant que femme, pareil, je me trouve gauche, sans sujet de conversation, pas à l'aise en talons ou en jupe, un peu garçon manqué. J'ai l'impression d'être une gamin de 15 ans dans un corps de 37 ans :-)
Oui, mon modèle de référence est une femme que je me suis créée car ma mère n'était pas sophistiquée!

Si le test de ma fille n'avait pas déclenché tout ce tsunami, je crois que je serais encore à me demander si je ne suis pas dépressive. Ma mère avait été diagnostiquée à l'époque "maniaco-dépressive"... Bi-polaire. Il s'avère aujourd'hui, avec l'aide de la psychologue, qu'elle ne l'était peut-être pas forcément mais plutôt une surdouée malheureuse car ne le sachant pas mais trop lucide sur elle-même et le monde. Ce qui me rassure par rapport à ça, c'est que la connaissance de ce "don" me permet de ne plus prendre le même chemin qu'elle.

Petit à petit... Merci pour votre attention. Répondre à vos questions me permet de prendre du recul et de mieux me voir!

La question du modèle que je me suis créé est importante. Je l'avais personnifié dans mon père, avec une vision très idéalisée. Aujourd'hui, j'essaie de m'en détacher (de me détacher de mon envie de perfection) pour essayer modestement d'être moi. Cela n'est pas simple car, comme toi, je ne me sens pas à la hauteur et dans le même temps beaucoup essaient de m'enfermer dans une statue supérieure à eux...
Alors, j'essaie de ne pas me comparer, de ne pas avoir d'autres points de référence que celui d'essayer de faire au mieux même si ce n'est pas parfait...