Test de QI dans les années 60

Bonjour,

Je viens d'apprendre que mon père a passé des tests avec des cubes dans les années 60. Il ne se remémore pas bien ce dont il s'agit (il était jeune: entre 8 et 10 ans). J'aimerais bien savoir ce dont il s'agit (je suis persuadée qu'il est HP voire même THQI, mais on n'en sait rien à ce jour).

Quelqu'un pourrait-il m'éclairer sur les tests à cette époque? Mieux, quelqu'un qui aurait passé un test de QI à cette époque..?

Merci par avance!

Dans les années 1960, je ne sais pas, mais dans les années 1970, il y a des éléments intéressants ici, où l'on tente de retracer une évolution plus longue :

https://www.zebrascrossing.net/t9684-detection-en-entree-au-college-dans-les-annees-70

Merci beaucoup Pieyre!

Je n'ai pas encore tout lu mais pour l'instant, apparemment, on aurait testé mon père parce qu'il était en difficulté... Il a souvenir que la personne qui lui a fait les tests lui a dit qu'il ne serait jamais bon dans tout ce qui est "manuel" (ou quelque chose dans le genre)!!! Il a fait un métier (avec grand succès) tout ce qu'il y a de plus manuel lol.

Même s'il ne le dit pas ouvertement, je crois qu'il a gardé l'idée selon laquelle il serait "bête".

...

Pourtant, il est bien au-dessus de la moyenne en: culture, rapidité de compréhension des concepts, de calcul, etc...
A mon sens bien entendu, mais j'en suis convaincue. Lui-même s'en est rendu compte alors qu'il n'a pas confiance en lui.

C'est dingue comment une personne peut casser un gosse et combien ça peut l'atteindre des années plus tard... Je ne pense pas qu'il n'y a que les réflexions de cette personne en cause mais l'amertume dans la voix de mon père quand il a parlé d'elle en dit long...

Quoiqu'il en soit, je comprends mieux pourquoi les tests... Je croyais qu'on lui en avait fait pour contrôler s'il était trop à droite de la courbe de Gauss. Il semblerait que ce soit l'inverse, quelle ironie!

C'est un hypersensible (encore plus que moi alors que j'ai déjà la palme) doublé d'un grand angoissé, nappé d'une bonne dose de non confiance en soi... avec un rejet de tout ce qui est scolaire... Je l'imagine assez bien (mal) devant des tests...

C'est tout le risque des tests effectués précocement : les faux positifs mais surtout les faux négatifs. Il faudrait disposer des tests qui étaient pratiqués durant ces années, et connaître l'esprit des gens qui les faisaient passer. Mais il semble qu'il soit difficile d'obtenir des précisions sur ces matières, comme tu l'as peut-être lu sur le sujet que j'ai indiqué.

Mes parents, sans avoir passé de tests, ont été retirés du système scolaire, ma mère notamment dès le collège, parce qu'elle était cinquième fille d'une famille nombreuse, et moins bien estimée. Je peux imaginer les répercussions d'un jugement formulé à cet âge, surtout s'il s'agit d'un test censé être objectif.

Dans les années 60 , l'E.N. à demandé à mes parents : " de faire quelque chose ..."

Séance de psy. (X?) tous mes jeudis (qui étaient le jour sans école ) bloqués pendant quelques semaines .

Bilan transmis au parents , rien pour moi .

Je comprend ton père , , ,

La première version du WISC en français date de 1958 et incluait un subtest avec les cubes (voir par exemple ici).

CarpeDiem a écrit:Bonjour,

Je viens d'apprendre que mon père a passé des tests avec des cubes dans les années 60. Il ne se remémore pas bien ce dont il s'agit (il était jeune: entre 8 et 10 ans). J'aimerais bien savoir ce dont il s'agit (je suis persuadée qu'il est HP voire même THQI, mais on n'en sait rien à ce jour).

Quelqu'un pourrait-il m'éclairer sur les tests à cette époque? Mieux, quelqu'un qui aurait passé un test de QI à cette époque..?

Merci par avance!

Bonjour Carpe Diem,


Il semble que je sois sensiblement de la génération de ton papa. Je me souviens avoir été emmené chez un psychologue par ma mère à l'âge de 5 ans (ce devait âtre en 1968). Je me rappelle encore le lieu (une traverse de l'avenue du Prado, dans les beaux quartiers de Marseille).


Les exercices qu'on m'avait demandé de réaliser comprenaient effectivement des cubes, ainsi que d'autres accessoires d'éveil (cercles, carrés, losanges qu'il fallait ranger sur des tiges de bois en les classant par couleurs, puis par tailles, puis par forme de leur pas de vis, des dessins représentant une histoire qu'il fallait remettre dans un ordre chronologique, des calculs arithmétiques basiques).

Vu que le WPPSI (https://fr.wikipedia.org/wiki/Wechsler_Preschool_and_Primary_Scale_of_Intelligence) a été créé en 1967, j'ai du servir de cobaye dans ses premières déclinaisons.

Mes parents ne m'ont pas communiqué le résultat numérique de QI que j'avais obtenu. Par contre, dès celui-ci en leur possession, j'ai entendu du "surdoué" à mon sujet à tout bout de champ, et les extravagantes exigences projectives de ma mère à mon égard ont commencé et m'ont largement pourri l"enfance et l'adolescence.

Pourquoi ma mère a t'elle entrepris cette démarche, rarissime à l'époque ? Et bien il me semble que les nonnes (puisque c'était une institution religieuse) et les puéricultrices de maternelle lui avaient signalé ma précocité dans l'exécution des tâches d'apprentissage, (je savais lire depuis l'âge de 4 ans et je terminais en 5-10 minutes les exercices que les autres mouflets mettaient 2 à 3 fois plus de temps à réaliser). Qui plus est, cette précocité s'accompagnait (déjà, et cela n'a guère changé un demi siècle plus tard ) d'une solide insubordination, de pitreries diverses et variées, entrecoupées de moments de rêverie lunaire.

Une anecdote me revient à l'esprit : ayant été aux toilettes, et constatant que la robinetterie de la fontaine des lavabos pouvait être dévissée, j'avais fait jaillir un joli jet d'eau qui montait jusqu'au plafond.
De plus, je guettais tout enfant passant dans le couloir, que j'inondais copieusement aussitôt en orientant le jet de cette fontaine magique improvisée avec mon délicat petit doigt de manière adéquate. Et bien, croyez le ou non, les sœurs accourues en trombe, alertées qu'elles avaient été par les hululements des gamins détrempés, puis ma propre sœur (lycéenne dans cette institution à ce moment là), puis ma mère, m'ont couvert d'amers reproches au lieu de louer mon inventivité et ma maîtrise empirique de lois physiques élémentaires