Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
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Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Hihi j'aime bien vous lire, car je me retrouve vraiment dans tout ce que vous dites ( c'est même très perturbant! Et je comprends mieux pourquoi j'avais de mauvaises sensations en ouvrant les manuels Nathan nouvelle génération. ceci dit je ne les boycotterais pas tant qu'ils publient la Ragon-dain).
Pour faire court, je dirais que je pensais comme toi Benoît, il y a peu, concernant notre rôle dans l'évolution du monde, mener les esprits jusqu'à la liberté intellectuelle etc...
Sauf que, je suis maintenant plus proche de l'avis d'ifness, de part les expériences que j'ai malheureusement subies.
(ceux qui ont la flemme de lire peuvent sauter le passage suivant pour aller directement à la conclusion)
En temps qu'élève, je me suis toujours demandée pourquoi d'une année sur l'autre, d'un prof à l'autre, on nous disait tout et son contraire. Il m'est arrivé souvent de devoir "désapprendre" une méthode qui ne plaisait pas au prof suivant (ça commence par des trucs bêtes du genre certains préfèrent une marge et un cadre sur la copie, tandis que d'autres n'imposent que le titre; plus tard, c'est carrément la méthode de l'argumentation qui est à revoir car certains préfèrent qu'on impose les arguments au texte tandis que d'autres préfèrent que l'on chercher les arguments de l'auteur...). Et souvent bien sûr, l'ancien prof était qualifié de "mauvais" par le nouveau ("hein quoi? il vous disait de faire ça?").
En temps que prof, ayant déjà eu la "chance" de remplacer et de me faire remplacer, j'ai dû admettre qu'on ne peut pas y faire grand chose: ce qu'on apprend à nos élèves tant que l'on est là, c'est bien, ça fonctionne, ils progressent. Mais rien ne dit que le prof suivant ne va pas méticuleusement tout démonter parce que votre façon de faire ne lui plaît pas (pour citer un exemple, parmi tant d'autre, y a des profs qui ne tolèrent pas qu'un élève de "bas niveau social" ait plus de 10, qu'il soit bon ou pas. "ces gens-là ne peuvent pas s'élever dans la société, il faut bien leur faire comprendre" m'a-t-on expliqué!).
J'ai eu des élèves qui sont revenus me voir en catastrophe car ça n'allait pas avec leur nouveau prof. A ceux-là, j'ai expliqué un truc qu'un prof ne devrait jamais expliquer à un élève (mais tant pis, mes élèves, même anciens passent avant mon orgueil professionnel), c'est-à-dire comment se débrouiller sans prof! Depuis ça va mieux pour eux et ils ont réussi à faire ce qu'ils voulaient (quelques zèbres reconnus parmi eux, je soupçonne les autres de l'être aussi). Mais pour les autres... et bien ils deviennent ce qu'ils peuvent selon les possibilités qu'on leur a laissé. Et tout le travail qu'on a accompli ensemble est au fond d'un placard, recouvert d'une tonne d'autre chose qu'on leur a appris depuis.
Conclusion: l'Enfer c'est les Autres! Cela résume assez bien le problème: on peut souhaiter faire les choses bien, le résultat ne dépend pas seulement de nous, mais de toutes les personnes qui sont concernés. Dans le cas d'un élève, ça fait du monde: les profs de la maternelle au lycée, les parents, les amis, les amis des parents, les camarades de classes, le personnel des établissements scolaires, la hiérarchie de l'EN, la tv, internet, les gens rencontrés dans la rue...
Et chacun y met volontairement ou non son grain de sel, positivement ou non. C'est tout cela qui va le former, qui nous a formé. Après, la seule différence c'est que certains vont avoir la volonté de "rattraper" ce qu'ils ont perdu, et d'autres se contenteront de ce qu'ils ont.
J'ai connu comme ça un élève excellent qui voulait reprendre la boucherie de son père. Sur le moment j'ai trouvé cela triste, car il aurait pu briller dans les études. Puis j'ai réalisé que ça lui plaisait vraiment, car c'était son "rêve".
Je pense que c'est tout de même bien d'idéaliser un peu, car ça donne des convictions fermes et un but. Ceci dit, je crois qu'il faut aussi savoir rester réaliste (à moins d'être maso et d'adorer les déconvenues), et ne pas trop se prendre la tête quand on n'arrive pas à "changer le monde". Après tout, chaque être vivant est libre d'évoluer ou non. Je ne pense pas que l'on ait le droit de reprocher à quelqu'un d'avoir fait les mauvais choix, s'il les a fait sciemment: s'il assume et qu'il n'a pas de regrets, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, non?
Pour ceux en revanche qui sont un peu perdus ou qui ont des regrets, là oui, je suis d'accord pour leur fournir davantage d'aide. Au moins pour qu'ils puissent avoir un vrai choix. Et tant pis s'ils oublient tout le lendemain: au moins j'aurais essayé! Certains diront que c'est du temps perdu, mais moi j'ose croire qu'il y a encore de l'espoir (voui je suis trèèèès optimiste malgré les claques que je me suis prises).
Pour faire court, je dirais que je pensais comme toi Benoît, il y a peu, concernant notre rôle dans l'évolution du monde, mener les esprits jusqu'à la liberté intellectuelle etc...
Sauf que, je suis maintenant plus proche de l'avis d'ifness, de part les expériences que j'ai malheureusement subies.
(ceux qui ont la flemme de lire peuvent sauter le passage suivant pour aller directement à la conclusion)
En temps qu'élève, je me suis toujours demandée pourquoi d'une année sur l'autre, d'un prof à l'autre, on nous disait tout et son contraire. Il m'est arrivé souvent de devoir "désapprendre" une méthode qui ne plaisait pas au prof suivant (ça commence par des trucs bêtes du genre certains préfèrent une marge et un cadre sur la copie, tandis que d'autres n'imposent que le titre; plus tard, c'est carrément la méthode de l'argumentation qui est à revoir car certains préfèrent qu'on impose les arguments au texte tandis que d'autres préfèrent que l'on chercher les arguments de l'auteur...). Et souvent bien sûr, l'ancien prof était qualifié de "mauvais" par le nouveau ("hein quoi? il vous disait de faire ça?").
En temps que prof, ayant déjà eu la "chance" de remplacer et de me faire remplacer, j'ai dû admettre qu'on ne peut pas y faire grand chose: ce qu'on apprend à nos élèves tant que l'on est là, c'est bien, ça fonctionne, ils progressent. Mais rien ne dit que le prof suivant ne va pas méticuleusement tout démonter parce que votre façon de faire ne lui plaît pas (pour citer un exemple, parmi tant d'autre, y a des profs qui ne tolèrent pas qu'un élève de "bas niveau social" ait plus de 10, qu'il soit bon ou pas. "ces gens-là ne peuvent pas s'élever dans la société, il faut bien leur faire comprendre" m'a-t-on expliqué!).
J'ai eu des élèves qui sont revenus me voir en catastrophe car ça n'allait pas avec leur nouveau prof. A ceux-là, j'ai expliqué un truc qu'un prof ne devrait jamais expliquer à un élève (mais tant pis, mes élèves, même anciens passent avant mon orgueil professionnel), c'est-à-dire comment se débrouiller sans prof! Depuis ça va mieux pour eux et ils ont réussi à faire ce qu'ils voulaient (quelques zèbres reconnus parmi eux, je soupçonne les autres de l'être aussi). Mais pour les autres... et bien ils deviennent ce qu'ils peuvent selon les possibilités qu'on leur a laissé. Et tout le travail qu'on a accompli ensemble est au fond d'un placard, recouvert d'une tonne d'autre chose qu'on leur a appris depuis.
Conclusion: l'Enfer c'est les Autres! Cela résume assez bien le problème: on peut souhaiter faire les choses bien, le résultat ne dépend pas seulement de nous, mais de toutes les personnes qui sont concernés. Dans le cas d'un élève, ça fait du monde: les profs de la maternelle au lycée, les parents, les amis, les amis des parents, les camarades de classes, le personnel des établissements scolaires, la hiérarchie de l'EN, la tv, internet, les gens rencontrés dans la rue...
Et chacun y met volontairement ou non son grain de sel, positivement ou non. C'est tout cela qui va le former, qui nous a formé. Après, la seule différence c'est que certains vont avoir la volonté de "rattraper" ce qu'ils ont perdu, et d'autres se contenteront de ce qu'ils ont.
J'ai connu comme ça un élève excellent qui voulait reprendre la boucherie de son père. Sur le moment j'ai trouvé cela triste, car il aurait pu briller dans les études. Puis j'ai réalisé que ça lui plaisait vraiment, car c'était son "rêve".
Je pense que c'est tout de même bien d'idéaliser un peu, car ça donne des convictions fermes et un but. Ceci dit, je crois qu'il faut aussi savoir rester réaliste (à moins d'être maso et d'adorer les déconvenues), et ne pas trop se prendre la tête quand on n'arrive pas à "changer le monde". Après tout, chaque être vivant est libre d'évoluer ou non. Je ne pense pas que l'on ait le droit de reprocher à quelqu'un d'avoir fait les mauvais choix, s'il les a fait sciemment: s'il assume et qu'il n'a pas de regrets, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, non?
Pour ceux en revanche qui sont un peu perdus ou qui ont des regrets, là oui, je suis d'accord pour leur fournir davantage d'aide. Au moins pour qu'ils puissent avoir un vrai choix. Et tant pis s'ils oublient tout le lendemain: au moins j'aurais essayé! Certains diront que c'est du temps perdu, mais moi j'ose croire qu'il y a encore de l'espoir (voui je suis trèèèès optimiste malgré les claques que je me suis prises).
Anthousa- Messages : 80
Date d'inscription : 20/02/2017
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Oui,
bien sur la longueur d'onde d'Anthoussa.
Je ne vais pas asséner mon témoignage, ça ferait un peu doublon.
Mon papa fut aussi enseignant (il a voyagé dans pas mal de trucs du côté de l'enseignement spécialisé, instit, prof-formateur, directeur d'IMP, etc...)
Certes il m'a donné le goût de la pédagogie.
Mais s'il y en a bien eu un qui avait "la vocation", c'était lui.
Pourtant il n'employait pas ce terme.
Ambigu, le terme, selon moi. Vocare = latin : appeler
Vocatio = appel. Famille de vox = voix.
Si un religieux peut dire qu'il a entendu l'appel de Dieu, on peut accepter.
Mais , ici, quel appel avons-nous entendu ? Je pas schizo, j'ai pas entendu de voix.
Au terme de ma carrière (un peu écourtée), sur quoi puis-je m'appuyer pour dire que j'ai été un plutôt bon enseignant ?
Sur rien de ce qui a été dit.
D'ailleurs, j'ai souffert (dans le milieu) de ma marginalité.
Anthou dit "des convictions fermes et un but". OK, TB.
J'ajoute : "être" une personne (pas seulement un enseignant), être bienveillant, être référent pour les élèves, surtout les "pires" (que ce soit niveau, caractère, socialement, ...).
(Oui, parce que les bons, ils s'y retrouveront toujours. Même si je n'ai négligé personne).
Je dis ça, j'avais des "retours" immédiats, j'ai eu des retours d'élèves devenus adultes, qui m'ont dit......etc etc....
Alors, idéalisons, mais pas que pédagogiquement.
On n'a pas le droit d'influer, de se la jouer "gourous", évidemment,
mais
on peut être une "bonne" personne, une personne aimante et JUSTE, et c'est déjà pas mal.
Dans cette jungle. Ce monde de brutes.
Pour un enfant, un ado, ça compte.
bien sur la longueur d'onde d'Anthoussa.
Je ne vais pas asséner mon témoignage, ça ferait un peu doublon.
Mon papa fut aussi enseignant (il a voyagé dans pas mal de trucs du côté de l'enseignement spécialisé, instit, prof-formateur, directeur d'IMP, etc...)
Certes il m'a donné le goût de la pédagogie.
Mais s'il y en a bien eu un qui avait "la vocation", c'était lui.
Pourtant il n'employait pas ce terme.
Ambigu, le terme, selon moi. Vocare = latin : appeler
Vocatio = appel. Famille de vox = voix.
Si un religieux peut dire qu'il a entendu l'appel de Dieu, on peut accepter.
Mais , ici, quel appel avons-nous entendu ? Je pas schizo, j'ai pas entendu de voix.
Au terme de ma carrière (un peu écourtée), sur quoi puis-je m'appuyer pour dire que j'ai été un plutôt bon enseignant ?
Sur rien de ce qui a été dit.
D'ailleurs, j'ai souffert (dans le milieu) de ma marginalité.
Anthou dit "des convictions fermes et un but". OK, TB.
J'ajoute : "être" une personne (pas seulement un enseignant), être bienveillant, être référent pour les élèves, surtout les "pires" (que ce soit niveau, caractère, socialement, ...).
(Oui, parce que les bons, ils s'y retrouveront toujours. Même si je n'ai négligé personne).
Je dis ça, j'avais des "retours" immédiats, j'ai eu des retours d'élèves devenus adultes, qui m'ont dit......etc etc....
Alors, idéalisons, mais pas que pédagogiquement.
On n'a pas le droit d'influer, de se la jouer "gourous", évidemment,
mais
on peut être une "bonne" personne, une personne aimante et JUSTE, et c'est déjà pas mal.
Dans cette jungle. Ce monde de brutes.
Pour un enfant, un ado, ça compte.
ifness- Messages : 3028
Date d'inscription : 04/07/2016
Age : 101
Localisation : Plus nulle part, désormais
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Entièrement d'accord avec toi! Tu as développé ce que je n'ai pas dit par peur de la tartine indigeste.
Je me reconnais totalement dans ta phrase: ""être" une personne (pas seulement un enseignant), être bienveillant, être référent pour les élèves, surtout les "pires" (que ce soit niveau, caractère, socialement, ...)."
C'est souvent les "pires" qui font les plus belles étincelles (je suis toujours fière de mes élèves quand ils arrivent à surmonter leurs difficultés, car je sais que ça leur demande beaucoup!).
J'aurais pu me prendre pour un gourou, mais je n'en vois pas l'intérêt non plus. Je leur donne tous les outils nécessaires, et ensuite ils choisissent, après réflexion, ce qui leur semble le plus adapté. Je suis peut-être un peu bizarre, mais j'adore les faire réfléchir: c'est le seul moment où on voit la pensée de l'autre "en action". Que le résultat soit bon ou pas, il y a un travail énorme sous le capot parfois et c'est une bonne gymnastique pour réveiller les esprits!
Le but étant qu'ils se construisent eux-même leur liberté intellectuelle (justement pour éviter les gourous!! ><')
Mais bon, à l'EN, ils ne veulent pas d'élèves qui réfléchissent, ils veulent des élèves qui agissent, qui se trompent et se plantent royalement (mais c'est pas grave, ils auront compris après. Et sinon c'est qu'ils sont mauvais dixit l'inspection). En gros des élèves qui se forment tout seuls. -__-' Mais va escalader l'Himalaya sans guide avec juste une corde et un piolet: combien réussissent (ou survivent)?
Je me reconnais totalement dans ta phrase: ""être" une personne (pas seulement un enseignant), être bienveillant, être référent pour les élèves, surtout les "pires" (que ce soit niveau, caractère, socialement, ...)."
C'est souvent les "pires" qui font les plus belles étincelles (je suis toujours fière de mes élèves quand ils arrivent à surmonter leurs difficultés, car je sais que ça leur demande beaucoup!).
J'aurais pu me prendre pour un gourou, mais je n'en vois pas l'intérêt non plus. Je leur donne tous les outils nécessaires, et ensuite ils choisissent, après réflexion, ce qui leur semble le plus adapté. Je suis peut-être un peu bizarre, mais j'adore les faire réfléchir: c'est le seul moment où on voit la pensée de l'autre "en action". Que le résultat soit bon ou pas, il y a un travail énorme sous le capot parfois et c'est une bonne gymnastique pour réveiller les esprits!
Le but étant qu'ils se construisent eux-même leur liberté intellectuelle (justement pour éviter les gourous!! ><')
Mais bon, à l'EN, ils ne veulent pas d'élèves qui réfléchissent, ils veulent des élèves qui agissent, qui se trompent et se plantent royalement (mais c'est pas grave, ils auront compris après. Et sinon c'est qu'ils sont mauvais dixit l'inspection). En gros des élèves qui se forment tout seuls. -__-' Mais va escalader l'Himalaya sans guide avec juste une corde et un piolet: combien réussissent (ou survivent)?
Anthousa- Messages : 80
Date d'inscription : 20/02/2017
Age : 36
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Etre,
ne pas faire semblant, ne pas se cacher derrière ses faux semblants.
Voilà un cadeau que l'on peut faire à l'autre, simplement.
Ceux qui voient la chose le plus vite sont les zébrés, et avec eux une période de 3 ans d'échanges intéressants voire amicaux voire d'égal à égal (partager la même humanité, cela m'est arrivé 2 fois!).
Il y a les mecs doués ou très doués déviants (narcissisme plus ou moins pervers ou pire...) avec eux ça fait des étincelles et comme ils ne peuvent pas me marcher intellectuellement dessus...2 fois aussi cela m'est arrivé.
Les extrêmes sont identiques...cette loi de l'équilibre.
Je crois que les autres ne réalisent pas trop, mais j'essaye tout autant de les élever à eux-mêmes.
ne pas faire semblant, ne pas se cacher derrière ses faux semblants.
Voilà un cadeau que l'on peut faire à l'autre, simplement.
Ceux qui voient la chose le plus vite sont les zébrés, et avec eux une période de 3 ans d'échanges intéressants voire amicaux voire d'égal à égal (partager la même humanité, cela m'est arrivé 2 fois!).
Il y a les mecs doués ou très doués déviants (narcissisme plus ou moins pervers ou pire...) avec eux ça fait des étincelles et comme ils ne peuvent pas me marcher intellectuellement dessus...2 fois aussi cela m'est arrivé.
Les extrêmes sont identiques...cette loi de l'équilibre.
Je crois que les autres ne réalisent pas trop, mais j'essaye tout autant de les élever à eux-mêmes.
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Merci Anthou,
je crois qu'il nous faut créer une EN alternative
Je suis réellement très heureux de t'avoir comme collègue.
Sont pas forcément méchants, les gens de là-haut (parfois je me demande comment ils survivent, eux aussi : un tel conformisme pseudo-pédago-philosophard, prétentieux et abscons !)
mais j'ai un sale souvenir de (vraie) déprime) suite à une rébellion de ma part qui ne fut pas vraiment...d'égal à égal, c'est le moins qu'on puisse dire.
joli : "ses faux semblants" que tu évoques, ce sont ces faux-selfs de "moi je suis prof",
ce sentiment de supériorité si répandu dans l'Educ'Nat' ?
NB. Pour sortir des Z : mon père s'est épanoui dans une "carrière" consacrée aux enfants
BQI (bas....... ) (je fais court)
A l'école picarde du village où j'habitais quelques années,
"j'étouais ch'fiu d'ech mouait' ed chés beudets"
(= le fils du maître des baudets) lesquels beudets étaient aussi de bons copains de récré...
je crois qu'il nous faut créer une EN alternative
Je suis réellement très heureux de t'avoir comme collègue.
Sont pas forcément méchants, les gens de là-haut (parfois je me demande comment ils survivent, eux aussi : un tel conformisme pseudo-pédago-philosophard, prétentieux et abscons !)
mais j'ai un sale souvenir de (vraie) déprime) suite à une rébellion de ma part qui ne fut pas vraiment...d'égal à égal, c'est le moins qu'on puisse dire.
joli : "ses faux semblants" que tu évoques, ce sont ces faux-selfs de "moi je suis prof",
ce sentiment de supériorité si répandu dans l'Educ'Nat' ?
NB. Pour sortir des Z : mon père s'est épanoui dans une "carrière" consacrée aux enfants
BQI (bas....... ) (je fais court)
A l'école picarde du village où j'habitais quelques années,
"j'étouais ch'fiu d'ech mouait' ed chés beudets"
(= le fils du maître des baudets) lesquels beudets étaient aussi de bons copains de récré...
ifness- Messages : 3028
Date d'inscription : 04/07/2016
Age : 101
Localisation : Plus nulle part, désormais
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Oui if, les faux semblants...du "moi je suis et vous vous n'êtes pas"
cette même personnalité surjouée que l'on met en avant pour cacher le vide en nous.
Cette personnalité construite sur des croyances, des jugements, des avis, sur la culture (qui n'ouvre pas forcement l'esprit),
ainsi le vent sera emporté comme le reste.
cette même personnalité surjouée que l'on met en avant pour cacher le vide en nous.
Cette personnalité construite sur des croyances, des jugements, des avis, sur la culture (qui n'ouvre pas forcement l'esprit),
ainsi le vent sera emporté comme le reste.
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
D'accord.
Pour ma part j'ai jamais fait.
J'ai surjoué mon sourire. C'est tout, et c'est déjà trop : je l'ai payé d'une jolie solitude.
Et par voie de conséquences de foutues angoisses.
Je détourne Brel :
parfois j'ausse aimé
être faux-cul, faux-cul et con à la fois
ça m'aurait reposé
Pour ma part j'ai jamais fait.
J'ai surjoué mon sourire. C'est tout, et c'est déjà trop : je l'ai payé d'une jolie solitude.
Et par voie de conséquences de foutues angoisses.
Je détourne Brel :
parfois j'ausse aimé
être faux-cul, faux-cul et con à la fois
ça m'aurait reposé
ifness- Messages : 3028
Date d'inscription : 04/07/2016
Age : 101
Localisation : Plus nulle part, désormais
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Les expériences sont à la hauteur de l'homme.
Plus il est conscient plus il peut "opter" pour la voie juste (et ses difficultés).
Qui a dit que cela serait facile d'être vrai? C'est une épreuve en soi, car entouré de faux on ne peut trouver la vérité qu'à l'intérieur.
Et comme la plupart des hommes ne peuvent accepter de voir une certaine vérité chez l'autre car cela les renvoie à leurs propres failles, soit il faut se cacher pour être tranquille, soit on ne se cache pas mais on s'expose ainsi à de nombreuses attaques. Plus on se détache, plus on est dans le vrai plus l'autre peut s'avérer violent...finalement le souffrance pouvant être ressentie ne varie pas.
Mes bons monsieurs j'ai comme la vague impression que le chaos n'est pas loin...quand je vois ce qu'il se passe dans mon lycée, absentéisme chronique environ 1/3 des effectifs (plus de sanction, justification bidon, absent à 10h mais présent à 9...).
Tout le monde s'amuse dans les couloirs, jouent avec leur portable, rigolent, crient, courent...super quand tu fais cours dans la salle donnant sur le couloir.
Niveau médiocre, la mémoire...mais laquelle? Tu dis un truc, le jour d'après tu redis, le jour d'après...Parfois je me demande si cela n'est pas une pièce de théâtre...mais non.
En classe trop de bruit, marre de la malveillance de certains aussi, ceux qui ont envie de bosser c'est pas évident.
Je vais laisser les fous se bouffer et me tirer de là, en 11 ans de boulot cela a déjà beaucoup changé.
Tout ça pour ça, pauvre école.
On projette de la violence et l'homme crée son monde de violence, la violence je ne m'y reconnait point, l'homme est une tête creuse ou l'on bourre un tas de conneries et il y croit à ces conneries?!
Plus il est conscient plus il peut "opter" pour la voie juste (et ses difficultés).
Qui a dit que cela serait facile d'être vrai? C'est une épreuve en soi, car entouré de faux on ne peut trouver la vérité qu'à l'intérieur.
Et comme la plupart des hommes ne peuvent accepter de voir une certaine vérité chez l'autre car cela les renvoie à leurs propres failles, soit il faut se cacher pour être tranquille, soit on ne se cache pas mais on s'expose ainsi à de nombreuses attaques. Plus on se détache, plus on est dans le vrai plus l'autre peut s'avérer violent...finalement le souffrance pouvant être ressentie ne varie pas.
Mes bons monsieurs j'ai comme la vague impression que le chaos n'est pas loin...quand je vois ce qu'il se passe dans mon lycée, absentéisme chronique environ 1/3 des effectifs (plus de sanction, justification bidon, absent à 10h mais présent à 9...).
Tout le monde s'amuse dans les couloirs, jouent avec leur portable, rigolent, crient, courent...super quand tu fais cours dans la salle donnant sur le couloir.
Niveau médiocre, la mémoire...mais laquelle? Tu dis un truc, le jour d'après tu redis, le jour d'après...Parfois je me demande si cela n'est pas une pièce de théâtre...mais non.
En classe trop de bruit, marre de la malveillance de certains aussi, ceux qui ont envie de bosser c'est pas évident.
Je vais laisser les fous se bouffer et me tirer de là, en 11 ans de boulot cela a déjà beaucoup changé.
Tout ça pour ça, pauvre école.
On projette de la violence et l'homme crée son monde de violence, la violence je ne m'y reconnait point, l'homme est une tête creuse ou l'on bourre un tas de conneries et il y croit à ces conneries?!
Dernière édition par jolindien le Ven 24 Mar 2017 - 21:47, édité 2 fois
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Mouais, le bourrage de crane via la télé, ça a l'air de fonctionner. Trop bien , même.
-Benoit-- Messages : 971
Date d'inscription : 30/10/2016
Age : 32
Localisation : Je travaille à cahors (46), mais je suis aussi là : 24, 31, 34, 84, 87, bref, toute la moitié sud du pays !
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Héla hélas , joli, je sais
total accord, pour 1er et 2ème paragraphes.
Benoît : y'a aussi le net et les "réseaux sociaux".
(du meilleur comme du pire....)
total accord, pour 1er et 2ème paragraphes.
Benoît : y'a aussi le net et les "réseaux sociaux".
(du meilleur comme du pire....)
ifness- Messages : 3028
Date d'inscription : 04/07/2016
Age : 101
Localisation : Plus nulle part, désormais
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Bonjour à tous,
Je suis bien d'accord avec ce que je lis. Effectivement, les médias au service d'une oligarchie malveillante ont une très grande part de responsabilité dans la déliquescence actuelle. La fin de l'homme n'est pas loin. Je viens de voir le film Arès, la lecture au second degré y est particulièrement éloquente.
Ceci étant dit, je ne peux pas laisser tomber, même si je n'y crois plus, je ne peux m'empêcher de continuer. De toutes façons, me battre, c'est ce que je fais de mieux (heu...non...foutre ma vie en l'air, je le fais super bien aussi). Quant à la violence, aucun problème pour moi, il me suffit de lâcher le Hulk que j'ai à l'intérieur. Les parents, collègues ou autres inspecteurs qui ont essayé de me marcher sur les pieds en savent quelque chose.
Ce qui ne m'empêche absolument pas de prendre grand soin de mes petits (j'ai des CP/CE1), paradoxe de l'ours.
Je suis bien d'accord avec ce que je lis. Effectivement, les médias au service d'une oligarchie malveillante ont une très grande part de responsabilité dans la déliquescence actuelle. La fin de l'homme n'est pas loin. Je viens de voir le film Arès, la lecture au second degré y est particulièrement éloquente.
Ceci étant dit, je ne peux pas laisser tomber, même si je n'y crois plus, je ne peux m'empêcher de continuer. De toutes façons, me battre, c'est ce que je fais de mieux (heu...non...foutre ma vie en l'air, je le fais super bien aussi). Quant à la violence, aucun problème pour moi, il me suffit de lâcher le Hulk que j'ai à l'intérieur. Les parents, collègues ou autres inspecteurs qui ont essayé de me marcher sur les pieds en savent quelque chose.
Ce qui ne m'empêche absolument pas de prendre grand soin de mes petits (j'ai des CP/CE1), paradoxe de l'ours.
Doom666- Messages : 946
Date d'inscription : 23/04/2015
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Je ne veux plus user de la violence pour obtenir un semblant de respect dans une classe, passe encore que le système soit bidon, mais quand les élèves le reflètent par trop et que l'ambiance devient malsaine on ne peut obtenir que la crainte en faisant le dictateur.
Tout cela pour quelques uns qui mènent en bateau les autres, la sociologie du groupe est invariable, cela me fatigue.
Les évidences sont lassantes à la longue, quand tu vois le même jeu se profiler chez autrui, et que de toute les façons il ne saurait te mentir puisque son corps et ses yeux t'ont déjà parlés.
On en est au menaces et insultes plus ou moins dissimulées (les sanctions sont dérisoires d'ailleurs, et l'autorité du prof devient risible, à juste cause).
Pour info, dans ma structure pas loin de 2000 élèves...pas de psy, et franchement constater la déviance se mettre en place "normalement" est triste.
Les CPE ne comprennent rien à la psychologie, j'ai essayé de discuter avec elles ...c'est creux.
Parfois l'école pourrait être ce refuge pour celui/celle qui est en souffrance dans sa vie perso, là il devient une arène ou la violence bat son plein.
Tout cela pour quelques uns qui mènent en bateau les autres, la sociologie du groupe est invariable, cela me fatigue.
Les évidences sont lassantes à la longue, quand tu vois le même jeu se profiler chez autrui, et que de toute les façons il ne saurait te mentir puisque son corps et ses yeux t'ont déjà parlés.
On en est au menaces et insultes plus ou moins dissimulées (les sanctions sont dérisoires d'ailleurs, et l'autorité du prof devient risible, à juste cause).
Pour info, dans ma structure pas loin de 2000 élèves...pas de psy, et franchement constater la déviance se mettre en place "normalement" est triste.
Les CPE ne comprennent rien à la psychologie, j'ai essayé de discuter avec elles ...c'est creux.
Parfois l'école pourrait être ce refuge pour celui/celle qui est en souffrance dans sa vie perso, là il devient une arène ou la violence bat son plein.
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Mwais, joli,
à chaque fois que tu vas à la ligne, tu dis un de mes ressentis.
à chaque fois que tu vas à la ligne, tu dis un de mes ressentis.
ifness- Messages : 3028
Date d'inscription : 04/07/2016
Age : 101
Localisation : Plus nulle part, désormais
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Rholalala vous me remontez le moral malgré la tristesse du sujet: je suis rassurée de ne pas être toute seule à trouver les choses bizarres et hallucinantes!
Tout ce que vous dites, je le retrouve tous les jours, particulièrement depuis que j'ai mon CAPES. Auparavant, en temps que contractuelle, j'étais un peu plus libre d'installer de vraies méthodes de travail avec mes élèves et on trouvait ça bien (même en REP).
En tant que stagiaire, je suis déchirée en deux par ce qu'on me dit: qu'il faut de la fermeté, voire de la sévérité, qu'un cours devrait être parfaitement silencieux pour être sûr que tous les élèves suivent, et qu'en même temps il ne faut jamais punir parce que c'est la pire défaite pour un prof, que les cours peuvent toujours s'améliorer, que la posture d'enseignant s'apprend et qu'en réalité on doit avoir ça dans le sang ou pas. Bref, j'ai réalisé qu'on essayait de me faire un lavage de cerveau, car me donner ainsi des avis totalement contradictoires ne m'aide en aucun cas, puisque quand j'applique les conseils de l'un, ça ne plaît pas à l'autre et dans les deux cas, c'est moi qui prend.
Et encore, si j'étais seule dans ce cas, on pourrait se dire que je n'ai juste pas de chance et que je suis tombée dans un nid de vipères... Seulement voilà, beaucoup de stagiaires et même des titulaires se voient critiquer, rabaisser, et gentiment guider vers la sortie (y a qu'à voir le nombre de démissions, dépressions etc... c'est juste hallucinant). Et vous savez le point commun que j'ai repéré chez chacun de ceux que je connais sur lesquels on s'acharne? Ils se soucient tous réellement de leurs élèves! A croire que pour enseigner sereinement à l'EN, il faut de nos jours être une espèce de prof aigri de la vie, aveugle face aux problèmes de ses élèves, écrasant la moindre mouche qui oserait interrompre un cours de son bourdonnement, et surtout surtout, ne pas se plaindre!
J'en suis arrivée à cette conclusion parce que j'ai vécu ce lavage de cerveau de l'intérieur, presque jusqu'au bout parce que je m'accrochais à ma titularisation. Au point que les avis des uns et des autres ont réussis à me transformer. J'ai changé, je n'enseigne plus de la même manière qu'à mes débuts. Pour certaines choses ce n'est pas un mal, mes élèves y ont même gagné. Non, le problème vient du fait que j'ai été à deux doigts de devenir cette prof aigrie suffisante et inatteignable que je redoute tant. J'ai réalisé ça parce que les élèves ont commencé à me dire que je n'étais pas comme d'habitude, que j'avais "changé". Puis on est venu voir mon cours et on m'a dit que je manquais de "vie".
Et ça m'a ouvert les yeux, car en cinq ans, c'est bien la première fois qu'on me fait ce reproche. Mes élèves ont toujours qualifié mes cours de "vivants", et c'était toujours le cas au début de cette année. Mais j'ai voulu courber l'échine et faire ce qu'on me disait, croyant que ça allait améliorer les choses: en vérité, j'ai commencé à m'auto-détruire, et le pire, c'est qu'on m'a enfoncé encore davantage, sans doute pour que je glisse plus facilement vers la sortie.
Et j'avoue, pendant cette période, je me sentais mal. Mal de mentir à mes élèves, mal de me mentir à moi-même et de jouer un personnage qui n'était pas moi. En vrai, je ne me suis pas faite assez confiance, malgré l'expérience que j'ai. J'en suis arrivée à douter de mes capacités, à me demander si j'étais vraiment faite pour le métier ou si je ferais mieux de démissionner comme on me le disait (comme quoi certains PN et manipulateurs sont vraiment doués, et pourtant j'étais renseignée sur le sujet!).
Du coup... bah je me suis rappelée du seul truc utile que j'ai appris à l'ESPE, c'est-à-dire se mettre devant le miroir, se regarder et dire de manière convaincante: "c'est moi qui décide!".
Et bah je me sens nettement mieux depuis que je fais les choses à ma sauce et que j'ai accepté l'idée de ne pas être titularisée à la fin! J'ai décidé que je n'avais pas envie de travailler pour ces gens-là, puisque leur but n'est visiblement pas le même que le mien! Je travaille pour mes élèves et pour l'avenir de mon pays, un point c'est tout. Et si ça plaît pas, tant pis. Qu'ils continuent de détruire des générations comme ils le font, un jour ça leur retombera sur le nez et ça leur fera tout drôle! En attendant, je réparerai les pots cassés comme je pourrais, quitte à créer ma propre école ou à participer à d'autres projets éducatifs sérieux et motivés.
Petite anecdote pour rire un peu, à propos de l'argument du "silence qui prouve que tout le monde écoute". Quand j'étais élève, j'ai appris toutes les techniques pour donner l'impression que j'écoutais le cours, tout en participant de temps en temps pour ne pas avoir de mauvaises notes de participation. J'ai même appris à écrire droit sur ma feuille sans la regarder, pour pouvoir continuer de regarder par la fenêtre, et dessiner de l'autre main dans mon agenda, de sorte que personne ne pouvait me reprocher de ne pas copier le cours... Aussi dans certaines matières qui ne me plaisaient pas, les profs ne comprenaient pas pourquoi je n'arrivais pas à avoir de bonnes notes alors que j'étais "si sérieuse".
Donc forcément, quand on me dit que ma classe est bruyante (2 élèves qui chuchotent à propos du cours, c'est tout de suite vu comme bruyant), alors que mes élèves progressent et sont capables de réinvestir ce qui est vu en classe, ça me fait doucement rire. Même les élèves maintenant, il faudrait que ce soit des robots? Eh fi! Si je voulais enseigner à des élèves silencieux, j'irais au cimetière, c'en est rempli!
Tout ce que vous dites, je le retrouve tous les jours, particulièrement depuis que j'ai mon CAPES. Auparavant, en temps que contractuelle, j'étais un peu plus libre d'installer de vraies méthodes de travail avec mes élèves et on trouvait ça bien (même en REP).
En tant que stagiaire, je suis déchirée en deux par ce qu'on me dit: qu'il faut de la fermeté, voire de la sévérité, qu'un cours devrait être parfaitement silencieux pour être sûr que tous les élèves suivent, et qu'en même temps il ne faut jamais punir parce que c'est la pire défaite pour un prof, que les cours peuvent toujours s'améliorer, que la posture d'enseignant s'apprend et qu'en réalité on doit avoir ça dans le sang ou pas. Bref, j'ai réalisé qu'on essayait de me faire un lavage de cerveau, car me donner ainsi des avis totalement contradictoires ne m'aide en aucun cas, puisque quand j'applique les conseils de l'un, ça ne plaît pas à l'autre et dans les deux cas, c'est moi qui prend.
Et encore, si j'étais seule dans ce cas, on pourrait se dire que je n'ai juste pas de chance et que je suis tombée dans un nid de vipères... Seulement voilà, beaucoup de stagiaires et même des titulaires se voient critiquer, rabaisser, et gentiment guider vers la sortie (y a qu'à voir le nombre de démissions, dépressions etc... c'est juste hallucinant). Et vous savez le point commun que j'ai repéré chez chacun de ceux que je connais sur lesquels on s'acharne? Ils se soucient tous réellement de leurs élèves! A croire que pour enseigner sereinement à l'EN, il faut de nos jours être une espèce de prof aigri de la vie, aveugle face aux problèmes de ses élèves, écrasant la moindre mouche qui oserait interrompre un cours de son bourdonnement, et surtout surtout, ne pas se plaindre!
J'en suis arrivée à cette conclusion parce que j'ai vécu ce lavage de cerveau de l'intérieur, presque jusqu'au bout parce que je m'accrochais à ma titularisation. Au point que les avis des uns et des autres ont réussis à me transformer. J'ai changé, je n'enseigne plus de la même manière qu'à mes débuts. Pour certaines choses ce n'est pas un mal, mes élèves y ont même gagné. Non, le problème vient du fait que j'ai été à deux doigts de devenir cette prof aigrie suffisante et inatteignable que je redoute tant. J'ai réalisé ça parce que les élèves ont commencé à me dire que je n'étais pas comme d'habitude, que j'avais "changé". Puis on est venu voir mon cours et on m'a dit que je manquais de "vie".
Et ça m'a ouvert les yeux, car en cinq ans, c'est bien la première fois qu'on me fait ce reproche. Mes élèves ont toujours qualifié mes cours de "vivants", et c'était toujours le cas au début de cette année. Mais j'ai voulu courber l'échine et faire ce qu'on me disait, croyant que ça allait améliorer les choses: en vérité, j'ai commencé à m'auto-détruire, et le pire, c'est qu'on m'a enfoncé encore davantage, sans doute pour que je glisse plus facilement vers la sortie.
Et j'avoue, pendant cette période, je me sentais mal. Mal de mentir à mes élèves, mal de me mentir à moi-même et de jouer un personnage qui n'était pas moi. En vrai, je ne me suis pas faite assez confiance, malgré l'expérience que j'ai. J'en suis arrivée à douter de mes capacités, à me demander si j'étais vraiment faite pour le métier ou si je ferais mieux de démissionner comme on me le disait (comme quoi certains PN et manipulateurs sont vraiment doués, et pourtant j'étais renseignée sur le sujet!).
Du coup... bah je me suis rappelée du seul truc utile que j'ai appris à l'ESPE, c'est-à-dire se mettre devant le miroir, se regarder et dire de manière convaincante: "c'est moi qui décide!".
Et bah je me sens nettement mieux depuis que je fais les choses à ma sauce et que j'ai accepté l'idée de ne pas être titularisée à la fin! J'ai décidé que je n'avais pas envie de travailler pour ces gens-là, puisque leur but n'est visiblement pas le même que le mien! Je travaille pour mes élèves et pour l'avenir de mon pays, un point c'est tout. Et si ça plaît pas, tant pis. Qu'ils continuent de détruire des générations comme ils le font, un jour ça leur retombera sur le nez et ça leur fera tout drôle! En attendant, je réparerai les pots cassés comme je pourrais, quitte à créer ma propre école ou à participer à d'autres projets éducatifs sérieux et motivés.
Petite anecdote pour rire un peu, à propos de l'argument du "silence qui prouve que tout le monde écoute". Quand j'étais élève, j'ai appris toutes les techniques pour donner l'impression que j'écoutais le cours, tout en participant de temps en temps pour ne pas avoir de mauvaises notes de participation. J'ai même appris à écrire droit sur ma feuille sans la regarder, pour pouvoir continuer de regarder par la fenêtre, et dessiner de l'autre main dans mon agenda, de sorte que personne ne pouvait me reprocher de ne pas copier le cours... Aussi dans certaines matières qui ne me plaisaient pas, les profs ne comprenaient pas pourquoi je n'arrivais pas à avoir de bonnes notes alors que j'étais "si sérieuse".
Donc forcément, quand on me dit que ma classe est bruyante (2 élèves qui chuchotent à propos du cours, c'est tout de suite vu comme bruyant), alors que mes élèves progressent et sont capables de réinvestir ce qui est vu en classe, ça me fait doucement rire. Même les élèves maintenant, il faudrait que ce soit des robots? Eh fi! Si je voulais enseigner à des élèves silencieux, j'irais au cimetière, c'en est rempli!
Anthousa- Messages : 80
Date d'inscription : 20/02/2017
Age : 36
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
ifness a écrit:Merci Anthou,
je crois qu'il nous faut créer une EN alternative
Je suis réellement très heureux de t'avoir comme collègue.
Sont pas forcément méchants, les gens de là-haut (parfois je me demande comment ils survivent, eux aussi : un tel conformisme pseudo-pédago-philosophard, prétentieux et abscons !)
mais j'ai un sale souvenir de (vraie) déprime) suite à une rébellion de ma part qui ne fut pas vraiment...d'égal à égal, c'est le moins qu'on puisse dire.
joli : "ses faux semblants" que tu évoques, ce sont ces faux-selfs de "moi je suis prof",
ce sentiment de supériorité si répandu dans l'Educ'Nat' ?
NB. Pour sortir des Z : mon père s'est épanoui dans une "carrière" consacrée aux enfants
BQI (bas....... ) (je fais court)
A l'école picarde du village où j'habitais quelques années,
"j'étouais ch'fiu d'ech mouait' ed chés beudets"
(= le fils du maître des baudets) lesquels beudets étaient aussi de bons copains de récré...
Je suis profondément honorée de t'avoir comme collègue, ainsi que les autres!
Puissions-nous un jour pouvoir défendre nos convictions comme il se doit!
Egal à égal, cela n'existe pas chez ceux d'au-dessus. Soit tu es au-dessus avec eux, soit tu es en-dessous, même si tu es plus diplômé qu'eux... En tout cas c'est ce que l'ont m'a gentiment fait comprendre quand j'ai commencé à remuer un peu (on m'a dit un truc du genre, "si t'es pas contente t'as qu'à passer l'agreg ou démissionner"). On fait figure de martien quand on défend ses convictions, parce que beaucoup se contente de courber l'échine sans rien dire...
Arf moi qui voulait juste enseigner tranquilou, j'ai l'impression d'avoir été catapultée sur un champ de bataille, sauf que le général nous envoie à l'abattoir pour le plaisir ou parce qu'il ne sait pas gérer, et la hiérarchie intermédiaire se sent obligée de lui obéir et de se faire obéir sans poser de questions... ><' Solution: soit on fait ce qu'on nous dit et on se flingue nous-mêmes, soit on flingue le général avec le risque qu'un autre zozo prenne sa place et répète les mêmes erreurs? Dans les deux cas y aura des morts, c'est pas beau, et en prime, l'ennemi (quel qu'il soit) aura gagné! Bon ça y est, je déprime à nouveau x_x'
Anthousa- Messages : 80
Date d'inscription : 20/02/2017
Age : 36
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Oui, j'ai vécu à peu près la même chose.
J'ai vu les choses empirer au fil des décennies dans le cadre des formations et contrôles/inspections (théorisation du prof parfait, exigences de + en + folles, déni de réalité, et j'en passe.)
Tu fais le bon choix.
Mais tu es jeune, et t'imposer (je veux dire : face au système) n'est pas évident.
Si tu tiens le coup, et si tu n'en as pas marre avant, tu t'en foutras un peu en "prenant de la bouteille".
Mais joli ou doom en diront sans doute quelque chose de pertinent.
Moi j'ai "craqué", avec 2 effets :
1) je suis passé de prof de lycée (Hist-géo) à prof des écoles. J'ai eu du mal, mais "ils" m'ont recasé. Pas le Paradis, mais j'ai pu faire davantage mon pédagogue, comme j'avais vu mon père le faire étant jeune.
2) je suis quand-même passé par la case déprim' (une vraie) suite à des remarques vexatoires issues de la hiérarchie alors que je n'étais plus réellement jeune. (et je suis temporairement devenu parano, parce que ce qui était advenu s'est su, bien entendu, auprès de mes collègues pas franchement solidaires... Chacun sa gueule, un peu, non ? voire auprès des parents, mais, là, c'était ma parano, justement )
3) Oui, y'a un 3. (2 effets 3 conséquenses ? ) Mais pas aujourd'hui.
Bon, assez causé. A vous.
En tous cas, très beau témoignage, Anthou ! Merci !
J'ai vu les choses empirer au fil des décennies dans le cadre des formations et contrôles/inspections (théorisation du prof parfait, exigences de + en + folles, déni de réalité, et j'en passe.)
Tu fais le bon choix.
Mais tu es jeune, et t'imposer (je veux dire : face au système) n'est pas évident.
Si tu tiens le coup, et si tu n'en as pas marre avant, tu t'en foutras un peu en "prenant de la bouteille".
Mais joli ou doom en diront sans doute quelque chose de pertinent.
Moi j'ai "craqué", avec 2 effets :
1) je suis passé de prof de lycée (Hist-géo) à prof des écoles. J'ai eu du mal, mais "ils" m'ont recasé. Pas le Paradis, mais j'ai pu faire davantage mon pédagogue, comme j'avais vu mon père le faire étant jeune.
2) je suis quand-même passé par la case déprim' (une vraie) suite à des remarques vexatoires issues de la hiérarchie alors que je n'étais plus réellement jeune. (et je suis temporairement devenu parano, parce que ce qui était advenu s'est su, bien entendu, auprès de mes collègues pas franchement solidaires... Chacun sa gueule, un peu, non ? voire auprès des parents, mais, là, c'était ma parano, justement )
3) Oui, y'a un 3. (2 effets 3 conséquenses ? ) Mais pas aujourd'hui.
Bon, assez causé. A vous.
En tous cas, très beau témoignage, Anthou ! Merci !
ifness- Messages : 3028
Date d'inscription : 04/07/2016
Age : 101
Localisation : Plus nulle part, désormais
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Je vais apporter un peu d'espoir.
Dans la commune où je bosse, la mairie et les parents me soutiennent dans ma façon de bosser. Résultat, en février, nous sommes allés voir comment cela se passait à Blanquefort sur Briolance (frais pris en charge par la mairie...). Les élus ont simplement attendu d'avertir officiellement l'IEN, c'est chose faite: mon collègue et moi commençons la formation Montessori la première semaine des vacances. Formation payée par la mairie...
Nous allons donc être la seconde école publique et Montessori.
J'espère que ça vous met du baume au coeur. On ne va pas laisser gagner les cons !!!
Dans la commune où je bosse, la mairie et les parents me soutiennent dans ma façon de bosser. Résultat, en février, nous sommes allés voir comment cela se passait à Blanquefort sur Briolance (frais pris en charge par la mairie...). Les élus ont simplement attendu d'avertir officiellement l'IEN, c'est chose faite: mon collègue et moi commençons la formation Montessori la première semaine des vacances. Formation payée par la mairie...
Nous allons donc être la seconde école publique et Montessori.
J'espère que ça vous met du baume au coeur. On ne va pas laisser gagner les cons !!!
Doom666- Messages : 946
Date d'inscription : 23/04/2015
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Ma fille est dans une école calandrette, pédagogie freinet/oury/montessori, et enseignement en occitan, c'est l'asso des parents qui fait vivre l'école, et donc de la gestion, des démarches, de l'administratif, des emmerdes, de l'administratif...mince je me répète!
Des événements (concerts, gouter, buvette...).
Là on monte un projet pour essayer de construire un lieu commun école, jardin et parcours botanique, et d'autres asso pourront aussi utiliser les locaux.
...ahhh toujours l'argent, alors faudra gratter des subventions aux risque d'être enchaîné.
Et la gamine le matin elle est pressée d'aller à l'école, c'est un sourire sur son visage par une gueule de 3m.
Doom, parfois la vie est étonnante.
Anthousa, le système ne veut plus d'humains dans ses pattes mais des larves rampantes.
Fait ce que tu as à faire, j'ai réussi perso à me "dissimuler" lors de la 2ième année de titularisation mais ce fut dur.
Nos enfants ont besoin de personnes avec un coeur et une tête en face d'eux, ils ont besoin de se sentir accompagnés, respectés, aimés.
Ainsi ils deviendront de vrais hommes...plutôt que des petits cons pervers.
Encore 3 mois de larbinage, courage.
Il faut se détacher de l'absurdité qui pointe en nous, car sommes nous exactement là ou nous devons être?
Des événements (concerts, gouter, buvette...).
Là on monte un projet pour essayer de construire un lieu commun école, jardin et parcours botanique, et d'autres asso pourront aussi utiliser les locaux.
...ahhh toujours l'argent, alors faudra gratter des subventions aux risque d'être enchaîné.
Et la gamine le matin elle est pressée d'aller à l'école, c'est un sourire sur son visage par une gueule de 3m.
Doom, parfois la vie est étonnante.
Anthousa, le système ne veut plus d'humains dans ses pattes mais des larves rampantes.
Fait ce que tu as à faire, j'ai réussi perso à me "dissimuler" lors de la 2ième année de titularisation mais ce fut dur.
Nos enfants ont besoin de personnes avec un coeur et une tête en face d'eux, ils ont besoin de se sentir accompagnés, respectés, aimés.
Ainsi ils deviendront de vrais hommes...plutôt que des petits cons pervers.
Encore 3 mois de larbinage, courage.
Il faut se détacher de l'absurdité qui pointe en nous, car sommes nous exactement là ou nous devons être?
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
ça me rassure tout ça, rien n'est perdu, tout est à construire (reconstruire??? ).
Par contre je ne suis pas sûre de me maîtriser assez pour parvenir à jouer la comédie assez longtemps pour me faire titulariser. Je sais bien que ça serait l'idéal, mais quand on accule un loup, il ne peut que mordre. J'ai essayé de jouer la comédie juste quand on vient dans ma classe et à être normale le reste du temps...
Sauf qu'on vient vraiment trop souvent inspecter mon cours pour me laisser le temps de construire quelque chose de solide derrière, à croire que c'est volontaire... (auraient-ils compris le truc depuis que tous les stagiaires font ça? Ou alors ils adorent mes cours en fait? ). J'ai eu 18 visites dans ma classe entre septembre et janvier. Qui dit plus?
L'an dernier, j'ai eu en tout et pour tout 8 visites (ce qui est déjà énorme comparé à la plupart des stagiaires).
Et bizarrement, j'étais un peu parano à propos des parents moi aussi (vous imaginez, une jeune prof qui reçoit des inspections tous les jours, c'est forcément une stagiaire archi nulle, non?). Eh bien à la réunion parents-profs, ils m'ont remercié du travail que je faisais pour leurs enfants et m'ont encouragé à ne pas changer mes méthodes (et que c'est bien dommage ce qui se passe et vive le latin et le grec). N'ayant rien à craindre de moi, j'ose croire qu'ils étaient sincères. Sinon ça veut dire que je suis entourée d'hypocrites...
Par contre je ne suis pas sûre de me maîtriser assez pour parvenir à jouer la comédie assez longtemps pour me faire titulariser. Je sais bien que ça serait l'idéal, mais quand on accule un loup, il ne peut que mordre. J'ai essayé de jouer la comédie juste quand on vient dans ma classe et à être normale le reste du temps...
Sauf qu'on vient vraiment trop souvent inspecter mon cours pour me laisser le temps de construire quelque chose de solide derrière, à croire que c'est volontaire... (auraient-ils compris le truc depuis que tous les stagiaires font ça? Ou alors ils adorent mes cours en fait? ). J'ai eu 18 visites dans ma classe entre septembre et janvier. Qui dit plus?
L'an dernier, j'ai eu en tout et pour tout 8 visites (ce qui est déjà énorme comparé à la plupart des stagiaires).
Et bizarrement, j'étais un peu parano à propos des parents moi aussi (vous imaginez, une jeune prof qui reçoit des inspections tous les jours, c'est forcément une stagiaire archi nulle, non?). Eh bien à la réunion parents-profs, ils m'ont remercié du travail que je faisais pour leurs enfants et m'ont encouragé à ne pas changer mes méthodes (et que c'est bien dommage ce qui se passe et vive le latin et le grec). N'ayant rien à craindre de moi, j'ose croire qu'ils étaient sincères. Sinon ça veut dire que je suis entourée d'hypocrites...
Anthousa- Messages : 80
Date d'inscription : 20/02/2017
Age : 36
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Oui, tu es super-gâtée, en effet. Chançarde !
Mon avis (perso) c'est qu'ils sont stupéfaits de la qualité de ton travail.
Hypocrites ? Bah, va savoir. Pas tous, c'est sûr.
(Lorsque j'étais gamin, je voyais tous les adultes comme des hypocrites potentiels, et j'avais bien du mal à faire le tri. Ca marque)
Bah, ça vaut mieux que :
J'avais pour une fin d'année monté (écrit et mis en scène) une pièce de théâtre avec les élèves -à partir d'un roman d'aventures-. Gros boulot. Mais je savais où j'allais, et avais confiance dans les gamins.
A la sortie, le père d'une fille qui m'avait m'avait bien aidé (la fille !) m'a pris à part et dit :
"C'était réussi, votre spectacle. Oui, bien ! A priori je ne vous croyais pas capable d'aller au bout de votre projet."
Je me suis retenu.
Mon avis (perso) c'est qu'ils sont stupéfaits de la qualité de ton travail.
Hypocrites ? Bah, va savoir. Pas tous, c'est sûr.
(Lorsque j'étais gamin, je voyais tous les adultes comme des hypocrites potentiels, et j'avais bien du mal à faire le tri. Ca marque)
Bah, ça vaut mieux que :
J'avais pour une fin d'année monté (écrit et mis en scène) une pièce de théâtre avec les élèves -à partir d'un roman d'aventures-. Gros boulot. Mais je savais où j'allais, et avais confiance dans les gamins.
A la sortie, le père d'une fille qui m'avait m'avait bien aidé (la fille !) m'a pris à part et dit :
"C'était réussi, votre spectacle. Oui, bien ! A priori je ne vous croyais pas capable d'aller au bout de votre projet."
Je me suis retenu.
ifness- Messages : 3028
Date d'inscription : 04/07/2016
Age : 101
Localisation : Plus nulle part, désormais
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Ah oui en effet xD Enfin au moins il a reconnu ton travail, ce qui est une façon de s'excuser d'avoir douté de toi (on sent une pointe de jalousie d'ailleurs, s'il a dit sa phrase exactement comme tu la présentes).
Anthousa- Messages : 80
Date d'inscription : 20/02/2017
Age : 36
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Merci de vos réactions , j'en ai appris beaucoup grace à vous !
Doom : t'es de quel coin ? Quand t'as parlé de blanquefort ça a fait tilt dans ma tête : je passe devant tous les week end .
J'ai une carte sur un mur, sur laquelle j'ai épinglé (entre autres) toutes les écoles alternatives (steiner etc). Quand j'aurais un moment je voudrais en visiter plusieurs pour me faire une idée.
Je fais la pêche aux infos pour être sûr d'avoir le champs libre, avant de me lancer. J'ai la motivation pour tenir tête à une hiérarchie alacon, et j'hésite entre être prof, et monter au créneau pour "dégager le passage" . Pour ça, j'irais poser des questions aux écoles :
-du cursus de chacun (pourquoi ils enseignent, et comment ils le font... après, les diplomes je l'ai ai vu sur l'onisep ...)
-du financement de l'établissement et des enseignants publiques vs privés vs asso.
-de comment influencer la mairie ou la région pour que l'école soit "bien notée" et potentiellement financée par l'état (mairie / région , c'que tu veux) . Parce qu'apparamment quand je parle aux gens de montessori par ci et de celine alvarez par là, on me regarde avec des grands yeux, comme si j'avais dit un gros mot :cpaça:
-Chacun enseigne ce qu'il sait, et chacun met un "filtre" selon son vécu. Un prof doit (selon moi) être obligatoirement bien dans sa peaux, bienveillant , et doit posséder un certains nombres d'outils (analyse , esprit critique, savoir "jouer" pour donner des cours, connaitre les profils psychologiques et s'adapter en fonction -handicaps et personalités diverses - etc)
Bref, on se rencontrera certainement, pas forcément quand on s'y attendra
Doom : t'es de quel coin ? Quand t'as parlé de blanquefort ça a fait tilt dans ma tête : je passe devant tous les week end .
J'ai une carte sur un mur, sur laquelle j'ai épinglé (entre autres) toutes les écoles alternatives (steiner etc). Quand j'aurais un moment je voudrais en visiter plusieurs pour me faire une idée.
Je fais la pêche aux infos pour être sûr d'avoir le champs libre, avant de me lancer. J'ai la motivation pour tenir tête à une hiérarchie alacon, et j'hésite entre être prof, et monter au créneau pour "dégager le passage" . Pour ça, j'irais poser des questions aux écoles :
-du cursus de chacun (pourquoi ils enseignent, et comment ils le font... après, les diplomes je l'ai ai vu sur l'onisep ...)
-du financement de l'établissement et des enseignants publiques vs privés vs asso.
-de comment influencer la mairie ou la région pour que l'école soit "bien notée" et potentiellement financée par l'état (mairie / région , c'que tu veux) . Parce qu'apparamment quand je parle aux gens de montessori par ci et de celine alvarez par là, on me regarde avec des grands yeux, comme si j'avais dit un gros mot :cpaça:
-Chacun enseigne ce qu'il sait, et chacun met un "filtre" selon son vécu. Un prof doit (selon moi) être obligatoirement bien dans sa peaux, bienveillant , et doit posséder un certains nombres d'outils (analyse , esprit critique, savoir "jouer" pour donner des cours, connaitre les profils psychologiques et s'adapter en fonction -handicaps et personalités diverses - etc)
Bref, on se rencontrera certainement, pas forcément quand on s'y attendra
-Benoit-- Messages : 971
Date d'inscription : 30/10/2016
Age : 32
Localisation : Je travaille à cahors (46), mais je suis aussi là : 24, 31, 34, 84, 87, bref, toute la moitié sud du pays !
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
(J'ai vu de la lumière je suis passée)
Je suis complètement attristée par le monde scolaire d'aujourd'hui. J'ai même du mal à comprendre comment on a pu en arriver là, et surtout que les personnes plus hauts placées ne décident pas de changer quoi que ce soit, au nom d'un quelconque profit ou d'un manque cruel d'humanité. Quand je vois les élèves qui dès 11 ans finissent par dire que c'est déjà foutus pour eux et qu'ils ne voient pas l'intérêt d'apprendre... ou certains profs complètement las de leur métier, qui se retrouvent entre deux feux: celui de vouloir continuer à essayer de faire métier convenablement et celui de quitter le navire avant d'être complètement esquintés.
Moi même, j'ai pensé à tenter le concours de Psy des Ecoles me disant qu'il y en avait pas vraiment et que ça pourrait au moins aider ne serait ce qu'un peu. Puis quand j'ai vu les épreuves et les incohérences entre ce que je voudrais faire et ce qu'on m'obligerait à faire je me suis retrouvée encore dans une impasse.
Enfin voilà, tout ça pour dire que ça fait plaisir et ça redonne un peu de chaleur de lire des gens motivés, prêts à changer les choses
Et du coup -Benoit- chapeau bas pour ton projet, c'est beau à lire
Merci !
Je suis complètement attristée par le monde scolaire d'aujourd'hui. J'ai même du mal à comprendre comment on a pu en arriver là, et surtout que les personnes plus hauts placées ne décident pas de changer quoi que ce soit, au nom d'un quelconque profit ou d'un manque cruel d'humanité. Quand je vois les élèves qui dès 11 ans finissent par dire que c'est déjà foutus pour eux et qu'ils ne voient pas l'intérêt d'apprendre... ou certains profs complètement las de leur métier, qui se retrouvent entre deux feux: celui de vouloir continuer à essayer de faire métier convenablement et celui de quitter le navire avant d'être complètement esquintés.
Moi même, j'ai pensé à tenter le concours de Psy des Ecoles me disant qu'il y en avait pas vraiment et que ça pourrait au moins aider ne serait ce qu'un peu. Puis quand j'ai vu les épreuves et les incohérences entre ce que je voudrais faire et ce qu'on m'obligerait à faire je me suis retrouvée encore dans une impasse.
Enfin voilà, tout ça pour dire que ça fait plaisir et ça redonne un peu de chaleur de lire des gens motivés, prêts à changer les choses
Et du coup -Benoit- chapeau bas pour ton projet, c'est beau à lire
Merci !
Azsch- Messages : 90
Date d'inscription : 07/09/2015
Localisation : Toulouse
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Bonjour,
Benoît, je ne peux que t'engager à aller voir la maire de Blanquefort. C'est une sacrée bonne femme. J'ai adoré cette rencontre. Il nous faudrait plus d'élus avec la même paire de c...lles.
Un conseil, tout motivé que tu sois, ne sous-estime surtout pas les moyens de pression et les brimades que la hiérarchie peut utiliser à ton encontre. Observe et trouve les failles (et il y en a), fais jouer les rivalités (entre un IEN et un conseiller péda par exemple, ou entre deux IEN etc etc), la peur des médias est aussi un bon levier. Le must: la pétition des parents qui te soutiennent.
Azsch: tu as bien fait de ne pas passer le concours, pour le moment je n'ai encore pas vu de psy scolaire efficace. Juste pour exemple: dans ma circonscription, la nôtre fait passer un Weschler (mais je pense que ça doit une version "light" spéciale EN) en 40 min...et ne peut voir qu'un seul enfant en une demi-journée. Un vrai bourreau de travail...
Benoît, je ne peux que t'engager à aller voir la maire de Blanquefort. C'est une sacrée bonne femme. J'ai adoré cette rencontre. Il nous faudrait plus d'élus avec la même paire de c...lles.
Un conseil, tout motivé que tu sois, ne sous-estime surtout pas les moyens de pression et les brimades que la hiérarchie peut utiliser à ton encontre. Observe et trouve les failles (et il y en a), fais jouer les rivalités (entre un IEN et un conseiller péda par exemple, ou entre deux IEN etc etc), la peur des médias est aussi un bon levier. Le must: la pétition des parents qui te soutiennent.
Azsch: tu as bien fait de ne pas passer le concours, pour le moment je n'ai encore pas vu de psy scolaire efficace. Juste pour exemple: dans ma circonscription, la nôtre fait passer un Weschler (mais je pense que ça doit une version "light" spéciale EN) en 40 min...et ne peut voir qu'un seul enfant en une demi-journée. Un vrai bourreau de travail...
Doom666- Messages : 946
Date d'inscription : 23/04/2015
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Merci !
J'irais, je dirais que je viens de la part d'un internaute du nom de "doom"
Je viens de voir des conférence de Ydriss Abderkan,
et j'en viens à la même conclusion :
Construire le monde de demain, c'est un travail à temps plein, et ça demande que tout le monde joue le jeu.
Alors si c'était un "travail" , ce serait fantastique , on aurait un potentiel de dingue !
C'est pour ça que je me dis, si je fais murir ce genre de réflexion, j'en arriverais à faire travailler des classes entières en émulation, dans le thème de réinventer le monde, et de vivre ses rêves .
On peut étendre cette proposition jusqu'où ?
J'irais, je dirais que je viens de la part d'un internaute du nom de "doom"
Je viens de voir des conférence de Ydriss Abderkan,
et j'en viens à la même conclusion :
Construire le monde de demain, c'est un travail à temps plein, et ça demande que tout le monde joue le jeu.
Alors si c'était un "travail" , ce serait fantastique , on aurait un potentiel de dingue !
C'est pour ça que je me dis, si je fais murir ce genre de réflexion, j'en arriverais à faire travailler des classes entières en émulation, dans le thème de réinventer le monde, et de vivre ses rêves .
On peut étendre cette proposition jusqu'où ?
-Benoit-- Messages : 971
Date d'inscription : 30/10/2016
Age : 32
Localisation : Je travaille à cahors (46), mais je suis aussi là : 24, 31, 34, 84, 87, bref, toute la moitié sud du pays !
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Tu fumes souvent, ce genre de truc ?
Ou bien c'était la soirée space-crêpes...
Fais gaffe, je sens que bientôt tu vas t'envoler, cher ami.
T'es un pote à Icare ?
ifness- Messages : 3028
Date d'inscription : 04/07/2016
Age : 101
Localisation : Plus nulle part, désormais
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Non non, je m'accorde juste le droit de rêver...
-Benoit-- Messages : 971
Date d'inscription : 30/10/2016
Age : 32
Localisation : Je travaille à cahors (46), mais je suis aussi là : 24, 31, 34, 84, 87, bref, toute la moitié sud du pays !
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Allez, n'aie pas honte,
avoue que tu t'en donnes aussi les moyens.......
avoue que tu t'en donnes aussi les moyens.......
ifness- Messages : 3028
Date d'inscription : 04/07/2016
Age : 101
Localisation : Plus nulle part, désormais
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
J'ai un peu de mal avec le 2nd degré, je suis vraiment désolé
Mais pour répondre à la question, non , j'ai une vie tout à fait sobre.
Etonant, n'est-ce pas ?
Mais pour répondre à la question, non , j'ai une vie tout à fait sobre.
Etonant, n'est-ce pas ?
-Benoit-- Messages : 971
Date d'inscription : 30/10/2016
Age : 32
Localisation : Je travaille à cahors (46), mais je suis aussi là : 24, 31, 34, 84, 87, bref, toute la moitié sud du pays !
Re: Ma vocation d'enseignant... ou comment changer le monde !
Non, pas étonnant, hélas!
Perso, y'a longtemps que je ne suis même plus dans le 2nd degré,
chuis passé dans le Supérieur
même que j'attends ma nomination à la Cadémie,
voire occuper une nouvelle chair (fraîche) au Collage de France.
Mais revenez au sujet, m.... !
Si vous vous arrêtez pour des digraisseurs comme moi, ce site est mort !
Perso, y'a longtemps que je ne suis même plus dans le 2nd degré,
chuis passé dans le Supérieur
même que j'attends ma nomination à la Cadémie,
voire occuper une nouvelle chair (fraîche) au Collage de France.
Mais revenez au sujet, m.... !
Si vous vous arrêtez pour des digraisseurs comme moi, ce site est mort !
ifness- Messages : 3028
Date d'inscription : 04/07/2016
Age : 101
Localisation : Plus nulle part, désormais
Prof
Salut,-Benoit- a écrit:J'ai pas envie de choisir
si je vais en primaire, j'irais dans le privé ou dans les centres montessori.
Si je vais au collège ce sera probablement n'importe quelle matière , j'irais peut être me réfugier en cours de musique mais vraiment , peu importe.
Par contre si je vais en lycée j'ai le choix entre philo et anglais (le reste j'suis pas sûr que ça m'intéresse, vu le niveau) .J'aurais pu utiliser mes compétences en mécanique pour être prof de méca, mais j'ai envie de tourner la page
Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment un choix. Je vais me lancer "au hasard" , tout me plait donc bon, quel risque de se tromper ?
Si tu es à l'aise dans deux ou trois matières, tu peux regarder les statistiques et voir le nombre de postes et les candidats dans les concours- pour voir là où tu auras plus de chance de l'avoir…
Pour être prof, il faut vraiment vraiment être très sûr de toi, et avoir une grande empathie… et un brin d'idéalisme aussi… Avoir une grande confiance en soi- et une grande force physique et psychologique… Il faut être en bon santé.
C'est un metier qui convient très bien aux HPI qui veulent sortir de leur zone de confort, c'est- à- dire ceux et celles qui sont plus actifs et ne veulent pas s'ennuyer, je parle un peu de mon cas… Je m'ennuie beaucoup, et j'avais peur de faire un travail trop calme, et plat… J'avais peur aussi de faire un travail trop solitaire ( faire une thèse, ou être libérale), j'avais peur de devoir me vendre ou d'écraser les autres ( le travail en entreprise me fait et m'a fait peur!!!), je ne voulais pas être à la Fac ( car pareil je ne me vois pas dans un milieu trop compétitif… ) Bref, j'ai toujours su que je voulais être prof de collège et lycée. Ça me convient et j'y suis au fin depuis 5 ans. Je ne suis pas déçue!! Je suis trop contente… Mais mes débuts n'ont pas été simples… Ça c'est une autre histoire...
Belena- Messages : 772
Date d'inscription : 30/05/2016
Age : 51
Localisation : Finistère
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