Je me présente

Coucou à toutes et tous, amis de la savane et d'autres contrées moins exotiques...

Voilà voilà je vais me présenter, j'espère ne pas trop m'évader...
Je m'appelle Priscillia, j'ai 35 ans.
Depuis toujours, ou en tout cas depuis très jeune, je me sens différente, mal dans ma peau, pas vraiment amoureuse de la vie... bien au contraire. J'ai toujours pensé que j'étais de "nature" dépressive mais depuis quelques semaines, je me pose de nouvelles questions... et si j'étais juste différente...

Revenons en arrière pour comprendre ce qui m'a amenée a ce questionnement...
Petite, j'aimais jouer seule, avec des amis aussi parfois, j'aimais les jeux de construction, j'étais très douée à l'école, sans forcer, sans travailler, mes parents disaient d'ailleurs souvent de moi que j'étais la plus intelligente de leurs filles (désolée pour les autres lol) et je ne me souviens pas m'être ennuyée... une enfance plutôt classique.
C'est à l'arrivée au collège que les choses ont changées. Les enfants se cherchent une identité, créent des groupes, des clans, auxquels je n'appartenais pas. C'est là que j'ai commencé à me sentir différente, et exclue. La cruauté des enfants à cet age là a fait que non seulement j'étais exclue de chaque groupe, mais j'étais aussi le bouc émissaire, celle à qui l'on s'en prend pour faire rigoler les copains... J'ai donc fait connaissance avec mon hypersensibilité et mon hyperémotivité incontrôlables et cette "faiblesse" apparente était une raison de plus à tous ces gosses pour s'acharner sur moi. Je suis donc devenue une jeune fille assez réservée, repliée sur elle même, souvent rebelle, toujours incomprise. Mes amis se limitaient aux personnes qui voulaient bien me parler, peu importe les affinités, tant que je ne suis pas seule et à la merci de tous ces prédateurs...
Mon mal être grandit. Mes résultats scolaires chutent (en tous cas dans certains domaines, j'ai toujours des matières "points forts") est-ce le fruit de ce mal être ou le résultat d'un manque de travail?!? Je ne sais pas. Je n'ai jamais eu besoin de travailler pour avoir de bons résultats, pourquoi serait-ce différent aujourd'hui...?!? Peut être que je suis tout simplement nulle...
Au lycée le mal être est toujours là. J'adore les sciences et j'aimerai rentrée en 1ère Scientifique. Je n'ai pas le niveau et les professeurs me conseillent de choisir une autre voie... Mais moi c'est les sciences que j'aime! alors tant pis je redouble ma 2nde et passe de justesse en 1èreS. Effectivement c'était pas une super idée... Mes résultats sont catastrophiques, je ne travaille pas de toute façon alors comment pourrait il en être autrement..?
Fin de 1ère, j'arrête mes études et je vais travailler en usine. J'ai tenté plusieurs fois de reprendre des études mais le manque de travail m'a fait échouer à chaque fois. Sauf un CAP petite enfance par correspondance pour lequel je n'ai pas eu besoin de travailler. Voilà pour mon parcours scolaire et professionnel chaotique... Aujourd'hui je me cherche encore, je ne sais pas ce que j'ai envie de faire dans la vie et je doute de mes capacités à mener à bien une formation... j'ai peur...
Un jour, une émission TV est diffusée, c'est un test de QI... On la regarde en famille avec chacun notre petite feuille pour répondre le plus sérieusement possible aux questions... Les résultats sont surprenants, alors que les autres membres de ma famille tournent entre 90 et 112 de QI, je tombe sur un score de 139. Mais je ne crois pas vraiment au sérieux de ce test et je ne fais pas attention à ce résultat, ça se saurait si j'étais intelligente..! Mon père, lui, y croit à fond, mais avec cette croyance populaire que je serai plus intelligente que tout le monde, et je sens une certaine pression, j'ai le sentiment qu'on attend de moi bien plus, parce que j'ai un QI de 139 je dois tout savoir, résoudre tous les problèmes... J'essaie de ne pas y prêter attention mais je sens bien que je le déçois et je culpabilise, j'aurai peut être jamais du faire ce stupide test...
Quelques années après, il fait un test de QI sur internet et me propose de le faire aussi, son score est de 114 et le mien de 135... mais bon, c'est internet, ça se saurait s'il y avait des tests sérieux sur la toile et même si je me sens différente, je ne me sens pas intelligente! J'ai moi aussi cette croyance qu'un QI élevé révèle forcément une intelligence hors du commun...
Cet hiver, alors que je traversais une période un peu difficile, ma sœur a discuté avec moi et m'a parlé d'une émission TV qu'elle a regardé et qui traitait des surdoués et elle m'a dit "c'était fou, cette femme surdoué qui témoignait, elle te ressemblait tellement dans son parcours dans ses réactions etc je suis sure que tu devrais creuser de ce coté là"
Ça m'a mis un peu la puce à l'oreille mais sans plus... et en passant dans le rayon psychologie des livres de la fnac (je m'intéresse beaucoup à la psychologie; après avoir consulté pendant des années psychologue, psychiatre, hypnothérapeute, magnétiseur... sans résultat...) je suis tombée sur le livre de Jeanne Siaud-Facchin "Trop intelligent pour être heureux? L'adulte surdoué". Je n'achète pas ce livre mais je commence à m’intéresser à cette éventualité alors je lis plein d'article, de témoignages sur le sujet et je me reconnais, c'est presque évident maintenant... mais... j'ai le sentiment de ne pas pouvoir en parler, d'être prétentieuse... alors je décide de faire le test chez une psy. Je me rends compte que la psy que j'ai choisi, je l'ai déjà rencontré quand j'étais ado et que je n'accroche pas du tout... Peu importe, c'est juste pour un test QI! Je passe les tests, je trouve certains items difficiles et d'autres plus abordables. Résultats... Pas de résultats! Un QI total non calculable car des résultats trop hétérogènes selon les domaines... certains pile dans la moyenne à 10/20 d'autres largement au dessus à 17/20... voilà ce qu'elle m'a expliqué oralement et j'étais tellement déçue de ne pas avoir un vrai chiffre (même si j'ai bien compris que ce n'était pas très significatif) que je n'ai retenu que le quart de ce qu'elle m'a annoncé. J'attends donc de recevoir son compte rendu, que j'irai peut être faire analyser plus en détail au cogito'z de Lyon.
J'ai du coup tout de même acheté ce livre hier et pour le moment je me retrouve toujours dans tout ce que je lis...
Je ne sais pas si certains auront réussi à me lire jusque là mais j'espère pouvoir échanger avec vous prochainement.
Bon dimanche à tous!
Priscillia

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Merci @ortolan
Je vais y jeter un oeil ;-)

Bienvenue

Être incalculable, c'est être inénarrable. C'est la marque des grands... qui n'ont pas de marques, d'un autre côté. À quoi bon creuser le sillon prévisible ? jetons notre bonnet par-dessus les moulins !

Merci @Kolyma...
Ce qui m'ennuie c'est qu'être incalculable m'empêche finalement de légitimiser ma manière de penser différente, mon hypersensibilité et mon hyperémotivité incontrolées et contre lesquelles je me bats depuis toujours pour rentrer dans le moule...
J'attendais tellement un résultats qui donne du sens à mon histoire torturée... et je n'ai pas de résultat. Et puis tout ce qu'elle m'a dit ne m'apportait rien, j'ai rien compris, pas vraiment écouter non plus pour être honnête, un peu déçue de ce verdict...
Peut-être que j'y verrai plus clair avec le rapport...

Ce n'est pas une psy qui te voit à tout casser trois heures dans ta vie pour te faire passer un test en carton qui va être en mesure de légitimiser quoi que ce soit, ou même te connaître très vaguement. Tu es quelqu'un digne d'intérêt de toute façon, et avec tes fêlures qui te sont propres, et absolument irrésumables par des mots magiques comme zèbre ou surdoué ou hypersensible. Un peu de tous ces mots doivent te décrire en partie pour ce que tu y retrouves et que tu identifies chez toi, et ça c'est important, pas le test vulgaire qui est censé parler de ton intelligence.

J'ai cru remarquer qu'il y avait un nombre considérable de personnes qui se retrouvent dans la description du surdon qui ont tendance à penser de façon méta : c'est-à-dire une tendance à être très sensibles à l'analyse de comment ils fonctionnent. C'est aussi sûrement parce qu'ils sont dans une période de questionnements ou que c'est leur truc, j'en sais rien. Cette petite manie ou cette faculté, tu l'as et ce serait dommage que tu limites l'envie que tu as de mieux te comprendre à un pauvre test et une psy à la noix.

Ne te fais pas de cheveux, jette plutôt ton bonnet par-dessus les moulins !

Merci @Kolima
Je vais continuer à m'explorer, à lire, à tenter de comprendre et surtout d'accepter cette différence comportementale, à apprendre à gérer mes émotions peut être pour qu'elles ne soient plus "handicapantes" dans ma vie de tous les jours...
J'avais décidé en 2017 de voyager, c'était une de mes résolutions, je ne pensais pas que ce serait à l'intérieur de moi mais c'est en tous cas un beau voyage, éprouvant parfois mais c'est assez intéressant de se découvrir enfin...
Bon mais sinon... jette ton bonnet par dessus les moulins, ça veut dire quoi???

Ça veut dire passer outre les convenances.

Bienvenue !