Le Zèbre répond aux tigres
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Forum ZEBRAS CROSSING :: La zébritude :: Discussions générales relatives à la zébritude :: Caractéristiques liées à la douance
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Le Zèbre répond aux tigres
J'était encore bien jeune quand plutôt que de suivre les leçons en classe, je laissais mon esprit divaguer vers des considérations philosophiques qui touchaient à la métaphysique. Je trouvais le fondement de l'enseignement accordé tellement matérialiste que j'en éprouvais un dégoût profond. Je ne CROYAIS pas ce que les maîtres m'enseignaient à l'école, c'était en totale contradiction avec mon ressenti et je sentais déjà qu'il y avait dans cette approche quelque chose de faux, de partiel, de méprisable. A 10 ou 11 ans, c'est dur.
Je cherchais à communiquer autour de ça avec des camarades, mais je n'avais pas vraiment de copain, je gardais tout ça pour moi. Il était évident à mes yeux que la motivation première de l'enseignement scolaire était de nous adapter au monde tel qu'il était et de nous faire croire qu'il était le seul possible. A 10 ou 11 ans c'est dur.
A la maison, parce que j'étais un "doux rêveur", un "fada" selon l'expression de mon père, on se moquait de moi sans arrêt. On me traitait de con et de bon à rien, et on me filait des tartes. Pour moi, si ces gens étaient les fruits de l'éducation que l'on tentait de m'inculquer, ils étaient la preuve vivante que cette éducation était nuisible et nocive.
Il me semblait dans toutes les leçons qu'on restait accroché à la périphérie, à la surface des choses. On me disait que deux et deux font quatre, mais sans jamais parler de ce que vivre dans un monde où deux et deux font quatre implique tangiblement. J'étais frustré de devoir apprendre le cadre sans qu'on ne me dise jamais rien de ce que ce cadre contenait. A cause de ça je suis devenu nul en maths: on devait apprendre des trucs par cœur mais sans jamais décortiquer le système. Alors ma mère me frappait pour que je fasse mes devoirs, qui me pesaient de manière insupportable. J'aurais voulu parler de la "vérité", de la vie sur d'autres planètes, des mystères du temps, de ce qui suit la mort physique, des idées pacifistes dont de lointains échos parvenaient au village de montagne que j'habitais. Mais non, rien que la routine d'un gavage qui me semblait bien plus idéologique que scientifique, et qui de toute façon faisait l'impasse sur les questions que je me posais: l'origine de la vie, le cosmos, les atomes...
Je n'avais pas de camarade à l'école. Les grands me tapaient. Plus jeunes ils me donnaient des coups dans les jambes avec des élastiques de bocaux de confiture. Plus tard j'ai un copain manouche bâti comme schwartzenneger qui est devenu mon garde du corps et plus personne n'a osé ne serait-ce que me regarder de travers tellement ce garçon, Patrick en imposait, y compris aux adultes !
Je ne savais pas me comporter dans cette société. Les jeunes de mon âge étaient fascinés par les motos ou les mobylettes !
Ils buvaient des pastis au bistrot pour jouer aux grands, alors j'en buvais plus qu'eux pour me faire accepter. J'étais comme eux en pire. Mais derrière toutes ces attitudes outrancières, ce n'était que le mode d'emploi que je cherchais. J'imaginais ainsi devenir le plus normé des tenants de cette norme. Mais durant tout ce temps, mes questions continuaient, toujours métaphysiques, la vie, la mort, l'existence, le cosmos, l'origine et la finalité de la vie. Simplement dans tout ce minuscule village, personne ne se posait ce genre de questions, et j'étais alors bien trop peu mûr pour pouvoir les affronter seul. Une instit avait dit à mes parents "lui, il lui faut une école à lui tout seul". je me questionnais sur cette remarque bizarre, sans comprendre. A 11/12 ans, je lisais de la science fiction, espérant trouver des signes de cet autre monde auquel j'aspirais. L'école était le principal obstacle à mon éducation. Elle était violente, je veux dire le système, avec ses notes et sa discipline me paraissait fondé sur la violence. Un peu plus tard, après avoir été quasiment déscolarisé, je lisais des livres que les autres lisent ou découvrent en fac. Je cherchais des auteurs qui m'ouvriraient des horizons. Mais ayant un préjugé très défavorable concernant l'éducation, je me faisais fort de ne lire que des auteurs non recensés par le "système". Ce qui m'a fermé beaucoup de portes.
Entre 11 et 12 ans, je connaissais l'angoisse métaphysique de l'absurde décrit par Sartre. C'est bien jeune pour une promenade en enfer. Mais personne ne m'apportait de réponse ou même seulement un peu d'oxygène. Je n'avais personne à qui parler. Je rêvais d'être enlevé par des extra terrestres. On répondait à ma singularité par des "médicaments". Ma famille était avide de norme, elle tenait plus à son statut de notables qu'à son statut de parent. On me reléguait parmi les "originaux" au sens péjoratif en faisant tout pour ignorer mes réflexions, pour les considérer comme les lubies d'un fou. Aucun de mes camarades ne s'intéressait à tout cela, qui était un peu brouillon dans ma tête. Filles, mobylettes, canons à boire, sport. Mon père posait sur moi un regard désolé qui voulait dire "mon pauvre ami on ne peut rien faire de toi". Un jour où je lui avais demandé de dessiner un homme idéal, il avait dessiné un musclor. A l'époque j'étais si rachitique qu'on m'appelait "gras d'os". Ça m'aurait étonné qu'il dessine Einstein...
Je sentais d'ores et déjà que le monde ne trounait pas rond. Qu'il était sur une pente (la dimension industrielle) qui l'amenerait forcément à des ravages. J'avais 11 ou 12 ans, peut-être 13. je pensais déjà à la pollution, sans avoir rien lu dessus (ma mère lisait "bonne soirée" et mon père des bouquins sur les armées durant la dernière guerre). Au feeling. Je sentais que ça pouvait tout détruire, que ce n'était pas viable.
J'étais différent de mon milieu: il a essayé, physiquement, de me tuer. J'étais différent des autres écoliers, on a essayé de me tuer socialement. Dans les centres de réinsertion sociale, s'il y avait bien des délinquants ou délinquants potentiels, on ne répondait pas plus à ma soif de savoir. Dans les hopitaux, on m'assomait pour éviter le suicide. A la maison, on me laissait dans un placard tant que je me tenais tranquille.
Ce n'est là qu'un vague aperçu de ce qu'a signifié pour moi être différent à une période donnée de ma vie.
Je cherchais à communiquer autour de ça avec des camarades, mais je n'avais pas vraiment de copain, je gardais tout ça pour moi. Il était évident à mes yeux que la motivation première de l'enseignement scolaire était de nous adapter au monde tel qu'il était et de nous faire croire qu'il était le seul possible. A 10 ou 11 ans c'est dur.
A la maison, parce que j'étais un "doux rêveur", un "fada" selon l'expression de mon père, on se moquait de moi sans arrêt. On me traitait de con et de bon à rien, et on me filait des tartes. Pour moi, si ces gens étaient les fruits de l'éducation que l'on tentait de m'inculquer, ils étaient la preuve vivante que cette éducation était nuisible et nocive.
Il me semblait dans toutes les leçons qu'on restait accroché à la périphérie, à la surface des choses. On me disait que deux et deux font quatre, mais sans jamais parler de ce que vivre dans un monde où deux et deux font quatre implique tangiblement. J'étais frustré de devoir apprendre le cadre sans qu'on ne me dise jamais rien de ce que ce cadre contenait. A cause de ça je suis devenu nul en maths: on devait apprendre des trucs par cœur mais sans jamais décortiquer le système. Alors ma mère me frappait pour que je fasse mes devoirs, qui me pesaient de manière insupportable. J'aurais voulu parler de la "vérité", de la vie sur d'autres planètes, des mystères du temps, de ce qui suit la mort physique, des idées pacifistes dont de lointains échos parvenaient au village de montagne que j'habitais. Mais non, rien que la routine d'un gavage qui me semblait bien plus idéologique que scientifique, et qui de toute façon faisait l'impasse sur les questions que je me posais: l'origine de la vie, le cosmos, les atomes...
Je n'avais pas de camarade à l'école. Les grands me tapaient. Plus jeunes ils me donnaient des coups dans les jambes avec des élastiques de bocaux de confiture. Plus tard j'ai un copain manouche bâti comme schwartzenneger qui est devenu mon garde du corps et plus personne n'a osé ne serait-ce que me regarder de travers tellement ce garçon, Patrick en imposait, y compris aux adultes !
Je ne savais pas me comporter dans cette société. Les jeunes de mon âge étaient fascinés par les motos ou les mobylettes !
Ils buvaient des pastis au bistrot pour jouer aux grands, alors j'en buvais plus qu'eux pour me faire accepter. J'étais comme eux en pire. Mais derrière toutes ces attitudes outrancières, ce n'était que le mode d'emploi que je cherchais. J'imaginais ainsi devenir le plus normé des tenants de cette norme. Mais durant tout ce temps, mes questions continuaient, toujours métaphysiques, la vie, la mort, l'existence, le cosmos, l'origine et la finalité de la vie. Simplement dans tout ce minuscule village, personne ne se posait ce genre de questions, et j'étais alors bien trop peu mûr pour pouvoir les affronter seul. Une instit avait dit à mes parents "lui, il lui faut une école à lui tout seul". je me questionnais sur cette remarque bizarre, sans comprendre. A 11/12 ans, je lisais de la science fiction, espérant trouver des signes de cet autre monde auquel j'aspirais. L'école était le principal obstacle à mon éducation. Elle était violente, je veux dire le système, avec ses notes et sa discipline me paraissait fondé sur la violence. Un peu plus tard, après avoir été quasiment déscolarisé, je lisais des livres que les autres lisent ou découvrent en fac. Je cherchais des auteurs qui m'ouvriraient des horizons. Mais ayant un préjugé très défavorable concernant l'éducation, je me faisais fort de ne lire que des auteurs non recensés par le "système". Ce qui m'a fermé beaucoup de portes.
Entre 11 et 12 ans, je connaissais l'angoisse métaphysique de l'absurde décrit par Sartre. C'est bien jeune pour une promenade en enfer. Mais personne ne m'apportait de réponse ou même seulement un peu d'oxygène. Je n'avais personne à qui parler. Je rêvais d'être enlevé par des extra terrestres. On répondait à ma singularité par des "médicaments". Ma famille était avide de norme, elle tenait plus à son statut de notables qu'à son statut de parent. On me reléguait parmi les "originaux" au sens péjoratif en faisant tout pour ignorer mes réflexions, pour les considérer comme les lubies d'un fou. Aucun de mes camarades ne s'intéressait à tout cela, qui était un peu brouillon dans ma tête. Filles, mobylettes, canons à boire, sport. Mon père posait sur moi un regard désolé qui voulait dire "mon pauvre ami on ne peut rien faire de toi". Un jour où je lui avais demandé de dessiner un homme idéal, il avait dessiné un musclor. A l'époque j'étais si rachitique qu'on m'appelait "gras d'os". Ça m'aurait étonné qu'il dessine Einstein...
Je sentais d'ores et déjà que le monde ne trounait pas rond. Qu'il était sur une pente (la dimension industrielle) qui l'amenerait forcément à des ravages. J'avais 11 ou 12 ans, peut-être 13. je pensais déjà à la pollution, sans avoir rien lu dessus (ma mère lisait "bonne soirée" et mon père des bouquins sur les armées durant la dernière guerre). Au feeling. Je sentais que ça pouvait tout détruire, que ce n'était pas viable.
J'étais différent de mon milieu: il a essayé, physiquement, de me tuer. J'étais différent des autres écoliers, on a essayé de me tuer socialement. Dans les centres de réinsertion sociale, s'il y avait bien des délinquants ou délinquants potentiels, on ne répondait pas plus à ma soif de savoir. Dans les hopitaux, on m'assomait pour éviter le suicide. A la maison, on me laissait dans un placard tant que je me tenais tranquille.
Ce n'est là qu'un vague aperçu de ce qu'a signifié pour moi être différent à une période donnée de ma vie.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Je rêvais d'être enlevé par des extra terrestres.
c'est marrant, avec un vécu totalement différent... je rêvais pourtant de la même chose.
la nuit je me faufilais en douce sur le balcon, et je regardais les étoiles en les appelant silencieusement.
n'ayant accès à rien dans ce trou perdu, je me suis mise à étudier ce que j'avais sous la main: mes semblables.
ça m'a occupée quelques années. et quand je les ai bien compris, je me suis mise à boire
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Le Zèbre répond aux tigres
t'as qu'à laisser tes coordonnées à zebulon, il t'avertira si y'a un slot.
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Vous êtes cons...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Le Zèbre répond aux tigres
mais euh... normalement cons ou atypiquement cons ?
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Vous me renvoyez à l'école.
Ce que je dis là est un manifeste. Il y a des tentations de récup. Je dis non.
Ce que je dis là est un manifeste. Il y a des tentations de récup. Je dis non.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Le Zèbre répond aux tigres
L'orgueil de palo alto, haut lieu du matérialisme "cool" et de la machinisation de l'homme (avant commercialisation ) est largement surestimé. La preuve: http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2360.htm?theme1=8
7500 ans avant JC: "a nécessité l'utilisation de techniques de polissage complexes permettant d'obtenir des qualités de poli à l'échelle du nanomètre, dignes de celles de nos lentilles de télescope"
(je précise que c'est bien avant JC et non avant JCVD.)
7500 ans avant JC: "a nécessité l'utilisation de techniques de polissage complexes permettant d'obtenir des qualités de poli à l'échelle du nanomètre, dignes de celles de nos lentilles de télescope"
(je précise que c'est bien avant JC et non avant JCVD.)
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Je ne peux pas mettre le lien mais la fontaine d'Ollantaytambo est intéressante aussi. Plus récente, c'est vrai, mais c'est toujours la meme espèce homo sapiens non ?
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
J'étais rêveur moi aussi, et turbulent, voire indiscipliné. Mais j'avais des parents bienveillants, j'aimais bien le principe de l'école même si je m'y ennuyais, et j'avais une capacité d'accepter les règles en ce qu'elles me paraissaient avoir un sens. J'étais dissipé, comme on disait, mais timide; peu travailleur, mais au moins conscient d'un résultat à obtenir en classe, tout en préférant m'amuser avec les enfants du quartier. Pourtant, dans mes amusements, il fallait que j'introduise du sens, sinon ce n'était pas si plaisant.
Est-ce que j'aurais été différent si j'avais connu des conditions plus difficiles ? C'est une question à laquelle je n'ai pas de réponse. Sur certains plans, oui, parce que je n'aurais pas bénéficié de la même instruction. Mais ce n'est pas forcément cela qui est le plus important désormais, dans la mesure où je ne fais pas grand-chose de ce que j'ai appris, sinon en conserver des bribes structurantes. J'ai souvent l'impression d'avoir beaucoup appris de mes ratages, voire même de les avoir provoqués, sans pourtant très bien savoir ce que je faisais.
Est-ce que j'aurais été différent si j'avais connu des conditions plus difficiles ? C'est une question à laquelle je n'ai pas de réponse. Sur certains plans, oui, parce que je n'aurais pas bénéficié de la même instruction. Mais ce n'est pas forcément cela qui est le plus important désormais, dans la mesure où je ne fais pas grand-chose de ce que j'ai appris, sinon en conserver des bribes structurantes. J'ai souvent l'impression d'avoir beaucoup appris de mes ratages, voire même de les avoir provoqués, sans pourtant très bien savoir ce que je faisais.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Le Zèbre répond aux tigres
et moi je les étudie depuis longtemps
des fois je pense qu'ils m'aiment bien
des fois non
dans l'espace il y a les alliés, les neutres et les méchants, à ce jour une possibilité de 80 espèces différentes et si on creuse au moins une dizaine plus documentées
c'est tabou, c'est élusif, mais cela existe aussi
des fois je pense qu'ils m'aiment bien
des fois non
dans l'espace il y a les alliés, les neutres et les méchants, à ce jour une possibilité de 80 espèces différentes et si on creuse au moins une dizaine plus documentées
c'est tabou, c'est élusif, mais cela existe aussi
Dernière édition par Zebulon2.52 le Mar 21 Fév 2017 - 23:47, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
non t'es logique il te faut une soucoupe ou une navette pour aller dans les étoiles, un avion ça quitte pas l'atmosphere
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Des parents bienveillants, c'est sur que ça change tout. ce serait pas çale facteur qui fait passer de zebre à tigre d'ailleurs ?
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Pieyre turbulent !
Plutôt que turbulent, je faisais aux autres l'impression de vivre dans un monde parallèle. J'avais mes valeurs et ne faisais aucune concession.. l'école a été mon pire cauchemar, c'est à cause d'elle que je vivais un enfer à la maison. Ainsi je vivais entre deux enfers, l'école, et chez "moi". Il ne me restait plus d'espace pour respirer, alors j'envoyais tout promener, je me défoulais dehors et c'était dangereux. je n'avais aucune liberté. Avez-vous pensé à ce qu'est l'espace de liberté d'un jeune à l'école ? Néant. Il n'a que des devoirs.
Plutôt que turbulent, je faisais aux autres l'impression de vivre dans un monde parallèle. J'avais mes valeurs et ne faisais aucune concession.. l'école a été mon pire cauchemar, c'est à cause d'elle que je vivais un enfer à la maison. Ainsi je vivais entre deux enfers, l'école, et chez "moi". Il ne me restait plus d'espace pour respirer, alors j'envoyais tout promener, je me défoulais dehors et c'était dangereux. je n'avais aucune liberté. Avez-vous pensé à ce qu'est l'espace de liberté d'un jeune à l'école ? Néant. Il n'a que des devoirs.
Dernière édition par Fata Morgana le Mar 21 Fév 2017 - 14:20, édité 1 fois
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Le Zèbre répond aux tigres
THQIsansdéconner a écrit:Des parents bienveillants, c'est sur que ça change tout. ce serait pas çale facteur qui fait passer de zebre à tigre d'ailleurs ?
Oui j'en ai parlé ailleurs. Mais la probabilité pour que des parents dépassés accumulent les conneries sont grandes.
Je me suis renseigné sur les écoles pour surdoués. Ça m'a donné une nostalgie... Purée, si j'avais eu ça !
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Le Zèbre répond aux tigres
du coup je tourne en rond, mais je reviens toujours à : détection précoce et extraction du milieu, création d'un espace meme temporaire de liberté intellectuelle.
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
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Dernière édition par Zebulon2.52 le Mar 21 Fév 2017 - 23:48, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
THQIsansdéconner a écrit:du coup je tourne en rond, mais je reviens toujours à : détection précoce et extraction du milieu, création d'un espace meme temporaire de liberté intellectuelle.
oui je pense cela aussi c'est pour cette raison que nier les problèmatiques ciblées me gêne tellement
moi j'avais un truc simple pour m'évader, lire lire lire
en particulier le dictionnaire qui ouvrait tellement d'horizons ou les livres d'histoire ou d'espace
point commun ? l'étendue !
Dernière édition par Zebulon2.52 le Mar 21 Fév 2017 - 23:48, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Je sais pas vous mais je pense plutot etre un hybride, un zebigre ou un tigrebre ?
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Pour moi ce n'a pas été le cas. Il y a des enfants qui avaient un caractère dominateur, et qui pouvaient s'imposer aux autres y compris par une forme de violence potentielle, de menace. Je n'ai jamais compris comment c'était possible.THQIsansdéconner :
Des parents bienveillants, c'est sur que ça change tout. ce serait pas çale facteur qui fait passer de zebre à tigre d'ailleurs ?
Il m'arrivait d'insulter mes parents. Une fois je les ai traités de cons. Ma mère m'a dit : si nous le sommes, alors tu dois l'être aussi. Ce n'est pas comme une gifle, qui m'aurait au moins enseigné le respect, mais cela m'a peut-être atteint plus profondément... Ou alors j'étais on ne sait où avec une bande de copains, en ayant oublié l'heure, et mon père devait partir me chercher, en solex, entre inquiétude et colère... Il était impulsif, colérique parfois, mais pas méchant; et ma mère pardonnait presque tout. Une fois mon père m'a dit que plus tard je regretterais qu'ils aient été aussi peu sévères; et il est vrai qu'ils ne l'ont vraiment pas été. C'était un bien et c'était un mal.Fata Morgana :
Pieyre turbulent !
Dernière édition par Pieyre le Mar 21 Fév 2017 - 14:41, édité 1 fois
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Le Zèbre répond aux tigres
je me considère depuis longtemps comme à moitié martien
mi homme mi extraterrestre
donc oui hybride me parle, j'ai des côtés fonceurs et revendicateurs et des faiblesses abyssales, fort et faible en même temps donc
mi homme mi extraterrestre
donc oui hybride me parle, j'ai des côtés fonceurs et revendicateurs et des faiblesses abyssales, fort et faible en même temps donc
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Après donc les épisodes d'hopitalisations je suis allé au moins trois mois au lycée. J'étais sous valium à longueur de temps donc j'allais dormir à l'infirmerie. Dans la cour un chef de bande, Georges, m'a abordé: "Tu préfère Yes ou Emerson ?" J'ai dis "Emerson". Il m'a dit: "Alors je t'invite chez moi ce WE. J'ai découvert une communauté d'artistes qui écoutait de la musique, en jouait, écrivait et peignait toute la nuit.
Sans drogues, sans alcool, sauf lors des fêtes. Ils recevaient tous les disques de Londres parce que le frêre de Georges y était disquaire.
De fil en aiguille, ce type m'a amené à m'inscrire aux Beaux arts de Lyon, j'ai réussi le concours en ayant préparé mon dossier la veille.
Alors j'ai fréquenté des universitaires, hanté les bibliothèques, découvert des tas de choses, réussi un équivalent du bac à la fac, le tout en fumant des joints à longueur de journée. Une fois sorti de l'environnement toxique, non sans mal, j'ai réussi à me construire une culture (faite maison) à m'émanciper. J'ai même rencontré Dieu !
Cette rencontre m'a sauvé. Mais la dépression ne m'a jamais quittée. Elle doit avoir des causes à la fois endogènes et exogènes.
En septembre j'ai 60 ans. je me rend compte qu'en ce moment, le contentieux avec mes parents ressurgit un peu. Le fait de devoir commencer un nouveau traitement de plus y est pour quelque chose. Mais il y a une constancte durant toutes ces années: je n'ai jamais cessé de cogiter, du matin au soir, et tout y passe, constament. Mon épouse me connait bien, elle me rappelle gentiment à l'ordre quand je suis trop "parti" pour réussir à faire à manger sans me perdre dans la succcession des gestes à faire. Tout ce qui est linéaire me fait grincer des dents. Même m'habiller me fait souffrir. je n'ai pas le système A-B-C, tout de suite ça forme un truc genre BAC. Rien n'y fait. On dira ce qu'on veut sur la pensée en arborescence, mais moi c'est au quotidien que j'en subis les effets.
Sans drogues, sans alcool, sauf lors des fêtes. Ils recevaient tous les disques de Londres parce que le frêre de Georges y était disquaire.
De fil en aiguille, ce type m'a amené à m'inscrire aux Beaux arts de Lyon, j'ai réussi le concours en ayant préparé mon dossier la veille.
Alors j'ai fréquenté des universitaires, hanté les bibliothèques, découvert des tas de choses, réussi un équivalent du bac à la fac, le tout en fumant des joints à longueur de journée. Une fois sorti de l'environnement toxique, non sans mal, j'ai réussi à me construire une culture (faite maison) à m'émanciper. J'ai même rencontré Dieu !
Cette rencontre m'a sauvé. Mais la dépression ne m'a jamais quittée. Elle doit avoir des causes à la fois endogènes et exogènes.
En septembre j'ai 60 ans. je me rend compte qu'en ce moment, le contentieux avec mes parents ressurgit un peu. Le fait de devoir commencer un nouveau traitement de plus y est pour quelque chose. Mais il y a une constancte durant toutes ces années: je n'ai jamais cessé de cogiter, du matin au soir, et tout y passe, constament. Mon épouse me connait bien, elle me rappelle gentiment à l'ordre quand je suis trop "parti" pour réussir à faire à manger sans me perdre dans la succcession des gestes à faire. Tout ce qui est linéaire me fait grincer des dents. Même m'habiller me fait souffrir. je n'ai pas le système A-B-C, tout de suite ça forme un truc genre BAC. Rien n'y fait. On dira ce qu'on veut sur la pensée en arborescence, mais moi c'est au quotidien que j'en subis les effets.
Dernière édition par Fata Morgana le Mar 21 Fév 2017 - 20:15, édité 2 fois
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Pieyre, C'est possible comme chez les autres animaux, tu mets des rats ensemble il y a une hierarchie qui se met en place, j'ignore les facteurs, mais c'est un fait.
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Fata Morgana a écrit:
Elle doit avoir des causes à la fois endogènes et exogènes.
Ce qui ne veut pas dire qu'elle est là définitivement non plus, d'ailleurs ta musique ne m'évoque pas celle d'un dépressif, elle est plutôt lumineuse.
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
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Dernière édition par Zebulon2.52 le Mar 21 Fév 2017 - 23:46, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Fata Morgana a écrit:Je me suis renseigné sur les écoles pour surdoués. Ça m'a donné une nostalgie... Purée, si j'avais eu ça !
mmmh... chépa.
ma mère n'avait pas voulu que je saute des classes (elle en avait sauté 2 -> trop grand décalage, et ennui mortel ensuite en attendant de pouvoir entrer dans la vie active car elle était trop jeune), je pense qu'elle n'aurait pas voulu non plus "m'extraire" d'un milieu auquel j'aurais été confrontée de toutes façons plus tard (la question ne s'était pas posée, l'option n'existait pas). je pense que c'était sage.
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Le Zèbre répond aux tigres
C'est gentil mais mes traitements sont à vie. (sans parler de mon addiction à au moins deux molécules)
Pour le coté lumineux de la musique, il faut regarder du coté de Dieu.
De plus je connais bien les âmes souffrantes, et j'ai souvent remarqué le bonheur forcé de ceux ou celles qui ont cotoyé les abîmes.
Il y a même une forme de mélancolie, la "mélancolie souriante" qui est l'une des pires formes de dépression qui existe.
Cela dit, sinon pour certains épisodes (qui vous forgent un homme croyez-m'en) je ne suis pas mélancolique.
Enfant, quand je me mettais en colère, j'écartais les jambes et me tapais la tête par terre de toutes mes forces.
Pour le coté lumineux de la musique, il faut regarder du coté de Dieu.
De plus je connais bien les âmes souffrantes, et j'ai souvent remarqué le bonheur forcé de ceux ou celles qui ont cotoyé les abîmes.
Il y a même une forme de mélancolie, la "mélancolie souriante" qui est l'une des pires formes de dépression qui existe.
Cela dit, sinon pour certains épisodes (qui vous forgent un homme croyez-m'en) je ne suis pas mélancolique.
Enfant, quand je me mettais en colère, j'écartais les jambes et me tapais la tête par terre de toutes mes forces.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Vu le calvaire que ça a été pour Fata, je pense qu'il est raisonnable de penser que pour lui, ça aurait été beaucoup mieux. Mais effectivement pour ceux qui ont eu un peu plus de chance, le bénéfice est moins flagrant
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Oui, c'est la capacité à extraire le positif de la merde la plus sombre, de ceux qui en ont bien chié, comme s'ils avaient développé une nyctalopie dans les ténèbres...
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
aaa la musique c'est vraiment essentiel à un zèbre !
quand je fais de l'harmonica triste ma chatte vient et miaule à coté pour accompagner
elle miaule aussi quand elle entend de la cornemuse
mille vies les chats aussi
oui j'ai aussi cette capacité de verre à moitié plein, je vois même dans les merdes les plus hards le côté positif, c'est acquis ou inné je ne sais pas , une fameuse résilience souvent accompagnée d'une forme d'humour très personnel
touchons du bois..
j'envie les gens qui échappent à ces vies chaotiques
je les envie vraiment
quand je fais de l'harmonica triste ma chatte vient et miaule à coté pour accompagner
elle miaule aussi quand elle entend de la cornemuse
mille vies les chats aussi
oui j'ai aussi cette capacité de verre à moitié plein, je vois même dans les merdes les plus hards le côté positif, c'est acquis ou inné je ne sais pas , une fameuse résilience souvent accompagnée d'une forme d'humour très personnel
touchons du bois..
j'envie les gens qui échappent à ces vies chaotiques
je les envie vraiment
Dernière édition par Zebulon2.52 le Mar 21 Fév 2017 - 14:52, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Je me suis renseigné sur les écoles pour surdoués. Ça m'a donné une nostalgie... Purée, si j'avais eu ça !
Qund je vois l'autorisation des coqs à l'âne, la possibilité (encadrée) de faire évoluer un sujet où bon nous semble, la possibilité de faire du Japonais en plus du reste par exemple, je me dis que je suis profilé pour ça. A mon entrée au lycée (trois mois puis hopitaux) j'avais trois ans de retard. A mon avis il y aurait eu quelque chose à tenter.
Il faut dire que vers 5 puis vers 7 puis vers 10 ans j'ai été mis dans des maisons médicalisées à des milliers de kilomêtres de "chez moi".
Là quand on se tenait mal à table on pouvait nous faire remager notre vomi. La discipline était digne d'une maison de correction.
Sieste obligatoire avec prise de température, comme le matin au réveil. Dans l'une d'elle on allait sur le pot à heures fixes, tous alignés côte à côte dans un couloir. Si on s'éloignait ou se levait pour faire pipi, on était punis. Trois fois six mois. Ce qui peut expliquer les 3 ans de retard, vu que dans ces centres, on était au garde à vous sous les drapeaux tous les dimanches, mais que le suivi scolaire était inexistant.
Résilience partielle.Oui, c'est la capacité à extraire le positif de la merde la plus sombre, de ceux qui en ont bien chié, comme s'ils avaient développé une nyctalopie dans les ténèbres...
Toutes les nuits quand je vais me coucher et que ma vigilance commence à céder, je vois des scènes de torture, des histoires avec Hitler, des bourreaux, des situations d'une cruauté infinie. Je dis bien toutes les nuits. Et ça ça penche en faveur du stress post traumatique.
Et tout cela pour une raison: je ne correspondais pas à ce que ma famille appelait un fils modèle. Il ne fait aucun doute que sans le surdon et cette propension à tout questionner tout le temps, je n'aurais jamais eu ces problèmes, ou en tout cas pas tous. Donc tigre ok, mais on peut pas faire d'une chance de cocu un critère de référence.
Dernière édition par Fata Morgana le Mer 22 Fév 2017 - 17:15, édité 1 fois
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Le Zèbre répond aux tigres
...si je n'avais pas appris que taper sur la gueule de ceux qui (je croyais !) faisaient preuve de mauvaise volonté, de paresse ou avaient juste envie de pourrir la classe par pure malveillance, ça servait à rien parce que "techniquement", ils pouvaient pas aller plus vite... j'ose pas imaginer l'ambiance à mon premier jour de travail après être sortie d'une école de surdoués
ça m'intéresserait d'avoir des témoignages de hqi ayant suivi une école spécialisée - sur comment ça s'est passé ensuite.
ça m'intéresserait d'avoir des témoignages de hqi ayant suivi une école spécialisée - sur comment ça s'est passé ensuite.
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Le Zèbre répond aux tigres
sur comment ça s'est passé ensuite
Pour les normo zèbres (130/135) il vont à la fac ou une prépa, la scolarité dans ces écoles dédiées est assez courte. Par contre pour ce qui est des THQI, à vue de nez ça se passe AUTREMENT (en bien ou en mal).
Pour parler de quelqu'un d'autre, j'ai un ami qui s'applle dom, il est THQI. Il est prof de philo. Il exerce son talent de telle sorte qu'il émancipe énormément ses élèves, quitte à refaire le cours de la prof de biologie qui avance avec son petit programme qui ne tient pas compte des dernières découvertes de la science. Donc il y a des conflits. Alors il scanne des documents et fait lire à ses détracteurs les articles les plus récents en leur disant: "Bosse, ça m'évitera de faire ton travail".
Dernière édition par Fata Morgana le Mar 21 Fév 2017 - 15:10, édité 1 fois
Fata Morgana- Messages : 20818
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Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Je radote, mais du coup des cours spécifiques au sein d'un établissement normal, ça me parait un bon compromis entre l'adaptation aux autres, et la prise en compte de la douance;
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Je vote pour le candidat qui te prendra pour ministre de l'Éducation nationale. En effet, le reste : économie, écologie, échos populistes et tout ça, c'est juste négociable.
Dernière édition par Pieyre le Mar 21 Fév 2017 - 15:16, édité 1 fois
Pieyre- Messages : 20908
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Localisation : Quartier Latin
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Je me trompe ou tu as l'air un peu vacillante dans cette certitude ?
Il faut noter que les profs de ces écoles sont des profs normaux, mais qui ont reçu une formation adaptée.
Il se trouve qu'au moment où on parle, mon épouse est entre Beyrouth et Dubaï pour faire de la formation de profs de français à l'étranger. Et bien elle repère elle-même très bien les étudiants surdoués, vu qu'elle a deux surdoués à la maison et s'aperçoit que les canaliser c'est vraiment pas de la tarte. Il y a celui qui sait tout et qui coupe la parole à tout le monde tout le temps, et celui qui passe sa journée sur son téléphone en baillant et torche des devoirs de pros. Elle me dit assez que parfois, il faut avoir des nerfs d'acier...
L'idée d'un hâvre à part est mal vu (un conformisme latent peut-être ?) mais je pense que ça peut parfois sauver des carrières, pour ne pas dire des vies.
Il y a un discours très normatif. Sur la base de ce discours (je diverge un peu) on a décidé à une époque de mettre mon fils autiste à l'école. Il enlevait ses vêtements dans la cour, se roulait sous les tables pendant les heures de classe et reniflait les cheveux des gens toute la journée. La maîtresse qui nous avait reçu avant son entrée dans sa classe se moquait de moi et minimisait le problème quand je lui disais de se méfier, mon fils avait l'air charmant, mais c'étais un autiste pur. Trois mois après elle a fait une dépression. Il faut dire que mon fils s'amusait comme un fou à faire rire tout le monde en pétant à longueur de journée. On a rapidement mis fin à cette aventure. L'idée que tout le monde doit être scolarisé, c'est l'idée que l'école telle qu'elle est convient à tous. je ne le crois pas du tout.
Il faut noter que les profs de ces écoles sont des profs normaux, mais qui ont reçu une formation adaptée.
Il se trouve qu'au moment où on parle, mon épouse est entre Beyrouth et Dubaï pour faire de la formation de profs de français à l'étranger. Et bien elle repère elle-même très bien les étudiants surdoués, vu qu'elle a deux surdoués à la maison et s'aperçoit que les canaliser c'est vraiment pas de la tarte. Il y a celui qui sait tout et qui coupe la parole à tout le monde tout le temps, et celui qui passe sa journée sur son téléphone en baillant et torche des devoirs de pros. Elle me dit assez que parfois, il faut avoir des nerfs d'acier...
L'idée d'un hâvre à part est mal vu (un conformisme latent peut-être ?) mais je pense que ça peut parfois sauver des carrières, pour ne pas dire des vies.
Il y a un discours très normatif. Sur la base de ce discours (je diverge un peu) on a décidé à une époque de mettre mon fils autiste à l'école. Il enlevait ses vêtements dans la cour, se roulait sous les tables pendant les heures de classe et reniflait les cheveux des gens toute la journée. La maîtresse qui nous avait reçu avant son entrée dans sa classe se moquait de moi et minimisait le problème quand je lui disais de se méfier, mon fils avait l'air charmant, mais c'étais un autiste pur. Trois mois après elle a fait une dépression. Il faut dire que mon fils s'amusait comme un fou à faire rire tout le monde en pétant à longueur de journée. On a rapidement mis fin à cette aventure. L'idée que tout le monde doit être scolarisé, c'est l'idée que l'école telle qu'elle est convient à tous. je ne le crois pas du tout.
Dernière édition par Fata Morgana le Mar 21 Fév 2017 - 15:21, édité 2 fois
Fata Morgana- Messages : 20818
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Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Entre l'idée globale et la réalisation il y a un fossé à combler, je ne connais pas suffisamment l'EN pour combler ce fossé, je suppose que les associations de parents d'enfant surdoués peuvent faire cette suggestion au ministre de l'EN qui s'adressera aux personnes compétentes pour la mise en place de ces cours, en prenant garde à la motivation des enseignants et la qualité de l'enseignement fourni...
Je suppose que ça peut être une bonne chose, mais effectivement je n'ai pas tous les paramètres en vue.
Je suppose que ça peut être une bonne chose, mais effectivement je n'ai pas tous les paramètres en vue.
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
- Spoiler:
- Excuse -moi THQI, j'ai rajouté quelques lignes au-dessus. (Il faut que ça soit parfait !
Fata Morgana- Messages : 20818
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Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Le Zèbre répond aux tigres
L'école ne convient pas à tous, néanmoins, entre faire des écoles séparées, avec le risque qu'évoquait Kass : la découverte d'un autre mode de fonctionnement à l'âge adulte, qui peut être un choc, et la possibilité d'avoir un temps pour s'exprimer et aller à son rythme et un temps où l'on apprend à se caler sur le rythme des autres, à respecter la parole du prof etc... en ce qui concerne les enfants autistes : tout dépend de leur degré d'adaptation : si effectivement ils sont trop perturbants pour la classe, une prise en charge spécifique me parait indispensable, on sait que la stimulation joue un role important, autant mettre toutes les chances du coté de l'école pour accepter ses enfants, au moment où leur progression personnelle le permet. Ensuite ça peut aussi être du temps partiel : ceci pour préserver les nerfs de l'enseignant mais aussi permettre à l'enfant de progresser à son rythme. Dans les 2 cas je vois l'école comme un point de jonction, celui de l'apprentissage de la vie en socièté, mais avec un soutien adapté selon les difficultés de chacun pour arriver à une intégration de tous. Proner l'égalité c'est une connerie : l'égalité n'existe pas. Les moyens de parvenir à une vie en commun ne sont pas les mêmes pour tous, nier ça, c'est de la connerie, je ne vois pas d'autre mot. Penser que tout le monde DOIT faire les memes choses de la meme façon, c'est nier complètement le fait que nos sommes des humains, chacun avec sa biologie, son histoire, ses capacités. Le but est pourtant là : arriver à vivre ensemble sans trop de dégats. Le point de départ à accepter c'est qu'on est INEGAUX et DIFFERENTS. Si on n'accpete pas ça, on n'arrivera pas au but.
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
Et quand je parle d'accepter, c'est accepter et mettre les moyens pour rendre l'école vivable. J'ai vu que l'EN recrute, et a du mal à trouver... C'est sur qu'avoir 3 surdoués, 2 autistes, etc pour un prof qui n'est ni formé, ni qualifié, ni soutenu, et qui n'a pas de moyen de différencier son enseignement parcequ'en plus on lui interdit de faire des groupes de niveaux, c'est pas une balade de santé, mais ça pourrait remplir les cellules de la Santé par contre... c'est une mauvaise blague (pas ce que j'ai écrit, l'EN actuellement)
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
- Spoiler:
- Fata Morgana a écrit:Je me trompe ou tu as l'air un peu vacillante dans cette certitude ?
vu ton accord au féminin je suppute que tu t'adressais à moi, mais comme j'ai écrit
bin mmmmh... chépa !mmmh... chépa.
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Le Zèbre répond aux tigres
THQIsansdéconner a écrit:Un slot ? Qu'est-ce que c'est ?
C'est ce que met Fata en image perso un jour sur deux (une slut... bon bah je vais sortir moi... tapidapidoum )
Kolyma- Messages : 971
Date d'inscription : 28/01/2017
Re: Le Zèbre répond aux tigres
vu ton accord au féminin je suppute que tu t'adressais à moi, mais comme j'ai écrit
Non je répondais à THQI. Je crois que c'est une dame (?)
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Le Zèbre répond aux tigres
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Dernière édition par Zebulon2.52 le Mar 21 Fév 2017 - 23:49, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Le Zèbre répond aux tigres
C'est sur qu'avoir 3 surdoués, 2 autistes, etc pour un prof qui n'est ni formé, ni qualifié, ni soutenu, et qui n'a pas de moyen de différencier son enseignement parcequ'en plus on lui interdit de faire des groupes de niveaux, c'est pas une balade de santé,
ben oui. Déjà dans une classe normale il faut avoir une santé (lol) du tonnerre, mais là.
Toujours est-il que la scolarisation de mon fils était une très mauvaise idée. C'est un autiste sévère (de kanner, pas asperger). Mais quand je vois certaines familles réclamer la scolarisation de leur kanner à corps et à cris, je suis consterné. Ces personnes ne sont PAS scolarisables. Si les parents s'attendent à les voir faire des bonds en avant avec l'école, ils vont déchanter. C'est vrai aussi pour les méthodes ABA, il y a un certain nombre de cas pour lesquels ça ne marche pas. Si par exemple, et c'est le cas dans l'autsime de kanner, le handicap est accompagné d'un retard mental tout aussi sévère, tu ne verras pas de bonds en avant. Ou plutôt, nous avons des bonds en avant, mais les chutes qui suivent remettent à chaque fois les compteurs à zero.
Pour la petite histoire on a fait passer les tests (adaptés !) à mon fils, et comme dit ma fille surdouée: "le salaud, il fait drôlement baisser la moyenne de la famille !" Truc marrant, il perdait tous ses moyens à cause de la montre.
Dernière édition par Fata Morgana le Mar 21 Fév 2017 - 16:15, édité 3 fois
Fata Morgana- Messages : 20818
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Localisation : Un pied hors de la tombe
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