Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)

I said baby mama, I dont know your name
But I said baby, sugar I can play your game
Every night when we leave the hall
I see you hanging around
You wanna ride in my big black car baby
Wanna go uptown

(chorus)
I know who you are baby
I know what they call you girl
Never put you down baby
Im just like you baby, Im On The Hunt

I know lady
People gonna talk about you and me
Let me say one thing mama, sugar I do as I please
And if you wanna love me baby, Im your man
And all those high-falutin society people
I dont care if they dont understand

(chorus)

My daddy told me a long time ago
Said theres two things son
Two things you should know
And in these two things you must take pride
Thats a horse and woman, yeah
Well both of them you ride

"Les mots d'amour", Debout sur le Zinc


J'aimerais écrire des mots d'amour
Parce que parler c'est pas mon fort.
J'aimerais écrire des mots d'amour,
Les faire jaillir de mes trois accords, mais
J'ai un peu froid, comme a dit l'autre,
Et ce long frisson qui n'en finit pas.
J'ai un peu froid, mauvais apôtre,
Mon cafard me lâche moins souvent qu'autrefois.

J'aimerais écrire des mots d'amour
Parce que le reste, c'est pas grand-chose.
Je l'ai appris et à mon tour
Je te le livre un peu ; je te propose
De laisser le long du discours
Nos contentieux et les comptes à rebours,
D'oublier le temps d'un refrain
Ce bon vieux réflexe ; moi j'en garde pour demain.

Des mots pour toi mais que je n'dis pas.
Ceux-là.

Quel était le refrain du jour ?
Si je l'oublie, je cède encore.
J'aimerais écrire des mots d'amour,
Jeter l'éponge, un peu, tenter le sort.
Une pause ici pour poser là,
Entre deux conflits, entre deux coups d'éclat.
Une pause pour dire autour de moi,
Mon ami, mon frère, mon amour, écoute-moi.

Evanescence a écrit:Je préfère ne pas citer mes poèmes, comme ma première erreur de casting et la suppression d'un de mes messages précédents, car la plupart des supports ici sont des vidéos de chansons, j'arrive comme un cheveu sur la soupe. Mille excuses! Evanescence

Mais non, je m'insurge ! Le titre du topic indique bien que "tous les supports sont requis"...

Il n'y a donc aucune erreur de casting, du moins par rapport au fil. Je vous invite, donc, à continuer et s'il y a majoritairement des vidéos actuellement ( Je suis un bien piètre poète ou écrivain ), la tendance peut s'inverser.

A mon mes sens, le plus beau des hommages :

"Transformé en air, je rêve que tu me respires..."

La danse

Silence
L'heure du mime invité
Confiance
Liant les sens insensés.

La danse
Légèreté des effeuillés
Prudence
Ne pas cueillir mais effleurer.

Oui, dire
Le buste à blanc, le souffle court
Sentir
Le goût du vent, la flamme à jour.

Partir
Loin au dedans, proche du sourd
Bannir
Les encombrants plient sous amours.

Vacarme
Les cris, les mots volent en cœur
Les charmes
Sorts d'étuve et verse sueur.

Sans larme
Abandonné, saoul des liqueurs
Sans arme
Mené au vide en plein chœur.

Festin
Orgie solaire, diables aux corps
Destin
Plaisir à temps, à l’instant d’or.

Regain
Retour de l’âme, sens en accord
Refrain
Chuchotements, caresses… encore.

Oui c'est magnifique, rincemaje ; je me réjouis de savoir à peu près où est la source. On n'écrit cela que dans le bonheur, j'en suis très heureuse pour toi .

@ Evanescence : J'(hu)aime ton hu(a)mour et j'hu(ai)me ton (hu)amour.

@ Augenblick : la source est la mémoire... Mais merci pour ton enthousiasme et de t'inquiéter de mon bonheur. Sincèrement.

L'âmé moire est la source du présent ; continue !

Merci ! J'avance, j'avance... bien (e/a)ncré dans le présent. Le passé n'est qu'expérience(s), ce n'est pas une canne.

Je suis tombée à Aix sur les deux tableaux "Le rêve du poète"
Frillie et Cézanne
Alors que mon copain préférait le premier (dessin et traits plus précis) je me suis éloignée et là c'était un tourbillon émotionnel. En fait la lumière au dessus et la douceur des traits de l'ange c'était vraiment la représentation (pour moi) de l'amour

Je mets ni lien ni photo car sur PC on voit rien et ça m'énerve

@Rincemaje

Tout autant que ta présence, tes poèmes m'enchantent toujours plus ..
et m'inspirent
Oserai-je essayer un jour ...

Merci, Val !
Ose la rime ! Te connaissant comme je me connais, tu ne devrais pas être plus mauvaise que moi !

.

Il reste tout et n’en reste rien

Il reste sur mes mains, empreinte de tes doux parfums
L’impression de ta présence, le bruissement feutré de nos jeux lointains
Où se détache dans l’obscurité la voix que je chéris.

Il reste tout et n’en reste rien.

Il reste dans mon crâne une image brûlante, que la tendresse rend fébrile
Image pleine au ciel immense, dont rêve encore la paupière close

Il reste tout et n’en reste rien.

Dans mon œil, les volutes bleuâtres et la chaleur du foyer
Le poids du temps et de l’espace
Le monde hors du monde qu’alors nous arpentions
Ce que l’on fait nôtre et qui n’existe que pour nous, bonheur égoïste
Ce rire.

Il reste tout et n’en reste rien.

zero a écrit:Au risque de frustrer certains qui devront retourner leur bibliothèque (j'ai dû de même, à regret, ranger mes livres de littérature dans un coin quasi inaccessible à un bras normalement constitué, les livres scientifiques étant des espèces étrangères envahissantes ont colonisé tous mes rayonnages),

je renvoie le lecteur à la lettre d'amour du professeur Timofei Pavlovitch Pnine à Liza dans Pnine de Nabokov.

Aucune femme ne saurait résister à cette expression poignante et magnifique. Si quelqu'un trouve un espace temporel ou un temps spatial pour redonner l'intégralité du texte de cette lettre, qu'il en soit d'avance remercié.

Nabokov aurait mérité mille fois le PNL (non pas la programmation neuro-machin, le Prix Nobel de Littérature.)

Le lire, c'est immédiatement décrocher à la fois un sourire sur ses lèvres et une accélération cardiaque.
Evanescence

Merciiiiiiiii

ifesize (Grandeur Nature)

Dans le premier couplet, Alison nous raconte ce qu'elle et l'homme qu'elle aime ont fait : ils sont grands et en profite pour faire du bien autour d'eux, ils sauvent des vies (l'avion qu'ils ont aidé à atterrir). Ce "pouvoir" leur permet aussi de se déplacer rapidement et sur n'importe quelle surface (l'océan). Les gens les vénèrent.

Dans le refrain, elle explique qu'avec l'amour on devient comme ça, c'est à dire un être immense et merveilleux :
Tout pour l'amour, nous devenons
Plus grand que grandeur nature, merveilleux
Si on devient comme ça c'est parce qu'on est aimé et qu'on devient important aux yeux de quelqu'un...
Génial dans les yeux de quelqu'un
Cette sensation nous donne des ailes.
Plus grand que grandeur nature nous devenons,
Génial dans les yeux de quelqu'un,

Dans le deux couplet, Alison raconte toujours ce qu'elle et l'homme qu'elle aime ont fait. Cette fois elle explique qu'ils sont heureux, que leurs sourires "remplacent" le soleil. Elle nous dit aussi qu'ils sont comme les maîtres de l'univers :
Nous tenions le globe et le faisions tourner
Le baladions dans l'univers

Nous étions si grands (que) nous avons attrapé un avion
Par une aile et l'avons gardé en sécurité
Jusqu'à ce que nous lui trouvions un endroit pour le poser
Nous avons traversé l'immense océan
Parcouru cet espace en un temps record
Les gens se déplaçaient et
Embrassaient nos mains

Tout pour l'amour, nous devenons
Plus grand que grandeur nature, merveilleux
Génial dans les yeux de quelqu'un
Plus grand que grandeur nature nous devenons,
Génial dans les yeux de quelqu'un,

Nos sourires étaient si brillants (que) le soleil descendait
Nous nous élevions au-dessus de la foule exaspérante
Nous illuminions les rues avec la plus douce des lueurs
Nous tenions le globe et le faisions tourner
Le baladions dans l'univers
Les hommes de science observaient avec leurs télescopes

Tout pour l'amour, nous devenons

Plus grand que grandeur nature, merveilleux
Génial dans les yeux de quelqu'un
Plus grand que grandeur nature nous devenons,
Génial dans les yeux de quelqu'un,

Plus grand que grandeur nature nous devenons
Plus grand que grandeur nature nous devenons,
Génial dans les yeux de quelqu'un

https://www.youtube.com/watch?v=IMsZPbxBSEs&feature=related

Paul Verlaine (Poèmes saturniens)

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.


PS : Je trouve ce poème magnifique car très parlant

.

MARLBORO LOVE [le goudron avec une plûme]

Oh ma puce, viens te cacher derrière la fumée 2 ma clope ;
une fois que tu m'auras découvert, tu ne diras plus "stop"
mon pinceau enfumé te montrera des esquisses du bonheur
nous achèverons nos poumons mais sauverons nos coeurs,
Au diable tes suspicions
& tes projets de lipossucion.
A nous les semaines à traîner dans les musées,
jusqu'à ce que nos semelles en soient usées.
Je te ferai oublier le gout de la routine
en t'offrant les secrets de ma nicotine
J'ai trop longtemps cherché ma Joconde,
anti-pute, anti-pouffe & anti-blonde
Il n'y a que toi comme muse dans ce monde
avec toi je suis sur la même longueur d'onde.
J'ai enfin trouvé mon alter-égo,
mon amour, ma folie, mon mégot
je rêve 2 ta bouche
comme d'une cartouche,
tes lèvres descendues jusquà mon slip
je te montrerai que "ceci est une pipe"
rien ne filtrera nos ébats,
pas même une loi anti-tabac,
notre peau vieillit, nos fringues parfumées 2 Marlboro,
cancéreux mais heureux comme 2 tourtereaux
oh ma cendrillon,
nous finirons nos jours dans 1 cendrier.

A un amour.

Sortie de mes décombres,
Joyeuses idées macabres,
S’envole dans l’ombre,
De cette vie glabre.

La beauté de ton visage,
Ton belle esprit félin,
Restera au grés des âges,
Et jamais ne s’éteint.

Mon cœur bat avec violence,
Dans sa cage de sang et de chaire,
Je voudrais sceller cette alliance ,
Afin qu’il perde ce goût amère.

Noyer dans la souffrance,
Etouffé par ses sentiments,
Dans un monde de silence,
Il se perd en y déambulant .

Egorger par une lame,
De sa pointe piquante,
Transperce mon âme,
D’une finesse distrayante.

Émotion dégoulinantes,
Le long d’une passion,
Nébuleuses ahurissantes,
Engloutis les affronts.

Du haut de mes rêves,
Je te voix a mes côtés,
Mouillant tes belles lèvres,
Te parcourir et te découvrir.

Ca serait avec de doux gestes,
Que je soignerais t’es blessures,
Et c’est de façon très leste,
Que je souhaite ôter ton armure.

Parfais n’existe pas,
Je ne suis pas idéal,
Je voudrais suivre tes pas,
Le long des sombres dédales.




Permet moi de te dire,
Que mon penchant pour toi,
Peut peu être en faire rire,
Mais pour moi tu est ma foie.

Je t’attendrais jusqu'à la fin,
Ma poitrine vacille,
Pour toi je ne pense plus a rien,
Je patiente sur mon Ile. .

La vie peut être longue,
Sans toi je ne suis que mortel,
Elle ne peut être que féconde,
Et devenir une belle aquarelle.

Grâce a mes plume,
Je peins cette belle illusion,
Pour laisser un minimum d’écume,
De cette amour en rien félon.

Je suis ton humble serviteur,
Qui vœux voir cette princesse,
Qui est l’élut digne de son cœur,
Devenir sa voix pour la sagesse..

Je ne site pas ton nom,
C’est la peur d’un rejet,
Détruisant mon plastron,
Mettant mon cœur a l’arrêt.

Je fini sur ces mots,
Sans être un héros,
Pas non plus un zéro,
En écoutant Indo.

De Tatoon 56 ^^

Amour en mode triste, mais non moins magnifique : le célèbre poème de l'anglais Wystan Hugh Auden, Funeral blues (adaptation française et original)

Arrêtez les pendules, coupez le téléphone
Empêchez le chien d'aboyer avec l'os que je lui donne
Faites taire les pianos et les roulements de tambour
Sortez le cercueil avant la fin du jour

Que les avions qui hurlent au dehors
Dessinent ces trois mots : « il est mort »
Nouez des voiles noirs aux colonnes des édifices
Gantez de noir les mains des agents de police

Il était mon nord, mon sud, mon est, mon ouest
Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste
Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson
Je croyais que l'amour jamais ne finirait : j'avais tort

Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye
Démontez la lune et le soleil
Videz l'océan, arrachez les forêts
Car rien de bon ne peut advenir désormais

Spoiler:

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Une chanson d'amour parmi les plus drôles !
(j'ajouterai le clip qui l'est tout autant ce soir - là je n'ai pas accès aux vidéos...)


Lui-
Je ne savais pas que tu m'aimais
Elle-
En êtes-vous certain désormais ?
Lui-
Il aura suffit d'un anneau d'or
Elle-
Il aura fallu qu'on nous jette un sort

Ensemble-
Mais qu'allons-nous faire, de tant de bonheur
Le montrer ou bien le taire ?

Lui-
Tous deux nous ferons de notre vie
Ce que d'autres n'ont jamais su faire
Elle-
Nos amours resteront légendaires,
Et nous vivrons longtemps après la vie

Ensemble-
Mais qu'allons-nous faire, de tout cet amour
Le montrer ou bien le taire ?

Lui-
Nous ferons ce qui est interdit
Elle-
Nous irons ensemble à la buvette
Lui-
Nous fumerons la pipe en cachette
Elle-
Nous nous gaverons de pâtisseries

Ensemble-
Mais qu'allons-nous faire, de tous ces plaisirs ?
Il y en a tant sur Terre.

En même temps (LUI /// ELLE)
Nous ferons ce qui est interdit /// Nous irons nous promener la nuit
Nous irons ensemble à la buvette /// Nous ferons tous deux des galipettes

Nous fumerons la pipe en cachette /// Nous irons ensemble à la buvette
Nous nous gaverons de pâtisseries /// Nous ferons tous ce qui est interdit.

Ensemble-
Mais qu'allons-nous faire, de tous ces plaisirs ?
Elle puis Lui en canon-
Il y en a tant sur Terre.

Elle-
Nous ferons bien sûr des tas d'enfants
Lui-
Nous vivrons ensemble
Ensemble-
Un conte de fée charmant

Trop mignonne cette photo ! Ca me fait penser à une autre histoire : http://floloups56.unblog.fr/2008/03/25/une-lionne-et-ses-antilopes/

Dés que je ne t'aime plus je peux enfin t'apprécier et me réjouir de ce que tu es.
La romance disparaît, le mensonge révélé, l'amour est surfait.
Exit l'amour : le plaisir en partage et la joie sans mélange s'expriment enfin sans frein, dans la gloire sans espoir d'un présent sans serment, pour rien, juste maintenant.

ça commence dans le coeur, ça passe ensuite dans le regard, et enfin dans les gestes ...

Aujourd'hui, quelqu'un m'a dit cette phrase, que je trouve magnifique et qui m'a touchée en plein coeur :

"Je t'offre une clef qui ouvre la porte de mon jardin secret, et dans cette partie du jardin il y a tout ce qu'il faut pour un numéro de funambule a deux"

...

La moue

Pensive depuis mille ans
Elle fixe de sa moue
Entre les mots bien trop censés les motifs de sa vue
Laisse le monde aux aveugles et à leur candeur imbécile

L’amour est une sinécure
Chantent les voix raisonnables

Elle flâne entre deux temps
Atmosphère déployée mais lasse
Cherche entre deux danses
Un amour perdu d’avance

A l’image miroir des assauts spleenétiques
Contrepoids mystique
Une lueur d’évidence électrique

Espérant, parmi tous les possibles une chance
Un je ne sais quoi résonnant
Diffus, béat
Incontrôlable

Elle cherche
Perçant des yeux mille postures
Mais ne voit que son regard.
La lueur se cache derrière son œil
Œil qu’elle ne peut voir.

Imagine
Que tu éclaires les choses sans même les toucher.
Tu entendras ta musique

Symétrie

Un couple, deux êtres symétriques, dos à dos, scrutent le devant de leur vue ; quant à leur âge, ils n’en ont pas, deux âmes jumelles et deux affections que rien ne semble pouvoir tarir sauf l’appréhension de l’irruption d’un grand soupir. Ils sont en feu.

« - Grande est ma peine, mon soupir en témoigne, ne la pressentiez vous pas, mon amour le jour ou l’orage survint ?
-Cette peine m’habite également, elle nous embrasa simultanément en ce jour.
-Pardon.
-Ce fut doux
-Salé encore, beau et le temps fut clément
-Ainsi, vous quittez donc mon sein
-Je sais, j’ai constamment peur de la fin.
-Jour funeste mon amour?
-Pour mon coeur certes, mais ma raison froide ne saurait le regretter; je sais ce que je suis : votre erreur, mon propre accident, un poison ardent.
-Je sais ce que je suis : votre erreur et l’intime souffrance qui vous arpente.
-J’implore vos regrets, j’implore votre haute trahison !
-J’implore ce deuil depuis que nous vivons
-Celui de vous voir partir mon amour
-Celui de vous voir partir
-Erreur, vanité fardée de mirages égoïstes
-Je nous tuerai, à chercher encore et encore les mots qui conviennent
-Je nous tuerai, à suivre les immensités anhydres
-Je nous tuerai, à vouloir nous tenir en vie
-Je vous aime, je précipite notre fin car je vous aime davantage encore.
-Est-ce la fin que vous désirez ?
-J’ai peur, d’une peur de ne plus être sans vous
-J’ai peur, d’une peur de ne plus être sans vous
-Qui suis-je ?
-Peu importe.
-J’effacerai tout ce qui n’est pas su, et dans l’inconsistance de ma posture, je verserai les mots qu’il me reste sur une toute dernière lettre.
-Celle qui fera ma peine, car nulle autre ne la suivra.
-Je mourrai alors, percé en pleine poitrine par les traits vides de la fatalité
-Et dans vos yeux, j’apercevrai mon fantôme, pose blême cherchant ses raisons de vous laisser fuir, un crime contre mes propres âmes
-« Grande est ma peine » direz vous avant de reprendre votre souffle, les yeux ouverts d’avoir dit ce qui consumait vos sphères.
-Du sel sera déposé, en mémoire des mirages de nos folies, en l’honneur de votre raison hagarde de l’avoir toujours su, et de n’avoir jamais voulu le croire.
-Tout est vain, la vie me fit toxicité et douceur, elle vous fit fragile comme moi
-Tout est vain, ma raison est criminelle
-Vous partez, comme vous vous éloignez sans le croire
-Vous étiez cette forme inaccessible, et j’étais déjà moi-même l’ennui incarné.
-Un déclin comme une balle
-Peut-être que rien n’a de suite, je n’en ai pas.
-Notre symétrie ne devait elle pas tout ensevelir et nous réunir?
-Nous le sommes, dans un deuil qu’aucun de nous ne sait préciser
-Je meurs
-Je me tue
-Je me tue
-Je meurs

Je suis en deuil de ma carcasse mais pas de nous, mon réveil si soudain vrille mes os ; à mes côtés repose mon astre étendu sur le flanc, exilé, replié endormi sur sa moue. Je l’observe alors que s’étiole le douloureux souvenir de sa fausse disparition et de mon faux départ. Ma respiration se fait plus calme, je sens sa chaleur et ses rayons apaisent mes hoquets terrifiés. Je suis imbécile et symétrique. J’ai peur de mon ombre, pas de la sienne, pas de la nôtre.

Deux êtres symétriques, face à face, scrutent le devant de leur vue ; quant à leur âge, ils n’en ont pas, deux âmes jumelles et deux affections que tout semble tarir; pourtant leur symétrie manifeste marque leurs visages de sourires éclairés.

« Vivons donc, donnez moi votre main
-Elle est vôtre, alors que le sommeil accoste mes rivages enfin rassurés
-Je veillerai sur vos nuits, toutes.
-Ça n’est pas en votre pouvoir, je nous y ai encore tués cette nuit.
-Moi aussi, mon amour, j’ai bien cru en mourir,
-Je suis vôtre, ces craintes de voir mon visage s’effacer devant vous sont insensées
-Vous mentez, personne ne peut m’aimer comme je me hais
-Je vous aime plus encore
-Je sais
-Vivons donc, donnez moi votre main »

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