Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
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Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
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Dernière édition par 'd up le Dim 8 Jan 2012 - 23:59, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
.
Dernière édition par ' le Ven 17 Fév 2012 - 8:40, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
La traduction française suit:
Love is the only house big enough for all the pain in the world.
(L’amour est la seule maison assez grande pour toute la peine du monde)
Martina McBride
Love is :
Is it the face of a child
Is it the thrill of danger
Is it the kindness we see in the eyes of a stranger
Is is more than faith
Is is more than hope
Is is waiting for us at the end of our rope
[Chorus:]
I say, it's love
I say, it's love
Is it the one you call home
Is it the Holy Land
Is is standing right here holding your hand
Is it just like the movies
Is it rice and white lace
Is it the feeling I get when I wake to your face
[Repeat Chorus]
Is it the first summer storm
Is it the colors of fall
Is it having so little
And yet having it all
Is it one in a million
Is it a change to belong
Is it standing right here singing this song
[Repeat Chorus 4x]
Is it a veil or a cross
Is it the poet's gift
Is it the face that has launched over thousands of ships
Is it making you laugh
Is it letting you cry
Is it where we believe that we go when we die
Is it how you were made
Is it your mother's ghost
Is it the wish that I'm wishing for you life, for your life, for your life the most
Sugarland
Est-ce le visage d'un enfant
Est-il le frisson du danger
Est-il la gentillesse que nous voyons dans les yeux d'un étranger
Est-ce que la foi est plus
Est n'est plus que l'espoir
Est-ce qui nous attend au bout du rouleau
[Refrain:]
Je dis, c'est l'amour
Je dis, c'est l'amour
Est-il celui que vous appelez la maison
Est-ce la Terre Sainte
Est se tient ici la tenue de votre main
Est-ce juste comme dans les films
Est-il du riz et de dentelle blanche
Est-il le sentiment que je reçois quand je me réveille à votre visage
[Refrain]
Est-il la tempête premier été
Est-il les couleurs de l'automne
Est-il avoir si peu
Et pourtant avoir tout
Est-il un sur un million
Est-il un changement d'appartenir
Est-il debout ici de chanter cette chanson
[Refrain 4x]
Est-ce un voile ou une croix
Est-il don du poète
Est-ce le visage qui a lancé des milliers de navires
Est-il vous faire rire
Est-il laisser pleurer
Est-il lorsque nous pensons que nous allons quand nous mourons
Est-il comment vous ont été faites
Est-il le fantôme de votre mère
Est-ce le souhait que je suis désireux de vous la vie, pour votre vie, pour votre vie le plus
Love is the only house big enough for all the pain in the world.
(L’amour est la seule maison assez grande pour toute la peine du monde)
Martina McBride
Love is :
Is it the face of a child
Is it the thrill of danger
Is it the kindness we see in the eyes of a stranger
Is is more than faith
Is is more than hope
Is is waiting for us at the end of our rope
[Chorus:]
I say, it's love
I say, it's love
Is it the one you call home
Is it the Holy Land
Is is standing right here holding your hand
Is it just like the movies
Is it rice and white lace
Is it the feeling I get when I wake to your face
[Repeat Chorus]
Is it the first summer storm
Is it the colors of fall
Is it having so little
And yet having it all
Is it one in a million
Is it a change to belong
Is it standing right here singing this song
[Repeat Chorus 4x]
Is it a veil or a cross
Is it the poet's gift
Is it the face that has launched over thousands of ships
Is it making you laugh
Is it letting you cry
Is it where we believe that we go when we die
Is it how you were made
Is it your mother's ghost
Is it the wish that I'm wishing for you life, for your life, for your life the most
Sugarland
Est-ce le visage d'un enfant
Est-il le frisson du danger
Est-il la gentillesse que nous voyons dans les yeux d'un étranger
Est-ce que la foi est plus
Est n'est plus que l'espoir
Est-ce qui nous attend au bout du rouleau
[Refrain:]
Je dis, c'est l'amour
Je dis, c'est l'amour
Est-il celui que vous appelez la maison
Est-ce la Terre Sainte
Est se tient ici la tenue de votre main
Est-ce juste comme dans les films
Est-il du riz et de dentelle blanche
Est-il le sentiment que je reçois quand je me réveille à votre visage
[Refrain]
Est-il la tempête premier été
Est-il les couleurs de l'automne
Est-il avoir si peu
Et pourtant avoir tout
Est-il un sur un million
Est-il un changement d'appartenir
Est-il debout ici de chanter cette chanson
[Refrain 4x]
Est-ce un voile ou une croix
Est-il don du poète
Est-ce le visage qui a lancé des milliers de navires
Est-il vous faire rire
Est-il laisser pleurer
Est-il lorsque nous pensons que nous allons quand nous mourons
Est-il comment vous ont été faites
Est-il le fantôme de votre mère
Est-ce le souhait que je suis désireux de vous la vie, pour votre vie, pour votre vie le plus
Catre- Messages : 1984
Date d'inscription : 14/09/2011
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
La très-chère était nue, et, connaissant mon cœur,
Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur
Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.
Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j’aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.
Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d’aise
À mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.
Les yeux fixés sur moi comme un tigre dompté,
D’un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;
Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l’huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,
S’avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s’était assise.
Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l’Antiope au buste d’un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun le fard était superbe !
– Et la lampe s’étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu’il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d’ambre !
"les bijoux" de CHARLES BAUDELAIRE
Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur
Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.
Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j’aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.
Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d’aise
À mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.
Les yeux fixés sur moi comme un tigre dompté,
D’un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;
Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l’huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,
S’avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s’était assise.
Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l’Antiope au buste d’un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun le fard était superbe !
– Et la lampe s’étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu’il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d’ambre !
"les bijoux" de CHARLES BAUDELAIRE
Invité- Invité
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
La rose
Certains disent : l’amour, c’est une rivière
qui noie le tendre roseau.
Certains disent : l’amour, c’est un rasoir
qui fait saigner l’âme.
Certains disent : l’amour c’est une faim,
un besoin qui n’a pas de fin.
Je dis: l’amour c’est une fleur,
et toi tu dis: ce n’est qu’une graine.
C’est le coeur qui, de peur de se briser,
n’apprend jamais à danser.
C’est le rêve qui, de peur de s’éveiller,
hésite toujours à s’élancer.
C’est celui qui refuse d’être pris,
qui refuse de donner.
Et l’âme qui, craignant la mort,
n’apprend jamais à vivre.
Quand la nuit a été trop solitaire,
Quand la route a été trop longue,
Quand tu penses que l’amour
c’est pour les chanceux et les forts,
Souviens-toi qu’en hiver, sous la neige glacée
est blottie la graine
qui inondée de l’amour du soleil,
au printemps devient la rose.
- Bette Midler
Certains disent : l’amour, c’est une rivière
qui noie le tendre roseau.
Certains disent : l’amour, c’est un rasoir
qui fait saigner l’âme.
Certains disent : l’amour c’est une faim,
un besoin qui n’a pas de fin.
Je dis: l’amour c’est une fleur,
et toi tu dis: ce n’est qu’une graine.
C’est le coeur qui, de peur de se briser,
n’apprend jamais à danser.
C’est le rêve qui, de peur de s’éveiller,
hésite toujours à s’élancer.
C’est celui qui refuse d’être pris,
qui refuse de donner.
Et l’âme qui, craignant la mort,
n’apprend jamais à vivre.
Quand la nuit a été trop solitaire,
Quand la route a été trop longue,
Quand tu penses que l’amour
c’est pour les chanceux et les forts,
Souviens-toi qu’en hiver, sous la neige glacée
est blottie la graine
qui inondée de l’amour du soleil,
au printemps devient la rose.
- Bette Midler
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Nous dormirons ensemble
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l’enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C’était hier que je t’ai dit
Nous dormirons ensembles
C’était hier et c’est demain
Je n’ai plus que toi de chemin
J’ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l’amble
Tout ce qu’il a de temps humain
Nous dormirons ensemble
Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J’ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t’aime que j’en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble
Louis Aragon
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l’enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C’était hier que je t’ai dit
Nous dormirons ensembles
C’était hier et c’est demain
Je n’ai plus que toi de chemin
J’ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l’amble
Tout ce qu’il a de temps humain
Nous dormirons ensemble
Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J’ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t’aime que j’en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble
Louis Aragon
Invité- Invité
Love-Love
Voici une chanson que m'avait écrit un vieil amant. Malgré tout son talent, ça n'avait pas suffit... J'ai jeté mon dévolu sur un autre garçon...
Ringodes&les40bisous- Messages : 519
Date d'inscription : 10/07/2010
Catre- Messages : 1984
Date d'inscription : 14/09/2011
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
affection- en amour -affection- en amour - affection-
ou
ami - souvenirs - ami - souvenirs - ami
Aussi
Je croyais que je n’aimais plus mes chats quand ils grandissaient. Et puis je me rendais compte que c’était faux, je les adore encore, même s’ils ne sont plus chatons. Période d’adaptation en grandissant où on croit qu’on n’aime plus alors que c’est seulement une transformation… c’est l’amour inconditionnel pour mes rares passions dans la vie...
et j'espère que les quelques personnes que j'ai trouvées me resteront eux aussi... à vie.
Catre- Messages : 1984
Date d'inscription : 14/09/2011
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 56
Localisation : Hémisphère sud
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
la police de l'amour ( the love police )
Deux hommes, une caméra, un mégaphone et un message de paix...
C’est vrai qu’on reconnaît des choses de Fight Club là-dedans… ils s’en sont inspirés d’une façon moins violente.
Et à quand l'hôpital de l'amour?
Jeannot Caron, qui était dans la rue à l'époque, voulait en construire un... mais ça n'a pas marché. Alors il est sortie de la rue et aide les autres à en sortir. (Moment de folie passagé? Rêve Utopique?)
Catre- Messages : 1984
Date d'inscription : 14/09/2011
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Deux amoureux de 81 ans se retrouvent après 62 ans de séparation.
crocodile- Messages : 140
Date d'inscription : 27/09/2011
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Merci alzheimer ! C est beau d etre réuni dans l'oubli ^^
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Une voix s'est éteinte... ça m'amène a encore plus apprécier celles qui restent. Anytime (Kelly Clarkson) / Se quiser (Tania Mara).
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 56
Localisation : Hémisphère sud
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Le printemps, saison de l'Amour !
Breaz- Messages : 252
Date d'inscription : 10/09/2011
Localisation : dans l'ici et maintenant
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Je me suis amusé à chercher le plus ancien poème d'amour en français, disons parmi les plus connus, et dans une langue encore compréhensible. Mais même-là je ne suis pas sûr.
À l'époque de la Pléiade, entre Pierre de Ronsard, Joachim Du Bellay, Louise Labé, Jacques Tahureau, Olivier de Magny et Antoine de Baïf, les dates de naissance sont très proches. Alors j'ai choisi un poème du plus ancien, Ronsard. C'est dans le Premier livre des amours.
Quand je te voy discourant à par-toy,
Toute amusée avecques ta pensee,
Un peu la teste encontre bas baissee,
Te retirant du vulgaire et de moy,
Je veux souvent pour rompre ton esmoy,
Te saluer, mais ma voix offensee,
De trop de peur se retient amassee
Dedans la bouche, et me laisse tout coy.
Mon œil confus ne peut souffrir ta veuë,
De ses rayons mon ame tremble esmeuë;
Langue ne voix ne font leur action.
Seuls mes souspirs, seul mon triste visage
Parlent pour moy, et telle passion
De mon amour donne assez tesmoignage.
À l'époque de la Pléiade, entre Pierre de Ronsard, Joachim Du Bellay, Louise Labé, Jacques Tahureau, Olivier de Magny et Antoine de Baïf, les dates de naissance sont très proches. Alors j'ai choisi un poème du plus ancien, Ronsard. C'est dans le Premier livre des amours.
Quand je te voy discourant à par-toy,
Toute amusée avecques ta pensee,
Un peu la teste encontre bas baissee,
Te retirant du vulgaire et de moy,
Je veux souvent pour rompre ton esmoy,
Te saluer, mais ma voix offensee,
De trop de peur se retient amassee
Dedans la bouche, et me laisse tout coy.
Mon œil confus ne peut souffrir ta veuë,
De ses rayons mon ame tremble esmeuë;
Langue ne voix ne font leur action.
Seuls mes souspirs, seul mon triste visage
Parlent pour moy, et telle passion
De mon amour donne assez tesmoignage.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
@ Pieyre
Sublime poème... Et belle idée de l'avoir réveillé de son long sommeil !
Tu ne précises pas ce que tu en penses, mais pour ma part, je trouve que cette confusion, suscitée par le vocabulaire ancien, quasi inaccessible, le gratifie d'un charme supplémentaire : la liberté d'imaginer à notre guise le sens de cette déclaration...
Sublime poème... Et belle idée de l'avoir réveillé de son long sommeil !
Tu ne précises pas ce que tu en penses, mais pour ma part, je trouve que cette confusion, suscitée par le vocabulaire ancien, quasi inaccessible, le gratifie d'un charme supplémentaire : la liberté d'imaginer à notre guise le sens de cette déclaration...
Breaz- Messages : 252
Date d'inscription : 10/09/2011
Localisation : dans l'ici et maintenant
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Bonjour Breaz, un bon jour qui se lèvera au jour d'hui et au lieu d'icy à 6h51 d'après Proxiti. En ce moment c'est l'aube. Je suis un peu en avance.
Ce que je pense de ce poème... Ce que je pense ou ce que je ressens ? Là aussi la confusion est sensible... et pensable.
Déjà c'est un poème qui tranche dans l'œuvre de Ronsard, dont on connaît surtout des productions qui expriment le désir, dans ses formes joyeuse ou impérieuse. Ici c'est vraiment l'amour, celui du jeune homme incertain, qui n'a pas encore pris la mesure du pouvoir qu'il aura sur le vouloir des femmes. C'est l'amour de la jeunesse (de sentiments), où une part inconditionnée est préservée.
Mais il s'agit aussi d'autre chose, d'un rythme particulier, du choix de mots d'une grande douceur, douceur qui est peut-être accentuée par la distance temporelle il est vrai.
P.S. — Eh non, ce n'est plus l'aube, mais le jour. Alors bon jour cette fois !
Ce que je pense de ce poème... Ce que je pense ou ce que je ressens ? Là aussi la confusion est sensible... et pensable.
Déjà c'est un poème qui tranche dans l'œuvre de Ronsard, dont on connaît surtout des productions qui expriment le désir, dans ses formes joyeuse ou impérieuse. Ici c'est vraiment l'amour, celui du jeune homme incertain, qui n'a pas encore pris la mesure du pouvoir qu'il aura sur le vouloir des femmes. C'est l'amour de la jeunesse (de sentiments), où une part inconditionnée est préservée.
Mais il s'agit aussi d'autre chose, d'un rythme particulier, du choix de mots d'une grande douceur, douceur qui est peut-être accentuée par la distance temporelle il est vrai.
P.S. — Eh non, ce n'est plus l'aube, mais le jour. Alors bon jour cette fois !
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Merci pour ce partage, Pieyre, et bonjour !
Ce sont également sa délicatesse et sa tendresse, qui m'ont touché.
Et j'ai aimé la fraîcheur de son intonation. Cependant, même si, comme tu le soulignes, on entend le doute, on ressent l'Eros dans sa plume.
Enfin, c'est ainsi que je le perçois...
Le soleil est levé, il est temps pour moi de rejoindre Morphée (sous la constance des étoiles, invisibles !)...
Ce sont également sa délicatesse et sa tendresse, qui m'ont touché.
Et j'ai aimé la fraîcheur de son intonation. Cependant, même si, comme tu le soulignes, on entend le doute, on ressent l'Eros dans sa plume.
Enfin, c'est ainsi que je le perçois...
Le soleil est levé, il est temps pour moi de rejoindre Morphée (sous la constance des étoiles, invisibles !)...
Breaz- Messages : 252
Date d'inscription : 10/09/2011
Localisation : dans l'ici et maintenant
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
On ressent toujours l'eros sous la plume de Ronsard; je le pense aussi; mais essayons de vérifier.
Je parle de vérifier, oui, parce que le terme d'eros est connoté. Qu'on m'excuse de faire un peu le prof de lettres (que je ne suis pas) pour ceux qui ne connaissent pas, ou qui ont oublié (dont moi, mais je sais que j'ai su, et il me plaît beaucoup de le retrouver).
Ce qu'on peut désigner par le verbe aimer correspondait dans la Grèce ancienne (en fonction de la représentation classique qu'on en a) à quatre formes, selon les termes eros, philia, agapè et storgê. Si en gros eros, c'est le désir charnel, philia l'amitié entre pairs (comme nous ici ?) et storgê l'amour familial, pour l'agapè c'est plus délicat. La raison en est que le sens du mot a beaucoup évolué au cours de l'Histoire, – et puis je dirais qu'en elle-même la notion est discutable. L'agapè, ce serait l'amour de l'autre, où l'on peut faire figurer l'affection, la sollicitude et la charité. Cela pose la question philosophique de l'altruisme, ou de ce qu'on appelle l'amour de l'humanité.
Alors, si je fais ce rappel, c'est que la réflexion de Breaz me fait me demander. Est-ce qu'on ressent toujours l'eros dans un poème d'amour... dans un poème qui se présente comme une déclaration, où il s'agit d'une façon ou d'une autre de séduire la personne aimée... Qui nous sortira un poème d'amour amical ou familial, voire un poème altruiste, où il y aurait une part de séduction sans ambiguïté ? Et plus incertain peut-être : trouver un poème qui représenterait un amour visant bien l'eros mais d'une chasteté telle qu'il resterait implicite, voire y compris dans la conscience du poète ?
C'est une drôle de question, dira-t-on. Je suis d'accord, mais elle vient comme ça. Alors je la pose, et j'y réponds en partie. Ou plutôt j'y répondrai plus tard. J'ai des idées, mais il faut que je retrouve où je les ai planquées. D'ailleurs si on pouvait m'aider... j'aimerais.
Je parle de vérifier, oui, parce que le terme d'eros est connoté. Qu'on m'excuse de faire un peu le prof de lettres (que je ne suis pas) pour ceux qui ne connaissent pas, ou qui ont oublié (dont moi, mais je sais que j'ai su, et il me plaît beaucoup de le retrouver).
Ce qu'on peut désigner par le verbe aimer correspondait dans la Grèce ancienne (en fonction de la représentation classique qu'on en a) à quatre formes, selon les termes eros, philia, agapè et storgê. Si en gros eros, c'est le désir charnel, philia l'amitié entre pairs (comme nous ici ?) et storgê l'amour familial, pour l'agapè c'est plus délicat. La raison en est que le sens du mot a beaucoup évolué au cours de l'Histoire, – et puis je dirais qu'en elle-même la notion est discutable. L'agapè, ce serait l'amour de l'autre, où l'on peut faire figurer l'affection, la sollicitude et la charité. Cela pose la question philosophique de l'altruisme, ou de ce qu'on appelle l'amour de l'humanité.
Alors, si je fais ce rappel, c'est que la réflexion de Breaz me fait me demander. Est-ce qu'on ressent toujours l'eros dans un poème d'amour... dans un poème qui se présente comme une déclaration, où il s'agit d'une façon ou d'une autre de séduire la personne aimée... Qui nous sortira un poème d'amour amical ou familial, voire un poème altruiste, où il y aurait une part de séduction sans ambiguïté ? Et plus incertain peut-être : trouver un poème qui représenterait un amour visant bien l'eros mais d'une chasteté telle qu'il resterait implicite, voire y compris dans la conscience du poète ?
C'est une drôle de question, dira-t-on. Je suis d'accord, mais elle vient comme ça. Alors je la pose, et j'y réponds en partie. Ou plutôt j'y répondrai plus tard. J'ai des idées, mais il faut que je retrouve où je les ai planquées. D'ailleurs si on pouvait m'aider... j'aimerais.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Oui, le sens de l’éros est connoté, je suis d’accord avec toi, et c’est essentiel de le préciser – cela m’a valu de nombreux débats avec un professeur de philosophie, qui refusait de reconnaitre toutes les nuances de l’éros, dont les plus nobles, et qui ne l’associait qu’à la concupiscence. Un blasphème, pour moi !
Mais pour revenir à notre sujet : « ressent-on toujours de l’éros dans un poème d’amour, quel qu’il soit (d’ordre amical ou autre) » ?
Il me semble que cela dépendra du lecteur, qu’il s’agit là de regard, d’interprétation et de projection personnelle. Selon la sensibilité, les expériences, l’environnement, l’héritage reçu (valeurs, etc.), certains verront de l’éros « partout », quand d’autres y verront Dieu, ou encore, nulle autre chose qu’un lyrisme exalté…
Mais je suis ouverte à tes idées, n’hésite pas à les exposer…
Mais pour revenir à notre sujet : « ressent-on toujours de l’éros dans un poème d’amour, quel qu’il soit (d’ordre amical ou autre) » ?
Il me semble que cela dépendra du lecteur, qu’il s’agit là de regard, d’interprétation et de projection personnelle. Selon la sensibilité, les expériences, l’environnement, l’héritage reçu (valeurs, etc.), certains verront de l’éros « partout », quand d’autres y verront Dieu, ou encore, nulle autre chose qu’un lyrisme exalté…
Mais je suis ouverte à tes idées, n’hésite pas à les exposer…
Breaz- Messages : 252
Date d'inscription : 10/09/2011
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Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
... parmi les anciens poèmes, voici une oeuvre de Francesco Pétrarque (1304-1374) - il ne s'agit, malheureusement, que d'une traduction moderne de l'italien du XIVe siècle :
Béni soit le jour..
Béni soit le jour, bénis le mois, l'année
Et la saison, et le moment et l'heure, et la minute
Béni soit le pays, et la place où j'ai fait rencontre
De ces deux yeux si beaux qu'ils m'ont ensorcelé.
Et béni soit le premier doux tourment
Que je sentis pour être captif d'Amour
Et bénis soient l'arc, le trait dont il me transperça
Et bénie soit la plaie que je porte en mon coeur
Bénies soient toutes les paroles semées
A proclamer le nom de celle qui est ma Dame
Bénis soient les soupirs, les pleurs et le désir.
Et bénis soient les poèmes
De quoi je sculpte sa gloire, et ma pensée
Tendue vers elle seule, étrangère à nulle autre
Béni soit le jour..
Béni soit le jour, bénis le mois, l'année
Et la saison, et le moment et l'heure, et la minute
Béni soit le pays, et la place où j'ai fait rencontre
De ces deux yeux si beaux qu'ils m'ont ensorcelé.
Et béni soit le premier doux tourment
Que je sentis pour être captif d'Amour
Et bénis soient l'arc, le trait dont il me transperça
Et bénie soit la plaie que je porte en mon coeur
Bénies soient toutes les paroles semées
A proclamer le nom de celle qui est ma Dame
Bénis soient les soupirs, les pleurs et le désir.
Et bénis soient les poèmes
De quoi je sculpte sa gloire, et ma pensée
Tendue vers elle seule, étrangère à nulle autre
Breaz- Messages : 252
Date d'inscription : 10/09/2011
Localisation : dans l'ici et maintenant
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Bonjour Breaz, mais avec toi le deuxième bonjour est déjà un bonsoir...
Le poème de Ronsard que j'ai placé ici cette nuit a été publié pour la première fois en 1552, c'est-à-dire que l'auteur avait 28 ans. Voici maintenant celui du même que je trouve le plus licencieux, dans le genre charmant tout de même. Lui a été publié pour la première fois en 1555. Trois ans d'écart seulement... il faudra mener une enquête.
Pour moi c'est davantage un poème de désir qu'un poème d'amour, ce qui relativise d'une autre façon que celle dont on a parlé ce terme d'eros. Depuis le XVIe siècle où le genre a fleuri, il y a toujours eu des poèmes écrits pour séduire (les femmes sont censées être très sensibles à l'écriture des hommes - il faudrait faire un sondage). Mais c'est peut-être un phénomène plus récent, du XIXe, voire plutôt du XXe siècle que d'écrire pour célébrer l'être aimé, que ce soit en insistant sur la dimension de jouissance partagée ou bien celle d'un témoignage d'amour affection. Il faudra que je trouve des exemples.
Stances
Quand au temple nous serons
Agenouillez, nous ferons
Les devots selon la guise
De ceux qui pour loüer Dieu
Humbles se courbent au lieu
Le plus secret de l'Eglise.
Mais quand au lict nous serons
Entrelassez, nous ferons
Les lascifs selon les guises
Des Amans qui librement
Pratiquent folastrement
Dans les draps cent mignardises.
Pourquoy doncque, quand je veux
Ou mordre tes beaux cheveux,
Ou baiser ta bouche aimée,
Ou toucher à ton beau sein,
Contrefais‑tu la nonnain
Dedans un cloistre enfermée?
Pour qui gardes‑tu tes yeux
Et ton sein délicieux,
Ton front, ta lèvre jumelle?
En veux‑tu baiser Pluton
Là bas, après que Charon
T'auras mise en sa nacelle?
Apres ton dernier trespas,
Gresle, tu n'auras là bas
Qu'une bouchette blesmie;
Et quand mort je te verrois
Aux Ombres je n'avou'rois
Que jadis tu fus m'amie.
Ton test n'aura plus de peau,
Ny ton visage si beau
N'aura veines ny arteres :
Tu n'auras plus que les dents
Telles qu'on les voit dedans
Les testes de cimeteres.
Donque tandis que tu vis,
Change, Maistresse, d'avis,
Et ne m'espargne ta bouche.
Incontinent tu mourras,
Lors tu te repentiras
De m'avoir esté farouche.
Ah, je meurs! ah, baise moy!
Ah, Maistresse, approche toy!
Tu fuis comme un fan qui tremble.
Au‑moins souffre que ma main
S'esbate un peu dans ton sein,
Ou plus bas, si bon te semble.
Le poème de Ronsard que j'ai placé ici cette nuit a été publié pour la première fois en 1552, c'est-à-dire que l'auteur avait 28 ans. Voici maintenant celui du même que je trouve le plus licencieux, dans le genre charmant tout de même. Lui a été publié pour la première fois en 1555. Trois ans d'écart seulement... il faudra mener une enquête.
Pour moi c'est davantage un poème de désir qu'un poème d'amour, ce qui relativise d'une autre façon que celle dont on a parlé ce terme d'eros. Depuis le XVIe siècle où le genre a fleuri, il y a toujours eu des poèmes écrits pour séduire (les femmes sont censées être très sensibles à l'écriture des hommes - il faudrait faire un sondage). Mais c'est peut-être un phénomène plus récent, du XIXe, voire plutôt du XXe siècle que d'écrire pour célébrer l'être aimé, que ce soit en insistant sur la dimension de jouissance partagée ou bien celle d'un témoignage d'amour affection. Il faudra que je trouve des exemples.
Stances
Quand au temple nous serons
Agenouillez, nous ferons
Les devots selon la guise
De ceux qui pour loüer Dieu
Humbles se courbent au lieu
Le plus secret de l'Eglise.
Mais quand au lict nous serons
Entrelassez, nous ferons
Les lascifs selon les guises
Des Amans qui librement
Pratiquent folastrement
Dans les draps cent mignardises.
Pourquoy doncque, quand je veux
Ou mordre tes beaux cheveux,
Ou baiser ta bouche aimée,
Ou toucher à ton beau sein,
Contrefais‑tu la nonnain
Dedans un cloistre enfermée?
Pour qui gardes‑tu tes yeux
Et ton sein délicieux,
Ton front, ta lèvre jumelle?
En veux‑tu baiser Pluton
Là bas, après que Charon
T'auras mise en sa nacelle?
Apres ton dernier trespas,
Gresle, tu n'auras là bas
Qu'une bouchette blesmie;
Et quand mort je te verrois
Aux Ombres je n'avou'rois
Que jadis tu fus m'amie.
Ton test n'aura plus de peau,
Ny ton visage si beau
N'aura veines ny arteres :
Tu n'auras plus que les dents
Telles qu'on les voit dedans
Les testes de cimeteres.
Donque tandis que tu vis,
Change, Maistresse, d'avis,
Et ne m'espargne ta bouche.
Incontinent tu mourras,
Lors tu te repentiras
De m'avoir esté farouche.
Ah, je meurs! ah, baise moy!
Ah, Maistresse, approche toy!
Tu fuis comme un fan qui tremble.
Au‑moins souffre que ma main
S'esbate un peu dans ton sein,
Ou plus bas, si bon te semble.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
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Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Et merci pour le poème de Pétrarque. J'ai vu en écrivant mon message que celui-là démentait quelque peu ce que j'écrivais, mais tant pis !
Pourtant si le témoignage d'amour est réel, l'hommage offert à la Dame ne lui est pas adressé directement, à la deuxième personne donc. Est-ce une convention d'époque, une sorte de retenue, pour ne pas que le lecteur soit convié comme voyeur d'une intimité ? Voilà qui est décidément bien intéressant !
Pourtant si le témoignage d'amour est réel, l'hommage offert à la Dame ne lui est pas adressé directement, à la deuxième personne donc. Est-ce une convention d'époque, une sorte de retenue, pour ne pas que le lecteur soit convié comme voyeur d'une intimité ? Voilà qui est décidément bien intéressant !
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Merci Pieyre pour cet échange, et bonsoir !
En découvrant ces stances de Ronsard, je réalise, qu'à la façon de "Mignonne, allons voir si la rose" et sa suite, il érige comme une menace l'idée du temps, et de son emprise sur la beauté, des regrets et de la mort.
Ses poèmes ne suscitent-ils finalement pas plus d'angoisse que de désir, chez la dame qui les reçoit ?
Enfin, très intéressante ta remarque sur la façon indirecte dont peut-être présenté l'hommage à la dame.
Cela pourrait-être lié à de la retenue, non pas pour le lecteur, mais par rapport à l'élue ; une timidité intensifiée par la profondeur des sentiments.
Me vient cet exemple : dans l'oeuvre "Emmeline", d'Alfred de Musset. Le héros a pour une dame, un amour si vif, qu'il n'ose lui exposer ouvertement. Il a alors l'idée, au cours d'une réception, de laisser dépasser de sa poche un papier froissé, qui intrigue celle-ci. Elle lui demande ce dont il s'agit, il lui parle de l'ébauche d'un poème à la dame de son coeur, une certaine "Ninon". Le jeune homme lui confie le papier, en l'invitant à lui faire part de ses sentiments sur cet écrit.
Evidemment, elle se reconnaitra...
A Ninon
Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
L'amour, vous le savez, cause une peine extrême ;
C'est un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ;
Peut-être cependant que vous m'en puniriez.
Si je vous le disais, que six mois de silence
Cachent de longs tourments et des vœux insensés :
Ninon, vous êtes fine, et votre insouciance
Se plaît, comme une fée, à deviner d'avance ;
Vous me répondriez peut-être : Je le sais.
Si je vous le disais, qu'une douce folie
A fait de moi votre ombre, et m'attache à vos pas :
Un petit air de doute et de mélancolie,
Vous le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie;
Peut-être diriez-vous que vous n'y croyez pas.
Si je vous le disais, que j'emporte dans l'âme
Jusques aux moindres mots de nos propos du soir :
Un regard offensé, vous le savez, madame,
Change deux yeux d'azur en deux éclairs de flamme ;
Vous me défendriez peut-être de vous voir.
Si je vous le disais, que chaque nuit je veille,
Que chaque jour je pleure et je prie à genoux ;
Ninon, quand vous riez, vous savez qu'une abeille
Prendrait pour une fleur votre bouche vermeille ;
Si je vous le disais, peut-être en ririez-vous.
Mais vous n'en saurez rien. Je viens, sans rien en dire,
M'asseoir sous votre lampe et causer avec vous ;
Votre voix, je l'entends ; votre air, je le respire ;
Et vous pouvez douter, deviner et sourire,
Vos yeux ne verront pas de quoi m'être moins doux.
Je récolte en secret des fleurs mystérieuses :
Le soir, derrière vous, j'écoute au piano
Chanter sur le clavier vos mains harmonieuses,
Et, dans les tourbillons de nos valses joyeuses,
Je vous sens, dans mes bras, plier comme un roseau.
La nuit, quand de si loin le monde nous sépare,
Quand je rentre chez moi pour tirer mes verrous,
De mille souvenirs en jaloux je m'empare ;
Et là, seul devant Dieu, plein d'une joie avare,
J'ouvre, comme un trésor, mon cœur tout plein de vous.
J'aime, et je sais répondre avec indifférence ;
J'aime, et rien ne le dit ; j'aime, et seul je le sais ;
Et mon secret m'est cher, et chère ma souffrance ;
Et j'ai fait le serment d'aimer sans espérance,
Mais non pas sans bonheur ; je vous vois, c'est assez.
Non, je n'étais pas né pour ce bonheur suprême,
De mourir dans vos bras et de vivre à vos pieds.
Tout me le prouve, hélas ! jusqu'à ma douleur même...
Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
En découvrant ces stances de Ronsard, je réalise, qu'à la façon de "Mignonne, allons voir si la rose" et sa suite, il érige comme une menace l'idée du temps, et de son emprise sur la beauté, des regrets et de la mort.
Ses poèmes ne suscitent-ils finalement pas plus d'angoisse que de désir, chez la dame qui les reçoit ?
Enfin, très intéressante ta remarque sur la façon indirecte dont peut-être présenté l'hommage à la dame.
Cela pourrait-être lié à de la retenue, non pas pour le lecteur, mais par rapport à l'élue ; une timidité intensifiée par la profondeur des sentiments.
Me vient cet exemple : dans l'oeuvre "Emmeline", d'Alfred de Musset. Le héros a pour une dame, un amour si vif, qu'il n'ose lui exposer ouvertement. Il a alors l'idée, au cours d'une réception, de laisser dépasser de sa poche un papier froissé, qui intrigue celle-ci. Elle lui demande ce dont il s'agit, il lui parle de l'ébauche d'un poème à la dame de son coeur, une certaine "Ninon". Le jeune homme lui confie le papier, en l'invitant à lui faire part de ses sentiments sur cet écrit.
Evidemment, elle se reconnaitra...
A Ninon
Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
L'amour, vous le savez, cause une peine extrême ;
C'est un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ;
Peut-être cependant que vous m'en puniriez.
Si je vous le disais, que six mois de silence
Cachent de longs tourments et des vœux insensés :
Ninon, vous êtes fine, et votre insouciance
Se plaît, comme une fée, à deviner d'avance ;
Vous me répondriez peut-être : Je le sais.
Si je vous le disais, qu'une douce folie
A fait de moi votre ombre, et m'attache à vos pas :
Un petit air de doute et de mélancolie,
Vous le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie;
Peut-être diriez-vous que vous n'y croyez pas.
Si je vous le disais, que j'emporte dans l'âme
Jusques aux moindres mots de nos propos du soir :
Un regard offensé, vous le savez, madame,
Change deux yeux d'azur en deux éclairs de flamme ;
Vous me défendriez peut-être de vous voir.
Si je vous le disais, que chaque nuit je veille,
Que chaque jour je pleure et je prie à genoux ;
Ninon, quand vous riez, vous savez qu'une abeille
Prendrait pour une fleur votre bouche vermeille ;
Si je vous le disais, peut-être en ririez-vous.
Mais vous n'en saurez rien. Je viens, sans rien en dire,
M'asseoir sous votre lampe et causer avec vous ;
Votre voix, je l'entends ; votre air, je le respire ;
Et vous pouvez douter, deviner et sourire,
Vos yeux ne verront pas de quoi m'être moins doux.
Je récolte en secret des fleurs mystérieuses :
Le soir, derrière vous, j'écoute au piano
Chanter sur le clavier vos mains harmonieuses,
Et, dans les tourbillons de nos valses joyeuses,
Je vous sens, dans mes bras, plier comme un roseau.
La nuit, quand de si loin le monde nous sépare,
Quand je rentre chez moi pour tirer mes verrous,
De mille souvenirs en jaloux je m'empare ;
Et là, seul devant Dieu, plein d'une joie avare,
J'ouvre, comme un trésor, mon cœur tout plein de vous.
J'aime, et je sais répondre avec indifférence ;
J'aime, et rien ne le dit ; j'aime, et seul je le sais ;
Et mon secret m'est cher, et chère ma souffrance ;
Et j'ai fait le serment d'aimer sans espérance,
Mais non pas sans bonheur ; je vous vois, c'est assez.
Non, je n'étais pas né pour ce bonheur suprême,
De mourir dans vos bras et de vivre à vos pieds.
Tout me le prouve, hélas ! jusqu'à ma douleur même...
Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
Breaz- Messages : 252
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Breaz- Messages : 252
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Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Bonsoir Breaz, bonsoir à tous,
Je reprends un peu plus haut dans notre échange, parce que j'avais annoncé des recherches; il faut bien rapporter quelques pièces de qualité... mais je ne veux pas être trop long : finalement ce sera pour la prochaine fois.
Déjà je m'étonne moi aussi de l'attitude de ce professeur de philosophie que tu mentionnes. Alors je retourne à mes quatre termes grecs et je constate qu'il manque là bien des acceptions de notre moderne amour, ceux que les temps et les civilisations ont apportés en les désignant ou non par des termes spécifiques.
Et je vois (peut-être) ce qu'il voulait dire. Il devait envisager (selon l'image de cet être inconséquent et immature qui lance des flèches pour faire sombrer plutôt que s'élever les humains dans la passion) ce qui correspond chez Platon à l'éros inférieur. Il oubliait, parce qu'il le voulait sans doute, qu'il y avait aussi chez Platon un éros supérieur, qui conduit à l'amour divin.
Bon, je suis parti pour faire un petit point sur l'évolution des sens de l'amour. Je me trompe peut-être, je me trompe sans doute même, dans la mesure où mes recherches ne vont pas bien loin. Mais un forum c'est un atelier, non ? – ou un salon, comme on dit, – mais pour moi c'est surtout un atelier.
Déjà, si les Grecs ne concevaient pas certaines nuances faute de mots pour les dire, cela ne signifie pas qu'ils ne ressentaient pas des sentiments apparentés, qu'ils traduisaient de façon indirecte. Quant aux autres civilisations anciennes, autant n'en rien dire que recopier n'importe quoi.
Je rappelle quelques jalons, en restant au plus près de la culture française.
Les Stoïciens enseignent l’amor fati ou amour du destin. Avec les Épicuriens ils cultivent une amitié qui ne s'attache plus au rang social. Pour les chrétiens Dieu est amour et on lui renvoie cet amour jusqu'à aimer l'autre sans distinction, le prochain.
Au XIIe naît le fin'amor, autrement dit l'amour courtois. Enjeu de pouvoir masculin, il a pourtant ancré dans les représentations une attitude de femme souveraine dans l'amour, au moins en apparence. Aurait-on pu dire « l'homme propose et la femme dispose » avant cela ? Il y a aussi la poésie galante et les chants de Troubadours.
J'ai déjà parlé du XVIe siècle et de son foisonnement poétique, avec une mise en avant de la personne du poète, à la fois comme assujetti à ses sentiments et affranchi dans sa façon d'en juger, comme des occupations du monde d'ailleurs.
Au XVIIe siècle en France, après l'Espagne, l'amour est célébré dans le théâtre. Dans la tragédie comme dans la comédie, l'homme et la femme expriment des sentiments dans des rôles qui leur confèrent une égale dignité, y compris dans le ridicule.
Le XVIIIe prolonge ce mouvement, avec moins de grands sentiments, ou moins auxquels on croit. Mais il importerait à partir d'ici de faire intervenir les émotions de la population dans son ensemble, notamment dans le peuple des grandes villes.
Au XIXe siècle, après l'Angleterre et l'Allemagne, on doit citer en France le romantisme, avec l'exaltation du moi et des tourments de l'âme, et puis l'essor de la littérature, notamment sous la forme du roman, même si la poésie, le théâtre et l'opéra participent de ce mouvement. Mais, après le temps des grands romanciers, qui l'ont représenté en long et en large, déjà l'amour coulera à flot dans des productions dites sentimentales.
Et puis au XXe siècle, c'est principalement le cinéma qui prend le relais, sur des thématiques amoureuses tout d'abord assez proches de celles du roman dont il exploite le fonds. Et pour la suite, pas besoin de rappel.
Mais tout cela est plus descriptif que j'aurais voulu. D'un point de vue historique plus global, on assiste à la montée régulière de la personne, de l'individu, et de ce qu'on appellera l'individualisme. Ce sont les sentiments de personnes particulières, notamment les sentiments amoureux, qui vont occuper le devant de la scène.
Et dans la distribution des rôles et des personnages, sinon dans la réalité où c'est plus lent, on assiste à une égalisation représentée ou revendiquée, que ce soit entre exclus et nantis ou, d'une autre façon, entre hommes et femmes. Chacun a des sentiments, selon sa condition ou sa situation, qu'il peut exprimer à l'égard de toute autre personne.
Si les autres genres résistent, la littérature me semble décliner, et la poésie plus encore. Les sentiments, et principalement les expressions diverses de l'amour, ayant presque déserté l'écrit, que peut-il en rester ?
Bon, ceci est une ébauche bien sûr, qui ne sera sans doute jamais améliorée. Ce n'est pas vraiment ce que je préfère comme exercice, non parce que ce serait rebutant, mais parce qu'il faudrait une culture ou un travail considérable pour parvenir à l'excellence.
Dans une œuvre – et un poème en est déjà une –, ou même dans un commentaire ou une traduction, on doit pouvoir y parvenir.
Je reprends un peu plus haut dans notre échange, parce que j'avais annoncé des recherches; il faut bien rapporter quelques pièces de qualité... mais je ne veux pas être trop long : finalement ce sera pour la prochaine fois.
Déjà je m'étonne moi aussi de l'attitude de ce professeur de philosophie que tu mentionnes. Alors je retourne à mes quatre termes grecs et je constate qu'il manque là bien des acceptions de notre moderne amour, ceux que les temps et les civilisations ont apportés en les désignant ou non par des termes spécifiques.
Et je vois (peut-être) ce qu'il voulait dire. Il devait envisager (selon l'image de cet être inconséquent et immature qui lance des flèches pour faire sombrer plutôt que s'élever les humains dans la passion) ce qui correspond chez Platon à l'éros inférieur. Il oubliait, parce qu'il le voulait sans doute, qu'il y avait aussi chez Platon un éros supérieur, qui conduit à l'amour divin.
Bon, je suis parti pour faire un petit point sur l'évolution des sens de l'amour. Je me trompe peut-être, je me trompe sans doute même, dans la mesure où mes recherches ne vont pas bien loin. Mais un forum c'est un atelier, non ? – ou un salon, comme on dit, – mais pour moi c'est surtout un atelier.
Déjà, si les Grecs ne concevaient pas certaines nuances faute de mots pour les dire, cela ne signifie pas qu'ils ne ressentaient pas des sentiments apparentés, qu'ils traduisaient de façon indirecte. Quant aux autres civilisations anciennes, autant n'en rien dire que recopier n'importe quoi.
Je rappelle quelques jalons, en restant au plus près de la culture française.
Les Stoïciens enseignent l’amor fati ou amour du destin. Avec les Épicuriens ils cultivent une amitié qui ne s'attache plus au rang social. Pour les chrétiens Dieu est amour et on lui renvoie cet amour jusqu'à aimer l'autre sans distinction, le prochain.
Au XIIe naît le fin'amor, autrement dit l'amour courtois. Enjeu de pouvoir masculin, il a pourtant ancré dans les représentations une attitude de femme souveraine dans l'amour, au moins en apparence. Aurait-on pu dire « l'homme propose et la femme dispose » avant cela ? Il y a aussi la poésie galante et les chants de Troubadours.
J'ai déjà parlé du XVIe siècle et de son foisonnement poétique, avec une mise en avant de la personne du poète, à la fois comme assujetti à ses sentiments et affranchi dans sa façon d'en juger, comme des occupations du monde d'ailleurs.
Au XVIIe siècle en France, après l'Espagne, l'amour est célébré dans le théâtre. Dans la tragédie comme dans la comédie, l'homme et la femme expriment des sentiments dans des rôles qui leur confèrent une égale dignité, y compris dans le ridicule.
Le XVIIIe prolonge ce mouvement, avec moins de grands sentiments, ou moins auxquels on croit. Mais il importerait à partir d'ici de faire intervenir les émotions de la population dans son ensemble, notamment dans le peuple des grandes villes.
Au XIXe siècle, après l'Angleterre et l'Allemagne, on doit citer en France le romantisme, avec l'exaltation du moi et des tourments de l'âme, et puis l'essor de la littérature, notamment sous la forme du roman, même si la poésie, le théâtre et l'opéra participent de ce mouvement. Mais, après le temps des grands romanciers, qui l'ont représenté en long et en large, déjà l'amour coulera à flot dans des productions dites sentimentales.
Et puis au XXe siècle, c'est principalement le cinéma qui prend le relais, sur des thématiques amoureuses tout d'abord assez proches de celles du roman dont il exploite le fonds. Et pour la suite, pas besoin de rappel.
Mais tout cela est plus descriptif que j'aurais voulu. D'un point de vue historique plus global, on assiste à la montée régulière de la personne, de l'individu, et de ce qu'on appellera l'individualisme. Ce sont les sentiments de personnes particulières, notamment les sentiments amoureux, qui vont occuper le devant de la scène.
Et dans la distribution des rôles et des personnages, sinon dans la réalité où c'est plus lent, on assiste à une égalisation représentée ou revendiquée, que ce soit entre exclus et nantis ou, d'une autre façon, entre hommes et femmes. Chacun a des sentiments, selon sa condition ou sa situation, qu'il peut exprimer à l'égard de toute autre personne.
Si les autres genres résistent, la littérature me semble décliner, et la poésie plus encore. Les sentiments, et principalement les expressions diverses de l'amour, ayant presque déserté l'écrit, que peut-il en rester ?
Bon, ceci est une ébauche bien sûr, qui ne sera sans doute jamais améliorée. Ce n'est pas vraiment ce que je préfère comme exercice, non parce que ce serait rebutant, mais parce qu'il faudrait une culture ou un travail considérable pour parvenir à l'excellence.
Dans une œuvre – et un poème en est déjà une –, ou même dans un commentaire ou une traduction, on doit pouvoir y parvenir.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Bonjour Pieyre – et à tous !
Ne t‘inquiète pas, ce n’est pas la longueur du texte qui compte, mais son contenu.
A ta chronologie, je me permets d’ajouter :
Le XVIIe : la préciosité ! et les salons précieux où l’art d’aimer s’illustrait de mille et une façons, poésie, romans, chants, jeux d’esprit, gages d’amour, etc.
Le XVIIIe : le genre libertin ! à l’aurore des Lumières, qui était tout dédié au désir et à la séduction, qui foisonnait d’œuvres, des plus raffinées au plus crues, sur l’intellectualisation du plaisir, à travers la littérature et le théâtre.
Deux siècles d’inspirations, subtiles ou brûlantes, autour de l’éros !
Je n’ai jamais eu l’occasion d’étudier le thème de l’amour aux siècles précédents le XVIIe, donc je ne me hasarderai pas à en parler.
(Concernant mon ancien professeur, après plusieurs années d’échanges autour de la philosophie, je peux dire, sans risquer de me tromper ni de médire, que c’était un être immoral, qui arrangeait son discours selon ses besoins, doublé d’un sophiste. S’il avait une connaissance très poussée des philosophes et de l’histoire de la philosophie, il était incapable de débattre avec loyauté et de façon désintéressée.)
Enfin, pour tenter également d'apporter une contribution fertile à ce débat sur l’éros à travers les arts et les siècles, voici l’un des chefs d’œuvres du XVIIe siècle : La carte du Pays de Tendre, réalisée par Madeleine de Scudéry (1607 – 1701).
Elle indique les différents parcours possibles d’un galant, pour arriver au cœur de sa dame. Cette topographie de l’évolution (ou de la régression) d’une relation, qu’elle soit amoureuse ou amicale, est finement illustrée et très réaliste.
Lire la carte de bas en haut, le point de départ étant la ville de "Nouvelle amitié". Ensuite, plusieurs chemins possibles, menant à travers différents villages, jusqu'à la "Mer Dangereuse" (symbolisant les passions), précédent les "Terres inconnues" ; à moins que le galant ne se perde vers le "Lac d'indifférence", ou vers les villages hostiles bordant la "Mer d'Inimitié".
Ne t‘inquiète pas, ce n’est pas la longueur du texte qui compte, mais son contenu.
A ta chronologie, je me permets d’ajouter :
Le XVIIe : la préciosité ! et les salons précieux où l’art d’aimer s’illustrait de mille et une façons, poésie, romans, chants, jeux d’esprit, gages d’amour, etc.
Le XVIIIe : le genre libertin ! à l’aurore des Lumières, qui était tout dédié au désir et à la séduction, qui foisonnait d’œuvres, des plus raffinées au plus crues, sur l’intellectualisation du plaisir, à travers la littérature et le théâtre.
Deux siècles d’inspirations, subtiles ou brûlantes, autour de l’éros !
Je n’ai jamais eu l’occasion d’étudier le thème de l’amour aux siècles précédents le XVIIe, donc je ne me hasarderai pas à en parler.
Je ne peux pas te laisser dire cela, j’ai un formidable réseau d’amis poètes, qui sont régulièrement publiés et dont les œuvres rendent brillamment hommage à l’amour. Effectivement, la grande majorité des auteurs publiés ne jouissent pas de la médiatisation nécessaire à la bonne diffusion de leur travail – sans oublier les auteurs dont les œuvres restent anonymes, sans éditeur – mais ce n’est pas pour autant qu’ils n’existent pas.Pieyre a écrit:Si les autres genres résistent, la littérature me semble décliner, et la poésie plus encore. Les sentiments, et principalement les expressions diverses de l'amour, ayant presque déserté l'écrit, que peut-il en rester ?
(Concernant mon ancien professeur, après plusieurs années d’échanges autour de la philosophie, je peux dire, sans risquer de me tromper ni de médire, que c’était un être immoral, qui arrangeait son discours selon ses besoins, doublé d’un sophiste. S’il avait une connaissance très poussée des philosophes et de l’histoire de la philosophie, il était incapable de débattre avec loyauté et de façon désintéressée.)
Enfin, pour tenter également d'apporter une contribution fertile à ce débat sur l’éros à travers les arts et les siècles, voici l’un des chefs d’œuvres du XVIIe siècle : La carte du Pays de Tendre, réalisée par Madeleine de Scudéry (1607 – 1701).
Elle indique les différents parcours possibles d’un galant, pour arriver au cœur de sa dame. Cette topographie de l’évolution (ou de la régression) d’une relation, qu’elle soit amoureuse ou amicale, est finement illustrée et très réaliste.
Lire la carte de bas en haut, le point de départ étant la ville de "Nouvelle amitié". Ensuite, plusieurs chemins possibles, menant à travers différents villages, jusqu'à la "Mer Dangereuse" (symbolisant les passions), précédent les "Terres inconnues" ; à moins que le galant ne se perde vers le "Lac d'indifférence", ou vers les villages hostiles bordant la "Mer d'Inimitié".
Breaz- Messages : 252
Date d'inscription : 10/09/2011
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Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Eh bien me revoilà ! J'avais beaucoup à écrire ou à chercher depuis plusieurs fois, mais j'ai mille choses à faire, sans compter la rêverie qui l'emporte souvent sur l'initiative.
Tout d'abord je suis impressionné par la qualité de tes apports, Breaz. Il va falloir que je me surpasse... Non, je plaisante, — enfin pour ma deuxième phrase. Pendant des années je me suis efforcé, sur des forums de philosophie, de l'emporter toujours dans les débats, mais cela finissait par être trop anxiogène. Ici, c'est bien agréable de partager, en fonction du temps dont on dispose et des idées qui nous viennent.
Merci bien pour tes ajouts à ma pauvre chronologie. Je voulais être avant tout concis, mais c'est sans doute plus difficile ici que d'être précis, voire même pertinent. Les précieuses et les libertins, bien sûr ! Voilà deux vrais oublis sur le plan de l'expression de l'amour.
Tiens, cela me fait penser à ce projet de faire salon en quelque sorte moi aussi : d'avoir mon jour, une fois par mois, ou même davantage. Il s'agirait de présenter ce qu'on a écrit : poèmes et nouvelles principalement, mais aussi de réfléchir sur la langue, sur les théories littéraires ou esthétiques, et puis forcément sur la philosophie. Mais je m'éloigne du sujet. Ce n'était qu'une parenthèse.
De mon côté les études littéraires remontent au lycée. Je me souviens bien du contenu des Lagarde et Michard. Je préférais les volumes des XVIe, XVIIe siècles je crois bien, et déjà un peu moins le XVIIIe. Je devais avoir du mal à entrer dans le XIXe, trop dense (alors que j'appréciais surtout les romans de cette époque). Et le XXe était source d'incompréhension, et par suite de rejet.
Mais je reconstruis un peu, sans doute, parce que je n'ai jamais exprimé cela à l'époque, ni même ce goût qui m'a pris pour les états anciens de la langue, pour les genres littéraires courts et, par ailleurs, pour les formes un peu codifiées des échanges, oraux comme écrits, au moins dans certaines circonstances.
D'ailleurs les deux aspects que tu mentionnes sont très intéressants dans cette perspective. Je crois que la maîtrise des formes permet d'une part de faire jouer différents niveaux de langue, en employant y compris certains termes précieux sans craindre le ridicule, et d'autre part de se situer d'emblée entre homme et femme sur un terrain imaginaire de séduction, emprunt d'un badinage qu'à une autre époque on aurait qualifié d'honnête, ou par la suite de mondain.
Il y a des modes de communication professionnelle et des situations un peu tendues où ce n'est pas possible, mais pour moi c'est à peu près tout ce qui peut m'empêcher d'adopter une telle attitude.
Concernant mon jugement sur la littérature actuelle, je suis sans doute injuste, mais c'est là aussi dans la mesure où je peux oublier, plus ou moins volontairement, certains éléments d'appréciation.
J'ai pris plaisir à tous les genres, et principalement le roman (incluant ces sortes de romans représentés en quoi consistent souvent les œuvres cinématographiques). Mais je vois de plus en plus dans ce genre une simple fonction de divertissement. Si tu me permets de devancer l'objection, je te dirai que je suis conscient de sous-estimer l'importance d'une certaine réflexion dite théorique qui est à l'œuvre depuis au moins un siècle pour renouveler le genre dans sa définition même. D'ailleurs, puisque tu es plus au fait que moi de ce qu'il en est, j'aimerais beaucoup à l'occasion que nous en discutions.
Alors la Carte du Tendre (comme on dit souvent ?), oui bien sûr : voilà une référence obligée ! Et tu fais bien d'insister sur sa composition. Je crois que je n'en avais lu les indications, lors des deux ou trois fois où j'ai dû l'avoir sous les yeux au cours de ma vie, que d'une façon distraite, voire moqueuse.
Ce n'est pas du tout inintéressant. En particulier l'amour n'est pas distingué dans sa progression de l'amitié. Cela correspond au cours du fleuve Inclination, quand les fleuve Reconnaissance et Estime partent d'une source différente. Cela rejoint notre débat sur ce qui est amour sous un autre nom ou ce qui est autre.
Je lis ici une conception qu'il me plairait de contester. Et j'aurais même le désir de moderniser quelque peu cette carte; ce pourrait être amusant.
Mais, avant de faire quelques retours en arrière, parce que j'avais à dire et sur Ronsard et Musset quant à la forme et à l'amour, et sur Descartes quant à la générosité, et sur Pétrarque quant à la traduction des sentiments, voici un mien poème, écrit sans enjeu personnel, à la suite d'une sorte de défi qu'on avait fait sur un forum.
Tourments divins
Le dieu se recueillait, contemplant la nature,
Incertain de son oeuvre et de ce qui manquait
À ce nouvel objet, à cette créature...
En qui il avait mis un peu de lui, c'est vrai :
« Il occupe le temps de sa vie solitaire
Égaré dans la foule où le besoin le tient;
Ou bien comme les loups qui parcourent la terre,
Indompté mais craintif, il fuit le moindre lien.
« Aussitôt qu'il paraît il cherche de ses mains
À étreindre le doigt ou le sein qu'on lui donne,
Mais il apprend bien vite à brider son entrain
Et masquer ses désirs pour grandir sa personne :
« L'homme se durcit l'âme autant qu'il est possible,
En jugeant peu viril d'émettre un sentiment,
Et la femme dénie, pour elle inadmissible,
Invoquant la pudeur, un premier mouvement.
« Mais nous, les immortels, d'un cœur libre et serein,
Goûtons fort qu'en la vie, en la nôtre, si claire,
On s'aime, on se le dise, et l'on soit prêt enfin
À le prouver souvent - n'en faisons pas mystère !
« Et rien ne dit si bien cet élan de tendresse,
Né chez l'un de désir, chez l'autre d'abandon,
Que des bras se portant, en forme de caresse,
Pour saisir une taille, une nuque ou un front... »
Ainsi préoccupé se promit-il, un jour,
De corriger son oeuvre et d'appliquer ses vues
À l'homme et à la femme en sorte, qu'en amour,
À chaque étreinte offerte une autre soit rendue.
Tout d'abord je suis impressionné par la qualité de tes apports, Breaz. Il va falloir que je me surpasse... Non, je plaisante, — enfin pour ma deuxième phrase. Pendant des années je me suis efforcé, sur des forums de philosophie, de l'emporter toujours dans les débats, mais cela finissait par être trop anxiogène. Ici, c'est bien agréable de partager, en fonction du temps dont on dispose et des idées qui nous viennent.
Merci bien pour tes ajouts à ma pauvre chronologie. Je voulais être avant tout concis, mais c'est sans doute plus difficile ici que d'être précis, voire même pertinent. Les précieuses et les libertins, bien sûr ! Voilà deux vrais oublis sur le plan de l'expression de l'amour.
Tiens, cela me fait penser à ce projet de faire salon en quelque sorte moi aussi : d'avoir mon jour, une fois par mois, ou même davantage. Il s'agirait de présenter ce qu'on a écrit : poèmes et nouvelles principalement, mais aussi de réfléchir sur la langue, sur les théories littéraires ou esthétiques, et puis forcément sur la philosophie. Mais je m'éloigne du sujet. Ce n'était qu'une parenthèse.
De mon côté les études littéraires remontent au lycée. Je me souviens bien du contenu des Lagarde et Michard. Je préférais les volumes des XVIe, XVIIe siècles je crois bien, et déjà un peu moins le XVIIIe. Je devais avoir du mal à entrer dans le XIXe, trop dense (alors que j'appréciais surtout les romans de cette époque). Et le XXe était source d'incompréhension, et par suite de rejet.
Mais je reconstruis un peu, sans doute, parce que je n'ai jamais exprimé cela à l'époque, ni même ce goût qui m'a pris pour les états anciens de la langue, pour les genres littéraires courts et, par ailleurs, pour les formes un peu codifiées des échanges, oraux comme écrits, au moins dans certaines circonstances.
D'ailleurs les deux aspects que tu mentionnes sont très intéressants dans cette perspective. Je crois que la maîtrise des formes permet d'une part de faire jouer différents niveaux de langue, en employant y compris certains termes précieux sans craindre le ridicule, et d'autre part de se situer d'emblée entre homme et femme sur un terrain imaginaire de séduction, emprunt d'un badinage qu'à une autre époque on aurait qualifié d'honnête, ou par la suite de mondain.
Il y a des modes de communication professionnelle et des situations un peu tendues où ce n'est pas possible, mais pour moi c'est à peu près tout ce qui peut m'empêcher d'adopter une telle attitude.
Concernant mon jugement sur la littérature actuelle, je suis sans doute injuste, mais c'est là aussi dans la mesure où je peux oublier, plus ou moins volontairement, certains éléments d'appréciation.
J'ai pris plaisir à tous les genres, et principalement le roman (incluant ces sortes de romans représentés en quoi consistent souvent les œuvres cinématographiques). Mais je vois de plus en plus dans ce genre une simple fonction de divertissement. Si tu me permets de devancer l'objection, je te dirai que je suis conscient de sous-estimer l'importance d'une certaine réflexion dite théorique qui est à l'œuvre depuis au moins un siècle pour renouveler le genre dans sa définition même. D'ailleurs, puisque tu es plus au fait que moi de ce qu'il en est, j'aimerais beaucoup à l'occasion que nous en discutions.
Alors la Carte du Tendre (comme on dit souvent ?), oui bien sûr : voilà une référence obligée ! Et tu fais bien d'insister sur sa composition. Je crois que je n'en avais lu les indications, lors des deux ou trois fois où j'ai dû l'avoir sous les yeux au cours de ma vie, que d'une façon distraite, voire moqueuse.
Ce n'est pas du tout inintéressant. En particulier l'amour n'est pas distingué dans sa progression de l'amitié. Cela correspond au cours du fleuve Inclination, quand les fleuve Reconnaissance et Estime partent d'une source différente. Cela rejoint notre débat sur ce qui est amour sous un autre nom ou ce qui est autre.
Je lis ici une conception qu'il me plairait de contester. Et j'aurais même le désir de moderniser quelque peu cette carte; ce pourrait être amusant.
Mais, avant de faire quelques retours en arrière, parce que j'avais à dire et sur Ronsard et Musset quant à la forme et à l'amour, et sur Descartes quant à la générosité, et sur Pétrarque quant à la traduction des sentiments, voici un mien poème, écrit sans enjeu personnel, à la suite d'une sorte de défi qu'on avait fait sur un forum.
Tourments divins
Le dieu se recueillait, contemplant la nature,
Incertain de son oeuvre et de ce qui manquait
À ce nouvel objet, à cette créature...
En qui il avait mis un peu de lui, c'est vrai :
« Il occupe le temps de sa vie solitaire
Égaré dans la foule où le besoin le tient;
Ou bien comme les loups qui parcourent la terre,
Indompté mais craintif, il fuit le moindre lien.
« Aussitôt qu'il paraît il cherche de ses mains
À étreindre le doigt ou le sein qu'on lui donne,
Mais il apprend bien vite à brider son entrain
Et masquer ses désirs pour grandir sa personne :
« L'homme se durcit l'âme autant qu'il est possible,
En jugeant peu viril d'émettre un sentiment,
Et la femme dénie, pour elle inadmissible,
Invoquant la pudeur, un premier mouvement.
« Mais nous, les immortels, d'un cœur libre et serein,
Goûtons fort qu'en la vie, en la nôtre, si claire,
On s'aime, on se le dise, et l'on soit prêt enfin
À le prouver souvent - n'en faisons pas mystère !
« Et rien ne dit si bien cet élan de tendresse,
Né chez l'un de désir, chez l'autre d'abandon,
Que des bras se portant, en forme de caresse,
Pour saisir une taille, une nuque ou un front... »
Ainsi préoccupé se promit-il, un jour,
De corriger son oeuvre et d'appliquer ses vues
À l'homme et à la femme en sorte, qu'en amour,
À chaque étreinte offerte une autre soit rendue.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Bonjour Pieyre,
J'ai peur qu'il y ait eu méprise. J'insiste sur le fait que pour ma part, ma démarche va dans le sens d'un partage et qu'en aucun, il n'est question de faire étalage de ses connaissances. A savoir que je n'ai jamais eu l'esprit de compétition, ce sont l'inspiration ou l'ouverture du coeur qui me portent ; et oui, un peu idéaliste dans l'âme...
Mais parenthèse intéressante. J'ai ce même souhait depuis bien longtemps, mais manque de temps pour pouvoir le réaliser...
Enfin, très plaisant ton poème, plein de sens !
Et je te remercie d'avoir donné de ta personne pour conclure si joliment cette discussion.
Comme tu le proposais, nous en converserons à la prochaine occasion.
Breaz
Pieyre a écrit:
Tout d'abord je suis impressionné par la qualité de tes apports, Breaz. Il va falloir que je me surpasse... Non, je plaisante, — enfin pour ma deuxième phrase. Pendant des années je me suis efforcé, sur des forums de philosophie, de l'emporter toujours dans les débats, mais cela finissait par être trop anxiogène. Ici, c'est bien agréable de partager, en fonction du temps dont on dispose et des idées qui nous viennent.
J'ai peur qu'il y ait eu méprise. J'insiste sur le fait que pour ma part, ma démarche va dans le sens d'un partage et qu'en aucun, il n'est question de faire étalage de ses connaissances. A savoir que je n'ai jamais eu l'esprit de compétition, ce sont l'inspiration ou l'ouverture du coeur qui me portent ; et oui, un peu idéaliste dans l'âme...
Pieyre a écrit:
Tiens, cela me fait penser à ce projet de faire salon en quelque sorte moi aussi : d'avoir mon jour, une fois par mois, ou même davantage. Il s'agirait de présenter ce qu'on a écrit : poèmes et nouvelles principalement, mais aussi de réfléchir sur la langue, sur les théories littéraires ou esthétiques, et puis forcément sur la philosophie. Mais je m'éloigne du sujet. Ce n'était qu'une parenthèse.
Mais parenthèse intéressante. J'ai ce même souhait depuis bien longtemps, mais manque de temps pour pouvoir le réaliser...
Enfin, très plaisant ton poème, plein de sens !
Et je te remercie d'avoir donné de ta personne pour conclure si joliment cette discussion.
Comme tu le proposais, nous en converserons à la prochaine occasion.
Breaz
Breaz- Messages : 252
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Fata Morgana- Messages : 20818
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Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Merci pour la La carte du Pays de Tendre! Je l'ai imprimée! J'avais imaginée en faire une un jour sans savoir que l'idée avait déjà été mise en application.
Qu'elle est belle!
Qu'elle est belle!
Catre- Messages : 1984
Date d'inscription : 14/09/2011
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Hello Cathoo !
Oui, cette carte est un trésor en elle-même...
Oui, cette carte est un trésor en elle-même...
Breaz- Messages : 252
Date d'inscription : 10/09/2011
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Breaz- Messages : 252
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Breaz- Messages : 252
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Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
... d'autres jolis hommages, que je n'ai pas eu le temps de partager avec vous...
La suggestion amoureuse
Candeur des sentiments
(film magnifique de Terrence Malik, de la pure poésie)
L'émoi secret
La complémentarité du nous
Au delà du possible
De doux serments
La plus sublime des inspirations artistiques : l'Amour !
La suggestion amoureuse
Candeur des sentiments
(film magnifique de Terrence Malik, de la pure poésie)
L'émoi secret
La complémentarité du nous
Au delà du possible
De doux serments
La plus sublime des inspirations artistiques : l'Amour !
Breaz- Messages : 252
Date d'inscription : 10/09/2011
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Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
La page du forum que je préfère…
Sur celle-ci, mon dernier message, un « en revoir », un hommage à nos amitiés partagées.
Je n’étais pas revenue sur le forum depuis plusieurs semaines, jusqu'à vendredi ; ma vie évolue dans une autre direction, j’entre dans un nouveau cycle, je termine ma mue et m’apprête à sortir de la chrysalide…
Certains de vous m’ont beaucoup apporté à travers nos rencontres et ce forum, et je les remercie sincèrement. Durant l’année que j’ai passée avec vous (+ de 9 mois dans la matrice !), j’ai tout particulièrement affectionné ces précieux instants de rencontre d’âme à âme qui se produisaient parfois, même dans la cohue de « grandes sorties », et je garde d’excellents souvenirs des pique-niques «by night » ; spécialement des partages musicaux, de vos chants, des massages régénérateurs, de ces gâteaux délicieux préparés avec amour, de votre bonne humeur, de vos présences. J’ai également vécu de très beaux moments sur le forum, dans des échanges d’expériences, de conseils et, très important pour moi, d’inspirations artistiques et poétiques, sous toutes les formes. Et nous nous sommes ouverts ensemble à de nouveaux horizons !
C’est le moment pour moi de passer à un autre cycle, il faut savoir mourir pour renaître à sa nouvelle vie - et cela n’efface surtout pas les merveilleux souvenirs que je conserve de vous autres.
Après la nostalgie de ces moments d’amitié, je veux rendre hommage à toutes les formes d’amour, et respecter le thème proposé de cette page exquise (merci Nicoco !)
Agagè
Storgê
Philia
Eros
En vous souhaitant de toutes les vivre, de tout votre cœur, en toute conscience !
Que le vent vous soit favorable…
Tendrement,
Breaz
Sur celle-ci, mon dernier message, un « en revoir », un hommage à nos amitiés partagées.
Je n’étais pas revenue sur le forum depuis plusieurs semaines, jusqu'à vendredi ; ma vie évolue dans une autre direction, j’entre dans un nouveau cycle, je termine ma mue et m’apprête à sortir de la chrysalide…
Certains de vous m’ont beaucoup apporté à travers nos rencontres et ce forum, et je les remercie sincèrement. Durant l’année que j’ai passée avec vous (+ de 9 mois dans la matrice !), j’ai tout particulièrement affectionné ces précieux instants de rencontre d’âme à âme qui se produisaient parfois, même dans la cohue de « grandes sorties », et je garde d’excellents souvenirs des pique-niques «by night » ; spécialement des partages musicaux, de vos chants, des massages régénérateurs, de ces gâteaux délicieux préparés avec amour, de votre bonne humeur, de vos présences. J’ai également vécu de très beaux moments sur le forum, dans des échanges d’expériences, de conseils et, très important pour moi, d’inspirations artistiques et poétiques, sous toutes les formes. Et nous nous sommes ouverts ensemble à de nouveaux horizons !
C’est le moment pour moi de passer à un autre cycle, il faut savoir mourir pour renaître à sa nouvelle vie - et cela n’efface surtout pas les merveilleux souvenirs que je conserve de vous autres.
Après la nostalgie de ces moments d’amitié, je veux rendre hommage à toutes les formes d’amour, et respecter le thème proposé de cette page exquise (merci Nicoco !)
Agagè
Storgê
Philia
Eros
En vous souhaitant de toutes les vivre, de tout votre cœur, en toute conscience !
Que le vent vous soit favorable…
Tendrement,
Breaz
Dernière édition par Breaz le Jeu 31 Mai 2012 - 21:09, édité 1 fois
Breaz- Messages : 252
Date d'inscription : 10/09/2011
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Une conférence d'André Comte-Sponville
Bonjour, sujet si universel et si présent...
Cette conférence où André Comte-Sponville au Chêne noir de 2009 évoque les 3 amours,
Eros, Philia et Agapé, se compose de 11 parties sur Dailymotion d'environ 2 h :-)
André Comte-Sponville, né le 12 mars 1952 à Paris 16e, est un philosophe français et membre du Comité consultatif national d'éthique depuis mars 2008. (extrait de Wikipédia)
L’amour se dit en plusieurs sens, qu’on se plaît parfois à confondre et que nous essaierons au contraire de distinguer. Il y a le rêve de la fusion et l’expérience du manque. Il y a la passion et l’amitié. Il y a l’amour qui prend et l’amour qui donne. Celui qui rêve et celui qui connaît. L’amour fou et l’amour sage. Il y a “la grande souffrance du désir”, comme dit Platon; mais aussi sa puissance et sa joie, comme dit Spinoza. Et puis il y a la charité, la très douce et très pure charité. Mais en sommes-nous capables ?
Tout cela peut se dire en grec, autour de trois mots, qui sont comme les trois noms de l’amour : éros, philia, agapè. C’est ce que nous essaierons de comprendre, en français, et tel est le plan de cet exposé. L’erreur serait d’opposer ces trois amours, comme s’il fallait choisir entre eux. Le vrai est qu’ils vont ensemble. Ce ne sont pas trois mondes différents, ni trois essences séparées. Ce sont plutôt trois pôles (dont l’un, peut-être, imaginaire), mais dans un même champ, qui est le champ d’aimer; ou trois moments dans un même processus, qui est celui de vivre; ou trois concepts, toujours plus pauvres que l’infinie complexité du réel, qu’ils aident à comprendre, certes, mais ne sauraient remplacer. Reste alors à vivre ces trois amours, autant qu’on peut, et c’est la seule façon d’aimer la vie.
André Comte-Sponville
Cette conférence où André Comte-Sponville au Chêne noir de 2009 évoque les 3 amours,
Eros, Philia et Agapé, se compose de 11 parties sur Dailymotion d'environ 2 h :-)
André Comte-Sponville, né le 12 mars 1952 à Paris 16e, est un philosophe français et membre du Comité consultatif national d'éthique depuis mars 2008. (extrait de Wikipédia)
L’amour se dit en plusieurs sens, qu’on se plaît parfois à confondre et que nous essaierons au contraire de distinguer. Il y a le rêve de la fusion et l’expérience du manque. Il y a la passion et l’amitié. Il y a l’amour qui prend et l’amour qui donne. Celui qui rêve et celui qui connaît. L’amour fou et l’amour sage. Il y a “la grande souffrance du désir”, comme dit Platon; mais aussi sa puissance et sa joie, comme dit Spinoza. Et puis il y a la charité, la très douce et très pure charité. Mais en sommes-nous capables ?
Tout cela peut se dire en grec, autour de trois mots, qui sont comme les trois noms de l’amour : éros, philia, agapè. C’est ce que nous essaierons de comprendre, en français, et tel est le plan de cet exposé. L’erreur serait d’opposer ces trois amours, comme s’il fallait choisir entre eux. Le vrai est qu’ils vont ensemble. Ce ne sont pas trois mondes différents, ni trois essences séparées. Ce sont plutôt trois pôles (dont l’un, peut-être, imaginaire), mais dans un même champ, qui est le champ d’aimer; ou trois moments dans un même processus, qui est celui de vivre; ou trois concepts, toujours plus pauvres que l’infinie complexité du réel, qu’ils aident à comprendre, certes, mais ne sauraient remplacer. Reste alors à vivre ces trois amours, autant qu’on peut, et c’est la seule façon d’aimer la vie.
André Comte-Sponville
Merlin- Messages : 1114
Date d'inscription : 08/02/2012
Age : 53
Localisation : Présent à Tours ou Là et Maintenant
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Breaz, ton souvenir sera toujours vivant ici. Et si après ta prochaine mort, tu renais comme un zèbre qui a mué, tu seras toujours la bienvenue.
La mort de ne veut pas toujours dire adieu, espérons que ce n'est qu'un au revoir. Bonne chance dans ta prochaine vie et envole-toi bien, zèbre-pégase.
Et merci d'exister dans mon coeur.
La mort de ne veut pas toujours dire adieu, espérons que ce n'est qu'un au revoir. Bonne chance dans ta prochaine vie et envole-toi bien, zèbre-pégase.
Et merci d'exister dans mon coeur.
Catre- Messages : 1984
Date d'inscription : 14/09/2011
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Breaz... C'est moi qui te dit merci. Tu "illumines", tout comme Stevie Nicks sur cette vidéo.
Go Your Own Way
(Written by lindsey buckingham)
Loving you
Isn't the right thing to do
How can i ever change things
That i feel
If i could
Maybe i'd give you my world
How can i
When you won't take it from me
You can go your own way
Go your own way
You an call it
Another lonely day
You can go your own way
Go your own way
Tell me why
Everything turned around
Packing up
Shacking up is all you wanna do
If i could
Baby i'd give you my world
Open up
Everything's waiting for you
You can go your own way
Go your own way
You an call it
Another lonely day
You can go your own way
Go your own way
(Bonne route )
Go Your Own Way
(Written by lindsey buckingham)
Loving you
Isn't the right thing to do
How can i ever change things
That i feel
If i could
Maybe i'd give you my world
How can i
When you won't take it from me
You can go your own way
Go your own way
You an call it
Another lonely day
You can go your own way
Go your own way
Tell me why
Everything turned around
Packing up
Shacking up is all you wanna do
If i could
Baby i'd give you my world
Open up
Everything's waiting for you
You can go your own way
Go your own way
You an call it
Another lonely day
You can go your own way
Go your own way
(Bonne route )
Nicoco- Messages : 4321
Date d'inscription : 16/09/2009
Age : 60
Localisation : Paris
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Un hommage à l'amour?
Repose en paix
Repose en paix
214782- Messages : 197
Date d'inscription : 17/01/2012
Age : 43
Localisation : 63&38&42&69&ailleurs
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Heu... je ris...
mais je ne ris pas.
mais je ne ris pas.
Catre- Messages : 1984
Date d'inscription : 14/09/2011
Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Ce poème parce que je t’aime
Un temps, ancien déjà, j’ai cru au prince charmant
m’imaginant reine, un jour de couronnement.
Ayant parcouru un long chemin depuis,
je sais ce que je veux aujourd’hui :
Pour ce que tu as envie de dire,
de manifester, d’écrire
de publier ou même de crier
tiens, je te prête mon encrier.
Je ne suis pas censure !
Ni bâillon à ta mesure.
De nos choix soyons responsables,
le silence, seul, est imprononçable.
Des idéaux partagés, il me faut,
l’espérance en drapeau,
des frissons sur ma peau,
et aussi quelques défauts.
Tu as chanté : « L’âme sœur existe-t-elle vraiment »
il y a pas si loin, j’aurais dit non,
l’amour est fait de concessions.
Elle respire cette âme sœur.
Peut-être y en a-t-il plusieurs.
Encore faut-il être prêt à l’accueillir pleinement.
Et parce que nos âmes sont belles et généreuses,
alors, moi, oui j’y crois, je me fais éclaireuse.
Nos valeurs et nos corps s’accordent si bien
que je peux imaginer un projet de vie commun
Je prends l’engagement de l’honnêteté,
de la confiance et de la liberté
du respect de moi,
du respect de toi.
Labuc – 21/07/2011
Un temps, ancien déjà, j’ai cru au prince charmant
m’imaginant reine, un jour de couronnement.
Ayant parcouru un long chemin depuis,
je sais ce que je veux aujourd’hui :
Pour ce que tu as envie de dire,
de manifester, d’écrire
de publier ou même de crier
tiens, je te prête mon encrier.
Je ne suis pas censure !
Ni bâillon à ta mesure.
De nos choix soyons responsables,
le silence, seul, est imprononçable.
Des idéaux partagés, il me faut,
l’espérance en drapeau,
des frissons sur ma peau,
et aussi quelques défauts.
Tu as chanté : « L’âme sœur existe-t-elle vraiment »
il y a pas si loin, j’aurais dit non,
l’amour est fait de concessions.
Elle respire cette âme sœur.
Peut-être y en a-t-il plusieurs.
Encore faut-il être prêt à l’accueillir pleinement.
Et parce que nos âmes sont belles et généreuses,
alors, moi, oui j’y crois, je me fais éclaireuse.
Nos valeurs et nos corps s’accordent si bien
que je peux imaginer un projet de vie commun
Je prends l’engagement de l’honnêteté,
de la confiance et de la liberté
du respect de moi,
du respect de toi.
Labuc – 21/07/2011
labuc- Messages : 33
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Pakita- Messages : 26
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Re: Hommages à l'amour (tous les supports sont requis)
Vous devriez passer le pas. J'en organise depuis un peu plus d'un an (la 13eme en juillet) autour de la poésie. Les échanges y sont enrichissants et ça me fais aussi une petite émulation, un "p'tit coup de pied au cul" pour travailler l'écriture. :-DBreaz a écrit:Pieyre a écrit:
Tiens, cela me fait penser à ce projet de faire salon en quelque sorte moi aussi : d'avoir mon jour, une fois par mois, ou même davantage. Il s'agirait de présenter ce qu'on a écrit : poèmes et nouvelles principalement, mais aussi de réfléchir sur la langue, sur les théories littéraires ou esthétiques, et puis forcément sur la philosophie. Mais je m'éloigne du sujet. Ce n'était qu'une parenthèse.
Mais parenthèse intéressante. J'ai ce même souhait depuis bien longtemps, mais manque de temps pour pouvoir le réaliser...
Dernière édition par labuc le Mar 26 Juin 2012 - 13:59, édité 1 fois (Raison : correction)
labuc- Messages : 33
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