Cogito ergo sum ?
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Cogito ergo sum ?
Bonjour à toutes et à tous,
Je suis tombée sur ce forum mi par hasard, mi par besoin.
Cet été une amie m'a longuement parlé des zèbres en affirmant que j'en étais un. Au début, trop fière et sceptique que j'étais, j'ai misé sur une énième notion en vogue, encore un truc marketing pour nous faire avaler des pilules de perlimpinpin. J'ai fait quelques recherches malhonnêtes sur le sujet, plus tentée de confirmer mon idée d'une notion marketing vouée à enrichir un pseudo psychanalyste que de réellement me renseigner.
Deux trois préjugés plus tard, ma sanction était sans appel : si les zèbres existent, je n'en suis pas un et mon amie se trompe. Aller, rien à voir, on tire la chasse, je peux retourner à mes grandes idées, comportements névrotiques et prétendre que je suis tout à fait dans la norme, simplement un peu victime d'un système qui déraille.
Sauf que non. J'ai 23 ans, et ma première dépression date de mes 12 ans. Ma première cuite date de mes 14 ans, ma première fois également, et tout s'est depuis si vite enchaîné. Les voyages, les études prestigieuses, les expériences professionnelles sur lesquelles je ne cesse de théoriser, les relations amoureuses chaotiques, les petites addictions qu'on trie comme des bonbons, les petits jeux innocents aujourd'hui métamorphosés en gangrène. Et ce vide, ce vide abyssal que j'observe comme une pierre tombale.
Mon CV est, parait-il, assez impressionnant. Je parle plusieurs langues couramment, j'ai moi-même une double nationalité, j'ai vécu dans de très nombreux pays pour une vie si courte, et j'ai parfois déjà l'impression d'être épuisée, au bout d'une logique, en fin de spirale.
Hier soir, invitée à une énième soirée où je ne voyais que l'alcool comme raison et horizon, je suis tombée sur ce forum. Vos mots me murmurent que je ne suis pas seule, je vous lis et je sais l'urgence de faire ce pas.
Tout comme vous, j'ai la cervelle qui bouillonne constamment, les mots fusent et sont des balles, les idées ricochent constamment c'est arborescent, il paraît qu'il est parfois difficile de me suivre, particulièrement quand je me prends au jeu et cesse de faire semblant.
J'espère donc avoir le plaisir d'échanger avec vous, et de vous lire.
A bientôt,
Je suis tombée sur ce forum mi par hasard, mi par besoin.
Cet été une amie m'a longuement parlé des zèbres en affirmant que j'en étais un. Au début, trop fière et sceptique que j'étais, j'ai misé sur une énième notion en vogue, encore un truc marketing pour nous faire avaler des pilules de perlimpinpin. J'ai fait quelques recherches malhonnêtes sur le sujet, plus tentée de confirmer mon idée d'une notion marketing vouée à enrichir un pseudo psychanalyste que de réellement me renseigner.
Deux trois préjugés plus tard, ma sanction était sans appel : si les zèbres existent, je n'en suis pas un et mon amie se trompe. Aller, rien à voir, on tire la chasse, je peux retourner à mes grandes idées, comportements névrotiques et prétendre que je suis tout à fait dans la norme, simplement un peu victime d'un système qui déraille.
Sauf que non. J'ai 23 ans, et ma première dépression date de mes 12 ans. Ma première cuite date de mes 14 ans, ma première fois également, et tout s'est depuis si vite enchaîné. Les voyages, les études prestigieuses, les expériences professionnelles sur lesquelles je ne cesse de théoriser, les relations amoureuses chaotiques, les petites addictions qu'on trie comme des bonbons, les petits jeux innocents aujourd'hui métamorphosés en gangrène. Et ce vide, ce vide abyssal que j'observe comme une pierre tombale.
Mon CV est, parait-il, assez impressionnant. Je parle plusieurs langues couramment, j'ai moi-même une double nationalité, j'ai vécu dans de très nombreux pays pour une vie si courte, et j'ai parfois déjà l'impression d'être épuisée, au bout d'une logique, en fin de spirale.
Hier soir, invitée à une énième soirée où je ne voyais que l'alcool comme raison et horizon, je suis tombée sur ce forum. Vos mots me murmurent que je ne suis pas seule, je vous lis et je sais l'urgence de faire ce pas.
Tout comme vous, j'ai la cervelle qui bouillonne constamment, les mots fusent et sont des balles, les idées ricochent constamment c'est arborescent, il paraît qu'il est parfois difficile de me suivre, particulièrement quand je me prends au jeu et cesse de faire semblant.
J'espère donc avoir le plaisir d'échanger avec vous, et de vous lire.
A bientôt,
Emna- Messages : 5
Date d'inscription : 10/12/2017
Re: Cogito ergo sum ?
C’est un phénomène troublant : l’espoir renaît systématiquement lorsque la partie semblait inexorablement compromise, le jeu irrémédiablement figé, les pions désespérément immobilisés dans l’impasse de leurs déterminismes, gâchés par des stratégies malencontreuses ou de trop hasardeuses trajectoires.
Ainsi, ce forum moribond, sinistrement sclérosé par le radotage et le bavardage éhontés de ces vieux habitués omniprésents, envahissants ( https://www.zebrascrossing.net/t33196-baisse-de-frequentation ), avait-il fini par vous ôter tout goût pour la lecture de ses pages redondantes et tout entrain pour y participer, avec le dessein fou d’élever un tant soit peu le niveau des débats. Et puis la grâce d’une inscription providentielle, d’un simple post trahissant l’évidence de l’intelligence conjuguée à la sensibilité, véhiculant exigence et acuité, désarroi et lucidité, élégance et humilité – cet art du sarcasme bien dosé que tu manies agréablement là –, voilà donc qu’une telle nouveauté vient incarner la promesse de cette salutaire transfusion dont la pauvre bête malade avait manifestement tant besoin.
Pardon de te réduire de la sorte à un vulgaire afflux d’hémoglobine, Emna ; mais c’est réellement ce que tu figures à mes yeux – et probablement à ceux d’autres, également à l’affût d’une certaine qualité : un zèbre pur sang.
Ces quelques phrases ampoulées pour te dire que j’ai vibré en lisant cette belle présentation distinguée et distinctive, et que je te souhaite de trouver ici de quoi alimenter tes questionnements déjà amorcés – à défaut d’y répondre tout à fait (n’en demandons pas trop à un simple outil comme ce forum) – ou nourrir de précieuses chimères – il nous faut envisager que la douance en est possiblement une, du genre qui vous aide à aller mieux, voire à avancer, à l’instar d’une quelconque obédience religieuse ou philosophique pour ceux qui ressentent la nécessité de s’y vouer au moment opportun.
De même que l’espoir me semble toujours renaître lorsqu’on y avait renoncé sous le coup de l’épuisement des ressources apparentes, je te souhaite que cet épuisement que tu accuses là soit prochainement revitalisé à l’appui de ce que tu pourras trouver ici ou là, à notre contact direct ou par capillarité. Puisse cette inquiétante fin de spirale être l’amorce d’un renouveau, sur le principe du ressort – encore une spirale, oui ! L’éternel recommencement...
Bienvenue chez toi – car ton fil de présentation sera effectivement ton espace personnel au sein de cette agora.
Ainsi, ce forum moribond, sinistrement sclérosé par le radotage et le bavardage éhontés de ces vieux habitués omniprésents, envahissants ( https://www.zebrascrossing.net/t33196-baisse-de-frequentation ), avait-il fini par vous ôter tout goût pour la lecture de ses pages redondantes et tout entrain pour y participer, avec le dessein fou d’élever un tant soit peu le niveau des débats. Et puis la grâce d’une inscription providentielle, d’un simple post trahissant l’évidence de l’intelligence conjuguée à la sensibilité, véhiculant exigence et acuité, désarroi et lucidité, élégance et humilité – cet art du sarcasme bien dosé que tu manies agréablement là –, voilà donc qu’une telle nouveauté vient incarner la promesse de cette salutaire transfusion dont la pauvre bête malade avait manifestement tant besoin.
Pardon de te réduire de la sorte à un vulgaire afflux d’hémoglobine, Emna ; mais c’est réellement ce que tu figures à mes yeux – et probablement à ceux d’autres, également à l’affût d’une certaine qualité : un zèbre pur sang.
Ces quelques phrases ampoulées pour te dire que j’ai vibré en lisant cette belle présentation distinguée et distinctive, et que je te souhaite de trouver ici de quoi alimenter tes questionnements déjà amorcés – à défaut d’y répondre tout à fait (n’en demandons pas trop à un simple outil comme ce forum) – ou nourrir de précieuses chimères – il nous faut envisager que la douance en est possiblement une, du genre qui vous aide à aller mieux, voire à avancer, à l’instar d’une quelconque obédience religieuse ou philosophique pour ceux qui ressentent la nécessité de s’y vouer au moment opportun.
De même que l’espoir me semble toujours renaître lorsqu’on y avait renoncé sous le coup de l’épuisement des ressources apparentes, je te souhaite que cet épuisement que tu accuses là soit prochainement revitalisé à l’appui de ce que tu pourras trouver ici ou là, à notre contact direct ou par capillarité. Puisse cette inquiétante fin de spirale être l’amorce d’un renouveau, sur le principe du ressort – encore une spirale, oui ! L’éternel recommencement...
Bienvenue chez toi – car ton fil de présentation sera effectivement ton espace personnel au sein de cette agora.
- PS à toutes fins utiles:
- En espérant ne pas t’avoir indisposée ni effrayée avec le parti-pris atypique de ce message de bienvenue – car je sais trop bien l’inconfort et l’iniquité d’être ainsi accueillie et investie du fol espoir de relever le niveau ambiant. (Je garde un souvenir cuisant d’avoir été dans cette situation ingrate en primaire : arrivée en cours d’année scolaire, une coïncidence malheureuse me fit alors succéder au meilleur élève de la classe, ce que l’instituteur ne se priva pas de bien signaler d’emblée en me présentant à mes petits camarades… Ma science précoce de l'auto-sabotage aidant, j'ai naturellement déçu les folles ambitions que ce fâcheux avait abusivement placées sur mes frêles épaules.)
MoojiKadja- Messages : 351
Date d'inscription : 21/05/2017
Localisation : Avant « Je Suis »
Re: Cogito ergo sum ?
Bonsoir Moojika,
Je n'avais pas encore eu l'occasion de te lire, mais ce beau message que tu envoies sur mon espace tout personnel est comme un sourire adressé à l'âme.
Puisque l'internet comporte également ses propres cimetières, toutes ces pages qu'on n'ouvrira plus, gardons en tête cette relativité, et jouissons de cet afflux de données matricielles (un peu comme l'hémoglobine, si humaine, dont tu parles). J'ai d'ailleurs souvent imaginé que la forme la plus pure de sens, concentré absolu de sens à la vie, sens et directions réunis, se trouvait dans la jouissance. Une fête de l'insignifiance comme dirait Kundera.
Nouvelle sur ce forum, comme un nouveau mort-né, je n'ai en effet pas encore eu l'occasion de m'en lasser, l'heure n'est pas encore au bilan.
Je crains de ne plus réellement connaître les codes des forums, y ayant été très habituée bien plus jeune, j'ai progressivement délaissé les plateformes virtuelles pour croquer la vie à pleine dents, quitte à me les briser.
Et puis voilà que la vie, vie dans laquelle je me suis littéralement jetée, arrachée du placenta protecteur de l'isolement, voilà que cette vie se transforme en ce que Proust nomme "vraie vie".
Mais je m'égare. Ainsi, j'espère avoir l'occasion de rallumer le feu de certaines conversations, mais demande tout de même une certaine indulgence : voilà, je ne sais pas très bien comment marche un forum, mais j'apprends vite, c'est notre point commun.
J'en profite par ailleurs pour évoquer un nouvel élément que j'ai omis de mentionner dans ma présentation : j'apprécie la musique, toute musique, principalement celles qui sondent nos âmes et nous parlent sans mots, compagnes de nuits épuisantes. Partager à ces sujets me ravira.
Je vous laisse donc la musique qui correspond bien à mon humeur de la journée : Bachar Mar-Khalifé - Yalla Tnam Nada (feat. Golshifteh Farahani)
A bientôt,
Je n'avais pas encore eu l'occasion de te lire, mais ce beau message que tu envoies sur mon espace tout personnel est comme un sourire adressé à l'âme.
Puisque l'internet comporte également ses propres cimetières, toutes ces pages qu'on n'ouvrira plus, gardons en tête cette relativité, et jouissons de cet afflux de données matricielles (un peu comme l'hémoglobine, si humaine, dont tu parles). J'ai d'ailleurs souvent imaginé que la forme la plus pure de sens, concentré absolu de sens à la vie, sens et directions réunis, se trouvait dans la jouissance. Une fête de l'insignifiance comme dirait Kundera.
Nouvelle sur ce forum, comme un nouveau mort-né, je n'ai en effet pas encore eu l'occasion de m'en lasser, l'heure n'est pas encore au bilan.
Je crains de ne plus réellement connaître les codes des forums, y ayant été très habituée bien plus jeune, j'ai progressivement délaissé les plateformes virtuelles pour croquer la vie à pleine dents, quitte à me les briser.
Et puis voilà que la vie, vie dans laquelle je me suis littéralement jetée, arrachée du placenta protecteur de l'isolement, voilà que cette vie se transforme en ce que Proust nomme "vraie vie".
Mais je m'égare. Ainsi, j'espère avoir l'occasion de rallumer le feu de certaines conversations, mais demande tout de même une certaine indulgence : voilà, je ne sais pas très bien comment marche un forum, mais j'apprends vite, c'est notre point commun.
J'en profite par ailleurs pour évoquer un nouvel élément que j'ai omis de mentionner dans ma présentation : j'apprécie la musique, toute musique, principalement celles qui sondent nos âmes et nous parlent sans mots, compagnes de nuits épuisantes. Partager à ces sujets me ravira.
Je vous laisse donc la musique qui correspond bien à mon humeur de la journée : Bachar Mar-Khalifé - Yalla Tnam Nada (feat. Golshifteh Farahani)
A bientôt,
Emna- Messages : 5
Date d'inscription : 10/12/2017
Re: Cogito ergo sum ?
Bienvenue, Enma (et merci pour la musique ! )
Un forum, je ne sais pas, mais ce forum marche comme il peut, grand organisme contrasté qu'il est. J'espère que tu trouveras de quoi lire, de quoi écrire, de quoi échanger, dans les recoins de ses sections.
A bientôt.
Un forum, je ne sais pas, mais ce forum marche comme il peut, grand organisme contrasté qu'il est. J'espère que tu trouveras de quoi lire, de quoi écrire, de quoi échanger, dans les recoins de ses sections.
A bientôt.
Re: Cogito ergo sum ?
Re-bonsoir Emna,
Quitte à donner l’impression de squatter ton fil, j’y reviens sans délai pour te remercier des beaux échos, si significatifs, à ce message que j’avais osé dans une forme risquée. Tant mieux si l’analogie sanguine fut à ton goût ; j’ai aimé que tu files la métaphore en évoquant le caractère placentaire de l'isolement, à la fois sécurisant et dangereux, d’abord protecteur puis ensuite poisseux, gangue gluante à laquelle il nous faut savoir, à tout le moins périodiquement, nous arracher, oui.
Pour rester dans le champs lexical organique, je te soumets cette page de lecture. Il s’agit d’un poème de la Toulousaine Agnès Birebent, extrait de son recueil intitulé Anticorps :
J’espère qu’il saura te parler autant qu’il peut le faire avec moi, autour des ces thèmes si récurrents ici – quoi de plus térébrant qu’un zèbre, qui aime particulièrement creuser sa cervelle et les sujets qu’il aborde et découvre ; et qui d’autre mieux que cet drôle d’animal se régale des synchronicités, ces coïncidences qui n’existent souvent que dans l’œil alchimiste et joueur qu’il les perçoit, trouvant/faisant ainsi perpétuellement des correspondances plus ou moins pertinentes, des associations « logiques » et des liens subjectivement évidents… Et ce masque qu’il nous faut absolument arracher, ce faux-self délétère qui biaise toutes nos interactions sociales… – et là, chez toi, dans le jardin de tes percepts et vérités plus intimes – « Sortir de soi », de l’isolement placentaire ; la pierre mortuaire qui fait écho à ce « vide abyssal » que tu ressens comme une pierre tombale, ou encore ces cimetières numériques qui caractérise encore Internet ; et cette considération finale, magistrale, sur le caractère évanescent de la jouissance qui « se consume en s’atteignant », pour former le cercle perpétuel parfait dans le cycle naturel du désir vital ; elle dit bien, cette image de fugacité du plaisir orgasmique, combien ce qui est intense ne peut être que bref, n’est-ce pas, sans quoi l’extase serait proprement insoutenable… Où l’on retrouve Kundera, qui a si bien dit « l’insoutenable légèreté de l’être », ou comment ce qui est dense et essentiel est pourtant, paradoxalement, futile et insignifiant. Et c’est précisément ce qui rend cette « fête » si précieuse, nécessaire, exquise et miraculeuse.
La musique est aussi, en quelque sorte, cette « fête de l'insignifiance » si indispensable à notre existence, qui serait tellement vaine et éprouvante en marge du Quatrième Art (« La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. » Nietzche). L’honorable Léonard de Vinci lui-même, nonobstant son génie notoire (capable de sentences aussi pénétrantes et indiscutables que ce « Qui pense peu, se trompe beaucoup » qu'Ardel arbore d'ailleurs en guise de signature ), est passé à côté d’elle, la méprisant au motif qu'elle serait plus éphémère et volatile que ces arts palpables qu’il prisait – la peinture, la sculpture, l’architecture… C’est oublier que « le silence, après Mozart, c’est encore du Mozart. »
A propos de silence, et pour faire écho à ce merveilleux partage musical (je venais justement de découvrir l’univers de Bachar Mar-Khalifé, idéalement métissé avec le répertoire de Barbara et la sensibilité de Jeanne Cherhal, lors de ce concert : https://live.philharmoniedeparis.fr/concert/1074291/jeanne-cherhal-et-bachar-mar-khalife-arba-autour-de-barbara.html ), je partage ici, dans la continuité de cette envoûtante interprétation spoken word de Golshifteh Farahani (j’ignorais que l’actrice chantait aussi !), ce morceau emblématique l’art délicat et fluide du compositeur japonais Jun Miyake, extrait de son sublime album Lost Memory Theatre – act-2 :
En découvrant ton partage musical – juste parfait –, la lecture automatique de YouTube m’a proposé ensuite ces deux autres morceaux de Bachar Mar-Khalifé, que je me permets de rapporter là, s’il y a des curieux qui souhaitent eux aussi prolonger la découverte :
https://www.youtube.com/watch?v=4gCIvGG9SnY
https://www.youtube.com/watch?v=VrA-sD4C-t0
J’avais sans doute encore maints échos à faire sur tes propos, mais j’ai déjà suffisamment monopolisé la parole ici – et c’est exactement ainsi que l’on décourage hélas les autres de venir participer à un topic. Aussi, je vais les garder pour moi, en me disant que tu auras lu ces filigranes que je ne dis pas et entendu ce champ harmonique vibratoire laissé là en suspens, dans le sillage d'un échange initial qui en augure bien d’autres, j’espère.
Au plaisir, donc – de belles convergences nous sont manifestement promises !
PS :
Quitte à donner l’impression de squatter ton fil, j’y reviens sans délai pour te remercier des beaux échos, si significatifs, à ce message que j’avais osé dans une forme risquée. Tant mieux si l’analogie sanguine fut à ton goût ; j’ai aimé que tu files la métaphore en évoquant le caractère placentaire de l'isolement, à la fois sécurisant et dangereux, d’abord protecteur puis ensuite poisseux, gangue gluante à laquelle il nous faut savoir, à tout le moins périodiquement, nous arracher, oui.
Pour rester dans le champs lexical organique, je te soumets cette page de lecture. Il s’agit d’un poème de la Toulousaine Agnès Birebent, extrait de son recueil intitulé Anticorps :
J’espère qu’il saura te parler autant qu’il peut le faire avec moi, autour des ces thèmes si récurrents ici – quoi de plus térébrant qu’un zèbre, qui aime particulièrement creuser sa cervelle et les sujets qu’il aborde et découvre ; et qui d’autre mieux que cet drôle d’animal se régale des synchronicités, ces coïncidences qui n’existent souvent que dans l’œil alchimiste et joueur qu’il les perçoit, trouvant/faisant ainsi perpétuellement des correspondances plus ou moins pertinentes, des associations « logiques » et des liens subjectivement évidents… Et ce masque qu’il nous faut absolument arracher, ce faux-self délétère qui biaise toutes nos interactions sociales… – et là, chez toi, dans le jardin de tes percepts et vérités plus intimes – « Sortir de soi », de l’isolement placentaire ; la pierre mortuaire qui fait écho à ce « vide abyssal » que tu ressens comme une pierre tombale, ou encore ces cimetières numériques qui caractérise encore Internet ; et cette considération finale, magistrale, sur le caractère évanescent de la jouissance qui « se consume en s’atteignant », pour former le cercle perpétuel parfait dans le cycle naturel du désir vital ; elle dit bien, cette image de fugacité du plaisir orgasmique, combien ce qui est intense ne peut être que bref, n’est-ce pas, sans quoi l’extase serait proprement insoutenable… Où l’on retrouve Kundera, qui a si bien dit « l’insoutenable légèreté de l’être », ou comment ce qui est dense et essentiel est pourtant, paradoxalement, futile et insignifiant. Et c’est précisément ce qui rend cette « fête » si précieuse, nécessaire, exquise et miraculeuse.
La musique est aussi, en quelque sorte, cette « fête de l'insignifiance » si indispensable à notre existence, qui serait tellement vaine et éprouvante en marge du Quatrième Art (« La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. » Nietzche). L’honorable Léonard de Vinci lui-même, nonobstant son génie notoire (capable de sentences aussi pénétrantes et indiscutables que ce « Qui pense peu, se trompe beaucoup » qu'Ardel arbore d'ailleurs en guise de signature ), est passé à côté d’elle, la méprisant au motif qu'elle serait plus éphémère et volatile que ces arts palpables qu’il prisait – la peinture, la sculpture, l’architecture… C’est oublier que « le silence, après Mozart, c’est encore du Mozart. »
A propos de silence, et pour faire écho à ce merveilleux partage musical (je venais justement de découvrir l’univers de Bachar Mar-Khalifé, idéalement métissé avec le répertoire de Barbara et la sensibilité de Jeanne Cherhal, lors de ce concert : https://live.philharmoniedeparis.fr/concert/1074291/jeanne-cherhal-et-bachar-mar-khalife-arba-autour-de-barbara.html ), je partage ici, dans la continuité de cette envoûtante interprétation spoken word de Golshifteh Farahani (j’ignorais que l’actrice chantait aussi !), ce morceau emblématique l’art délicat et fluide du compositeur japonais Jun Miyake, extrait de son sublime album Lost Memory Theatre – act-2 :
En découvrant ton partage musical – juste parfait –, la lecture automatique de YouTube m’a proposé ensuite ces deux autres morceaux de Bachar Mar-Khalifé, que je me permets de rapporter là, s’il y a des curieux qui souhaitent eux aussi prolonger la découverte :
https://www.youtube.com/watch?v=4gCIvGG9SnY
https://www.youtube.com/watch?v=VrA-sD4C-t0
J’avais sans doute encore maints échos à faire sur tes propos, mais j’ai déjà suffisamment monopolisé la parole ici – et c’est exactement ainsi que l’on décourage hélas les autres de venir participer à un topic. Aussi, je vais les garder pour moi, en me disant que tu auras lu ces filigranes que je ne dis pas et entendu ce champ harmonique vibratoire laissé là en suspens, dans le sillage d'un échange initial qui en augure bien d’autres, j’espère.
Au plaisir, donc – de belles convergences nous sont manifestement promises !
PS :
Mon précédent post-scriptum, dans son développement, disait bien que tu avais, d'emblée et par principe, toute l'indulgence requise, ce droit inaliénable des nouveaux venus. Et ma foi, tu te débrouilles plutôt bien en termes de codes forumiques ! Encore quelques posts, et tu sauras découvrir ou générer un paragraphe caché (en spoiler), éditer et/ou citer un message, pour mieux apprendre à composer avec le script et les balises dédiées – pour insérer adéquatement un lien YouTube, par exemple...Emna a écrit:j'espère avoir l'occasion de rallumer le feu de certaines conversations, mais demande tout de même une certaine indulgence : voilà, je ne sais pas très bien comment marche un forum, mais j'apprends vite, c'est notre point commun.
Dernière édition par MoojiKa le Lun 11 Déc 2017 - 2:33, édité 2 fois
MoojiKadja- Messages : 351
Date d'inscription : 21/05/2017
Localisation : Avant « Je Suis »
Re: Cogito ergo sum ?
Bienvenue à toi Emna ! Tu as reçu de beaux messages d'accueil. J'aime cette idée de se jeter dans la vie. Aujourd'hui un peu sorti de ce torrent, je me ballade sur la rive à la recherche de quelques réponses et de quelques solutions, avant de replonger avec foi... Tu me donnes envie d'en lire plus, à bientôt
noixdecajou- Messages : 107
Date d'inscription : 22/10/2017
Re: Cogito ergo sum ?
bonjour
j'suis impressionné par la manière dont certain savent s'exprimer. Moi qui suis le plus heureux du monde quand je focalise mon esprit sur quelque chose autre que mes ressentis qui sont inexplicables et inexprimables.
Je devrais dire bienvenue mais j'me sens pas trop chez moi ici..juste bonjour , et bonnes lectures et enrichissements.
j'suis impressionné par la manière dont certain savent s'exprimer. Moi qui suis le plus heureux du monde quand je focalise mon esprit sur quelque chose autre que mes ressentis qui sont inexplicables et inexprimables.
Je devrais dire bienvenue mais j'me sens pas trop chez moi ici..juste bonjour , et bonnes lectures et enrichissements.
Invité- Invité
Re: Cogito ergo sum ?
Emna a écrit:
Tout comme vous, j'ai la cervelle qui bouillonne constamment, les mots fusent et sont des balles, les idées ricochent constamment c'est arborescent, il paraît qu'il est parfois difficile de me suivre, particulièrement quand je me prends au jeu et cesse de faire semblant.
Bonjour,
cette description correspond, dans mon impression des populations concernés, à une stricte minorité très réduite des personnes qui se considèrent ou sont considérées Zèbres.
héhé ^.^
j'ai misé sur une énième notion en vogue, encore un truc marketing pour nous faire avaler des pilules de perlimpinpin. J'ai fait quelques recherches malhonnêtes sur le sujet, plus tentée de confirmer mon idée d'une notion marketing vouée à enrichir un pseudo psychanalyste que de réellement me renseigner.
Quelqu'un qui a la tête sur les épaules. C'est pas facile d'aller à contre-pied de sa première réaction émotionnelle. Ce n'est pas un comportement qu'on croise beaucoup sur ces forums. D'ailleurs je n'ai pas su, comme toi, dépasser ma première impression. Mais peut être qu'un jour je m'y mettrais sérieusement.
Care to say more ?
Et ce vide, ce vide abyssal que j'observe comme une pierre tombale.
Ah oué, bienvenue aussi. Welcome. Wilkommen. Mmm, pas facile de penser à tout. Dire bonjour, au revoir, bienvenue, se souvenir de la solitude qu'on peut ressentir parfois en arrivant quelque part, si on se heurte à un mur d'indifférence généralisée.
http://www.freelang.com/expressions/bienvenue.php
- Spoiler:
On peut poster des vidéos.
Re: Cogito ergo sum ?
Je vous remercie chaleureusement pour ces messages qui, tels des voix lointaines, ricochent sur mon âme de troglodyte.
En toute honnêteté, le livre est déjà commandé. C'est comme si tu étais parvenue à saisir le fil tendu entre les lignes et ce passage a eu raison de moi.
La poésie reste mon genre littéraire préféré : dépouillée, enfin libérée d'une trame et d'un fil rouge, celui de la vie ou de la narration, elle ne laisse derrière elle que l'essence pure, l'émotion épurée, parfois même le temps d'un instant comme en haïku. Cela me soulage de pouvoir parfois laisser de côté les essais politiques, les analyses systémiques ou les conflits internationaux pour me recentrer sur les mots qui, eux aussi, parlent d'autres mondes et explorent d'autres champs que ceux des batailles.
Par ailleurs, merci pour les découvertes musicales, je me régale.
Malgré mon jeune âge (on n'est qu'un jeune-vieux quand on a 17... zut, 23 ans), mes rayures sont plus proches de la couche cornée du caméléon que de la douceur du zèbre. Je continue toutefois de prendre très à cœur les problématiques sociales, environnementales, politiques et internationales dans leur globalité, ou de manière "systémique", terme que j'apprécie aussi pour sa sonorité. C'est une manière assez égoïste, quel paradoxe, d'avoir l'impression (et c'est déjà beaucoup) de ne pas totalement passer à côté du monde qui nous entoure. A ce sujet je m'étais souvenue des mémoires de Léonora Carrington qui, trop occupée par sa vie artistique et personnelle, n'avait pas vu arriver les déportations dont son plus proche entourage serait bientôt victime.
"Ils sont des Christ d'une autre forme et d'une autre croyance
Ce sont les Christ inférieurs des obscures espérances".
Merci pour ces bienvenues agitées en mouchoirs blancs, dans toutes les langues c'est encore plus troublant,
A bientôt,
Moojika a écrit:J’espère qu’il saura te parler autant qu’il peut le faire avec moi, autour des ces thèmes si récurrents ici – quoi de plus térébrant qu’un zèbre, qui aime particulièrement creuser sa cervelle et les sujets qu’il aborde et découvre ; et qui d’autre mieux que cet drôle d’animal se régale des synchronicités, ces coïncidences qui n’existent souvent que dans l’œil alchimiste et joueur qu’il les perçoit, trouvant/faisant ainsi perpétuellement des correspondances plus ou moins pertinentes, des associations « logiques » et des liens subjectivement évidents…
En toute honnêteté, le livre est déjà commandé. C'est comme si tu étais parvenue à saisir le fil tendu entre les lignes et ce passage a eu raison de moi.
La poésie reste mon genre littéraire préféré : dépouillée, enfin libérée d'une trame et d'un fil rouge, celui de la vie ou de la narration, elle ne laisse derrière elle que l'essence pure, l'émotion épurée, parfois même le temps d'un instant comme en haïku. Cela me soulage de pouvoir parfois laisser de côté les essais politiques, les analyses systémiques ou les conflits internationaux pour me recentrer sur les mots qui, eux aussi, parlent d'autres mondes et explorent d'autres champs que ceux des batailles.
Par ailleurs, merci pour les découvertes musicales, je me régale.
Malgré mon jeune âge (on n'est qu'un jeune-vieux quand on a 17... zut, 23 ans), mes rayures sont plus proches de la couche cornée du caméléon que de la douceur du zèbre. Je continue toutefois de prendre très à cœur les problématiques sociales, environnementales, politiques et internationales dans leur globalité, ou de manière "systémique", terme que j'apprécie aussi pour sa sonorité. C'est une manière assez égoïste, quel paradoxe, d'avoir l'impression (et c'est déjà beaucoup) de ne pas totalement passer à côté du monde qui nous entoure. A ce sujet je m'étais souvenue des mémoires de Léonora Carrington qui, trop occupée par sa vie artistique et personnelle, n'avait pas vu arriver les déportations dont son plus proche entourage serait bientôt victime.
Je te comprends bien, l'échappée belle, mais cette fois-ci de soi. L'enfer c'est pas tellement les autres.tofmar a écrit:Moi qui suis le plus heureux du monde quand je focalise mon esprit sur quelque chose autre que mes ressentis qui sont inexplicables et inexprimables.
Ne vendons pas la peau du zèbre avant de l'avoir tué. Je ne suis pas encore convaincue, l'est-t-on jamais vraiment ? Question subsidiaire, peu importante, comme disait Apollinaire :Stauk a écrit: D'ailleurs je n'ai pas su, comme toi, dépasser ma première impression. Mais peut être qu'un jour je m'y mettrais sérieusement.
"Ils sont des Christ d'une autre forme et d'une autre croyance
Ce sont les Christ inférieurs des obscures espérances".
Merci pour ces bienvenues agitées en mouchoirs blancs, dans toutes les langues c'est encore plus troublant,
A bientôt,
Emna- Messages : 5
Date d'inscription : 10/12/2017
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