Apprendre à vivre

[1200 mots, 5 à 10 minutes de lecture]

Bonjour,

Je crée ce topic pour tenter de répondre à la question suivante : quoi faire de ma vie personnelle ? Il donne tellement de détails qu'on pourrait me reconnaitre, il fera donc office de présentation aussi.

Il va falloir que je donne des détails pour mieux poser le contexte et la nature exacte de ma question.

Je suis né à Nice (d’où mon pseudo) et j’y ai passé l’essentiel de ma vie, études incluses. En fin de classes préparatoires scientifiques, j’avais le choix entre différentes écoles, dont notamment une école d'ingénieurs civile à Nice, et d’autres écoles loin de chez moi, pour devenir fonctionnaire voire militaire. Ce qui me plaisait dans ces écoles c’était le salaire dès l’entrée en formation + la sécurité de l’emploi, et pour l'une d'entre elles un salaire très très sympathique. L’avenir m’a montré que j’avais à moitié raison. Pour l’instant, retenir que j’ai fait le choix d’une école civile, sur les conseils de mes proches, soit disant pour privilégier ma « vie personnelle ».

Si je pose cette question ici aujourd’hui c’est donc que cette vie personnelle ne me satisfait pas totalement. Attention, ça ne veut pas pour autant dire que je m’en plains !

Reprenons au début, je vais tenter d’être synthétique. Cette exigence me fera parfois caricaturer un peu la réalité, si quelque chose vous choque considérez que c'est une caricature.
Mon père est malheureusement décédé dans un accident de la circulation alors que j’étais très jeune. J’ai donc vécu couvé pour ne pas dire étouffé par ma mère. Celle-ci a toujours tout fait pour moi y compris des choses qui ne me rendaient pas forcément service (exemple : partir en vacances avec elle et pas mes amis, me faire rester à la maison plutôt que d’aller dans la résidence de mon école d’ingénieurs, faire toutes les tâches ménagères à ma place, me maintenant dans l’immaturité d’un adolescent fainéant… Elle va même jusqu’à, encore aujourd’hui quand je la vois, vouloir qu’on reste toujours ensemble, que ce soit pour voir ses amis, faire des courses, sortir un dimanche en forêt, ou quoi que ce soit d’autre…)

Depuis environ un an, je suis diplômé et même si j’ai un peu galéré pour trouver mon premier job, je suis content d’avoir trouvé quelque chose de correct, dans l’automobile à Toulouse. Il s’agit d’une « vraie entreprise » et non d’un « cabinet de conseil », ce qui est valorisant vu que la plupart des jeunes ingénieurs n’y échappent aujourd’hui plus. Cela dit, les principales différences avec mes petits camarades se situent uniquement au niveau de la considération et des perspectives d’évolution : à court terme j’ai des responsabilités et un salaire tout à fait similaires.

Entrons dans le vif du sujet :
Il y a un an et demi, ma mère est tombée malade et a nécessité d’importants frais médicaux. Son pronostic vital n’a jamais été engagé mais ce n’était pas rien non plus. Elle a maintenant besoin de vivre dans une maison de repos, et j’ai toujours été d’accord pour participer aux frais à hauteur de 900€ (ce qui est loin d’être négligeable vu mon salaire de 2100€, mais personne ne me reprochera de faire ce choix). Cette situation va durer encore plusieurs mois, probablement 6 à 9.
Pour être concret, je me retrouve donc à vivre avec des revenus certes corrects mais pas mirobolants, dans une ville où je ne connaissais personne, et force est de constater qu’au bout d’un an je commence à trouver la vie un peu monotone..

Je me suis fait un réseau social, certes restreint mais notez que le fait que ma mère m’ait toujours couvé m’a rendu très introverti (ou l’inverse, j’étais très introverti donc ma mère a ressenti le besoin de me couver). Ca a eu tendance à évoluer avec l’école d’ingénieurs et mon premier boulot (je travaille dans un métier de support, donc beaucoup de contact avec de nouvelles personnes), mais sans pour autant que je change du tout au tout, évidemment.
Mes principales activités sont donc des sorties chez des amis, environ une fois par semaine, et de m’adonner à ma passion, le karting, là aussi une fois par semaine.
Maintenant, se pose le problème que j’ai : si j’étais militaire ou fonctionnaire, je pourrais probablement avoir une vie sociale similaire, autant d’activités, (et faire un autre métier, peut-être mieux payé ou plus intéressant) : je ne profite donc absolument pas de mon statut civil !
Chaque fois que je parle de ce genre de métiers que j’aurais pu faire, ou de mon idée de me mettre à travailler en  horaires décalés pour gagner plus, on me déconseille de le faire parce que « ta vie personnelle en prendra un coup ». Cependant je ne vois pas du tout ce qu’apporte dans ma vie un dimanche passé à faire des tâches ménagères chez moi (comme hier par exemple).

Je pense qu’avec tout ce contexte posé, ma question parait plus claire :
Comment apprendre à profiter de la vie ?
Jusqu’à présent j’ai tenté plusieurs choses, comme pratiquer ma passion le plus souvent possible (mon budget me permet une fois par semaine), voir des gens, m’essayer aux tâches ménagères (j’aime notamment la cuisine et la couture), m’intéresser à mon style vestimentaire, etc.. ce qui a déjà fait évoluer ma situation d’adolescent attardé pour le mieux.

A ce stade, un apparté pour clarifier : je suis conscient que je ne suis pas vraiment à plaindre. Je suis plutôt satisfait de ma vie et je me demande comment en être très satisfait.
En réalité, je pense qu’il s’agit d’une question de forme mentale. Je suis bien dans ma tête mais ce que j’aimerais c’est la force mentale d’un Emmanuel Macron : un jeune type qui croit que tout est possible et y arrive. Je ne veux pas devenir président de la république, mais avoir cette force mentale qui me rendrait heureux en permanence et me donnerait un esprit conquérant. Je l’ai parfois, parfois non, mais sans que je puisse identifier quels sont les leviers qui permettent de jouer dessus.
Vous voyez de quel état je veux parler ? Sur une échelle de -10 à 10 ce serait le 10/10.
Je ne pense pas que ça soit uniquement une question d’argent. Par exemple, cet été ma mère s’est débrouillée pour  me dire que pendant deux mois c’était ok, je pouvais ne rien lui verser. La meilleure chose que j’ai trouvé à faire c’est refaire ma garde-robe avec des vêtements luxueux dénichés au meilleur prix sur des sites français ou étrangers plus ou moins obscurs (chemise de 30 à 50€, pantalon de 40 à 60€, qualité identique à ce que vous trouverez aux galeries lafayette pour deux à trois fois plus chères chez des marques à la mode).

La première idée qui vient en tête serait de me trouver une copine. Mais je n’aurai pas la moindre idée de quoi faire avec elle !
On peut maintenant résumer tout mon propos en une seule phrase : imaginez que demain une fille me saute dessus et veuille se mettre en couple avec moi, qu’est-ce que je pourrais lui proposer pour profiter de notre "vie personnelle" à 2 ?

Vie personnelle si chèrement payée par le biais d'une diminution de salaire du à mes horaires normaux et "l'absence de contraintes" de mon job (Etant donné que je suis sorti à 20h30 du boulot ce soir, parler d'absence de contrainte me fait doucement rigoler)

La question porte à la fois sur du très concret, les activités à faire, mais aussi pourquoi pas de l’abstrait, des idées générales sur cette thématiques : les réponses sont à votre bon vouloir.

Merci

PilouDu06 a écrit:[1200 mots, 5 à 10 minutes de lecture]

[…autobiographicobiodégrablabla…]

La première idée qui vient en tête serait de me trouver une copine. Mais je n’aurai pas la moindre idée de quoi faire avec elle ! (hormis au lit bien sûr, ça c’était évident)
On peut maintenant résumer tout mon propos en une seule phrase [...] :

« Je flippe comme un puceau sauvage et je me cherche des excuses pour rationaliser la pusillanimité de mon commode parti-pris de la fuite ! »

Merci à toi pour cet avertissement liminaire indiquant le format du texte et les ressources temporelles que sa lecture requiert ( ). Mais j’ai préféré prendre la tangente (lecture en diagonale), effarouchée de prime abord par ce titre aussi malencontreux qu’inepte. Car il ne s’agit évidemment pas d’ « apprendre à vivre » mais bien, plus sensément, d’ « apprendre à mourir » – ainsi que la fréquentation de la chose philosophique te l’enseignera mieux que je ne pourrais le faire sur de tels formats, si inadéquats, impropres à l'édification métaphysique.
Surtout, Pilou, apprends d’abord à respecter ton projet de vie (si tant est qu’il faille nécessairement en avoir/choisir un…!?) – et la gent féminine, au passage  ; cela t’évitera de le dénigrer ainsi publiquement, et t’épargnera des réactions aussi consternées que la mienne, que j’aurais sincèrement voulu pouvoir rendre davantage magnanime, empreinte de clémence et d'obligeance. Mais la sollicitude n’est pas un dû, et ton récit, pour ce que j’en ai lu, ne m’inspire hélas aucune indulgence. Pas grave : tu en as trouveras d’autres, ici, pour te plaindre et valider complaisamment ta stérile complainte.
Mais peut-être que c'est cela, au fond, la seule obligeance requise en l'occurrence, l'unique réaction valable face à l'aberration décomplexée et la crâne autosatisfaction – telle(s) que je la (les) conçois, à tout le moins.


PS : Mon meilleur ami est justement Niçois, lui aussi, ce qui m’avait spontanément suggéré un a-priori favorable à ton endroit, en abordant cette page de lecture. Comme quoi, hein, même avec la meilleure volonté préalable...

Je ne comprend pas ta réaction. Je ne vois pas où j'aurais dénigré la gent féminine.
S'il s'agit uniquement de ce que j'ai mis entre parenthèses, tu as peut-être mal interprété mon idée.

Tout ce qui se passe dans la chambre à coucher est librement consenti et ardemment désiré par l'une tout autant que l'autre des deux parties impliquées, ça ne s'est jamais passé autrement, et je ne l'ai jamais envisagé autrement.
Si ça peut clarifier, et te rassurer.

Cette parenthèse avait pour unique but d'éviter les quolibets, ceux que j'aurais immédiatement si j'avais prononcé la phrase qui précède dans l'environnement dans lequel je vis actuellement. J'en aurais eu d'autres. Il m'est difficile de me prémunir de toutes les réactions.


Je ne comprends pas pourquoi il s'agirait d'apprendre à mourir.
Si je voulais mourir, j'aurais diverses méthodes à ma disposition, dans les détails desquelles je ne rentrerai pas, car justement il ne s'agit pas d'apprendre à mourir mais bien à vivre.

PilouDu06 a écrit:Je ne comprend pas ta réaction. Je ne vois pas où j'aurais dénigré la gent féminine.
S'il s'agit uniquement de ce que j'ai mis entre parenthèses, tu as peut-être mal interprété mon idée.

C'est la magie des relations hommes femmes, qu'on est sans cesse surpris. Comme elle le précise, sa réaction un peu énergique, n'est vraisemblablement par représentative de l'ensemble de la faction. Et même on peut présumer qu'elle est minoritaire.

J'étais en train de corriger mon message :
Cette parenthèse avait pour unique but d'éviter les quolibets [etc..] :  J'ai adapté mon discours au mauvais auditoire. J'en suis désolé.
Et la parenthèse a été supprimée.

Pour le reste il est clair que je fuis mais peut-être pas pour la raison que tu évoques. Je suis très introverti donc rencontrer suffisamment de filles, apprendre à les connaitre, jusqu'à tomber sur la bonne, est quelque chose qui serait épuisant mentalement, pour moi.

Si je pose cette question, c'est pour ne pas avoir à me la poser en urgence le jour où j'aurais besoin d'une réponse rapide.
Je suis quelqu'un qui anticipe les choses parfois des années à l'avance. En l'occurence ce que j'appelle "apprendre à vivre" est un sujet très important que j'ai négligé trop longtemps et il devient en fait déjà urgent de m'y attaquer.

Salut pilou du 06. Laisse tomber le premier message. Faut pas chercher à comprendre.

Moi je trouve ton interrogation toute légitime. Que veux-tu transmettre et partager  ? À tes enfants, ta femme, les autres êtres humains autour de toi...

On est sur terre sans mode d'emploi avec comment réussir sa vie. À toi de définir tes passions, tes critères de vie et à les faire partager avec ta compagne...

Être soi-même et voir qu'une personne nous accepte pour ce qu'on est je pense que c'est simple à formuler, difficile à trouver mais que ça amène le bonheur tout simplement. Perso j'en demande pas plus. Trouver une fille qui partage ses émotions, ses joies, ses soucis, qu'on puisse s'entraider, s'émerveiller et s'épauler. Ensuite transmettre mes échecs, mes réussites à mes enfants pour qu'ils avancent en galèrant moi que moi ^^ Au niveau perso j'en demande pas plus.

Tu as du temps, tu anticipes, c'est bien. Je pense que c'est une étape importante pour te définir en temps que futur copain / mari / père. Plutôt que de prendre la première venue et de subir ta vie. Là  tu vas la choisir. Après au bout d'un moment il ne faut plus prévoir, se laisser bercer et la vivre c'est bien aussi

Slugy a écrit:Laisse tomber le premier message. Faut pas chercher à comprendre.

Venant de l’inénarrable auteur de ce fil accablant : https://www.zebrascrossing.net/t31881-ce-soir-je-suis-alle-voir-une-pute-partage-d-experience , je vais naturellement prendre ton mépris pour un compliment, avec un soupçon de soulagement non-feint – être validée par un type sexuellement frustré qui se précipite au bordel aussitôt qu’il prend un râteau !? Merci, mais sans façon. Plutôt être moquée et réduite, comme ici :

Stauk a écrit:

PilouDu06 a écrit:Je ne comprend pas ta réaction. Je ne vois pas où j'aurais dénigré la gent féminine.
S'il s'agit uniquement de ce que j'ai mis entre parenthèses, tu as peut-être mal interprété mon idée.

C'est la magie des relations hommes femmes, qu'on est sans cesse surpris. Comme elle le précise, sa réaction un peu énergique, n'est vraisemblablement par représentative de l'ensemble de la faction. Et même on peut présumer qu'elle est minoritaire.

Ah, l’apodictique Stauk a encore frappé ! Eh bien la « minorité énergique » (hystérique ? ) réclame des preuves de cette nouvelle assertion frappante… Frappante d’arbitraire, surtout. Ce n’est manifestement pas le souci de probité intellectuelle qui t’étouffe, hein – et je ne parle pas là que pour ce fil, où tant de voix féminines sont par ailleurs venues confirmer ta, hum, « vérité » invérifiable indiscutable.
Ne te fatigue pas : je plaisante ; ton avis ne m’intéresse absolument pas – et sur quoi que ce soit.

PilouDu06 a écrit:Je ne comprend pas ta réaction. Je ne vois pas où j'aurais dénigré la gent féminine.
S'il s'agit uniquement de ce que j'ai mis entre parenthèses, tu as peut-être mal interprété mon idée.

Tout ce qui se passe dans la chambre à coucher est librement consenti et ardemment désiré par l'une tout autant que l'autre des deux parties impliquées, ça ne s'est jamais passé autrement, et je ne l'ai jamais envisagé autrement.
Si ça peut clarifier, et te rassurer.

Cette parenthèse avait pour unique but d'éviter les quolibets, ceux que j'aurais immédiatement si j'avais prononcé la phrase qui précède dans l'environnement dans lequel je vis actuellement. J'en aurais eu d'autres. Il m'est difficile de me prémunir de toutes les réactions.

Eh bien non, à vrai dire, il n’est guère rassurant de voir que tu persistes et signes – nonobstant la suppression finale de la parenthèse incriminée, que je me félicite donc de l’avoir piégée dans mon quote pour la sauvegarder et la commenter plus précisément, dans l’espoir de te faire saisir l’essence du malaise :

PilouDu06 a écrit:La première idée qui vient en tête serait de me trouver une copine. Mais je n’aurai pas la moindre idée de quoi faire avec elle ! (hormis au lit bien sûr, ça c’était évident)

Alors certes, j’entends bien que tu évolues apparemment dans un milieu potentiellement hostile ; mais si tes proches sont susceptibles de te blâmer ou de conspuer de tels propos dans ta bouche, je ne peux que les en féliciter. Car, le pire, c’est que tu ne réalises pas combien il est insultant de comprendre que, sorti de l’alcôve, ta copine te semblerait alors strictement inutile, tel un accessoire qui a fait son office dans l’unique usage qu’on lui aurait attribué – en l’occurrence : l’assouvissement docile de ton plaisir sexuel.
Ce que je veux dire, enfin, c’est que si tu n’es pas fichu de comprendre par toi-même, en ton for intérieur, âme et conscience le rôle autre qu’objet sexuel que pourrait tenir une femme dans ta vie, tu n’es pas digne d’avoir de copine. En effet, la compagnie féminine (ou masculine, d’ailleurs) n’est pas un dû ; et ne la mérite pas celui qui ne la conçoit que dans un prisme aussi limité et scabreux. Car tu ne sembles apparemment pas capable d’envisager, pour elle, la qualité d’amie, de confidente, de soutien, de compagne, d’égale, d’âme- sœur ou d’alter-ego. Non, tout juste un orifice à remplir. C’est gai.

PilouDu06 a écrit:Je ne comprends pas pourquoi il s'agirait d'apprendre à mourir.
Si je voulais mourir, j'aurais diverses méthodes à ma disposition, dans les détails desquelles je ne rentrerai pas, car justement il ne s'agit pas d'apprendre à mourir mais bien à vivre.

Bon, là, je ne peux rien faire ni ajouter, si le credo présidant à la philosophie t’échappe à ce point, hum. Dis donc, tu es très « terre-à-terre » pour un « zèbre », à concevoir cette primordiale notion philosophique – « apprendre à mourir » – de façon si prosaïque, si « premier degré »… O_ô

PilouDu06 a écrit:Pour le reste il est clair que je fuis mais peut-être pas pour la raison que tu évoques. Je suis très introverti donc rencontrer suffisamment de filles, apprendre à les connaitre, jusqu'à tomber sur la bonne, est quelque chose qui serait épuisant mentalement, pour moi.

Si je pose cette question, c'est pour ne pas avoir à me la poser en urgence le jour où j'aurais besoin d'une réponse rapide.

Je vais me permettre de traduire, encore une fois, sans trop interpréter, je l’espère : « Je ronge mon frein d’être seul, mais je n’aurai jamais la patience que la plupart affiche en se complaisant dans l’enlisement du fastidieux marivaudage et autres épuisants terrains de séduction, qui sont à mes yeux autant de rédhibitoires courses de fond et de redoutables sables mouvants. Aussi, je recherche un moyen efficace pour séduire rapidement, me caser sans fioritures, et obtenir enfin une vie sentimentale et sexuelle légitimes – bah oui, comme tout le monde, quoi ! »
Hum.
Alors d’une part cette efficacité que tu appelles là de tes vœux n’existe pas à ma connaissance ; et au cas contraire, si quelqu’un en possède ici les clefs, qu’il se précipite pour en déposer la formule miracle et s’enrichir à coups de guides et autres lucratifs séminaires à destination des gogos frustrés ; et d’autre part, si jamais une telle solution existait, elle ne serait pas souhaitable, comme un remède pire que le mal. En effet, tant que tu n’auras pas saisi profondément la nécessité intérieure de faire une rencontre, avec la douce évidence de la finalité d’un tel « projet » (j’ai vraiment du mal avec ce mot, dans le cadre amoureux), tu ne seras pas une opportunité, pour quiconque ; et tu ne pourras que souffrir et faire souffrir dans cet entêtement obtus à mettre la charrue avant les bœufs – ou, en l’occurrence : à vouloir rencontrer une fille dans l’espoir que, cette relation acquise (!?), son bien-fondé et sa nécessité s’imposent enfin à ton esprit. Une telle révélation rétrospective est illusoire, bien évidemment. On ne parle pas ici de vulgaire spéculation scientifique où, selon la fameuse sérendipité, on trouvera bien du sens à notre quête a posteriori, via la découverte fortuite d’un principe. Un minimum d’interrogation intime – sur ses désirs profonds, ses limites intrinsèques, dans le cadre relationnel – devrait idéalement préluder à toute démarche analogue à la tienne – fort louable (légitime), au demeurant, mais bien trop maladroite et artificielle pour être opportune.

PilouDu06 a écrit:Je suis quelqu'un qui anticipe les choses parfois des années à l'avance. En l'occurence ce que j'appelle "apprendre à vivre" est un sujet très important que j'ai négligé trop longtemps et il devient en fait déjà urgent de m'y attaquer.

Je crois que c’est encore ce qui me chagrine le plus, dans ton témoignage : cette superstition de la prévision, cette obsession de la garantie préalable sous l’empire desquelles tu vis. Vraiment, est-ce que ce délirant souci du projet et de la projection t’aura été profitable jusqu’ici ? Au regard de mon humble expérience, je n’ai appris qu’une chose de l’existence : elle reste merveilleusement imprévisible, impossible à réduire à des opérations mathématiques, à domestiquer sous le joug statistique. Pire : cette grande coquine, malicieuse et joueuse, prend un malin plaisir à déjouer nos pronostics et à ruiner nos espoirs, pour nous rendre toujours plus prompts et aptes à l’adaptation. Vous savez, l’adaptabilité : cette première et principale preuve d’intelligence. Darwin l’aurait dit mieux que moi : « Adaptez-vous ou disparaissez. » C’est la logique même de l’évolution ! Et seules les espèces capables de l’intégrer fondamentalement, stratégiquement, peuvent survivre dans ce prodigieux paradigme que tu voudrais réduire là à un exercice conjectural. Pauvre fou !

Allez, j’ai suffisamment humé l’air fétide de ce topic rance comme ça, et je vais sanitairement vous laisser entre mecs, pour gloser à l’envi sur les avantages de faire des prévisions et de tirer des plans sur la comète Cupidon.
Triste et sale impression d’avoir tiré sur une ambulance en voulant contrebalancer l’hégémonie masculine prévisiblement solidaire. J'aurais tellement mieux fait de mettre à jour ma correspondance...

Alors certes, j’entends bien que tu évolues apparemment dans un milieu potentiellement hostile ; mais si tes proches sont susceptibles de te blâmer ou de conspuer de tels propos dans ta bouche, je ne peux que les en féliciter. Car, le pire, c’est que tu ne réalises pas combien il est insultant de comprendre que, sorti de l’alcôve, ta copine te semblerait alors strictement inutile, tel un accessoire qui a fait son office dans l’unique usage qu’on lui aurait attribué – en l’occurrence : l’assouvissement docile de ton plaisir sexuel.
Ce que je veux dire, enfin, c’est que si tu n’es pas fichu de comprendre par toi-même, en ton for intérieur, âme et conscience le rôle autre qu’objet sexuel que pourrait tenir une femme dans ta vie, tu n’es pas digne d’avoir de copine. En effet, la compagnie féminine (ou masculine, d’ailleurs) n’est pas un dû ; et ne la mérite pas celui qui ne la conçoit que dans un prisme aussi limité et scabreux. Car tu ne sembles apparemment pas capable d’envisager, pour elle, la qualité d’amie, de confidente, de soutien, de compagne, d’égale, d’âme- sœur ou d’alter-ego. Non, tout juste un orifice à remplir. C’est gai. Neutral

Tu pars avec un a priori négatif. Tu ne devrais pas :
Si je demande quoi faire à l'extérieur, c'est justement parce que je me rend bien compte qu'une relation de couple doit être autre chose que juste du sexe.

Si je pensais, comme tu sembles le croire, qu'une fille n'a sa place qu'au lit, pourquoi aurais-je posé la question ? Je n'aurais aucune question à poser !

Pour clarifier ce point secondaire, j'évolue dans un milieu machiste, donc si je disais "je ne saurais pas quoi faire avec une copine", je serai aussitôt assimilé à un homosexuel, ce qui dans leur bouche est péjoratif...
Tu maintiens le fait que tu les féliciterais s'ils se moquaient ainsi de moi ? Je pense que non et c'est bien la preuve que tout ça n'est qu'un malentendu.


Sur le reste, tes propos sont intéressants et bien notés.

Cc moojika, oui tu as une très belle plume et tu sais argumenter sauf que tu n'es pas ouverte à un débat tu prends des actes et des paroles pour des faits et tu construis un raisonnement logique implacable sans marge de manœuvre pour ton interlocuteur.

L'être humain peut changer, s'améliorer et apprendre de ces erreurs. Là pilou arrive avec une interrogation intéressante. Et toi tu le juges négativement. C'est comme ça dans la plupart de tes interventions. Elles sont belles, accusatrices et stériles.

Bye

Je suis perplexe en te lisant, je ne ressens pas d'émotion. J'ai un peu l'impression que tu ne sais pas quoi faire de toi. Sans émotion, comment faire des choix, comment savoir ce qu'on aime, ce qu'on veut partager (cf le livre L'erreur de Descartes de Damasio) ? Comment te sens-tu là dessus ?
Pour la copine et quoi faire avec, question con, mais : comment tu fais avec tes copains ? tu poses à côté d'eux et observe ce qui se passe ? Parce que je ne vois pas vraiment de différences au quotidien avec une *copine* si ce n'est le lit effectivement et la tendresse. Après sur le long terme il y a a priori des projets : quel projet de couple se ferait vibrer ? Aller vivre à l'étranger ? Construire un projet professionnel à 2 ? Avoir une famille ? Autre? Ca peut un peu orienter le quotidien.

Le seul projet qui me ferait véritablement vibrer ça serait quitter mon job d'ingénieur pour aller faire quelque chose de plus sportif : pilote de formule 1 au mieux, ou alors quelque chose de moins ambitieux.

La seule chose que je sais c'est que si demain je peux aller bosser comme pilote d'essais de pneus chez Michelin je me jetterai sur l'occasion (exemple de job intéressant pour moi, j'avais visité le site de michelin et j'avais pu faire un tour sur leur piste d'essai, j'avais adoré)

De ce fait, je ne suis même pas sûr de vouloir vivre à 2!

Pour répondre à tes questions, mes amis actuels sont surtout des collègues de boulot, dans mon ancienne équipe. Tous aussi jeunes que moi (contrairement à ma nouvelle équipe où je cotoie des "vieux"), dont un qui vit en coloc et organise des grosses soirées chez lui.
Je pratique donc la soirée 21h-3h : discussions pour socialiser avec les invités
Et les midis, avec les mêmes collègues. On se raconte nos vies et on se moque de nos chefs, principalement.
Rien d'extravagant.

On organise, rarement, des week ends entiers dans sa maison secondaire (celle de ses parents en fait)

Ingénieur piste ça pourrait être bien ? Il y a une spécialité +6 au man ou dans d'autres écoles pour apprendre à gérer une équipe de techniciens, améliorer tes connaissances en aérodynamique, les capteurs...

Bonjour,
Spontanément, je tendrais à rejoindre Myriade. Savoir comment gérer ses relations, c'est en grande partie éprouver des émotions pour les personnes. Les affects, ça peut se cultiver : empathie, affection ... (d'autant mieux au contact de gens qui manifestent leurs propres émotions, c'est des choses qui se transmettent). Je ne veux donner aucune leçon étant donné mes propres difficultés, mais les choix importants d'une vie sont au moins autant sinon beaucoup plus guidés par les émotions que par la "raison" (il doit même y avoir des références philo là-dessus).

Je viens de retrouver une lettre que mon ex petite amie chinoise m'avait envoyé.

On habitait dans une coloc lors d'un semestre à l'étranger. Je n'avais remarqué qu'elle m'aimait bien que 10 jours avant mon départ. On était donc restés 10 jours ensemble. J'avais mis fin à la relation à distance qui avait suivi parce que ça ne menait à rien..

Ce petit document m'a apporté bien plus d'émotions que la totalité des autres choses que j'ai du trier dans ma chambre.

On va s'envoyer une autre lettre chacun et on verra bien ce que ça donnera.
Si jamais elle décide de passer 3 semaines chez moi, c'est là que les questions que j'ai posées prendront tout leur sens !!

Mise à jour deux mois plus tard :
Il ne faut pas croire tout ce que vous lisez.
Quand je disais que j'allais bien et que je souhaitais aller encore mieux, c'etait juste du gros bullshit.
En réalité j'oscille entre un état neutre et la dépression depuis plusieurs mois.

Ma copine a décidé de me rendre visite. Elle a du mal à obtenir un visa, elle devrait déjà être là mais elle devrait arriver d'ici un mois.
J'espère qu'elle ne remarquera rien.

euh... c'est triste si tu instaures comme fonctionnement de relation "ne pas montrer que je vais mal". Une émotion c'est passager. Le hic, c'est que tu peux avoir l'impression qu'elles perdurent parce que tu les stockes au lieu de les vivre au fur et à mesure, du coup quand une est permise de sortie, tu sens déjà poindre la suivante qui est d'un acabit similaire, ce qui ne serait pas le cas si elles étaient évacuées au moment où elles arrivent ou peu de temps après.