Aux Zèbres tardifs, une question

Bonjour à tous,

Aujourd'hui, j'ai compris que je devais avancer non pas vers "ce que j'aurais pu être", mais pour ce que je suis. Et dans ce "ce que je suis", il y a ce que mon passé "sans savoir" a fait de moi.

Je sais bien, que les "et si" ne sont pas constructifs, mais ce "et si " est tout de même tapie quelque part dans mon esprit.

qu'en pensez vous ? quel chemin avez vous pris ? comment ne pas avoir peur que le passé "pollue" votre futur ?

.

Et si j'avais su plus tôt? Et si j'avais grandi avec ca, qu'en serait-il aujourd'hui? Et si, et si, et si... ?

Ces questions me reviennent souvent à l'esprit. Pourtant à côté du H comme en Lorraine, avec des si on coupe du bois ou on joue de la musique. Guère plus.  

Le passé ne parasite essentiellement que le présent dans les conséquences que l'on doit s'acquitter. Or, le "sans savoir" étant caduque ton présent s'en trouve irrémédiablement transformé et ton "toi" actuel a évolué semblablement ; il n'est donc plus unique résultante du passé. Et c'est ce présent qui déterminera ton futur.

Preuve: ta démarche est différente désormais puisque tu oeuvres pour ce que tu es et non plus pour ce que tu aurais pu être. Le passé est derrière, oublie ta peur et écoute toi!

De bien belles questions que je me pose tous les jours!
Pour moi c'est plutôt qu'elles conneries j'aurai pu éviter de dire ou de faire.
Maintenant que je sais pourquoi je ne lâche jamais le morceau lorsque un sujet me tiens à coeur et que j'emmène systématiquement mes interlocuteurs au bord : de la crise de nerf, la dépression nerveuse, voire le suicide des derniers neurones qu'ils leur restent (rayer la mention inutile), je penses que je vais agir avec un peu plus de bienveillance et fermer ma grande gueule, sans pour autant renoncer à mes idées et relativiser ce qui possible (cela ne l'ai pas toujours).
Je me rends bien compte que j'ai épuisé mes proches autant qu'ils m'ont fatigués.
Il faut prendre de la hauteur sans non plus partir dans la stratosphère (et là, comme beaucoup j'ai de grosses facilités)
Mais le plus important aujourd'hui pour moi c'est de me raccorder avec mes émotions, que je croyais avoir chassé bien loin, mais qui se sont rappelées à mon bon souvenir avec la "decouverte" recente de mon arborescence.

Ma découverte (que je suis Z) est toute fraîche (6/11/2017 - je crois que c'est en train de devenir une date (d')anniversaire!) et j'en suis surtout joyeuse, reconnaissante, et soulagée.

Je me suis dit un peu, oui, que si j'avais su plus tôt, ma vie aurait été différente, sûrement plus facile, en sachant qui je suis. J'en ai éprouvé un peu d'aigreur et de ressentiment: pourquoi est-on passé si souvent si près du diagnostic sans aller jusqu'au bout? Et mes parents, défaillants sur ce coup-là encore... J'ai senti que je pouvais en faire l'occasion de me plaindre et de me sentir victime, mais que c'était un peu illusoire, et un peu secondaire - je parle uniquement pour moi, aujourd'hui.

Car ma vie aurait été peut-être différente, mais plus facile, ce n'est pas sûr: il semblerait que beaucoup subissent la pression du résultat, le fait d'être traité.e en animal de foire, et autres tracasseries dues à la "révélation". Pas sûr non plus que j'eusse (miam!) vraiment mieux su qui j'étais, étant donné le peu de connaissances qu'on a sur le sujet - et il y a 30 ans, n'en parlons pas...

De toute façon, c'est ainsi, je l'ai su à 40 ans (et demi, soyons précise). Et quand je vois comme j'ai été dans le déni pendant au moins un an alors que de nouveau ça me tournait autour (les livres de Millêtre et Petitcolin qui me tombaient littéralement dans les mains, deux personnes qui m'ont dit me reconnaître dans les profils de zèbres...), je me dis que, décidément, avant, ça n'était pas le moment.
Je crois que les choses arrivent quand elles sont mûres, même si nous ne voyons pas pourquoi, et croyons que ça aurait été mieux plus tôt, plus tard, ou d'une autre façon.

Du coup, je suis plus tournée vers d'autres questions: C'est quoi exactement? Qu'en faire? Et puis je m'observe zébrant allègrement, et en général je suis heureuse de m'offrir cette reconnaissance, je trouve ça plutôt rigolo. C'est comme si je cessais de me reprocher de ne pas réagir "comme tout le monde", pour sourire de ma spécificité. J'accepte mieux les autres aussi - bref, je suis plus détendue. Cela m'apporte plutôt un éclairage sur mon passé et le sentiment / l'espoir que cette prise de conscience me permette de mieux le comprendre pour mieux vivre à partir de maintenant, ce qui est plutôt le cas pour l'instant.

Bonsoir Jeachlo,

jeachlo a écrit:Aujourd'hui, j'ai compris que je devais avancer non pas vers "ce que j'aurais pu être", mais pour ce que je suis. Et dans ce "ce que je suis", il y a ce que mon passé "sans savoir" a fait de moi.

Il y a une Q lue je ne sais plus où, qui me donne à réfléchir de temps en temps :
« Qu'as-tu fait de ce qu'on a fait de toi ? »

Je sais bien, que les "et si" ne sont pas constructifs, mais ce "et si " est tout de même tapie quelque part dans mon esprit.
qu'en pensez vous ? quel chemin avez vous pris ? comment ne pas avoir peur que le passé "pollue" votre futur ?

Tu ne peux évidemment pas changer le chemin déjà passé, dont les influences sociales, etc. - sauf super-pouvoir inconnu de moi !
Par contre tu peux (tenter d')en changer les conséquences dans ton présent (et donc ton futur), les conséquences émotionnelles en particulier.

Un ami à moi aime à répéter qu'il n'est jamais trop tard pour avoir une enfance heureuse. Cela nécessite de « reprogrammer » son inconscient, ce qui peut en chagriner certains (dont moi), amoureux de l'objectivité. Mais c'est pour la bonne cause : mieux vivre à présent, et préparer un futur meilleur. Ce qui comprend être plus utile aux autres, en dépassant certaines limites.

Va savoir les effets boule-de-neige que cela peut entraîner !

Le passé "pollue" nécessairement ton futur. Il faut juste pas trop le laisser empiéter sur ce futur.

Tu peux t'en vouloir de pas l'avoir su avant, ou en vouloir aux autres (tes parents par exemple) de pas avoir fait le nécessaire. et si? et si? Mais, au final, ça change quoi? Tu peux pas revenir en arrière.

il faut te refabriquer, te reformater avec cette nouvelle. c'est ça le plus dur. Définir ce que tu veux devenir maintenant que tu le sais. Prendre les bonnes décisions.

La découverte du HP, qu'elle soit suivie d'un diagnostic ou pas, va apporter du changement. Faut faire avec^^. Mais, maintenant, tu as un avantage, tu sais ce qui te définis.

Philippe a écrit:
Un ami à moi aime à répéter qu'il n'est jamais trop tard pour avoir une enfance heureuse.

Alors ça c'est bien vu !

Une citation très révélatrice pour moi et qui va dans ce sens: "Le pardon est abandonner l'espoir que le passé aurait pu être différent"

J'ai préféré faire la synthèse de tous les métiers et formations que j'ai faits pour en faire une force et Je crée mon auto entreprise...Quitte à avoir l'étiquette originale, autant l'avoir jusqu'au bout. J'ai décidé d'être une fée...

«Et si», je ne préfère pas y penser ; ce que le passé a fait de moi est ma richesse aujourd'hui.
Aujourd'hui, je rejoins Hohelheim...Je me reformate pour oser faire exploser mon potentiel...

Pourquoi ne pas commencer par réaliser tout projet ou activité que tu n'aurais pas eu l'occasion de faire, ou te comporter comme tu aurais souhaiter le faire ? Comme un rattrapage

Vois aujourd'hui ta légitimité à être qui tu souhaites être, écoute tes besoins, chacun de tes besoins, offre toi ce que tu n'as pas eu. Cela parait simpliste, mais ça permet de revivre, d'oser se donner ce droit.

Ton passé reviendra parfois frapper à ta porte, mais petit à petit si tu est dans l'action pour toi même, il ne sera moins douloureux.

Commence par des petites choses, et constates ce que ça donne
Bonne route

NB: Cette BD sur les émotions m' a beaucoup aidée, personnellement "Emotions: enquête et mode d'emploi" aux éditions ART-MELLA

c'est curieux, mais @labouclette tu relances le post, à un moment assez stratégique de ma vie.

j'ai décidé en effet de réaliser des projets que je n'avais jamais eu l'occasion de faire et donc carrément d'entamer ma reconversion, ce que je fais depuis septembre.

depuis début janvier, ce projet avançait bien, je posais des objectifs précis, faisait un tri de ce que je voulais et voulais pas, me suis inscrite à un DU. Pourtant, au fond de moi, je sentais que cela n'allait pas. des petits soucis de santé sont de nouveau apparus (problème respiratoire, douleur de gencive), je les ai mis sur la fatigue de toutes les décisions difficiles que je prenais, alors que ce sont ces même soucis qui m'ont conduite à consulter un psy (qui m'a ensuite diagnostiqué). A ce moment là, ma thérapie était interrompue.
je continuais tout de même de travailler sur moi mais seule, avec ce que j'avais commencer et une coach en développement perso.

la thérapie a repris il y a 3 semaines. Ma séance de cette semaine a apporté un éclairage à ce post.
Force est de constater que ce projet à partir du moment où je l'ai monté seule, mes anciens mécanismes de fonctionnement sont revenus sans que j'en ai vraiment conscience. encore que vu mes soucis de santé, je pense que mon corps m'alertais, mais là comme la première fois, je trouvais des explications qui m'empêchait de m'écouter au fond de moi.
en gros, oui j'ai changé de domaine d'activité pour faire ce que je veux, c'est à dire travailler dans les arts, sauf que les décisions que je prends me conduisent à nouveau à faire ce que je sais faire et non vraiment ce que j'aime faire. Elles me conduisent de nouveau à tenter de me construire une vie dans la norme, avec un Diplôme, un job reconnu etc...j'essaie de transformer une vie d'artiste (ce que je veux foncièrement) en vie de salarié dans l'art !! parce que je suis incapable d'aller contre tout mon éducation qui m' interdis d'être une artiste ce que je suis viscéralement.

Alors, aujourd'hui, je repars de zéro ou presque en terme d'anxiété, je recommence à monter un projet en gardant l'objectif de faire ce que j'aime, à la recherche de solution pour trouver comment. Je suis attentive à ce que mes anciens mécanismes ne reviennent pas, je complète avec une thérapie psychocorporelle, qui m'aide beaucoup, parce que j'apprends en écoutant mon corps à détecter un mécanisme de fonctionnement, qui en réalité barre mon intuition et entraîne les dysfonctionnements psy qui m'ont conduit à mon mal être.

Pour la première fois de ma vie, je quitte ma zone de confort, je ne sais pas faire...Bizarrement je sens pour la première fois toute la puissance de mon potentiel, parce que je fais ce que j'aime...mais je ne sais absolument pas comment l'exploiter pour l'intégrer à ma vie d'aujourd'hui et c'est très effrayant par momen, existant à d'autre.

En relisant la date du post, je pense que déjà mon intuition m'envoyais un alerte

"je me dis que, décidément, avant, ça n'était pas le moment.
Je crois que les choses arrivent quand elles sont mûres"....

De cela je suis persuadée totalement. Notre vie, nos choix, nous mènent sur le chemin, nous prépare...et une fois "mûr"; une fois prêt, alors que nous sommes plus à notre écoute, la vérité nous apparaît.
Elle arrive au moment où nous sommes prêt à la recevoir et prêt enfin à s'aimer...
Le chemin suivant en effet est celui de la bienveillance envers nous même surtout ....et les autres.

Je voudrait répondre même en décaler. J'ai appris tardivement que j'étais entre autre, surdoué (en septembre).

Mais j'ai pas le problème du "et si" avec ma propre vie parce que ça ne change pas ce que je suis par contre j'ai se problème avec ma mère.

Ma mère est morte en février dernier et n'a jamais été diagnostiquer mais plus je lis, plus je me découvre avec cette nouvelle grille d'analyse (hp tdah) et plus je voie en filigrane ma mère et ses souffrances. Elle n'a pas été diagnostiquer, on lui a dis qu'elle était borderline, peu être bipolaire, dépressive, on la médiquer, sur médiquer, encore et toujours... Et maintenant je me dis mais merde, et si on l'avais juste correctement prise en charge ? ça l'aurais peu être pas aidé à vivre mais au moins elle se serrait comprise...

Bon, sauf que ça sert à rien évidement. Je tourne en rond en me disant à chaque ligne de "trop intelligent pour être heureux ?" que bien plus que moi, c'est elle qui y est décris !


Pour échapper à ce cercle vicieux sans fin et sans issus possible (c'est le cas de le dire) je me suis rassurer d'une chose : j'ai fait les test avant de moi même avoir un enfant, je me sensibilise en amont et donc je serrais plus amène d’accueillir et de voir cela en lui (sans l'attendre non plus). Ce qu'on ne peu pas faire en aval, on peu le faire en amont, ce que je n'ai pas pus faire pour ma mère, je serrai en capacité de le faire pour mes enfants (potentiels)... c'est pas vraiment rassurant mais ça m'appaise un peu comme réflexion.


Et vis à vis de moi même, ça change pas grand chose, j'ai toujours envie de retourner à l'école (seul lieux où j'ai ma place en faite), et je compte y retourner, encore et encore !

Pour répondre à la question : comment ne pas polluer son esprit ...

perso, la savoir m'aurait fait prendre conscience d'une différence
sauf qu'au lieu qu'elle soit tapie, elle aurait été révélée et de kà, toutes les attentes et préjugés qui en découlent
Or,, mon estime de moi à 2 ronds aurait fait le meme boulot saboteur que par le passé. J'aurai essayé de faire comprendre aux gens, ou alors ils auraient attendu une certaine efficience que je n'aurai su fournir et donc .. je me serai noyée dedans ...et me serait sentie nulle
donc retour à la case départ dans mon cas ... je serai là ou j'en suis maintenant

jeachlo a écrit:Bonjour à tous,

Aujourd'hui, j'ai compris que je devais avancer non pas vers "ce que j'aurais pu être", mais pour ce que je suis. Et dans ce "ce que je suis", il y a ce que mon passé "sans savoir" a fait de moi.

Je sais bien, que les "et si" ne sont pas constructifs, mais ce "et si " est tout de même tapie quelque part dans mon esprit.

qu'en pensez vous ? quel chemin avez vous pris ? comment ne pas avoir peur que le passé "pollue" votre futur ?

je rappelle la question histoire de bien rester dessus

oui sur ça :

"Et dans ce "ce que je suis", il y a ce que mon passé "sans savoir" a fait de moi."


- Ce passé c'est ma mère qui m'a critiqué , déplorant que je n'arrive à rien qui m'a fait sombrer ma confiance en moi...

"quel chemin avez vous pris ? "

- Et bien, certainement celui du Pardon. Bien que ce ne soit pas encore gagné : Puisqu'elle n'a pas pu savoir, elle n'a pas bien pu faire... (ça m'émeut beaucoup quand , j'y pense , car à cause de cette "douance" j'ai plutôt eu du ressentiment envers elle.



Avec cette nouvelle grille du lecture, cela va finalement éclairer mon futur :

Avant je doutais sans cesse de moi, désormais je sais que j'ai les ressources pour affronter les difficultés. Avant je l'ai avais mais je l'ignorais. Tout comme je m'ignorais moi même (un vrai truc de fou à vrai dire) . Comment ne peut-on pas se reconnaitre en une demi-vie, avoir été coupé de soi..

J'arrive mieux aussi à comprendre mes réactions : à me dire "Ah tiens ça c'est un truc de zèbre" : par exple j'ai les réponse bien plus rapidement que mon conjoint et je m'agace...
Ou je suis trop exigeant...
Ou bien par exple j'accepte mieux mes vives réactions et je fais en sorte de me calmer pour pas que ça explose.

Plus conscient des méchanismes, on arrive mieux à se poser je trouve.

Sinon, projet de futur je ne sais pas , je dirais encore et toujours me développer personnellement pour bien vivre avec cette différence.