[Présentation] Suis-je au bon endroit pour en parler ?
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[Présentation] Suis-je au bon endroit pour en parler ?
Hello !
Comme beaucoup de gens ici, ça fait quelques temps que je parcours ce forum que j’ai découvert à la suite d’une complainte Google du type « dépression chronique depuis l’enfance », dans un moment de besoin.
Aujourd’hui c’est mon tour de me présenter. Un exercice pas très simple mais que j’ai déjà fait, sur un autre forum sans aucun rapport, pour un autre problème que j’aborderai plus bas. Ça ne m’avait apporté que peu de choses, les personnes en face n’étant pas assez réceptives bien que bienveillantes. Ici les choses ont l’air différentes. Ça risque d’être long et potentiellement inintéressant, à base de « moi-je, ma vie est dure etc », un gros vidage de sac en somme, désolé d’avance !
J’ai 27 ans. Il y a 4 ans j’ai pris conscience que quelque chose n’allait pas chez moi, enfin je savais depuis longtemps que ça n’allait pas mais j’avais enterré le truc tellement profondément (probablement suite à des traumatismes que je n’ai pas encore totalement déterrés) que j’arrivais à avoir un semblant de vie sociale et j’avais encore espoir de rentrer dans le moule. Et puis mon père a eu un cancer du poumon en phase terminale et a commencé à être un peu plus infâme qu’il ne l’était déjà. Deux ans plus tard et deux mois avant sa mort je suis convoqué pour une réunion familiale d’urgence, en mode c’est la fin, rentres à la maison faut qu’on parle (je m’étais cassé à l’autre bout de la France depuis longtemps hein, pas fou non plus !). Je m’exécute et j’apprends que depuis ma naissance plane sur la famille un secret à propos de ma naissance. Tout le monde était au courant, mes deux frères, ma sœur, mais pas moi. Soit.
Je reçois à cette occasion ma première étiquette médicale, je suis XXY. Enchanté. Syndrome de Klinefelter total diagnostiqué par amniocentèse. Stérilité permanente. Et donc trisomie sur les chromosomes sexuels. Ça c’est ce que mes parents avaient retenu. Bouh trisomie ça fait peur. Il va être spécial c’est la guerre. Secret médical donc.
Bon il s’avère qu’il y a aussi des problèmes hormonaux du genre pas assez de production de testostérone et ce que ça peut entrainer en terme de développement musculaire, densité osseuse, et éventuellement concentration. Problèmes qui n’ont pas été traités de manière précoce comme c’est recommandé un peu partout.
Mais quel rapport avec les zèbres me direz-vous ? Bonne question Jamy !
Et bien en soit pas grand-chose si ce n’est que je suis passé par une période de ressassement terrible qui m’a conduit à consulter. J’avais perdu mon passé (mon père et mon enfance) et mon futur (stérilité), j’avais les pieds dans le ciment en somme. Et puis pour une fois que j’avais une explication compréhensible par le plus grand nombre (comprendre le reste de ma famille sans mon manipulateur de père) pour arrêter les conneries et décréter l’état d’urgence dépressif j’allais pas passer à côté !
J’ai revisité mon enfance et revu les moments d’isolement à l’école, revécu les violences qui te retournent le bide mais ne choquent personne. Je me suis souvenu avoir subi du harcèlement parce que j’avais des bonnes notes, que j’étais petit et faible, et avoir tout fait pour avoir 11 de moyenne pour avoir la paix en classe. Échec cuisant mais durable. Je me suis souvenu des adultes quand j’étais au primaire qui disaient avec assurance que je n’aurais aucun problème dans la vie parce que j’avais l’esprit vif. Adultes que je fréquentais plus que les enfants de mon âge.
Je me suis souvenu qu’on m’avait dit que j’étais surdoué et que j’en avais parlé à la maison. Que mon père avait dit que c’étaient des conneries pour que les bourgeois se sentent supérieurs. Que ça allait à l’encontre de ses idéaux d’égalité. Une égalité qui n’existe pas.
C’est là que ça devient intéressant et que ça vous concerne peut-être. Je suis passé par une phase de réécriture de l’histoire à travers ce nouveau filtre du diagnostic médical. J’ai passé des nuits entières à lire des articles de recherche en lien plus ou moins étroit avec le syndrome. A lire des descriptions psychologiques sur les comportements stéréotypés des enfants SK, à chercher des liens avec mon vécu. La dépression chronique est présente dans les symptômes même s’il est souvent précisé que les conditions environnementales sont déterminantes. Il est question d’un manque de créativité, mais la cause n’est pas établie.
Force est de constater que, vu d’ici aujourd’hui, il n’y avait finalement pas tant que ça de chose à constater. Les études sont peu nombreuses, ce sont des extrapolations statistiques sur des effectifs réduits dans beaucoup de cas. Le côté « c’est la médecine, c’est la science, c’est la recherche » m’avait convaincu que c’était moi. Et ça m’avait transformé.
Paranoïa, angoisses permanentes dans les lieux public, persuadés que ce que j’étais ce voyait, retrait de la vie sociale, consommation excessive et une espèce de sidération. En plein milieu de la période médiatique sur les théories du genre, j’en ai pris plein la gueule et j’ai lu des kilomètres de conneries.
Mais une fois la tempête passée. Le temps nécessaire écoulé. Le traitement hormonal en place. Force est de constater que la majeure partie des problématiques qui occupent mon esprit et font que je ressasse, m’isole et font ce que je suis ne sont toujours pas parties. Au contraire désormais libéré d’un poids, tout est plus intense. Il « doit » bien avoir autre chose. Quelque chose que j’ai manqué ou qui me manque.
C’est là que ma démarche n’est pas claire. Moi-même en parcourant le forum j’ai lu les témoignages sur les symptômes (même si ce n’est pas le terme vu qu’il ne s’agit pas d’une maladie contrairement au SK) et m’y suis reconnu. A travers mon existence moyenne, pleine de doutes, de dénigrements et empreinte d’un profond désamour pour ma personne, je visualise bien certaines situations auxquelles ont pu être confrontés les membres de ce forum.
Le problème c’est que c’est déjà arrivé et que je ne suis pas sûr de ne pas répéter la même démarche que précédemment, à savoir chercher une explication à un mal profond pour éventuellement en tirer une excuse mais surtout pour me sentir appartenir à un groupe. Je pense que beaucoup de gens ont eu cette démarche. Ici ou ailleurs. Et je ne sais pas trop quoi en penser. Suis-je au bon endroit pour en parler ?
Comme beaucoup de gens ici, ça fait quelques temps que je parcours ce forum que j’ai découvert à la suite d’une complainte Google du type « dépression chronique depuis l’enfance », dans un moment de besoin.
Aujourd’hui c’est mon tour de me présenter. Un exercice pas très simple mais que j’ai déjà fait, sur un autre forum sans aucun rapport, pour un autre problème que j’aborderai plus bas. Ça ne m’avait apporté que peu de choses, les personnes en face n’étant pas assez réceptives bien que bienveillantes. Ici les choses ont l’air différentes. Ça risque d’être long et potentiellement inintéressant, à base de « moi-je, ma vie est dure etc », un gros vidage de sac en somme, désolé d’avance !
J’ai 27 ans. Il y a 4 ans j’ai pris conscience que quelque chose n’allait pas chez moi, enfin je savais depuis longtemps que ça n’allait pas mais j’avais enterré le truc tellement profondément (probablement suite à des traumatismes que je n’ai pas encore totalement déterrés) que j’arrivais à avoir un semblant de vie sociale et j’avais encore espoir de rentrer dans le moule. Et puis mon père a eu un cancer du poumon en phase terminale et a commencé à être un peu plus infâme qu’il ne l’était déjà. Deux ans plus tard et deux mois avant sa mort je suis convoqué pour une réunion familiale d’urgence, en mode c’est la fin, rentres à la maison faut qu’on parle (je m’étais cassé à l’autre bout de la France depuis longtemps hein, pas fou non plus !). Je m’exécute et j’apprends que depuis ma naissance plane sur la famille un secret à propos de ma naissance. Tout le monde était au courant, mes deux frères, ma sœur, mais pas moi. Soit.
Je reçois à cette occasion ma première étiquette médicale, je suis XXY. Enchanté. Syndrome de Klinefelter total diagnostiqué par amniocentèse. Stérilité permanente. Et donc trisomie sur les chromosomes sexuels. Ça c’est ce que mes parents avaient retenu. Bouh trisomie ça fait peur. Il va être spécial c’est la guerre. Secret médical donc.
Bon il s’avère qu’il y a aussi des problèmes hormonaux du genre pas assez de production de testostérone et ce que ça peut entrainer en terme de développement musculaire, densité osseuse, et éventuellement concentration. Problèmes qui n’ont pas été traités de manière précoce comme c’est recommandé un peu partout.
Mais quel rapport avec les zèbres me direz-vous ? Bonne question Jamy !
Et bien en soit pas grand-chose si ce n’est que je suis passé par une période de ressassement terrible qui m’a conduit à consulter. J’avais perdu mon passé (mon père et mon enfance) et mon futur (stérilité), j’avais les pieds dans le ciment en somme. Et puis pour une fois que j’avais une explication compréhensible par le plus grand nombre (comprendre le reste de ma famille sans mon manipulateur de père) pour arrêter les conneries et décréter l’état d’urgence dépressif j’allais pas passer à côté !
J’ai revisité mon enfance et revu les moments d’isolement à l’école, revécu les violences qui te retournent le bide mais ne choquent personne. Je me suis souvenu avoir subi du harcèlement parce que j’avais des bonnes notes, que j’étais petit et faible, et avoir tout fait pour avoir 11 de moyenne pour avoir la paix en classe. Échec cuisant mais durable. Je me suis souvenu des adultes quand j’étais au primaire qui disaient avec assurance que je n’aurais aucun problème dans la vie parce que j’avais l’esprit vif. Adultes que je fréquentais plus que les enfants de mon âge.
Je me suis souvenu qu’on m’avait dit que j’étais surdoué et que j’en avais parlé à la maison. Que mon père avait dit que c’étaient des conneries pour que les bourgeois se sentent supérieurs. Que ça allait à l’encontre de ses idéaux d’égalité. Une égalité qui n’existe pas.
C’est là que ça devient intéressant et que ça vous concerne peut-être. Je suis passé par une phase de réécriture de l’histoire à travers ce nouveau filtre du diagnostic médical. J’ai passé des nuits entières à lire des articles de recherche en lien plus ou moins étroit avec le syndrome. A lire des descriptions psychologiques sur les comportements stéréotypés des enfants SK, à chercher des liens avec mon vécu. La dépression chronique est présente dans les symptômes même s’il est souvent précisé que les conditions environnementales sont déterminantes. Il est question d’un manque de créativité, mais la cause n’est pas établie.
Force est de constater que, vu d’ici aujourd’hui, il n’y avait finalement pas tant que ça de chose à constater. Les études sont peu nombreuses, ce sont des extrapolations statistiques sur des effectifs réduits dans beaucoup de cas. Le côté « c’est la médecine, c’est la science, c’est la recherche » m’avait convaincu que c’était moi. Et ça m’avait transformé.
Paranoïa, angoisses permanentes dans les lieux public, persuadés que ce que j’étais ce voyait, retrait de la vie sociale, consommation excessive et une espèce de sidération. En plein milieu de la période médiatique sur les théories du genre, j’en ai pris plein la gueule et j’ai lu des kilomètres de conneries.
Mais une fois la tempête passée. Le temps nécessaire écoulé. Le traitement hormonal en place. Force est de constater que la majeure partie des problématiques qui occupent mon esprit et font que je ressasse, m’isole et font ce que je suis ne sont toujours pas parties. Au contraire désormais libéré d’un poids, tout est plus intense. Il « doit » bien avoir autre chose. Quelque chose que j’ai manqué ou qui me manque.
C’est là que ma démarche n’est pas claire. Moi-même en parcourant le forum j’ai lu les témoignages sur les symptômes (même si ce n’est pas le terme vu qu’il ne s’agit pas d’une maladie contrairement au SK) et m’y suis reconnu. A travers mon existence moyenne, pleine de doutes, de dénigrements et empreinte d’un profond désamour pour ma personne, je visualise bien certaines situations auxquelles ont pu être confrontés les membres de ce forum.
Le problème c’est que c’est déjà arrivé et que je ne suis pas sûr de ne pas répéter la même démarche que précédemment, à savoir chercher une explication à un mal profond pour éventuellement en tirer une excuse mais surtout pour me sentir appartenir à un groupe. Je pense que beaucoup de gens ont eu cette démarche. Ici ou ailleurs. Et je ne sais pas trop quoi en penser. Suis-je au bon endroit pour en parler ?
DrBob- Messages : 1
Date d'inscription : 14/02/2018
Re: [Présentation] Suis-je au bon endroit pour en parler ?
Hello,
As-tu pensé à passer le test?
Au moins tu saurais si tu es HQI ou HP...
Sois le bienvenu
As-tu pensé à passer le test?
Au moins tu saurais si tu es HQI ou HP...
Sois le bienvenu
Zarbitude- Messages : 8895
Date d'inscription : 06/12/2012
Localisation : Ici et maintenant
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