Qu'êtes-vous en train de lire ?

Fille d'Agar a écrit:

Hiémale a écrit:Le miracle Spinoza. de Frédéric Lenoir

Ayé, yé crois bien que je suis Spinoziste... Je  Spinoza.

Merci pour ce livre, je ne le connaissais pas.

Spoiler:

nikko76 a écrit:La horde du contrevent, d'ALain Damasio.

un superbe roman d'aventure, avec un souffle très épique, beaucoup de poésie, un beau travail sur la langue, et un arrière plan philosophique (Damasio est un grand lecteur de Nietzsche.) fouillé. Franchement, un roman qui donne ses lettres de noblesse à la littérature de l'imaginaire !!!

Frugalite a écrit:Enfin arrivé au dernier tome de la Roue du Temps (14eme). J'ai commencé la série il y a quelques temps déjà, j'ai hâte de la terminer afin de passer à ma pile de livres à lire qui a bien grandi depuis.

izo a écrit:Confiteor, j’ai échoué, je ne suis pas parvenue à lire Confiteor de Cabre ....

J’ai tant aimé ce livre que je souhaite partager ma jubilation avec le plus grand nombre (rare de me voir si généreux …).

Aux premiers instants, la forme déroute ; il suffit de se laisser envahir sans retenue par le tourbillon de personnages, d’intrigues, de lieux, de temporalités.

La première partie de l’ouvrage est très factuelle, elle installe le climat, prépare le terrain.

Dans la suite, certains chercheront (en vain ?) leur théodicée, les autres en seront réduits à prendre une conscience aigüe du mal avec lequel nous sommes condamnés (con damnare) à coexister.

Abominations en tous genres, génocides, crimes contre l’humanité, etc. sont l’état de normalité historique.
Shoa, inquisition, traites des noirs (transatlantique ou transsaharienne), colonisation des Amériques accompagnée d’une incitation à la conversion des indigènes par les moyens qu’on sait, Arménie, Syrie, Saint Barthélémy, Kampuchéa, Ruanda …
Et ces horreurs sont souvent commises par excès de vertu, par désir incoercible de pureté, par goût immodéré d’absolu : au nom du Bien !

Le Mal est un continuum qui part des petites lâchetés et compromissions du quotidien pour aboutir à l’abjection totale.
Personne n’est indemne. Chacun fixe arbitrairement la limite qu’il s’accorde et juge volontiers autrui quant à celle qu’il a choisie. Alors pourquoi ne pourrait-on déplacer sa propre frontière de l’acceptable de manière imperceptible dans un sens ou l’autre ? C’est ainsi que, de proche en proche, on aboutit à la sainteté ou à la monstruosité.

Coupable ou victime ? Les deux, souvent de manière simultanée, et le pire, coupable de se faire souffrir – victime de soi-même.
Et toujours responsable de ne pas s’être accompli.

Alors lisez, profitez, pleurez, sur Adrià, sur vous-même et sur l’humanité puis faites tourner ce bijou !

Confiteor a écrit:

izo a écrit:Confiteor, j’ai échoué, je ne suis pas parvenue à lire Confiteor de Cabre ....

Sans dec' ?
Pourquoi ?

Pour moi, c'est un monument de la littérature contemporaine qui restera dans l'histoire.
* pour la complexité de la trame romanesque conduite avec un rare brio .
C''est seulement à la relecture qu'on perçoit les multiples "signaux faibles" qui permettent de suivre et d'anticiper les imbrications temporelles, de remettre le lecteur dans le fil, c'est d'une rare habileté.
* pour le style. J'ai adoré la trouvaille consistant à changer de personne et de temps dans la conjugaison des verbes au cours de la même phrase.
Pourrait paraître procédé mais procure un sentiment de décalage qui m'a troublé.
Le côté "décousu" du récit est admirablement justifié par la chute (que je ne dévoile pas !)
* pour les références à l'histoire l'art (lecture avec smartphone à portée de main !)
* pour les thèmes du mal, de la trahison de soi, des autres, de ses idéaux, etc. abordés sans moralisation.
Nous portons cette potentialité en nous, chacun à sa mesure lutte, mais chute (chut ?).

J'ai été "pris", ce livre m'a "modifié".
Il est très déroutant et peut-être est-il tombé dans ma vie à un moment où j'étais prêt à le recevoir et que ce ne fut pas ton cas ?

A tel point que voilà ce que j'ai fait :
J'ai acheté un nouvel exemplaire, et j'ai collé le texte qui suit en 2ème de couv' et j'ai lancé le livre dans ce qui sera j'espère une trajectoire !
Comme je suis un salaud, j'ai commencé par une collègue chrétienne mystique qui me l'a rendu rapidement, épouvantée, ne souhaitant pas participer à la chaîne de lecture.
Par la suite je l'ai confié à un public potentiellement plus sûr !

J’ai tant aimé ce livre que je souhaite partager ma jubilation avec le plus grand nombre (rare de me voir si généreux …).

Aux premiers instants, la forme déroute ; il suffit de se laisser envahir sans retenue par le tourbillon de personnages, d’intrigues, de lieux, de temporalités.

La première partie de l’ouvrage est très factuelle, elle installe le climat, prépare le terrain.

Dans la suite, certains chercheront (en vain ?) leur théodicée, les autres en seront réduits à prendre une conscience aigüe du mal avec lequel nous sommes condamnés (con damnare) à coexister.

Abominations en tous genres, génocides, crimes contre l’humanité, etc. sont l’état de normalité historique.
Shoa, inquisition, traites des noirs (transatlantique ou transsaharienne), colonisation des Amériques accompagnée d’une incitation à la conversion des indigènes par les moyens qu’on sait, Arménie, Syrie, Saint Barthélémy, Kampuchéa, Ruanda …
Et ces horreurs sont souvent commises par excès de vertu, par désir incoercible de pureté, par goût immodéré d’absolu : au nom du Bien !

Le Mal est un continuum qui part des petites lâchetés et compromissions du quotidien pour aboutir à l’abjection totale.
Personne n’est indemne. Chacun fixe arbitrairement la limite qu’il s’accorde et juge volontiers autrui quant à celle qu’il a choisie. Alors pourquoi ne pourrait-on déplacer sa propre frontière de l’acceptable de manière imperceptible dans un sens ou l’autre ? C’est ainsi que, de proche en proche, on aboutit à la sainteté ou à la monstruosité.

Coupable ou victime ? Les deux, souvent de manière simultanée, et le pire, coupable de se faire souffrir – victime de soi-même.
Et toujours responsable de ne pas s’être accompli.

Alors lisez, profitez, pleurez, sur Adrià, sur vous-même et sur l’humanité puis faites tourner ce bijou !

Tempête a écrit:Ah chouette! J'aimerais bien te l'emprunter à l'occasion

J'aime bien Taniguchi, et je ne connais pas Comès. Je cherche des lectures détente en ce moment, parce que j'ai trop réfléchi ces derniers temps, j'ai les neurones fatigués. Et dans ces cas-là, les BD et mangas, c'est top.

zebra sara a écrit:J'ai quelques mangas, je t'en apporterai vendredi, avec les chats du Louvre.

fift a écrit:
Et d'une manière générale, Etienne Davodeau fait de très chouettes BD, et en plus c'est un auteur local (entre Cholet et Angers). Accessoirement, c'est un oncle par alliance de madame fift .

Dans mes préférés : Rural!, Lulu femme nue (exceptionnel !), Un homme est mort (très bien, mais déprimant).

fift a écrit:Et d'une manière générale, Etienne Davodeau fait de très chouettes BD, et en plus c'est un auteur local (entre Cholet et Angers). Accessoirement, c'est un oncle par alliance de madame fift .

fift a écrit:Dans mes préférés : Rural!, Lulu femme nue (exceptionnel !), Un homme est mort (très bien, mais déprimant).

fift a écrit:c'est un chroniqueur du réel et du quotidien avec une légèreté délicate, sans jamais tomber dans le grave ou la prise de tête.