Résultats Wais - Autoproclamée sous-efficiente consciente

(Texte écrit à chaud)

Impossible de calculer quoique ce soit (hétérogène en intra et inter-indice. QI total incalculable car non représentatif.)
Les seuls chiffres présents sur le compte-rendu sont inférieurs à la moyenne, à la limite du retard mental pour certains. Une intelligence inhibée ? Je ne crois pas, y a tellement de trucs que je ne comprends pas. Sous-efficiente consciente : l'expression est drôle, ça me va. J'ai quand même bien rigolé. Vous imaginez ? Oser croire en une possible douance et lire des chiffres aussi bas.

Je retiens le fait d'avoir réussi les questions les plus complexes dans certaines épreuves, et d'avoir foiré les plus simples. De partir trop rapidement dans des concepts complexes, de m'égarer (ce qui explique mon incapacité à synthétiser mes idées en un tout cohérent). D'avoir trop d'empathie, de m'oublier, un parfait caméléon. D'où ma crise identitaire, d'où les sensations de "trop pleine" à "vidée".
J'absorbe sans recracher.
Je vis les émotions de manière brute, je n'arrive pas à les identifier.

Il y a comme une incomplétude dans ma relation à tout.
Ressentir l'infinité des choses sans pouvoir les nommer ni même les comprendre.
Sentiment diffus, innommable, désagréable.
Ce que j'écris est flou, décousus, c'est ce que je vis.

Le cerveau qui part dans tous les sens tout le temps (sérieusement, vous pouvez pas vous organiser avant de venir ?). Des pensées et des théories intéressantes qui vont trop vite, pas le temps de les noter que d'autres arrivent. Je suppose qu'être surdoué, c'est pouvoir les saisir. Ou en tout cas pouvoir en attraper quelques-unes au passage, dans leur entièreté. C'est ressentir et comprendre, trop comprendre, et la douleur peut venir de cette complétude. Je me trompe sûrement.

Je me sens bien seule dans la catégorie "sous-efficience consciente" (théorie fumeuse). Est-ce qu'il y en a parmi vous qui ont eu des résultats ou un compte-rendu similaire ?

En tout cas tu écris bien mieux que pas mal de gens ici.

Non, mais j'admire ton auto-dérision, ta lucidité sur ton fonctionnement, et ton aisance à dresser ton autoportrait au vitriol.

Le résultat que tu décris était ma hantise, la raison pour laquelle j'étais pétrifiée à l'idée de soumettre mon intelligence à l'évaluation objectivée d'autrui. Je n'aurais jamais pu, je pense, m'exprimer avec autant d'aplomb ni d'humour si le résultat avait été tel que tu le décris.

(Et en plus, je suis d'accord avec olivier.)

Olivier / Mowa : Merci, ça me touche énormément.

Mowa : C'était aussi ma hantise, j'étais pétrifiée, exactement ces mots.
Retourner le sujet dans tous les sens : 4 ans
Prendre le téléphone pour passer le test : 2 ans
Je crois que je suis obligée d'en rire pour ne pas m'effondrer
J'essaie de me dire qu'atteindre le paroxysme du non-sens n'est pas donné à tout le monde.

Essaie les tests mensa sur leur site, maintenant que tu es sans pression.

Bonsoir IDH,

IDH a écrit:Impossible de calculer quoique ce soit (hétérogène en intra et inter-indice. QI total incalculable car non représentatif.)
Les seuls chiffres présents sur le compte-rendu sont inférieurs à la moyenne, à la limite du retard mental pour certains.

Si c'est tellement hétérogène que le QIT est incalculable, tu as nécessairement des chiffres au-dessus de la moyenne, pourquoi ne sont-ils pas sur le compte-rendu?

Je ne suis pas une experte de la douance, je n'ai même pas passé le test, mais ça fait quelques années que je m'intéresse au sujet et un certain temps que je traîne sur le forum, et s'il y a un truc dont je suis sûre, c'est que cette histoire de "douance" est bien plus complexe que ce que l'on croit. Oui, il y a des personnes pour qui la réponse est claire, elles sont homogènes avec un QIT > 130 et tout va bien. Déjà, quand le QIT est vers 125, ça pose plus de questions: surdoué, pas surdoué, presque surdoué, quelles caractéristiques communes avec les surdoués? Quand les résultats sont hétérogènes, c'est du même acabit: s'il n'y a qu'un indice au-dessus de 130, on considère que c'est surdoué ou pas? Ça pose question quand même.

Personnellement, je ne crois pas au "fonctionnement différent" du surdoué qu'on nous présente un peu partout, avec des variantes selon les auteurs. Jusque là, j'ai surtout croisé plein de surdoués différents, et eu bien du mal à voir ce qui leur était commun à tous. Certains sont très sensibles, d'autres pas spécialement. Certains sont très intellectuels, d'autres très créatifs, d'autres très manuels. Certains sont bons dans plein de domaines, d'autres excellent dans un ou deux, d'autres ne se démarquent pas spécialement. Certains ont foiré leurs études dès le collège, d'autres ont réussi facilement à la fac, et entre les deux il y a toutes les variantes possibles. Tout ça sans même parler des personnalités qui sont elles aussi très diverses...

Ce que je constate, c'est que les surdoués, ben ils ressemblent vachement aux non-surdoués... Et ce que je me demande, c'est si nos questionnements sur la douance ne nous permettent pas avant tout d'apprendre à mieux nous connaître. Pour les enfants, le diagnostic est sans doute plus pragmatique dans le sens où il peut permettre d'adapter la scolarité aux besoins de l'enfant. Mais pour nous, adultes, qu'est-ce qu'il nous apporte à part nous dire qu'on réfléchit plus ou moins bien au niveau du langage, des calculs, des trucs-machins visuo-spatiaux (c'est là qu'on voit que j'ai pas passé le test ), etc. Et j'ai l'impression que pour un certain nombre d'adultes qui passent le test, c'est avant tout d'une question de confiance en soi (voire estime de soi) qu'ils 'agit. Confiance en ses capacités, ses compétences, estime de soi qui permet ou non de se mettre en avant, etc. Personnellement, ce sont ces questions de confiance et d'estime de soi qui me semblent importantes à travailler, plus que de savoir quel est mon QI.

En ce qui te concerne, j'ai déjà noté, tout comme Olivier et Mowa, d'évidentes qualités en lisant seulement deux de tes posts: l'expression écrite, orthographe comprise (ce qui est de plus en plus rare!), l'auto-dérision, une pensée complexe, une grande vitesse de réflexion et une grande sensibilité (qui a aussi ses revers, je te l'accorde). Visiblement, tu as des difficultés à centrer tes pensées, les organiser et les synthétiser, mais sans doute que ça se travaille, non? Tu sembles avoir cette fameuse pensée en arborescence qui, n'en déplaise à Jeanne Siaud-Facchin, n'est à priori pas propre aux surdoués. Et est-ce que tu es sujette à l'anxiété, ce qui pourrait expliquer que tu aies du mal à te concentrer?

Et le ou la psychologue ne t'a rien dit de plus sur tes résultats? Ou sur de possibles explications quant à ton hétérogénéité? Et est-ce que tu t'es sentie à l'aise pour la passation du test?

Ton "il y a tellement de choses que je ne comprends pas" m'a fait sourire: plus on apprend de choses, plus on se rend compte de tout ce qu'on ne comprend pas. Ce n'est donc pas un critère de manque d'intelligence, je dirais même au contraire...

Bon courage pour tirer le meilleur profit de ces résultats, je suis sûre que tu peux le faire!

Bonjour IDH

IDH a écrit:Les seuls chiffres présents sur le compte-rendu sont inférieurs à la moyenne, à la limite du retard mental pour certains

S'il est possible de juger qu'une personne possède une surefficience cognitive sur la seule foi d'une réussite hors normes à quelques subtests, malgrés des résultats très chutés sur d'autres, mais cela soulève toujours des questions et demande une analyse et une interprétation surtout quand l'écart est impressionnant, l'inverse n'est pas vrai, on ne peut pas conclure une sous-efficience sur la seule base de quelques subtests.

Ainsi tes résultats interpellent et obligent à une compréhension plus approfondie et à une analyse resserrée par indices et subtests.
Ce serait très intéressant de connaitre le détail, si évidemment tu acceptes de nous le partager.

Salut IDH, 

Tu n'as pas été validé par les tests et tu as des chiffres inférieurs à la moyenne sur certains indices, bon, c'est une chose. Au pire, on s'en fout non ? 
J'ai fait un test de QI qui s'est avéré décevant pour moi aussi, très hétérogène, mais qui m'excluait de la catégorie des HP. J'ai complexé, je me suis demandé si je pouvais me permettre de rencontrer quand même des gens sur zebra par exemple, je ne me trouvais pas légitime, bref, ça a été assez compliqué à vivre. 

Et puis finalement, j'apprends à dépasser ça. Je n'ai pas le QI à 130 et je suis probablement moins intelligente que les véritables zèbres, pourtant j'ai mes spécificités, j'ai mes points forts, et je rentre malgré tout dans une connexion assez intense avec certains amis HP qui me font me sentir sur la même longueur d'ondes. Et puis, l'hétérogénéité de mes résultats, que je ressens finalement dans ma vie quotidienne, rend toute classification vraiment impossible. On pourrait me trouver vraiment bête et peu dégourdie, ou on pourrait me trouver très intelligente, et les indices plus haut aident à compenser les indices plus bas. 

Si tu ne peux pas compter sur le QI pour t'aider à te connaître, eh bien, ignore-le. Nous ne sommes pas des QI. Tu n'as pas eu ta validation officielle, certes, mais personne ne te la demande. Maintenant, c'est à toi de te construire indépendamment des chiffres, d'analyser tes facilités et difficultés si ça t'aide à progresser, mais sans chercher la moindre étiquette. C'est difficile, c'est comme une longue quête, mais finalement, tu finis par te rendre compte qu'être toi et développer tes propres spécificités, finalement, c'est pas si mal, et ce quel que soit le chiffre de QI. A quoi bon trouver des explications d'une sous-performance aux tests ? C'est intéressant de savoir le pourquoi du comment, mais après tout, c'est hors du test que tu te connaîtras. C'est un peu la conclusion à laquelle j'en suis venue 2 ans et demie après ma claque post-test-décevant. Tu gardes quelque temps un arrière-goût amer, un sentiment d'infériorité, une déception, une prise de conscience de toutes tes limites... et puis tu finis par apprendre à mieux gérer et à surmonter ça. Bon courage  !

Et je rejoins les autres sur la qualité de ton message

Penser vite, ce n'est pas nécessairement penser mieux.

Avoir un bon score de QI ne m'empêche pas, comme beaucoup de gens mesurés et validés ici, d'être un ahuri fini dépourvu de tout recul dans ses réflexions dans certaines circonstances ou quand je converse de certains sujets.

Je ne voudrais pas rajouter une couche à la pommade qui t'a déjà été donnée, mais tes mots sont oints d'une sagesse plutôt rare ici. Je ne vois pas une sous-efficiente consciente pleine d'humour et de dépit, je vois quelqu'un de riche et entier.

Penser que le QI définit toute la complexité de l'intelligence d'une personne, c'est confondre l'échelle avec la réalité de ce qu'elle mesure.

Dans une culture que repose sur un puissant paradigme de rationalité-technique, pour le meilleur, (nous vivons un âge d'or de l'humanité) comme pour le pire, (le XXième siècle fut de très loin, le siècle le plus sanglant de l'histoire des hommes), il y aura toujours des "techno-crates" pour réduire la complexité du réel à ce qu'il est possible d'en mesurer.

Ce message peut paraitre un peu décalé du sujet initial, mais c'est la réflexion qui m'est venue en relisant les derniers posts de cette file. Je vous la partage.

Je suis tout à fait d'accord avec ça. Il n'y a pas pire ici que le fait de penser que l'autre à tort, ou d'une manière plus générale qu'il est moindre, parce qu'on a soi-même 130+, 140+ ou 150+ de QI, cela ne traduit qu'un biais cognitif et une certaine limite finalement dans l'intelligence effective de la personne qui décrète cela comme une justification.

Si j'ose cette analogie un peu grasse, ce serait un peu comme avoir un gros cul et de se dire que, puisqu'on utilise deux chaises pour s'asseoir, on s'y connaît mieux que les autres en siège.

Ἑκάτη a écrit:Il n'y a pas pire ici que le fait de penser que l'autre à tort, ou d'une manière plus générale qu'il est moindre, parce qu'on a soi-même 130+, 140+ ou 150+ de QI,

Oui c'est une bonne illustration de ce que crois être la définition de l'imposteur ou du salaud : Celui qui pense qu'il porte en lui-même sa propre légitimité à occuper sa position (sociale, intellectuelle etc...). La salopardise est justement ce masque de mauvaise foi qui sert à (se) justifier sa posture.

A contrario le sentiment d'être un imposteur est un indice que l'on est pas tant que ça victime d'imposture.

Bref il est toujours tentant pour un HPI  d'oublier qu'il y a "potentiel" dans ce sigle et que cela ne signifie pas de facto qu'il est un Haut Practicien de l'Intelligence (même si avec de la chance, le courage des humbles et le bon environnement, il pourrait être reconnu à raison comme tel).
Je ne donne aucune leçon ici si ce n'est qu'à moi-même.