Autiste = mécompréhension angoissante
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Autiste = mécompréhension angoissante
Ce fil n'a pas vocation à faire des pages et des pages. Je veux juste donner une illustration de la compréhension verbale d'un autiste profond, la double source d'angoisse et de confusion que cette mécompréhension peut susciter pour l'autiste et pour son entourage.
Un jour ma fille surdouée a parlé du Seigneur des anneaux en répétant: "L'homme qui a vu l'œil". Mon fils autiste qui faisait beaucoup d'écholalie a répété: "L'homme qui a entendu l'oreille." Ici il n'y a qu'écholalie et répétition inversée. Jouant avec des camarades: l'un d'eux lance: "œil de Faucon" auquel mon fils répond: "œil de vrai con".
Là encore à part l'aspect amusant, ça va.
Mais j'ai un livre qui s'appelle "L'univers élégant". Et quand j'observe attentivement la manière dont mon fils réagit aux vocables, je m'aperçois que lui entend: "L'uni vert et les gants". Parfois la confusion peut se manifester dans la compréhension d'un seul mot, comme pour l'épaule, il peut comprendre "les pôles". Si c'est l'ensemble du langage qui est soumis à ce traitement, et il l'est, on imagine aisément l'angoisse et la confusion qu'il peut engendrer chez quelqu'un qui a que ce type de (d'in) compréhension.
Par exemple un sportif qui en a "battu" un autre..."les sens"... la liste est infinie. Pour une prise de sang: "donne-moi ton bras" = pour lui: coupe ton bras et donne-le moi...
Voilà; c'est tout. Je vous l'avais dis, il ne faut pas s'attendre à des pages et des pages, mais bon, ça peut aider à bien choisir ses mots si on parle à un autiste, et inciter à bien vérifier qu'ils ont été compris une fois formulés.
Un autre aspect c'est que sensoriellement, les autistes n'entendent pas bien, et donc interprètent, la dernière syllabe des mots. Il faut vraiment bien articuler, sans quoi ils ne percevront qu'une partie des mots ou de la phrase.
Si tout simplement on met ensemble ces difficultés qui n'ont l'air de rien, on met en fait en scène une personne pour laquelle tout est confus, angoissant, incompréhensible.
Utiliser des mots simples, ne pas hésiter à les expliquer, sur un mode entièrement fonctionnel (éviter toute abstraction) ne jamais le mettre devant un choix et attendre parfois très longtemps avant qu'il réponde à une question plutôt que couper court en concluant soi-même ou en reposant la question trop vite: Il peut avoir entendu un bruit que vous ne pouvez pas entendre - ou un jeu de lumière que vous ne pouvez pas voir - qui l'a complètement phagocyté.Un jour ma fille surdouée a parlé du Seigneur des anneaux en répétant: "L'homme qui a vu l'œil". Mon fils autiste qui faisait beaucoup d'écholalie a répété: "L'homme qui a entendu l'oreille." Ici il n'y a qu'écholalie et répétition inversée. Jouant avec des camarades: l'un d'eux lance: "œil de Faucon" auquel mon fils répond: "œil de vrai con".
Là encore à part l'aspect amusant, ça va.
Mais j'ai un livre qui s'appelle "L'univers élégant". Et quand j'observe attentivement la manière dont mon fils réagit aux vocables, je m'aperçois que lui entend: "L'uni vert et les gants". Parfois la confusion peut se manifester dans la compréhension d'un seul mot, comme pour l'épaule, il peut comprendre "les pôles". Si c'est l'ensemble du langage qui est soumis à ce traitement, et il l'est, on imagine aisément l'angoisse et la confusion qu'il peut engendrer chez quelqu'un qui a que ce type de (d'in) compréhension.
Par exemple un sportif qui en a "battu" un autre..."les sens"... la liste est infinie. Pour une prise de sang: "donne-moi ton bras" = pour lui: coupe ton bras et donne-le moi...
Voilà; c'est tout. Je vous l'avais dis, il ne faut pas s'attendre à des pages et des pages, mais bon, ça peut aider à bien choisir ses mots si on parle à un autiste, et inciter à bien vérifier qu'ils ont été compris une fois formulés.
Un autre aspect c'est que sensoriellement, les autistes n'entendent pas bien, et donc interprètent, la dernière syllabe des mots. Il faut vraiment bien articuler, sans quoi ils ne percevront qu'une partie des mots ou de la phrase.
Si tout simplement on met ensemble ces difficultés qui n'ont l'air de rien, on met en fait en scène une personne pour laquelle tout est confus, angoissant, incompréhensible.
Bon je ne parle pas ici des phobies et des tocs, des crises clastiques et des stéréoptypies...
Dernière édition par Fata Morgana le Ven 12 Oct 2018 - 18:16, édité 1 fois
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Je ne suis pas une spécialiste, mais je n'ai pas constaté cette difficulté de compréhension des mots chez mon neveu (qui aura bientôt dix ans). En revanche, je suis surprise de lire que les autistes n'entendent pas bien. Mon neveu est atteint de surdité moyenne, laquelle a été détectée très tôt, et il a été appareillé à trois mois. Ce qui lui permet de comprendre ce qu'on lui dit même si, par exemple, on est derrière lui. Je n'ai jamais pensé que cette surdité était liée à l'autisme. La difficulté qui me semble la plus importante chez lui, c'est de s'exprimer et de se faire comprendre. Si les voyelles qu'il prononce sont reconnaissables dans sa phrase, les consonnes en revanche transforment son message en un véritable casse-tête pour les personnes qui ne le connaissent pas bien (moi par exemple). Seules les personnes qui le voient tous les jours arrivent à bien le comprendre. Et encore pas toujours. Et bien entendu, il fait parfois des crises au cours desquelles il devient incontrôlable et violent (envers lui-même), du fait de ne pas être compris la plupart du temps. Mais j'imagine que chaque personne autiste a ses propres difficultés, comme nous tous soit dit en passant...
Marquise45- Messages : 120
Date d'inscription : 15/07/2013
Age : 48
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
J'auraus dû préciser: ils "zappent" (plutôt qu'ils n'entendent pas) les dernières syllabes des mots.
J'ai un style vieux jeu.
n'entendent pas bien (virgule) et donc interprètent (virgule) la dernière syllabe des mots.
J'ai un style vieux jeu.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Je ne suis pas autiste profond, mais suis tout de même dans le spectre.
Je ne suis pas concerné par ce qui est décrit ici qui a trait aux vocables, et ne l'ai (à ma connaissance) jamais été.
Par contre, pour prendre les mots au sens littéral, comme ici:
Je l'étais très fortement durant l'enfance, ça s'estompe avec l'âge (avec les efforts de compréhension du fonctionnement des non-autistes, et d'adaptation), mais ne disparaît jamais totalement.
Petite anecdote, qui date de quelques mois seulement (donc à l'âge adulte): je suis allé rendre visite à une amie, qui m'a hébergé, et m'a fourni pour l'occasion des coussins.
Après avoir dormi, j'ai voulu ranger les coussins, lui ai demandé où ils se rangeaient, elle m'a répondu "sous les hérissons".
En fait, elle avait un meuble de rangement, au dessus duquel étaient posés des hérissons en peluche.
Ce qu'elle m'a répondu signifiait "dans le tirroir juste en dessous de l'endroit où sont les hérissons".
Mais moi, j'ai entendu "sous les hérissons", je n'ai rien interprété, et j'ai donc rangé les coussins "sous les hérissons": j'ai soulevé les hérissons, posé les coussins, et reposé les hérissons sur les coussins.
Je trouve d'ailleurs surprenant ce choix d'exemple utilisé par Fata pour illustrer les difficultés de son fils, car l'exemple donné correspond à une difficulté différente de celle décrite au dessus.
Dans un cas, il s'agit d'une mauvaise compréhension des mots (univers élégant/ uni vert et les gants): l'enfant n'a pas identifié correctement les mots.
Dans l'autre, la compréhension des mots est bonne, c'est la compréhension de leur sens qui pêche (donne moi ton bras) -> "donner" est pris au sens propre, donc c'est compris comme "coupe toi le bras pour me le donner" (car c'est impossible de le donner sinon, car il est relié au corps).
Je suis convaincu que dans cette seconde situation l'enfant comprend bien "donne-moi ton bras" et non pas "donne mois tombe rat" par exemple, ce qui fait que les deux situations ne sont pas comparables.
Je ne suis pas concerné par ce qui est décrit ici qui a trait aux vocables, et ne l'ai (à ma connaissance) jamais été.
Par contre, pour prendre les mots au sens littéral, comme ici:
Je suis concerné.Par exemple un sportif qui en a "battu" un autre..."les sens"... la liste est infinie. Pour une prise de sang: "donne-moi ton bras" = pour lui: coupe ton bras et donne-le moi...
Je l'étais très fortement durant l'enfance, ça s'estompe avec l'âge (avec les efforts de compréhension du fonctionnement des non-autistes, et d'adaptation), mais ne disparaît jamais totalement.
Petite anecdote, qui date de quelques mois seulement (donc à l'âge adulte): je suis allé rendre visite à une amie, qui m'a hébergé, et m'a fourni pour l'occasion des coussins.
Après avoir dormi, j'ai voulu ranger les coussins, lui ai demandé où ils se rangeaient, elle m'a répondu "sous les hérissons".
En fait, elle avait un meuble de rangement, au dessus duquel étaient posés des hérissons en peluche.
Ce qu'elle m'a répondu signifiait "dans le tirroir juste en dessous de l'endroit où sont les hérissons".
Mais moi, j'ai entendu "sous les hérissons", je n'ai rien interprété, et j'ai donc rangé les coussins "sous les hérissons": j'ai soulevé les hérissons, posé les coussins, et reposé les hérissons sur les coussins.
Je trouve d'ailleurs surprenant ce choix d'exemple utilisé par Fata pour illustrer les difficultés de son fils, car l'exemple donné correspond à une difficulté différente de celle décrite au dessus.
Dans un cas, il s'agit d'une mauvaise compréhension des mots (univers élégant/ uni vert et les gants): l'enfant n'a pas identifié correctement les mots.
Dans l'autre, la compréhension des mots est bonne, c'est la compréhension de leur sens qui pêche (donne moi ton bras) -> "donner" est pris au sens propre, donc c'est compris comme "coupe toi le bras pour me le donner" (car c'est impossible de le donner sinon, car il est relié au corps).
Je suis convaincu que dans cette seconde situation l'enfant comprend bien "donne-moi ton bras" et non pas "donne mois tombe rat" par exemple, ce qui fait que les deux situations ne sont pas comparables.
Asperzebre- Messages : 2355
Date d'inscription : 10/05/2016
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
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Dernière édition par Antinéa le Sam 13 Oct 2018 - 12:39, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
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Dernière édition par Antinéa le Sam 13 Oct 2018 - 12:39, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Désolé, ce n'est pas forcément drôle, mais ça me fait penser à une situation que j'ai fréquemment vécu. Je me souviens en particulier, étant enfant, d'avoir entendu à la radio parler d'un homme qui avait été capable de "déboucher cent bouteilles en un temps record".
Et moi j'avais compris "déboucher sans bouteille en un temps record".
Ce qui m'avait plongé dans un abîme de perplexité car je me demandais bien ce qu'il pouvait déboucher, puisqu'il n'avait pas de bouteilles ... Limite si je ne m'étais pas fait engueuler par mon père qui croyait que je le faisais exprès.
fift- Messages : 8844
Date d'inscription : 26/04/2016
Age : 48
Localisation : Paris
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Bon je ne me suis pas non plus étendu sur tous les détails, un autiste de Kanner profond a hélas beaucoup de difficultés autres. Mais je suis content de l'intervention d'Asperzebre, ce genre de fil est fait pour ça.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
A l’ecole Je passais un temps fou à comprendre exactement le sens des consignes et répondais souvent à côté .... les petits mots me causaient de gros ennuis tels que les conjonctions « et », « où » me laissant grandement démunie, de même que les alternatives, ou les mots comme « dans », « sur »; par exemple, « sur la ligne » (quand je n'en voyais pas), « dans la réponse »; ce qui supposait que la réponse ne comportait donc pas logiquement l’élément de réponse attendu
Dernière édition par izo le Ven 12 Oct 2018 - 21:10, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Merci sœurette.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Etonnant ce topic.
Je suis "juste" atteinte du syndrome d'Asperger et pourtant...
J'ai beaucoup eu ce genre de "souci". J'articule énormément et je fais bien les liaisons (sans être irréprochable cependant) car justement il est crucial pour moi que la personne ait une bonne prosodie car il en va de ma compréhension de son propos.
J'ai souvent tout compris de travers, en plus j'ai une imagination vraiment très vaste donc ça n'arrange rien. Je vois le déploiement de scénarii variés et ça ne m'aide pas à rester concentrée sur la voix de l'autre. Lorsque j'écoute quelqu'un en vrai ou au téléphone je focus énormément sur sa voix et ce qu'il me dit afin de ne rien louper et souvent je peux m'écrouler de fatigue pendant des jours entiers ensuite.
Ou bien simplement, tout à l'heure j'entends ma mère dire "c'est l'ancien delta", je ne comprenais pas, nous étions en voiture donc je regarde autour de moi et je cherche ce qu'elle entend par ça. J'imaginais des trésors paysagés ensevelis sous le béton. Elle me regarde dubitative et me dit "c'est une Lancia Delta".
Quelques jours auparavant je me blesse et m'occupe consciencieusement de désinfecter etc. On vient me parler et je dis que cela prendra sans doute une dizaine de jour à cicatriser convenablement. La personne me dit "Tu panses ?" je fais "ben oui, tu vois bien", puis je comprends environ quatre à cinq secondes plus tard qu'il s'agissait de "tu penses ?".
Ce genre de choses m'arrive plusieurs fois par semaine. Enfant j'entendais "désormais" Des or mets, j'imaginais les plats les plus précieux préparés avec minutie. Lorsque j'étais petite je n'avais pas encore autant de politesse et j'étais très impatiente, je n'aimais pas les gens qui parlaient trop lentement donc je complétais souvent les phrases des autres mais cela donnait parfois des choses très étranges car le début de phrase avait été décomposé de la mauvaise manière
Maintenant je me rectifie moi-même extrêmement vite car je considère toutes les possibilités de ce que j'entends et je choisis la plus probable dans le contexte.
Le fait de prendre les paroles au pied de la lettre cela m'arrive très souvent. Le plus terrifiant a été "ohlala je vais les manger" en parlant de mes yeux lorsque j'étais enfant. Tout le monde souriait, je me suis dit que j'étais entourée de sadiques.
J'avais entendu l'expression "raconter des salades", un jour que j'étais au potager mon grand-père me parlait des batavia, feuille de chêne etc et je lui ai dit "tu me racontes des salades !" Il a cligné des yeux puis il a ri et m'a expliqué la véritable signification.
J'ai aussi des moments où c'est comme si je désapprenais le français : je ne comprends plus du tout le langage. Les gens peuvent me parler, je n'entends qu'une sorte de gros gloubiboulga, c'est comme une masse de noeuds sensoriels car ma synesthésie qui réagit aux syllabes etc subsiste. C'est toujours très impressionnant à vivre. Ma pensée continue car je ne pense pas en mots, mais impossible de m'exprimer dans le langage de mon esprit. Je ne sais pas si d'autres autistes ont déjà vécu cela ou si c'est dû à ma santé particulière.
Je suis "juste" atteinte du syndrome d'Asperger et pourtant...
Mais j'ai un livre qui s'appelle "L'univers élégant". Et quand j'observe attentivement la manière dont mon fils réagit aux vocables, je m'aperçois que lui entend: "L'uni vert et les gants"
J'ai beaucoup eu ce genre de "souci". J'articule énormément et je fais bien les liaisons (sans être irréprochable cependant) car justement il est crucial pour moi que la personne ait une bonne prosodie car il en va de ma compréhension de son propos.
J'ai souvent tout compris de travers, en plus j'ai une imagination vraiment très vaste donc ça n'arrange rien. Je vois le déploiement de scénarii variés et ça ne m'aide pas à rester concentrée sur la voix de l'autre. Lorsque j'écoute quelqu'un en vrai ou au téléphone je focus énormément sur sa voix et ce qu'il me dit afin de ne rien louper et souvent je peux m'écrouler de fatigue pendant des jours entiers ensuite.
Ou bien simplement, tout à l'heure j'entends ma mère dire "c'est l'ancien delta", je ne comprenais pas, nous étions en voiture donc je regarde autour de moi et je cherche ce qu'elle entend par ça. J'imaginais des trésors paysagés ensevelis sous le béton. Elle me regarde dubitative et me dit "c'est une Lancia Delta".
Quelques jours auparavant je me blesse et m'occupe consciencieusement de désinfecter etc. On vient me parler et je dis que cela prendra sans doute une dizaine de jour à cicatriser convenablement. La personne me dit "Tu panses ?" je fais "ben oui, tu vois bien", puis je comprends environ quatre à cinq secondes plus tard qu'il s'agissait de "tu penses ?".
Ce genre de choses m'arrive plusieurs fois par semaine. Enfant j'entendais "désormais" Des or mets, j'imaginais les plats les plus précieux préparés avec minutie. Lorsque j'étais petite je n'avais pas encore autant de politesse et j'étais très impatiente, je n'aimais pas les gens qui parlaient trop lentement donc je complétais souvent les phrases des autres mais cela donnait parfois des choses très étranges car le début de phrase avait été décomposé de la mauvaise manière
Maintenant je me rectifie moi-même extrêmement vite car je considère toutes les possibilités de ce que j'entends et je choisis la plus probable dans le contexte.
Le fait de prendre les paroles au pied de la lettre cela m'arrive très souvent. Le plus terrifiant a été "ohlala je vais les manger" en parlant de mes yeux lorsque j'étais enfant. Tout le monde souriait, je me suis dit que j'étais entourée de sadiques.
J'avais entendu l'expression "raconter des salades", un jour que j'étais au potager mon grand-père me parlait des batavia, feuille de chêne etc et je lui ai dit "tu me racontes des salades !" Il a cligné des yeux puis il a ri et m'a expliqué la véritable signification.
J'ai aussi des moments où c'est comme si je désapprenais le français : je ne comprends plus du tout le langage. Les gens peuvent me parler, je n'entends qu'une sorte de gros gloubiboulga, c'est comme une masse de noeuds sensoriels car ma synesthésie qui réagit aux syllabes etc subsiste. C'est toujours très impressionnant à vivre. Ma pensée continue car je ne pense pas en mots, mais impossible de m'exprimer dans le langage de mon esprit. Je ne sais pas si d'autres autistes ont déjà vécu cela ou si c'est dû à ma santé particulière.
♚ Strigide ♚- Messages : 345
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Localisation : Ailleurs ?
Fata Morgana- Messages : 20818
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Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Je pense que c'est ce qu'on appelle "expliciter l'implicite"....
Mon petit-fils semble avoir le même problème (plus légèrement que Asperzèbre et Strigide, dont je ne suis pas surprise par leurs interventions sur le post de Fata). J'essaye, tout comme la sœur de mon petit-fils, (plus âgée de 20 mois), de me mettre à leur place. Pas simple, mais les exemples donnés résument bien la situation à laquelle nous sommes confrontés.
Sélène-Nyx- Messages : 3842
Date d'inscription : 29/04/2012
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Coucou tout le monde,
Petite coïncidence amusante : ce midi, j'arrive à la maison avec des catalogues de jouets pour Noël.
Madame Fift explique que cette année, on a récupéré les catalogues de bonne heure.
Mini Fift 2 : "c'est quoi un catalogue de bonheur ?"
(c'est marrant, mais je reste vigilant : ce n'est pas la première fois qu'elle nous fait ce genre d'incompréhension involontaire).
Petite coïncidence amusante : ce midi, j'arrive à la maison avec des catalogues de jouets pour Noël.
Madame Fift explique que cette année, on a récupéré les catalogues de bonne heure.
Mini Fift 2 : "c'est quoi un catalogue de bonheur ?"
(c'est marrant, mais je reste vigilant : ce n'est pas la première fois qu'elle nous fait ce genre d'incompréhension involontaire).
fift- Messages : 8844
Date d'inscription : 26/04/2016
Age : 48
Localisation : Paris
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Pas de panique ça dépend de son âge. En tout cas c'est mignon !
J'avais un copain comme ça. Sa nana avait laissé sur la gazinière quelques tranches de poisson avec ce mot "A faire revenir". Il est entré dans la pièce avec les poissons à la main, complètement paumé: "Elle me dit de faire revenir les poissons !"
J'avais un copain comme ça. Sa nana avait laissé sur la gazinière quelques tranches de poisson avec ce mot "A faire revenir". Il est entré dans la pièce avec les poissons à la main, complètement paumé: "Elle me dit de faire revenir les poissons !"
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
fift- Messages : 8844
Date d'inscription : 26/04/2016
Age : 48
Localisation : Paris
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Fata Morgana a écrit:Pas de panique ça dépend de son âge. En tout cas c'est mignon !
Non, pas de panique …. Pour l'instant, c'est mignon, en effet.
Un exemple: ma petite-fille a dit récemment à son frère, qui avait vu quelque chose qu'il n'aurait pas dû voir "Mon frère a encore les yeux qui se promènent là où il ne faut pas …. " Et il a répondu "Mais tu dis n'importe quoi, mes yeux ils sont accrochés à moi, comme tout le monde … ils ne se baladent pas tout seuls " . Sa sœur a ri, mais, lui, pas du tout, au contraire, il se demandait bien ce qu'il n'avait pas compris.
Je ne suis pas surprise par le fait que cette "incompréhension" puisse générer de l'angoisse. Je pense qu'il faut toujours en rire et dédramatiser systématiquement, dés le début.
C'est peut-être passager ….
Sélène-Nyx- Messages : 3842
Date d'inscription : 29/04/2012
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Ces incompréhensions devraient en effet réduire avec le temps, avec l'apprentissage.
En soi, effectivement, ça n'est pas gênant tant que ça reste à un niveau ponctuel et que ça ne génère rien d'autre qu'une réaction amusée de l'interlocuteur. Ca commence à devenir embêtant lorsque c'est suffisamment fréquent pour que ça en devienne une source de moquerie à l'école par exemple.
En l'occurence, pour nous, rien d'alarmant.
En fait, c'est plus un signe ou un symptôme qui s'il est seul n'est pas significatif, mais qui combiné à d'autres, peut être un indice révélant autre chose (autisme par exemple).
En soi, effectivement, ça n'est pas gênant tant que ça reste à un niveau ponctuel et que ça ne génère rien d'autre qu'une réaction amusée de l'interlocuteur. Ca commence à devenir embêtant lorsque c'est suffisamment fréquent pour que ça en devienne une source de moquerie à l'école par exemple.
En l'occurence, pour nous, rien d'alarmant.
En fait, c'est plus un signe ou un symptôme qui s'il est seul n'est pas significatif, mais qui combiné à d'autres, peut être un indice révélant autre chose (autisme par exemple).
fift- Messages : 8844
Date d'inscription : 26/04/2016
Age : 48
Localisation : Paris
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
En même temps le langage parlé est ambigu. La phonétique aussi.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Oui, je me souviens avoir cherché longtemps le sens d'une phrase dans une chanson de Brassens.
"Quand ça n'est fini des malheurs, quand un ami, ses chevaux pleurent,
Qu'elle est belle, ma liberté... etc"
Alors que c'était "quand un ami sèche vos pleurs...."
Ben j'ai dû aller chercher les paroles pour comprendre... parce qu'une fois qu'on fait l'erreur, ça veut plus changer.
Je voyais bien que ça ne collait pas, mais pas moyen.
"Quand ça n'est fini des malheurs, quand un ami, ses chevaux pleurent,
Qu'elle est belle, ma liberté... etc"
Alors que c'était "quand un ami sèche vos pleurs...."
Ben j'ai dû aller chercher les paroles pour comprendre... parce qu'une fois qu'on fait l'erreur, ça veut plus changer.
Je voyais bien que ça ne collait pas, mais pas moyen.
- Heureux qui comme Ulysse:
C'est à 1'35 ^^
Bimbang- Messages : 6444
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 44
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
C'est très intéressant parce que que c'est bien l'expression orale qui devrait être première, et que l'expression écrite s'y conforme. Aussi il faudrait que l'on privilégie une métrique (à la façon de la poésie) qui empêche les ambiguïtés.
Or, dans le cas de la chanson de Brassens, il y a deux éléments qui me paraissent déterminants : le fait que le E soit ouvert ou fermé et la durée des syllabes.
Ainsi entre :
— sɛʃ vo plœʁ
Et :
—se ʃəvo plœʁ
Eh bien je perçois nettement la différence.
Or, dans le cas de la chanson de Brassens, il y a deux éléments qui me paraissent déterminants : le fait que le E soit ouvert ou fermé et la durée des syllabes.
Ainsi entre :
— sɛʃ vo plœʁ
Et :
—se ʃəvo plœʁ
Eh bien je perçois nettement la différence.
Dernière édition par Pieyre le Sam 13 Oct 2018 - 17:04, édité 2 fois (Raison : expression)
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Ainsi entre :
— sɛʃ vo plœʁ
Et
—se ʃəvo plœʁ
La question c'est: comment on chante çà ?
— sɛʃ vo plœʁ
Et
—se ʃəvo plœʁ
La question c'est: comment on chante çà ?
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Ah, oui, en effet … Mais les chansons, ça arrive souvent (c'est l'oreille qui est en cause, dans ce cas , pas grave) D'où l'importance de la compréhension, ça change tout. D'où, également, le flou permanent dans lequel se débattent les autistes.
- Spoiler:
- Merci pour cette chanson de Brassens, très belle chanson ...
Sélène-Nyx- Messages : 3842
Date d'inscription : 29/04/2012
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Il est vrai que, lorsqu'on chante, la métrique n'est pas forcément respectée. Pourtant, en français, ça devrait passer assez bien, parce qu'il n'y a ni accent tonique (comme en espagnol ou en anglais) ni accent musical (comme en italien). Reste qu'il y a la durée des notes à respecter, d'où parfois ajout ou suppression de voyelles, et qu'il ne reste que le fait que des voyelles soient ouvertes ou fermées. Sauf que, selon qu'on vit dans le nord ou dans le sud, eh bien ce n'est pas pareil...
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Pas encore diag TSA, pour autant tout ce sujet me parle, surtout avec la musique.
Je me suis rendu compte que je n'appréciais pas tant les musiques avec des paroles, je suis plus axé sur l'instrumental...sauf si la voix apporte un élément "instrumental" en tant que tel.
La plupart des musiques très axées sur les paroles, les jeux de mots...(genre Brassens, le rap en général...) m'est difficile à apprécier.
J'ai comme un switch lorsque je découvre une musique :
- soit je me concentre sur la musicalité, dans ce cas les paroles n'ont presque aucun sens pour moi, que ça soit de l'anglais (que je comprends bien) ou même du français.
- soit je me concentre sur le sens des paroles, dans ce cas je n'arrive plus à écouter-apprécier la musique qui devient du bruit. Je suis en mode décodage et ça me prend beaucoup plus d'énergie.
Les tentatives de mélanger les deux en même temps sont souvent médiocres, je commence à comprendre le début d'une phrase, j'écoute la musique, et puis je ne comprends plus la suite de la phrase et je lâche prise.
Comme en plus, je ne suis pas très fan des chansons émotives dont je ne sais pas quoi faire et je m'y ferme facilement, clairement cela peut expliquer mon aversion pour les musiques styles James Blunt
Je me suis rendu compte que je n'appréciais pas tant les musiques avec des paroles, je suis plus axé sur l'instrumental...sauf si la voix apporte un élément "instrumental" en tant que tel.
La plupart des musiques très axées sur les paroles, les jeux de mots...(genre Brassens, le rap en général...) m'est difficile à apprécier.
J'ai comme un switch lorsque je découvre une musique :
- soit je me concentre sur la musicalité, dans ce cas les paroles n'ont presque aucun sens pour moi, que ça soit de l'anglais (que je comprends bien) ou même du français.
- soit je me concentre sur le sens des paroles, dans ce cas je n'arrive plus à écouter-apprécier la musique qui devient du bruit. Je suis en mode décodage et ça me prend beaucoup plus d'énergie.
Les tentatives de mélanger les deux en même temps sont souvent médiocres, je commence à comprendre le début d'une phrase, j'écoute la musique, et puis je ne comprends plus la suite de la phrase et je lâche prise.
Comme en plus, je ne suis pas très fan des chansons émotives dont je ne sais pas quoi faire et je m'y ferme facilement, clairement cela peut expliquer mon aversion pour les musiques styles James Blunt
Khalmos- Messages : 113
Date d'inscription : 12/02/2018
Age : 34
Localisation : Nantes
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Comme en plus, je ne suis pas très fan des chansons émotives dont je ne sais pas quoi faire et je m'y ferme facilement, clairement cela peut expliquer mon aversion pour les musiques styles James Blunt
Quand on n'aime pas trop, c'est plutôt le manque d'attention qui est en cause, à mon avis …
Je suppose que tu n'apprécie pas, non plus, Ed Sheeran ….
Sélène-Nyx- Messages : 3842
Date d'inscription : 29/04/2012
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Sélène-Nyx a écrit:
Je suppose que tu n'apprécie pas, non plus, Ed Sheeran ….
Je n'ai pas dû l'écouter (ou involontairement sans savoir que c'était lui), mais si c'est du genre gratte à la guitare avec une musicalité pauvre (guitare seule) où tout l'intérêt de la chanson sont les paroles ou l'émotion de l'histoire raconté, alors oui il y a peu de chance que cela me transcende positivement ^^
C'est peut-être bête à dire, mais j'apprécie la musique...pour la musique pas vraiment pour les paroles qui demande bien plus d'effort pour les assimiler.
- HS attention:
- Manque d'attention - affection, certes je ne peux le nier ^^ mais c'est surtout que j'ai beaucoup de problème pour gérer mes émotions, donc j'ai forgé à mes 8-10 ans une armure pour m'en protéger, en plus de les éviter le plus possible comme toujours. Bien que j'en ai conscience maintenant depuis des années, je n'arrive que très rarement à absorber correctement les émotions : soit elle rebondisse sur l'armure de l'indifférence, soit cela crée un magma indéterminé qui fini par devenir une colère contre la source de l'émotion.
Bref, ce n'est pas si simple ^^
Khalmos- Messages : 113
Date d'inscription : 12/02/2018
Age : 34
Localisation : Nantes
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Asperzebre a écrit:Petite anecdote, qui date de quelques mois seulement (donc à l'âge adulte): je suis allé rendre visite à une amie, qui m'a hébergé, et m'a fourni pour l'occasion des coussins. Après avoir dormi, j'ai voulu ranger les coussins, lui ai demandé où ils se rangeaient, elle m'a répondu "sous les hérissons".
En fait, elle avait un meuble de rangement, au dessus duquel étaient posés des hérissons en peluche.
Ce qu'elle m'a répondu signifiait "dans le tiroir juste en dessous de l'endroit où sont les hérissons".
Mais moi, j'ai entendu "sous les hérissons", je n'ai rien interprété, et j'ai donc rangé les coussins "sous les hérissons": j'ai soulevé les hérissons, posé les coussins, et reposé les hérissons sur les coussins.
J'aurai fait exactement la même chose...
C'est comme quand au travail on me demande mon avis, bha moi je le donne ! Ou quand on me laisse le choix de faire ou non, bha si j'ai pas envie je dis non. Et bien la neuropsy m'a appris récemment que c'est une forme de politesse et que ce sont des codes sociaux. Ils se compliquent bien la vie ces normopensants !!!!! Je comprends mieux pourquoi on me l'a reproché par la suite, j'ai rien capté moi !!
fift a écrit:Désolé, ce n'est pas forcément drôle, mais ça me fait penser à une situation que j'ai fréquemment vécu. Je me souviens en particulier, étant enfant, d'avoir entendu à la radio parler d'un homme qui avait été capable de "déboucher cent bouteilles en un temps record".
Et moi j'avais compris "déboucher sans bouteille en un temps record".
Ce qui m'avait plongé dans un abîme de perplexité car je me demandais bien ce qu'il pouvait déboucher, puisqu'il n'avait pas de bouteilles ... Limite si je ne m'étais pas fait engueuler par mon père qui croyait que je le faisais exprès.
C'est aussi tout à fait mon genre...
A juste titre : "Si Gibraltar est un détroit, qui sont les deux autres ?" (image humoristique qui circule sur Facebook) illustre très bien ces propos !
izo a écrit:A l’ecole Je passais un temps fou à comprendre exactement le sens des consigneset répondais souvent à côté .... les petits mots me causaient de gros ennuis tels que les conjonctions « et », « où » me laissant grandement démunie,de même que les alternatives, ou les mots comme « dans », « sur »; par exemple, « sur la ligne » (quand je n'en voyais pas), « dans la réponse »; ce qui supposait que la réponse ne comportait donc pas logiquement l’élément de réponse attendu
La même pour moi et encore adulte quand il faut remplir des questionnaires ou des formulaires, une vrai galère...
Edel- Messages : 306
Date d'inscription : 16/02/2019
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Edel a écrit:
A juste titre : "Si Gibraltar est un détroit, qui sont les deux autres ?" (image humoristique qui circule sur Facebook) illustre très bien ces propos !
Et en bonne rôliste, j'aurais compris ce que j'ai d'ailleurs compris au début en lisant ta phrase : "un dé 3".
Pour ma part, ce qui m'a le plus perturbée, outre les expressions imagées que la langue française peut avoir, ce sont les textes documentaires d'histoire/géographie étudiés au collège/lycée qui, neuf fois sur dix, se terminent par "d'après X".
Or pour accompagner ces textes, il y a des questions du type "D'après le document 3, que pense l'auteur de la faim dans le monde ?". Et moi je bloquais pendant des dizaines de minutes parce que j'étais perdue : "D'après X" veut dire que le texte original de X a été modifié par un inconnu. Or, puisqu'on ne voit pas les modifications faites, comment sait-on ce que pense vraiment l'auteur ? Donc, en toute honnêteté, je ne pouvais pas répondre à la question parce que je ne savais pas ce que pensait l'auteur.
De l'art de se casser la tête pour peu de choses.
Jane159- Messages : 27
Date d'inscription : 25/02/2019
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
De quoi vous exercer^^:
Maxim- Messages : 222
Date d'inscription : 20/04/2016
Age : 41
Localisation : Dans la lune
Re: Autiste = mécompréhension angoissante
Jane159 a écrit:Edel a écrit:
A juste titre : "Si Gibraltar est un détroit, qui sont les deux autres ?" (image humoristique qui circule sur Facebook) illustre très bien ces propos !
Et en bonne rôliste, j'aurais compris ce que j'ai d'ailleurs compris au début en lisant ta phrase : "un dé 3".
Ouais, enfin un D3, faut se lever de bonne heure pour en faire un quand même (non, non, interdit de tricher en utilisant un D6).
Pour en revenir sur les questions à l'école : je suis assez en phase avec les questions "d'après X" - effectivement, on m'avait aussi expliqué que c'était pour signifier qu'il ne s'agissait pas d'un texte original, mais d'un texte "basé sur" l'original.
Le truc qui m'a vraiment gêné le plus, c'est quand on utilisait l'expression "d'après le document untel", comme l'exemple que tu cites, Jane : "d'après le document 3, indiquez ce que pense l'auteur".
Comme la consigne indiquait qu'il fallait se baser sur le document 3, je faisais abstraction de tout le reste pour essayer de déduire ce que pensais l'auteur uniquement en me basant sur ce qui était indiqué dans le document référencé. Je me souviens d'une fois au collège, en informatique où la question était approximativement "d'après vos réponses aux questions précédentes, en déduisez-vous qu'un ordinateur peut penser seul ?". Je connaissais évidemment la réponse, mais si je me basais sur mes réponses aux questions précédentes (et uniquement sur ça), la réponse logique était "oui". J'ai donc répondu "oui" ...
Autre truc un peu rigolo : étant gamin, j'entends à la radio qu'un homme avait réussi, chose exceptionnelle, à déboucher cent bouteilles en un temps record.
Je comprends "déboucher sans bouteille". Et je passe des heures à essayer de comprendre comment on peut déboucher sans bouteille à déboucher ...Mon père me dit même "bah, deux fois cinquante !", ce à quoi je réponds "deux fois cinquante ? Ca fait cent, et alors ?".
fift- Messages : 8844
Date d'inscription : 26/04/2016
Age : 48
Localisation : Paris
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