Contes à vivre debout
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Contes à vivre debout
Qui es-tu Madame la Peur ?
Voici l'histoire de Mounchi, enfant qui passa l'épreuve de Peur.
L'épreuve de Peur, personne ne veut la passer. Mais quand elle arrive, quand elle est là, on se retrouve bien malin avec elle.
C'est comme les dents qui poussent. Un beau matin, les dents décident de sortir. La peur, eh bien c'est pareil : un soir, c'est son tour de venir voir ce qu'on fait, de venir nous rendre visite. Alors elle prend ses bagages, pas grand-chose, de quoi se brosser les dents, de quoi se changer et s'habiller (elle adore les costumes de sorcière ou de crocodile). Et la voici en chemin pour venir nous voir; comme la Petite Souris qui vient chercher les dents tombées, pour laisser la place aux nouvelles dents toutes neuves. Elle vient chercher ce qui nous fait mal et ne nous sert plus, pour laisser la place à de nouvelles jolies choses.
Souvent la Peur donne les chocottes. La tremblotte. Elle fait pleurer le soir dans son lit, au milieu du noir. On la reconnaît vite, car sur son passage, les gens crient, gesticulent, hurlent, ils serrent leurs doudous bien fort contre la joue. Personne n'aime la Peur. Pauvre Peur... Personne ne l'aime. Tous ferment les yeux à son arrivée. Tous veulent la voir partir...
Mais la peur, ce que les gens ne savent pas, c'est qu'elle ne veut rien. Rien d'autre qu'un gentil baiser sur la joue. Un petit geste de la main, un petit signe, un joli sourire. Et en passant, elle nettoie un peu ce qu'on n'a pas pu faire, pour remercier de la gentillesse de l'avoir embrassée tendrement.
Personne ne lui sourit. Pauvre peur...
Alors que faire quand elle vient ? Deux solutions.
La première ? Vite partir ! Hop, disparition, invisibilité, se réveiller, sauter du rêve pour partir se cacher dans un autre. On peut alors prendre ses pieds à son cou, déguéparrer en trombe, TGViser au loin...
La deuxième solution? Penser à un câlin, et laisser la peur venir, laisser la peur s'approcher, puisqu'elle ne veut qu'un baiser doux et gentil. Mounchi tremblotte, c'est infernal. Mais Mounchi attend malgré tout, pour voir ce qui se passe après... Attendre et laisser faire la Peur... Alors au bout d'un petit moment, les frissons de Mounchi deviennent tout doux. Et là, c'est superbe. C'est magique. La peur vient, gentiment, pendant que les genoux tremblent, que les dents font les castagnettes... Elle passe, caresse la joue de celui ou de celle qui a bien voulu l'accepter. Elle dépose un petit smac, si léger, si petit, si inoffensif que nul ne le voit ni ne l'entend...
Le lendemain, Mounchi se réveillera: pas de cauchemar, pas de sorcière, puisque Mounchi a laissé la Peur venir l'embrasser. Cette nuit-là, Madame la Peur avait enfilé son plus bel habit, toute joyeuse. Celui qu'elle ne porte que pour ceux qui la laissent entrer chez eux... Elle fut bien belle à voir, et désormais Mounchi aussi rayonne tellement il se sent bien...
Invité- Invité
LionnaLove- Messages : 57
Date d'inscription : 11/08/2011
Localisation : Québec
Re: Contes à vivre debout
Quand la peur vient, je la prends doucement dans les bras et je la serre contre moi, comme dans ce tableau de Klimt :
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: Contes à vivre debout
La maison d'hôte
L’être humain est une maison d’hôte
Chaque jour, une nouvelle arrivée
Une joie, une dépression, une méchanceté,
Une prise de conscience momentanée arrive comme un visiteur inattendu.
Accueille-les et procure-leur de la distraction !
Même s’il s’agit d’une foule de chagrins,
Qui violemment vident ta maison de ses meubles,
Pourtant, traite chaque invité honorablement,
Il pourrait bien faire de la place
Pour une joie nouvelle.
La pensée sombre, la honte, la malveillance,
Accueille-les à la porte en riant, et invite-les à l’intérieur.
Soit dans la gratitude pour quiconque arrive,
Car chacun a été envoyé comme guide par le plus vaste.
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: Contes à vivre debout
Je penserai à ce conte la prochaine fois qu'elle passera ici.
Weigela- Messages : 1011
Date d'inscription : 23/06/2011
Re: Contes à vivre debout
Loups et moutons...
Mounchi apprenait, peu à peu, en rêvant.
L'épreuve de Peur franchie, l'enfant passa beaucoup de temps à s'amuser, plonger dans les histoires rieuses de la Nuit, parfois entrecroisées de quelques monstres et sorcières. Certains méchants, certains gentils, parfois les deux venaient ensemble d'ailleurs.
Et une nuit, ou plutôt au petit matin, lorsque le soleil commence à pointer ses rayons pour éclairer la cime des arbres, une nouvelle épreuve se présenta.
Cette fois-ci, plusieurs enfants étaient dans le rêve. Tous devaient passer l'épreuve: une Course. Une course sans se faire toucher. Et avec handicap: ceux qui couraient seuls, étaient lourds. Alors, vite les enfants se choisirent un ami, ou une amie pour s'alléger et parvenir à courir un peu plus vite en équipe, ou duo.
Un peu plus tard, des loups apparurent: ces loups s'approchaient de moutons. Moutons qui ne se sauvaient pas, agissaient tous comme des moutons identiques qui suivaient, suivaient, suivaient...
Mais aucun mouton ne se fit manger.
Une fois touché par un loup, simplement touché... Le mouton se transformait, pour la première fois de sa vie, pour devenir lui-même un loup, un magnifique loup. Un loup bleu et zébré de traits bruns ou gris argentés, un loup libre et fort. Le mouton avait imité encore une fois, mais en "suivant" le loup, il avait pu découvrir ce qu'il était vraiment, et puiser ainsi une nouvelle vie déliée des barrières et de la longe.
Invité- Invité
Re: Contes à vivre debout
Le château oublié
Un beau paysage, calme, tranquille.
Sans bruit aucun, désert.
Pas un son d'oiseau, pas un ruissellement chantant la campagne... Rien. Le silence.
Au loin, Mounchi aperçut un château, un splendide édifice, dressé sur une colline, tout de rouge brique aux façades imposantes et solides. Néanmoins, en le regardant ensuite attentivement, l'on décelait sur les tours des fissures légères, l'usure du temps. Qui auraient pu se faire réparer. Le regard de l'enfant baissa et arriva sur la porte d'entrée, immense et fermée.
Aussitôt, le décor changea, et ce fut environné d'objets éparpilés au sol, cassés, en vrac, que se retrouva Mounchi. C'était l'intérieur du château ! Des décorations avaient dû autrefois embellir ces couloirs et ces salles superbes, malgré le désordre qui règne en ce lieu. Toujours le silence. Pesant, mais pourtant sacré en même temps.
Et la surprise de ne voir aucune, aucune poussière sur tous ces débris qui jonchent le sol. Tout est vieux, ancien, oublié, mais rien n'a recouvert du voile du temps, quelle étrangeté...
Certaines armures restent dressées dans le couloir, gardiens éternels. Mounchi arpente les lieux, trouve tout dans le même état de désordre, que s'est-il donc passé ici ? Et pourquoi personne n'a-t-il pris la peine de réparer, de remettre en place ? Aucune trace de sang, pas de vêtements déchirés, ni de lambeaux, simplement le chaos des objets au sol. Ce lieu aurait pu abriter des gens, si les anciens propriétaires en étaient partis... Des gens de apssage auraient pu choisir de s'établir ici. Pourquoi personne ne vit donc là, ni hors du château ?
Une voix s'élève et l'enfant perçoit une présence: la voix demande si Mounchi souhaite s'installer et rouvrir les portes. Surprise... Pour qui donc ouvrir les portes ? Tout est désert, nul ne vient ici.
La voix répond que si. Que d'autres viennent, même si Mounchi ne les voit pas. Que d'autres passent ici. Et réparent peu à peu. Que d'autres ont déjà remis en état, et le font encore, mais que pour l'instant, Mounchi ne voit que les parties déjà réparées, et celles qui ne le sont pas encore.
Alors, l'espace d'une seconde, Mounchi distingue une ombre blanche passer devant ses yeux, translucide, vaporeuse, qui se baisse sans avoir conscience de la présence de l'enfant-rêveur, ramasse un objet cassé, puis un autre, et les emmène dans ses bras un peu plus loin... Dans un autre couloir, un léger murmure de voix qui se mettent d'accord, qui discutent. Puis tout cesse. Mouchi ne voit de nouveau plus rien. N'entend plus les ombres blanches qui s'activaient à remettre le château en état.
La présence demande encore une fois si l'enfant veut bien aider à son tour, les autres personnes ici, même sans les voir, même sans les percevoir. Car eux aussi ne les voyait pas encore, ou seulement quelques uns, mais qui n'interviennent pas pour laisser à chacun la concentration et la liberté de choix...
Et Mounchi accepte, se dirige vers la porte géante qui bloque l'entrée. Personne ne s'en est encore occupée de celle-ci. Mounchi l'ouvre, pensant devoir la pousser avec toutes ses forces, ce n'est qu'un enfant... Au moment où la porte entre en contact avec les paumes de ses mains, le décor changea subitement, et fut remplacé par la porte grande ouverte, et la route qui serpente au loin dans la campagne paisible. Devant un petit groupe ahuri, qui vient d'arriver là. Qui se demandait justement comment ouvrir cette entrée bloquée de l'intérieur pour se réfugier en cet espace solide.
N'ayant pas tout compris, mais perçevant le bonheur, Mounchi fit signe aux inconnus d'entrer, et chacun se mit à l'ouvrage, pour remettre en état ce lieu, comme le faisaient déjà toutes les âmes encore invisibles à leur regard. Ils s'y activent encore aujourd'hui.
Invité- Invité
Re: Contes à vivre debout
La Nuit Originelle
Episode 1: Océan sensitif
Dans les commencements, il y eut des pleurs, des rires, des bruits et parfois d'autres choses étranges. Tout ceci nageait dans un océan doux et sombre, sans lumière. Cet océan était vide, et n'accueillait que son ou ses habitants, bien que souvent un seul était présent. Des bruits, des émotions fusaient en tous sens, des goûts et des odeurs aussi. La peau était caressée de cette onde, qui berçait et protégeait de son manteau humide.
Mais cet océan restait vide et désert.
Alors... Alors naquit la Lumière. Et une fois survenue, la lumière demeura. Pour cela, il fallut quitter cet océan et partir à la recherche de territoires. A la recherche d'autres habitants également.
Invité- Invité
la tristesse et la furie
(coucou kara! je voulais ouvrir un fil où partager des contes lus de ci de là...je tombe sur le tien,alors je me permets de le continuer,j'espere que tu n'y verras pas d'inconvénient,sinon pas de soucis,dis le moi et j'en créerais un autre )
Dans un royaume enchanté où les hommes n'ont jamais accés,à moins qu'il ne s'y promenent eternellement sans s'en rendre compte.....
Dans un royaume enchanté où les choses non tangibles deviennent concretes...
il était une fois..
un lac merveilleux.
C'était un lac d'eau cristalline et pure,où nageaient des poissons de toutes les couleurs existantes et où toutes les tonalités du vert se reflétaient en permanence...
De ce lac magique et transparent s'approcherent le tristesse et la furie pour s'y baigner en se tenant compagnie.
Toutes deux oterent leurs vetements et,nues,toutes deux entrerent dans le lac.
La furie,pressée(comme l'est toujours la furie)impatiente-sans savoir pourquoi-,se baigna rapidement et,plus rapidement encore,sortit de l'eau...
Mais la furie est aveugle ou,du moins,elle ne distingue pas vraiment la réalité.Aussi,nue et pressée,elle enfila en sortant,le premier vetement qui lui tomba sous la main...
Et voilà que ce vetement n'était pas le sien,mais celui de la tristesse...
Ainsi vétue de tristesse,la furie s'en alla.
Tres calme,tres sereine,disposée,comme toujours,à rester à l'endroit où elle se trouvait,le tristesse termina son bain et,sans aucune hate-ou,plutot,n'ayant pas conscience du temps qui passait-,avec paresse,lentement,elle sortit du lac.
Sur la rive,elle decouvrit que ses habits n'étaient plus là.
Comme nous le savons tous,s'il y a quelque chose que la tristesse deteste,c'est de rester à nu.Aussi se couvrit elle du seul vetement qui se trouvait pres du lac:celui de la furie.
On raconte que,depuis,il est frequent que l'on rencontre la furie,aveugle,cruelle,terrible,furibonde.Mais si on prend le temps de bien regarder,on découvre que cette furie que l'on voit n'est qu'un déguisement,et que derriere le deguisement de la furie,en réalité....se cache la tristesse.
Dans un royaume enchanté où les hommes n'ont jamais accés,à moins qu'il ne s'y promenent eternellement sans s'en rendre compte.....
Dans un royaume enchanté où les choses non tangibles deviennent concretes...
il était une fois..
un lac merveilleux.
C'était un lac d'eau cristalline et pure,où nageaient des poissons de toutes les couleurs existantes et où toutes les tonalités du vert se reflétaient en permanence...
De ce lac magique et transparent s'approcherent le tristesse et la furie pour s'y baigner en se tenant compagnie.
Toutes deux oterent leurs vetements et,nues,toutes deux entrerent dans le lac.
La furie,pressée(comme l'est toujours la furie)impatiente-sans savoir pourquoi-,se baigna rapidement et,plus rapidement encore,sortit de l'eau...
Mais la furie est aveugle ou,du moins,elle ne distingue pas vraiment la réalité.Aussi,nue et pressée,elle enfila en sortant,le premier vetement qui lui tomba sous la main...
Et voilà que ce vetement n'était pas le sien,mais celui de la tristesse...
Ainsi vétue de tristesse,la furie s'en alla.
Tres calme,tres sereine,disposée,comme toujours,à rester à l'endroit où elle se trouvait,le tristesse termina son bain et,sans aucune hate-ou,plutot,n'ayant pas conscience du temps qui passait-,avec paresse,lentement,elle sortit du lac.
Sur la rive,elle decouvrit que ses habits n'étaient plus là.
Comme nous le savons tous,s'il y a quelque chose que la tristesse deteste,c'est de rester à nu.Aussi se couvrit elle du seul vetement qui se trouvait pres du lac:celui de la furie.
On raconte que,depuis,il est frequent que l'on rencontre la furie,aveugle,cruelle,terrible,furibonde.Mais si on prend le temps de bien regarder,on découvre que cette furie que l'on voit n'est qu'un déguisement,et que derriere le deguisement de la furie,en réalité....se cache la tristesse.
Invité- Invité
L'éléphant enchainé
Quand j'étais petit,j'adorais le cirque,et ce que j'aimais par dessus tout,au cirque,c'était les animaux.L'éléphant en particulier,me fascinait:comme je l'appris par la suite,c'était l'animal préféré de tous les enfants.Pendant son numéro l'énorme bete exhibait un poids,une taille et une force extraordinaires...Mais,tout de suite apres et jusqu'à la représentation suivante,l'éléphant resté toujours attaché à un petit pieu fiché en terre par une chaine qui retenait une de ses pattes prisoniere.
Or ce pieu n'était qu'un minuscule morceau de bois enfoncé de quelques centimetres dans le sol.Et bien que la chaine fut epaisse et résistante,il me semblait evident qu'un animal capable de déraciner un arbre devait facilement pouvoir se liberer et s'en aller.
Le mystere reste entier à mes yeux.
Alors qu'est ce qui le retient?
Pourquoi ne s'échappe-t-il pas?
A 5 ou 6 ans,j'avais encore une confiance absolue en la science des adultes.J'interrogeais donc un maitre,un pere ou un oncle sur le mystere du pachyderme.L'un d'eux m'expliqua que l'éléphant ne s'échappait pas parce qu'il était dressé.
Je posais alors la question qui tombe sous le sens:"s'il est dressé,pourquoi l'enchaine-t-on?"
Je ne me rappelle pas qu'on m'ait fait une réponse coherente.Le temps passant,j'oubliais le mystere de l'éléphant et de son pieu,ne m'en souvenant que quand je rencontrais d'autres personnes qui un jour,elles aussi,s'étaient posé la meme question.
Il y a quelques années,j'eus la chance de tomber sur quelqu'un d'assez savant pour connaitre la réponse:
"L'éléphant du cirque ne s'échappe pas parce que,dés son plus jeune age,il a été attaché à un pieu semblable."
Je fermai les yeux et j'imaginai l'éléphant nouveau né sans défense,attaché à ce piquet.Je suis sûr qu'à ce moment l'éléphanteau a poussé,tiré et transpiré pour essayer de se libérer,mais que,le piquet étant trop solide pour lui,il n'y est pas arrivé malgré tout ses efforts.
Je l'imaginai qui s'endormait épuisé et,le lendemain essayait à nouveau,et le surlendemain,et les jours suivants.....jusqu'à ce qu'un jour,un jour terrible pour son histoire,l'animal finisse par accepter son impuissance et se résigner à son sort.
Cet enorme et puissant pachyderme que nous voyons au cirque ne s'échappe pas,le pauvre,parce qu'il croit en etre incapable.
Il garde le souvenir gravé de l'impuissance qui fut la sienne peu apres sa naissance.
Et le pire c'est que jamais il n'a serieusement remis en question ce souvenir.
Jamais,jamais il n'a tenté d'éprouver à nouveau sa force......
(Jorge Bucay)
Or ce pieu n'était qu'un minuscule morceau de bois enfoncé de quelques centimetres dans le sol.Et bien que la chaine fut epaisse et résistante,il me semblait evident qu'un animal capable de déraciner un arbre devait facilement pouvoir se liberer et s'en aller.
Le mystere reste entier à mes yeux.
Alors qu'est ce qui le retient?
Pourquoi ne s'échappe-t-il pas?
A 5 ou 6 ans,j'avais encore une confiance absolue en la science des adultes.J'interrogeais donc un maitre,un pere ou un oncle sur le mystere du pachyderme.L'un d'eux m'expliqua que l'éléphant ne s'échappait pas parce qu'il était dressé.
Je posais alors la question qui tombe sous le sens:"s'il est dressé,pourquoi l'enchaine-t-on?"
Je ne me rappelle pas qu'on m'ait fait une réponse coherente.Le temps passant,j'oubliais le mystere de l'éléphant et de son pieu,ne m'en souvenant que quand je rencontrais d'autres personnes qui un jour,elles aussi,s'étaient posé la meme question.
Il y a quelques années,j'eus la chance de tomber sur quelqu'un d'assez savant pour connaitre la réponse:
"L'éléphant du cirque ne s'échappe pas parce que,dés son plus jeune age,il a été attaché à un pieu semblable."
Je fermai les yeux et j'imaginai l'éléphant nouveau né sans défense,attaché à ce piquet.Je suis sûr qu'à ce moment l'éléphanteau a poussé,tiré et transpiré pour essayer de se libérer,mais que,le piquet étant trop solide pour lui,il n'y est pas arrivé malgré tout ses efforts.
Je l'imaginai qui s'endormait épuisé et,le lendemain essayait à nouveau,et le surlendemain,et les jours suivants.....jusqu'à ce qu'un jour,un jour terrible pour son histoire,l'animal finisse par accepter son impuissance et se résigner à son sort.
Cet enorme et puissant pachyderme que nous voyons au cirque ne s'échappe pas,le pauvre,parce qu'il croit en etre incapable.
Il garde le souvenir gravé de l'impuissance qui fut la sienne peu apres sa naissance.
Et le pire c'est que jamais il n'a serieusement remis en question ce souvenir.
Jamais,jamais il n'a tenté d'éprouver à nouveau sa force......
(Jorge Bucay)
Invité- Invité
Re: Contes à vivre debout
La Nuit Originelle
Episode 2: Explosion des Sens
Dans cet univers inondé subitement de lumière, les sons et les couleurs prenaient vie, forme, émergeaient, crées ou découverts, qui sait ? Le premier regard est-il le créateur de cet environnement soudain qui semble vivre de par lui-même dès que jaillit un intérêt pour lui ?
Et que penser des échanges obtenus en observant de plus près tout ceci ? Le fait d'observer semble déclencher une ribambelle de réactions, de nouveautés, de sons, d'images, d'actions... Observer modifie la mesure faite du monde environnant. Quelle découverte fondamentale ! La première en cet univers si vaste. Plonger se syeux, observer, et l'on obtient alors des éclats de sons, des éclats de bruits, des changements dans le paysage autour. A croire que tout est vivant dans ces modifications...
La Terre se modifie d'elle-même, baignée de lumière, elle se crée et se modèle, afin de subvenir aux besoins de celui qui est né en son sein.
(nota: lire ces épisodes dans des angles de vues différents. Soit dans l'angle de la naissance d'un enfant, soit dans l'angle d'une création légendaire d'un univers, ou autre encore, quantique, fractal si on répercute ensuite à l'infini... Tout est possible)
EDIT: les Furies en ce lieu ne restaient d'ailleurs pas longtemps dévêtus... Par une mystérieuse magie, ou un ancien souvenir, tôt ou tard, un vêtement venait à couvrir ce qui avait été auparavant porté sans honte aucune. Et pourtant, rien avant ne l'aurait nécessité. La pensée même de ce rituel était inexistante. Mais avec l'apparition de la lumière, alors toute règle changeait...
Invité- Invité
Re: Contes à vivre debout
La Nuit Originelle
Episode 3: L'Oubli
Avec le temps, le Monde évolua.
Le Petit être créateur aussi, en symbiose avec son monde. Double lecture de cette histoire, raconte-t-elle les prémices de la naissance d'un monde, ou bien les premiers jours d'un nouveau-né ? Tout est si semblable, si lié, tellement connecté qu'il en devient difficile de perçevoir où commence le Monde physique et où commence le vécu de la naissance d'un être...
Tous deux commencèrent par l'eau.
Tous deux commencèrent par l'obscurité.
Puis la Lumière vint. Puis les habitants...
Néanmoins, le Temps s'écoule et l'Oubli prend ses aises.
Le Monde oubliera d'où il vint.
Le Petit être oubliera aussi son eau originelle.
Ne resteront que les histoires pour les rappeler à la mémoire.
A la mémoire de tous les Petits êtres...
Invité- Invité
Re: Contes à vivre debout
Portail en prélude
Parfois, un seul instant suffit pour tout changer. Nous faire voir et comprendre différemment. Une porte invisible peut ainsi soudainement apparaître, accompagnée de ce délicieux frisson d'assurance grave, nous invitant à franchir le pas et voir de l'autre côté.
Une bourrasque semblant vivante, parviendra aussi à nous distraire de notre quotidien, le temps de délivrer ses senteurs et son appel impérieux à lui prêter oreille.
Un mot, une simple phrase en apparence anodine, suffiront à changer le cours de notre vie. Un détail, auquel nul ne prêtera attention, mais qui pour nous sera comme un phare dans la tempête.
Ces moments basculent l'existence, nous changent la vie à tout jamais. Souvent, l'on ne comprend pas comment, ni d'où ceci est venu... Mais l'on est sûr d'une chose : cela n'existait pas l'instant d'avant. Et c'est apparu subitement, venu de nulle part.
Oui, et après, cela disparaît également en un éclair !
Ces brefs instants, arrivés comme un clin d’œil fugitif et espiègle, se produisent à la conjoncture d'évènements précis. Chacun peut être enclenché, si l'on en connaît la source, ou le processus. D'autres s'intuitent, se devinent, ou bien encore demandent patience et longue présence persévérante, pour s'offrir à nous.
Ce sont des processus qui nous guident vers un autre chemin, ou bien la sortie si jamais l'on tourne en rond sans voir d'issue. Des processus qui nous font évoluer, changer. Nul retour en arrière n'est ensuite possible, encore moins voulu ou souhaité d'ailleurs: une fois goûté, le temps d'un éclair, nous ne pensons plus qu'à une chose. Recréer ce délice, suivre le reste du chemin ainsi dévoilé d'un subtil éclat temporaire.
Car l'intuition assurée que ce n'est là que le commencement, nous pousse vers l'avant, aussi passionnément.
Exactement ! Ah, si j'avais su ça avant !!! Si j'avais lu ou appris tout ceci, mais personne ne me l'avait jamais expliqué ...
Parfois, nous passons toute notre vie à les chercher sans savoir. Sans entendre. Pourtant, ces moments précieux sont là, tout autour de nous, à chaque instant, en chaque jour.
Chaque jour ? Allons bon, voilà que cela peut se produire aussi souvent que ça ? Cela devient intéressant. Voyons, que disent-ils à ce sujet …
Certains croiseront notre route à plusieurs reprises, tels des chemins favoris et familiers menant par différents moyens, au même et unique point, avec une répétition constante et patiente. D'autres nous embarquent en de nouvelles destinations.
Le Monde-Arbre, la Dimension Lunaire cristalline, le Monde de l'Espace-Temps, et tant d'autres encore…
Chacun de ces mondes en croise d'autres, tantôt par interstices réguliers qu'il suffit de franchir, tantôt par superposition infime qui permet de sauter de l'un à l'autre en tout lieu.
L'un de ces mondes, par exemple, s'éloigne de plus en plus des autres, c'est sa particularité. Il croît de plus en plus, s'agrandit, mais pour cela se distend et étire ses dimensions en tous sens. La cohésion universelle qui lui permet de changer ainsi, assure également la sauvegarde des autres mondes autour de lui. En s'élargissant, il s'éloigne donc aussi des autres, c'est la conséquence. Sinon, ses mondes voisins et croisés, seraient écrasés, ou perturbés en leur essence profonde.
Un seul grandit et s'éloigne donc des autres en même temps ?
La Nature des choses est belle et sage. Ainsi, le Monde Espace-Temps (puisqu'il s'agit de lui) peut à loisir continuer sa croissance, à l'infini s'il le souhaite et si c'est son Destin, tant que rien ne lui changera sa route.
Et les autres mondes adjacents continuent quant à eux de vivre, d'évoluer. La seule différence, réside en la diminution de points de jonction ou de surfaces superposées avec le Monde Espace-Temps, puisqu'il s'éloigne d'eux doucement. Ou bien encore, pour les lieux ou portes qui ont perduré, le changement se manifesta par leur rétrécissement en terme de taille, et d'ouverture.
Ainsi, il est vrai que lorsqu'en des temps anciens, des créatures immenses pouvaient traverser les dimensions et les passages entre les Mondes, elles ne peuvent désormais plus vraiment le faire. Certaines furent d'ailleurs enfermées d'un côté ou de l'autre du passage, avant son rétrécissement inéluctable, lors de certaines périodes bien connues.
Serait-il possible ? Les mythes d'ici auraient-ils un fond de vérité alors ?
Invité- Invité
Re: Contes à vivre debout
Le Monde de l'Oubli
épisode 1
épisode 1
En des temps anciens, régna une Force qui s'empara des terres de Darnok. Du fond des cœurs, jusqu'aux souvenirs, elle s’immisça en moult lieux, villages et telle la Peste elle se propageait d'homme en homme, de femme en femme.
Certains avaient prédit son arrivée: il en fut qui lui donnèrent un nom. Un titre issu des Ténèbres, un nom de sombre présage. Aujourd'hui, après tous ces évènements, il est temps de mettre son histoire entre les mains des scribes. Qui eux-mêmes la transmettront à leur tour. Aujourd'hui, maintenant que tout est fini, nous la dénommons simplement "Force Hurlante".
Saisissant toute bonté, cette Force se distillait dans l'âme de ceux qu'elle traversait. Beaucoup de théories virent le jour pour expliquer ce qui s'était passé: un sort, une maladie dégénérative, un parasite ...
Celui qui tombait en elle, oubliait tout ce qui était bon. Bon pour lui, comme le goût des bonnes choses, le goût de la vie en famille, le goût de la liberté, ou des beaux paysages. Tout ce qui était doux, beau, agréable était complètement oublié. Certains résistaient et parvenaient à conserver un peu de beauté ou de bonté en un domaine: amour de l'Art, ou bien de la bonne chère, si ce n'était l'amour des autres... Mais ils se retrouvaient alors confrontés à un immense précipice entre eux et le reste du monde contaminé dans leur secteur. Et comme ils ne parvenaient pas à tout conserver intact en eux malgré leur résistance, il ne leur restait alors qu'un peu d'amour au lieu de l'Amour Complet et entier.
Ils pouvaient même devenir pires en ayant résisté, car alors ils devenaient assoiffés de cet amour unique qui semblait le seul "amour" à pouvoir étancher leur soif. Certains, pour répondre à cet Amour incomplet, pouvaient devenir prêts à tout. Posséder encore et encore. Ou bien manger à l'infini sans être satisfaits. Ou encore contrôler à tout prix ces lumières qui restaient encore douces à leurs yeux. Mais leur faim ne s'épanchait jamais, car "un seul amour" ne faisait pas l'Amour Complet dont ils avaient tout oublié.
Certains ne juraient que par la Beauté. D'autres les plaisirs de la chair, ou de chère. D'autres encore pour le contrôle et la sécurité, à n'importe quel prix. Cela en devenait une drogue pour chacun d'eux. Ils développaient également un dégoût plus ou moins fort, envers ceux qui n'avaient pas conservé le même amour qu'eux, ou qui n'en avaient point conservé du tout. Cela allait parfois jusqu'à la haine des autres. De tous les autres... De tous ceux qui ne comprenaient pas, ou qui pouvaient les ralentir dans leur soif de beauté, de contrôle, dans cette course aveugle. Ils pouvaient même maltraiter leurs propres enfants, incapables de leur donner l'Amour dont ils avaient oublié la majeure partie, et maltraiter également leurs propres concitoyens. Tout devenait bon pour assouvir cette soif d'Amour incomplet et toujours inassouvie: toute la beauté ne pouvait pas suffire à atteindre l'Amour Complet. Ni tout l'amour de la sécurité.
L'Amour Complet était tout cela à la fois, et plus encore... Mais ils ne le savaient plus.
Quant à ceux qui avaient tout perdu, sans résister à cette Force... Il leur resta des souvenirs d'Amour, devenus légendes, et surtout hors d'atteinte. Il leur fallut donc vivre sans l'Amour Véritable.
Bien sûr, ils se reconstruisirent.
Ils trouvèrent une autre façon de vivre. Une autre société. Et d'autres "priorités"...
Invité- Invité
Re: Contes à vivre debout
Le Monde de l'Oubli
épisode 2
épisode 2
En ce temps-là, croiser un "résistant" qui avait conservé une part d'Amour en lui, une parcelle incomplète, était donc très étrange pour ceux qui avaient tout oublié. La situation rendait méconnaissable ce qu'ils avaient pourtant tellement apprécié, mais dont plus rien ne restait à leur souvenir. Les "résistants" semblaient de parfaits étrangers, complètement inadaptés au mode de vie nouvellement mis en place, et à ses priorités actuelles.
Une autre chose fut également oubliée...
En plus de l'Amour Complet, ils avaient reçu aux origines un second don: la faculté de créer.
Là aussi, tout ne fut pas perdu, et des bribes persistèrent chez les uns et les autres, avec plus ou moins de bonheur.
Certains créaient donc encore. Tout comme ils aimaient toujours d'une certaine manière... A leur façon. Mais nullement à la hauteur de ce dont ils étaient capables.
La fonction de "créer" resta donc en latence, ou bien partiellement activée. Ayant oublié l'Amour Complet et Véritable, ils créèrent peu à peu leur monde d'une autre manière. Avec le peu d'amour qui leur restait encore... Un monde beau pour certains. Un monde avec quelques lueurs d'amour pour ceux qui le sentaient encore palpiter. Mais un monde aussi de douleurs. Car ils créaient sans amour, ou pour l'amour d'une seule chose, quitte à le faire au détriment de tout le reste. Aveuglés comme un papillon de nuit devant la moindre lueur électrique, ignorant ce qu'est la véritable lumière.
Peu à peu, ceux qui vivaient encore dans l'Ancien Monde, sombrèrent, effacés, masqués. Leur monde s'estompait au profit du nouveau. Puis devint souvenir, légende et enfin mythe ancien. Une part entière fut oubliée à jamais de leurs cœurs.
Mais tout ne fut pas perdu pour autant.
Ceux qui restèrent ancrés ans l'Amour Véritable, l'Amour Complet, purent le sauvegarder. Il fut difficile pour eux tous de se voir ainsi séparés des leurs, qui tombaient peu à peu dans l'Oubli. Difficile de ne pouvoir tous les rattraper, de ne pouvoir tous les guérir. Chaque jour qui passait éloignait davantage les deux mondes d'un abîme grandissant. Et ce qui devait arriver, arriva. Le "Nouveau Monde" généré ainsi avec si peu d'Amour, fut un beau jour complètement déconnecté de son Monde d'origine. Quelques chemins secrets subsistèrent. Mais tous les autres furent détruits, engloutis dans les eaux sombres de l'Oubli.
Et dans les troubles de leurs cœurs, naquirent peurs. Terreurs. Entrelacés de douleurs.
Ombres furent générées.
Combats, luttes virent le jour.
Et la ligne créée ainsi entre les deux mondes, devint la ligne duale en toute chose. Bien ou Mal. Homme ou Femme. Vivant ou Mort. Lui ou Moi. "Son" camp ou "le mien"...
Invité- Invité
Re: Contes à vivre debout
Le Monde de l'Oubli
épisode 3
épisode 3
Fantômes et créatures monstrueuses peuplèrent ainsi les Premiers Temps, Esprits aussi.
Un deuxième Temps lui succéda, le Temps de la Raison.
La Raison généra la fin de certaines peurs, la fin des monstres. Du moins, en partie.
Ensuite, la Raison permit d'atténuer l'écart entre les camps, atténuer les distances entre les croyances qui se réunifiaient autant qu'elles pouvaient, attirées par ce lien ancien qui effacerait et gommerait les différences.
Mais ceci s'opérait toujours dans l'oubli de l'Amour Véritable.
La Raison sans Amour, créa des Hommes logiques qui pouvaient écraser leurs propres semblables aussi férocement qu'ils le faisaient avec leurs ennemis. Il suffisait que la Raison aille en ce sens, pour qu'ils suivent et se mettent à l'ouvrage. Cela générait autant de troubles que cela en résolvait.
Les camps unifiés sans Amour de son prochain, ressemblaient à une masse "unie" certes, réglementée par l'Union et la Fédération des besoins. Se rassembler devenait impérieux. Aller dans les mêmes lieux, s'identifier à chacun, était un réflexe sans fin, jamais assouvi, demandant encore et toujours plus. Tous s'identifier, sans Amour ultime et sacré de son prochain, dans la Logique et la Raison.
La séparation Homme et Femme fut également en second temps, de nouveau attirée vers le souvenir incomplet de l'union. Mais sans Amour Véritable, sans l'essence complète des origines oubliées. Les couples tentaient réellement de réunir et assembler les deux sexes en une quête commune.
La Raison, souvent, venait un matin insuffler de ne plus aller ainsi, et re-séparait ce qui avait été commencé...
Un âge vint également porter le souvenir incomplet de cette non-dualité. De cette non-séparation homme et femme. Et ainsi de suite...
Invité- Invité
Re: Contes à vivre debout
Petits textes de rien,
Tels des bouts de coquillages,
Peuplant la blanche plage.
Souvenirs des jours qui furent siens...
Revenir en arrière.
Revenir comme dit l'ami,
Au temps plié
Pour avoir prié.
Car c'est l'autre demi,
De ce temps qui fut hier.
Tels des bouts de coquillages,
Peuplant la blanche plage.
Souvenirs des jours qui furent siens...
Revenir en arrière.
Revenir comme dit l'ami,
Au temps plié
Pour avoir prié.
Car c'est l'autre demi,
De ce temps qui fut hier.
Invité- Invité
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