Besoin d'indépendance et couple

Bonjour,

Je suis en couple à distance depuis trois ans. Nous nous voyons un ou deux week-ends par mois en moyenne, et tout se passe bien. Mon compagnon est une personne très bienveillante et rassurante, qui prend en compte ma sensibilité de zèbre et avec qui je parviens à communiquer malgré nos différences de fonctionnement.
Nous sommes en phase sur le plan intellectuel et nous amusons des mêmes choses, nous sommes complices.

Il n'y a aucune raison objective de vouloir se séparer. Cependant, dès que nous nous retrouvons pour une durée plus longue qu'à notre habitude (comme en ce moment), je commence très rapidement à me sentir oppressée et à tout remettre en question. Je crois que c'est lié à un très fort besoin d'indépendance : j'ai le sentiment d'être enfermée, de ne plus pouvoir prendre mes décisions et disposer de mon temps en toute liberté. Mon compagnon ne m'impose rien (ni vie sous le même toit, ni autre projet d'avenir pour le moment). Mais le simple fait d'être en couple, c'est-à-dire dans une relation où il compte sur moi et moi seule, et où on ne peut pas me remplacer ou assumer mon rôle à ma place, où mes décisions ont une impact sur une autre personne, m'angoisse beaucoup en ce moment. S'ajoute à cela le fait de devoir faire les trajets pour se retrouver, de finir mes études l'année prochaine et de ne pas savoir où m'installer/que faire ensuite... J'ai le sentiment d'être noyée sous les contraintes, même si la réalité n'est pas forcément celle là. C'est comme si le couple n'était pas fait pour moi ; s'il existe une sorte d'âme sœur pour moi, ce ne peut être que lui, mais je ne sais pas si le couple est le bon type de relation pour nous.

Au stade où je me trouve actuellement, mon instinct serait de rompre, mais j'ai la hantise de prendre une décision trop hâtive et de blesser mon compagnon, pour qui je ressens toujours énormément d'amour.
Il ne comprend pas ce soudain rejet de tout notre couple, en quelques jours à peine, alors qu'objectivement rien n'a changé dans son comportement. Surtout, ces types de crises dès que nous passons du temps ensemble l'inquiètent un peu plus à chaque fois, et il a peur de ne plus pouvoir les assumer sans souffrir à l'avenir.
Quand j'ai découvert ma douance il y a quelques années et avant de parvenir à mieux la vivre au quotidien, je souffrais énormément des "raisonnements en vas-clos" sur le sens de la vie : je partais très loin très vite et ne parvenais plus à me sortir de la logique de mon raisonnement, que celui-ci soit pertinent ou non. J'ai peur de retomber dans ce travers-là, où je me convaincs à 200% de quelque chose sans parvenir ensuite à me contester, et à envisager d'autres explications moins lourdes de conséquences.

Avez-vous déjà vécu ce sentiment d'enfermement, même auprès d'une personne très indépendante elle-aussi ?

Tu l'expliques, je trouve très bien. Ce n'est pas ton compagnon ni ton couple qui pose problème mais la pression que tu te mets (toute seule ?) de te sentir responsable (du bien être) de l'autre qui t'etouffe. 
C'est sur cette pression/contrainte/angoisse que tu devrais peut être t'interroger. Pourquoi tu te fais un devoir d'être responsable du bonheur de ton compagnon ? Pourquoi tu penses être la seule à pouvoir remplir ce rôle ? Pourquoi aimes tu avoir ce rôle en même temps qu'il t'angoisse ?

Tu décris bien ce qui me remue en ce moment…
J'ai les mêmes questionnements mais pas encore de réponse. Mais la réponse d'Hirondelle donne des pistes de réflexions intéressantes.
Mon post peut sembler inutile mais au moins j'ai répondu à ta question en dernière phrase : oui.

Une de mes amies avait cette peur jusqu'à l'année dernière, et était terrorisée à l'idée d'être en couple. Nos discussions l'ont beaucoup fait avancer et lui ont même permis de trouver un petit ami. Elle m'a remercié de lui avoir ouvert les yeux sur deux points : d'un, elle était parfaitement légitime à vouloir quelque chose même de pas courant, et de deux elle n'était en aucun cas responsable du bonheur de son conjoint. Ce qu'elle lui apporte (et ce qu'il lui apporte) sont des dons, des cadeaux, mais aucunement des obligations hormis celle qu'ils se sont eux-même fixés de plein accord.
Si ça peut aider ou compléter les dires d'Hirondelle avec un exemple...

Merci pour vos réponses, elles me font du bien

Pour te répondre Hirondelle : je crois que tu mets le doigt sur quelque chose de très juste, ça m'aide à démêler un peu le flot de pensées.
Comme mon compagnon a un tempérament indépendant lui-aussi, je ne me demande jamais si je me sens responsable de son bonheur. Mais c'est vrai qu'il est beaucoup plus seul que moi, par sa situation familiale et par l'éloignement géographique avec ses amis. Il a un métier très social et il a beaucoup de passions, je crois qu'il est comblé de ce côté-là, mais j'ai l'impression qu'il n'y a qu'avec moi qu'il peut discuter de choses plus intimes au quotidien (alors que ce n'est pas le cas de mon côté). Je crois que c'est cette exclusivité-là qui me pèse parfois.

Mais est ce qu'à lui ça pèse ? Ou bien est ce que tu projettes que ça devrait être le cas ? 
Fais confiance à sa capacité à faire ce qui lui semble bon pour lui. s'il ne te demande pas de l'aider à élargir son cercle d'intimes, C'est peut être que lui n'en ressent pas le besoin ?

Ce sont de bonnes pistes, d'autant que je suis incapable de répondre à ces questions pour le moment, je pense que ça vaudrait le coup d'y réfléchir du coup. Je dois en parler avec lui et creuser tout ça en moi-même... Merci en tout cas !

Mgmv61,

Quelle parfaite description de ce que je vis également actuellement. Dans ce sens je te comprends pleinement.

Je ne sais pas si au-delà de tes angoisses vous en venez à vous disputer de manière complètement irrationnelle, mais c'est malheureusement mon cas: l'amour en devient un conflit presque permanent, et je culpabiliserais presque que si les choses arrivent, c'est en partie de ma responsabilité.
D'un point de vue rationnel, je suis quasiment certain que non, et que c'est bien son manque de prise de recul, de savoir faire la part des choses, qui nous opposent.
Ce qui n'est guère réjouissant de ne pas être dans une démarche constructive, l'amour en prend un sacré coup, et s'envolera certainement telle une hirondelle à la fin de l'été...

...au bout de 3 années...

Coucou!
Comme on l'a déjà dit, Hirondelle a touché juste: je fais face à une situation très similaire actuellement. Pas avec un compagnon mais avec ma meilleure amie - nous sommes fusionnelles. Je m'étouffe de cette responsabilité de la rendre heureuse et je te comprends.
Bisous