Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
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Forum ZEBRAS CROSSING :: La zébritude :: Discussions générales relatives à la zébritude :: Syndrome d'Asperger et troubles du spectre autistique
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Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Bonjour à tous,
Voilà un sujet des plus sensibles pour moi, si ce n’est pas l’ultime sujet. J'ai du mal à trouver des réponses sur le net correspondant vraiment à mon ressenti, alors je vais décrire mon vécu et je lance un appel à témoignage en espérant le retour de personnes autistes, ou autiste et HQI, même juste HQI si cela est également vécu par certains d’entre vous. Cela me permettrait de mieux comprendre ce que je vis et de savoir si certains vivent ou ont vécu la même chose que moi, savoir comment ils le vivent et si ils ont réussi à le surmonter de quelque façon. Aussi j’espère que je suis dans la bonne catégorie.
/!\ Attention pavé /!\
Suite à une décompensation particulièrement intense, j’ai décidé de consulter une psychologue. Au bout de deux séances, elle me dit qu’elle pense à l’autisme quand je décris mes ressentis et mes problèmes et que je devrais aller creuser cette piste avec quelqu’un spécialisé en TSA. Je précise qu'il y a aussi un gros soupçon non confirmé par un test de ma surdouance (plusieurs HQI confirmés dans ma famille et ma psy qui m'a fait remarqué mes capacités d’analyse en mentionnant le HQI) et globalement je me reconnais assez bien dans les profils HQI/zèbres décrits dans les livres, même si il y a plusieurs points qui me font tiquer.
Ayant déjà fait de multiples recherches pour essayer de mettre un mot sur mes maux, j'en avais mis pas mal sur le dos du HQI même si il est loin de couvrir l'ensemble de mes problèmes ni leur "ampleur", et je savais que l’autisme ne correspondait pas, car je n’ai aucun handicap qu’ils soient dans l’exécutif, le langage, ou la motricité. J’ai peut-être une hypersensibilité sensorielle me fatiguant extrêmement, mais je ne pense pas percevoir le monde comme un amas de stimulus agressifs, et je ne sais pas ce que la catégorie « perception » recouvre. Si c’est le fait de ne percevoir que les détails et d’avoir des difficultés à « ordonner » les éléments du monde pour y trouver une lecture lui donnant du sens, je ne pense pas avoir ce ressenti. Je suis plutôt du genre à avoir une bonne lecture très globale et systémique.
Sur les conseils de ma psy, je décide de lire des livres traitant de l’autisme pour quand même vérifier si je ne m’y retrouve pas en creusant un peu plus. Malgré la lecture de ces livres (témoignages de personnes Asperger et la bible de Tony Atwood), d’articles sur internet et de commentaires de forums (j’avoue ne pas avoir tout lu donc peut-être que j’ai raté des choses), si je me retrouve dans pleins de petits éléments de la vie courante, je ne pense pas être autiste. Je ne fais pas de stimming, je ne considère pas que mes intérêts rentrent dans la définition des intérêts spécifiques, je suis très bonne dans la théorie de l’esprit et la compréhension des émotions d’autrui, etc. et encore une fois, je ne me retrouve vraiment pas dans les handicaps vécus par les autistes.
En fait, ce qui a mis ma psy sur cette piste, c’est :
- le fait que je décrive un ressenti de surcharge pour m’adapter et supporter les autres et la vie en général, et qu’une autre personnalité ayant des émotions, des ressentis, des goûts et des objectifs de vie différents a fait son apparition pour me permettre de survivre à la vie en société. Cette personnalité est d’ailleurs en train d’arriver à ses limites pour gérer l’adaptation et la surcharge qui deviennent de plus en plus insupportables au fur et à mesure que j’avance dans ma vie.
- le fait que je décrive un sentiment de décalage, de déphasage important avec les autres et ressenti depuis la petite enfance, m’amenant depuis plusieurs années à me rendre compte que je suis incapable de ressentir une véritable affection pour autrui, un sentiment de proximité, et surtout un sentiment de lien et de « connexion » (sans rentrer sur un fantasme de lien fusionnel ou de compréhension parfaite, ou je ne sais quoi).
J’ai mis des mots sur ce décalage :
- une perception du monde différente avec beaucoup de recherche de « petits moments magnifiques » ressentis intensément quand je vois des paysages, quand je sens les odeurs de la nature, quand je perçois le passage des saisons, quand j’entends le vent et observe les nuages etc. + une recherche de moments « transcendants » comme je les appelle, enfin vraiment très intenses dans les émotions avec une perception et une compréhension du monde profondes.
- différence dans le rapport rationnel/émotionnel : je suis très rationnelle et sépare mes émotions de mes raisonnements pour faciliter une prise d’opinion la plus objective possible (coucou la zététique) et les gens sont souvent choqués (voire effrayés ou dégoutés) d’un tel détachement.
- comme j’essaye d’avoir une lecture du monde très sceptique, je suis assez étrangère aux concepts de croyance. Pour être exacte, même si j’ai pu en avoir au cours de ma vie et que j’en ai très probablement encore, je suis totalement sidérée que l’humain puisse avoir des croyances et surtout fonctionner avec un système de croyance pour lire le monde et interagir avec lui. J’ai lu plusieurs livres pour en comprendre les mécanismes et me confirmer que l’humain est un être de croyances et que quasi sinon toutes les violences humaines ont pour origine la défense de croyance liées à la défense de l’ego, souvent dans la défense de leur identité ou de leur façon de concevoir le monde.
J’ai l’impression que les humains croient que l’interprétation du monde qu’ils perçoivent est réelle, et qu’ils croient que leur image mentale de leur identité est réelle. Moi ça me sidère à un point inimaginable. En conséquence, je n’arrive absolument pas à adhérer à aucune grille de lecture culturelle, tout ce qui tourne autour des lois, des valeurs, des symboles et significations, des sens et interprétations, etc. (je précise que cela ne m'empêche pas de m'imposer des règles morales strictes), ce qui me donne une lecture du monde radicalement différente, et donc un raisonnement tout aussi différent. Aussi, le fait que je n’arrive pas à accepter ces raisonnements et les comportements qui en découlent à pu donner lieu à une forme de misanthropie légère mais tenace.
J’ai l’impression d’avoir une façon d’être au monde et d’expérimenter le monde de façon radicalement différente, et de ne pas disposer des outils adéquats pour partager ces ressentis avec autrui. De plus, je me sens tellement différente des humains et peu intéressée par ceux que je vois que je pense ne pas avoir vraiment envie de créer ce lien avec eux. J’ai l’impression que même sans aucun handicap à comprendre les émotions et raisonnements d’autrui, ni à m’exprimer et à être à l’aise dans mon expression, je n’arrive pas à ressentir de lien avec autrui. Ni avec ma famille, ni avec mes amies, et ce depuis toute ma vie. Je n’ai aucun problème à créer des relations avec autrui et me faire des amis, mais je n’arrive pas à « ressentir la relation », à me sentir liée à l’autre, à développer une proximité ou une intimité avec autrui, même si j'arrive à apprécier la compagnie de certains.
Ce serait typiquement un trait autistique d’après ma psy, et il est vrai que je ne trouve aucune autre pathologie mentale ou forme de neuroatypisme amenant ce problème.
Je me sens par ailleurs totalement envahie par autrui lorsque l’on cherche à se rapprocher de moi, j’ai l’impression qu’on ne me voit pas « vraiment », que les gens ressentent des émotions pour une personne qu’ils ne connaissent pas car ils n’arrivent pas percevoir ni à comprendre ce que je suis vraiment, et cela me met profondément mal à l’aise et amène souvent à une dissociation.
J’imagine que c’est surtout parce-que je ne veux pas créer ce lien, car je trouve les gens trop différents de moi et qu’ils ne m’intéressent pas car je n’arrive pas à apprécier voire tolérer leur fonctionnement. Je ne pense pas que cela provienne de problèmes de compétences en communication ou en relationnel, notamment ceux typiques à l’autisme. Et en même temps, même si je rencontrais quelqu'un "comme moi" avec qui je souhaiterais créer un lien et le ressentir, je ne suis pas sûre que j'y arriverais.
Je précise que la totalité de mes « symptômes chiants » : dissociation chronique, attaques dissociatives et dépressives, désorganisation de la pensée et de la mémoire, crises de « douleur » (m’amenant à de l’auto-agression et automutilation pour faire passer la douleur, voire à des pulsions suicidaires lorsque je suis à bout) et autres me semblent très proches des descriptions des meltdowns et du syndrome post-traumatique complexe que j’aurai à cause… d’une vie normale. Donc une symptomatologie similaire aux personnes autistes.
Je précise accessoirement que cette solitude intense et chronique me pousse à des envies suicidaires, montrant que ce manque de lien (même si je ne suis pas sûre d’identifier ce que ce lien est vraiment ni ce que cela pourrait m’apporter) est tellement profond qu’il en a des incidences graves sur ma qualité de vie.
Conclusion : je suis complètement perdue et j’aimerais donc savoir si les autistes du forum pourraient me venir en aide pour savoir si cela peut correspondre malgré tout à de l’autisme en imaginant que quasi tous les handicaps aient pu être compensé par un probable HQI. Et surtout si certains partagent ce ressenti même en partie, et comment ils y survivent.
Je prévois de prendre un rdv avec une psy spécialisée en TSA pour savoir si cela serait intéressant de commencer une démarche de diagnostic auprès d’un CRA, mais le rdv se fait attendre… et un diagnostic n'amènera probablement pas de pistes de solutions à ce problème.
Un grand merci à ceux qui ont lu jusqu'au bout.
Voilà un sujet des plus sensibles pour moi, si ce n’est pas l’ultime sujet. J'ai du mal à trouver des réponses sur le net correspondant vraiment à mon ressenti, alors je vais décrire mon vécu et je lance un appel à témoignage en espérant le retour de personnes autistes, ou autiste et HQI, même juste HQI si cela est également vécu par certains d’entre vous. Cela me permettrait de mieux comprendre ce que je vis et de savoir si certains vivent ou ont vécu la même chose que moi, savoir comment ils le vivent et si ils ont réussi à le surmonter de quelque façon. Aussi j’espère que je suis dans la bonne catégorie.
/!\ Attention pavé /!\
Suite à une décompensation particulièrement intense, j’ai décidé de consulter une psychologue. Au bout de deux séances, elle me dit qu’elle pense à l’autisme quand je décris mes ressentis et mes problèmes et que je devrais aller creuser cette piste avec quelqu’un spécialisé en TSA. Je précise qu'il y a aussi un gros soupçon non confirmé par un test de ma surdouance (plusieurs HQI confirmés dans ma famille et ma psy qui m'a fait remarqué mes capacités d’analyse en mentionnant le HQI) et globalement je me reconnais assez bien dans les profils HQI/zèbres décrits dans les livres, même si il y a plusieurs points qui me font tiquer.
Ayant déjà fait de multiples recherches pour essayer de mettre un mot sur mes maux, j'en avais mis pas mal sur le dos du HQI même si il est loin de couvrir l'ensemble de mes problèmes ni leur "ampleur", et je savais que l’autisme ne correspondait pas, car je n’ai aucun handicap qu’ils soient dans l’exécutif, le langage, ou la motricité. J’ai peut-être une hypersensibilité sensorielle me fatiguant extrêmement, mais je ne pense pas percevoir le monde comme un amas de stimulus agressifs, et je ne sais pas ce que la catégorie « perception » recouvre. Si c’est le fait de ne percevoir que les détails et d’avoir des difficultés à « ordonner » les éléments du monde pour y trouver une lecture lui donnant du sens, je ne pense pas avoir ce ressenti. Je suis plutôt du genre à avoir une bonne lecture très globale et systémique.
Sur les conseils de ma psy, je décide de lire des livres traitant de l’autisme pour quand même vérifier si je ne m’y retrouve pas en creusant un peu plus. Malgré la lecture de ces livres (témoignages de personnes Asperger et la bible de Tony Atwood), d’articles sur internet et de commentaires de forums (j’avoue ne pas avoir tout lu donc peut-être que j’ai raté des choses), si je me retrouve dans pleins de petits éléments de la vie courante, je ne pense pas être autiste. Je ne fais pas de stimming, je ne considère pas que mes intérêts rentrent dans la définition des intérêts spécifiques, je suis très bonne dans la théorie de l’esprit et la compréhension des émotions d’autrui, etc. et encore une fois, je ne me retrouve vraiment pas dans les handicaps vécus par les autistes.
En fait, ce qui a mis ma psy sur cette piste, c’est :
- le fait que je décrive un ressenti de surcharge pour m’adapter et supporter les autres et la vie en général, et qu’une autre personnalité ayant des émotions, des ressentis, des goûts et des objectifs de vie différents a fait son apparition pour me permettre de survivre à la vie en société. Cette personnalité est d’ailleurs en train d’arriver à ses limites pour gérer l’adaptation et la surcharge qui deviennent de plus en plus insupportables au fur et à mesure que j’avance dans ma vie.
- le fait que je décrive un sentiment de décalage, de déphasage important avec les autres et ressenti depuis la petite enfance, m’amenant depuis plusieurs années à me rendre compte que je suis incapable de ressentir une véritable affection pour autrui, un sentiment de proximité, et surtout un sentiment de lien et de « connexion » (sans rentrer sur un fantasme de lien fusionnel ou de compréhension parfaite, ou je ne sais quoi).
J’ai mis des mots sur ce décalage :
- une perception du monde différente avec beaucoup de recherche de « petits moments magnifiques » ressentis intensément quand je vois des paysages, quand je sens les odeurs de la nature, quand je perçois le passage des saisons, quand j’entends le vent et observe les nuages etc. + une recherche de moments « transcendants » comme je les appelle, enfin vraiment très intenses dans les émotions avec une perception et une compréhension du monde profondes.
- différence dans le rapport rationnel/émotionnel : je suis très rationnelle et sépare mes émotions de mes raisonnements pour faciliter une prise d’opinion la plus objective possible (coucou la zététique) et les gens sont souvent choqués (voire effrayés ou dégoutés) d’un tel détachement.
- comme j’essaye d’avoir une lecture du monde très sceptique, je suis assez étrangère aux concepts de croyance. Pour être exacte, même si j’ai pu en avoir au cours de ma vie et que j’en ai très probablement encore, je suis totalement sidérée que l’humain puisse avoir des croyances et surtout fonctionner avec un système de croyance pour lire le monde et interagir avec lui. J’ai lu plusieurs livres pour en comprendre les mécanismes et me confirmer que l’humain est un être de croyances et que quasi sinon toutes les violences humaines ont pour origine la défense de croyance liées à la défense de l’ego, souvent dans la défense de leur identité ou de leur façon de concevoir le monde.
J’ai l’impression que les humains croient que l’interprétation du monde qu’ils perçoivent est réelle, et qu’ils croient que leur image mentale de leur identité est réelle. Moi ça me sidère à un point inimaginable. En conséquence, je n’arrive absolument pas à adhérer à aucune grille de lecture culturelle, tout ce qui tourne autour des lois, des valeurs, des symboles et significations, des sens et interprétations, etc. (je précise que cela ne m'empêche pas de m'imposer des règles morales strictes), ce qui me donne une lecture du monde radicalement différente, et donc un raisonnement tout aussi différent. Aussi, le fait que je n’arrive pas à accepter ces raisonnements et les comportements qui en découlent à pu donner lieu à une forme de misanthropie légère mais tenace.
J’ai l’impression d’avoir une façon d’être au monde et d’expérimenter le monde de façon radicalement différente, et de ne pas disposer des outils adéquats pour partager ces ressentis avec autrui. De plus, je me sens tellement différente des humains et peu intéressée par ceux que je vois que je pense ne pas avoir vraiment envie de créer ce lien avec eux. J’ai l’impression que même sans aucun handicap à comprendre les émotions et raisonnements d’autrui, ni à m’exprimer et à être à l’aise dans mon expression, je n’arrive pas à ressentir de lien avec autrui. Ni avec ma famille, ni avec mes amies, et ce depuis toute ma vie. Je n’ai aucun problème à créer des relations avec autrui et me faire des amis, mais je n’arrive pas à « ressentir la relation », à me sentir liée à l’autre, à développer une proximité ou une intimité avec autrui, même si j'arrive à apprécier la compagnie de certains.
Ce serait typiquement un trait autistique d’après ma psy, et il est vrai que je ne trouve aucune autre pathologie mentale ou forme de neuroatypisme amenant ce problème.
Je me sens par ailleurs totalement envahie par autrui lorsque l’on cherche à se rapprocher de moi, j’ai l’impression qu’on ne me voit pas « vraiment », que les gens ressentent des émotions pour une personne qu’ils ne connaissent pas car ils n’arrivent pas percevoir ni à comprendre ce que je suis vraiment, et cela me met profondément mal à l’aise et amène souvent à une dissociation.
J’imagine que c’est surtout parce-que je ne veux pas créer ce lien, car je trouve les gens trop différents de moi et qu’ils ne m’intéressent pas car je n’arrive pas à apprécier voire tolérer leur fonctionnement. Je ne pense pas que cela provienne de problèmes de compétences en communication ou en relationnel, notamment ceux typiques à l’autisme. Et en même temps, même si je rencontrais quelqu'un "comme moi" avec qui je souhaiterais créer un lien et le ressentir, je ne suis pas sûre que j'y arriverais.
Je précise que la totalité de mes « symptômes chiants » : dissociation chronique, attaques dissociatives et dépressives, désorganisation de la pensée et de la mémoire, crises de « douleur » (m’amenant à de l’auto-agression et automutilation pour faire passer la douleur, voire à des pulsions suicidaires lorsque je suis à bout) et autres me semblent très proches des descriptions des meltdowns et du syndrome post-traumatique complexe que j’aurai à cause… d’une vie normale. Donc une symptomatologie similaire aux personnes autistes.
Je précise accessoirement que cette solitude intense et chronique me pousse à des envies suicidaires, montrant que ce manque de lien (même si je ne suis pas sûre d’identifier ce que ce lien est vraiment ni ce que cela pourrait m’apporter) est tellement profond qu’il en a des incidences graves sur ma qualité de vie.
Conclusion : je suis complètement perdue et j’aimerais donc savoir si les autistes du forum pourraient me venir en aide pour savoir si cela peut correspondre malgré tout à de l’autisme en imaginant que quasi tous les handicaps aient pu être compensé par un probable HQI. Et surtout si certains partagent ce ressenti même en partie, et comment ils y survivent.
Je prévois de prendre un rdv avec une psy spécialisée en TSA pour savoir si cela serait intéressant de commencer une démarche de diagnostic auprès d’un CRA, mais le rdv se fait attendre… et un diagnostic n'amènera probablement pas de pistes de solutions à ce problème.
Un grand merci à ceux qui ont lu jusqu'au bout.
Fenrir- Messages : 58
Date d'inscription : 13/10/2018
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Salut Fenrir
Jai tout lu
Tout tout tout
Mais malheureusement je ne pourrai pas répondre de manière très détaillée
Jai un TDAH couple à une dépression qui fait sauter régulièrement ma pensée
Jai soupçonne pour les meme raisons que toi un autisme chez moi.
D’après la neurologue qui me suit et le psychiatre qui m’a diagnostique mon TDAH, je ne le serai pas
Bon loin de moi l’idée d’associer mon expérience à la tienne.
Ce que je sais c’est que la seule raison pour laquelle je suis encore c’est mes enfants
Et encore ... si je trouvais une solution pour qu’ils aiment une autre mère digne de ce nom à ma place et que leur cœur soit rempli de cet amour, ça résoudrait la question.
Ce décalage dont tu parles qui génère des souffrances telles qu’elles en sont insupportables, que créer des liens est compliqué, il semblerait que de nombreux zèbres le vivent aussi.
Le spectre autistique étant un continuum et non un casier à multiples zones de rangement précises, je pense qu’on peut avoir des traits d’une part
Et d’autre part même sans ça la perception est parfois différente pour chacun.
Dans tous les cas, je pense que tu devrais suivre ton intuition et t’adresser à des pros de l’autisme
Tu peux venir poster ici pour trouver du soutien dans cette démarche car parfois certaines marches sont difficiles à gravir seul.
Je pense que d’autres retours d’expériences et points de vue vont se manifester.
Jai tout lu
Tout tout tout
Mais malheureusement je ne pourrai pas répondre de manière très détaillée
Jai un TDAH couple à une dépression qui fait sauter régulièrement ma pensée
Jai soupçonne pour les meme raisons que toi un autisme chez moi.
D’après la neurologue qui me suit et le psychiatre qui m’a diagnostique mon TDAH, je ne le serai pas
Bon loin de moi l’idée d’associer mon expérience à la tienne.
Ce que je sais c’est que la seule raison pour laquelle je suis encore c’est mes enfants
Et encore ... si je trouvais une solution pour qu’ils aiment une autre mère digne de ce nom à ma place et que leur cœur soit rempli de cet amour, ça résoudrait la question.
Ce décalage dont tu parles qui génère des souffrances telles qu’elles en sont insupportables, que créer des liens est compliqué, il semblerait que de nombreux zèbres le vivent aussi.
Le spectre autistique étant un continuum et non un casier à multiples zones de rangement précises, je pense qu’on peut avoir des traits d’une part
Et d’autre part même sans ça la perception est parfois différente pour chacun.
Dans tous les cas, je pense que tu devrais suivre ton intuition et t’adresser à des pros de l’autisme
Tu peux venir poster ici pour trouver du soutien dans cette démarche car parfois certaines marches sont difficiles à gravir seul.
Je pense que d’autres retours d’expériences et points de vue vont se manifester.
AnaSoul- Messages : 113
Date d'inscription : 28/03/2018
Localisation : Ile de France
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Je t'ai lue jusqu'au bout. (Et je trouve que ton texte est très bien écrit).
Je comprends que tu n’arrives pas à ressentir une relation, à me sentir liée à l’autre, à développer une proximité ou une intimité avec autrui (ce sont tes mots) et que tu en souffres.
Je sais ce que je veux te répondre et en même temps je ne sais pas très bien par quel bout commencer. (Je pourrais entrer dans mon explication de différentes façons).
Si tu fermes les yeux, si tu respires profondément et si tu portes ton attention à l'intérieur de toi (c'est à dire si tu ressens le corps de l'intérieur) pendant une minute ou deux, un ressenti vague et confus finira par se former. (Chez moi, cela prend quelques secondes mais j'ai l'habitude).
Ce ressenti, c'est le ressenti du tout de ta situation ou de ta façon d'être au monde, d'engager avec ta situation, d'interagir avec ton environnement. Ce n'est pas une croyance, ce n'est pas du "new-age" mais cela correspond à des concepts philosophiques que je suis tout à fait à même de défendre.
Lorsque j'ai un problème, que je laisse se former un ressenti de ce problème puis que je trouve un mot (ou une image) qui provoque le même ressenti que le ressenti de ce problème, je peux dire que ce mot (ou cette image) symbolise non seulement mon expérience de ce problème mais l'expérience de tous les problèmes qui provoque en moi une expérience identique (ou du moins semblable). En procédant de la sorte, j'établis un lien entre mon problème et d'autres problèmes dont j'ai la même expérience, cela me permet de mieux comprendre mon problème. Il en est de même de ma situation.
Si je n'avais pas lu ton texte, je ne t'aurais pas répondu. Je te propose d'essayer cette expérience.
Je comprends que tu n’arrives pas à ressentir une relation, à me sentir liée à l’autre, à développer une proximité ou une intimité avec autrui (ce sont tes mots) et que tu en souffres.
Je sais ce que je veux te répondre et en même temps je ne sais pas très bien par quel bout commencer. (Je pourrais entrer dans mon explication de différentes façons).
Si tu fermes les yeux, si tu respires profondément et si tu portes ton attention à l'intérieur de toi (c'est à dire si tu ressens le corps de l'intérieur) pendant une minute ou deux, un ressenti vague et confus finira par se former. (Chez moi, cela prend quelques secondes mais j'ai l'habitude).
Ce ressenti, c'est le ressenti du tout de ta situation ou de ta façon d'être au monde, d'engager avec ta situation, d'interagir avec ton environnement. Ce n'est pas une croyance, ce n'est pas du "new-age" mais cela correspond à des concepts philosophiques que je suis tout à fait à même de défendre.
Lorsque j'ai un problème, que je laisse se former un ressenti de ce problème puis que je trouve un mot (ou une image) qui provoque le même ressenti que le ressenti de ce problème, je peux dire que ce mot (ou cette image) symbolise non seulement mon expérience de ce problème mais l'expérience de tous les problèmes qui provoque en moi une expérience identique (ou du moins semblable). En procédant de la sorte, j'établis un lien entre mon problème et d'autres problèmes dont j'ai la même expérience, cela me permet de mieux comprendre mon problème. Il en est de même de ma situation.
Si je n'avais pas lu ton texte, je ne t'aurais pas répondu. Je te propose d'essayer cette expérience.
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Bonsoir Fenrir,
Tu fais bien d’écrire.
Je ne parviens pas non plus à bien comprendre ce qui fait un autiste ou pas. Car des traits autistiques tu en as, j’en ai, plein de gens en ont. Comment on pose le diagnostic, je n’en sais rien mais ça me semble surtout qualitatif, un psy te dira oui, un autre non.
Le lien. Tu aimerais pouvoir le créer mais tu n’y arrives pas, même si l’autre t’intéresse. A ce moment, peut être qu’il faut chercher au niveau des peurs? Quelle vie as tu eu?
J’ai le même souci, c’est extrêmement difficile de faire confiance et d’être assurée que le lien ne se brisera pas. Ça prend des années avant que je donne ma confiance et régulièrement me revient la pensée que ça va échouer, qu’on va me trahir, abuser et m’abandonner. Sachant pourquoi je ressens ça, je travaille constamment dessus pour apaiser ces craintes.
En amitié, ce n’est pas plus accessible de créer ces liens durables et sincères ?
On t’a trahie?
Tu fais bien d’écrire.
Je ne parviens pas non plus à bien comprendre ce qui fait un autiste ou pas. Car des traits autistiques tu en as, j’en ai, plein de gens en ont. Comment on pose le diagnostic, je n’en sais rien mais ça me semble surtout qualitatif, un psy te dira oui, un autre non.
Le lien. Tu aimerais pouvoir le créer mais tu n’y arrives pas, même si l’autre t’intéresse. A ce moment, peut être qu’il faut chercher au niveau des peurs? Quelle vie as tu eu?
J’ai le même souci, c’est extrêmement difficile de faire confiance et d’être assurée que le lien ne se brisera pas. Ça prend des années avant que je donne ma confiance et régulièrement me revient la pensée que ça va échouer, qu’on va me trahir, abuser et m’abandonner. Sachant pourquoi je ressens ça, je travaille constamment dessus pour apaiser ces craintes.
En amitié, ce n’est pas plus accessible de créer ces liens durables et sincères ?
On t’a trahie?
Invité- Invité
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Bizarrement, j'ai l'impression que c'est juste un souci de choix de rencontres.
T'as essayé de changer de lieux de rencontre, de types de gens ?
Dans les milieux alternatifs, je vois des gens qui me correspondent mieux et c'est... reposant.
T'as essayé de changer de lieux de rencontre, de types de gens ?
Dans les milieux alternatifs, je vois des gens qui me correspondent mieux et c'est... reposant.
Bimbang- Messages : 6445
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 44
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Un grand merci à vous quatre pour vos messages !
AnaSoul, merci de ta réponse, je vais effectivement creuser tout ça avec des spécialistes, ce sont a priori les mieux placés pour y répondre. Mais que je sois autiste ou pas, ou HQI ou pas, il est clair que j’ai une différence avec laquelle je vais devoir vivre toute ma vie même si j’ai bien du mal à encore complètement l’accepter, et accepter ses conséquences.
jmd, pas de souci pour comprendre l’expérience que tu proposes, et que je pratique couramment (disons que je suis dans une philosophie bouddhiste avec les différentes méditations à pratiquer qui vont avec, et ce que tu décris en fait partie). Ça me permet à moi aussi de mieux comprendre ce que je vis, de mieux comprendre son contexte et voir ses causes et ses effets. Et donc essayer de trouver une solution.
Dans ce que j’arrive à en ressortir, je vois que ce problème de lien est là depuis gamine et qu’il est clairement lié à une façon d’être « en dehors » du monde des humains. Pas du monde physique que l’on perçoit par nos sens et qui est aussi source de moments de joie et de sérénité. J’ai l’impression de fonctionner tellement différemment que le monde des humains ne me correspond pas, parce-que nous n’avons pas les mêmes priorités ou logiques, et surtout je n'ai pas la même grille de lecture du monde. Donc je ne l’expérimente pas pareil et cela rend la communication difficile.
Alors je m’adapte pour être en mesure de communiquer sur les choses habituellement ressenties par les humains, mais je les ressens tellement différemment que j’ai l’impression que je n’exprime jamais vraiment ce que je vis. D’où le sentiment de solitude car je n’ai jamais l’occasion de vraiment partager ma perception de la vie (et d’où certaines crises où je perds complètement pied avec la réalité tellement je me mets à douter de la réalité que je perçois).
Bien sûr j’ai essayé de partager ça avec des amies proches. Si elles arrivent à comprendre les concepts que je leur décris et que j’utilise pour appréhender le monde, elles ne sont pas capables d’imaginer réellement ce que c’est que d’éprouver cette réalité, et les effets que cela a sur tous les aspects d’une vie. Leur écoute et leur bienveillance me font beaucoup de bien, et en même temps me renvoient brutalement à la réalité de ma différence et de ma solitude.
My_illusion, pas de trahison, pas d’abus, pas de manipulations, pas de vrais rejets des autres non plus à part un passage de brimades au collège mais rien de bien grave comparé à ce que subissent certains. Je n’ai pas peur du contact avec les autres, ce n’est pas vraiment une histoire de confiance pour moi, c’est juste que je ne ressens rien. J’ai juste l’impression que je n’y trouve rien, enfin rien qui ne permet d’arriver à ressentir de l’affection pour autrui, d’où le problème à créer le lien j’imagine. Le pire étant que les autres croient qu’il y a un lien car je dois arriver à bien mimer, mais je ne ressens pas grand-chose. Même avec mes quelques amies proches, on partage pleins de choses, et là nos situations font qu’on ne se voit que quelques fois par an, et je me rends compte que c’est bien assez. Je peux partager la bienveillance, l’écoute, les grands débats à refaire le monde, et toute activité, mais je ne ressens pas vraiment de proximité, car je n’arrive pas vraiment à partager ce que je vis tellement c’est différent des autres. Je n’ai pas de problèmes à construire des liens amicaux durables, c’est juste que dans le fond, je ne les ressens pas, et si j’aime être au courant de ce qu’il se passe dans la vie de mes amies et savoir qu’elles vont bien, je n’arrive pas à avoir envie de passer plus de temps avec elles, ça ne m’intéresse pas, notamment car j’ai l’impression de mettre la vraie moi entre parenthèse pour être capable de communiquer.
Bimbang, j’ai essayé plusieurs milieux différents, et c’est clair que je suis loin d’avoir tout essayé ! Là je pense essayer les milieux sceptiques et artistiques si j’arrive à trouver des lieux de rencontres, j’espère pouvoir y trouver des proximités dans mon raisonnement rationnelle et dans ma sensibilité.
AnaSoul, merci de ta réponse, je vais effectivement creuser tout ça avec des spécialistes, ce sont a priori les mieux placés pour y répondre. Mais que je sois autiste ou pas, ou HQI ou pas, il est clair que j’ai une différence avec laquelle je vais devoir vivre toute ma vie même si j’ai bien du mal à encore complètement l’accepter, et accepter ses conséquences.
jmd, pas de souci pour comprendre l’expérience que tu proposes, et que je pratique couramment (disons que je suis dans une philosophie bouddhiste avec les différentes méditations à pratiquer qui vont avec, et ce que tu décris en fait partie). Ça me permet à moi aussi de mieux comprendre ce que je vis, de mieux comprendre son contexte et voir ses causes et ses effets. Et donc essayer de trouver une solution.
Dans ce que j’arrive à en ressortir, je vois que ce problème de lien est là depuis gamine et qu’il est clairement lié à une façon d’être « en dehors » du monde des humains. Pas du monde physique que l’on perçoit par nos sens et qui est aussi source de moments de joie et de sérénité. J’ai l’impression de fonctionner tellement différemment que le monde des humains ne me correspond pas, parce-que nous n’avons pas les mêmes priorités ou logiques, et surtout je n'ai pas la même grille de lecture du monde. Donc je ne l’expérimente pas pareil et cela rend la communication difficile.
Alors je m’adapte pour être en mesure de communiquer sur les choses habituellement ressenties par les humains, mais je les ressens tellement différemment que j’ai l’impression que je n’exprime jamais vraiment ce que je vis. D’où le sentiment de solitude car je n’ai jamais l’occasion de vraiment partager ma perception de la vie (et d’où certaines crises où je perds complètement pied avec la réalité tellement je me mets à douter de la réalité que je perçois).
Bien sûr j’ai essayé de partager ça avec des amies proches. Si elles arrivent à comprendre les concepts que je leur décris et que j’utilise pour appréhender le monde, elles ne sont pas capables d’imaginer réellement ce que c’est que d’éprouver cette réalité, et les effets que cela a sur tous les aspects d’une vie. Leur écoute et leur bienveillance me font beaucoup de bien, et en même temps me renvoient brutalement à la réalité de ma différence et de ma solitude.
My_illusion, pas de trahison, pas d’abus, pas de manipulations, pas de vrais rejets des autres non plus à part un passage de brimades au collège mais rien de bien grave comparé à ce que subissent certains. Je n’ai pas peur du contact avec les autres, ce n’est pas vraiment une histoire de confiance pour moi, c’est juste que je ne ressens rien. J’ai juste l’impression que je n’y trouve rien, enfin rien qui ne permet d’arriver à ressentir de l’affection pour autrui, d’où le problème à créer le lien j’imagine. Le pire étant que les autres croient qu’il y a un lien car je dois arriver à bien mimer, mais je ne ressens pas grand-chose. Même avec mes quelques amies proches, on partage pleins de choses, et là nos situations font qu’on ne se voit que quelques fois par an, et je me rends compte que c’est bien assez. Je peux partager la bienveillance, l’écoute, les grands débats à refaire le monde, et toute activité, mais je ne ressens pas vraiment de proximité, car je n’arrive pas vraiment à partager ce que je vis tellement c’est différent des autres. Je n’ai pas de problèmes à construire des liens amicaux durables, c’est juste que dans le fond, je ne les ressens pas, et si j’aime être au courant de ce qu’il se passe dans la vie de mes amies et savoir qu’elles vont bien, je n’arrive pas à avoir envie de passer plus de temps avec elles, ça ne m’intéresse pas, notamment car j’ai l’impression de mettre la vraie moi entre parenthèse pour être capable de communiquer.
Bimbang, j’ai essayé plusieurs milieux différents, et c’est clair que je suis loin d’avoir tout essayé ! Là je pense essayer les milieux sceptiques et artistiques si j’arrive à trouver des lieux de rencontres, j’espère pouvoir y trouver des proximités dans mon raisonnement rationnelle et dans ma sensibilité.
Fenrir- Messages : 58
Date d'inscription : 13/10/2018
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
J’ai arrêté les humains : j’ai adopté des chats!
Plus sérieusement, j’ai surtout arrêté de penser, conceptualiser, réfléchir, étiqueter, chercher à tout comprendre et tout maîtriser, Nous sommes tous différents, et même ces histoires de HQI ou d’autisme, ce ne sont que des étiquettes de plus qui nous enferment un peu plus et aboutissent à nous faire sentir différents / inadaptés. Aujourd’hui je pense moins, je prends les choses et les gens pour ce qu’ils sont et surtout j’essaye de ressentir plus (sport, méditation...). Après tout, si nous avons un corps c’est qu’il sert à quelque chose ! Ainsi je focalise moins sur ce que je n’ai pas (des relations humaines classiques...) et je profite de ce que j’ai (plus haut niveau de conscience...). Commence par être bien avec toi-même avant de vouloir être bien avec les autres.
Courage!
Plus sérieusement, j’ai surtout arrêté de penser, conceptualiser, réfléchir, étiqueter, chercher à tout comprendre et tout maîtriser, Nous sommes tous différents, et même ces histoires de HQI ou d’autisme, ce ne sont que des étiquettes de plus qui nous enferment un peu plus et aboutissent à nous faire sentir différents / inadaptés. Aujourd’hui je pense moins, je prends les choses et les gens pour ce qu’ils sont et surtout j’essaye de ressentir plus (sport, méditation...). Après tout, si nous avons un corps c’est qu’il sert à quelque chose ! Ainsi je focalise moins sur ce que je n’ai pas (des relations humaines classiques...) et je profite de ce que j’ai (plus haut niveau de conscience...). Commence par être bien avec toi-même avant de vouloir être bien avec les autres.
Courage!
J043947.08+163415.7- Messages : 4459
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Localisation : La tête dans les étoiles
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Bonjour Fenrir, j’ai tout lu, et ce plusieurs fois. Pourquoi ? Parce qu’en te lisant une première fois, je me suis dit que j’étais loin de tout ça et que je n’avais donc rien de pertinent à dire pour t’aider.
Mais ça me parlait, sans comprendre pourquoi. Donc j’ai relu, puis encore relu, et j’ai commencé à envisager une réponse dédiée, puis finalement très personnelle, et intime.
J’ai l’impression d’avoir une façon d’être au monde et d’expérimenter le monde de façon radicalement différente, et de ne pas disposer des outils adéquats pour partager ces ressentis avec autrui.
Je pense comprendre très exactement ce que tu veux dire. Tu es, pour ce que j’en ressens bien évidemment, restée ancrée dans le Réel, le vrai Réel, pas la réalité ou ce qu’on en dit, mais ce qui se cache derrière le miroir. Et il y très peu de personnes de ce côté là, c’est un fait. C’est un peu comme si tu ne t’étais pas totalement incarnée. Tu es là, dans ce corps, avec cette biologie et cette dynamique des fluides qui nous anime, mais une part de toi est restée connectée à ce que moi je nomme le Réel, mais que d’autres appellent autrement (d’où ton appétence pour le bouddhisme).
J’ai l’impression que les humains croient que l’interprétation du monde qu’ils perçoivent est réelle, et qu’ils croient que leur image mentale de leur identité est réelle. Moi ça me sidère à un point inimaginable…
Oui, c’est ce qu’ils pensent et c’est une idée globale, universelle, à laquelle tout le monde s’accroche pour survivre, puisque nous sommes bien obligés d’y vivre, dans cette réalité qui n’existe pas en tant que telle.
Je n’ai aucun problème à créer des relations avec autrui et me faire des amis, mais je n’arrive pas à « ressentir la relation », à me sentir liée à l’autre, à développer une proximité ou une intimité avec autrui, même si j'arrive à apprécier la compagnie de certains.
Ton texte me parle tout simplement parce que j’ai vécu tout ça, mais sans du tout en avoir conscience. J’ai traversé les vingt premières années de ma vie en mode « autistique », profondément seule et perdue, me retranchant dans des perceptions du monde que je pensais oniriques mais qui étaient en fait extra-sensorielles et qui n’étaient pas partageables.
Par contre, étant une fille, aînée de surcroit, j’ai du/su développer tout l’attirail de l’adaptation apparente. Je t’invite à ce propos à chercher du côté des Asperger filles, que les recherches récentes ont - enfin - définies comme très différentes des Aspie garçons (voir le site d’Aspergirl, par exemple) justement à cause, ou plutôt grâce à cette demande implicite faite aux filles de bien s’adapter pour se mettre au service des autres.
A titre personnel, deux choses, et non des moindres, m’ont sauvée.
En premier lieu, l’expression de mon monde au travers de bricolages divers (dessin, peinture, gravure, musique, etc, etc, etc) dans lesquels j’inclus aujourd’hui l’écriture qui est devenue mon outil d’expression le plus efficient.
Et en second lieu, mais c’est le plus important, les enfants, les miens en l’occurence. Me retrouver face à mes cinq enfants, tous désirés, m’a permis de me reconnecter à ce Réel qui me hantait, me manquait même, mais que je ne pouvais partager. Ils en venaient, ou en tout cas ils le captaient, et entraient en relation avec moi sur un canal différent. Les enfants, non encore formatés et donc cassés, sont encore connectés à ce Réel. Voilà pourquoi ils ont une présence au monde d’une intensité incroyable, si on est en mesure de le capter. Mais comme tout le monde s’empresse de nier ce Réel pour entrer dans la réalité, ils se retrouvent très vite obligés de rentrer dans le moule… et d’une certaine façon de mourir à eux mêmes… à peine nés.
Grâce à eux et pour eux, j’ai appris à vivre dans ce monde que je percevais comme hostile car j’y étais totalement inadaptée. Pour les aider, les protéger, les guider, j’ai dû me reformater, en tâchant de relier mes ressentis aux leurs. Grâce à eux, je suis enfin née à moi-même, en prenant possession de mon corps, et donc de mes émotions. Grâce à eux, et pour eux, j’ai pu/du exprimer ma perception foncièrement optimiste de la vie, et de tout ce qu’elle permet, même si le père de mes enfants me traitait régulièrement de misanthrope !
Cette prise de conscience ne s’est pas faite en un jour, j’ai plus d’une fois replongé dans le noir de la décompensation et de la dépression, et j’ai du encore récemment me « reformater » pour me reconnecter à moi-même. Mais c’est possible.
Alors ai-je un conseil à te donner… Le seul valable je crois est de te faire confiance, de ne pas trop attendre que les autres te mettent dans une case à l’aide de tests et de diagnostics qui sont encore souvent incomplets ou non efficients. D’autant que tu le dis toi même « un diagnostic n'amènera probablement pas de pistes de solutions à ce problème ». Si tu as besoin pour mieux vivre ta différence d’avoir une étiquette, ou quelques pilules, pourquoi pas. Mais à mon sens, ce que tu dois essayer de faire aujourd’hui, c’est d’arrêter de culpabiliser sur cette « absence d’émotions envers les autres ». Il y a des personnes qui peuvent te comprendre, vraiment, intimement, et ce sont des personnes avec qui tu partageras ces émotions, mais elles sont très très rares. Je pense qu’effectivement tu pourrais bien en rencontrer dans les milieux alternatifs et/ou artistiques.
Tu écris très bien, tu pourrais commencer par là peut-être ? Courage quoi qu’il en soit. La vie est faite pour être vécue, autant profiter du voyage.
Mais ça me parlait, sans comprendre pourquoi. Donc j’ai relu, puis encore relu, et j’ai commencé à envisager une réponse dédiée, puis finalement très personnelle, et intime.
J’ai l’impression d’avoir une façon d’être au monde et d’expérimenter le monde de façon radicalement différente, et de ne pas disposer des outils adéquats pour partager ces ressentis avec autrui.
Je pense comprendre très exactement ce que tu veux dire. Tu es, pour ce que j’en ressens bien évidemment, restée ancrée dans le Réel, le vrai Réel, pas la réalité ou ce qu’on en dit, mais ce qui se cache derrière le miroir. Et il y très peu de personnes de ce côté là, c’est un fait. C’est un peu comme si tu ne t’étais pas totalement incarnée. Tu es là, dans ce corps, avec cette biologie et cette dynamique des fluides qui nous anime, mais une part de toi est restée connectée à ce que moi je nomme le Réel, mais que d’autres appellent autrement (d’où ton appétence pour le bouddhisme).
J’ai l’impression que les humains croient que l’interprétation du monde qu’ils perçoivent est réelle, et qu’ils croient que leur image mentale de leur identité est réelle. Moi ça me sidère à un point inimaginable…
Oui, c’est ce qu’ils pensent et c’est une idée globale, universelle, à laquelle tout le monde s’accroche pour survivre, puisque nous sommes bien obligés d’y vivre, dans cette réalité qui n’existe pas en tant que telle.
Je n’ai aucun problème à créer des relations avec autrui et me faire des amis, mais je n’arrive pas à « ressentir la relation », à me sentir liée à l’autre, à développer une proximité ou une intimité avec autrui, même si j'arrive à apprécier la compagnie de certains.
Ton texte me parle tout simplement parce que j’ai vécu tout ça, mais sans du tout en avoir conscience. J’ai traversé les vingt premières années de ma vie en mode « autistique », profondément seule et perdue, me retranchant dans des perceptions du monde que je pensais oniriques mais qui étaient en fait extra-sensorielles et qui n’étaient pas partageables.
Par contre, étant une fille, aînée de surcroit, j’ai du/su développer tout l’attirail de l’adaptation apparente. Je t’invite à ce propos à chercher du côté des Asperger filles, que les recherches récentes ont - enfin - définies comme très différentes des Aspie garçons (voir le site d’Aspergirl, par exemple) justement à cause, ou plutôt grâce à cette demande implicite faite aux filles de bien s’adapter pour se mettre au service des autres.
A titre personnel, deux choses, et non des moindres, m’ont sauvée.
En premier lieu, l’expression de mon monde au travers de bricolages divers (dessin, peinture, gravure, musique, etc, etc, etc) dans lesquels j’inclus aujourd’hui l’écriture qui est devenue mon outil d’expression le plus efficient.
Et en second lieu, mais c’est le plus important, les enfants, les miens en l’occurence. Me retrouver face à mes cinq enfants, tous désirés, m’a permis de me reconnecter à ce Réel qui me hantait, me manquait même, mais que je ne pouvais partager. Ils en venaient, ou en tout cas ils le captaient, et entraient en relation avec moi sur un canal différent. Les enfants, non encore formatés et donc cassés, sont encore connectés à ce Réel. Voilà pourquoi ils ont une présence au monde d’une intensité incroyable, si on est en mesure de le capter. Mais comme tout le monde s’empresse de nier ce Réel pour entrer dans la réalité, ils se retrouvent très vite obligés de rentrer dans le moule… et d’une certaine façon de mourir à eux mêmes… à peine nés.
Grâce à eux et pour eux, j’ai appris à vivre dans ce monde que je percevais comme hostile car j’y étais totalement inadaptée. Pour les aider, les protéger, les guider, j’ai dû me reformater, en tâchant de relier mes ressentis aux leurs. Grâce à eux, je suis enfin née à moi-même, en prenant possession de mon corps, et donc de mes émotions. Grâce à eux, et pour eux, j’ai pu/du exprimer ma perception foncièrement optimiste de la vie, et de tout ce qu’elle permet, même si le père de mes enfants me traitait régulièrement de misanthrope !
Cette prise de conscience ne s’est pas faite en un jour, j’ai plus d’une fois replongé dans le noir de la décompensation et de la dépression, et j’ai du encore récemment me « reformater » pour me reconnecter à moi-même. Mais c’est possible.
Alors ai-je un conseil à te donner… Le seul valable je crois est de te faire confiance, de ne pas trop attendre que les autres te mettent dans une case à l’aide de tests et de diagnostics qui sont encore souvent incomplets ou non efficients. D’autant que tu le dis toi même « un diagnostic n'amènera probablement pas de pistes de solutions à ce problème ». Si tu as besoin pour mieux vivre ta différence d’avoir une étiquette, ou quelques pilules, pourquoi pas. Mais à mon sens, ce que tu dois essayer de faire aujourd’hui, c’est d’arrêter de culpabiliser sur cette « absence d’émotions envers les autres ». Il y a des personnes qui peuvent te comprendre, vraiment, intimement, et ce sont des personnes avec qui tu partageras ces émotions, mais elles sont très très rares. Je pense qu’effectivement tu pourrais bien en rencontrer dans les milieux alternatifs et/ou artistiques.
Tu écris très bien, tu pourrais commencer par là peut-être ? Courage quoi qu’il en soit. La vie est faite pour être vécue, autant profiter du voyage.
Invité- Invité
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Merci pour vos messages Thalestra et Fleur de Lotus.
Tout comme vous, je suis d’accord que les étiquettes ne changeront rien, et que je dois m’écouter pour être en mesure de discerner ce qui m’anime et me donne envie de vivre. Il se trouve que si j’ai des passions m’apportant du plaisir et des objectifs de vie pour me motiver, ils ne compensent plus la douleur. J’ai l’impression de devoir choisir entre bien me connecter au réel et ressentir ma vie en profondeur et au présent, et devoir me retrancher au plus profond de moi-même pour m’éloigner de la douleur du quotidien. Au-delà des besoins sociaux non comblés, c’est la vie de tous les jours qui est difficile à supporter : quand on évolue au milieu d’humains qu’on ne supporte pas, dans un milieu crée pour et par ces humains auquel on n’adhère pas, et devoir travailler pour un système que l’on ne comprend pas, c’est juste éreintant.
Alors oui, dans mes objectifs il y a le retrait en mode ermite dans les montagnes et j’espère pouvoir partir assez tôt, c’est un milieu auquel j’arrive vraiment à me connecter et à y trouver un ancrage au réel par mes sens, et j’y trouve une forme de joie et de sérénité et ça me permet de revivre le réel avec intensité (peut-être comme avec toi avec tes enfants, Fleur de Lotus). Je pense que ça m’aidera énormément à vivre au quotidien avec moins de douleur. Après je sais aussi que l’isolement total abîme mon cerveau, me fait valser hors du réel et des exigences de mon corps, et peut également me rendre apathique car j’ai la faiblesse de ne pas arriver à avoir envie de faire des choses uniquement pour moi.
Je fais aussi du dessin, de la peinture et de la danse, et j’ai l’impression que cela ne m’apporte presque aucune joie lorsque je ne partage pas avec autrui. Pareil quand je plonge dans certains sujets scientifiques ou philosophiques, j’ai surtout envie d’en discuter avec d’autres.
J’écris et je vois bien que ce j’écris est ambivalent : je n’arrive pas à créer de liens et donc j’ai des besoins sociaux non-comblés et j’en souffre beaucoup, en même temps je n’apprécie voire ne tolère pas les humains autour de moi et je ne suis pas intéressée pour aller vers eux, et je souhaite vraiment partager mes passions et faire de grands débats pour donner du goût à ces activités mais ce partage ne m’amène souvent pas grand-chose, ou pas assez, car je partage avec des gens avec qui on ne se comprend pas, on ne recherche pas les mêmes choses dans ces activités, on ne les vit pas avec la même intensité, ou autres…
Je ne culpabilise pas sur mon absence d’émotions envers les autres, mais je me demande pourquoi je ne ressens rien en voyant bien que c’est ça qui m’empêche de créer les liens que je voudrais tant ressentir.
Bon, c’est la bouillie dans ma tête et j’imagine qu’il faut que je commence par démêler tout ça pour vraiment identifier ce que je veux dans la vie et quelles conditions je suis prête à accepter. A savoir quels éléments dans ma vie pourraient me permettre de vivre suffisamment de moments agréables pour compenser la douleur, et si je vais arriver à vivre par moi-même malgré une forte solitude.
Merci beaucoup pour vos réponses qui m'aide à me questionner sur moi-même, ça me donne des pistes pour avancer.
Tout comme vous, je suis d’accord que les étiquettes ne changeront rien, et que je dois m’écouter pour être en mesure de discerner ce qui m’anime et me donne envie de vivre. Il se trouve que si j’ai des passions m’apportant du plaisir et des objectifs de vie pour me motiver, ils ne compensent plus la douleur. J’ai l’impression de devoir choisir entre bien me connecter au réel et ressentir ma vie en profondeur et au présent, et devoir me retrancher au plus profond de moi-même pour m’éloigner de la douleur du quotidien. Au-delà des besoins sociaux non comblés, c’est la vie de tous les jours qui est difficile à supporter : quand on évolue au milieu d’humains qu’on ne supporte pas, dans un milieu crée pour et par ces humains auquel on n’adhère pas, et devoir travailler pour un système que l’on ne comprend pas, c’est juste éreintant.
Alors oui, dans mes objectifs il y a le retrait en mode ermite dans les montagnes et j’espère pouvoir partir assez tôt, c’est un milieu auquel j’arrive vraiment à me connecter et à y trouver un ancrage au réel par mes sens, et j’y trouve une forme de joie et de sérénité et ça me permet de revivre le réel avec intensité (peut-être comme avec toi avec tes enfants, Fleur de Lotus). Je pense que ça m’aidera énormément à vivre au quotidien avec moins de douleur. Après je sais aussi que l’isolement total abîme mon cerveau, me fait valser hors du réel et des exigences de mon corps, et peut également me rendre apathique car j’ai la faiblesse de ne pas arriver à avoir envie de faire des choses uniquement pour moi.
Je fais aussi du dessin, de la peinture et de la danse, et j’ai l’impression que cela ne m’apporte presque aucune joie lorsque je ne partage pas avec autrui. Pareil quand je plonge dans certains sujets scientifiques ou philosophiques, j’ai surtout envie d’en discuter avec d’autres.
J’écris et je vois bien que ce j’écris est ambivalent : je n’arrive pas à créer de liens et donc j’ai des besoins sociaux non-comblés et j’en souffre beaucoup, en même temps je n’apprécie voire ne tolère pas les humains autour de moi et je ne suis pas intéressée pour aller vers eux, et je souhaite vraiment partager mes passions et faire de grands débats pour donner du goût à ces activités mais ce partage ne m’amène souvent pas grand-chose, ou pas assez, car je partage avec des gens avec qui on ne se comprend pas, on ne recherche pas les mêmes choses dans ces activités, on ne les vit pas avec la même intensité, ou autres…
Je ne culpabilise pas sur mon absence d’émotions envers les autres, mais je me demande pourquoi je ne ressens rien en voyant bien que c’est ça qui m’empêche de créer les liens que je voudrais tant ressentir.
Bon, c’est la bouillie dans ma tête et j’imagine qu’il faut que je commence par démêler tout ça pour vraiment identifier ce que je veux dans la vie et quelles conditions je suis prête à accepter. A savoir quels éléments dans ma vie pourraient me permettre de vivre suffisamment de moments agréables pour compenser la douleur, et si je vais arriver à vivre par moi-même malgré une forte solitude.
Merci beaucoup pour vos réponses qui m'aide à me questionner sur moi-même, ça me donne des pistes pour avancer.
Fenrir- Messages : 58
Date d'inscription : 13/10/2018
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
"Alors je m’adapte pour être en mesure de communiquer sur les choses habituellement ressenties par les humains, mais je les ressens tellement différemment que j’ai l’impression que je n’exprime jamais vraiment ce que je vis."
Et si tu exprimais vraiment ce que tu ressens, qu'est-ce que tu dirais ?
Il me semble que je ne peux avoir de relation intime qu'à partir du moment où je peux dire la vérité de mon ressenti et où cette vérité peut être entendue par quelqu'un d'autre. (Et l'autre peut bien sûr faire la même chose avec moi). Dire mon ressenti tel qu'il est sans me soucier de m'adapter, d'être accepté ou d'être compris.
Seras-tu comprise ? On peut se demander si nous pouvons réellement nous comprendre les uns les autres. Je pense que toute parole vraie, authentique, fait nécessairement écho, fait nécessairement sens. Je pourrais alors dire quel sens tes paroles ont pour moi, comment je les ressens à mon tour.
Je peux lire un auteur "extrême", "radical" comme Guyotat, et même si cet auteur est rejeté par beaucoup de personnes, je reconnais ce qu'il dit comme une parole vraie et qui résonne en moi.
Je pourrais te suggérer d'exprimer vraiment ce que tu vis, même si tu le ne le montres à personne. Au moins comme cela, ça pourra au moins avoir droit de cité et être articulé dans le langage. Tu pourrais aussi le partager ici et nous pourrions comment nous le ressentons. Nous ne te comprendrons pas nécessairement du premier coup mais nous pourrons t'interroger à ce sujet et tu nous donneras des précisions à ce sujet. Et nos tentatives de te comprendre te permettront de mieux te comprendre toi-même.
Pour l'expérience dont je voulais te parler, je voudrais y revenir plus en détails ultérieurement parce que j'ai le sentiment de ne pas l'avoir bien expliquée.
Et si tu exprimais vraiment ce que tu ressens, qu'est-ce que tu dirais ?
Il me semble que je ne peux avoir de relation intime qu'à partir du moment où je peux dire la vérité de mon ressenti et où cette vérité peut être entendue par quelqu'un d'autre. (Et l'autre peut bien sûr faire la même chose avec moi). Dire mon ressenti tel qu'il est sans me soucier de m'adapter, d'être accepté ou d'être compris.
Seras-tu comprise ? On peut se demander si nous pouvons réellement nous comprendre les uns les autres. Je pense que toute parole vraie, authentique, fait nécessairement écho, fait nécessairement sens. Je pourrais alors dire quel sens tes paroles ont pour moi, comment je les ressens à mon tour.
Je peux lire un auteur "extrême", "radical" comme Guyotat, et même si cet auteur est rejeté par beaucoup de personnes, je reconnais ce qu'il dit comme une parole vraie et qui résonne en moi.
Je pourrais te suggérer d'exprimer vraiment ce que tu vis, même si tu le ne le montres à personne. Au moins comme cela, ça pourra au moins avoir droit de cité et être articulé dans le langage. Tu pourrais aussi le partager ici et nous pourrions comment nous le ressentons. Nous ne te comprendrons pas nécessairement du premier coup mais nous pourrons t'interroger à ce sujet et tu nous donneras des précisions à ce sujet. Et nos tentatives de te comprendre te permettront de mieux te comprendre toi-même.
Pour l'expérience dont je voulais te parler, je voudrais y revenir plus en détails ultérieurement parce que j'ai le sentiment de ne pas l'avoir bien expliquée.
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Je pense aussi que comprendre quelque chose de nouveau, de complexe, de personnel, ne peut pas se faire en une seule fois. Si tu m'expliques quelque chose, je peux te dire ce que j'ai compris et te demander : "C'est cela que tu as voulu dire ?". Tu pourras alors corriger, réexpliquer, expliciter et ma compréhension en sera progressivement accrue et nous convergerons vers une compréhension commune.
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
"Je fais aussi du dessin, de la peinture et de la danse, et j’ai l’impression que cela ne m’apporte presque aucune joie lorsque je ne partage pas avec autrui. Pareil quand je plonge dans certains sujets scientifiques ou philosophiques, j’ai surtout envie d’en discuter avec d’autres.
J’écris et je vois bien que ce j’écris est ambivalent : je n’arrive pas à créer de liens et donc j’ai des besoins sociaux non-comblés et j’en souffre beaucoup, en même temps je n’apprécie voire ne tolère pas les humains autour de moi et je ne suis pas intéressée pour aller vers eux, et je souhaite vraiment partager mes passions et faire de grands débats pour donner du goût à ces activités mais ce partage ne m’amène souvent pas grand-chose, ou pas assez, car je partage avec des gens avec qui on ne se comprend pas, on ne recherche pas les mêmes choses dans ces activités, on ne les vit pas avec la même intensité, ou autres… "
Y a t'il eu des évènements marquants à l'origine de ce désintérêt à aller vers les autres ?
J’écris et je vois bien que ce j’écris est ambivalent : je n’arrive pas à créer de liens et donc j’ai des besoins sociaux non-comblés et j’en souffre beaucoup, en même temps je n’apprécie voire ne tolère pas les humains autour de moi et je ne suis pas intéressée pour aller vers eux, et je souhaite vraiment partager mes passions et faire de grands débats pour donner du goût à ces activités mais ce partage ne m’amène souvent pas grand-chose, ou pas assez, car je partage avec des gens avec qui on ne se comprend pas, on ne recherche pas les mêmes choses dans ces activités, on ne les vit pas avec la même intensité, ou autres… "
Y a t'il eu des évènements marquants à l'origine de ce désintérêt à aller vers les autres ?
Bimbang- Messages : 6445
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 44
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Coucou
Bimbang
Qu’appelés tu des lieux de rencontre alternatifs ?
Bimbang
Qu’appelés tu des lieux de rencontre alternatifs ?
AnaSoul- Messages : 113
Date d'inscription : 28/03/2018
Localisation : Ile de France
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
jmd, j’ai déjà essayé de mettre des mots sur mon véritable ressentie avec des amies proches. Elles ont réussi à comprendre ce que je leur expliquait, mais ce que je ressens est tellement éloigné de leur expérience de vie que même si elles ont compris, elles m’ont dit qu’elles ne savaient pas quoi me dire, car elles n’ont jamais vécu ça (ou plutôt "comme ça") et ne parviennent pas à se l’imaginer.
Aussi, je ne pense pas avoir les outils adéquats pour communiquer vraiment cette façon de vivre, je ne saurai même pas par où commencer pour créer ces outils. Je pense même que c’est au-delà des outils, car même si je les avais, les autres ne me comprendraient pas mieux car ils pourraient comprendre mon langage mais pas le sens des mots puisqu’ils ne connaissent pas ces ressentis. En fait d'un côté j'ai l'impression d'avoir pleins de choses à dire tellement ce que je vois m'est étranger, et en même c'est juste ma vie normale et il n'y a rien à dire. Je n'ai rien envie d'exprimer "comme ça", vu que je n'ai pas d'attache à mes émotions ou opinions.
Enfin, je ne suis pas sûre d’avoir envie de communiquer avec des gens que je n’arrive pas à reconnaitre comme mes semblables puisqu’ils ne m’intéressent pas. Cela me demande beaucoup d’efforts pour peu de bénéfices en retour, mais je crois surtout que j’ai vraiment besoin d’une pause des humains, je serai probablement de meilleure humeur après.
Bimbang, non pas d'évènements particuliers, je n'ai jamais été très intéressée. Je me souviens de souvenirs à 3-4 ans à l'école où je ne comprenais pas pourquoi les autres enfants s'amusaient, enfin j'en connaissait la cause, mais je ne comprenais pas comment cela pouvait amener un sentiment d'amusement, moi je ne ressentais rien et je ne trouvais pas ça drôle. Et à 5 ans, ma maitresse de l'époque s'inquiétait car je m'écartais souvent des autres pour jouer dans mon coin à la récré, moi je ne comprenais pas pourquoi cela n'étais pas normal ou acceptable d'être seule. Et puis ce désintérêt ne s'est pas vraiment en aller par la suite, même si j'ai eu des amies tout le long de ma scolarité, leur compagnie ne m'a pas fait "changer d'avis", si je puis dire. En primaire je voyais même des amies en dehors de l'école, et j'ai arrêté au collège. Je ne me suis pas faite la réflexion que ça ne me plaisait plus, c'est juste que je n'en ressentais pas le besoin après les avoir vue toute la semaine en cours et que je préférais rester seule à faire mes activités à moi. Leur compagnie ne m'intéressait pas malgré le fait que je les appréciais et que nous nous entendions très bien.
Aussi, je ne pense pas avoir les outils adéquats pour communiquer vraiment cette façon de vivre, je ne saurai même pas par où commencer pour créer ces outils. Je pense même que c’est au-delà des outils, car même si je les avais, les autres ne me comprendraient pas mieux car ils pourraient comprendre mon langage mais pas le sens des mots puisqu’ils ne connaissent pas ces ressentis. En fait d'un côté j'ai l'impression d'avoir pleins de choses à dire tellement ce que je vois m'est étranger, et en même c'est juste ma vie normale et il n'y a rien à dire. Je n'ai rien envie d'exprimer "comme ça", vu que je n'ai pas d'attache à mes émotions ou opinions.
Enfin, je ne suis pas sûre d’avoir envie de communiquer avec des gens que je n’arrive pas à reconnaitre comme mes semblables puisqu’ils ne m’intéressent pas. Cela me demande beaucoup d’efforts pour peu de bénéfices en retour, mais je crois surtout que j’ai vraiment besoin d’une pause des humains, je serai probablement de meilleure humeur après.
Bimbang, non pas d'évènements particuliers, je n'ai jamais été très intéressée. Je me souviens de souvenirs à 3-4 ans à l'école où je ne comprenais pas pourquoi les autres enfants s'amusaient, enfin j'en connaissait la cause, mais je ne comprenais pas comment cela pouvait amener un sentiment d'amusement, moi je ne ressentais rien et je ne trouvais pas ça drôle. Et à 5 ans, ma maitresse de l'époque s'inquiétait car je m'écartais souvent des autres pour jouer dans mon coin à la récré, moi je ne comprenais pas pourquoi cela n'étais pas normal ou acceptable d'être seule. Et puis ce désintérêt ne s'est pas vraiment en aller par la suite, même si j'ai eu des amies tout le long de ma scolarité, leur compagnie ne m'a pas fait "changer d'avis", si je puis dire. En primaire je voyais même des amies en dehors de l'école, et j'ai arrêté au collège. Je ne me suis pas faite la réflexion que ça ne me plaisait plus, c'est juste que je n'en ressentais pas le besoin après les avoir vue toute la semaine en cours et que je préférais rester seule à faire mes activités à moi. Leur compagnie ne m'intéressait pas malgré le fait que je les appréciais et que nous nous entendions très bien.
Fenrir- Messages : 58
Date d'inscription : 13/10/2018
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
- Qu'est ce que j'appelle des milieux alternatifs ? :
- En l'écrivant, je me suis demandée comment je pourrais définir ça, pour remplacer le mot, mais ça n'a pas matché.
- un lieu atypique
- du temps atypique
- des liens donc différents du fait de l'incongruité du moment
Ça peut être un genre de ZAD qui fait exploser pas mal de conformisme, un squat ? mais avec probablement des risques donc bof, un stage qui fait qu'on est plusieurs à être intéressé par quelque chose de commun, hors du timing habituel ?
Je me souviens perso de "fêtes agriculturelles" que j'ai fait plusieurs années de suite (qui n'existent plus aujourd'hui) où l'on rencontrait des gens hors-normes dans leur volonté de vivre autrement, une vie de groupe auto-organisée sur une semaine avec rotation des tâches, et des animations diverses et variées du genre "la cuisine des fleurs" ou sur l'autoconstruction...
Tu t'asseyais à coté d'une personne inconnue, et paf ! tu partais dans une conversation comme si tu la connaissais depuis 5 ans sans passer par les questions habituelles du genre : tu fais quoi ? tu viens d'où ? t'as quel diplôme... tu parles du fond direct.
Étrange les premières fois, ça te chamboule un peu, et puis comme ça se reproduit, tu te dis qu'en fait... c'est peut être que c'est juste normal dans ces conditions là.
Bimbang- Messages : 6445
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 44
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
"Si elles arrivent à comprendre les concepts que je leur décris et que j’utilise pour appréhender le monde, elles ne sont pas capables d’imaginer réellement ce que c’est que d’éprouver cette réalité, et les effets que cela a sur tous les aspects d’une vie. Leur écoute et leur bienveillance me font beaucoup de bien, et en même temps me renvoient brutalement à la réalité de ma différence et de ma solitude."
Tu veux tenter ici ? ou pas du tout ?
Tu veux tenter ici ? ou pas du tout ?
Bimbang- Messages : 6445
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 44
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Toutes les réponses du monde sur ce forum ne pourront te fournir les réponses dont tu as besoin. (tout au plus un soutien mais c'est déjà bien)
L'idéal serait de consulter un(e) neuropsychologue spécialisé(e) dans les TSA qui pourra poser un prédiag dans l'éventualité d'un trouble et ensuite le cas échéant trouver un(e) neuropsychiatre spécialisé(e) dans les TSA qui pourra poser un diag ou l'infirmer...
C'est cher mais les CRA ont parfois une liste d'attente tellement longue que cela peut être décourageant...
L'autisme au féminin est plus complexe à diagnostiquer mais cela vaut la peine de marcher sur ce chemin à la recherche de professionnels qui sont formés dans cette pathologie.
J'ai été diagnostiqué Autiste Asperger avec un TDA/H à 47 ans...
L'intérêt du diag me concernant était de ne plus avoir à me demander si j'étais normal, bizarre, fou, asocial ou seulement différent au sein d'un univers composé de milliard d'humains dont j'ai toujours du mal à comprendre les motivations...
L'utilité à été de pouvoir expliquer à mon entourage professionnel que j'étais seulement différent et que mon asociabilité était du à un stress intense lors des attroupements de convivialité et que ma froideur était également une forme d'incompréhension de cette humeur joyeuse permanente qui s'échangeait autour de moi sur des sujets d'une futilité égale à un ballon d'hélium qui s'élève dans le ciel...
Cela m'a surtout permis d'arrêter de faire des efforts pour tenter de m'intégrer ou que ce soit avec qui que ce soit...
N'ayant jamais eu d'amis par manque de compréhension de ce concept, tout comme les copains, les potes, etc..., je me suffis à moi-même...
Bref, je vis au sein de mon univers comme un enfant sauvage d'Asperger que je n'ai jamais cessé d'être et je ne me pose plus de questions.
L'idéal serait de consulter un(e) neuropsychologue spécialisé(e) dans les TSA qui pourra poser un prédiag dans l'éventualité d'un trouble et ensuite le cas échéant trouver un(e) neuropsychiatre spécialisé(e) dans les TSA qui pourra poser un diag ou l'infirmer...
C'est cher mais les CRA ont parfois une liste d'attente tellement longue que cela peut être décourageant...
L'autisme au féminin est plus complexe à diagnostiquer mais cela vaut la peine de marcher sur ce chemin à la recherche de professionnels qui sont formés dans cette pathologie.
J'ai été diagnostiqué Autiste Asperger avec un TDA/H à 47 ans...
L'intérêt du diag me concernant était de ne plus avoir à me demander si j'étais normal, bizarre, fou, asocial ou seulement différent au sein d'un univers composé de milliard d'humains dont j'ai toujours du mal à comprendre les motivations...
L'utilité à été de pouvoir expliquer à mon entourage professionnel que j'étais seulement différent et que mon asociabilité était du à un stress intense lors des attroupements de convivialité et que ma froideur était également une forme d'incompréhension de cette humeur joyeuse permanente qui s'échangeait autour de moi sur des sujets d'une futilité égale à un ballon d'hélium qui s'élève dans le ciel...
Cela m'a surtout permis d'arrêter de faire des efforts pour tenter de m'intégrer ou que ce soit avec qui que ce soit...
N'ayant jamais eu d'amis par manque de compréhension de ce concept, tout comme les copains, les potes, etc..., je me suffis à moi-même...
Bref, je vis au sein de mon univers comme un enfant sauvage d'Asperger que je n'ai jamais cessé d'être et je ne me pose plus de questions.
Invité- Invité
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Bimbang, à vrai dire comme ça, je n’ai rien à tenter, c’est plutôt que quand je vis des choses avec d’autres, je vois bien qu’on n’expérimente pas de la même façon, et qu’on ne tire pas les mêmes choses de nos instants de vie. A ce moment-là, je peux avoir envie d’échanger en direct avec tout ce que le langage non-verbal peut apporter. Par échange écrit, on ne sait jamais si la personne « ressent » ce que nous disons de la façon dont on souhaitait le transmettre, alors qu’en contact directe on le voit bien mieux.
Mais merci beaucoup de la proposition, si jamais je trouve un sujet particulier sur lequel je perçois une grande différence de ressenti avec les autres, j’y penserais. Bon, en vrai il y en a plein (l’environnement et le dérèglement climatique, l’immigration, le genre, la religion, le féminisme, le véganisme, ou tout autre sujet comme ceux-là) mettant en lumière les opinions de chacun, mais surtout la façon dont ces opinions se construisent et sont défendues avec plus ou moins de véhémence. C’est là que je me rend compte des différences, mais pour avoir survolé les différents sujets sur ce forums ou bien sur pleins d’autres réseaux sociaux, c’est là aussi que je vois les limites de l’écrit pour débattre.
Autiste Apserger, merci pour ton message. Oui c'est prévu que j'aille voir une psy spécialisée en TSA, on verra si elle me conseille le libéral ou le CRA en fonction de la durée d'attente. Un diagnostic me permettrait déjà de savoir si j’ai un « pet au casque » particulier ou si cela se rattache à un trouble ou une pathologie, et qu’à ce moment-là ce serait « normal » que je sois comme ça. C’est con, mais je crois que j’ai besoin d’un diag officiel pour me légitimer à moi-même le fait que je sois différente. Déjà le rendre réel à mes yeux si c’est bien l’autisme, car j’ai déjà du mal à croire à cette option, non par rapport à la crédibilité/compatibilité de mes symptômes mais par rapport à tout ce que ça voudrait dire derrière. Mais aussi aux yeux des autres, si cela peut servir pour légitimer un droit à être ce que je suis.
Ce dont tu parles à ton boulot, ton apparente froideur ou le fait de devoir faire des efforts pour t’intégrer, ça me parle beaucoup. J’aimerais pouvoir dire à mes amies que ce n’est pas parce-que je ne fais pas d’effort pour m’intégrer et être avec elles que je ne les apprécie pas, c’est juste que je ne supporte pas bien les situations de sociabilité à plusieurs, ni souvent les lieux où l’on se rencontre, et que j’ai du mal à percevoir l’intérêt dans leurs activités de groupe. Et simplement m’autoriser à arrêter de devoir faire autant d’expressions faciales au cours de la journée (j’en ai souvent mal aux muscles du visage tellement c’est forcé). Pouvoir légitimer mon comportement à ma famille aussi, qui ne comprend pas mon asociabilité et ma vie solitaire en général, j'ai la désagréable impression de devoir m'en justifier.
Donc je vais continuer dans cette voie là car c’est important pour moi de « savoir », et surtout d’avoir un mot pour expliquer aux autres.
Mais merci beaucoup de la proposition, si jamais je trouve un sujet particulier sur lequel je perçois une grande différence de ressenti avec les autres, j’y penserais. Bon, en vrai il y en a plein (l’environnement et le dérèglement climatique, l’immigration, le genre, la religion, le féminisme, le véganisme, ou tout autre sujet comme ceux-là) mettant en lumière les opinions de chacun, mais surtout la façon dont ces opinions se construisent et sont défendues avec plus ou moins de véhémence. C’est là que je me rend compte des différences, mais pour avoir survolé les différents sujets sur ce forums ou bien sur pleins d’autres réseaux sociaux, c’est là aussi que je vois les limites de l’écrit pour débattre.
Autiste Apserger, merci pour ton message. Oui c'est prévu que j'aille voir une psy spécialisée en TSA, on verra si elle me conseille le libéral ou le CRA en fonction de la durée d'attente. Un diagnostic me permettrait déjà de savoir si j’ai un « pet au casque » particulier ou si cela se rattache à un trouble ou une pathologie, et qu’à ce moment-là ce serait « normal » que je sois comme ça. C’est con, mais je crois que j’ai besoin d’un diag officiel pour me légitimer à moi-même le fait que je sois différente. Déjà le rendre réel à mes yeux si c’est bien l’autisme, car j’ai déjà du mal à croire à cette option, non par rapport à la crédibilité/compatibilité de mes symptômes mais par rapport à tout ce que ça voudrait dire derrière. Mais aussi aux yeux des autres, si cela peut servir pour légitimer un droit à être ce que je suis.
Ce dont tu parles à ton boulot, ton apparente froideur ou le fait de devoir faire des efforts pour t’intégrer, ça me parle beaucoup. J’aimerais pouvoir dire à mes amies que ce n’est pas parce-que je ne fais pas d’effort pour m’intégrer et être avec elles que je ne les apprécie pas, c’est juste que je ne supporte pas bien les situations de sociabilité à plusieurs, ni souvent les lieux où l’on se rencontre, et que j’ai du mal à percevoir l’intérêt dans leurs activités de groupe. Et simplement m’autoriser à arrêter de devoir faire autant d’expressions faciales au cours de la journée (j’en ai souvent mal aux muscles du visage tellement c’est forcé). Pouvoir légitimer mon comportement à ma famille aussi, qui ne comprend pas mon asociabilité et ma vie solitaire en général, j'ai la désagréable impression de devoir m'en justifier.
Donc je vais continuer dans cette voie là car c’est important pour moi de « savoir », et surtout d’avoir un mot pour expliquer aux autres.
Fenrir- Messages : 58
Date d'inscription : 13/10/2018
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
J'ai l'impression (j'essaie de te comprendre, je ne prétends pas y parvenir, c'est une tentative de ma part) que tu considères que les autres n'ont pas la capacité ou l'envie d'essayer de te comprendre. (Ce qui est peut-être vrai dans ton entourage).
Je pense pouvoir laisser se former un ressenti de n'importe quel mot, de n'importe quelle image, de n'importe quelle métaphore. Je peux même laisser se former un ressenti d'un problème de maths donné. Il faut pour cela porter son attention à l'intérieur de soi (=ressentir le corps de l'intérieur).
Bien sûr, il n'y a pas de garantie que mon ressenti de tes mots sera identique au ressenti qui a fait naître ces mots en toi. J'ai écrit le texte ci-dessus il y a un mois (6 juillet, je le retrouve dans mes notes) :
"La description d'une expérience peut-elle être comprise par ceux qui n'ont pas vécu cette expérience ? Ou est-elle vide de sens ? Bien sûr, elle peut être comprise par comparaison. Mais si cette expérience est complètement différente de ce qu'ils ont connus ? Certaines descriptions ne peuvent être comprises, elles peuvent seulement être reconnues."
Je me demandais si mes réponses t'énervaient. Cela se pourrait parce qu'elles seraient à côté de la plaque.
Je pense pouvoir laisser se former un ressenti de n'importe quel mot, de n'importe quelle image, de n'importe quelle métaphore. Je peux même laisser se former un ressenti d'un problème de maths donné. Il faut pour cela porter son attention à l'intérieur de soi (=ressentir le corps de l'intérieur).
Bien sûr, il n'y a pas de garantie que mon ressenti de tes mots sera identique au ressenti qui a fait naître ces mots en toi. J'ai écrit le texte ci-dessus il y a un mois (6 juillet, je le retrouve dans mes notes) :
"La description d'une expérience peut-elle être comprise par ceux qui n'ont pas vécu cette expérience ? Ou est-elle vide de sens ? Bien sûr, elle peut être comprise par comparaison. Mais si cette expérience est complètement différente de ce qu'ils ont connus ? Certaines descriptions ne peuvent être comprises, elles peuvent seulement être reconnues."
Je me demandais si mes réponses t'énervaient. Cela se pourrait parce qu'elles seraient à côté de la plaque.
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Haha non ne t’inquiète pas jmd, tu ne m’énerves pas, je te remercie de faire des efforts pour tenter de comprendre. En écrivant mes réponses, ça me permet de me mettre au clair sur des choses avec moi-même.
Alors non, je ne pense pas que les autres n’aient pas envie de me comprendre, beaucoup ont essayé mais n’ont pas réussi, donc oui par contre je pense qu’ils n’en ont pas la capacité (de ce que j’en sais pour l’instant). Mais ce que tu dis dans ton message, le fait de comprendre une expérience, ou en tout cas de la reconnaitre dans les mots qu’on utilise pour la décrire, je ne crois pas que c’est de ça non plus dont je parle quand j’évoque la mécompréhension des autres. Je ne cherche pas non plus des gens qui auraient vécu les mêmes expériences que moi pour être sûre d’être comprise, mais plutôt des gens qui auraient des ressentis similaires et pas forcément pour les mêmes expériences. En fait, je ne crois pas que ce soit tant un problème de compréhension, ça tournerait plutôt autour d’une façon de fonctionner qui recouvre absolument tous les aspects de la vie, donc plus une question de ressemblance.
Je n’arrive pas à considérer les humains comme mes semblables, et au-delà du problème de compréhension, je n’arrive pas à ressentir de l’affection pour les humains. Mais pourtant je n’ai pas de problème avec les animaux pour communiquer ni pour leur porter de l’affection, après c’est sûr qu’on n’attend pas de véritable compréhension de la part des animaux, donc on ne peut pas être déçu sur ce point. Mais bref, est-ce que le problème est que je n’arrive pas à me reconnaitre parmi les humains, et que comme je pense que je le devrais, j’en ressors déçue, amère et désespérée de trouver un jour quelqu’un avec qui je sois à l’aise car j’aurais l’impression qu’on est pareils ? Je n’en sais rien…
Un gros travail serait sans doute d’apprendre à lâcher prise là-dessus, ne rien attendre de la part des humains, mais ça veut dire vivre une vie seule et sans affection… Je ne sais pas si j’en serais capable, et je ne sais pas si un humain normal est capable de faire une telle abstraction de ses besoins sociaux et arriver à avoir une vie saine quand même. C'est une grande question que je me pose.
En fait, je commence à me demander si il n’y a pas quelque chose de cassé dans mon cerveau qui m’empêche de développer ce sentiment de proximité et de lien. Et en même temps j’ai une conviction assez forte que si je rencontrais quelqu’un comme moi, j’y arriverais.
Bon je vais réfléchir à essayer de mieux définir si le problème est dans la compréhension, la ressemblance ou autre… parce-que ça m’intrigue de ne pas réussir à vraiment mettre le doigt dessus, j’ai l’impression qu’il manque une pièce du puzzle…
Alors non, je ne pense pas que les autres n’aient pas envie de me comprendre, beaucoup ont essayé mais n’ont pas réussi, donc oui par contre je pense qu’ils n’en ont pas la capacité (de ce que j’en sais pour l’instant). Mais ce que tu dis dans ton message, le fait de comprendre une expérience, ou en tout cas de la reconnaitre dans les mots qu’on utilise pour la décrire, je ne crois pas que c’est de ça non plus dont je parle quand j’évoque la mécompréhension des autres. Je ne cherche pas non plus des gens qui auraient vécu les mêmes expériences que moi pour être sûre d’être comprise, mais plutôt des gens qui auraient des ressentis similaires et pas forcément pour les mêmes expériences. En fait, je ne crois pas que ce soit tant un problème de compréhension, ça tournerait plutôt autour d’une façon de fonctionner qui recouvre absolument tous les aspects de la vie, donc plus une question de ressemblance.
Je n’arrive pas à considérer les humains comme mes semblables, et au-delà du problème de compréhension, je n’arrive pas à ressentir de l’affection pour les humains. Mais pourtant je n’ai pas de problème avec les animaux pour communiquer ni pour leur porter de l’affection, après c’est sûr qu’on n’attend pas de véritable compréhension de la part des animaux, donc on ne peut pas être déçu sur ce point. Mais bref, est-ce que le problème est que je n’arrive pas à me reconnaitre parmi les humains, et que comme je pense que je le devrais, j’en ressors déçue, amère et désespérée de trouver un jour quelqu’un avec qui je sois à l’aise car j’aurais l’impression qu’on est pareils ? Je n’en sais rien…
Un gros travail serait sans doute d’apprendre à lâcher prise là-dessus, ne rien attendre de la part des humains, mais ça veut dire vivre une vie seule et sans affection… Je ne sais pas si j’en serais capable, et je ne sais pas si un humain normal est capable de faire une telle abstraction de ses besoins sociaux et arriver à avoir une vie saine quand même. C'est une grande question que je me pose.
En fait, je commence à me demander si il n’y a pas quelque chose de cassé dans mon cerveau qui m’empêche de développer ce sentiment de proximité et de lien. Et en même temps j’ai une conviction assez forte que si je rencontrais quelqu’un comme moi, j’y arriverais.
Bon je vais réfléchir à essayer de mieux définir si le problème est dans la compréhension, la ressemblance ou autre… parce-que ça m’intrigue de ne pas réussir à vraiment mettre le doigt dessus, j’ai l’impression qu’il manque une pièce du puzzle…
Fenrir- Messages : 58
Date d'inscription : 13/10/2018
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Fenrir, j'ai envie de répondre plusieurs choses.
La première, c'est que je ne comprends pas toujours intellectuellement ce qu'on me dit. Je peux ne pas comprendre une peinture abstraite (peut-être d'ailleurs n'y a-t-il rien à comprendre, juste à vivre), un poème des illuminations de Rimbaud, une explication en physique théorique. Mais je peux toujours laisser se former un ressenti de n'importe lequel de ces éléments et essayer de mettre des mots ou une image sur ce ressenti une fois formé. En procédant de la sorte, j'établis un lien entre mon expérience de cet élément et d'autres expériences qui provoquent en moi le même ressenti ou un ressenti similaire. Cela, je peux toujours le faire. Cela me donne le sens que cet élément a pour moi.
La deuxième (j'ai bien compris que lorsque tu parlais d'intimité tu ne parlais pas nécessairement de compréhension mais j'ai quand même envie de continuer un moment sur cette piste parce que je pense personnellement qu'une tentative de compréhension combine plusieurs choses qui relève de l'intimité) : as-tu toi-même déjà essayé de comprendre quelqu'un (une de tes amies par exemple). Par "comprendre", je veux dire "aller lui demander d'aller chercher en elle-même une réponse qu'elle n'a pas encore, qui ne fait pas partie de son répertoire de réponses toutes faites". (Elle peut le faire en utilisant la façon de faire du premier paragraphe). Si une amie recontre une difficulté, lui demander "quel est le pire pour elle dans tout cela", "comment ce serait si c'était résolu" ou "ce qui pourrait aider".
Si quelqu'un me dit : "la famille, c'est compliqué", bien sûr je comprends les mots. Ce qui ne signifie pas que j'en connais les conséquences pour lui, ce qu'il souhaiterait, les tenants et les aboutissants, "ce que ça veut dire pour lui". Pour cela je dois le questionner plus avant (s'il est d'accord). C'est seulement alors que je peux mettre à jour ce qui est implicite dans son propos. Et si je le fais, c'est que non seulement je m'intéresse à lui, je trouve que c'est quelqu'un de valable, mais aussi je suis prêt à entendre ce qu'il va me dire et à l'accepter. (En me disant, son ressenti est son ressenti, il n'y a pas à contredire).
La troisième : j'avais un chat (il est mort il y a un peu plus d'un mois) et j'adorais ce chat. J'avais aussi énormément d'affection de sa part et nous avons été inséparables pendant treize ans. Mais au delà de cet amour (de ce contact immédiat et inconditionnel), je ne sais pas si je peux dire que nous étions intimes dans le sens où je pourrais le dire avec un humain.
La quatrième : tu as partagé ton expérience d'autrui avec nous, mais, sauf erreur de ma part, tu n'as encore rien partager ici de ce que tu juges comme "inpartageable". Tu pourrais toujours en faire l'expérience (une autre expérience). Ecrire quelque chose que tu juges comme inpartageable (si tu veux bien, bien sûr, si cela ne te dérange pas) et nous pourrions voir quel ressenti cela provoque en nous, comment cela résonne, quel echo cela fait et essayer de le partager à notre tour avec toi (en mettant des mots dessus).
La cinquième : j'ai moi-même une vue assez négative des humains en général. Je trouve que nous sommes dans un système de prédation généralisé (et caché). Il y a néanmoins quelques personnes qui malgré tout sauvent la mise malgré tout (du moins avec moi). Et c'est avec elles que je peux partager quelque chose de personnel à l'intérieur d'une relation en sachant que ce sera entendu et accueilli sans plus. Qu'elles accepteront d'être touchées par ce que je dis mais sans être submergées, sans répulsion ou rejet.
La première, c'est que je ne comprends pas toujours intellectuellement ce qu'on me dit. Je peux ne pas comprendre une peinture abstraite (peut-être d'ailleurs n'y a-t-il rien à comprendre, juste à vivre), un poème des illuminations de Rimbaud, une explication en physique théorique. Mais je peux toujours laisser se former un ressenti de n'importe lequel de ces éléments et essayer de mettre des mots ou une image sur ce ressenti une fois formé. En procédant de la sorte, j'établis un lien entre mon expérience de cet élément et d'autres expériences qui provoquent en moi le même ressenti ou un ressenti similaire. Cela, je peux toujours le faire. Cela me donne le sens que cet élément a pour moi.
La deuxième (j'ai bien compris que lorsque tu parlais d'intimité tu ne parlais pas nécessairement de compréhension mais j'ai quand même envie de continuer un moment sur cette piste parce que je pense personnellement qu'une tentative de compréhension combine plusieurs choses qui relève de l'intimité) : as-tu toi-même déjà essayé de comprendre quelqu'un (une de tes amies par exemple). Par "comprendre", je veux dire "aller lui demander d'aller chercher en elle-même une réponse qu'elle n'a pas encore, qui ne fait pas partie de son répertoire de réponses toutes faites". (Elle peut le faire en utilisant la façon de faire du premier paragraphe). Si une amie recontre une difficulté, lui demander "quel est le pire pour elle dans tout cela", "comment ce serait si c'était résolu" ou "ce qui pourrait aider".
Si quelqu'un me dit : "la famille, c'est compliqué", bien sûr je comprends les mots. Ce qui ne signifie pas que j'en connais les conséquences pour lui, ce qu'il souhaiterait, les tenants et les aboutissants, "ce que ça veut dire pour lui". Pour cela je dois le questionner plus avant (s'il est d'accord). C'est seulement alors que je peux mettre à jour ce qui est implicite dans son propos. Et si je le fais, c'est que non seulement je m'intéresse à lui, je trouve que c'est quelqu'un de valable, mais aussi je suis prêt à entendre ce qu'il va me dire et à l'accepter. (En me disant, son ressenti est son ressenti, il n'y a pas à contredire).
La troisième : j'avais un chat (il est mort il y a un peu plus d'un mois) et j'adorais ce chat. J'avais aussi énormément d'affection de sa part et nous avons été inséparables pendant treize ans. Mais au delà de cet amour (de ce contact immédiat et inconditionnel), je ne sais pas si je peux dire que nous étions intimes dans le sens où je pourrais le dire avec un humain.
La quatrième : tu as partagé ton expérience d'autrui avec nous, mais, sauf erreur de ma part, tu n'as encore rien partager ici de ce que tu juges comme "inpartageable". Tu pourrais toujours en faire l'expérience (une autre expérience). Ecrire quelque chose que tu juges comme inpartageable (si tu veux bien, bien sûr, si cela ne te dérange pas) et nous pourrions voir quel ressenti cela provoque en nous, comment cela résonne, quel echo cela fait et essayer de le partager à notre tour avec toi (en mettant des mots dessus).
La cinquième : j'ai moi-même une vue assez négative des humains en général. Je trouve que nous sommes dans un système de prédation généralisé (et caché). Il y a néanmoins quelques personnes qui malgré tout sauvent la mise malgré tout (du moins avec moi). Et c'est avec elles que je peux partager quelque chose de personnel à l'intérieur d'une relation en sachant que ce sera entendu et accueilli sans plus. Qu'elles accepteront d'être touchées par ce que je dis mais sans être submergées, sans répulsion ou rejet.
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Un gros travail serait sans doute d’apprendre à lâcher prise là-dessus, ne rien attendre de la part des humains, mais ça veut dire vivre une vie seule et sans affection… Je ne sais pas si j’en serais capable, et je ne sais pas si un humain normal est capable de faire une telle abstraction de ses besoins sociaux et arriver à avoir une vie saine quand même. C'est une grande question que je me pose.
Une vie seule sans rien attendre des autres n’est pas synonyme d'isolement total avez zéro affection.
Peut-être que tu as peur du rejet et que tu essaies de t’adapter aux autres, ce qui ne donne pas envie d’investir le lien.
De l’affection on en reçoit des animaux, des enfants et des actes que l’on pose. En tout cas, ça m’en donne car je m’offre de l’auto-reconnaissance en me disant par exemple : « c’est bien x (mon nom de famille) ! ». Qui a dit qu’on devait être toute seule dans sa tête? Lol.
Les adultes c’est plus compliqué car pour la plupart, ils se sont dénaturés en s’éloignant de la simplicité de vivre, en équilibre avec ce qui les entoure.
Dernière édition par My_illusion le Ven 22 Juil 2022 - 19:51, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Jmd, je réponds point par point :
1) Là on parle de deux choses complètement différentes toi et moi, j’y répondrai par un pavé en dernier.
2) Je ne te suis pas trop, quand je cherche à comprendre mes amies, je dois les aidé à mieux se comprendre elles-mêmes ? En tout cas, on m’a dit plusieurs fois que je perçais vite les gens, et quand mes amies proches me parlent de leurs problèmes, je n’ai pas de difficultés à les aider à trouver la solution la plus adéquate, et que donc j’ai bien cerné leur problème par les ressentis qu’elles m’ont décrit. Donc je dirais pas de soucis dans ce sens-là. J’entends complètement l’exemple ton exemple avec la famille, et j’y reviendrai au point 1 car c’est justement de ça dont je ne parle pas.
3) Oui pareil, je pense qu’on peut être très proche avec un animal de compagnie, et pourtant on reste distants car les relations ne peuvent pas être de la même profondeur qu’avec un humain qui vit dans le même monde que nous, en a une compréhension et une expérience proche, et va être amener à avoir des raisonnements et passages émotionnels (prises de conscience, maturation, etc.) similaires à ce que nous connaissons, car nos cerveaux sont sensés fonctionner à peu près pareils. C’est plus de ça que je veux parler et que je vais développer juste après.
4) Justement, ce n’est pas « quelque chose » qui impartageable, c’est la totalité de mon être et de mon expérience de vie, il n’y a pas de « partie » plus difficilement exprimable ou partageable qu’une autre. C’est comme si on voulait raconter notre expérience de vie à chien qui comprend notre langage : vous savez tout les deux que vos 5 sens ne fonctionnent pas du tout pareil, que vos processus d’apprentissage sont différents, que votre grille de lecture du monde est complètement différente car vous n’avez pas les mêmes priorités, la même perception du temps et de l’espace, le même environnement (je ne connais pas beaucoup les chiens, mais mettons qu’ils vivent normalement en meute comme les loups, nous par contre nous vivons au sein d’une société et d’une civilisation), etc. Vous aller vous comprendre en partageant vos concepts avec les descriptions les plus précises possibles des faits objectifs et de vos ressentis subjectifs. Vous allez comprendre vos différences, et comprendre la vision de l’autre car vous aurez échangez, vous aurez partagez ces expériences. Mais ni l’homme ni le chien n’ont véritablement expérimenté l’expérience de vie de l’autre.
Il est là mon problème. Je suis comme un chien dans le corps d’un humain : je crois que je suis sensé me comporter comme un humain puisque j’en ai l’apparence (donc je crois que j’en suis un) et en plus les humains me perçoivent aussi comme un humain, et donc attendent que je me comporte comme tel et que j’expérimente la vie comme eux l’expérimentent, peu importe la diversité de la multitude d’expériences différentes que nous sommes amenés à connaitre au cours de cette vie.
5) R.A.S.
Pour revenir sur le point n°1 et compléter le point n°4, je disais effectivement que cette expérience de vie regroupe toutes les expériences de ma vie en général et de ma façon d’être. Je sais que tout le monde est différent, va avoir une façon d’être au monde, de fonctionner, et d’expérimenter le monde différente des autres. Cependant, pour la plupart des gens que j’observe, cela ne semble pas être un frein à la communication, à nouer des liens d’amitiés et plus. Je ne dis pas que cela est facile, je dis juste que la plupart des gens que j’observe n’ont pas trop de mal à trouver quelques personnes « compatibles » avec qui le faire. Au-delà de tous les problèmes d’estime et de confiance en soi, de trouver sa voie ou sa vocation dans la vie, d’arriver à combler ses besoins sociaux et affectifs et d’arriver à surmonter les traumatismes que nous sommes amener à affronter dans une vie, je ne vois que peu de personnes se dire qu’elles sont tellement différentes des autres qu’elles n’arrivent rien à communiquer ni à partager, même en essayant de nombreuses fois et avec des personnes différentes, et qu’elles se sentent comme des aliens au milieu des humains, complètement étrangères aux autres malgré leur tentative de partage. On dit souvent que chacun est différent et c’est complètement vrai, mais il y a un écart entre être différents de quelques centimètres, mètres voire dizaines de mètres qui nous séparent d’autrui, et être différent de plusieurs centaines voire milliers de kilomètre. C’est comme ça que je le ressens.
Pour finir, je n’ai pas encore réussi à poser les mots exacts sur mon ressenti de la différence, mais en échange je vous propose une mise en situation : imaginez que vous êtes en train de discuter avec quelqu’un. Cette personne, vous la connaissez et l’appréciez, vous avez des centres d’intérêt communs, vous êtes à peu près issus du même milieu social, et tout autre facteur qui font que vous êtes globalement assez « proches ». D’un côté vous ressentez un mur entre vous, enfin il n’y a que vous qui le ressentez bien sûr. C’est un mur qui vous empêche de vraiment comprendre pourquoi l’autre est en train de vous parler et de vous partager sa journée. Vous savez pourquoi il le fait dans le sens que vous savez qu’il cherche à tisser un lien, à remplir ses besoins de contacts sociaux et d’échanges. Mais vous ne comprenez pas pourquoi il le fait de cette façon, vous ne comprenez pas pourquoi cela se fait de cette façon en général. A tout ce qu’il vous dit, vous ne comprenez/ressentez pas pourquoi il vous le dit, ou vous le dit comme ça, ni pourquoi c’est juste « comme ça ». Ne pensez pas que c’est un torrent de question qui se bouscule dans la tête, c’est juste un sentiment d’imperméabilité à ce que l’autre dit. Un mur qui arrête tout, le blanc dans la tête, le vide total quand on vous demande de répondre car ce n’est pas par incompréhension de ce qui est attendu comme réponse, mais plus par rapport aux buts. Vous savez que l’autre est train de répondre à ses besoins sociaux en faisant ça, et vous aussi vous avez des besoins sociaux à remplir. Mais vous n’arriverez pas à les remplir comme ça, et vous ne savez pas quoi répondre à votre ami pour lui permettre de répondre à ses besoins car cela sort complètement de ce que vous expérimentez, et de la façon dont vous, vous répondriez à ces besoins-là.
En plus du mur, il y a ce que j’ai vu appelé plusieurs fois la lame de fond, mais je vais décrire mon ressenti propre alors je ne peux pas dire que cela soit la même sensation pour d’autres. Quand votre ami s’approche, vous parle et vous regarde dans les yeux en train d’essayer de vraiment vous atteindre, comprendre ce que vous pensez et ressentez pour justement créer et construire ce lien, vous ressentez cette lame dans vos entrailles. C’est une sensation de lame qui vous lacère le ventre, un étau qui vous broie les côtes et les viscères, un feu qui vous incinère de l’intérieur. Vous avez l’impression de vous noyez, de vous faire envahir et violer par cette présence étrangère qui essaye rentrer en vous, tellement cette personne est différente. Votre être se décompose, se fragmente, votre pensée se disloque, vous êtes en train de disparaitre. Vous savez que la douleur est si intense qu’elle dissout votre être et votre conscience. Alors se produit le phénomène de dissociation pour échapper à cet inconfort extrême : vous vous détachez de vous-même et vous vous observez vous-même de loin, comme si une partie de vous était sur le devant de la scène en train de discuter avec votre ami, et vous, vous êtes loin derrière dans les recoins de votre cerveau à observer. Et vous attendez que ça passe, que votre ami s’en aille, de vous retrouvez enfin seule pour revenir à vous-même et à votre conscience meurtrie par cette expérience douloureuse, et c'est là que vous vous rendez compte que vous avez une fois de plus outrepasser vos limites.
Bon ce ressenti là, heureusement je ne l'ai pas systématiquement aussi fort, mais dès que je suis un peu fatiguée ou que la rencontre dure, ça peut arriver vite quand même.
My_illusion, je viens de voir ton message, j'y répondrais plus tard ! Mais déjà je ne pense pas que ce soit une peur du rejet (en tout cas je ne le ressens pas comme ça), c'est plus que je ne sais même pas comment exprimer ce que je suis vraiment, puisque je me suis comportée comme l'humain moyen toute ma vie. Et si c'est une peur, c'est clairement la peur de la douleur que j'ai décrite ci-dessus, ou bien la simple douleur que je ressens à travers quasi toutes mes discussions car elles me renvoient à ma différence et à ma solitude. Ces peurs là peuvent effectivememnt me freiner, surtout quand j'ai peu de motivation et d'énergie pour tenter des les affronter et de passer au-dessus malgré tout. Par ailleurs, j'ai lu les trucs sur l'autisme au féminin, et c'est sûre que ce qui est attendu, notamment dans le fait de ne pas parler trop franchement et mettre toujours les formes, sourire, être attentionnée, etc. a pas dû aider. J'espère que j'arriverai à faire comme toi et parler comme je le souhaite, sans avoir de réflexe à bloquer les paroles trop crues ou dures par exemple ^^
1) Là on parle de deux choses complètement différentes toi et moi, j’y répondrai par un pavé en dernier.
2) Je ne te suis pas trop, quand je cherche à comprendre mes amies, je dois les aidé à mieux se comprendre elles-mêmes ? En tout cas, on m’a dit plusieurs fois que je perçais vite les gens, et quand mes amies proches me parlent de leurs problèmes, je n’ai pas de difficultés à les aider à trouver la solution la plus adéquate, et que donc j’ai bien cerné leur problème par les ressentis qu’elles m’ont décrit. Donc je dirais pas de soucis dans ce sens-là. J’entends complètement l’exemple ton exemple avec la famille, et j’y reviendrai au point 1 car c’est justement de ça dont je ne parle pas.
3) Oui pareil, je pense qu’on peut être très proche avec un animal de compagnie, et pourtant on reste distants car les relations ne peuvent pas être de la même profondeur qu’avec un humain qui vit dans le même monde que nous, en a une compréhension et une expérience proche, et va être amener à avoir des raisonnements et passages émotionnels (prises de conscience, maturation, etc.) similaires à ce que nous connaissons, car nos cerveaux sont sensés fonctionner à peu près pareils. C’est plus de ça que je veux parler et que je vais développer juste après.
4) Justement, ce n’est pas « quelque chose » qui impartageable, c’est la totalité de mon être et de mon expérience de vie, il n’y a pas de « partie » plus difficilement exprimable ou partageable qu’une autre. C’est comme si on voulait raconter notre expérience de vie à chien qui comprend notre langage : vous savez tout les deux que vos 5 sens ne fonctionnent pas du tout pareil, que vos processus d’apprentissage sont différents, que votre grille de lecture du monde est complètement différente car vous n’avez pas les mêmes priorités, la même perception du temps et de l’espace, le même environnement (je ne connais pas beaucoup les chiens, mais mettons qu’ils vivent normalement en meute comme les loups, nous par contre nous vivons au sein d’une société et d’une civilisation), etc. Vous aller vous comprendre en partageant vos concepts avec les descriptions les plus précises possibles des faits objectifs et de vos ressentis subjectifs. Vous allez comprendre vos différences, et comprendre la vision de l’autre car vous aurez échangez, vous aurez partagez ces expériences. Mais ni l’homme ni le chien n’ont véritablement expérimenté l’expérience de vie de l’autre.
Il est là mon problème. Je suis comme un chien dans le corps d’un humain : je crois que je suis sensé me comporter comme un humain puisque j’en ai l’apparence (donc je crois que j’en suis un) et en plus les humains me perçoivent aussi comme un humain, et donc attendent que je me comporte comme tel et que j’expérimente la vie comme eux l’expérimentent, peu importe la diversité de la multitude d’expériences différentes que nous sommes amenés à connaitre au cours de cette vie.
5) R.A.S.
Pour revenir sur le point n°1 et compléter le point n°4, je disais effectivement que cette expérience de vie regroupe toutes les expériences de ma vie en général et de ma façon d’être. Je sais que tout le monde est différent, va avoir une façon d’être au monde, de fonctionner, et d’expérimenter le monde différente des autres. Cependant, pour la plupart des gens que j’observe, cela ne semble pas être un frein à la communication, à nouer des liens d’amitiés et plus. Je ne dis pas que cela est facile, je dis juste que la plupart des gens que j’observe n’ont pas trop de mal à trouver quelques personnes « compatibles » avec qui le faire. Au-delà de tous les problèmes d’estime et de confiance en soi, de trouver sa voie ou sa vocation dans la vie, d’arriver à combler ses besoins sociaux et affectifs et d’arriver à surmonter les traumatismes que nous sommes amener à affronter dans une vie, je ne vois que peu de personnes se dire qu’elles sont tellement différentes des autres qu’elles n’arrivent rien à communiquer ni à partager, même en essayant de nombreuses fois et avec des personnes différentes, et qu’elles se sentent comme des aliens au milieu des humains, complètement étrangères aux autres malgré leur tentative de partage. On dit souvent que chacun est différent et c’est complètement vrai, mais il y a un écart entre être différents de quelques centimètres, mètres voire dizaines de mètres qui nous séparent d’autrui, et être différent de plusieurs centaines voire milliers de kilomètre. C’est comme ça que je le ressens.
Pour finir, je n’ai pas encore réussi à poser les mots exacts sur mon ressenti de la différence, mais en échange je vous propose une mise en situation : imaginez que vous êtes en train de discuter avec quelqu’un. Cette personne, vous la connaissez et l’appréciez, vous avez des centres d’intérêt communs, vous êtes à peu près issus du même milieu social, et tout autre facteur qui font que vous êtes globalement assez « proches ». D’un côté vous ressentez un mur entre vous, enfin il n’y a que vous qui le ressentez bien sûr. C’est un mur qui vous empêche de vraiment comprendre pourquoi l’autre est en train de vous parler et de vous partager sa journée. Vous savez pourquoi il le fait dans le sens que vous savez qu’il cherche à tisser un lien, à remplir ses besoins de contacts sociaux et d’échanges. Mais vous ne comprenez pas pourquoi il le fait de cette façon, vous ne comprenez pas pourquoi cela se fait de cette façon en général. A tout ce qu’il vous dit, vous ne comprenez/ressentez pas pourquoi il vous le dit, ou vous le dit comme ça, ni pourquoi c’est juste « comme ça ». Ne pensez pas que c’est un torrent de question qui se bouscule dans la tête, c’est juste un sentiment d’imperméabilité à ce que l’autre dit. Un mur qui arrête tout, le blanc dans la tête, le vide total quand on vous demande de répondre car ce n’est pas par incompréhension de ce qui est attendu comme réponse, mais plus par rapport aux buts. Vous savez que l’autre est train de répondre à ses besoins sociaux en faisant ça, et vous aussi vous avez des besoins sociaux à remplir. Mais vous n’arriverez pas à les remplir comme ça, et vous ne savez pas quoi répondre à votre ami pour lui permettre de répondre à ses besoins car cela sort complètement de ce que vous expérimentez, et de la façon dont vous, vous répondriez à ces besoins-là.
En plus du mur, il y a ce que j’ai vu appelé plusieurs fois la lame de fond, mais je vais décrire mon ressenti propre alors je ne peux pas dire que cela soit la même sensation pour d’autres. Quand votre ami s’approche, vous parle et vous regarde dans les yeux en train d’essayer de vraiment vous atteindre, comprendre ce que vous pensez et ressentez pour justement créer et construire ce lien, vous ressentez cette lame dans vos entrailles. C’est une sensation de lame qui vous lacère le ventre, un étau qui vous broie les côtes et les viscères, un feu qui vous incinère de l’intérieur. Vous avez l’impression de vous noyez, de vous faire envahir et violer par cette présence étrangère qui essaye rentrer en vous, tellement cette personne est différente. Votre être se décompose, se fragmente, votre pensée se disloque, vous êtes en train de disparaitre. Vous savez que la douleur est si intense qu’elle dissout votre être et votre conscience. Alors se produit le phénomène de dissociation pour échapper à cet inconfort extrême : vous vous détachez de vous-même et vous vous observez vous-même de loin, comme si une partie de vous était sur le devant de la scène en train de discuter avec votre ami, et vous, vous êtes loin derrière dans les recoins de votre cerveau à observer. Et vous attendez que ça passe, que votre ami s’en aille, de vous retrouvez enfin seule pour revenir à vous-même et à votre conscience meurtrie par cette expérience douloureuse, et c'est là que vous vous rendez compte que vous avez une fois de plus outrepasser vos limites.
Bon ce ressenti là, heureusement je ne l'ai pas systématiquement aussi fort, mais dès que je suis un peu fatiguée ou que la rencontre dure, ça peut arriver vite quand même.
My_illusion, je viens de voir ton message, j'y répondrais plus tard ! Mais déjà je ne pense pas que ce soit une peur du rejet (en tout cas je ne le ressens pas comme ça), c'est plus que je ne sais même pas comment exprimer ce que je suis vraiment, puisque je me suis comportée comme l'humain moyen toute ma vie. Et si c'est une peur, c'est clairement la peur de la douleur que j'ai décrite ci-dessus, ou bien la simple douleur que je ressens à travers quasi toutes mes discussions car elles me renvoient à ma différence et à ma solitude. Ces peurs là peuvent effectivememnt me freiner, surtout quand j'ai peu de motivation et d'énergie pour tenter des les affronter et de passer au-dessus malgré tout. Par ailleurs, j'ai lu les trucs sur l'autisme au féminin, et c'est sûre que ce qui est attendu, notamment dans le fait de ne pas parler trop franchement et mettre toujours les formes, sourire, être attentionnée, etc. a pas dû aider. J'espère que j'arriverai à faire comme toi et parler comme je le souhaite, sans avoir de réflexe à bloquer les paroles trop crues ou dures par exemple ^^
Fenrir- Messages : 58
Date d'inscription : 13/10/2018
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
c'est plus que je ne sais même pas comment exprimer ce que je suis vraiment, puisque je me suis comportée comme l'humain moyen toute ma vie.
Je te souhaite donc de commencer dès maintenant à être ta vraie toi, de te libérer des conventions sociales et règles de bienséances. Tu es peut-être une étrangère envers toi-même donc pas étonnant de ne pas pouvoir te lier ?
Invité- Invité
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Bonjour,
Tu décris déjà bien ton ressenti et avec beaucoup de précision Fenrir, on sait que ce n'est pas le cas de tous les autistes (si tu l'es).
Les autistes ont souvent une maturité intellectuelle et une immaturité émotionnelle, la première pouvant pallier partiellement la seconde avec plus ou moins d'effort, pour ma part j'identifie un peu par là une des bonnes sources de mes difficultés interpersonnelles. Pareil pour le déficit de théorie de l'esprit, ou de lecture du langage implicite (qui n'est pas une absence en soi), c'est variable selon l'acuité de l'instant... Et les manifestations sont assez diverses chez les uns, j'ai aussi déjà hésité quant à savoir si mes traits se retrouvaient dans ci ou ça. J'ai cherché pourquoi je n'étais pas comme les autres en fouillant par ci par là et en quoi, mais au final, ça m'a apporté à la fois des réponses, mais aussi beaucoup de parts manquantes... Avant, je ne comprenais pas, et maintenant un peu plus, mais il y a une part qui est ailleurs. ça ne reste que des passages qui apportent quelques clés, et après, j'imagine qu'une des choses les plus essentielles est de trouver comment vivre son individualité avec plus d'harmonie. Le reste appartient au reste...
Je suis Asperger diagnostiqué, mais plutôt verbal, visuel, et un peu Zèbre (partiellement ou paradoxalement, car QI très hétérogène au test). Pas toujours doué pour les bavardages, rebondir sur tel propos, raconter des histoires, je dis en peu de temps ce qui me semble juste, essentiel par rapport à un sujet, tout en voyant les autres points de vue. Je suis souvent synthétique, global, parce que j'ai perçu et relié les éléments, que je ne prends pas toujours la peine d'expliciter... Avec une apparence de simplicité. Autre chose, même lorsque je présente un avis, j'ai toujours conscience qu'il a des limites, n'est que partiel, n'est qu'un point de vue parmi d'autres qui dépend de chacun, selon ses sources ou son sens.
Et j'ai conscience aussi que personne ne ressent les choses comme moi même quand je les côtoie, ce qui est sans doute pareil de l'autre côté mais avec un ressenti variable. On dit parfois que certains autistes sont autocentrés relationnellement, mais c'est surtout que leur fonctionnement et perception interne des choses les pousse à redoubler d'efforts pour comprendre les autres, être compris des autres, ou créer du lien, ce qui peut être preuve de volonté, ou entraîner d'autant plus d'insatisfaction...
J'ai aussi souvent eu l'impression d'expérimenter le monde en étant enfermé dans mon esprit, dans une solitude immense malgré des interactions, des partages, et des essais de part et d'autre...
Être direct m'a déjà joué des tours, je suis souvent amer quand je ne comprends pas/quand je suis mal compris. Je m'exprime mal malgré un besoin de clarté... Je ne fuis pas les vérités qui le plus souvent rebutent d'autres, et j'ai l'impression d'être contrariant quand je signale quelque chose que d'autres personnes n'auraient pas voulu évoquer...
J'expérimente souvent l'adaptation, même inconsciemment, par exemple dans les amitiés ou contacts "stratégiques" avec qui je pourrais parler de choses sous tel angle. Mais être au plus naturel avec un seul être, je crois que ça s'en est déjà bien rapproché, mais je ne sais pas si ça m'est déjà totalement arrivé... Et d'ailleurs, c'est déjà bien me dira-t-on, je ne pense pas que ce que je cherche ou dont j'ai le plus besoin se trouvera fondamentalement chez ou avec les autres.
Parfois j'écoute et je parle en ayant l'impression d'être là et loin ailleurs en même temps, comme si je n'étais jamais uniquement ici présent. ça m'est déjà arrivé de ressentir la tolérance, bienveillance et écoute d'amis, tout en goûtant à l'insatisfaction d'être autre, et que l'échange reste fragmenté et limité par cette impression de mur que tu évoques. De ressentir l'envie de partage et d'ouverture des différentes parts, mais aussi son incomplétude.
Je ressens la part d'indicible des choses, mais je n'arrive pas à l'exprimer, la capter entièrement, ou rarement... L'écrit m'aide, mais ne remplace pas le reste et n'en a peut-être pas la vocation. Peut-être que beaucoup de choses ne sont pas exprimables, et que dans le cas de l'autisme s'il y a, cet état est d'autant plus contradictoire, pénible, ou douloureux.
Tu décris déjà bien ton ressenti et avec beaucoup de précision Fenrir, on sait que ce n'est pas le cas de tous les autistes (si tu l'es).
Les autistes ont souvent une maturité intellectuelle et une immaturité émotionnelle, la première pouvant pallier partiellement la seconde avec plus ou moins d'effort, pour ma part j'identifie un peu par là une des bonnes sources de mes difficultés interpersonnelles. Pareil pour le déficit de théorie de l'esprit, ou de lecture du langage implicite (qui n'est pas une absence en soi), c'est variable selon l'acuité de l'instant... Et les manifestations sont assez diverses chez les uns, j'ai aussi déjà hésité quant à savoir si mes traits se retrouvaient dans ci ou ça. J'ai cherché pourquoi je n'étais pas comme les autres en fouillant par ci par là et en quoi, mais au final, ça m'a apporté à la fois des réponses, mais aussi beaucoup de parts manquantes... Avant, je ne comprenais pas, et maintenant un peu plus, mais il y a une part qui est ailleurs. ça ne reste que des passages qui apportent quelques clés, et après, j'imagine qu'une des choses les plus essentielles est de trouver comment vivre son individualité avec plus d'harmonie. Le reste appartient au reste...
Je suis Asperger diagnostiqué, mais plutôt verbal, visuel, et un peu Zèbre (partiellement ou paradoxalement, car QI très hétérogène au test). Pas toujours doué pour les bavardages, rebondir sur tel propos, raconter des histoires, je dis en peu de temps ce qui me semble juste, essentiel par rapport à un sujet, tout en voyant les autres points de vue. Je suis souvent synthétique, global, parce que j'ai perçu et relié les éléments, que je ne prends pas toujours la peine d'expliciter... Avec une apparence de simplicité. Autre chose, même lorsque je présente un avis, j'ai toujours conscience qu'il a des limites, n'est que partiel, n'est qu'un point de vue parmi d'autres qui dépend de chacun, selon ses sources ou son sens.
Et j'ai conscience aussi que personne ne ressent les choses comme moi même quand je les côtoie, ce qui est sans doute pareil de l'autre côté mais avec un ressenti variable. On dit parfois que certains autistes sont autocentrés relationnellement, mais c'est surtout que leur fonctionnement et perception interne des choses les pousse à redoubler d'efforts pour comprendre les autres, être compris des autres, ou créer du lien, ce qui peut être preuve de volonté, ou entraîner d'autant plus d'insatisfaction...
J'ai aussi souvent eu l'impression d'expérimenter le monde en étant enfermé dans mon esprit, dans une solitude immense malgré des interactions, des partages, et des essais de part et d'autre...
Être direct m'a déjà joué des tours, je suis souvent amer quand je ne comprends pas/quand je suis mal compris. Je m'exprime mal malgré un besoin de clarté... Je ne fuis pas les vérités qui le plus souvent rebutent d'autres, et j'ai l'impression d'être contrariant quand je signale quelque chose que d'autres personnes n'auraient pas voulu évoquer...
J'expérimente souvent l'adaptation, même inconsciemment, par exemple dans les amitiés ou contacts "stratégiques" avec qui je pourrais parler de choses sous tel angle. Mais être au plus naturel avec un seul être, je crois que ça s'en est déjà bien rapproché, mais je ne sais pas si ça m'est déjà totalement arrivé... Et d'ailleurs, c'est déjà bien me dira-t-on, je ne pense pas que ce que je cherche ou dont j'ai le plus besoin se trouvera fondamentalement chez ou avec les autres.
Parfois j'écoute et je parle en ayant l'impression d'être là et loin ailleurs en même temps, comme si je n'étais jamais uniquement ici présent. ça m'est déjà arrivé de ressentir la tolérance, bienveillance et écoute d'amis, tout en goûtant à l'insatisfaction d'être autre, et que l'échange reste fragmenté et limité par cette impression de mur que tu évoques. De ressentir l'envie de partage et d'ouverture des différentes parts, mais aussi son incomplétude.
Je ressens la part d'indicible des choses, mais je n'arrive pas à l'exprimer, la capter entièrement, ou rarement... L'écrit m'aide, mais ne remplace pas le reste et n'en a peut-être pas la vocation. Peut-être que beaucoup de choses ne sont pas exprimables, et que dans le cas de l'autisme s'il y a, cet état est d'autant plus contradictoire, pénible, ou douloureux.
Invité- Invité
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
River, merci infiniment pour ta réponse. Tu as exprimé tellement de choses dans lesquelles je me retrouve complètement, et tu as si bien résumé cette dualité dans ce que m’apporte les autres et cette sensation d’incomplétude. Et surtout ces phrases là : "Je ressens la part d'indicible des choses, mais je n'arrive pas à l'exprimer, la capter entièrement, ou rarement... L'écrit m'aide, mais ne remplace pas le reste et n'en a peut-être pas la vocation. Peut-être que beaucoup de choses ne sont pas exprimables, et que dans le cas de l'autisme s'il y a, cet état est d'autant plus contradictoire, pénible, ou douloureux." ça résume très bien ce qui se passe dans ma tête ^^
Même en étant soi-même à 100%, ça ne réglera pas le problème de partage sincère et complet avec autrui, le problème n’est pas là, les autres ne sont peut-être pas en mesure d’apporter la pièce manquante et qu’elle n’est pas à rechercher dans les contacts avec autrui.
Je crois que j’ai du mal à accepter de cheminer seule dans cette recherche, et de ne pas pouvoir partager ni la réalité ni le bonheur du chemin et du but atteint avec autrui. C’est ça qui me fait désespérer dans ma vie sociale, je gère les contacts normaux et les amitiés, mais un partage plus profond m’est inaccessible, et je ne suis pas (encore) prête à lâcher prise dessus. Mais je sais que je vais devoir y travailler…
My_illusion, du coup non le problème n’est pas tant que je ne suis pas moi-même, même si un énorme travail m’attend là-dessus pour être plus en phase avec mes véritables besoins et objectifs de vie, je ne le nie pas. Mais ce n’est pas le fond du fond du problème, même si c’est une pièce indispensable à une vie saine que je n’ai pas encore acquise. Je vais également m’y atteler, même si je ne sais pas par quoi commencer ^^ Être vraiment soi-même, c’est aussi arriver à définir ce qu’on est et à se poser sans cesses la question : qu’est-ce que je ferais si j’agissais 100% spontanément et authentiquement ? La réponse est loin d’être évidente pour moi…
J’ai l’impression d’être moi-même avec les autres, et en même temps d’être une sur-moi : une moi qui fait beaucoup d’effort pour communiquer ce que je suis et aussi sans trop montrer les choses complètement incompréhensibles pour les autres (typiquement balancer des questions existentielles issu des sujets discutés lors de conversations banales, et amener les gens à se creuser la tête ici et maintenant, non pas pour y répondre mais pour les explorer. Souvent les gens n'ont pas l'énergie ou la motivation d'y réfléchir, ou se lassent ou s’énervent quand ils n’ont pas les réponses à ces grandes questions, alors que c’est l’exploration et le partage du cheminement qui est exaltant et passionnant.) et éviter les comportements bizarres (je ne fais pas de stimming, mais je vais aller explorer l’environnement quotidien en mode gamine qui part à la chasse au trésor ou en exprimant trop fort mon émerveillement pour trois fois rien, et en parlant fort avec des gestes chelou, ce qui peut être gênant ou incompréhensible pour autrui).
Du coup, j’imagine qu’il faut apprendre à doser entre les deux. Mais sinon ça va, je ne me sens pas étrangère à moi-même (après un certain travail dessus quand même), mais pouvoir l’exprimer aux autres sans peur du jugement, c’est encore un long chemin à parcourir.
PS : j'en suis toujours à essayer de fixer des mots sur les causes de la différence que je perçois (pas son ressenti ou ses conséquences sur les relations), ça prend forme très doucement...
Même en étant soi-même à 100%, ça ne réglera pas le problème de partage sincère et complet avec autrui, le problème n’est pas là, les autres ne sont peut-être pas en mesure d’apporter la pièce manquante et qu’elle n’est pas à rechercher dans les contacts avec autrui.
Je crois que j’ai du mal à accepter de cheminer seule dans cette recherche, et de ne pas pouvoir partager ni la réalité ni le bonheur du chemin et du but atteint avec autrui. C’est ça qui me fait désespérer dans ma vie sociale, je gère les contacts normaux et les amitiés, mais un partage plus profond m’est inaccessible, et je ne suis pas (encore) prête à lâcher prise dessus. Mais je sais que je vais devoir y travailler…
My_illusion, du coup non le problème n’est pas tant que je ne suis pas moi-même, même si un énorme travail m’attend là-dessus pour être plus en phase avec mes véritables besoins et objectifs de vie, je ne le nie pas. Mais ce n’est pas le fond du fond du problème, même si c’est une pièce indispensable à une vie saine que je n’ai pas encore acquise. Je vais également m’y atteler, même si je ne sais pas par quoi commencer ^^ Être vraiment soi-même, c’est aussi arriver à définir ce qu’on est et à se poser sans cesses la question : qu’est-ce que je ferais si j’agissais 100% spontanément et authentiquement ? La réponse est loin d’être évidente pour moi…
J’ai l’impression d’être moi-même avec les autres, et en même temps d’être une sur-moi : une moi qui fait beaucoup d’effort pour communiquer ce que je suis et aussi sans trop montrer les choses complètement incompréhensibles pour les autres (typiquement balancer des questions existentielles issu des sujets discutés lors de conversations banales, et amener les gens à se creuser la tête ici et maintenant, non pas pour y répondre mais pour les explorer. Souvent les gens n'ont pas l'énergie ou la motivation d'y réfléchir, ou se lassent ou s’énervent quand ils n’ont pas les réponses à ces grandes questions, alors que c’est l’exploration et le partage du cheminement qui est exaltant et passionnant.) et éviter les comportements bizarres (je ne fais pas de stimming, mais je vais aller explorer l’environnement quotidien en mode gamine qui part à la chasse au trésor ou en exprimant trop fort mon émerveillement pour trois fois rien, et en parlant fort avec des gestes chelou, ce qui peut être gênant ou incompréhensible pour autrui).
Du coup, j’imagine qu’il faut apprendre à doser entre les deux. Mais sinon ça va, je ne me sens pas étrangère à moi-même (après un certain travail dessus quand même), mais pouvoir l’exprimer aux autres sans peur du jugement, c’est encore un long chemin à parcourir.
PS : j'en suis toujours à essayer de fixer des mots sur les causes de la différence que je perçois (pas son ressenti ou ses conséquences sur les relations), ça prend forme très doucement...
Fenrir- Messages : 58
Date d'inscription : 13/10/2018
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
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Dernière édition par My_illusion le Ven 22 Juil 2022 - 19:53, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Fenrir, je ne sais pas si les gens essaient de créer du lien en échangeant. Bien sûr, je ne l'exclus pas et cela doit être le cas de certaines personnes. J'ai plutôt l'impression qu'ils tentent de résoudre leurs problèmes au travers de ces échanges.
J'ai vécu très longtemps avec quelqu'un qui parlait constamment de son travail. Je pense qu'il y avait là une tentative à la fois infructeuse et répétitive de contrôler son environnement sur le plan professionnel. Quand elle me demandait de réparer son ordinateur ou de sortir les poubelles, je comprenais ce qu'elle disait et je m'exécutais de manière satisfaisante. Pourtant je ne pensais pas avoir réellement compris ce qu'elle voulait lorsqu'elle me parlait de son travail ni d'y avoir répondu de manière satisfaisante (tout simplement parce qu'à l'époque j'en étais incapable) vu que je sais par des tiers qu'elle continue encore aujourd'hui.
Je pense que si j'avais vraiment essayé de la comprendre à l'époque (avec tout ce que cela avait d'implicite), elle se serait mieux comprise elle-même et qu'elle aurait probablement trouvé une solution. (Mais bien sûr ça reste à prouver).
Certaines personnes mettent leur visage à dix centimètres du mien ou me touchent et, bien sûr, je ressens ce comportement comme complètement intrusif. Créer un lien se fait de manière plus progressive (comme apprivoiser dans Le Petit Prince) et aussi en se dévoilant soi-même, c'est-à-dire en étant vrai sur ses intentions. Ce que tu décris (la lame de fond), ce n'est pas créer du lien, c'est une tentative d'effraction, de domination ou d'agression. Si on essayait de créer du lien avec moi de cette façon, il est clair qu'il n'y aurait pas d'intimité possible pour moi.
J'ai envie de te poser une question mais je ne veux pas que tu me donnes la réponse. J'ai juste envie que tu y répondes pour toi-même (si cela ne te dérange pas, bien entendu) : qu'est-ce qui est comme Fenrir (l'animal mythologique) en toi ?
J'ai vécu très longtemps avec quelqu'un qui parlait constamment de son travail. Je pense qu'il y avait là une tentative à la fois infructeuse et répétitive de contrôler son environnement sur le plan professionnel. Quand elle me demandait de réparer son ordinateur ou de sortir les poubelles, je comprenais ce qu'elle disait et je m'exécutais de manière satisfaisante. Pourtant je ne pensais pas avoir réellement compris ce qu'elle voulait lorsqu'elle me parlait de son travail ni d'y avoir répondu de manière satisfaisante (tout simplement parce qu'à l'époque j'en étais incapable) vu que je sais par des tiers qu'elle continue encore aujourd'hui.
Je pense que si j'avais vraiment essayé de la comprendre à l'époque (avec tout ce que cela avait d'implicite), elle se serait mieux comprise elle-même et qu'elle aurait probablement trouvé une solution. (Mais bien sûr ça reste à prouver).
Certaines personnes mettent leur visage à dix centimètres du mien ou me touchent et, bien sûr, je ressens ce comportement comme complètement intrusif. Créer un lien se fait de manière plus progressive (comme apprivoiser dans Le Petit Prince) et aussi en se dévoilant soi-même, c'est-à-dire en étant vrai sur ses intentions. Ce que tu décris (la lame de fond), ce n'est pas créer du lien, c'est une tentative d'effraction, de domination ou d'agression. Si on essayait de créer du lien avec moi de cette façon, il est clair qu'il n'y aurait pas d'intimité possible pour moi.
J'ai envie de te poser une question mais je ne veux pas que tu me donnes la réponse. J'ai juste envie que tu y répondes pour toi-même (si cela ne te dérange pas, bien entendu) : qu'est-ce qui est comme Fenrir (l'animal mythologique) en toi ?
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
"Je ressens la part d'indicible des choses, mais je n'arrive pas à l'exprimer, la capter entièrement, ou rarement.."
River, lorsque j'éprouve un ressenti et que j'essaie de mettre des mots sur ce ressenti (c.à.d lorsque j'essaie d'exprimer ce qu'est le ressenti) puis que j'essaie de ressentir le ressenti de ces mots, je m'aperçois que le ressenti des mots est assez différent du ressenti initial. Je dois procéder à plusieurs va-et-vient entre le ressenti des mots et le ressenti initial pour que des mots plus justes émergent et permettent d'exprimer mon expérience de manière plus précise.
Je crois que quels que soient les mots que je choisisse, il y a toujours une part de mon expérience qui n'est pas dite mais cette part varie en fonction des mots que j'utilise. (Pour chaque ressenti, il y a plusieurs mots possibles qui, chacun, expriment un aspect de mon expérience).
River, lorsque j'éprouve un ressenti et que j'essaie de mettre des mots sur ce ressenti (c.à.d lorsque j'essaie d'exprimer ce qu'est le ressenti) puis que j'essaie de ressentir le ressenti de ces mots, je m'aperçois que le ressenti des mots est assez différent du ressenti initial. Je dois procéder à plusieurs va-et-vient entre le ressenti des mots et le ressenti initial pour que des mots plus justes émergent et permettent d'exprimer mon expérience de manière plus précise.
Je crois que quels que soient les mots que je choisisse, il y a toujours une part de mon expérience qui n'est pas dite mais cette part varie en fonction des mots que j'utilise. (Pour chaque ressenti, il y a plusieurs mots possibles qui, chacun, expriment un aspect de mon expérience).
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Tu as vraiment besoin de mots pour interagir de manière juste ?
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
jmd a écrit:"Je ressens la part d'indicible des choses, mais je n'arrive pas à l'exprimer, la capter entièrement, ou rarement.."
River, lorsque j'éprouve un ressenti et que j'essaie de mettre des mots sur ce ressenti (c.à.d lorsque j'essaie d'exprimer ce qu'est le ressenti) puis que j'essaie de ressentir le ressenti de ces mots, je m'aperçois que le ressenti des mots est assez différent du ressenti initial. Je dois procéder à plusieurs va-et-vient entre le ressenti des mots et le ressenti initial pour que des mots plus justes émergent et permettent d'exprimer mon expérience de manière plus précise.
Je crois que quels que soient les mots que je choisisse, il y a toujours une part de mon expérience qui n'est pas dite mais cette part varie en fonction des mots que j'utilise. (Pour chaque ressenti, il y a plusieurs mots possibles qui, chacun, expriment un aspect de mon expérience).
Ce n'est pas tant le langage qui me permet d'être, de ressentir, ou de me relier.
La pensée est souvent indescriptible et le langage n'en est qu'une part formelle et communicationnelle, je sais.
Mais dans l'autisme (et c'est aussi vrai dans mon cas, je n'évoque pas le terme ou le fonctionnement pour m'expliquer moi-même), on a souvent une conscience émotionnelle mal/non synchronisée avec la cause, l'événement ou l'accumulation. Lorsqu'on se fatigue, c'est à retardement à cause d'une faible conscience émotionnelle à moins d'y avoir travaillé, quand on le remarque, on l'est très déjà. Pour les échanges, la fatigabilité sensorielle ou sociale de l'instant fait que souvent, je repense aux événements et propos après coup avec leur part implicite et globale, lorsque je suis seul et mentalement performant.
Il m'arrive d'avoir des moments de grande lucidité et concentration/compréhension, des introspections et analyses sans fin, mais justement seul, sans éléments extérieurs qui me perturbent.
Et puis oui, l'indicible est inéluctable, mais justement plus vaste ou angoissant du côté autistique je pense, du fait d'un besoin de compréhension littérale, de la peur du doute, mais quand on le comprend et l'accepte, en effet, il peut devenir plus supportable ou acceptable, tant que d'autres signes nous sont accessibles ou mieux reconnus.
Invité- Invité
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
My_illusion, j’avais aussi repéré la schizoïdie, qui parait plus proche dans la description de ce que je vis même si elle n’inclut pas d’autres aspects du tableau clinique que je présente et qui se retrouvent dans l’autisme. D’ailleurs Tony Atwood (un psychiatre qui a écrit la « bible » sur le syndrome d’Asperger) a mentionné la schizoïdie dans son livre. Une psychiatre aurait étudié des enfants ayant des symptômes similaires aux Asperger, mais ce serait passé à la postérité sous l’appellation de trouble schizoïde. L’autisme a également été longtemps confondu avec la schizophrénie (bien que la schizoïdie soit très différente de la schizophrénie). J’ai moi-même eu des crises de dissociation si violentes que j’ai cru à un départ de schizophrénie, mais c’en est quand même différent.
Donc pareil, difficile de « choisir » entre les deux. Même le HPI peut ressembler fortement au syndrome Asperger sur plusieurs aspects, au point que même les spécialistes pourraient se tromper. Il y a eu apparemment plusieurs cas d’autismes qui ont reçu un diagnostic d’HPI car leur autisme n’était pas « assez voyant ». Enfin bon je n’ai pas à donner mon avis sur ces questions, je ne m’y connais pas suffisamment et je ne suis pas médecin. Mais tout comme toi, je trouve bien difficile de s’y retrouver.
PS : parent du 1er degré, c’est ton père, ta mère et tes frères et sœurs uniquement, il me semble.
Jmd, oui bien sûr il y a des gens qui ont besoin des échanges sociaux pour résoudre leurs problèmes, d’ailleurs j’imagine que tout le monde le fait à un moment ou un autre et rend la pareil en aidant leurs proches. Mais je crois que la plupart du temps, les gens échangent et discutent avec d’autres car ils en retirent du plaisir, tout simplement. Et ce plaisir partagé amène les personnes à se revoir pour retrouver ce plaisir partagé, et c’est la répétition d’associer le plaisir à la personne donné qui crée le lien d’affection, de confiance et d’attachement, me semble-t-il.
Et non, je ne parle pas de personnes qui rentrent dans ma bulle ou mon espace personnel, ce genre de situation m’arrive rarement. Ce que j’ai décrit arrive lorsque les personnes gardent la distance de sécurité, ça n’est pas physique, c’est lorsqu’elles s’approchent « mentalement » (ok je sais que c’est pas clair du tout, mais là j’ai du mal à décrire la sensation). Par contre je pense que tu as bien cerner l’idée de la lame de fond, le problème est que cela survient en situation de discussion parfaitement saine et normale ^^’
Et ce qui me lie à Fenrir, c’est par rapport à ma dissociation. Ma première personnalité (ou personnalité originale) a vécu la première décompensation à mes 15 ans. Lorsque j’ai échoué à me donner la mort, mon cerveau a cracké, et ma conscience s’est séparé au moins en deux parties. J’ai donc comme deux consciences (pas dans le sens de l’âme, mais dans le sens qui perçoit le monde et s’en souvient), une qui est vivante, et une qui est morte ce jour-là. Enfin, qui y est presque morte, et qui n’est plus qu’un tas de douleur lancinante, de désespoir et de pourriture. Donc ce qui me lie à Fenrir, c’est le marais. Le côté boue, fermentation et putréfaction du morceau de conscience qui est à moitié mort et qui pourrit une partie de mon être, notamment avec des reviviscences. N’y voit pas un jugement de valeur négatif que je porterai sur cette partie de conscience. J’aimerai assainir cette partie qui est une part de moi-même, et non l’amputer. Mais faire ressusciter de la chair nécrosée, ça reste compliqué à ce jour.
Et pis merci encore pour vos messages, ça me fait du bien de me retourner le cerveau pour trouver des réponses et d’échanger avec vous.
Donc pareil, difficile de « choisir » entre les deux. Même le HPI peut ressembler fortement au syndrome Asperger sur plusieurs aspects, au point que même les spécialistes pourraient se tromper. Il y a eu apparemment plusieurs cas d’autismes qui ont reçu un diagnostic d’HPI car leur autisme n’était pas « assez voyant ». Enfin bon je n’ai pas à donner mon avis sur ces questions, je ne m’y connais pas suffisamment et je ne suis pas médecin. Mais tout comme toi, je trouve bien difficile de s’y retrouver.
PS : parent du 1er degré, c’est ton père, ta mère et tes frères et sœurs uniquement, il me semble.
Jmd, oui bien sûr il y a des gens qui ont besoin des échanges sociaux pour résoudre leurs problèmes, d’ailleurs j’imagine que tout le monde le fait à un moment ou un autre et rend la pareil en aidant leurs proches. Mais je crois que la plupart du temps, les gens échangent et discutent avec d’autres car ils en retirent du plaisir, tout simplement. Et ce plaisir partagé amène les personnes à se revoir pour retrouver ce plaisir partagé, et c’est la répétition d’associer le plaisir à la personne donné qui crée le lien d’affection, de confiance et d’attachement, me semble-t-il.
Et non, je ne parle pas de personnes qui rentrent dans ma bulle ou mon espace personnel, ce genre de situation m’arrive rarement. Ce que j’ai décrit arrive lorsque les personnes gardent la distance de sécurité, ça n’est pas physique, c’est lorsqu’elles s’approchent « mentalement » (ok je sais que c’est pas clair du tout, mais là j’ai du mal à décrire la sensation). Par contre je pense que tu as bien cerner l’idée de la lame de fond, le problème est que cela survient en situation de discussion parfaitement saine et normale ^^’
Et ce qui me lie à Fenrir, c’est par rapport à ma dissociation. Ma première personnalité (ou personnalité originale) a vécu la première décompensation à mes 15 ans. Lorsque j’ai échoué à me donner la mort, mon cerveau a cracké, et ma conscience s’est séparé au moins en deux parties. J’ai donc comme deux consciences (pas dans le sens de l’âme, mais dans le sens qui perçoit le monde et s’en souvient), une qui est vivante, et une qui est morte ce jour-là. Enfin, qui y est presque morte, et qui n’est plus qu’un tas de douleur lancinante, de désespoir et de pourriture. Donc ce qui me lie à Fenrir, c’est le marais. Le côté boue, fermentation et putréfaction du morceau de conscience qui est à moitié mort et qui pourrit une partie de mon être, notamment avec des reviviscences. N’y voit pas un jugement de valeur négatif que je porterai sur cette partie de conscience. J’aimerai assainir cette partie qui est une part de moi-même, et non l’amputer. Mais faire ressusciter de la chair nécrosée, ça reste compliqué à ce jour.
Et pis merci encore pour vos messages, ça me fait du bien de me retourner le cerveau pour trouver des réponses et d’échanger avec vous.
Fenrir- Messages : 58
Date d'inscription : 13/10/2018
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Bonjour Fenrir,
La solution est l'émotion (?). Le contact social est nécessaire, cela nourrit une part de nous-même, qui autrement nous dévore.
C'est dans la reconnaissances de l'existence de nos émotions que nous trouvons la reconnaissance de notre existence. Sans cela, c'est trop flippant. La conclusion logique est que dans la négation de nos émotions, les autres deviennent alors également sans émotions, sans buts et sans motifs. Des coquilles vides et aveugles et le monde devient néant.
Serais-tu d'accord avec cette proposition/émotion ?
J'ai pleuré à te lire. La sensation de viol lors d'une tentative d'échange n'est pas là chez moi, mais bien annihilation de soi. A cela, maintenant, j'oppose maintenant une émotion ou ce qui peut y ressembler, suivant la personne, qui fait effet miroir et bouclier. Le temps de bien pouvoir analyser que l'attitude est correcte et l'ouverture possible, au moins une fraction de seconde.
Quand je ne dérape pas par excès d'enthousiasme
C'est imprécis, désolée. Mon ressenti est un peu à la traîne, je l'ai mis en boîte il y a tellement longtemps. Je pense qu'il est tout rouillé.
J'espère pouvoir apporter un peu de pierre bien taillée afin de construire ton chemin.
La solution est l'émotion (?). Le contact social est nécessaire, cela nourrit une part de nous-même, qui autrement nous dévore.
C'est dans la reconnaissances de l'existence de nos émotions que nous trouvons la reconnaissance de notre existence. Sans cela, c'est trop flippant. La conclusion logique est que dans la négation de nos émotions, les autres deviennent alors également sans émotions, sans buts et sans motifs. Des coquilles vides et aveugles et le monde devient néant.
Serais-tu d'accord avec cette proposition/émotion ?
J'ai pleuré à te lire. La sensation de viol lors d'une tentative d'échange n'est pas là chez moi, mais bien annihilation de soi. A cela, maintenant, j'oppose maintenant une émotion ou ce qui peut y ressembler, suivant la personne, qui fait effet miroir et bouclier. Le temps de bien pouvoir analyser que l'attitude est correcte et l'ouverture possible, au moins une fraction de seconde.
Quand je ne dérape pas par excès d'enthousiasme
C'est imprécis, désolée. Mon ressenti est un peu à la traîne, je l'ai mis en boîte il y a tellement longtemps. Je pense qu'il est tout rouillé.
J'espère pouvoir apporter un peu de pierre bien taillée afin de construire ton chemin.
_________________
INTJ, ne m'en veuillez pas si au passage, je vous écrase 6 fois le coeur. J'ai du mal à situer et le referai sans doute encore.
Opossum- Messages : 3887
Date d'inscription : 04/08/2019
Age : 47
Localisation : Belgique
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Les animaux peuvent être utiles, ici j'ai plusieurs chats et c'est très agréable. Ils vivent à leur manière avec leurs besoins qui ne sont pas toujours en phase avec les miens mais je prends soin d'eux, je m'occuppe d'eux sans chercher à les comprendre comme des humains. Certains aiment être caressés et d'autres non par exemple. Certains jouent et d'autres non. Il y en a un que je n'ai pas vu depuis trois jours déjà et je commence à flipper, je prie et j'espère qu'il va bien. Ils sont sept en tout.
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Bonjour Opossum,
Je ne suis pas sûre d'avoir tout saisi de ton message, mais en tout cas je ne pense pas être dans la négation de mes sentiments, ni dans le ressenti que les autres sont sans émotions. Je ressens beaucoup de choses, et notamment plus de négatif que de positif au contact d'autrui, même si il est possible que j'ai du mal à l'accepter car j'attends aussi que les contacts sociaux me nourrissent. Mais cela n'arrive jamais, et là-dessus j'ai du mal à laisser tomber mes espérances pour me concentrer sur moi-même, même si c'est la bonne voie à prendre je pense.
L'annihilation de soi me parle, mais passe chez moi par une déstructuration en réponse à de la douleur venant de l'extérieur. C'est plus un mécanisme de défense brutal qu'un processus progressif d'adaptation à autrui comme le miroir ou le caméléon. Même si je dois bien utiliser ce dernier pour m'adapter à la vie en société, je n'y perd pas mon identité.
Siamois93, j'ai eu des chats toute ma vie et j'ai beaucoup apprécié, mais j'ai eu la chance d'avoir des rats pendant quelques années et je ne m'attendais pas du tout à ce type de contact. C'est hyper social et affectif ces petites boules de poil, je crois que je n'ai jamais ressenti autant d'affection pour un être vivant que pour ma première ratte. Cela dit, ces petites bêtes ne vivent pas bien longtemps et sont des gouffres financiers niveau véto (tumeurs mammaires), donc c'est beaucoup d'attachement pour très peu de temps, et beaucoup de larmes après. Donc je pense que je n'en reprendrai pas, mais je songe aux chèvres. C'est hyper joueur et très intelligent parait-il. J'espère que ton chat rentrera bientôt.
Je ne suis pas sûre d'avoir tout saisi de ton message, mais en tout cas je ne pense pas être dans la négation de mes sentiments, ni dans le ressenti que les autres sont sans émotions. Je ressens beaucoup de choses, et notamment plus de négatif que de positif au contact d'autrui, même si il est possible que j'ai du mal à l'accepter car j'attends aussi que les contacts sociaux me nourrissent. Mais cela n'arrive jamais, et là-dessus j'ai du mal à laisser tomber mes espérances pour me concentrer sur moi-même, même si c'est la bonne voie à prendre je pense.
L'annihilation de soi me parle, mais passe chez moi par une déstructuration en réponse à de la douleur venant de l'extérieur. C'est plus un mécanisme de défense brutal qu'un processus progressif d'adaptation à autrui comme le miroir ou le caméléon. Même si je dois bien utiliser ce dernier pour m'adapter à la vie en société, je n'y perd pas mon identité.
Siamois93, j'ai eu des chats toute ma vie et j'ai beaucoup apprécié, mais j'ai eu la chance d'avoir des rats pendant quelques années et je ne m'attendais pas du tout à ce type de contact. C'est hyper social et affectif ces petites boules de poil, je crois que je n'ai jamais ressenti autant d'affection pour un être vivant que pour ma première ratte. Cela dit, ces petites bêtes ne vivent pas bien longtemps et sont des gouffres financiers niveau véto (tumeurs mammaires), donc c'est beaucoup d'attachement pour très peu de temps, et beaucoup de larmes après. Donc je pense que je n'en reprendrai pas, mais je songe aux chèvres. C'est hyper joueur et très intelligent parait-il. J'espère que ton chat rentrera bientôt.
Fenrir- Messages : 58
Date d'inscription : 13/10/2018
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Merci et désolé pour tes rattes. Tu connais les BD de P'titluc sur le sujet ? Mais je ne suis pas sûr que ça t'amuse.
Si je n'en ai pas déjà parlé, le taï-chi-chuan pour s'apprivoiser c'est pas mal.
Si je n'en ai pas déjà parlé, le taï-chi-chuan pour s'apprivoiser c'est pas mal.
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Fenrir a écrit:Bonjour Opossum,
Je ne suis pas sûre d'avoir tout saisi de ton message, mais en tout cas je ne pense pas être dans la négation de mes sentiments, ni dans le ressenti que les autres sont sans émotions. Je ressens beaucoup de choses, et notamment plus de négatif que de positif au contact d'autrui, même si il est possible que j'ai du mal à l'accepter car j'attends aussi que les contacts sociaux me nourrissent. Mais cela n'arrive jamais, et là-dessus j'ai du mal à laisser tomber mes espérances pour me concentrer sur moi-même, même si c'est la bonne voie à prendre je pense.
L'annihilation de soi me parle, mais passe chez moi par une déstructuration en réponse à de la douleur venant de l'extérieur. C'est plus un mécanisme de défense brutal qu'un processus progressif d'adaptation à autrui comme le miroir ou le caméléon. Même si je dois bien utiliser ce dernier pour m'adapter à la vie en société, je n'y perd pas mon identité.
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Bonsoir,
Les émotions se différencient des sentiments dans le sens où ils sont dynamiques, dans ma perception. La sensation des émotions me relie aux autres car les racines de ces dernières sont profondément viscérales. Et la résonance que j'y trouve en moi me nourrit. Reste à trouver cette résonance. Peut-être par l'expérience de vie. (?)
La protection contre la destructuration/annihilation pour moi vient du fait que l'amplitude des émotions est trop forte et qu'il faut de ce fait y faire barrage. La douleur venant de l'extérieure ne t'appartient pas. Comme elle ne m'appartient pas. C'est cela l'effet miroir dont je parle. Y mettre un barrage et faire appel à mes propres émotions pour venir "contrer la pression" pour soutenir le barrage.
C'est la meilleure image que je peux donner de ce que je fais pour me préserver.
Tant mieux que ton identité reste intacte. C'est précieux car tellement unique.
J'oubliais de dire que la contact social que j'ai ainsi se fait à l'écume des deux vagues, de part et d'autre de ce barrage. Lorsque dans le mouvement synchronisé des émotions de part et d'autre de ce barrage, l'étal apparaît et que nous nous sourions avec les yeux, confiantes dans l'échange des ressentis qui vient de se faire, car au même niveau.
Tous les échanges que j'ai pu observer dans IRL ne font pour moi au final que définir et donner confirmation que le niveau des ressentis de part et d'autre de cette barrière physique qui nous sépare tous, nos corps et nos perceptions, est bien le même, ou du moins similaire.
Dernière édition par Opossum le Lun 5 Aoû 2019 - 23:33, édité 4 fois
Opossum- Messages : 3887
Date d'inscription : 04/08/2019
Age : 47
Localisation : Belgique
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Peux tu décrire cette partie nécrosée, pourrie et douloureuse que tu mentionnes et que tu as voulu amputer à tes 15 ans? C’est déjà super que tu n’aies plus envie de l’amputer.
Qu’est ce qu’on t’a fait pour en arriver à une telle répulsion de toi-même ? Je doute que ce soit toi qui aies fait des choses horribles.
Tu n’es bien entendu pas obligée de répondre. Seulement si ça peut t’aider.
Qu’est ce qu’on t’a fait pour en arriver à une telle répulsion de toi-même ? Je doute que ce soit toi qui aies fait des choses horribles.
Tu n’es bien entendu pas obligée de répondre. Seulement si ça peut t’aider.
Dernière édition par My_illusion le Ven 22 Juil 2022 - 19:54, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Siamois93, merci pour la découverte de P’titluc, je regarderais. Et le taï-chi-chuan a l’air pas mal, mais je fais déjà de la danse donc ça me fait déjà mon apprivoisement du corps ^^ (et j’ai pas la tune pour commencer une autre activité ^^).
My_illusion, ne t’inquiète pas, ce n’est pas un secret. Par contre je n’ai pas voulu amputée cette partie de moi à 15 ans, car à ce moment il n’y avait « que » ça, je n’avais pas encore mon autre personnalité/conscience. Autrement dit, j’étais juste une ado avec une dépression normale, enfermée dans une spirale infernale de désespoir qui amène à penser que seule la mort peut apporter soulagement de la douleur et libération de la souffrance. J’avais l’impression d’être déjà morte à l’intérieur, et que le suicide était la suite parfaitement logique et inévitable pour donner la mort à mon corps, afin d’être totalement morte. Peut-être que ça se rapproche du ressenti que tu as connu. La sensation de pourriture m’envahissait déjà à ce moment et en totalité, je ne l’ai vu que comme une partie seulement des années plus tard.
Quand j’ai eu la scission de ma conscience, j’ai vraiment cru que d’un coup tout aller bien, d’un coup tout était derrière moi, et que jamais plus je ne connaitrais d’épisode pareil. Évidemment, c’est revenu quelques années plus tard car rien n’a été soigné/guéri, et c’est là que j’ai vu qu’une partie de moi était encore pourrie. Un peu comme si j’avais arraché tout le pourri pour le mettre dans une boite au fond de ma tête, ou plutôt un œuf. Je ne pouvais pas la jeter car elle fait partie de moi, alors je l’ai juste rangé et caché au fond de ma tête. Et un jour l’œuf a craqué et a violemment répandu son contenu, qui m’a rappelé que je vivrais probablement toute ma vie avec cette douleur, cette différence causant tant de souffrance. Aujourd’hui, j’ai moins l’impression que cela me pourrit et me nécrose, j’y vois peut-être plus comme de la mousse qui recouvre mon corps et qui me transforme en une autre forme de vie. Ça ne veut pas dire que la souffrance et le dégout sont partis, juste que je commence à voir leur cause sous un nouvel œil. D'ailleurs, c'est aussi une erreur de penser que ce n'est "que" une partie de moi. J'ai coupé en deux pour survivre, en obtenant deux consciences différentes, mais ça ne représente pas la réalité de ce que je suis.
Quant à la cause de cette dépression, la vérité c’est qu’il n’y en a pas, si ce n’est ce sentiment de décalage et de solitude qui s’est renforcé avec le temps. Je vivais une vie normale, mais dans un monde dans lequel je ne me reconnais pas avec des gens que je ne comprends ni n’apprécie, et avec des exigences sociales beaucoup plus élevées avec l’entrée au collège. Cela a pris 2-3 ans pour atteindre sa pleine puissance, avec des brimades à ce moment là qui ont fait débordé le vase je pense, mais c’est tout. C’est là que j’ai eu mes premiers accès de misanthropie et même quelques mois de phobie scolaire. Mais c’est arrivé en chemin, ce ne sont pas les causes même si ça clairement pas arrangé la situation.
Il n'y a jamais eu répulsion de moi-même. Je ne dis pas que j'avais une solide estime de moi à cette époque, mais je n'ai jamais pensé de mal envers moi. Les autres me faisaient du mal par leur simple présence et façon de fonctionner propres à eux car cela m'enfermait dans la solitude. Mais ce n'était pas leur faute d'être comme ils sont, ni la mienne d'être comme je suis. Donc pas de solution à part la mort pour s'échapper de cette situation douloureuse. Je cherche encore le passage à prendre pour en sortir.
My_illusion, ne t’inquiète pas, ce n’est pas un secret. Par contre je n’ai pas voulu amputée cette partie de moi à 15 ans, car à ce moment il n’y avait « que » ça, je n’avais pas encore mon autre personnalité/conscience. Autrement dit, j’étais juste une ado avec une dépression normale, enfermée dans une spirale infernale de désespoir qui amène à penser que seule la mort peut apporter soulagement de la douleur et libération de la souffrance. J’avais l’impression d’être déjà morte à l’intérieur, et que le suicide était la suite parfaitement logique et inévitable pour donner la mort à mon corps, afin d’être totalement morte. Peut-être que ça se rapproche du ressenti que tu as connu. La sensation de pourriture m’envahissait déjà à ce moment et en totalité, je ne l’ai vu que comme une partie seulement des années plus tard.
Quand j’ai eu la scission de ma conscience, j’ai vraiment cru que d’un coup tout aller bien, d’un coup tout était derrière moi, et que jamais plus je ne connaitrais d’épisode pareil. Évidemment, c’est revenu quelques années plus tard car rien n’a été soigné/guéri, et c’est là que j’ai vu qu’une partie de moi était encore pourrie. Un peu comme si j’avais arraché tout le pourri pour le mettre dans une boite au fond de ma tête, ou plutôt un œuf. Je ne pouvais pas la jeter car elle fait partie de moi, alors je l’ai juste rangé et caché au fond de ma tête. Et un jour l’œuf a craqué et a violemment répandu son contenu, qui m’a rappelé que je vivrais probablement toute ma vie avec cette douleur, cette différence causant tant de souffrance. Aujourd’hui, j’ai moins l’impression que cela me pourrit et me nécrose, j’y vois peut-être plus comme de la mousse qui recouvre mon corps et qui me transforme en une autre forme de vie. Ça ne veut pas dire que la souffrance et le dégout sont partis, juste que je commence à voir leur cause sous un nouvel œil. D'ailleurs, c'est aussi une erreur de penser que ce n'est "que" une partie de moi. J'ai coupé en deux pour survivre, en obtenant deux consciences différentes, mais ça ne représente pas la réalité de ce que je suis.
Quant à la cause de cette dépression, la vérité c’est qu’il n’y en a pas, si ce n’est ce sentiment de décalage et de solitude qui s’est renforcé avec le temps. Je vivais une vie normale, mais dans un monde dans lequel je ne me reconnais pas avec des gens que je ne comprends ni n’apprécie, et avec des exigences sociales beaucoup plus élevées avec l’entrée au collège. Cela a pris 2-3 ans pour atteindre sa pleine puissance, avec des brimades à ce moment là qui ont fait débordé le vase je pense, mais c’est tout. C’est là que j’ai eu mes premiers accès de misanthropie et même quelques mois de phobie scolaire. Mais c’est arrivé en chemin, ce ne sont pas les causes même si ça clairement pas arrangé la situation.
Il n'y a jamais eu répulsion de moi-même. Je ne dis pas que j'avais une solide estime de moi à cette époque, mais je n'ai jamais pensé de mal envers moi. Les autres me faisaient du mal par leur simple présence et façon de fonctionner propres à eux car cela m'enfermait dans la solitude. Mais ce n'était pas leur faute d'être comme ils sont, ni la mienne d'être comme je suis. Donc pas de solution à part la mort pour s'échapper de cette situation douloureuse. Je cherche encore le passage à prendre pour en sortir.
Fenrir- Messages : 58
Date d'inscription : 13/10/2018
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
.
Dernière édition par My_illusion le Ven 22 Juil 2022 - 20:41, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Et si la mort n'existait pas ?
https://www.youtube.com/watch?v=HpsJ4o5C4Hg
Dans le taï-chi-chuan il y a des exercices à deux comme dans la danse, mais la recherche d'une harmonie n'est pas forcément le but de la danse, alors que c'est un des buts du taï-chi-chuan.
Tu peux regarder mon vieux site sur le taï-chi-chuan, rien n'y est payant .
https://www.youtube.com/watch?v=HpsJ4o5C4Hg
Dans le taï-chi-chuan il y a des exercices à deux comme dans la danse, mais la recherche d'une harmonie n'est pas forcément le but de la danse, alors que c'est un des buts du taï-chi-chuan.
Tu peux regarder mon vieux site sur le taï-chi-chuan, rien n'y est payant .
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Je me posais la question suivante : Est-ce qu'une relation intime est possible tant que tu ressentiras cette douleur ("la lame de fond") lorsque l'on essaie - même mentalement - de t'approcher ?
Pourqu'il y ait intimité, il faut qu'il y ait confiance, ouverture, vérité, honnêteté. Je ne peux être confiant que si j'ai en face de moi quelqu'un en qui j'ai suffisamment confiance pour m'exprimer. Je ne peux avoir confiance que si mon intolucteur est capable d'écoute et d'honnêteté. Ce sont des éléments qui s'influencent l'un l'autre.
Il y a sans doute moyen de résoudre cela, de s'unifier en prenant en compte à la fois la lame de fond et l'envie d'avoir une relation intime (même si c'est avec une seule personne).
Je pourrais parler de ce qu'a été ma propre dissociation (mais c'est un autre sujet). Ce que j'appelais "être étranger à soi-même" (il se passait des choses dans mon corps - des réactions - que je ne comprenais pas). "Le vicomte pourfendu" (d'après un roman d'Italo Calvino) ou Sleepy Hollow où le chevalier décapité est à la recherche de sa propre tête.
Retrouver son unité, sa cohérence. "Il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps" comme dit Rimbaud dans la saison.
Pourqu'il y ait intimité, il faut qu'il y ait confiance, ouverture, vérité, honnêteté. Je ne peux être confiant que si j'ai en face de moi quelqu'un en qui j'ai suffisamment confiance pour m'exprimer. Je ne peux avoir confiance que si mon intolucteur est capable d'écoute et d'honnêteté. Ce sont des éléments qui s'influencent l'un l'autre.
Il y a sans doute moyen de résoudre cela, de s'unifier en prenant en compte à la fois la lame de fond et l'envie d'avoir une relation intime (même si c'est avec une seule personne).
Je pourrais parler de ce qu'a été ma propre dissociation (mais c'est un autre sujet). Ce que j'appelais "être étranger à soi-même" (il se passait des choses dans mon corps - des réactions - que je ne comprenais pas). "Le vicomte pourfendu" (d'après un roman d'Italo Calvino) ou Sleepy Hollow où le chevalier décapité est à la recherche de sa propre tête.
Retrouver son unité, sa cohérence. "Il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps" comme dit Rimbaud dans la saison.
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Merci du filon siamois 93 !
Oui My_illusion, c'est ça, être aimé alors que les gens ne savent même pas qui l'on est, enfin surtout qui sont incapables de le percevoir, d'appréhender la partie qui est déphasé et qui vit dans une autre dimension, ni même capables de se l'imaginer. Incapables de percevoir qu'il y a quelque chose qui cloche et que la totalité de l'être n'est pas là et qu'en plus cet être est différent (bon ça c'est ma faute aussi, je le cache bien pour m'adapter et m'intégrer) et incapables de juste croire qu'il y a autant de mon être quantitativement parlant qui est ailleurs, qui appartient à une autre réalité, incapables de croire que cette réalité est à ce point différente de celles qu'ils vivent.
Et là j'ai essayé au maximum d'expliquer, les gens comprenaient ce que je disais mais n'arrivaient pas à "y croire" ou à concevoir cette possibilité avec toutes ces implications et l'ampleur de ses impacts. Un peu comme quand on parle du réchauffement climatique, les gens comprennent mais n'y croient pas vraiment, c'est à dire qu'ils n'arrivent pas à concevoir l'ampleur des conséquences et ne les intègrent pas vraiment dans leurs réflexions et leur réalité quotidienne.
Je crois qu'au-delà de ne pas trouver de semblables avec qui échanger, le fait que mes non-semblables n'acceptent ou n'arrivent pas intégrer la possibilité d'une différence aussi énorme bien que si difficilement identifiable peut être pesant. Ils comprennent quand on leur explique, mais ne captent pas vraiment et oublient le lendemain.
Tu as bien de la chance de ressentir ce cri de vie et d'être capable de te le rappeler. J'en ressens des plus faibles je pense de façon occasionnelles, mais pour l'instant j'ai surtout l'impression d'être sur un fil entre le désir de disparaitre et d'arrêter de lutter pour me soulager de la douleur, et le désir de quand même tenter de résister malgré une vie qui risque d'être peu satisfaisante pour pas mal de pénibilité. Dans le fond, je n'ai pas envie de mourir, c'est juste que je n'arrive plus à vivre et que les bénéfices ne compensent pas la pénibilité. Mais je prends mon temps pour essayer de trouver un chemin potable.
Jmd, bah du coup non, ça n'est pas possible ^^ Mais j'imagine qu'il faut "juste" que je trouve une personne compatible, et après c'est un travail de désensibilisation. Mais même si la lame de fond devient gérable, il reste le mur. Des moyens, je suis sûre qu'il doit en exister plusieurs, mais je n'en suis pas là dans mon cheminement, pour l'instant j'ai besoin de savoir et de comprendre ce que je suis. Je prendrai des mesures thérapeutiques une fois qu'on sera sûrs de ne pas aller dans une direction qui ne prends pas en compte les spécificités de mon fonctionnement. Évidemment, retrouver un soi unifié est aussi une partie du puzzle.
Et puis il faut quand même que je dise que même si je pense que la création d'un lien de proximité et d'affection puisse être une clé pour me rendre heureuse, je ne sais toujours si il y a un pet dans mon cerveau qui m'empêchera de le ressentir, et si j'y arrive, rien ne me dit que ça m'apportera vraiment quelque chose. Je ne l'ai jamais vécu, comment est-ce que je pourrais savoir que c'est ce que je cherche, que c'est ce qui me manque ? Même si je vois que cela fait partie d'une vie équilibrée pour les autres humains que de remplir leurs besoins affectifs, dans le fond je ne sais pas à quel point j'en ai besoin, moi. Et aussi, est-ce que j'en ai vraiment envie, est-ce que ça m'intéresse vraiment ? Je n'en sais rien, et je me poserai ces questions plus tard quand elles seront à l'ordre du jour.
Oui My_illusion, c'est ça, être aimé alors que les gens ne savent même pas qui l'on est, enfin surtout qui sont incapables de le percevoir, d'appréhender la partie qui est déphasé et qui vit dans une autre dimension, ni même capables de se l'imaginer. Incapables de percevoir qu'il y a quelque chose qui cloche et que la totalité de l'être n'est pas là et qu'en plus cet être est différent (bon ça c'est ma faute aussi, je le cache bien pour m'adapter et m'intégrer) et incapables de juste croire qu'il y a autant de mon être quantitativement parlant qui est ailleurs, qui appartient à une autre réalité, incapables de croire que cette réalité est à ce point différente de celles qu'ils vivent.
Et là j'ai essayé au maximum d'expliquer, les gens comprenaient ce que je disais mais n'arrivaient pas à "y croire" ou à concevoir cette possibilité avec toutes ces implications et l'ampleur de ses impacts. Un peu comme quand on parle du réchauffement climatique, les gens comprennent mais n'y croient pas vraiment, c'est à dire qu'ils n'arrivent pas à concevoir l'ampleur des conséquences et ne les intègrent pas vraiment dans leurs réflexions et leur réalité quotidienne.
Je crois qu'au-delà de ne pas trouver de semblables avec qui échanger, le fait que mes non-semblables n'acceptent ou n'arrivent pas intégrer la possibilité d'une différence aussi énorme bien que si difficilement identifiable peut être pesant. Ils comprennent quand on leur explique, mais ne captent pas vraiment et oublient le lendemain.
Tu as bien de la chance de ressentir ce cri de vie et d'être capable de te le rappeler. J'en ressens des plus faibles je pense de façon occasionnelles, mais pour l'instant j'ai surtout l'impression d'être sur un fil entre le désir de disparaitre et d'arrêter de lutter pour me soulager de la douleur, et le désir de quand même tenter de résister malgré une vie qui risque d'être peu satisfaisante pour pas mal de pénibilité. Dans le fond, je n'ai pas envie de mourir, c'est juste que je n'arrive plus à vivre et que les bénéfices ne compensent pas la pénibilité. Mais je prends mon temps pour essayer de trouver un chemin potable.
Jmd, bah du coup non, ça n'est pas possible ^^ Mais j'imagine qu'il faut "juste" que je trouve une personne compatible, et après c'est un travail de désensibilisation. Mais même si la lame de fond devient gérable, il reste le mur. Des moyens, je suis sûre qu'il doit en exister plusieurs, mais je n'en suis pas là dans mon cheminement, pour l'instant j'ai besoin de savoir et de comprendre ce que je suis. Je prendrai des mesures thérapeutiques une fois qu'on sera sûrs de ne pas aller dans une direction qui ne prends pas en compte les spécificités de mon fonctionnement. Évidemment, retrouver un soi unifié est aussi une partie du puzzle.
Et puis il faut quand même que je dise que même si je pense que la création d'un lien de proximité et d'affection puisse être une clé pour me rendre heureuse, je ne sais toujours si il y a un pet dans mon cerveau qui m'empêchera de le ressentir, et si j'y arrive, rien ne me dit que ça m'apportera vraiment quelque chose. Je ne l'ai jamais vécu, comment est-ce que je pourrais savoir que c'est ce que je cherche, que c'est ce qui me manque ? Même si je vois que cela fait partie d'une vie équilibrée pour les autres humains que de remplir leurs besoins affectifs, dans le fond je ne sais pas à quel point j'en ai besoin, moi. Et aussi, est-ce que j'en ai vraiment envie, est-ce que ça m'intéresse vraiment ? Je n'en sais rien, et je me poserai ces questions plus tard quand elles seront à l'ordre du jour.
Fenrir- Messages : 58
Date d'inscription : 13/10/2018
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Est ce que toi, tu parviens à éprouver de l’affection envers toi-même ?
Je ne comprends pas tout de tes deux consciences mais c'est probablement une utilisation lexicale différente. On a plusieurs facettes, plusieurs panels comportementaux qu’on exprime en fonction de son environnement mais la conscience j’en vois qu’une, à moins de souffrir de dédoublement de personnalité, mais ce n’est pas ton cas.
Tout de ton être ne sera jamais totalement compris. C’est un fantasme à abandonner, une illusion à perdre. On ne peut comprendre qu’une partie de toi et même si on en comprend pas tout, on peut t’accepter comme tu es.
Je ne comprends pas tout de tes deux consciences mais c'est probablement une utilisation lexicale différente. On a plusieurs facettes, plusieurs panels comportementaux qu’on exprime en fonction de son environnement mais la conscience j’en vois qu’une, à moins de souffrir de dédoublement de personnalité, mais ce n’est pas ton cas.
Tout de ton être ne sera jamais totalement compris. C’est un fantasme à abandonner, une illusion à perdre. On ne peut comprendre qu’une partie de toi et même si on en comprend pas tout, on peut t’accepter comme tu es.
Dernière édition par My_illusion le Ven 22 Juil 2022 - 19:55, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
As-tu l'âme d'une aventurière comme Alexandra David-Neel ou Jéromine Pasteur par exemple ?
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Est-ce que le mur a deux fonctions, à la fois empêcher une intrusion de l'extérieur et empêcher que la lame de fond ne monte en toi ?
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Woa, alors :
My_illusion, heu je ne saurais pas trop dire si j’ai de l’affection envers moi-même, je ne ressens en tout cas pas de dégout ou de haine envers moi. L’affection est un sentiment assez inconnu même si ressenti faiblement et occasionnellement envers certaines personnes ou animaux. A ce jour, je ne sais pas si j’en ai besoin/envie dans mon registre émotionnel.
Les deux états de conscience, c’est très proche de quand tu dors et que tu rêves, et que tu es réveillée. Dans les deux cas tu vis quelque chose, mais ni l’une ni l’autre ne se souviens vraiment de ce qu’a fait ou ressenti l’autre. Evidemment ce n’est pas aussi fort, et j’aurai du mal à décrire tout ça, mais c’est une dissociation chronique en bonne et due forme. Je n’ai pas deux personnalités différentes, dans le sens où même si je vais ressentir des émotions, avoir des goûts et des objectifs de vie différents, c’est plus que les deux personnalités n’ont pas les mêmes aptitudes à faire face à la vie et adaptent leurs projets en conséquence. C’est la même base, juste pas les mêmes comportements et stratégies d’adaptation ou de non-adaptation à la vie. La dissociation permet de protéger ma première personnalité pendant que l’autre fait bouclier. Bouclier efficace mais tout aussi limité lorsqu’on creuse un peu.
Justement, jamais je n’ai et ne viserai une compréhension totale, ça n’a aucun sens. Je crois que le concept derrière ce mot est différent pour moi par rapport à la majorité des gens, qui me disent souvent que cette compréhension fusionnelle est illusion, mais je suis la première convaincue, et ça n’est absolument pas ça que je cherche. Je cherche simplement la petite chose, qui n’a rien avoir avec la bienveillance, l’écoute ou la gentillesse, ni même l’intelligence ou la clarté d’esprit. Cette chose que l’on peut même retrouver chez une personne qui nous est détestable avec des valeurs complètement contraires aux nôtres. Ce truc qui vous dit que dans le fond du fond du fond, vous êtes à peu près pareils. Vous ne connaissez pas tout de l’autre, son histoire, ses envies, ses objectifs, ses façons de faire et de penser, mais vous « voyez » (moi je le vois par le langage non-verbal, ça peut être assez flagrant) que la personne vous est « proche » de par sa façon d’analyser le monde (pas forcément par sa base d’analyse ni par les résultats qu’elle obtient, mais bien par sa méthode, sa grille de lecture). C’est assez éloigné du terme de compréhension. En fait ce n’est pas la compréhension de l’autre, mais la compréhension du monde qui est similaire et donc crée une proximité même sans comprendre l’autre dans ce qu’il est. Je crois.
Siamois93, je ne les connais pas et donc je suis aller voir. Ce sont de biens grandes dames, elles sont très inspirantes je pense. Ce type d’exploration me fait aussi envie (j’ai lue Sarah Marquis aussi, j’ai beaucoup aimé), quand j’aurais moins peur du monde, je me lancerai peut-être ^^
Jmd, le mur n’a aucune fonction, il est là depuis toujours et fait partie de moi, je n’ai pas l’impression de l’avoir « construit », il est là, c’est tout. Et je dois faire avec, et pour l’instant je n’ai pas pris la décision de le déconstruire, d’ailleurs je ne sais pas si ça serait une bonne chose, j’aurais l’impression de dénaturer mon être. D'ailleurs c'est peut-être justement impossible de le déconstruire. Ce mur ne bloque absolument pas la lame de fond, il empêche simplement la communication et la compréhension entre les deux parties. En fait, je suis le mur ^^ C’est ce que je suis qui bloque la compréhension car je suis très différente, et à moi ça me donne cette impression de mur car les autres se comprennent et moi je ne les comprends pas, enfin je me sens trop différente pour me considérer comme leurs semblables, et donc je ne les comprends pas vraiment.
Encore une fois, j’utilise le terme de compréhension parce-que je n’en trouve pas d’autre, mais il reflète visiblement un autre concept chez moi que celui communément admis… C’est une espèce de ressemblance sans se ressembler, expérimenter de la même façon plutôt qu’expérimenter la même chose, avoir un certain mode de réflexion plutôt qu’une certaine réflexion, etc. Faudra peut-être que je me penche dessus pour essayer de décrire ça correctement.
My_illusion, heu je ne saurais pas trop dire si j’ai de l’affection envers moi-même, je ne ressens en tout cas pas de dégout ou de haine envers moi. L’affection est un sentiment assez inconnu même si ressenti faiblement et occasionnellement envers certaines personnes ou animaux. A ce jour, je ne sais pas si j’en ai besoin/envie dans mon registre émotionnel.
Les deux états de conscience, c’est très proche de quand tu dors et que tu rêves, et que tu es réveillée. Dans les deux cas tu vis quelque chose, mais ni l’une ni l’autre ne se souviens vraiment de ce qu’a fait ou ressenti l’autre. Evidemment ce n’est pas aussi fort, et j’aurai du mal à décrire tout ça, mais c’est une dissociation chronique en bonne et due forme. Je n’ai pas deux personnalités différentes, dans le sens où même si je vais ressentir des émotions, avoir des goûts et des objectifs de vie différents, c’est plus que les deux personnalités n’ont pas les mêmes aptitudes à faire face à la vie et adaptent leurs projets en conséquence. C’est la même base, juste pas les mêmes comportements et stratégies d’adaptation ou de non-adaptation à la vie. La dissociation permet de protéger ma première personnalité pendant que l’autre fait bouclier. Bouclier efficace mais tout aussi limité lorsqu’on creuse un peu.
Justement, jamais je n’ai et ne viserai une compréhension totale, ça n’a aucun sens. Je crois que le concept derrière ce mot est différent pour moi par rapport à la majorité des gens, qui me disent souvent que cette compréhension fusionnelle est illusion, mais je suis la première convaincue, et ça n’est absolument pas ça que je cherche. Je cherche simplement la petite chose, qui n’a rien avoir avec la bienveillance, l’écoute ou la gentillesse, ni même l’intelligence ou la clarté d’esprit. Cette chose que l’on peut même retrouver chez une personne qui nous est détestable avec des valeurs complètement contraires aux nôtres. Ce truc qui vous dit que dans le fond du fond du fond, vous êtes à peu près pareils. Vous ne connaissez pas tout de l’autre, son histoire, ses envies, ses objectifs, ses façons de faire et de penser, mais vous « voyez » (moi je le vois par le langage non-verbal, ça peut être assez flagrant) que la personne vous est « proche » de par sa façon d’analyser le monde (pas forcément par sa base d’analyse ni par les résultats qu’elle obtient, mais bien par sa méthode, sa grille de lecture). C’est assez éloigné du terme de compréhension. En fait ce n’est pas la compréhension de l’autre, mais la compréhension du monde qui est similaire et donc crée une proximité même sans comprendre l’autre dans ce qu’il est. Je crois.
Siamois93, je ne les connais pas et donc je suis aller voir. Ce sont de biens grandes dames, elles sont très inspirantes je pense. Ce type d’exploration me fait aussi envie (j’ai lue Sarah Marquis aussi, j’ai beaucoup aimé), quand j’aurais moins peur du monde, je me lancerai peut-être ^^
Jmd, le mur n’a aucune fonction, il est là depuis toujours et fait partie de moi, je n’ai pas l’impression de l’avoir « construit », il est là, c’est tout. Et je dois faire avec, et pour l’instant je n’ai pas pris la décision de le déconstruire, d’ailleurs je ne sais pas si ça serait une bonne chose, j’aurais l’impression de dénaturer mon être. D'ailleurs c'est peut-être justement impossible de le déconstruire. Ce mur ne bloque absolument pas la lame de fond, il empêche simplement la communication et la compréhension entre les deux parties. En fait, je suis le mur ^^ C’est ce que je suis qui bloque la compréhension car je suis très différente, et à moi ça me donne cette impression de mur car les autres se comprennent et moi je ne les comprends pas, enfin je me sens trop différente pour me considérer comme leurs semblables, et donc je ne les comprends pas vraiment.
Encore une fois, j’utilise le terme de compréhension parce-que je n’en trouve pas d’autre, mais il reflète visiblement un autre concept chez moi que celui communément admis… C’est une espèce de ressemblance sans se ressembler, expérimenter de la même façon plutôt qu’expérimenter la même chose, avoir un certain mode de réflexion plutôt qu’une certaine réflexion, etc. Faudra peut-être que je me penche dessus pour essayer de décrire ça correctement.
Fenrir- Messages : 58
Date d'inscription : 13/10/2018
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Oui, pour moi cela a les deux fonctions.
L'image qui est maintenant construite dans mon "esprit" est celle des canaux drainants.
La vague arrive, peut-être plus loin dans les terres, mais sur une faible profondeur, car la vague est absorbée par les canaux. Cela m'affecte dans une moindre mesure. Les canaux la redirigent alors vers l'extérieur. Il faut un certain temps.
Lorsque je la laisse me déborder.
Sinon, c'est bel et bien un mur, mais cela demande un vrai effort de volonté de faire barrage.
L'image qui est maintenant construite dans mon "esprit" est celle des canaux drainants.
La vague arrive, peut-être plus loin dans les terres, mais sur une faible profondeur, car la vague est absorbée par les canaux. Cela m'affecte dans une moindre mesure. Les canaux la redirigent alors vers l'extérieur. Il faut un certain temps.
Lorsque je la laisse me déborder.
Sinon, c'est bel et bien un mur, mais cela demande un vrai effort de volonté de faire barrage.
_________________
INTJ, ne m'en veuillez pas si au passage, je vous écrase 6 fois le coeur. J'ai du mal à situer et le referai sans doute encore.
Opossum- Messages : 3887
Date d'inscription : 04/08/2019
Age : 47
Localisation : Belgique
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Désolée Fenrir, nous avons posté en même temps, ce qui induit une espèce de tremblement dans le temps des réponses.
Je pense à laisser ici la parole aux autres personnes, il me semble que ce que je dis n'est pas assez clair en ce moment.
Je pense à laisser ici la parole aux autres personnes, il me semble que ce que je dis n'est pas assez clair en ce moment.
_________________
INTJ, ne m'en veuillez pas si au passage, je vous écrase 6 fois le coeur. J'ai du mal à situer et le referai sans doute encore.
Opossum- Messages : 3887
Date d'inscription : 04/08/2019
Age : 47
Localisation : Belgique
Re: Impossibilité de ressentir une connexion ou un lien avec autrui
Je ne connaissais pas Sarah Marquis, elle a bien bourlingué. Je suis un peu surpris quand dans une page de Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Sarah_Marquis il est écrit qu'elle a survécu dans le bush australien en mangeant des baies et des poissons. Le bush dans mon esprit c'est plutôt aride, j'y vois mal des poissons.
Dans un bouquin de SF assez intelligent un personnage a plusieurs personnalités, cinq ou six, il arrive à les faire parler entre elles au lieu de basculer brutalement de l'une à l'autre sans continuité et ça le sauve.
J'aime bien ce que tu dis de la compréhension, cette façon de voir des modes de fonctionnement identiques chez l'autre même si les goûts et les couleurs ne sont pas les mêmes.
Dans un bouquin de SF assez intelligent un personnage a plusieurs personnalités, cinq ou six, il arrive à les faire parler entre elles au lieu de basculer brutalement de l'une à l'autre sans continuité et ça le sauve.
J'aime bien ce que tu dis de la compréhension, cette façon de voir des modes de fonctionnement identiques chez l'autre même si les goûts et les couleurs ne sont pas les mêmes.
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