Le fantasme de fusion

Ou la dépendance affective, ou encore la non acceptation de sa solitude existentielle.

Comment en sortir et arrêter d'espérer après cette personne, ami(e) ou amant, qui se détache du groupe et qui nous comprendra mieux que quiconque ?

Car je crois que c'est ce fantasme de fusion qui conduit beaucoup de HP à se jeter dans des relations toxiques.

N'y a-t-il pas un gouffre entre la fusion et une compréhension mutuelle instinctive, des sensibilités et des intelligences qui s'accordent, se répondent, se comprennent?

    Pourquoi une certaine dépendance affective serait-elle nécessairement négative? Serait-ce pas plutôt un présupposé d'une certaine culture occidentale qui s'avère incapable de former une proportion respectable de couples stables et de renouveler les générations?
   Que signifie d'ailleurs ce concept de "solitude existentielle", ne vient-il pas lui aussi de cette vision un peu morbide de la vie? Que personne ne puisse nous comprendre parfaitement, nous deviner, satisfaire tous nos besoins, certes. Mais la vie est fait d'échanges, qui sont ce que nous voulons bien qu'ils soient.

      Le fantasme d'une fusion semblable à celle de nos premiers rapports avec nos mères, est généralement présent au début de la relation amoureuse, en tout cas les premières... Pourquoi serait-ce typique des HP?
   Est-il prouvé que ces derniers entretiendraient plus de relations toxiques que les autres? Comment définit-on la toxicité d'une relation?
    Ne serait-ce pas tout simplement qu'un HP se sent plus facilement incompris de son partenaire lorsque ce dernier ne l'est pas?

Négative, peut-être pas nécessairement mais risquée, je pense que oui.

Peut-être simplement en observant ce fantasme avec un peu de recul ? En se rendant compte que cette fusion désirée est illusoire, l'envie peut devenir un peu plus pâle et plus facilement résistible, parce que même si on a très envie de quelque chose, si cela sonne faux ce sera toujours nettement moins attirant. Quelque part même si le coeur est indispensable pour donner de la vie à la raison, la raison est indispensable pour déjouer les pièges du coeur.

Lorelei a écrit: Pourquoi une certaine dépendance affective serait-elle nécessairement négative? Serait-ce pas plutôt un présupposé d'une certaine culture occidentale qui s'avère incapable de former une proportion respectable de couples stables et de renouveler les générations?

C'est agréable de lire, pour une fois, une réflexion lucide sur la question... oui, elle s'en avère bien incapable!!!

"Tiens j'ai rencontré le prince charmant : il va m'amener le bonheur".
Tout va bien. "Tant qu'on restera ensemble ... je serai heureuse".
Mais après un moment, il n'est plus si charmant que ça.
===> la source de bonheur se tarit un peu, voire complétement.

Conclusion :
la sensation de joie liée à une personne extérieure fonctionne seulement temporairement, mais c'est pas intarissable.

Si le bonheur ne vient pas de l'extérieur, la seule solution est que ça vienne de l'intérieur.

Est-il possible de générer du bonheur sans conditions extérieures particulières ?
C'est là qu'intervient Bouddha qui nous dit que oui, c'est possible.

Si on est avec l'être aimé, mais qu'on est en colère envers lui, à cet instant on n'est pas heureux.
Ca prouve bien que cette personne n'est pas intrinséquement une source de bonheur.
Par contre, si on est dans un état d'esprit de bienveillance ou de compassion, on arrive à être heureux quelle que soit notre activité ou quelles que soient les personnes avec qui on se trouve.
C'est la clef : le bonheur vient de l'intérieur, et non pas de bonnes conditions extérieures.


Comment faire ?
Il suffit de s'entrainer à générer des états d'esprit vertueux, et de travailler à réduire les états d'esprits négatifs (colère, jalousie, découragement, avarice, ...) qui nous font souffrir.
C'est toute l'essence du bouddhisme.

Arrêter de chercher la complétude et l'amour qui vient combler le vide à l'extérieur de soi. La solution ne vient pas de l'autre, elle vient de soi. Une fois que l'on a développé assez d'amour pour soi-même, on arrête de concevoir l'autre comme une solution à quoique ce soit, comme un remède à notre mal-être, comme une moitié qui nous permettrait de nous sentir complet, comme la source du bonheur. On peut alors l'accueillir pleinement pour ce qu'il est, sans en attendre ce qu'il n'a pas vocation à nous donner.

@thalestra surtout que le mec ou la nana qui te fera te croire au top aujourd'hui sera la même personne qui demain te fera dire que tu n'es qu'une m..
C'est ça de donner à autrui le pouvoir de vous donner des ailes, il peut vous les arracher à tout moment. C'est moins risqué de détenir ce pouvoir et cette confiance sans les offrir à autrui.

Sauf qu'une vie sans risque, c'est quand même triste...

Hirondelle78 a écrit:
Sauf qu'une vie sans risque, c'est quand même triste...

Effectivement, du coup que faire  ? J'ai l'impression qu'on n'est de toutes manières jamais content... Alors autant rêver un peu de temps en temps et essayer de limiter des dégâts lors de la descente non ?

On ne peut pas être vraiment malheureux quand on n'est pas amoureux.
Mieux vaut prendre le parti d'en profiter.

On ne peut pas être vraiment malheureux quand on n'est pas amoureux... Je n'en suis pas si sûre... Ce n'est pas ce que me dit mon expérience en tout cas.

Peut être que tu idéalises l'amour ? Que tu ne vois que le positif sans voir les aspects négatifs ? Ce n'est pas ce qui saute aux yeux au début mais ça arrive toujours et la question se pose alors de savoir si ça en vaut la peine ou pas.
Enfin, de mon expérience aussi

Non, je ne l'idealise pas (plus). L'avantage du célibat,c'est la liberté. Je pense que quand on est mal dans sa peau, on est malheureux, qu'on soit en couple ou célibataire. Et quand on est bien dans sa peau, on peut être heureux seul ou en couple. D'où l'importance de travailler sur soi.
Si on est vraiment mal dans sa peau, c'est sans doute plus sage de rester seul et de ne pas demander à quelqu'un d'autre de porter nos névroses. Mais lorsqu'on est suffisamment solide, ça peut être intéressant d'entrer en relation avec quelqu'un, je crois que l'autre est un bon miroir pour nous montrer nos failles et nous permettre de les travailler. Je crois qu'on évolue plus vite à deux que seul, à condition bien entendu d'être avec la bonne personne.

Ryuzaki L a écrit:On ne peut pas être vraiment malheureux quand on n'est pas amoureux... Je n'en suis pas si sûre... Ce n'est pas ce que me dit mon expérience en tout cas.

Je confirme: évidemment que si!!

Risquer de tout perdre, c'est risquer de tout gagner.

J'ai vécu une relation hyper fusionnelle, hyper intense, hyper tout ce que j'espérais, tout ce que j'attendais d'une relation amoureuse... avec une vampire émotionnelle ! Oui. Son souvenir n'est aujourd'hui plus qu'amertume, mais c'est un bon souvenir. J'ai vécu de magnifiques moments avec cette personne, que je ne vivrai, je pense, plus jamais. Il y a eu de la casse, enfin chez moi, madame s'est très bien remise ( ), mais je repas avec pas mal d'étoile dans mon carnet corné.

Je voudrai ajouter que : être heureux tout seul, c'est déjà être heureux 50% à deux.

Le célibat vous apprend à devenir philosophe : "Quand on n'a pas ce qu'on aime, on apprend à aimer ce qu'on a"

Aina ..ton avatar

j'ai vu ce film au moins .tout ça et je le regarde au moins une fois par an voir deux , trois.... l'avantage c'est que je n'ai pas de mémoire ..cela dit même sans mémoire je commence à le connaitre...j'adore le thème musical entre autre

Cc,
Oui bah, fusion.. là j'en suis toujours qu'au contact visuel, et encore, la plupart ne veulent même pas me regarder dans les zieux..
donc je ne cherche pas la fusion, mais juste l'absence de mépris et un peu de considération ce serait deja de la part de quelqun d'autre un miracle..
apres, oui, perso je ne vois pas d'obstacle à la Fusion. si ça ne tenais qu'à moi ce serait immédiat.
mais bon les gens ont de la merde dans la tète, vision tres négative des autres, interprétations, imagination négative.. je ne peux rien y faire..
moi c'est Peace and Love et pis c'est tout..

aina a écrit:Car je crois que c'est ce fantasme de fusion qui conduit beaucoup de HP à se jeter dans des relations toxiques.

Je vois que beaucoup parlent de relations amoureuses. Mais pour moi l'auteur parlait autant d'elles que de relations amicales.

Pour ma part je trouve son hypothèse bien vue : lorsque je rencontre quelqu'un de nouveau, j'en espère secrètement une amitié genre "montaigne et la boetie" ou "sarte et beauvoir". Du coup je m’investis vite fort et recherche tous les indices de cette future fusion (intellectuelle pour ma part, le téléphone me suffit pour avoir des interactions intenses). Au bout de quelques échanges, la plupart des gens m'apparaissent mous, rasoirs et creux, donc mes espoirs sont vite balayés, mais les personnalités torturées et accaparantes, elles, semblent tout d'abord m'apporter l'intensité que j’attends.

Et c'est a ce moment que le piège se referme.

C'est ce a quoi tu pensais @aina ?