Le mal d'exister
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Forum ZEBRAS CROSSING :: La zébritude :: Discussions générales relatives à la zébritude :: Pathologies zébresques classiques
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Le mal d'exister
Bonjour,
Comme des millions d'êtres conscients avant moi, je vis actuellement l'enfer de la dépression existentielle.
Je suis fortement atteint par mes lectures de Schopenhauer, Cioran, je n'arrive plus à en sortir, ça résonne énormément en moi, j'ai comme la sensation qu'ils ont touché du doigt la réalité de l'existence.
Je déteste cette situation, existe-t'il seulement une échappatoire ? Pourquoi la philosophie pessimiste est-elle devenue si déterminante dans mon quotidien ? J'ai perdu toute force vitale, toute envie de progresser dans ma vie car :
- rien n'a de sens
- on ne sait jamais si ce qu'on fait est "bien" ou "mal" (au sens cosmique du terme)
J'ai deux jeunes enfants, une femme que j'aime et un boulot intellectuellement stimulant.
Et pourtant, j'ai une profonde nausée permanente qui teinte la moindre de mes activités et pensées, fardeau que je récupère chaque matin et je veux mourir pour que ça s'arrête. Même si là aussi je suis pessimiste : je ne crois pas forcément que ça s'arrêtera avec la mort. Donc je "survis" et j'encaisse.
Je ne sais plus quoi faire. Si Cioran a raison, je n'ai rien à faire, juste à souffrir ou faire en sorte de ne m'attacher à rien pour ne pas souffrir. Suis-je arrivé au bout de ma vie ? Game over ?
Comme des millions d'êtres conscients avant moi, je vis actuellement l'enfer de la dépression existentielle.
Je suis fortement atteint par mes lectures de Schopenhauer, Cioran, je n'arrive plus à en sortir, ça résonne énormément en moi, j'ai comme la sensation qu'ils ont touché du doigt la réalité de l'existence.
Je déteste cette situation, existe-t'il seulement une échappatoire ? Pourquoi la philosophie pessimiste est-elle devenue si déterminante dans mon quotidien ? J'ai perdu toute force vitale, toute envie de progresser dans ma vie car :
- rien n'a de sens
- on ne sait jamais si ce qu'on fait est "bien" ou "mal" (au sens cosmique du terme)
J'ai deux jeunes enfants, une femme que j'aime et un boulot intellectuellement stimulant.
Et pourtant, j'ai une profonde nausée permanente qui teinte la moindre de mes activités et pensées, fardeau que je récupère chaque matin et je veux mourir pour que ça s'arrête. Même si là aussi je suis pessimiste : je ne crois pas forcément que ça s'arrêtera avec la mort. Donc je "survis" et j'encaisse.
Je ne sais plus quoi faire. Si Cioran a raison, je n'ai rien à faire, juste à souffrir ou faire en sorte de ne m'attacher à rien pour ne pas souffrir. Suis-je arrivé au bout de ma vie ? Game over ?
guid- Messages : 50
Date d'inscription : 05/12/2018
Re: Le mal d'exister
Etre un homme c'est chiant ? Oui. Chouette, tu peux devenir un surhomme. >> Nietzsche.
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
déjà, si tu es au point de passer à l'acte, https://www.zebrascrossing.net/t5344-trousse-a-outils-prevention-de-la-detresse-morale-ou-emotionnelle-depression-deuil-suicide-etc#201874
par ailleurs, il y a des moments dans la vie où on a tout pour être heureux et où en effet on ne l'est pas. on a aussi le droit de ne pas l'être parce que le "tout pour être heureux" est une évaluation sociale.
parfois on confond la dépression avec le malheur, j'ai longtemps cru que j'étais déprimée alors que j'étais "juste" malheureuse. lorsque j'ai eu changé des choses (de façon importante) dans ma vie, je n'ai plus été déprimée. fatiguée et surmenée, oui, mais plus jamais déprimée au point de m'interroger sur le sens de ma vie.
prends soin de toi.
par ailleurs, il y a des moments dans la vie où on a tout pour être heureux et où en effet on ne l'est pas. on a aussi le droit de ne pas l'être parce que le "tout pour être heureux" est une évaluation sociale.
parfois on confond la dépression avec le malheur, j'ai longtemps cru que j'étais déprimée alors que j'étais "juste" malheureuse. lorsque j'ai eu changé des choses (de façon importante) dans ma vie, je n'ai plus été déprimée. fatiguée et surmenée, oui, mais plus jamais déprimée au point de m'interroger sur le sens de ma vie.
prends soin de toi.
isadora- Messages : 3889
Date d'inscription : 04/09/2011
Localisation : Lyon
Re: Le mal d'exister
isadora a écrit:déjà, si tu es au point de passer à l'acte, https://www.zebrascrossing.net/t5344-trousse-a-outils-prevention-de-la-detresse-morale-ou-emotionnelle-depression-deuil-suicide-etc#201874
par ailleurs, il y a des moments dans la vie où on a tout pour être heureux et où en effet on ne l'est pas. on a aussi le droit de ne pas l'être parce que le "tout pour être heureux" est une évaluation sociale.
parfois on confond la dépression avec le malheur, j'ai longtemps cru que j'étais déprimée alors que j'étais "juste" malheureuse. lorsque j'ai eu changé des choses (de façon importante) dans ma vie, je n'ai plus été déprimée. fatiguée et surmenée, oui, mais plus jamais déprimée au point de m'interroger sur le sens de ma vie.
prends soin de toi.
Merci beaucoup.
Il me resterait donc à trouver d'urgence ce qui cloche dans ma vie, le "caillou" dans ma chaussure qui me donne l'impression que la route est malformée. Mais alors, cela signifierait-il que Cioran se trompait ?
guid- Messages : 50
Date d'inscription : 05/12/2018
Re: Le mal d'exister
Il n'existe aucune vérité suprême, qui s'impose aux autres vérités comme à nous-même.
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
Coucou Guid,
D’abord comme le dit Isadora si tu vas effectivement très mal, n’hésites pas à demander de l’aide auprès de professionnels pour passer cette mauvaise passe. Tout le monde a besoin d’aide à un moment ou un autre et personne ne peut se débrouiller tout le temps tout seul.
Ensuite, je ne peux te faire part que de ma méthodologie personnelle et je ne sais pas si elle marchera pour toi. Je me suis aperçu que j’étais extrêmement influencée par ce que je pouvais lire ou entendre, en terme d’état d’esprit et d’humeur. C’est ainsi que j’ai arrêté de lire des choses négatives, arrêté de consulter les réseaux sociaux, arrêté d’écouter les informations, etc. Je me refuse désormais à lire les pessimistes, les négativistes, et tous ces gens qui dégradent artificiellement le monde en me portant un regard qui ne me semble pas être le bon. Le bonheur est avant tout un état d’esprit. J’ai donc décidé de manière volontariste de mettre en place un plan de retour à la vie que j’alimente avec des lectures positives (spirituelles ou développement personnel), des fréquentations positives (exit les toxiques et les chagrins) et un travail sur moi tendant à changer ma vision des choses pour apprendre à profiter des petites choses agréables de la vie et les privilégier (nature, sport, méditation etc). Ça a l’air un petit peu abscons comme ça mais je te promets qu’au bout du compte ça change les choses. Ensuite peut-être as-tu besoin aussi de prendre du temps pour toi ou de prendre soin de toi pour te sentir physiquement mieux afin que tu te sentes ensuite psychologiquement mieux.
Prends soin de toi
D’abord comme le dit Isadora si tu vas effectivement très mal, n’hésites pas à demander de l’aide auprès de professionnels pour passer cette mauvaise passe. Tout le monde a besoin d’aide à un moment ou un autre et personne ne peut se débrouiller tout le temps tout seul.
Ensuite, je ne peux te faire part que de ma méthodologie personnelle et je ne sais pas si elle marchera pour toi. Je me suis aperçu que j’étais extrêmement influencée par ce que je pouvais lire ou entendre, en terme d’état d’esprit et d’humeur. C’est ainsi que j’ai arrêté de lire des choses négatives, arrêté de consulter les réseaux sociaux, arrêté d’écouter les informations, etc. Je me refuse désormais à lire les pessimistes, les négativistes, et tous ces gens qui dégradent artificiellement le monde en me portant un regard qui ne me semble pas être le bon. Le bonheur est avant tout un état d’esprit. J’ai donc décidé de manière volontariste de mettre en place un plan de retour à la vie que j’alimente avec des lectures positives (spirituelles ou développement personnel), des fréquentations positives (exit les toxiques et les chagrins) et un travail sur moi tendant à changer ma vision des choses pour apprendre à profiter des petites choses agréables de la vie et les privilégier (nature, sport, méditation etc). Ça a l’air un petit peu abscons comme ça mais je te promets qu’au bout du compte ça change les choses. Ensuite peut-être as-tu besoin aussi de prendre du temps pour toi ou de prendre soin de toi pour te sentir physiquement mieux afin que tu te sentes ensuite psychologiquement mieux.
Prends soin de toi
J043947.08+163415.7- Messages : 4459
Date d'inscription : 01/08/2019
Age : 49
Localisation : La tête dans les étoiles
Re: Le mal d'exister
guid a écrit:Il me resterait donc à trouver d'urgence ce qui cloche dans ma vie, le "caillou" dans ma chaussure qui me donne l'impression que la route est malformée.
Et... si rien ne clochait ? Quand tu veux diviser zéro (du vide) par zéro, la calculatrice bugge.
Quand tu veux remplir, par contre (et Thalestra te donne de chouettes pistes)...
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
- A prendre avec des pincettes (vidéo politisée ?):
- Et en bonus :
Dernière édition par Clive le Mar 7 Jan 2020 - 16:34, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
guid a écrit:Mais alors, cela signifierait-il que Cioran se trompait ?
Cioran se considérait comme un "plaisantin".
j'applique aussi les mêmes leviers que Thalestra ( ). ça marche pour les fluctuations de l'humeur et en préventif. pour les grosses prises de conscience, je suis passée par du plus violent : maladie, accident. je n'ai pas su faire autrement.
isadora- Messages : 3889
Date d'inscription : 04/09/2011
Localisation : Lyon
Re: Le mal d'exister
Cioran est très négateur, jusqu'à même nier le monde entier juste parce que la vie a une fin. Mon existence doit finir un jour, donc rien n'a de sens... : c'est un raisonnement faux.
"Tout est rien, y compris la conscience du rien."
Cioran ne sait pas faire autre chose que nier ce qui existe et de vivre à côté de son cadavre (dans ses livres, du moins). Il n'a qu'un seul logiciel.
Si tu plonges dans sa lecture, tu plonges dans une impasse.
"Tout est rien, y compris la conscience du rien."
Cioran ne sait pas faire autre chose que nier ce qui existe et de vivre à côté de son cadavre (dans ses livres, du moins). Il n'a qu'un seul logiciel.
Si tu plonges dans sa lecture, tu plonges dans une impasse.
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
Clive a écrit:Etre un homme c'est chiant ? Oui. Chouette, tu peux devenir un surhomme. >> Nietzsche.
+1
Si tu as plongé dans Cioran et Schopenhauer, alors il me semble que tu as raté le coche entre les deux : Nietzsche, qui était grand lecteur et "fan" de Schopenhauer jusqu'au jour où il s'en retourna contre lui (à cause de son pessimisme ("bouddhisme") justement), Et Cioran qui fut grand lecteur de Nietzsche et se considérait comme un nietzschéen pessimiste (la boucle avait-elle été bouclé? :/)
Mais en même temps, comment trop en vouloir à Cioran: la guerre, la Roumanie, les surréalistes ... Bref, l'histoire quoi.
Je ne te conseillerais pas ainsi parlait Zarathoustra, naissance de la tragédie, généalogie de la morale etc.. bien sûr. Peut-être le gai savoir, même sûrement (le titre déjà, ça peut peut-être faire du bien).
Ensuite tu es amoureux, et ça c'est une chance, parce que c'est à cet endroit que tu vas peut-être pouvoir porter ton attention et de trouver un peu de sens à la beauté de ce monde. Si vous avez de la chance d'avoir une bonne communication et de la tendresse, alors réjouis-toi, il y a quelqu'un qui te regarde, et ça c'est important.
Passer par des phases pessimistes ou déconstructives ce n'est pas forcement négatif à terme, il faut juste réapprendre, apprendre même (peut-être en tiras-tu plus de richesse qu'un autre), les choses simples surtout, le goût de vivre ici et maintenant, remettre les sens en éveil (un bonne odeur, une jolie chose, un beau geste, le goût, la musique, etc..) Et je finirais par : prends-toi du temps aussi, du temps pour apprécier, pour t'écouter, le droit à l'ennui (n'oublions pas, source de créativité) etc.. En gros, trouve ton propre rythme.
Bref, donc Nietzsche : le gai savoir si il te faut et est nécessaire une lecture, mais avec un petit conseil (comme on pourrait donner ce conseil pour chaque auteur) : Ne pas prendre trop émotivement tout ce qu'il dit, un peu de distance peut être nécessaire, quitta à y revenir. (chose que je n'ai absolument pas faite, la distance.)
Sur ce, j’espère que tu trouveras parmi toute les réponses que tu as, une ou plusieurs qui pourront te satisfaire.
Et bonne Année.
- Clive:
- Par contre la vidéo que tu as posté, je l'ai trouvé pas si top (je l'avais posté puis retiré), le mec est trop politisé de la main que j'écris, mais surtout trop politisé, je lui ai même répondu en com sur deux trois trucs qui me chagrinait quand à son interprétation parfois...bien politisé. Il me semblait parfois une espèce de récupération plutôt que de compréhension.
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
- Sic:
- j'ai vu que tu as supprimé cette vidéo. Je l'ai plutôt survolée sur la fin. J'ai donc mis en balise suite à ton commentaire.
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
Peut être que cette chanson fera écho en toi.
Celle-ci me parle plus.
Celle-ci me parle plus.
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
Je n'ai jamais lu Schopenauer ni Cioran, juste un peu de Nietzche.
Mais je ne comprends pas ce besoin d'évaluer la valeur de la vie à l'échelle de l'univers.
Oui, au regard de l'infinité de l'espace et du temps notre existence n'a aucune importance.
Mais à l'échelle humaine elle en a. Chaque être humain a une histoire riche, des sentiments, des ambitions, une personnalité propre.
Par conséquent je pense que chaque vie humaine est précieuse.
J'en profiterais pour citer un texte qui m'a beaucoup marqué:
"Il n'y a pas de justice dans les lois de la Nature, pas de terme pour l'équité dans les équations du mouvement. Mais l'univers n'est ni mauvais, ni bon, il ne s'en soucie tout simplement pas. Les étoiles ne s'en soucient pas, ni le soleil, ni le ciel. Mais ils n'ont pas à le faire! Nous nous en soucions! Il y a de la lumière dans le monde et c'est nous!"
Mais je ne comprends pas ce besoin d'évaluer la valeur de la vie à l'échelle de l'univers.
Oui, au regard de l'infinité de l'espace et du temps notre existence n'a aucune importance.
Mais à l'échelle humaine elle en a. Chaque être humain a une histoire riche, des sentiments, des ambitions, une personnalité propre.
Par conséquent je pense que chaque vie humaine est précieuse.
J'en profiterais pour citer un texte qui m'a beaucoup marqué:
"Il n'y a pas de justice dans les lois de la Nature, pas de terme pour l'équité dans les équations du mouvement. Mais l'univers n'est ni mauvais, ni bon, il ne s'en soucie tout simplement pas. Les étoiles ne s'en soucient pas, ni le soleil, ni le ciel. Mais ils n'ont pas à le faire! Nous nous en soucions! Il y a de la lumière dans le monde et c'est nous!"
dr-korbo- Messages : 419
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Localisation : Montpellier
Re: Le mal d'exister
J'avais le même ressenti que toi il y a quelques mois, j'étais engoncée dans la léthargie et une grande détresse.
Une des solutions que j'ai trouvées est d'apprécier chaque beauté qu'il m'est donné de croiser.
La joie de vivre de mes enfants, une émouvante musique, un beau visage, un poème.
Je crois que la solution se trouve au niveau du coeur et non dans la tête. Il y a forcément quelque chose qui te fait encore vibrer, cette chose qui ravivera ton élan de vie.
Le sens de ta vie, c'est à toi de l'inventer.
A part ressentir et contempler, il y a aussi l'action. Ne pas trop longtemps se perdre dans des questions existentielles: sortir, voir du monde, essayer de se relier à quelqu'un même si tôt ou tard cette relation s'avère décevante et que tu te retrouves à nouveau seul face au vide et face à toi même ; se fixer un ou des objectifs, même si tu as l'impression que c'est vain.
Partir en randonnée, cuisiner, danser. Sentir son corps et oublier un peu son intellect.
Une des solutions que j'ai trouvées est d'apprécier chaque beauté qu'il m'est donné de croiser.
La joie de vivre de mes enfants, une émouvante musique, un beau visage, un poème.
Je crois que la solution se trouve au niveau du coeur et non dans la tête. Il y a forcément quelque chose qui te fait encore vibrer, cette chose qui ravivera ton élan de vie.
Le sens de ta vie, c'est à toi de l'inventer.
- Edit:
Je me rends compte que les solutions que je propose peuvent facilement devenir une fuite, une façon de refuser d'affrontrer le vide.
Du coup, je crois qu'il faut d'abord regarder ce vide droit dans les yeux, l'observer sans juger jusqu'à être serein avec et lui dire "Même pas peur !"
A part ressentir et contempler, il y a aussi l'action. Ne pas trop longtemps se perdre dans des questions existentielles: sortir, voir du monde, essayer de se relier à quelqu'un même si tôt ou tard cette relation s'avère décevante et que tu te retrouves à nouveau seul face au vide et face à toi même ; se fixer un ou des objectifs, même si tu as l'impression que c'est vain.
Partir en randonnée, cuisiner, danser. Sentir son corps et oublier un peu son intellect.
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
je n'ai pas lu Cioran et ce que tu en dis ne m'en donne pas franchement envie mais ton récit m'a fait penser au Mythe de Sisyphe. Camus explique que le seul « problème philosophique vraiment sérieux » est : est-ce que la réalisation de l'existence du non-sens et de l'absurdité de la vie entraîne nécessairement le suicide ?
chouette programme non ?
sauf que Camus explique que comprendre l'absurde de l'existence implique de comprendre tout ce que le monde déraisonnable a à offrir. Lorsque la vie ne se voit plus attribuer de sens, il n'y a plus d'échelle de valeurs. « Ce qui compte n'est pas de vivre le mieux, mais de vivre le plus ». Camus arrive à trois conséquences de la reconnaissance complète de l'absurde : la révolte, la liberté et la passion.
Ceci rejoint l'idée que le bonheur qu'on nous vend n'existe pas et que La vie est souffrance, or, autant se l'avouer, c'est vrai ! .
mais nous sommes abreuvés en permanence d'images de bonheur, de plaisirs et de réussites narcissiques qui au final dénaturent et nos valeurs et notre estime de nous.
Si je ne suis pas perpétuellement en joie, si je ne suis pas amoureuse, si j'ai pas un super job, et si je ne possède pas le dernier iPhone ou que mon mec a pris du bide, je suis donc une looseuse.
Si tu te laisses trop influencer par l'illusion que le bonheur existe et que tu te compares à ses faux standards , ta vie ne peut que te paraître nulle, monotone, inodore et sans saveur en comparaison.
Ce sont des aspirations aussi fausses que délirantes qui fondent au final notre vision du monde et du bonheur.
Si tu fais reposer ta valeur et ton estime de toi sur quelque chose d'inaccessible, tu ne peux qu'obtenir la situation inverse car plus tu vas te sentir nul, plus ta vie va être nulle à chier.
Certaines techniques de développement personnelles ne sont pas en reste pour t'inspirer aussi de la culpabilité ou des envies de te pendre. en gros, si tout va de travers, c'est parce que tu ne sais pas être heureux.
A côté de ça, si tu acceptes au contraire que la vie n'est que souffrance, qu'à peine tu as résolu un problème qu'en arrive un autre. tu n'as que deux choses faire :
1 -Assume la responsabilité de tout ce qui t'arrive, même si tu n'en es pas fautif.
Ainsi, tu ne tomberas pas dans le piège de la victimisation aussi inutile que mortifère.
2- choisis toi même tes problèmes plutôt que de subir celles que la vie t'enverra quoique tu fasses.
Si tu choisis tes problèmes (c'est à dire que tu acceptes de mettre tes efforts dans une tâche compliquée mais que tu sauras résoudre), tu ne perds plus ton temps à gamberger et tu choisiras toi même ce que tu vas devoir résoudre. C'est dans le plaisir que tu vas prendre à chercher à solutionner ton problème et dans la satisfaction du résultat final que tu vas prendre ton pied.
Bref, quitte à en suer, choisis ton marathon.
ça peut être d'ouvrir ton école de boxe, d'apprendre à jouer de la guitare comme un dieu, de partir à la conquête de l'Everest, ou de simplement décider de faire pousser une palmeraie dans ton jardin à Lille , l'important est le temps et l'effort que cela va te prendre et de choisir un problème en phase avec tes valeurs et non fonction de ce que tu sais ou aimes faire, au contraire, il faut que ce soit difficile car c'est dans la souffrance que se trouve le vrai bonheur.
Bon courage
chouette programme non ?
sauf que Camus explique que comprendre l'absurde de l'existence implique de comprendre tout ce que le monde déraisonnable a à offrir. Lorsque la vie ne se voit plus attribuer de sens, il n'y a plus d'échelle de valeurs. « Ce qui compte n'est pas de vivre le mieux, mais de vivre le plus ». Camus arrive à trois conséquences de la reconnaissance complète de l'absurde : la révolte, la liberté et la passion.
Ceci rejoint l'idée que le bonheur qu'on nous vend n'existe pas et que La vie est souffrance, or, autant se l'avouer, c'est vrai ! .
mais nous sommes abreuvés en permanence d'images de bonheur, de plaisirs et de réussites narcissiques qui au final dénaturent et nos valeurs et notre estime de nous.
Si je ne suis pas perpétuellement en joie, si je ne suis pas amoureuse, si j'ai pas un super job, et si je ne possède pas le dernier iPhone ou que mon mec a pris du bide, je suis donc une looseuse.
Si tu te laisses trop influencer par l'illusion que le bonheur existe et que tu te compares à ses faux standards , ta vie ne peut que te paraître nulle, monotone, inodore et sans saveur en comparaison.
Ce sont des aspirations aussi fausses que délirantes qui fondent au final notre vision du monde et du bonheur.
Si tu fais reposer ta valeur et ton estime de toi sur quelque chose d'inaccessible, tu ne peux qu'obtenir la situation inverse car plus tu vas te sentir nul, plus ta vie va être nulle à chier.
Certaines techniques de développement personnelles ne sont pas en reste pour t'inspirer aussi de la culpabilité ou des envies de te pendre. en gros, si tout va de travers, c'est parce que tu ne sais pas être heureux.
A côté de ça, si tu acceptes au contraire que la vie n'est que souffrance, qu'à peine tu as résolu un problème qu'en arrive un autre. tu n'as que deux choses faire :
1 -Assume la responsabilité de tout ce qui t'arrive, même si tu n'en es pas fautif.
Ainsi, tu ne tomberas pas dans le piège de la victimisation aussi inutile que mortifère.
2- choisis toi même tes problèmes plutôt que de subir celles que la vie t'enverra quoique tu fasses.
Si tu choisis tes problèmes (c'est à dire que tu acceptes de mettre tes efforts dans une tâche compliquée mais que tu sauras résoudre), tu ne perds plus ton temps à gamberger et tu choisiras toi même ce que tu vas devoir résoudre. C'est dans le plaisir que tu vas prendre à chercher à solutionner ton problème et dans la satisfaction du résultat final que tu vas prendre ton pied.
Bref, quitte à en suer, choisis ton marathon.
ça peut être d'ouvrir ton école de boxe, d'apprendre à jouer de la guitare comme un dieu, de partir à la conquête de l'Everest, ou de simplement décider de faire pousser une palmeraie dans ton jardin à Lille , l'important est le temps et l'effort que cela va te prendre et de choisir un problème en phase avec tes valeurs et non fonction de ce que tu sais ou aimes faire, au contraire, il faut que ce soit difficile car c'est dans la souffrance que se trouve le vrai bonheur.
Bon courage
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
Merci Ryuzaki pour cet extrait de Fight Club (c'est toujours un plaisir me concernant, au passage je ne sais pas si tu as appris qu'un nouveau chapitre inédit de Death Note est sur le point de paraître
Pour en revenir au sujet du topic, et pour faire simple:
1) tu n'es pas seul
2) rien ne changera donc le seul moyen à mon sens (et j'ai beaucoup de mal à) c'est l'acceptation
3) se donner la mort ne changera rien non plus si ce n'est que de provoquer une immense tristesse aux personnes qui t'aiment
Rien n'a de sens est aussi évident que tout est absurde.
Il vaut donc mieux apprendre à rire de notre comédie humaine.
Pour en revenir au sujet du topic, et pour faire simple:
1) tu n'es pas seul
2) rien ne changera donc le seul moyen à mon sens (et j'ai beaucoup de mal à) c'est l'acceptation
3) se donner la mort ne changera rien non plus si ce n'est que de provoquer une immense tristesse aux personnes qui t'aiment
Rien n'a de sens est aussi évident que tout est absurde.
Il vaut donc mieux apprendre à rire de notre comédie humaine.
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
Un petit truc qui m'est revenu à l'esprit. Gardez à l'esprit que la vie est un mystère à vivre et pas une énigme à résoudre. En gros, on lâche l'affaire de la mentalisation et on embrasse la vie avec joie et confiance.
J043947.08+163415.7- Messages : 4459
Date d'inscription : 01/08/2019
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Localisation : La tête dans les étoiles
Re: Le mal d'exister
Thalestra a écrit:Un petit truc qui m'est revenu à l'esprit. Gardez à l'esprit que la vie est un mystère à vivre et pas une énigme à résoudre. En gros, on lâche l'affaire de la mentalisation et on embrasse la vie avec joie et confiance.
Ca peut être les deux. Vive les énigmes!
dr-korbo- Messages : 419
Date d'inscription : 02/07/2019
Age : 34
Localisation : Montpellier
Re: Le mal d'exister
Bonsoir à tous,
Je viens de lire tous vos messages (et j'aimerais répondre à chacun(e) d'entre vous quand le temps et l'énergie me le permettront) et j'éprouve un énorme sentiment de gratitude, je me sens moins seul, MERCI. Je réalise aussi que de parler de suicide de manière à peine voilée était une forme de maladresse et pour cela, je vous présente mes excuses, ainsi que pour le fait de répondre aussi tardivement à ces messages.
Comme je le disais dans mon message initial, je n'ai pas l'intention de mourir , mais mon problème c'est que j'ai l'impression de ne pas être prêt à vouloir m'autoriser à aller mieux. Je n'arrive pas à lâcher la bride, à quitter des yeux ces tourments existentiels, comme s'il n'y avait plus que ça qui comptait et que ça ne serait que lâcheté de penser à autre chose...
Mais vos messages me donnent pas mal de pistes à explorer et j'ai particulièrement envie de tenter une "bibliothérapie".
Merci, du fond du cœur, je suis épaté par ces messages.
Je viens de lire tous vos messages (et j'aimerais répondre à chacun(e) d'entre vous quand le temps et l'énergie me le permettront) et j'éprouve un énorme sentiment de gratitude, je me sens moins seul, MERCI. Je réalise aussi que de parler de suicide de manière à peine voilée était une forme de maladresse et pour cela, je vous présente mes excuses, ainsi que pour le fait de répondre aussi tardivement à ces messages.
Comme je le disais dans mon message initial, je n'ai pas l'intention de mourir , mais mon problème c'est que j'ai l'impression de ne pas être prêt à vouloir m'autoriser à aller mieux. Je n'arrive pas à lâcher la bride, à quitter des yeux ces tourments existentiels, comme s'il n'y avait plus que ça qui comptait et que ça ne serait que lâcheté de penser à autre chose...
Mais vos messages me donnent pas mal de pistes à explorer et j'ai particulièrement envie de tenter une "bibliothérapie".
Merci, du fond du cœur, je suis épaté par ces messages.
guid- Messages : 50
Date d'inscription : 05/12/2018
Re: Le mal d'exister
DR: je suis d’accord avec toi. Cependant le HP ayant un peu trop tendance à privilégier l’énigme, il faut donc lui rappeler de temps en temps que le chemin compte (plus) tout autant que la destination
J043947.08+163415.7- Messages : 4459
Date d'inscription : 01/08/2019
Age : 49
Localisation : La tête dans les étoiles
Re: Le mal d'exister
Z3IL, le plaisir est partagé .
Cet extrait me parle beaucoup, je pense que c'est essentiel à un moment de se poser pour regarder notre souffrance jusqu'à une relative sérénité. Mais pas trop longtemps non plus, c'est comme regarder Méduse dans les yeux.
Par contre, rien n'a de sens, je ne suis d'accord qu'en partie. Il n'y a pas un sens valable pour tout le monde, mais je crois que chacun peut se choisir un absolu, construire un récit qui lui convient.
Je crois que c'est une erreur de croire que l'ultime vérité serait que tout est vain. Certes, nos projections sont arbitraires mais elles n?en demeurent pas moins des réalités. Je dirais même qu'il n'y a que cela de vrai, une chose est belle, essentielle, surtout parce que je la vois comme telle.
On peut pratiquer une sorte de double pensée positive, décider qu'un objet a de la valeur à nos yeux tout en gardant à l'esprit que cette valeur résulte de nos propres projections. En ayant cet absolu, on évite de s'effondrer mais en gardant à l'esprit que ce n'est qu'une construction, on se prémunit d'une trop grande déception lorsque ce récit ne sera plus assez solide (car un récit se construit, se déconstruit et se reconstruit tout au long de la vie).
Je peux regarder mon fils et me dire qu'il est le plus beau bébé du monde tout en sachant que je suis la seule à penser cela, qu'il n'est en fait qu'un bébé parmi des millions d'autres sur Terre.
Cet extrait me parle beaucoup, je pense que c'est essentiel à un moment de se poser pour regarder notre souffrance jusqu'à une relative sérénité. Mais pas trop longtemps non plus, c'est comme regarder Méduse dans les yeux.
- Death Note:
Je n'étais pas au courant de la sortie prochaine de ce chapitre, ça fait un moment que je ne lis plus de nouveau manga mais je ne vais pas rater celui-là.
Par contre, rien n'a de sens, je ne suis d'accord qu'en partie. Il n'y a pas un sens valable pour tout le monde, mais je crois que chacun peut se choisir un absolu, construire un récit qui lui convient.
Je crois que c'est une erreur de croire que l'ultime vérité serait que tout est vain. Certes, nos projections sont arbitraires mais elles n?en demeurent pas moins des réalités. Je dirais même qu'il n'y a que cela de vrai, une chose est belle, essentielle, surtout parce que je la vois comme telle.
On peut pratiquer une sorte de double pensée positive, décider qu'un objet a de la valeur à nos yeux tout en gardant à l'esprit que cette valeur résulte de nos propres projections. En ayant cet absolu, on évite de s'effondrer mais en gardant à l'esprit que ce n'est qu'une construction, on se prémunit d'une trop grande déception lorsque ce récit ne sera plus assez solide (car un récit se construit, se déconstruit et se reconstruit tout au long de la vie).
Je peux regarder mon fils et me dire qu'il est le plus beau bébé du monde tout en sachant que je suis la seule à penser cela, qu'il n'est en fait qu'un bébé parmi des millions d'autres sur Terre.
Dernière édition par Ryuzaki L le Mer 15 Jan 2020 - 14:00, édité 3 fois (Raison : Coquilles)
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
Bonjour je ne vais pas faire un grand discours ni te dire il faut lire tel ou tel bouquin. Je sais que cela ne te mènera a rien. Ce mal être je suis persuadée que dans ton enfance il y etait pas vraiment voyant mais dans ton subconscient. Il ressort depuis quelques temps car dans ta vie actuelle disons depuis peu il y a eu un fait qui l'a "fait remonter. Quelques fois il s'agit de très peu de chose, un souvenir, une odeur, un geste, une image un paysage une discussion... même amicale etc... essaie de t'en souvenir.. tu me diras...
celiandra- Messages : 22
Date d'inscription : 06/01/2020
Re: Le mal d'exister
guid a écrit:Bonsoir à tous,
Je viens de lire tous vos messages (et j'aimerais répondre à chacun(e) d'entre vous quand le temps et l'énergie me le permettront) et j'éprouve un énorme sentiment de gratitude, je me sens moins seul, MERCI. Je réalise aussi que de parler de suicide de manière à peine voilée était une forme de maladresse et pour cela, je vous présente mes excuses, ainsi que pour le fait de répondre aussi tardivement à ces messages.
Comme je le disais dans mon message initial, je n'ai pas l'intention de mourir , mais mon problème c'est que j'ai l'impression de ne pas être prêt à vouloir m'autoriser à aller mieux. Je n'arrive pas à lâcher la bride, à quitter des yeux ces tourments existentiels, comme s'il n'y avait plus que ça qui comptait et que ça ne serait que lâcheté de penser à autre chose...
Mais vos messages me donnent pas mal de pistes à explorer et j'ai particulièrement envie de tenter une "bibliothérapie".
Merci, du fond du cœur, je suis épaté par ces messages.
Bonjour Guid,
Parfois mettre en mots sur nos tourments permet de les visualiser plus précisément et de nous laisser entrevoir quelques petites fenêtres de sortie vers le mieux être.
"L'homme est un être sociable: la nature l'a fait pour vivre avec ses semblables".
Malgré tout, profitant de notre détresse, la solitude s'invite. Je pense qu'il est toujours bon malgré tout de trouver quelqu'un à qui parler. Que ce soit un proche ou un professionnel de santé, ne vous enfermer dans votre malheur.
Vous avez forcément un rayonnement positif sur d'autres personnes, alors permettez à d'autres de rayonnez dans votre vie et de vous apportez également un peu de lumière.
En vous souhaitant des jours meilleurs en cette nouvelle année.
Miasam- Messages : 69
Date d'inscription : 20/12/2019
Re: Le mal d'exister
Re
avez vous essayer un loisir? comme l'ecriture, la peinture, la lecture ou du sport? je suis persuadée que lorsque vous aurez trouveé votre hobby vous serez changé. Savez vous que lorsque la' tete' est occupée le cerveau ne pense plus 'mal 'et oublie le mal.
avez vous essayer un loisir? comme l'ecriture, la peinture, la lecture ou du sport? je suis persuadée que lorsque vous aurez trouveé votre hobby vous serez changé. Savez vous que lorsque la' tete' est occupée le cerveau ne pense plus 'mal 'et oublie le mal.
celiandra- Messages : 22
Date d'inscription : 06/01/2020
Re: Le mal d'exister
Bouddha a réalisé il y a 2600 ans que notre existence est entièrement imprégnée par la souffrance (il appelait cela le samsara)
Il a démarré une démarche pour trouver une solution, et a fini par atteindre la libération définitive. (le nirvana)
Suite à cela, il a enseigné sa méthode, qui permet de s'extraire de la souffrance.
Le bouddhisme permet aussi bien de régler nos problèmes ponctuels de dépression / peurs / émotions négatives, que de donner un sens immense à notre vie, en nous reconnectant aux autres.
Je t'encourage vivement à te familiariser avec, car, partant de ce constat sombre que tu fais, cette doctrine est entièrement tournée du coté de la solution.
Il a démarré une démarche pour trouver une solution, et a fini par atteindre la libération définitive. (le nirvana)
Suite à cela, il a enseigné sa méthode, qui permet de s'extraire de la souffrance.
Le bouddhisme permet aussi bien de régler nos problèmes ponctuels de dépression / peurs / émotions négatives, que de donner un sens immense à notre vie, en nous reconnectant aux autres.
Je t'encourage vivement à te familiariser avec, car, partant de ce constat sombre que tu fais, cette doctrine est entièrement tournée du coté de la solution.
zebrisse- Messages : 321
Date d'inscription : 16/07/2015
Re: Le mal d'exister
Je me suis intéressé au bouddhisme il y a quelques temps, j'ai été plutôt séduit par leur vision pragmatique de l'existence. Le bouddhisme enseigne le détachement et met l'accent sur l'impermanence de chaque chose. Et j'ai précisément du mal avec l'impermanence. Parce que ça signifie que même ce que j'apprends avec le bouddhisme et d'autres enseignements, cela va disparaître (dans cette vie ou dans une autre) et que je retomberai dans la peur, l'attachement et la souffrance. Bref, j'ai la nausée car je ressens avec acuité le côté cyclique de la vie : j'ai l'impression d'avoir la tête qui tourne dans un manège qui ne s'arrête jamais.
guid- Messages : 50
Date d'inscription : 05/12/2018
Re: Le mal d'exister
Une petite crise du milieu de vie ? Une petite dépression ?
Tu évoques la crainte de retomber dans "la peur, l'attachement et la souffrance" : y a-t-il des choses non réglées dans ton existence, qui pourraient l'être par une thérapie ?
J'ai eu un passage à vide, à la trentaine, qui est passé tout seul. Il nous faut accepter qu'il y a des passages moins agréables que d'autres. L'impermanence des choses signifie aussi que rien ne dure, y compris les mauvais moments ;-)
Tu évoques la crainte de retomber dans "la peur, l'attachement et la souffrance" : y a-t-il des choses non réglées dans ton existence, qui pourraient l'être par une thérapie ?
J'ai eu un passage à vide, à la trentaine, qui est passé tout seul. Il nous faut accepter qu'il y a des passages moins agréables que d'autres. L'impermanence des choses signifie aussi que rien ne dure, y compris les mauvais moments ;-)
Zorglub_33- Messages : 253
Date d'inscription : 30/08/2017
Re: Le mal d'exister
Oui, en effet nos perturbations mentales (attachement, colère, jalousie, etc...) sont impermanentes, ce qui implique qu'on peut les éradiquer définitivement. (en détruisant leurs causes)
C'est vrai que notre mémoire va être effacée en passant dans une vie future ;
néanmoins les actions vertueuses accomplies (altruisme, méditation, étude) dans cette vie vont nous accompagner (sous forme de potentiels karmiques) jusqu'à ce qu'elles murissent sous forme d'expériences agréables (c'est le karma positif). De ce côté là, le travail accompli n'est pas perdu : cela explique les différences de capacités et de destinée entre les différents êtres : à partir de là, ça ouvre la possibilité de créer les causes de notre bonheur futur. (dans cette vie ou dans une autre)
guid a écrit:même ce que j'apprends avec le bouddhisme et d'autres enseignements, cela va disparaître (dans cette vie ou dans une autre)
C'est vrai que notre mémoire va être effacée en passant dans une vie future ;
néanmoins les actions vertueuses accomplies (altruisme, méditation, étude) dans cette vie vont nous accompagner (sous forme de potentiels karmiques) jusqu'à ce qu'elles murissent sous forme d'expériences agréables (c'est le karma positif). De ce côté là, le travail accompli n'est pas perdu : cela explique les différences de capacités et de destinée entre les différents êtres : à partir de là, ça ouvre la possibilité de créer les causes de notre bonheur futur. (dans cette vie ou dans une autre)
zebrisse- Messages : 321
Date d'inscription : 16/07/2015
Re: Le mal d'exister
Non, non, on n'oublie rien et 72 vierges nous attendent chaudement.zebrisse a écrit:Oui, en effet nos perturbations mentales (attachement, colère, jalousie, etc...) sont impermanentes, ce qui implique qu'on peut les éradiquer définitivement. (en détruisant leurs causes)guid a écrit:même ce que j'apprends avec le bouddhisme et d'autres enseignements, cela va disparaître (dans cette vie ou dans une autre)
C'est vrai que notre mémoire va être effacée en passant dans une vie future ;
néanmoins les actions vertueuses accomplies (altruisme, méditation, étude) dans cette vie vont nous accompagner (sous forme de potentiels karmiques) jusqu'à ce qu'elles murissent sous forme d'expériences agréables (c'est le karma positif). De ce côté là, le travail accompli n'est pas perdu : cela explique les différences de capacités et de destinée entre les différents êtres : à partir de là, ça ouvre la possibilité de créer les causes de notre bonheur futur. (dans cette vie ou dans une autre)
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
zebrisse a écrit:
C'est vrai que notre mémoire va être effacée en passant dans une vie future ;
néanmoins les actions vertueuses accomplies (altruisme, méditation, étude) dans cette vie vont nous accompagner (sous forme de potentiels karmiques) jusqu'à ce qu'elles murissent sous forme d'expériences agréables (c'est le karma positif). De ce côté là, le travail accompli n'est pas perdu : cela explique les différences de capacités et de destinée entre les différents êtres : à partir de là, ça ouvre la possibilité de créer les causes de notre bonheur futur. (dans cette vie ou dans une autre)
C'est précisément la partie du bouddhisme avec laquelle j'ai du mal à adhérer, je dois avouer.
J'adhère à la notion de "cycles" car je sens viscéralement que c'est aussi scientifiquement arbitraire de penser que notre conscience s'arrête subitement avec la mort que de penser le contraire (*), cependant, je suis très sceptique sur le fait que des "choses" subsiteraient en passant au "cycle" suivant. Mais ça serait joli et du coup, ça réglerait une bonne partie de mes terreurs existentielles ^^
(*) la science ne sait pas encore vraiment ce qu'est le "moi" (ce que j'appelle peut-être abusivement la "conscience" ici), comment expliquer que mon "moi" s'incarne dans CE corps dans CE laps de temps donc affirmer que ce Moi disparaîtrait à jamais (sans une forme de transformation) parce que le corps est soudainement cliniquement mort, je ne suis pas certain que ça soit une démarche scientifique très valide
guid- Messages : 50
Date d'inscription : 05/12/2018
Re: Le mal d'exister
Salut à tous/toutes,
Ça ne va guère mieux, je me sens mort intérieurement, je ressens avec beaucoup d'acuité la lutte constante que doit être l'existence, ce rocher qu'il faut constamment pousser, ce manque absolu d'espoir, cette conviction que la plupart de gens supportent leur vie en étant dans l'illusion.
Je n'arrive plus à m'"oublier" dans les distractions (séries, jeux), j'angoisse constamment, et ma femme est de plus en plus irritée par mon comportement (comme je la comprends !), je pense que mon couple est au bord de l'explosion, mes enfants vivent leur vie d'écoliers mais ont bien compris que leur papa était éteint.
Je ne sais pas trop pourquoi j'écris ce texte, mes croyances me conditionnent à n'entretenir plus aucun espoir.
La vie est une farce cruelle, un manège qui ne s'arrête jamais.
Ça ne va guère mieux, je me sens mort intérieurement, je ressens avec beaucoup d'acuité la lutte constante que doit être l'existence, ce rocher qu'il faut constamment pousser, ce manque absolu d'espoir, cette conviction que la plupart de gens supportent leur vie en étant dans l'illusion.
Je n'arrive plus à m'"oublier" dans les distractions (séries, jeux), j'angoisse constamment, et ma femme est de plus en plus irritée par mon comportement (comme je la comprends !), je pense que mon couple est au bord de l'explosion, mes enfants vivent leur vie d'écoliers mais ont bien compris que leur papa était éteint.
Je ne sais pas trop pourquoi j'écris ce texte, mes croyances me conditionnent à n'entretenir plus aucun espoir.
La vie est une farce cruelle, un manège qui ne s'arrête jamais.
guid- Messages : 50
Date d'inscription : 05/12/2018
Re: Le mal d'exister
Thalestra a écrit:Coucou Guid,
D’abord comme le dit Isadora si tu vas effectivement très mal, n’hésites pas à demander de l’aide auprès de professionnels pour passer cette mauvaise passe. Tout le monde a besoin d’aide à un moment ou un autre et personne ne peut se débrouiller tout le temps tout seul.
Ensuite, je ne peux te faire part que de ma méthodologie personnelle et je ne sais pas si elle marchera pour toi. Je me suis aperçu que j’étais extrêmement influencée par ce que je pouvais lire ou entendre, en terme d’état d’esprit et d’humeur. C’est ainsi que j’ai arrêté de lire des choses négatives, arrêté de consulter les réseaux sociaux, arrêté d’écouter les informations, etc. Je me refuse désormais à lire les pessimistes, les négativistes, et tous ces gens qui dégradent artificiellement le monde en me portant un regard qui ne me semble pas être le bon.
Tu mets le doigt sur ce qui me tire actuellement vers le bas. Un simple exemple : un ami m'a contacté il y a quelques jours car il s'inquiétait pour moi. Je lui explique ma situation et il me répond (en gros) :
"c'est vrai que la vie c'est de la merde mais moi je fais avec"
Cette réponse m'a profondément angoissé. Car c'est une forme de "validation" de ce que me renvoient mes tripes.
Et c'est bien sûr mille fois pire lorsque les réponses proviennent d'intellectuels comme Cioran ou Schopenhauer qui ont un QI probablement bien supérieur au mien et qui ont donc réussi à percer plus que moi ce qu'est la réalité.
C'est comme si j'avais besoin d'être "mathématiquement" convaincu que la vie vaut la peine d'être vécue, or, je sais que c'est impossible car c'est juste LE problème philosophique primordial qui ne peut pas recevoir de réponse.
Dans la même logique, s'il est impossible de prouver que la vie vaut la peine d'être vécue, l'inverse est vrai également donc pourquoi je suis tourmenté par ces gens ? Peut-être que c'est juste ma dépression qui parle ?
Ces pensées sont en train de dégrader sérieusement mes conditions de vie, mon implication dans mon travail, ma relation avec mes proches.
guid- Messages : 50
Date d'inscription : 05/12/2018
Re: Le mal d'exister
Guid a écrit:Dans la même logique, s'il est impossible de prouver que la vie vaut la peine d'être vécue, l'inverse est vrai également donc pourquoi je suis tourmenté par ces gens ?
Et si tu faisais un choix parmi ces deux options ?
Si tu partais du principe qu'elle vaut la peine, comment te sentirais-tu et que ferais-tu ?
Comme on ne sait pas, pourquoi ne pas essayer et voir tout simplement ce que ça donne ?
Certains ont fait l'autre choix. ...ca donne quoi dans leur vie ?
Tu es le créateur de ta vie. Que vas-tu choisir de créer ?
Zarbitude- Messages : 8895
Date d'inscription : 06/12/2012
Localisation : Ici et maintenant
Re: Le mal d'exister
Cioran ou Schopenhauer ont beau avoir un QI beaucoup plus élevé que nous, ça n'exclut pas qu'un aspect de la réalité peut leur avoir échappé. (car ils ne sont pas omniscients)
C'est comme un algorithme d' I.A. de jeu d'échec : même très puissant, il peut penser que la partie est perdue ; alors qu'un autre programme différent ou suffisamment puissant pour calculer toutes les combinaisons restantes pourrait, lui, voir le coup qui permet de gagner la position !
Pour ma part, j'ai la conviction que la vie a un sens, un sens très élevé même. Il s'agit pour toi de t'efforcer de trouver ce sens, qui est caché de prime abord.
Encore une fois, sur ce point, les enseignements bouddhistes peuvent t'aider.
C'est comme un algorithme d' I.A. de jeu d'échec : même très puissant, il peut penser que la partie est perdue ; alors qu'un autre programme différent ou suffisamment puissant pour calculer toutes les combinaisons restantes pourrait, lui, voir le coup qui permet de gagner la position !
Pour ma part, j'ai la conviction que la vie a un sens, un sens très élevé même. Il s'agit pour toi de t'efforcer de trouver ce sens, qui est caché de prime abord.
Encore une fois, sur ce point, les enseignements bouddhistes peuvent t'aider.
zebrisse- Messages : 321
Date d'inscription : 16/07/2015
Re: Le mal d'exister
La première fois que j'ai lu Cioran, il y a trois ans, j'étais enfoncée depuis plusieurs années dans une dépression, sa lecture empirait mon état.
En le relisant il y a quelques mois, guérie et stabilisée, il m'est apparu que Cioran avait trouvé une solution au non-sens, ou du moins, une manière de vivre malgré l'absurdité du monde : le rire, particulièrement l'autodérision.
Quelques extraits provenant de son ouvrage Aveux et anathèmes :
« Excédé par tous. Mais j’aime rire. Et je ne peux pas rire seul. »
« Se débarrasser de la vie, c’est se priver du bonheur de s’en moquer.
Unique réponse possible à quelqu’un qui vous annonce une intention d’en finir. »
« Personne n’avait autant que lui le sens du jeu universel. Chaque fois que j’y faisais allusion, il me citait, avec un sourire complice, le mot sanscrit līlā, absolue gratuité selon le Vedānta, création du monde par divertissement divin. Avons-nous ri ensemble de tout ! Et maintenant, lui, le plus jovial des détrompés, le voilà jeté dans ce trou par sa faute, puisqu’il aura daigné, pour une fois, prendre le néant au sérieux. »
« Sur cette feuille immaculée un sous-moucheron courait à toute allure. "Pourquoi cette hâte ? où vas-tu, que cherches-tu ? Laisse tomber !" ai-je crié en pleine nuit. J’aurais été si content de le voir se dégonfler ! Il est plus difficile qu’on ne pense de se faire des disciples. »
« Après tout, je n’ai pas perdu mon temps, moi aussi je me suis trémoussé, comme tout un chacun, dans cet univers aberrant. »
« Ce matin, après avoir entendu un astronome parler de milliards de soleils, j’ai renoncé à faire ma toilette : à quoi bon se laver encore ? »
« Septuagénaire, lady Montague avouait avoir cessé de se regarder dans un miroir depuis onze ans.
Excentricité ? Peut-être, mais pour ceux-là seuls qui ignorent le calvaire de la rencontre quotidienne avec sa propre gueule. »
« Pendant que mon dentiste défonçait mes mâchoires, je me disais que le Temps était l’unique sujet sur lequel méditer, que c’était à cause de Lui que je me trouvais sur cette chaise fatale et que tout craquait, y compris ce qui me restait de dents. »
« En proie à des préoccupations capitales, je m’étais dans l’après-midi mis au lit, position idéale pour réfléchir au nirvāna sans reste, sans la moindre trace d’un moi, cet obstacle à la délivrance, à l’état de non-pensée. Sentiment d’extinction bienheureuse d’abord, ensuite extinction bienheureuse sans sentiment. Je me croyais au seuil du stade ultime ; ce n’en fut que la parodie, que le glissement dans la torpeur, dans le gouffre de la … sieste. »
« L’envie de travailler ne me vient que lorsque j’ai un rendez-vous. J’y vais toujours avec la certitude de manquer une occasion unique de me surpasser. »
En le relisant il y a quelques mois, guérie et stabilisée, il m'est apparu que Cioran avait trouvé une solution au non-sens, ou du moins, une manière de vivre malgré l'absurdité du monde : le rire, particulièrement l'autodérision.
Quelques extraits provenant de son ouvrage Aveux et anathèmes :
« Excédé par tous. Mais j’aime rire. Et je ne peux pas rire seul. »
« Se débarrasser de la vie, c’est se priver du bonheur de s’en moquer.
Unique réponse possible à quelqu’un qui vous annonce une intention d’en finir. »
« Personne n’avait autant que lui le sens du jeu universel. Chaque fois que j’y faisais allusion, il me citait, avec un sourire complice, le mot sanscrit līlā, absolue gratuité selon le Vedānta, création du monde par divertissement divin. Avons-nous ri ensemble de tout ! Et maintenant, lui, le plus jovial des détrompés, le voilà jeté dans ce trou par sa faute, puisqu’il aura daigné, pour une fois, prendre le néant au sérieux. »
« Sur cette feuille immaculée un sous-moucheron courait à toute allure. "Pourquoi cette hâte ? où vas-tu, que cherches-tu ? Laisse tomber !" ai-je crié en pleine nuit. J’aurais été si content de le voir se dégonfler ! Il est plus difficile qu’on ne pense de se faire des disciples. »
« Après tout, je n’ai pas perdu mon temps, moi aussi je me suis trémoussé, comme tout un chacun, dans cet univers aberrant. »
« Ce matin, après avoir entendu un astronome parler de milliards de soleils, j’ai renoncé à faire ma toilette : à quoi bon se laver encore ? »
« Septuagénaire, lady Montague avouait avoir cessé de se regarder dans un miroir depuis onze ans.
Excentricité ? Peut-être, mais pour ceux-là seuls qui ignorent le calvaire de la rencontre quotidienne avec sa propre gueule. »
« Pendant que mon dentiste défonçait mes mâchoires, je me disais que le Temps était l’unique sujet sur lequel méditer, que c’était à cause de Lui que je me trouvais sur cette chaise fatale et que tout craquait, y compris ce qui me restait de dents. »
« En proie à des préoccupations capitales, je m’étais dans l’après-midi mis au lit, position idéale pour réfléchir au nirvāna sans reste, sans la moindre trace d’un moi, cet obstacle à la délivrance, à l’état de non-pensée. Sentiment d’extinction bienheureuse d’abord, ensuite extinction bienheureuse sans sentiment. Je me croyais au seuil du stade ultime ; ce n’en fut que la parodie, que le glissement dans la torpeur, dans le gouffre de la … sieste. »
« L’envie de travailler ne me vient que lorsque j’ai un rendez-vous. J’y vais toujours avec la certitude de manquer une occasion unique de me surpasser. »
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
Je sais que je suis un être extrêmement influençable et que les écrits de philosophes pessimistes ont tendance à entrer en résonance avec mon état actuel.
J'ai du mal à distinguer ce qui est de l'ordre de ma pathologie (j'ai été diagnostiqué en dépression majeure de type "mélancolique") de ce qui constitue ma véritable nature psychique.
Albert Caraco s'est suicidé lorsque son père est mort, exactement comme il avait prévu de le faire depuis longtemps. Était-il profondément dépressif ou bien a-t'il pris cette décision calmement, avec sérénité ?
J'ai un mal de chien à lutter contre ce que me renvoient mes tripes lorsque je lis ce qu'écrivent les philosophes pessimistes, et à côté de cela, lorsque je lis des bouquins de Thich Nhat Hanh qui parle de trouver du bonheur à chaque instant de l'existence, c'est comme si une petite voix à l'intérieur de moi disait : "il n'a rien compris celui là, la vie c'est que de la souffrance, rien n'a d'intérêt, il ne fait que s'illusionner, il n'y a aucun charme à voir une rose fleurir ou à observer une goutte de rosée au petit main, ça n'est que de la biologie".
Rien ne m'apaise, sauf les quelques heures de sommeil de la nuit (ce qui est déjà pas mal !), même l'idée de ma propre mort, car je suis viscéralement convaincu que ma conscience renaîtra sous une autre forme (car si on est matérialiste et qu'on croit que la conscience émerge de la matière et de l'énergie, alors qu'est-ce qui garantit que tout cela s'arrête avec la mort clinique ?).
Désolé pour ce texte qui est un gros mélange de n'importe quoi, j'ai conscience de rabâcher tout le temps les mêmes choses, je tourne en rond.
J'aime sincèrement les êtres du monde entier de tout mon cœur et je souhaite le moins de souffrance possible à chacun.
J'ai du mal à distinguer ce qui est de l'ordre de ma pathologie (j'ai été diagnostiqué en dépression majeure de type "mélancolique") de ce qui constitue ma véritable nature psychique.
Albert Caraco s'est suicidé lorsque son père est mort, exactement comme il avait prévu de le faire depuis longtemps. Était-il profondément dépressif ou bien a-t'il pris cette décision calmement, avec sérénité ?
J'ai un mal de chien à lutter contre ce que me renvoient mes tripes lorsque je lis ce qu'écrivent les philosophes pessimistes, et à côté de cela, lorsque je lis des bouquins de Thich Nhat Hanh qui parle de trouver du bonheur à chaque instant de l'existence, c'est comme si une petite voix à l'intérieur de moi disait : "il n'a rien compris celui là, la vie c'est que de la souffrance, rien n'a d'intérêt, il ne fait que s'illusionner, il n'y a aucun charme à voir une rose fleurir ou à observer une goutte de rosée au petit main, ça n'est que de la biologie".
Rien ne m'apaise, sauf les quelques heures de sommeil de la nuit (ce qui est déjà pas mal !), même l'idée de ma propre mort, car je suis viscéralement convaincu que ma conscience renaîtra sous une autre forme (car si on est matérialiste et qu'on croit que la conscience émerge de la matière et de l'énergie, alors qu'est-ce qui garantit que tout cela s'arrête avec la mort clinique ?).
Désolé pour ce texte qui est un gros mélange de n'importe quoi, j'ai conscience de rabâcher tout le temps les mêmes choses, je tourne en rond.
J'aime sincèrement les êtres du monde entier de tout mon cœur et je souhaite le moins de souffrance possible à chacun.
guid- Messages : 50
Date d'inscription : 05/12/2018
Re: Le mal d'exister
Je te conseillerais de tester les bouquins de Guéshé Kelsang Gyatso ; son message de base n'est pas "de trouver du bonheur à chaque instant de l'existence". C'est plutôt : "on est dans l'horreur du samsara, quelle est la méthode pour en sortir définitivement et aider les autres à en faire de même ?".
Dernière édition par zebrisse le Mer 6 Jan 2021 - 14:34, édité 1 fois
zebrisse- Messages : 321
Date d'inscription : 16/07/2015
Re: Le mal d'exister
Zarbitude a écrit:Et si tu faisais un choix parmi ces deux options ?
Si tu partais du principe qu'elle vaut la peine, comment te sentirais-tu et que ferais-tu ?
Comme on ne sait pas, pourquoi ne pas essayer et voir tout simplement ce que ça donne ?
Certains ont fait l'autre choix. ...ca donne quoi dans leur vie ?
Tu es le créateur de ta vie. Que vas-tu choisir de créer ?
Je repasse par là car la réflexion de Zarbi fait écho. Je suis moins délicate qu'elle (c'est bien connu!!): j'espère que tu ne t'en formaliseras pas. Mais oui: en quoi Cioran ou Schopenhauer ou Madame Tartempion seraient-ils légitimes à te dire si la vie, si TA vie vaut le coup d'être vécue? Parce qu'ils auraient prétendument un gros QI? Et alors, il y a plein de psychopathes avec un gros QI! Et je ne parle même pas des petites névroses, psychoses et troubles de la personnalité qui affectent aussi les "gros QI" et biaisent leur raisonnement. Personne n'a le droit de décider à ta place ce que tu fais de ta vie. J'ai lu un petit bouquin ce week-end ("Et si les chats disparaissaient?") qui termine par: "Étais-je heureux? Étais-je malheureux? Difficile à dire. Il suffit de songer que l’on est l’un ou l’autre pour le devenir. Ce que les gens font, en fait, je me suis aperçu". Alors vado retro les aigris, les jaloux, les négativistes, les nihilistes, les prises-de-têtistes, les limitants, les oiseaux de mauvaise augure, ceux qui voient le verre à moitié vide, ceux qui disent que ce n'est pas possible, tous ces gens qui voudraient t’entraîner dans leur noirceur intérieure parce qu'ils ne supportent pas que tu autorises ta propre lumière à rayonner. Moi j'ai décidé avec opiniâtreté d'être un bisounours, et bon sang, ma vie est chaque jour un peu plus belle depuis que je m'applique cette hygiène mentale élémentaire. Prends soin de toi avec bienveillance, privilégie tout ce qui te remplit d'énergie et de joie, n'accepte pas pour toi ce que tu ne tolérerais pas pour les gens que tu aimes, tiens à distance tous les toxiques et ne laisse personne décider de ton bonheur à ta place. Le bonheur est un état d'esprit, la vie vaut le coup d'être vécu si on le décide. Courage à toi: le meilleur est à venir.
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Re: Le mal d'exister
zebrisse a écrit:Personnellement je n'ai pas lu Thich Nhat Hanh ; bizarrement je n'ai pas trouvé de point d'entrée qui m'intéresse dans ses oeuvres.
Je te conseillerais de tester les bouquins de Guéshé Kelsang Gyatso ; son message de base n'est pas "de trouver du bonheur à chaque instant de l'existence". C'est plutôt : "on est dans l'horreur du samsara, quelle est la méthode pour en sortir définitivement et aider les autres à en faire de même ?".
Ta formulation "on est dans l'horreur du samsara" ne me rassure pas. Mais c'est pourtant ce que j'expérimente actuellement dans les méandres de mon cerveau.
Et je ne parle même pas de ma terreur vis-à-vis de l'avenir ; réchauffement climatique, épuisement des ressources, guerres, etc
guid- Messages : 50
Date d'inscription : 05/12/2018
Re: Le mal d'exister
Thalestra a écrit:Zarbitude a écrit:Et si tu faisais un choix parmi ces deux options ?
Si tu partais du principe qu'elle vaut la peine, comment te sentirais-tu et que ferais-tu ?
Comme on ne sait pas, pourquoi ne pas essayer et voir tout simplement ce que ça donne ?
Certains ont fait l'autre choix. ...ca donne quoi dans leur vie ?
Tu es le créateur de ta vie. Que vas-tu choisir de créer ?
Je repasse par là car la réflexion de Zarbi fait écho. Je suis moins délicate qu'elle (c'est bien connu!!): j'espère que tu ne t'en formaliseras pas. Mais oui: en quoi Cioran ou Schopenhauer ou Madame Tartempion seraient-ils légitimes à te dire si la vie, si TA vie vaut le coup d'être vécue? Parce qu'ils auraient prétendument un gros QI? Et alors, il y a plein de psychopathes avec un gros QI! Et je ne parle même pas des petites névroses, psychoses et troubles de la personnalité qui affectent aussi les "gros QI" et biaisent leur raisonnement. Personne n'a le droit de décider à ta place ce que tu fais de ta vie. J'ai lu un petit bouquin ce week-end ("Et si les chats disparaissaient?") qui termine par: "Étais-je heureux? Étais-je malheureux? Difficile à dire. Il suffit de songer que l’on est l’un ou l’autre pour le devenir. Ce que les gens font, en fait, je me suis aperçu". Alors vado retro les aigris, les jaloux, les négativistes, les nihilistes, les prises-de-têtistes, les limitants, les oiseaux de mauvaise augure, ceux qui voient le verre à moitié vide, ceux qui disent que ce n'est pas possible, tous ces gens qui voudraient t’entraîner dans leur noirceur intérieure parce qu'ils ne supportent pas que tu autorises ta propre lumière à rayonner. Moi j'ai décidé avec opiniâtreté d'être un bisounours, et bon sang, ma vie est chaque jour un peu plus belle depuis que je m'applique cette hygiène mentale élémentaire. Prends soin de toi avec bienveillance, privilégie tout ce qui te remplit d'énergie et de joie, n'accepte pas pour toi ce que tu ne tolérerais pas pour les gens que tu aimes, tiens à distance tous les toxiques et ne laisse personne décider de ton bonheur à ta place. Le bonheur est un état d'esprit, la vie vaut le coup d'être vécu si on le décide. Courage à toi: le meilleur est à venir.
Merci. J'ai beaucoup de mal à y croire (ma dépression sûrement...), mais ton message fait du bien. Je veux sortir de cette souffrance quasi-permanente, je suis au bout du rouleau.
Je pense que ton message est porteur d'une vérité importante : notre souffrance mentale est fortement dépendante de la façon dont on interprète les événements de notre vie. C'est pas ce qu'on appelle le stoïcisme ? (je débute en philo...)
guid- Messages : 50
Date d'inscription : 05/12/2018
Re: Le mal d'exister
En gros tu es là pour avancer intérieurement avant tout, et cela passe souvent par aider les autres également.
Si tu mets fin à ton existence dans ce monde tu vas renaitre dans un monde encore moins agréable.
La dépression porte bien son nom, on manque d'énergie, d'entrain (grève ou pas).
Retrouver cette énergie passe peut-être par quelques changements dans sa vie mais également par des changements physiques du style mieux dormir/mieux se nourrir. Aller marcher une heure ou deux même en pleine ville c'est peut-être également mieux que rester cloitré chez soi.
On se morfond parce que l'on croit que tout est horrible et impossible à surmonter, mais en fait c'est beaucoup de manque d'énergie.
Il me semble qu'on déprime également parce que l'on ressent que rien ne va dans ce monde. Soit. Mais il faut savoir rester humble, régler ce que l'on peut, ne pas chercher à sauver le monde. Avant tout se sauver soi-même.
Bon courage en tout cas.
Si tu mets fin à ton existence dans ce monde tu vas renaitre dans un monde encore moins agréable.
La dépression porte bien son nom, on manque d'énergie, d'entrain (grève ou pas).
Retrouver cette énergie passe peut-être par quelques changements dans sa vie mais également par des changements physiques du style mieux dormir/mieux se nourrir. Aller marcher une heure ou deux même en pleine ville c'est peut-être également mieux que rester cloitré chez soi.
On se morfond parce que l'on croit que tout est horrible et impossible à surmonter, mais en fait c'est beaucoup de manque d'énergie.
Il me semble qu'on déprime également parce que l'on ressent que rien ne va dans ce monde. Soit. Mais il faut savoir rester humble, régler ce que l'on peut, ne pas chercher à sauver le monde. Avant tout se sauver soi-même.
Bon courage en tout cas.
Re: Le mal d'exister
siamois93 a écrit:En gros tu es là pour avancer intérieurement avant tout, et cela passe souvent par aider les autres également.
Si tu mets fin à ton existence dans ce monde tu vas renaitre dans un monde encore moins agréable.
Vision bouddhiste ?
La dépression porte bien son nom, on manque d'énergie, d'entrain (grève ou pas).
Dans mon cas, plus qu'un manque d'énergie, c'est une conscience aiguë du (supposé) caractère vain de toute chose, ce qui supprime absolument tout intérêt et enthousiasme.
Il y a quelques mois, j'ai retrouvé l'espace de quelques semaines une forme étrange d'intérêt et j'ai déployé une énorme quantité d'énergie au boulot. Je ne sais plus alors ce que je pensais, ça ne devait pas être très éloigné de maintenant, mais bizarrement, ça m'atteignait moins.
Bon courage en tout cas.
Merci !
guid- Messages : 50
Date d'inscription : 05/12/2018
Re: Le mal d'exister
guid a écrit:
Ta formulation "on est dans l'horreur du samsara" ne me rassure pas. Mais c'est pourtant ce que j'expérimente actuellement dans les méandres de mon cerveau.
Et je ne parle même pas de ma terreur vis-à-vis de l'avenir ; réchauffement climatique, épuisement des ressources, guerres, etc
Oui, mais les livres de Guéshé Kelsang Gyatso sont entièrement tourné vers la solution.
Par exemple, pour démarrer, tu peux jeter un oeil à l'un de ces 2 livres :
Comment transformer votre vie, dispo en ebook gratuit à https://commenttransformervotrevie.org/
Un bouddhisme moderne, dispo en ebook gratuit à http://www.unbouddhismemoderne.com/
Ils existent aussi en format papier.
zebrisse- Messages : 321
Date d'inscription : 16/07/2015
Re: Le mal d'exister
Thalestra a écrit:Alors vado retro les aigris, les jaloux, les négativistes, les nihilistes, les prises-de-têtistes, les limitants, les oiseaux de mauvaise augure, ceux qui voient le verre à moitié vide, ceux qui disent que ce n'est pas possible, tous ces gens qui voudraient t’entraîner dans leur noirceur intérieure parce qu'ils ne supportent pas que tu autorises ta propre lumière à rayonner. Moi j'ai décidé avec opiniâtreté d'être un bisounours, et bon sang, ma vie est chaque jour un peu plus belle depuis que je m'applique cette hygiène mentale élémentaire. Prends soin de toi avec bienveillance, privilégie tout ce qui te remplit d'énergie et de joie, n'accepte pas pour toi ce que tu ne tolérerais pas pour les gens que tu aimes, tiens à distance tous les toxiques et ne laisse personne décider de ton bonheur à ta place. Le bonheur est un état d'esprit, la vie vaut le coup d'être vécu si on le décide. Courage à toi: le meilleur est à venir.
Invité- Invité
Re: Le mal d'exister
@guid : dans l'idée de partager avec toi mon optimisme, je t'envoie la page que je viens de lire :
C'est extrait de La petite voix, d'Eileen Caddy
C'est extrait de La petite voix, d'Eileen Caddy
Dernière édition par zebrisse le Mer 6 Jan 2021 - 14:34, édité 2 fois
zebrisse- Messages : 321
Date d'inscription : 16/07/2015
Re: Le mal d'exister
C'est un joli texte.
Mais il faut accorder de la foi en un "plan global", "plan splendide". J'ai justement beaucoup de difficulté à puiser du splendide dans la réalité qui m'entoure.
Comment faire....
Mais il faut accorder de la foi en un "plan global", "plan splendide". J'ai justement beaucoup de difficulté à puiser du splendide dans la réalité qui m'entoure.
Comment faire....
guid- Messages : 50
Date d'inscription : 05/12/2018
Re: Le mal d'exister
Tiens : un témoignage inspirant : https://www.youtube.com/watch?v=36CGaBjnPhY
zebrisse- Messages : 321
Date d'inscription : 16/07/2015
Re: Le mal d'exister
Bonsoir Guid,
Tu parles de diagnostic de dépression majeure.
J'ose te demander quand il a été posé, ce diag ?
Quoi qu'il en soit, tant que tu es en maladie psychique, tu ne peux pas évaluer quelle est la part de ta souffrance que relèverait de ta condition d'être humain vivant, sensible, lucide,...
une conscience aiguë du (supposé) caractère vain de toute chose, ce qui supprime absolument tout intérêt et enthousiasme
Je ne suis pas d'accord avec ce que tu exprimes dans cette formulation.
Mes raisons :
1) La dépression s'accompagne d'une altération des émotions, cognitions et comportements.
Je considère donc qu'il ne s'agit pas là d'une conscience aiguë liée à un niveau élevé de conscience, mais d'une impression très forte liée à une altération de la conscience. Pour donner une image, dans un rêve, on est persuadé de la réalité de ce qu'on y vit, mais il ne s'agit que d'un autre état de conscience lié au sommeil. Un autre exemple serait la conscience altérée sous substances psychédéliques.
2) C'est l'absence d'intérêt et d'enthousiasme qui donne une apparence de vanité aux choses, et pas le contraire.
J'imagine que tu dois pouvoir te souvenir d'avoir expérimenté ce phénomène, avant la maladie. Sinon, je te prie de me croire. Ou de vérifier auprès d'autres personnes, idéalement des gens ayant une expérience passée de la maladie psychique. Les gens qui en ignorent tout, comme ceux qui sont en plein dedans, ne me paraissent pas les meilleurs interlocuteurs. Je me méfierais aussi de ceux qui mettent leur guérison sur le compte de leur force de caractère, d'une solution prête à l'emploi, etc.
Bon courage en tout cas.
Soigne-toi et sois patient.
Tu parles de diagnostic de dépression majeure.
J'ose te demander quand il a été posé, ce diag ?
Quoi qu'il en soit, tant que tu es en maladie psychique, tu ne peux pas évaluer quelle est la part de ta souffrance que relèverait de ta condition d'être humain vivant, sensible, lucide,...
une conscience aiguë du (supposé) caractère vain de toute chose, ce qui supprime absolument tout intérêt et enthousiasme
Je ne suis pas d'accord avec ce que tu exprimes dans cette formulation.
Mes raisons :
1) La dépression s'accompagne d'une altération des émotions, cognitions et comportements.
Je considère donc qu'il ne s'agit pas là d'une conscience aiguë liée à un niveau élevé de conscience, mais d'une impression très forte liée à une altération de la conscience. Pour donner une image, dans un rêve, on est persuadé de la réalité de ce qu'on y vit, mais il ne s'agit que d'un autre état de conscience lié au sommeil. Un autre exemple serait la conscience altérée sous substances psychédéliques.
2) C'est l'absence d'intérêt et d'enthousiasme qui donne une apparence de vanité aux choses, et pas le contraire.
J'imagine que tu dois pouvoir te souvenir d'avoir expérimenté ce phénomène, avant la maladie. Sinon, je te prie de me croire. Ou de vérifier auprès d'autres personnes, idéalement des gens ayant une expérience passée de la maladie psychique. Les gens qui en ignorent tout, comme ceux qui sont en plein dedans, ne me paraissent pas les meilleurs interlocuteurs. Je me méfierais aussi de ceux qui mettent leur guérison sur le compte de leur force de caractère, d'une solution prête à l'emploi, etc.
Bon courage en tout cas.
Soigne-toi et sois patient.
Topsy Turvy- Messages : 8367
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Le mal d'exister
Topsy Turvy a écrit:Bonsoir Guid,
Tu parles de diagnostic de dépression majeure.
J'ose te demander quand il a été posé, ce diag ?
ça fait un peu plus de deux ans que j'ai été diagnostiqué en dépression.
En réalité, je suis probablement dépressif depuis 27 ans (j'ai 44 ans et j'ai été diagnostiqué à l'âge de 17 ans, d'une dépression "brutale" survenue en l'espace d'une journée) mais je ne me suis jamais réellement soigné, j'ai réussi bonhomme allant à construire une vie et une famille, mais je n'ai jamais réussi à toucher du doigt celui que j'étais avant mes 17 ans.
Depuis quelques semaines, je n'ai jamais été dans un état psychique aussi douloureux, je n'ai absolument aucun espoir sur quoique ce soit, plus rien n'a réellement d'intérêt. Je n'ai plus envie de regarder des films, lire des bouquins, jouer aux jeux vidéos, etc. J'ai l'impression d'avoir "déchiré le voile de Maya", je vois les répétitions et les cycles autour de moi, j'ai comme l'impression d'avoir la nausée et d'être embarqué sur un manège qui tourne sans fin. Ma dépression a toujours été de nature existentielle mais là, ça va très loin, je n'arrive plus à trouver le moins repère.
Quoi qu'il en soit, tant que tu es en maladie psychique, tu ne peux pas évaluer quelle est la part de ta souffrance que relèverait de ta condition d'être humain vivant, sensible, lucide,...
Je m'accroche à ce filet d'espoir : attendre que mes médicaments fassent un peu effet, que la psychothérapie EMDR que je vais commencer dans deux jours me permette de sortir de cette suffocation mentale.
Je ne suis pas d'accord avec ce que tu exprimes dans cette formulation.
Mes raisons :
1) La dépression s'accompagne d'une altération des émotions, cognitions et comportements.
Je considère donc qu'il ne s'agit pas là d'une conscience aiguë liée à un niveau élevé de conscience, mais d'une impression très forte liée à une altération de la conscience. Pour donner une image, dans un rêve, on est persuadé de la réalité de ce qu'on y vit, mais il ne s'agit que d'un autre état de conscience lié au sommeil. Un autre exemple serait la conscience altérée sous substances psychédéliques.
2) C'est l'absence d'intérêt et d'enthousiasme qui donne une apparence de vanité aux choses, et pas le contraire.
J'imagine que tu dois pouvoir te souvenir d'avoir expérimenté ce phénomène, avant la maladie. Sinon, je te prie de me croire. Ou de vérifier auprès d'autres personnes, idéalement des gens ayant une expérience passée de la maladie psychique. Les gens qui en ignorent tout, comme ceux qui sont en plein dedans, ne me paraissent pas les meilleurs interlocuteurs. Je me méfierais aussi de ceux qui mettent leur guérison sur le compte de leur force de caractère, d'une solution prête à l'emploi, etc.
Je souscris totalement à ça, le plus dur étant d'éviter de "gratter" quand on se sent dans un tel état de détresse : j'ai découvert des textes et des philosophes que je n'aurais jamais du lire dans mon état actuel : ils n'ont fait qu'empirer mon état émotionnel, je suis en détresse totale.
Bon courage en tout cas.
Soigne-toi et sois patient.
Merci. Ton message m'a fait du bien. Car il rappelle que ce que je vis (et la façon dont je le vis) en ce moment est probablement d'ordre pathologique.
guid- Messages : 50
Date d'inscription : 05/12/2018
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