Des lieux légendaires, ou imaginaires

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Message par ddistance Mar 21 Avr 2020 - 16:43

Salut !

On a abordé, la semaine dernière sur le forum (sur un fil consacré à la littérature) le thème des « lieux de légende » ou lieux imaginaires : l’Eldorado, le continent perdu de Mu, l'Atlantide, la cité d’Agartha, l’île de Thulé.

Nous en parlons aujourd’hui comme de lieux fantasmatiques, mais il faut bien se rendre compte qu’avant que l’Homme n'ait fait le tour du monde, et qu’il l’ait cartographié dans tous les sens, certaines zones du globe n’étaient accessibles qu’en imagination.

Prenons l’exemple des Antilles, qui sont, étymologiquement, les « îles de l’Antipode ».
Les Grecs pressentaient qu’elles existaient : elles le devaient, par nécessité, pour assurer l’équilibre du Globe. Et ce sont ces mythiques îles, antipodiques et nécessaires, que Christophe Colomb pensait avoir trouvé lorsqu’il en perçut les rivages.


Des lieux légendaires, ou imaginaires 1024px-Crates_Terrestrial_Sphere
En haut à droite : l'œcoumène, c'est-à-dire le monde connu des Grecs. Aux autres extrémités se trouvent des terres inconnues encore mais indispensables à la stabilité du Globe : les Périèques, les Antèques, les Antipodes.



Comme vous le voyez, la frontière est très floue, entre réel et imaginaire, entre nécessité et contingence.

Voyez le « pays de Cocagne ». Existe-t-il ?
Pour l’historien Michel Pastoureau : oui.
Les pays de cocagne étaient au Moyen-âge les pays producteurs de « coques » de guède (les pays producteurs de plantes tinctoriales) : le Lauragais au sud de Toulouse, la Picardie. Les Amiénois ne le savent pas forcément, mais ils habitent au cœur de ce pays rêvé !

En consultant la fiche wikipédia consacrée à ce pays d'abondance, vous verrez que les Italiens ont leur propre version : ils le situent dans le canton de Cuccagna, près de Rome. Les Néerlandais aussi ont leur version, aussi je vous repose la question : le Pays de Cocagne, existe-t-il ? Se trouve-t-il dans le Lauragais, dans la province d'Utrecht, ou bien sur la route qui va de Rome à Loreto ?

Je pense aussi, bien entendu, au Paradis terrestre (au jardin d’Eden), qu’au Moyen-âge on représentait sur les cartes. Celui-ci se présentait comme une île, située aux confins du monde, et c'est de là que vient l'expression « à l'Est d'Eden  » : à l'Est d'Eden, il ne se trouve rien, car cette île se trouve... aux confins du monde.

Quatre grands fleuves y trouvaient leur source : le Gihon, le Pishon (c’est-à-dire le Nil, le Gange), le Tigre, et l’Euphrate.
Joinville, qui accompagnait Saint-Louis lors de la septième Croisade, expliquait que les épices étaient en réalité les fruits des arbres du Paradis. Ces fruits, une fois mûrs, tombaient dans les fleuves bibliques, les pêcheurs les récoltaient à l’aide de filets.

A quelle époque a-t-on cessé de chercher le Paradis sur Terre ? Je ne saurais le dire avec exactitude. J’ouvre ce topic, en partie pour connaître vos avis.

Bougainville, parvenu aux abords de Tahiti et de Tuamotu, fasciné par la beauté de ses femmes, expliquait avoir trouvé le Paradis, mais ce terme, celui de Paradis, était déjà devenu une image, une expression qu’on emploie toujours aujourd’hui, pour désigner les lieux fascinants. Dans la bouche de Bougainville, le mot « Paradis » n’a pas le même sens que dans la bouche de Joinville.

Parlez de ces lieux légendaires de la manière qui vous convient le mieux : ce peut être récits de voyageurs ou de philosophes, tableaux, musiques.

La première musique qui me vienne en tête quand j’aborde ce thème, c’est cette série de poèmes symphoniques, composés par Max Reger, et qui sont autant de variations expressives autour des tableaux de Böcklin. Sur ce thème, les pièces de Rachmaninov sont aussi très belles.



l’intégralité des pièces se trouve ici ; https://www.youtube.com/watch?v=fx0GnimY8GE


A vous !


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Message par ddistance Mar 21 Avr 2020 - 19:09



Manu Manuréva
Où es-tu, Manu Manuréva?
Bateau fantôme toi qui rêvas
Des îles et qui jamais n'arriva
Là-bas

Où es-tu Manu Manuréva
Porté disparu Manuréva
Des jours et des jours tu dérivas
Mais jamais-jamais tu n'arrivas
Là-bas

As-tu abordé les côtes de Jamaïca ?
Oh, héroïque Manuréva
Es-tu sur les récifs de Santiago de Cuba ?
Où es-tu Manuréva ?
Dans les glaces de l'Alaska, ah-ah ?
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Message par ddistance Mer 22 Avr 2020 - 21:00

Salut,

j'évoquais hier le Jardin d'Eden, en disant qu'il était, au Moyen-âge, représenté sur les cartes.
Oui : le jardin d'Eden, dans la période médiévale, était une réalité géographique.

Pour être plus clair, je vais vous présenter une carte, datant du XIIe siècle, et que j'avais commentée sur un autre fil, il y a quelques années.

C'est une carte dessinée dans les années 1120, par Lambert, chanoine de la cathédrale de Saint-Omer, dans le Liber floridus ou Livre fleuri, ouvrage encyclopédique d'importance considérable en Occident, puisqu'il s'en est fait des copies jusqu'au XVIe siècle.

Des lieux légendaires, ou imaginaires 613957lambertdeStOmercopy
Lambert de Saint-Omer, Liber Floridus. Diocèse de Cambrai,
Parchemin (48,5 x 31 cm), réalisé vers 1250, copie d’un dessin de Lambert réalisé vers 1120




Des lieux légendaires, ou imaginaires 949096Lambertcopiecopy


Si vous voulez plus de précisions sur la composition cartographiques aux temps anciens (des précisions sur les cartes T dans l'O, sur les îles des Bienheureux, etc) alors je vous renvoie à ce topic :
https://www.zebrascrossing.net/t20678-les-arpenteurs-les-cartographes
Vous y trouverez des sources bibliographiques, ainsi que des articles et documentaires.


Et donc, lorsque je pose la question « quand a-t-on cessé de chercher le Paradis sur Terre », ma question ne se veut pas philosophique. C'est une question... d'historien, ou de géographe ! Quelles sont les caractéristiques géologiques de cette terre, que l'on pense alors située aux extrémités orientales du monde ?

A l'époque de Joinville, à l'époque de Saint Louis, le Jardin d'Eden était vu, de manière tout à fait sérieuse, comme la source des quatre fleuves bibliques que sont le Nil, le Gange, le Tigre, l'Euphrate.

C'étaient des fleuves d'abord souterrains, porteurs de fruits paradisiaques (poivre, canelle, muscade...) et qui rejaillissaient, pour ce qui concerne le Tigre et l'Euphrate, quelque part du côté du Mont Taurus, pour le Nil, quelque part en Afrique, et pour ce qui est du Gange, hé bien... je ne sais pas trop. Quelque part du côté de l'Everest, j'imagine, sauf qu'à cette époque, cette chaîne de montagnes n'avait pas encore été bien cartographiée.
Tout ce que je puis vous affirmer, c'est que les Européens, s'ils ignoraient les zones exactes de jaillissement de ces fleuves, pensaient que leur source première, c'était le Paradis.
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Message par ddistance Dim 26 Avr 2020 - 20:19

Des lieux légendaires, ou imaginaires Tartessos-1-728
Mors à cheval dit « Bronze Carriazo » (625-525 av. J.-C.), représentant la déesse Astarté. Musée archéologique de Seville




AVIENUS
Les régions maritimes

Avienus, Rufus Festus (~305 - 375)
Description de la Terre  ; Les régions maritimes  ; Phénomènes et pronostics d'Aratus, et pièces diverses
trad. par M. Edouard Saviot,..
C. L. F. Panckoucke, 1843 (Bibliothèque latine-française ; seconde série)

« Je rappelais à mon cœur et à mon esprit, que tu m'as souvent demandé Probus, comment les régions de la mer de Tauride peuvent être connues d'une manière presque certaine par les étrangers relégués aux extrémités de la terre ; et dans cette pensée j'ai entrepris ce travail avec joie, afin que mon poème t'éclairât sur ce que tu désires. J'ai cru qu'il ne m'était pas permis de rester plus longtemps sans te faire connaître la description de ce pays, à laquelle une lecture particulière des livres anciens et une étude de tous les jours de ma vie m'avaient initié ; car refuser à autrui une grâce qui ne vous nuit en rien, c'est, à mon avis, de la grossièreté et de la dureté. J'ajoute que tu m'es cher comme me tenant lieu d'enfant et m'étant uni par le sang ; motifs qui ne suffiraient pas, si je ne te connaissais pour t'être toujours largement abreuvé aux sources des lettres et des sciences, avec un cœur avide, avec une vaste intelligence ; si je ne savais la soif continuelle qui dévore ton âme, et combien tu l'emportes sur tous à retenir ce qui t'est confié pourquoi verserais-je inutilement les trésors de la science à un esprit qui ne les saurait contenir ? Pourquoi fatiguer par des vérités profondes des oreilles indifférentes ? Ainsi bien des raisons, Probus, m'ont déterminé à satisfaire à tes instances.
[...]
À l'endroit où la mer profonde sort de l'Océan pour venir en se déroulant former notre Méditerranée, se trouve la mer Atlantique. Là est la ville de Gaddir, autrefois appelée Tartessus ; là sont les colonnes de l'infatigable Hercule, Abyla et Calpé, Calpé sur la rive gauche, Abyla voisine de la Libye ; le rigoureux vent du nord mugit autour d'elles, mais elles, se tiennent inébranlables. Là se dresse le sommet de cette haute montagne que l'antiquité a nommée Oestrymnis : la masse élevée de la pointe rocheuse incline surtout vers le tiède Notus. Au pied de ce promontoire, les habitants voient s'ouvrir le golfe Oestrymnique : les îles Oestrymnides y apparaissent, avec leurs vastes plaines, avec leurs riches mines d'étain et de plomb. Elles sont très peuplées, leurs habitants ont le cœur fier, l'habileté qui amène le succès, la passion innée du commerce. Leurs barques connues de la mer la troublent au loin. Ils sillonnent l'abîme de l'Océan fécond en monstres.
Ils ne savent point construire des vaisseaux avec le pin et l'érable ; ils ne font point, suivant l'usage, des barques avec le sapin recourbé ; mais, chose singulière ! ils façonnent toujours leurs esquifs avec des peaux cousues ensemble, et c'est sur du cuir qu'ils parcourent souvent le vaste Océanide là à l'île Sacrée (c'est ainsi que les anciens l'ont appelée), il y a pour un vaisseau une navigation de deux jours. Cette île élève au milieu de l'eau sa vaste sur face : la nation hibernienne l'habite sur une grande étendue. Près d'elle on rencontre l'île des Albions. »

http://remacle.org/bloodwolf/erudits/avienus/maritimes.htm


Avienus est le seul auteur connu à ce jour à avoir mentionné les Iles Oestrymnides (ainsi que le golfe œstrymnique), dans son ouvrage « Les régions maritimes » (Ora maritima), prétendant retracer le parcours du Carthaginois Himilcon. Le golfe œstrymnique, c'est vraisemblablement le golfe de Gascogne ; quant aux îles proprement dites, elles sont difficiles à identifier précisément, mais situées quelque part entre le Golfe de Gascogne et la Mer Celtique.
Une carte de ces îles a été publiée sur le site « L’arbre celtique » :
https://encyclopedie.arbre-celtique.com/oestrymnides-iles-stanniferes-du-golfe-de-gascogne-et-de-la-manche-8186.htm

Quant à la cité semi-mythique de Tartessos, parfois associée à l'Atlantide, elle fut l'objet des recherches obstinées de l'historien et archéologue Adolf Schulten (1870-1960), et il me plaît à croire que dans ces recherches, de toute une vie, la raison de notre archéologue put parfois défaillir.
Mais j'y reviendrai plus tard...
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Message par ddistance Lun 27 Avr 2020 - 8:39

De la civilisation de Tartessos, et du peuple des Turdétans

Les voyages d’Hérodote furent des voyages vers l’Orient : il connaissait l’Asie mineure (l’Anatolie, l’Arménie), connaissait la Palestine, l’Egypte, s’aventura jusqu’aux premières cataractes, dans l’actuel Soudan.
Il recueillit des témoignages de première main sur l’Ethiopie, le Sahara, l’Inde, l’Arabie.
Au nord, il alla jusqu’en Crimée, où il fit la connaissance du peuple scythe.

Mais l’Ouest de l’Europe lui était l’inconnu. Il connaissait bien sûr la Sicile, ou encore Marseille, entendit parler des mystérieuses îles Cassitérides, riches en étain, situées quelque part dans la mer qu’aujourd’hui on appelle « celtique », mais ne put jamais trouver de témoin oculaire, pouvant lui certifier qu’il existât vraiment une mer aux extrémités occidentales de l’Europe. Tout ceci n’était que ouï-dire, témoignages de deuxième ou troisième main.

Hérodote raconte pourtant, dans le livre IV de ses Enquêtes, une aventure bien étrange : celle d’un navire, qui serait parti il y a longtemps, bien longtemps, de l’île de Samos et qui aurait été poussé par les vents jusqu’aux Colonnes d’Hercule. L’histoire se situe aux alentours de 630 avant notre ère : c’est donc déjà, au temps d’Hérodote, une vieille légende, lui-même étant né vers 480. Les marins auraient alors abordé un rivage appelé Tartessos :

« Les Samiens […] désiraient passionnément de se rendre en Égypte, ils remirent à la voile par un vent d'est. Mais, ce vent ne discontinuant point, ils passèrent les colonnes d'Hercule, et arrivèrent à Tartessus, sous la conduite de quelque dieu. Comme ce port n'avait point été jusqu'alors fréquenté, ils firent, à leur retour, le plus grand profit sur leurs marchandises qu'aucun Grec que nous connaissions ait jamais fait. »
Hérodote, Enquêtes (IV, 152)
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/herodote/melpomene.htm

La position géographique de cette cité est aujourd’hui connue : Strabon situe cette ville sur le cours inférieur du Guadalquivir. Il s’agirait de la ville de Cadix en Espagne, fondée sous le nom de Gadès au Ier millénaire par les Phéniciens : Gadès ou « Gádir » qui en phénicien signifie « château, forteresse ».

Source : ici


Si cette ville figure encore aujourd’hui dans la liste des lieux possibles où vécurent les légendaires Atlantes, c’est parce que Cadix est une île, située au delà des colonnes d’Hercule, et que cette île fut, vers 700 ou 600 av.J-C, un marché florissant, riche de mines d’étain et de dépôts d’ambre.

Ne soyez pas surpris si des lieux localisables aujourd’hui sur une carte se trouvent associés à des lieux de légendes : les rapports sont très complexes, ceux-là même qui relient le monde réel au monde imaginaire, ceux-là même qui relient l’histoire à la mythologie.

L’archéologue Adolf Schulten, connu pour ses recherches en Espagne (pour ses recherches sur les Tartessos), auteur dans les années 1920 d’une édition critique des Ora maritima du poète latin Avenius, discuta longtemps l’emplacement de la cité mythique, ou semi-mythique. Il réfutait l’idée selon laquelle Cadix et Tartessos ne formaient qu’une : il voyait Tartessios plus au nord, dans l’actuel Parc National de Doñana (province de Huelva).
Si la localisation du site fut l’objet de telles recherches et controverses, c’est que la ville de Tartessos, détruite par les Carthaginois au VIe siècle, disparut de l’histoire.

Surtout, Schulten développa une théorie, associant les monstres chtoniens de la mythologie aux terres et aux îles des confins. Les récits d’Hésiode seraient en quelque sorte une forme d’écho aux récits des navigateurs et des aventuriers.

Voyez le mythe de Geryon, que la mythologie grecque nous présente sous la forme d’un monstre à trois têtes, et régnant, selon Diodore, sur la côte ouest de l’Espagne. Sa richesse provenait d’un troupeau de magnifiques bœufs, de couleur rouge, se nourrissant de chair humaine, et l’un des douze travaux d’Hercule fut de dérober à Geryon son troupeau, ce qu’il parvint à faire en décochant un coup de massue bien placé sur la tête du chien de berger.


Des lieux légendaires, ou imaginaires Z
Combat entre Heraclès, à gauche, et Geryon, protégé par trois boucliers.
Amphore attique, v.540 av.J-C, musée du Louvre

Des lieux légendaires, ou imaginaires Geryon3

Des lieux légendaires, ou imaginaires 754px-Herakles_Geryon_Staatliche_Antikensammlungen_1379
Amphore attique, v.540 av. J-C, Collection d’Antiquités de l’Etat, Münich


Adolf Schulten estimait que la localisation du dixième travail d’Hercule (en Extrême-Occident) coïncidait avec l’avancée de la colonisation phocéennes de la Méditerranée, et il assimile le monstre Geryon à un antique roi de Tartessos, qui se serait nommé Géron (Géron = Geryon), mais dont l’existence est aujourd’hui très largement contestée.

La théorie de Schulten repose sur un postulat ; l’existence dans les temps anciens d’un royaume hispanique suffisamment puissant pour influencer les récits mythologiques des Grecs, et ce postulat n’est plus reçu aujourd’hui de manière favorable.

La geste héracléenne remonte aux VIIe et VIe siècles : elle serait antérieure aux implantations grecques en Ibérie, pense-t-on aujourd’hui (liens et sources en fin de post). L’expression « au delà de l’Illustre Océan », que l’on trouve chez Hésiode, ne désignerait pas un point géographique précis, mais plutôt une eschatiè, une fin de cosmos.
La version symboliste l’emporte.

Source :
« Héros et monstres des confins occidentaux de l’oecoumène », par Gwladys Bernard, professeur à l’Université Paris VIII.
https://www.academia.edu/3465859/H%C3%A9ros_et_monstres_des_confins_occidentaux_de_loecoum%C3%A8ne?auto=download&email_work_card=download-paper


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Message par ddistance Lun 27 Avr 2020 - 9:36

Découverte près de Séville en 1958 du trésor d’El Carambolo, appartenant à la civilisation Tartessos.
Ensemble de 21 pièces d’orfèvrerie, datant du VIe siècle av. J-C.

Article et commentaires trouvés sur le site de l'Express :

Des lieux légendaires, ou imaginaires Tesoro_del_Carambolo_-_Museo_Arqueol%C3%B3gico_de_Sevilla
C'est l'histoire d'un trésor archéologique dont l'origine est restée mystérieuse pendant 60 ans. L'ensemble inestimable compte 21 bijoux en or de près de trois kilogrammes découverts en 1958 près de Séville. Daté du VIe siècle avant notre ère; il serait un rare témoignage d'une civilisation énigmatique, les Tartessiens.

Des lieux légendaires, ou imaginaires Depositphotos_204212932-stock-photo-seville-spain-july-7th-2018
A l'époque, la collection sculptée avec finesse avait été trouvée par hasard par des ouvriers, lors d'une construction. Sa provenance n'a jamais été établie avec exactitude, mais son style élaboré est attribué par les experts à un ancien peuple du sud de l'Espagne, la civilisation de Tartessos. Peu connue, celle-ci représentait pourtant l'une des premières monarchies d'Europe de l'Ouest.


Des lieux légendaires, ou imaginaires Images?q=tbn:ANd9GcSN-wVriehOlfGhfDs_RR8QIzcVIce-hOph5Q&usqp=CAU
Ce puissant royaume d'Andalousie a prospéré grâce au commerce maritime avec les Phéniciens durant trois siècles, avant de disparaître si rapidement qu'elle a suscité de nombreuses légendes. Certaines l'associent à la civilisation mythique de l'Atlantide, l'île décrite par Platon qui aurait été brutalement engloutie.


Des lieux légendaires, ou imaginaires 01-carambolo-treasure
Aujourd'hui, le trésor se trouve exposé au Musée archéologique de Séville.
La question de son origine -tartessienne, phénicienne ou atlante- a longtemps divisé les archéologues espagnols... jusqu'à la parution au début du mois d'avril d'une nouvelle étude physico-chimique de sa composition, parue dans le
Journal of Archeological Science. L'article détermine enfin que le métal précieux utilisé pour sa fabrication provient directement du sud de la Péninsule ibérique.

Suite de l'article et du diaporama ici :
https://www.lexpress.fr/diaporama/diapo-photo/actualite/sciences/le-tresor-qui-ne-venait-pas-de-l-atlantide_1999394.html


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Message par ddistance Lun 27 Avr 2020 - 17:55

Sur le même thème :
Loca incognita : espaces marginaux et fantasmés de l'imaginaire latin
communication de Franck Collin, Université des Antilles
https://www.academia.edu/40691779/Loca_incognita_espaces_marginaux_et_fantasm%C3%A9s_de_limaginaire_latin?email_work_card=view-paper

Il faut au préalable s'inscrire sur le site, mais en 5 ans ils ne m'ont jamais embêté (aucune sollicitation pécuniaire, par exemple). Le moteur de recherche pèche un peu : il ne fonctionne pas par thème, il vaut mieux rentrer directement le nom d'un prof, ou d'un chercheur. Les articles sont très fournis !

Le site identifie ensuite vos centres d'intérêt et vous alerte par mail lorsque un nouvel article est publié. Ca pourrait sembler intrusif, mais je ne reçois que 4 ou 5 mail par semaine, et à chaque fois ce sont des articles qui m'intéressent.
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Message par ddistance Mer 29 Avr 2020 - 22:30

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De l’île de Felsenbourg, des îles Tristan da Cunha

La première de ces îles vous est certainement inconnue : il s’agit d’une île imaginaire, cadre d’un roman écrit en Allemagne dans les années 1730, appartenant au genre de l’utopie. L’ouvrage est peu connu chez nous, mais au XVIIIe siècle, si l’on en croit le préfacier de l’édition française, tout foyer allemand, même modeste, possédait à l’époque au moins deux livres : la Bible, et « L’île de Felsenbourg ».

Les secondes îles (les îles Tristan da Cunha), vous en connaissez sans doute le nom, mais vous ne connaissez peut-être pas leur localisation. Elles se trouvent dans l’Atlantique Sud, à mi-chemin entre Le Cap et Rio de Janeiro, et sont réputées pour être l’un des endroits les plus isolés au monde.

***

A la fin des années 1950, l’écrivain allemand Arno Schmidt, qui animait une série d’émissions radiophoniques, affirma, au micro, que le roman « L’île de Felsenbourg » était un roman prophétique, une préfiguration. Il annonçait l’histoire à venir des îles Tristan da Cunha.

Cette intervention radiophonique dut marquer les esprits, puisque l’écrivaine Judith Schalansky dans son « Atlas des îles abandonnées » (2017) fait, entre les deux archipels, des rapprochements semblables.

Cet atlas (de Judith Schalansky) a d'ailleurs reçu (paraît-il) un accueil très favorable du public… Peut-être après le confinement, j’irai voir ; et si vous, de votre côté, vous l’avez lu, venez me dire !
(oui il y a dans ce topic des références que je découvre… presque en même temps que vous !)



Die Insel Felsenbourg, de Johann Gottfried Schnabel (1er tome paru en 1731)

Des lieux légendaires, ou imaginaires 1024px-Insel_Felsenburg_map
Carte de l’île de Felsenbourg, édition originale (1731)


L’auteur du roman était un certain Schnabel, chirurgien-barbier de son état, à la cour de Stolberg, resté longtemps anonyme puisqu’il publiait sous un nom de plume : Gisander.
« L’île de Felsenbourg » appartient au genre littéraire de l’utopie insulaire : des voyageurs européens échouent sur une île, dans l’Atlantique sud, et sur ce territoire vierge de toute civilisation, ils fondent une société idéale, laquelle fonctionne selon des principes d’inspiration chrétienne et communautaire.

L’ordre social repose sur la famille, la religion, la vertu. Chacun possède son petit jardin, et ce thème, celui de la symbiose avec la nature, fait de Schnabel un précurseur de Rousseau. D’autres ressemblances entre ces auteurs pourraient être mises en avant : l’inutilité de toute forme d’institution ou organisation étatique, abandon de toute monnaie, équilibre assuré par une juste répartition des ressources…

Ne surestimons toutefois pas l’influence de ce livre. Depuis la parution de « Robinson Crusoé », le thème de l'utopie insulaire est très en vogue. En France, en 1725, Marivaux donne « L'île des esclaves » : le maître (Iphicrate) et l’esclave (Arlequin) échouent sur une île déserte, où les rôles (de maîtres et d'esclaves) sont échangés. La pièce, toutefois, reste une comédie : l’ordre social n’y est point trop fissuré, et à la fin de la pièce, tout redevient normal (le maître retrouve ses habits et l’esclave, sa besogne).

L'île est, depuis Thomas More (n'oubliez pas que son Utopie est une île), le lieu littéraire par excellence, propice aux expérimentations sociales et politiques. C'est un territoire vierge où l'on peut réinventer le monde.

Si « L’île de Felsenbourg » a rencontré un si franc succès, ce n'est pas tant pour sa portée politique (très limitée) que pour son art du rocambolesque : du sexe, des intrigues, des conflits entre religions (le naufragé catholique se comporte comme une crapule, ce qui dut faire bien se gausser les lecteurs, majoritairement protestants, de Schnabel), des rebondissements en cascade : tous les ingrédients du roman à succès !

Celui-ci serait vraisemblablement tombé en désuétude si l’écrivain Arno Schmidt ne s’était écrié : « Mais voyons mes amis, regardez ! Felsenbourg, c’est l’île Tristan da Cunha ! ».

Si l’écrivain voulut voir une correspondance entre ces deux espaces insulaires, c’est d’abord en raison de leur localisation : toutes deux se trouvent dans l’Atlantique, au sud du tropique du Capricorne, où il ne se trouve, de fait, presque aucune terre émergée. Les îles Tristan da Cunha (un archipel composé de quatre îles) sont un endroit perdu, un « lieu de nulle part », une « utopie » au sens propre (et étymologique) du terme.
La deuxième île la plus grande de cet archipel a été surnommée par Edgar Allan Poe « l’île inaccessible »


L'île Tristan da Cunha et sa seconde, l’île inaccessible


«  L’île la plus grande après celle-ci, et le plus à l’ouest du groupe, s’appelle l’Inaccessible. Sa position exacte est par 37° 7′ de latitude sud et 12° 24′ de longitude ouest. Elle a 7 ou 8 milles de circuit, et se présente de tous côtés sous l’aspect d’un rempart à pic. Le sommet est parfaitement aplati, et tout le pays est stérile ; rien n’y vient, excepté quelques arbustes rabougris. »

Edgar Poe, Les Aventures d'Arthur Gordon Pym, chapitre XV


Les îles Tristan da Cunha entrèrent dans l’histoire au tout début du XVIe siècle, lorsqu’une expédition portugaise, partie pour emprunter la traditionnelle route des Indes, fut portée par les vents contraires, et entraînée contre son gré vers l’ouest. Les marins notèrent la position de l’île, sans l’aborder. L’île porte toutefois, encore aujourd’hui, le nom du chef d’escadre.

C’est une île volcanique.

Des lieux légendaires, ou imaginaires Icpn

Des lieux légendaires, ou imaginaires 440px-D101-_carte_de_Tristao_d%E2%80%99Acunha._-_L1-Ch2

Une première colonisation fut tentée dans les années 1810-1815. Pendant un temps, l’île ne fut peuplée que de trois excentriques, qui survivaient en cultivant des pommes de terre, et du blé. Ils élevaient aussi quelques porcs. La Grande-Bretagne annexa officiellement l’île en 1816, au nom du roi Georges III, mais le lieu ne fut jamais bien peuplé : sept, huit familles, deux cents, trois cents personnes.

A l ‘époque des grands voiliers, les habitants de l’île (les Tristanais) recevaient la visite de marins venus faire escale, mais quand arriva le bateau à vapeur, tout changea. Plus d’escale, plus de visites : les habitants de Tristan da Cunha vécurent isolés du reste du monde : aucune visite, par exemple, de toute la période 1908-1918.
Les avancées technologiques, les bouleversements politiques sur la planète leur passèrent au dessus de la tête, jusqu’à un événement tragique : l’éruption du Queen Mary (volcan central de l’île), en 1961.

Les Bienheureux de la Désolation

La Royal Navy entreprit une opération de sauvetage : les Tristanais furent rapatriés en Angleterre, et là, ce fut l’horreur ! Ces quelques familles, qui vivaient depuis des décennies de pêche à la langouste et de culture de pommes de terre, découvrirent le monde moderne : les gratte-ciels, l’air irrespirable, les gens pressés, l’âpreté au gain… Et cela, ils ne le supportèrent pas. En 1963, ils demandèrent au gouvernement d’être renvoyés chez eux. Ce fait divers, Hervé Bazin en fit un roman (Les Bienheureux de la Désolation).

Le voilà présentant (très brièvement) son livre, pour la télévision française :



Les habitants de « l’île de la Désolation », dit-il, « c’étaient des contestataires ! »

Des rousseauistes ! D’où ce cri du cœur d’Arno Schmidt : l’île Tristan da Cunha, c’est Felsenbourg !


Voilà, c’est tout pour aujourd’hui !


Sources, documents :

Sur Marivaux et l’île des esclaves : https://www.etudes-litteraires.com/marivaux-ile-des-esclaves.php

Sur les utopies insulaires, une émission de radio :
https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/les-possibilites-dune-ile-44-utopies-insulaires
Résumé : L’île déserte est un objet géographique autant que littéraire, qui permit, dès le XVIe siècle (avec la parution du livre de Thomas More, consacré à l’île d’Utopie) d’imaginer des modèles sociaux et politiques nouveaux. En île d’Utopie triomphent l’égalité, la bonté, et la justice.
Dans « L’île des esclaves » de Marivaux (1725), le maître Iphicrate et l’esclave Arlequin échouent sur île déserte : leurs rôles sont alors échangés.
Les interlocuteurs évoquent quelques pièces (« La Tempête » de Shakespeare), quelques romans du XXe (« Sa Majesté des mouches » de William Golding, « L’île » d’Aldous Huxley).
Le roman « Robinson Crusoé » est très critiqué, à travers cette citation notamment de Gilles Deleuze, qui voit dans ce roman une légitimation de l’idéologie coloniale et du capitalisme :
Dans Robinson Crusoé,  « le temps n’est que le temps nécessaire au capital pour rendre un bénéfice à l’issue d’un travail, et la fonction providentielle de Dieu, c’est de garantir le revenu. […] Le compagnon n’est pas Eve mais Vendredi, docile au travail, heureux d’être esclave, trop vite dégoûté de l’anthropophagie. Tout lecteur sain rêverait de le voir enfin manger Robinson ». (G. Deleuze, L’île déserte, 1953).
L’animatrice de l’émission rappelle aussi que l’expression « utopie insulaire » forme une sorte de pléonasme, le mot « utopie », inventé par Thomas More, signifiant étymologiquement « qui n’est en aucun lieu » ou « lieu de nulle part ».


Sur l’île de Felsenbourg, un blog littéraire de grande qualité :
https://diacritiques.blogspot.com/2011/04/tristan-da-cunha-de-felsenbourg-la.html

Sur l’île Tristan da Cunha, telle qu’elle se présente aujourd’hui :
https://www.pluris.fr/publication/recit-j-ai-vecu-2-ans-a-tristan-da-cunha_2-14-2461.php


Dernière édition par ddistance le Jeu 30 Avr 2020 - 12:21, édité 2 fois
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Message par siamois93 Mer 29 Avr 2020 - 22:47

J'aime beaucoup Hervé Bazin.
Tu as l'intention de parler d'iles flottantes ou de vaisseaux qui en fait sont des îles comme dans Jules Vernes ?
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Message par ddistance Mer 29 Avr 2020 - 23:50

Hé bien ma foi... J'ai lu je ne sais combien de romans de Jules Vernes, quand j'étais enfant, mais mes souvenirs sont tellement épars...
Ceci dit, si je tombe à l'occasion sur une bonne émission radio, ou sur un bon article, qui sait ?

J'aborde le sujet sous un certain angle (plutôt historique), mais si certains veulent l'aborder d'une autre manière (musique, peinture...), tout est ouvert !
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Message par Invité Sam 9 Mai 2020 - 9:56

Bonjour.
Aussi un continent d'avant le déluge. (Lémurie)
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Message par ddistance Dim 10 Mai 2020 - 15:36

Salut,

Je viens de faire quelques recherches très succinctes sur la Lémurie (wiki and co) : le nom de ce continent me disait quelque chose, sans que je me rappelle bien les livres où j'en avais une première fois entendu parler.

L'histoire de la Lémurie nous renvoie à la Société de Théosophie (une société fondée à la fin du XIXe, dont l'enseignement mêle bouddhisme, hindouisme, ésotérisme, par le colonel Henry Steel Olcott et par Helena Blavatsky, auteure du célèbre essai "Isis dévoilée")

Des lieux légendaires, ou imaginaires HpbOlcott
Helena Blavatsky et Henry Steel-Olcott, fondateurs de la Société de théosophie

Sans être spécialiste de ce mouvement de pensée, on doit pouvoir considérer cette société comme l'ancêtre des mouvements new-age, je me trompe ?

Sur un autre site, je lis la description des Lémures par Héléna Blavatsky : « la Lémurie avait été habitée par "La Troisième Race" de l'espèce humaine, qu'elle nommait les Taro. Elle les décrivait comme ayant 15 pieds de haut, hermaphrodites à la peau brune, avec quatre bras. La plupart avait un troisième œil à l'arrière du crâne. Leurs pieds bizarres, avec des talons saillants, leur permettaient de marcher en avant ou en arrière. Leurs yeux étaient enfoncés dans leur visage plat, de sorte qu'ils pouvaient voir obliquement. Leurs puissance psychique était grandement développée et ils communiquaient par télépathie. Leur continent, qui couvrait une part importante de l'hémisphère sud, fut morcelé et détruit. Les Lémures émigrèrent vers l'Atlantide, où ils se devinrent la Quatrième Race. »
https://www.oeildusphinx.com/lemuria.html

Je crois me souvenir maintenant dans quel livre j'ai pour la première fois entendu parler de la Lémurie : ce doit être dans Le pendule de Foucault, qui fait une large place à l'essai Isis dévoilée d'Héléna Blavatsky, essai qui dut beaucoup impressionner nos consciences européennes, ainsi que notre imaginaire.
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Message par ddistance Mer 13 Mai 2020 - 0:18

Helena Blavatsky a un regard assez flippant, je dois reconnaître... Quant au vieux colonel barbu, il me fait penser à Moondog.

Rien à voir, je sais, avec le thème du topic, mais un petit intermède musical n'a jamais tué personne !

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Message par ddistance Mer 13 Mai 2020 - 7:58

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Message par ddistance Mar 8 Sep 2020 - 12:20

Les îles-nids, îles servant de repaire à des rapaces géants (Rokhs, griffons, Urgs) dans l'imaginaire médiéval, de Marco Polo à Gabriel de Foigny :

Des lieux légendaires, ou imaginaires S200_thibaut.maus_de_rolley

Spoiler:

La suite ici : https://www.academia.edu/34604464/Rukhs_griffons_et_Urgs_Les_%C3%AEles_aux_monstres_volants_de_Marco_Polo_%C3%A0_Gabriel_de_Foigny?auto=download&email_work_card=download-paper

(Il faut s'inscrire, mais en 5 ans ils ne m'ont jamais embêté (jamais réclamé quoi que ce soit). Le seul truc, c'est que deux ou trois fois par semaine, je reçois des suggestions d'articles (gratuits) sur ma boîte mail, autour de sujets censés m'intéresser.
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Message par Chenu Mar 8 Sep 2020 - 12:41

Agadir c'est grenier (collectif, fortifié) en berbère. Les Turdétans ce sont des Ibères qui ont été plus tôt approchés par les Grecs et Phéniciens (étain) et ont donc développé une civilisation originale.
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Message par Chenu Mar 8 Sep 2020 - 12:46

Et cuivre, pour faire bronze, étain plutôt des îles Cassitérides, Cadix escale, le cuivre via Huelva (Rio tinto).
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Message par ddistance Mar 8 Sep 2020 - 12:58

Chenu a écrit:Agadir c'est grenier (collectif, fortifié) en berbère. Les Turdétans ce sont des Ibères qui ont été plus tôt approchés par les Grecs et Phéniciens (étain) et ont donc développé une civilisation originale.
Oui, c'est effectivement ce que j'ai lu dans les articles cités plus haut.

Ce que j'aime, surtout, c'est le style des poètes latins (Avienus en l'occurrence, si on parle de Tartessos) : "J'ai cru qu'il ne m'était pas permis de rester plus longtemps sans te faire connaître la description de ce pays, à laquelle une lecture particulière des livres anciens et une étude de tous les jours de ma vie m'avaient initié ; car refuser à autrui une grâce qui ne vous nuit en rien, c'est, à mon avis, de la grossièreté et de la dureté. J'ajoute que tu m'es cher comme me tenant lieu d'enfant..."
(etc, etc)
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Message par Chenu Mar 8 Sep 2020 - 13:38

J'espère qu'il ne parle pas en tant qu'éraste...
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Message par Chenu Mar 8 Sep 2020 - 13:44

A pas lémurs.

(Hapalemur)
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Message par Invité Mar 8 Sep 2020 - 15:06

Chenu a écrit:A pas lémurs.

(Hapalemur)

J’y suis allée, à pas feutrés

(Hapapheuthrée).

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Message par Chenu Mer 9 Sep 2020 - 9:19

Ça qu'à là veux-tu dire ?
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Message par So Sûre 2 Mer 9 Sep 2020 - 16:54

study
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Message par Yusaku Mar 29 Juin 2021 - 16:55

Je garde pour plus tard. Avalon?

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Message par ddistance Mer 20 Mar 2024 - 6:01

Aujourd'hui, une chronique de la linguiste Laélia Veron, diffusée sur France Inter dimanche dernier, et consacrée aux localités (la plupart imaginaires) censées se trouver loin, très loin : Pétaouchnok, Trifouillis,les-Oies, etc.



Sur wikipédia, ils expliquent que le nom Pétaouchnok serait une altération du nom de la ville russe de Petropavlovsk, qui se trouve effectivement... à l'autre bout du monde !

L'émission Karambolage, diffusée sur Arte, a elle aussi consacré l'un de ses épisodes au même thème :
https://tv-programme.com/karambolage_magazine/replay/trifouillis-les-oies-karambolage-arte_64c84f44a9e86

Vous y apprendrez que certaines villes bien réelles sont devenues synonymes de "villes du bout du monde", dans un sens extrêmement péjoratif (dit plus clairement, ça donnerait plutôt quelque chose comme "ville de gros ploucs") : Buxtehude, ou bien Posemückel en Pologne.

Le lexique est varié et imagé : le Diable Vauvert, Kerpipiche chez nos amis bretons, Perpète-les-Olivettes...
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Message par Nefelibata Mer 20 Mar 2024 - 12:17

Je confirme en Belgique francophone, l'existence de Hout Si Plou

https://www.lalibre.be/2004/01/06/promenade-bienvenue-au-milieude-nulle-part-DAQEENVNAVB6FMNIEBBP24C3DY/

Hout Si Plou les Bains de Pieds, comme disait un de mes instits.
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Message par ddistance Mer 20 Mar 2024 - 17:33

Hé bien dis donc, le lieu a l'air d'être drôlement connu en Belgique !
De mon côté, je n'ai découvert l'existence de ce village que récemment Wink
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