La compassion spontanée ou méritée ? Obligatoire ou optionnelle ?

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Message par ♚ Strigide ♚ Lun 6 Juil 2020 - 18:05

Bonjour,

Je tiens à préciser une nuance de prime abord : je pense avoir très peu d'empathie mais j'ai de la compassion. Ce que je vois dans l'empathie : le fait de ressentir les émotions d'autrui comme si elles étaient les nôtres très spontanément. La compassion, elle, je la vois comme le fait d'envisager les émotions/sentiments d'autrui mais en faisant une véritable distinction dans le fait que ce ne sont pas les nôtres mais bien celles d'autrui. La compassion m'apparaît donc sous un versant plus "rationnel" que l'empathie et m'amène la majorité du temps à souhaiter aider autrui ou bien au minimum à le considérer dans ce qu'il est.

J'ai écrit ça et j'ai ensuite cherché la distinction entre compassion et empathie sur un moteur de recherche et suis tombée sur ceci :

"Elle marque des rapports différents à autrui et à soi-même. Alors que l’empathie fonctionne comme un simple miroir des émotions d’autrui, la compassion implique un sentiment de bienveillance, avec la volonté d’aider la personne qui souffre." ( source : https://www.unige.ch/lejournal/numeros/93/article1/article1bis/#:~:text=Elle%20marque%20des%20rapports%20diff%C3%A9rents,aider%20la%20personne%20qui%20souffre. )

Je ne sais pas si mes nuances sont parfaitement fidèles mais je préférais préciser mes termes afin que mon choix de terme soit plus clair.

En fait, en ce moment, une de mes grands-mères dépérit avec ostéoporose etc. Son époux, mon grand-père, est décédé voilà 4 ans. Ce n'est pas une chouette vie qu'elle a actuellement, sous de lourds traitements, de moins en moins autonome. Je ne m'étendrais pas sur les détails mais on voit le genre de contexte de "fin de vie" qui n'est pas des plus agréables.

Voilà qui devrait susciter de la compassion ! Mais non, néant absolu : elle est perverse narcissique (ou manipulatrice ultra toxique ou qu'importe les termes car les étiquettes sont inutiles là où les faits ont toujours été parlant, c'est à mes yeux une véritable cochonnerie qui a été vraiment méchante sur beaucoup de points : elle a manipulé plusieurs parties de la famille pour provoquer des cassures, aussi durant ma petite enfance à me dire encore et encore -toujours lorsqu'elle se retrouvait seule avec moi- que ma mère ne m'avait jamais voulu, qu'elle ne m'aimait pas et blablabla et tant d'autres choses tout en ayant le double aspect avec de très belles apparences, bref j'épargne les détails).

De la rancune ? Je n'en éprouve pas, si j'étais rancunière je lui aurais fait payer ce qu'elle a pu me faire à moi ou aux autres. Je me sens relativement indifférente, relativement car d'autres personnes de ma famille se sentent impliquées dans son devenir donc je suis obligée de m'y pencher de temps en temps. Sauf que, voilà, je n'éprouve absolument aucune compassion pour elle.

Honnêtement, cela ne m'embête en rien mais, voilà, la compassion est-elle spontanée ou bien méritée ?

Cette personne ne mérite aucune compassion à mes yeux, pas la moindre once au vu de ses actes et de sa manière d'être -depuis que je la connais du moins-. Puis-je toujours parler de compassion lorsque celle-ci n'apparaîtra jamais pour certains individus ? Surtout, est-ce si étrange d'être dénuée de compassion pour cette personne ?

Un autre jour, ma mère me parlait de la situation de sa mère et je l'écoutais tranquillement en hochant parfois la tête. Elle a ajouté "C'est terrible", je lui ai répondu que c'était une fin de vie objectivement difficile. Le "objectivement" la fit tiquer alors que j'essayais de me rapprocher au mieux d'une verbalisation fidèle de mes pensées. j'ai donc continué "je ne peux pas dire que j'éprouve de la compassion pour elle à vrai dire, c'est comme ça". Elle m'a trouvée "dure", elle qui s'est tant plainte de cette mère abjecte et banana. Je ne comprends pas. Aime t-on nos bourreaux ? Je sais, il y a le triangle "victime-bourreau-sauveur" j'ai déjà vu ça passer sans l'étudier avec minutie. En tout cas je n'ai pour ma part jamais aimé mes bourreaux et il m'est bien difficile d'envisager en profondeur que ça soit possible (même si rationnellement je sais que cela existe).

Sommes-nous dans le devoir d'éprouver de la compassion pour tous les êtres humains afin d'en rester un aux yeux de notre entourage ? Pas que j'escompte forcément être perçue "humaine" mais plutôt que je souhaite ne pas être tronquée et plutôt être perçue simplement telle que je suis, ni plus ni moins.

Je n'ai aucun souci d'ordre moral en moi-même, je cherche simplement à comprendre davantage : est-ce si monstrueux d'être détaché/indifférent vis-à-vis de quelqu'un qui ne mérite rien d'autre de notre part (selon nous) ? Pourquoi cela gêne-t-il certains autres ? Quel est le problème ?

Je sais que chacun aura un vécu différent avec la même personne donc certains auront développé des choses que nous n'aurons pas développé donc je ne cherche pas ici à débattre qu'au fond cette grand-mère était peut-être davantage que son côté abject (et c'est bien sûr le cas, tout le monde a des super qualités c'est pour ça que c'est chouette ! C'est juste que certains doivent rester le plus loin possible de nous sauf que lorsqu'ils sont dans notre famille nous n'avons pas trop eu le choix ^^), c'est plus cette absence de compassion qui semble tellement "horrible" pour autrui, mais pourquoi ? Cette absence de compassion jetterait un mauvais sort abominable dont je n'ai pas connaissance ?

Merci de m'avoir lue.
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Message par Invité Lun 6 Juil 2020 - 18:57

Bonjour Strigide - j'ai lu "combustion" au lieu de "compassion", ça fait bizarre ^^
Plus sérieusement, je ne saurais répondre à tes questionnements, mais ça me rappelle une bonne vidéo que j'ai vu récemment, et qui peut éventuellement participer à ta réflexion : (le titre ne reflète qu'une fraction du contenue et on y traite aussi de la compassion)



Dernière édition par Godzilla le Lun 6 Juil 2020 - 22:57, édité 1 fois

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Message par higeekomori Lun 6 Juil 2020 - 22:53

Bonsoir Strigide, Re Godzi.

Je pose un jalon pour pas perdre ce fil très intéressant.
J'y reviens demain.



Bonne soirée.


.
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Message par Chuna Lun 6 Juil 2020 - 23:25

Bonjour Strigide.

Je ne sais pas ce qui est normal ou pas. Tout ce que je peux te dire, c'est que je me suis rendue compte que c'était pareil pour moi, quelques rares fois dans ma vie. Certaines personnes qui m'ont fait du mal n'éveillent en moi aucune compassion. Pas de colère, pas de haine, pas de rancune. Pas de satisfaction devant leurs déboires. Non. Juste un vide abyssal, lorsqu'on me parle de leurs souffrances, qui me surprend moi même, et c'est tout.
Je suppose que si je les avais en face de moi en train d'agoniser, mon système de compassion se remettrait en place, du moins mon empathie.
Sinon, ben ma foi, ya rien.

Pourquoi serait ce horrible ? ça je n'arrive pas à comprendre. Ce qui est certain, c'est que socialement, on est obligé de se remémorer les bonnes actions des salops qui sont morts, et de jouer les gros hypocrites, alors qu'au fond, je pense qu'on est beaucoup à se foutre de la mort de certaines personnes qui ont été abjectes dans la vie. Mais d'un coup, un connard devient un saint. Peut-être devraient-ils mourir plus souvent au court de leur vie ? ^^

Elle m'a trouvée "dure", elle qui s'est tant plainte de cette mère abjecte et banana. Je ne comprends pas. Aime t-on nos bourreaux ? Je sais, il y a le triangle "victime-bourreau-sauveur" j'ai déjà vu ça passer sans l'étudier avec minutie. En tout cas je n'ai pour ma part jamais aimé mes bourreaux et il m'est bien difficile d'envisager en profondeur que ça soit possible (même si rationnellement je sais que cela existe).

C'est sa mère. L'être qui lui a donné la vie, la première personne qu'elle a aimé avant même la naissance, celle dont on ne se défait jamais réellement pour la plupart d'entre nous, aussi salopes que certaines puissent être.
Ce lien d'attachement est je pense ce qu'il y a de plus puissant entre les humains. De quoi déglinguer une personne à vie.
Pour le coup, ta maman la mérite, la compassion, de ce que tu racontes, pour avoir subi une telle mère toute sa vie.
Je lui souhaite courage dans cette épreuve, entre culpabilité et soulagement, tristesse et probablement regrets en tout genre.
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Message par Invité Lun 6 Juil 2020 - 23:45

J’éprouve également ceci Strigide. Cette inclinaison pour la compassion plus que l’empathie. Le moment, l’instant me sont plus précieux que cette pente linéaire où tout est prescrit voire écrit dont précisément la façon de se comporter en certains moments. On me trouve dure donc à ne pas verser de larmes quand nécéssaire mais incongrue quand une émotion me traverse là où elle n’est pas forcément à sa place alors que pour moi elle la tient plus que tout.
Comme la compassion est commandée par l’instant elle m’échappe presque. Elle me tombe dessus comme on tombe amoureux Smile en plus, c’est elle qui décide, pas moi. Curieux non ?

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Message par Invité Mar 7 Juil 2020 - 1:19

♚ Strigide ♚ a écrit:Bonjour,

Je tiens à préciser une nuance de prime abord : je pense avoir très peu d'empathie mais j'ai de la compassion. Ce que je vois dans l'empathie : le fait de ressentir les émotions d'autrui comme si elles étaient les nôtres très spontanément. La compassion, elle, je la vois comme le fait d'envisager les émotions/sentiments d'autrui mais en faisant une véritable distinction dans le fait que ce ne sont pas les nôtres mais bien celles d'autrui. La compassion m'apparaît donc sous un versant plus "rationnel" que l'empathie et m'amène la majorité du temps à souhaiter aider autrui ou bien au minimum à le considérer dans ce qu'il est.
Bonjour,

Si jamais cela peut aider, je fais la remarque, au cas où : la définition que tu donnes de l'empathie, c'est le sens que je donne au mot "sympathie",  et la définition que tu donnes de la compassion correspond, pour moi, à la fois à l'empathie et à l'empathie cognitive.

Voilà mon son de cloche Smile

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Message par Invité Mar 7 Juil 2020 - 3:33

Propos inutile, appartenant au passé, à l'imaginaire.


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Message par Basilice Mar 7 Juil 2020 - 7:09

♚ Strigide ♚ a écrit:Bonjour,

Je tiens à préciser une nuance de prime abord : je pense avoir très peu d'empathie mais j'ai de la compassion. Ce que je vois dans l'empathie : le fait de ressentir les émotions d'autrui comme si elles étaient les nôtres très spontanément. La compassion, elle, je la vois comme le fait d'envisager les émotions/sentiments d'autrui mais en faisant une véritable distinction dans le fait que ce ne sont pas les nôtres mais bien celles d'autrui. La compassion m'apparaît donc sous un versant plus "rationnel" que l'empathie et m'amène la majorité du temps à souhaiter aider autrui ou bien au minimum à le considérer dans ce qu'il est.

Bonjour,

La compassion part de soi et projette sur l'autre, ce qui amène à "souffrir avec" et comme ce n'est pas agréable de souffrir, il y a un évitement de la souffrance chez celui qui "aide" qui tient l'autre à distance.

L'empathie part de l'autre et prend en compte l'autre sans s'oublier soi, elle permet de rester dans son axe tout en étant au plus près de l'autre.
L'empathie demande d'aller chercher en soi pour se rapprocher de l'autre, contrairement à la compassion qui part de soi d'abord.
Les deux mouvements sont différents.

[/quote]

Je lis parfois que l'empathie, ce n'est pas se jeter dans le puits avec l'autre.
Je pense au contraire que c'est la meilleure façon d'être près de l'autre.
Ce n'est pas simple d'accepter d'être pris avec l'autre dans sa souffrance, sa chute, sa connerie (liste non exhaustive) mais je trouve que c'est bien moins douloureux que l'évitement, pour les personnes concernées.
Car être témoin du fait que l'autre souffre, c'est être concerné.
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Message par Basilice Mar 7 Juil 2020 - 8:10

♚ Strigide ♚ a écrit:j'ai donc continué "je ne peux pas dire que j'éprouve de la compassion pour elle à vrai dire, c'est comme ça". Elle m'a trouvée "dure", elle qui s'est tant plainte de cette mère abjecte et banana. Je ne comprends pas. Aime t-on nos bourreaux ?

Si tu n'éprouves pas de compassion, c'est seulement ce que tu ressens - ou ne ressens pas.

Je ne crois pas que l'empathie puisse se forcer, en revanche s'y entraîner oui, c'est possible.

Je trouve le terme "bourreau" très fort ; un bourreau, c'est quelqu'un dont la fonction est d'exécuter des tortures et des mises à mort.
Ce qui me surprend dans le triangle sauveur-bourreau-victime, c'est l'aspect caricatural de ces figures, qui me semble très éloigné de la complexité du vivant. Je vois bien où est mise la complexité (dans le fait que les places sont différentes en fonction de la dynamique) mais je trouve que cette complexité est trompeuse, et qu'elle ne rend pas compte de la simplicité du réel. Tout le monde n'est pas sauveur, victime et bourreau, ce sont de grandes images qui ont leur sens dans un conte ou une histoire.

♚ Strigide ♚ a écrit:
Sommes-nous dans le devoir d'éprouver de la compassion pour tous les êtres humains afin d'en rester un aux yeux de notre entourage ?

C'est parfois le devoir qui pousse à prendre soin d'un proche en fin de vie, le devoir a sûrement un peu de compassion à sa source.
Je pense que l'empathie a d'autres fondements.
Mais ce n'est pas si cloisonné.

♚ Strigide ♚ a écrit:est-ce si monstrueux d'être détaché/indifférent vis-à-vis de quelqu'un qui ne mérite rien d'autre de notre part (selon nous) ?

Tu donnes un élément important : le mérite.
Tu estimes que ta grand-mère ne mérite pas de compassion car elle n'a rien fait pour obtenir cela.
C'est une explication à ce que tu ressens - ou ne ressens pas, peut-être pourras-tu en reparler à ta mère dans un autre moment, quand tu la sentiras disponible ?

♚ Strigide ♚ a écrit:C'est juste que certains doivent rester le plus loin possible de nous sauf que lorsqu'ils sont dans notre famille nous n'avons pas trop eu le choix ^^), c'est plus cette absence de compassion qui semble tellement "horrible" pour autrui, mais pourquoi ?

Je comprends la nécessité de se protéger, personne n'a envie d'être blessé, surtout à répétition.
Cette absence de compassion pour un/des membre/s de sa famille fait partie des sujets tabous.

Cela dit je me permets de te poser une question : est-ce que tu ne chercherais pas à protéger ta mère ou à la venger (d'une certaine façon) de ce qu'elle a pu vivre avec sa mère ? Ta grand-mère t'a blessée, toi, ou elle a blessé ta mère ?
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Message par Invité Mar 7 Juil 2020 - 10:44

Effectivement, chaque situation, chaque relation est différente, unique, évolue dans le temps (ce qui n'arrange rien). Que ta mère et toi ayez un point de vue différent n'est en rien illogique (et n'oblige aucune des parties à adopter celui de l'autre et donc renoncer au sien).

Ta grand-mère a probablement été odieuse avec ta mère. Mais elle lui a donné la vie, le sein, et c'est peut-être au nom de cela, ou peut-être de l'importance qu'elle accorde au principe de "famille" que cette dernière la soutient dans ses derniers jours.

Ou, peut-être encore que ta mère a progressé pour faire le deuil des souffrances endurées, qu'elle a su aller au delà.

Ce que je vais dire n'a rien d'évident, et peut même sembler illogique au premier abord. Mais, lorsqu'on est blessé, en soi, dans son for intérieur, c'est normal de ressentir de la haine, du rejet envers la source de cette douleur. Ne plus ressentir cette douleur est censé être l'étape suivante (s'en "détacher" au sens bouddhique du terme"). L'étape suivante est encore plus délicate : le pardon. Se pardonner à soi d'avoir subi cette attaque. Pardonner à l'autre de l'avoir commise. Le pardon n'est en rien une soumission à l'autre, à ce qu'il nous a infligé. C'est au contraire se révéler plus fort, que ce qu'il a fait, que la douleur ressentie. C'est transformer cette douleur en une énergie positive, qui permet à la victime d'avancer, de passer à autre chose.

Je peux me tromper, mais je trouve qu'on ressent encore les effets de cette blessure en toi. Tu as choisi de stopper le processus en passant dans l'indifférence. Ce n'est ni bien, ni mal, juste ta réaction face à une situation de vie violente. Mais cela ne clot pas le chapitre...

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Message par Invité Mar 7 Juil 2020 - 12:08

Propos inutile, appartenant au passé, à l'imaginaire.


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Message par Invité Mar 7 Juil 2020 - 13:08

.


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Message par Invité Mar 7 Juil 2020 - 17:19

Alcedo a écrit: Mais, lorsqu'on est blessé, en soi, dans son for intérieur, c'est normal de ressentir de la haine, du rejet envers la source de cette douleur..

Je plussoie, il me semble même parfaitement sain face à une personne dénuée de toute compassion à notre égard ou dont les intentions sont malveillantes d'avoir, par compassion pour soi, le courage de se protéger, quitte à désinvestir totalement la relation affective dont la personne devenue toxique peut se servir pour maintenir l'autre sous son contrôle.

Alcedo a écrit: Ne plus ressentir cette douleur est censé être l'étape suivante (s'en "détacher" au sens bouddhique du terme"). L'étape suivante est encore plus délicate : le pardon. Se pardonner à soi d'avoir subi cette attaque. Pardonner à l'autre de l'avoir commise. Le pardon n'est en rien une soumission à l'autre, à ce qu'il nous a infligé. C'est au contraire se révéler plus fort, que ce qu'il a fait, que la douleur ressentie. C'est transformer cette douleur en une énergie positive, qui permet à la victime d'avancer, de passer à autre chose.

ça aussi, c'est très vrai. une fois détachée de la cause de la souffrance et une fois le danger écartée, il est bon et sage de savoir aussi pardonner et se pardonner au bout d'un moment afin de ne pas rester prisonnier du ressentiment.
dans le cas de ta grand-mère, par exemple, ça pourrait se traduire par le fait de considérer que son état ne lui permet plus aujourd'hui de blesser quiconque, et reconnaître que sa souffrance et les circonstances exceptionnelles la rendent de nouveau "éligible" à ta compassion ou ton empathie, appelle ça comme tu veux (perso, j'ai en tête la définition de basilice lorsqu'il s'agit de différencier les deux)
Ta colère concernant des faits passés, tu peux juger qu'il y a prescription ou que c'est aujourd'hui une personne en détresse qui ne peut plus causer de mal à personne et ne mérite peut être pas qu'on l'abandonne. est ce que faire un geste de "bonté" vers elle aujourd'hui te grandirait, nourrirait ton estime de toi (dans le sens ou tu serais fière d'avoir réussi à dépasser ta blessure, à retrouver la paix, en pardonnant à quelqu'un sans qu'il ne le mérite pour autant) ou au contraire tu y verrais un désaveu traduisant un signe de faiblesse de ta part (restant ainsi dans la rancoeur et le ressentiment à son égard)  ?

le choix t'appartient, il n'y a de bon choix que pour soi. Parfois la colère est bonne.

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Message par ♚ Strigide ♚ Mar 7 Juil 2020 - 19:52

Bonjour,

Merci à tous pour vos interventions, j'ai conscience que cela demande toujours un minimum d'investissement interne que de répondre à des sujets donc c'est un merci émancipé de conventions sociales.


Godzilla : j'ai regardé la vidéo, c'était enrichissant et j'ai aimé la nuance établie entre l'empathie et la compassion, c'est bien verbalisé et c'est ainsi que je le l'envisageais. Smile

Chuna : oui, je considère le fait que ma mère ne réagit pas du tout comme moi envers sa mère et comme tu le soulignes, c'est après tout l'être qui lui a donné la vie donc cela change forcément des choses. Merci pour le courage que tu lui envoies.

Izo : Oh oui, je pense comprendre ce que tu soulignes ici. Parfois l'émotion est totalement absente où d'autres fois elle sera tant présente qu'autrui en sera fort étonné. C'est vrai qu'on ne choisit pas toujours -si ce n'est rarement ?- ses émotions, c'est comme être sur un radeau au beau milieu d'un océan et lorsqu'il y a une tempête on ne peut que s'accrocher et subir en attendant l'éclaircie puis faire grandir ce radeau, apprendre à apprécier les tempêtes et les risques qu'elles comportent.

Thiala : C'est joli de considérer la vision d'empathie comme de la sympathie, cela donne une autre dimension au fait de dire que quelqu'un est sympathique ^^

Tommy : Je suis d'accord quant au fait que les personnes de ma famille peuvent librement me partager des faits dont je n'aurais pas connaissance pour parfaire/ajuster ma vision de cette grand-mère. Je ne sais pas s'ils estiment que je suis "problématique" mais ils voient d'un mauvais oeil mon indifférence, certains aiment à caricaturer en disant que mon syndrome d'Asperger doit y être pour quelque chose mais honnêtement je crois que mon syndrome d'Asperger est en détail sur cela, je ne pourrais jamais le prouver donc cela reste du domaine de la foi.
La notion de ne pas être dans ce devoir pour autrui mais avant tout pour soi-même est juste, enfin je la partage.
Être dilaté, est-ce pire que d'être tronqué ? Les images mentales sont riches mais c'est un très bon terme pour nuancer le fait qu'être tronqué est loin d'être la seule chose subie. Smile
"certains se voient quand même malgré eux dans ce style de relation, où, bien assez tôt, ils réalisent qu'ils n'ont qu'amitié éventuelle comme tissée à partir d'une vision incorrecte de nous même" C'est hélas quelque chose de très dur à voir ou à vivre.


Basilice : D'accord, si je prends ces nuances en considération j'aurais plus d'empathie que de compassion alors. En revanche, "être témoin du fait que l'autre souffre, c'est être concerné", cela inclue qu'en étant simple témoin on fait déjà partie de la scène ? Si oui je comprends, sinon en voyant que ma grand-mère souffre je ne me sens pas concernée en soi.

Je suis d'accord avec le fait que victime/bourreau/sauveur sont des caricatures, j'ai expliqué à ma mère l'autre jour que pour moi c'était une personne qui ne méritait pas de compassion/empathie ni de s'y attarder. Elle avoue elle-même que sa mère est un être assez immonde sur le plan humain mais effectivement, comme plusieurs membres l'ont dit, ça reste sa mère qui l'a mise au monde etc donc les choses sont certainement très différentes. Ma grand-mère m'a blessée toute mon enfance, elle me rabaissait mais toujours en privé (lorsque mon grand-père partait etc) et que personne ne m'aimait, qu'on ne m'avait pas voulue, surtout ma mère. Elle faisait pareil à mes cousins de mon âge pour le coup de "ta mère ne t'a jamais voulue, elle ne t'aime pas", eux ils pleuraient, moi je la fixais droit dans les yeux en disant souvent qu'elle mentait donc je ne réagissais pas sur le même plan que mes cousins. J'avais même fini par lui dire qu'elle était vraiment une mauvaise personne et que cela devait être horrible de pourrir de l'intérieur. Elle ne supportait pas cela. Plusieurs fois, elle me faisait croire que ma mère m'avait oublié car elle était censée m'appeler mais "oh elle t'a oublié" (alors qu'en fait elle tentait de m'appeler mais ma grand-mère refusait de me faire venir pour l'avoir au téléphone), j'étais très très en avance intellectuellement mais pas du tout en avance physiquement (vélo à 5 ans seulement etc) elle le disait tout le temps et me disait que j'étais bête, et tellement d'autres choses que la liste serait trop longue et surtout assez inutile. Elle a également blessé ma mère mais c'était plus difficile car quotidien étant donné qu'elle vivait avec.
Je ne pense pas chercher à venger ma mère ni moi-même, étant donné que je me sens vraiment indifférente vis-à-vis d'elle.

Alcedo : Merci pour ton point de vue. Je ne sais pas si émotionnellement j'ai cherché à stopper le processus, je ne suis pas très bonne en émotionnel. Si on ressent encore les effets de cette blessure je pense que le souci est ailleurs : à vrai dire j'ai été maltraitée psychologiquement toute mon enfance et adolescence par ma mère (et mon père et mon frère mais rien à voir avec cette grand-mère) et j'ai fini par faire le lien avec la maltraitance psychologique que faisait ma grand-mère ainsi que le fait qu'elle est très manipulatrice et est comme pourrie de l'intérieur : ne se nourrit que du négatif etc. Je pense que ma mère a fait du simple mimétisme et j'en ai subi tous les effets, elle n'est pas PN ou autre étiquette comme ma grand-mère (je pense cela car elle peut être dans du positif parfois) mais elle a comme presque tout copié de sa mère et j'imagine que c'est assez cohérent car beaucoup d'enfants se fient à leurs modèles parentaux. Seulement du côté de ma grand-mère je suis vraiment très neutre. Je vois objectivement que c'est une pauvre femme très vide et avide de souffrance et qu'elle "meurt de faim" depuis que mon grand-père est décédé (lui était un homme très bon, très loyal, plein de principes et assez lumineux et elle le rendait souvent malheureux, ceci dit je ne l'ai pas plains car c'était son choix et je crois qu'il a fait la vie qu'il souhaitait même si je suis triste pour lui qu'il se soit rendu compte sur la fin que c'était une horrible femme alors qu'il était si aveugle avant sur ce fait, j'aurais préféré qu'il parte avec son idéalisation).
J'ai cependant tendance à penser que le pardon n'est pas systématiquement l'issue de tout, on peut prendre la hauteur et se détacher de ce qu'il s'est passé, être indifférent sans que cela signifie qu'on détourne le regard : on peut toujours regarder mais de haut, sans prétention, en ne se sentant plus concerné puisqu'au final, ce n'était pas notre problème. J'ai conscientisé que je n'étais qu'une victime collatérale de troubles qui ne me concernent pas, pour autant elle reste une personne censée être adulte et responsable donc elle a failli à son devoir de se tenir et de ne pas éclabousser autrui d'elle-même surtout des enfants, ce qui pour moi est objet à faire devenir l'autre personne transparente. Il faut de tout pour faire un monde mais il ne faut pas de tout pour faire notre monde.
Si je ressentais de la peine pour elle à vivre ce qu'elle vit, je voudrais forcément solutionner des choses (pour l'ostéoporose j'ai aidé des personnes de mon entourage avec une meilleure hygiène de vie etc) or avec ce type d'individus je perdrais mon temps car elle ne mérite pas mon énergie. C'est aussi pour cela, je pense, qu'intérieurement je ne ressens aucune peine mais juste de l'indifférence : si je mets un pas dans l'empathie/compassion, je mets forcément un pas dans l'action car j'abhorre la passivité.

D'ailleurs ce dernier paragraphe je le verbaliserais à ma mère, ça l'aidera sans doute à mieux comprendre mon indifférence.

Merci Hirondelle pour cette nuance sur le fait que le choix m'appartient, je pense que tout varie selon les situations et les individus.


Quant au fait que cela paraît inacceptable ou dur pour les membres de ma famille : j'y réfléchissais et je me demande tout de même si, pour certains, cela ne les renvoie pas vers leurs faiblesses (alors que compassion/empathie ou pas, ce n'est pas du domaine de la force ou de la faiblesse, mais certains amalgament ce genre de choses) : ils courbent l'échine très facilement, ils n'ont jamais osé se confronter à elle (pour ceux qui sont vraiment conscients de ses agissements etc, je ne parle évidemment pas de ceux qui n'en ont pas conscience ou font un gros déni). Ceux qui ont conscience de son vrai visage savent que j'ai toujours été transparente sur tout ça, mon but c'était la sincérité et l'authenticité pour assainir les relations mais cela dérangeait beaucoup. Ils préféraient médire d'elle dans son dos en faisant comme s'ils étaient plus intelligents qu'elle et ses manipulations, cela me consternait assez, je ne comprenais pas ce qu'il y avait de dur pour eux à dire les choses directement. Lorsqu'on perçoit que quelqu'un est une mauvaise personne, on peut lui dire : cela ne lui enlève rien, au fond, c'est simplement notre avis qui ne vaut que ce qu'il vaut. Cela n'empêche pas de percevoir les qualités de cette personne et de se dire qu'elle a son rôle à jouer dans le monde mais qu'on ne l'approcherait même pas du bout d'un bâton de 300m de long si on avait pu choisir.
Je pense de toutes façons que leur attitude a amplifié cette distanciation que j'ai vis-à-vis d'elle, c'est ma prise de position qui n'est pas la meilleure ni la pire, c'est simplement la mienne : je pense qu'il faut assumer ses paroles, ses sentiments, grandir grâce à eux et toujours poursuivre son horizon coûte que coûte en mettant sur le bas côté les obstacles (comme les personnes toxiques par exemple). La vie n'est pas suffisante pour faire tout ce qu'on aimerait faire, alors si nous perdons du temps que ferons-nous ? J'ai vu ma mère détester sa mère, souffrir de ce qu'elle avait pu vivre, sans jamais choisir clairement de lui dire en face. C'est son choix, mais je ne pourrais jamais faire ce choix donc je ne peux pas le comprendre jusque dans mes tripes même si je respecte sa prise de position.
Je leur demanderais donc si le fait que j'ai été la seule à affronter en face à face joue dans leur regard sur tout ça, ils ont peur d'elle mais pourquoi avoir peur de ses ennemis (vu comment certains en parlent c'est clairement leur ennemie, moi je ne considère ni amie ni ennemie) ? Au fond, ce sont souvent les amis les plus dangereux ^^



Dernière édition par ♚ Strigide ♚ le Mar 7 Juil 2020 - 20:47, édité 1 fois
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Message par B.illy Mar 7 Juil 2020 - 20:02

Hello hello, Strigide, le topic que tu lances me surprend agréablement autant par sa beauté que par son intimité. Comme c'est délicat de naviguer dans cet océan lourd d'histoire, de culture, de polysémie et chargé émotionnellement. Je suis tout de même aspiré par ce fil de discussion et je vais tenter partager mon opinion sur le sujet.

Si dans l'empathie on trouve une capacité naturelle à éprouver ce qu'autrui éprouve, elle nous permet de mimer intérieurement les émotions ressenties par autrui sans filtre, que ces émotions soient positives ou négatives, une capacité psychique intimement lié avec les neurones mirroirs. Les neuropsychologues darwinnistes s'enjoueraient à expliquer comment une telle capacité est devenu un avantage compétitif dans le jeu de l'évolution et de la sélection, car ce mimétisme émotionnel engendrerait des mécanismes de défenses -par la peur- et une forme de créativité imaginaire pour éviter de vivre une situation similaire pour soi-même. Et sans doute que le scénario opposé se vérifie, d'éprouver la joie des autres pour nous permettre de reproduire les mêmes conditions, mais je suis appelé à me concentrer sur l'aspect négatif.

L'empathie serait dérivée d'une activation de l'amygdale* dans le cerveau, qui fait partie du système limbique, le centre des émotions ; donc on ressent, on éprouve, on réagit et on s'émeut,... engendrant majoritairement des émotions négatives; de stress, d'anxiété, d'évitement, de réaction, de défense pour les situations négatives et de désir, d'attente, de convoitise voire de jalousie pour les émotions positives. L'exercice de compassion quant à elle, loin d'un fonctionnement par défaut, sollicite le cortex préfrontal* et engendrerait des émotions positives et prosociales. (n.b. : je ne parle pas de "la compassion" mais de "l'exercice de la compassion")

De ce fait, je décrirais l'exercice de la compassion comme l'art de diriger son soutien, son attention et sa chaleur envers autrui, dérivée de la bienveillance et de l'altruisme (qui n'empêche qu'elle puisse être d'origine égoiste, une digression qui me passionne, l'égoisme altruiste)

Selon moi, la différence majeure entre l'empathie et la compassion, réside dans la passivité inhérente de l'un comparé à au choix délibéré dans l'exercice du second. L'empathie serait un trait psychologique "par défaut" que l'on subit, par notre consitution/héritage neuropsychologique, qui s'oppose à l'acte de bienveillance consciemment choisi de l'exercice de la compassion, comme un don, une attention que l'on offre, que l'on accorde ou peut-être encore que l'on concède.

J'aime parler de l'exercice de la compassion comme d'un art, car aussi délicat dans son exercice que l'art d'aimer, tous deux pouvant devenir aussi étouffants que délétères. Et ce parallèle avec l'amour me fait penser à la polysémie du mot amour de la Grèce antique, et de cette perspective, la compassion se rapprocherait de "Storge" (un amour fillial) ou de "Philia" (un amour affectif pour nos semblables). Equipé de cette nuance, la compassion m'apparaît alors comme une forme d'amour envers ses semblables en cela que nous partageons une même condition de souffrance inhérente à la vie... et par extrapolation un sentiment que l'on peut éprouver envers tout le règne animal. Voilà quelques digressions que m'inspirent la philosophie bouddhiste.

Pour toutes ces raisons, je vois l'empathie comme une émotion basale aussi égoïste que nécessaire, qui a une origine presque viscérale inhérente à notre nature animale. Et l'exercice de la compassion comme résultant d'un un choix, qui doit être voulu, plus ou moins difficile à faire. Et en cela, à chacun de se sentir volontaire/responsable ou pas dans l'exercice de la compassion, sans porter aucun jugement de mes dires.

A ma façon je réponds à la première moitié du titre "La compassion spontanée ou méritée ?" par un détour sémantique et neuropsychologique. Maintenant, concernant la seconde partie de ta question "Obligatoire ou optionnelle ?", je vais me garder de partager mon opinion (même si j'ai déjà semé bien des indices il me semble). Autant parce qu'elle est personnelle, mais surtout parce que j'ai l'intime conviction qu'il appartient à chacun de méditer suffisamment sur le sujet pour s'en faire sa propre opinion, sa propre vision de la chose... pour qu'à l'issue de cette quête auto-psycho-thérapeutique, d'y trouver un chapitre de son éthique personnelle. Puis ensuite, de la théorie à la pratique, il existe encore un monde qui mériterait discussions et dissertations.

* p.s.: mon opinion, mes interprétations et (sur)extrapolations neuropsychologiques sont inspirées par "Against Empathy : The Case for Rational Compassion" par Paul Bloom.

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Message par Chuna Mar 7 Juil 2020 - 20:29

Il ne faut pas oublier l'influence chrétienne de notre société qui veut que l'on pardonne, et qui se base sur le péché originel...
Avec l'idée (fausse) que l'apaisement vient avec le pardon.
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Message par Invité Mar 7 Juil 2020 - 21:39

Propos inutile, appartenant au passé, à l'imaginaire.


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Message par ♚ Strigide ♚ Mar 7 Juil 2020 - 22:23

Coucou Billy Smile merci de m'avoir lue, je suis agréablement surprise de te croiser par ici ! Merci aussi pour ton intervention structurée mêlant opinion et faits. Je suis d'accord avec le fait que cela se rattache à notre éthique personnelle dans nos choix, dans la position que nous adoptons face à la compassion au fur et à mesure des années.

C'est vrai Chuna, l'apaisement peut venir avec le pardon mais pas nécessairement, c'est tellement personnel et cela dépend vraiment de chaque situation/individu qu'il est toujours terriblement difficile d'édicter de grands absolus au niveau de l'humain.

Tommy : "Je te garderais de certains amis", tu serais donc quelque part Dieu dans la chanson de Reggiani ? En revanche, c'est du détail, mais je pense n'avoir pas bien saisi la corrélation entre "en ayant à l'esprit que si je voulais prendre contact amicalement à partir de ce fil" et "envoyer un mp ne serait peut-être pas la meilleure des choses à faire", je le précise juste ne pas prétendre que j'ai bien tout compris (je me soigne d'une famille où il est interdit de ne pas savoir, de ne pas comprendre, etc donc j'avoue mes fautes Very Happy)
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Message par Invité Mer 8 Juil 2020 - 3:39

ghhhh a écrit:Thiala : C'est joli de considérer la vision d'empathie comme de la sympathie, cela donne une autre dimension au fait de dire que quelqu'un est sympathique ^^
Smile Ce n'était pas de la poésie de ma part, j'ai vérifié en consultant quelques définitions de "sympathie", c'est vraiment le sens de ce mot. Je te laisse te renseigner si ça t'intéresse.

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Message par Invité Mer 8 Juil 2020 - 5:38

Propos inutile, appartenant au passé, à l'imaginaire.


Dernière édition par Tommy809 le Mar 4 Aoû 2020 - 9:17, édité 1 fois

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Message par Basilice Mer 8 Juil 2020 - 18:32

♚ Strigide ♚ a écrit:"être témoin du fait que l'autre souffre, c'est être concerné", cela inclue qu'en étant simple témoin on fait déjà partie de la scène ? Si oui je comprends, sinon en voyant que ma grand-mère souffre je ne me sens pas concernée en soi.

Oui, je pense qu'en tant que témoin, nous sommes concernés et pris avec ce que l'autre dit/montre/fait.

Etre concerné et se sentir concerné sont deux choses différentes.

♚ Strigide ♚ a écrit:Je ne pense pas chercher à venger ma mère ni moi-même, étant donné que je me sens vraiment indifférente vis-à-vis d'elle.

Tu as bien expliqué comment ta grand-mère t'avait blessée directement, en effet.
Si tu te sens indifférente, il se peut (hypothèse) que tu aies "insensibilisé" une certaine part de toi pour que la situation soit plus vivable.

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