15 ans d’amour intense avec un hp puis plus rien...

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Message par jenesaisrien Mer 4 Nov 2020 - 5:25

A plus de 50 ans j’ai toujours géré ma différence, avec difficulté souvent, mais sans aucune aide . Pour la première fois je ne sais plus quoi faire. Je ne veux pas consulter car l’avis s’une personne ou 2 - même si c’est un professionnel - m’apparait toujours comme subjectif. Je préfère ( ou il me semble?) que me construire ma propre réponse à partir de discussions avec différentes personnes qui ont des avis et surtout des expériences différentes, C’est mieux. Un spécialiste des hp n’a pas forcément une vie de hp et si c’est le cas il basera sa réponse sur son expérience. Il le faudrait donc en consulter plusieurs pour avoir confiance dans mon choix. De fait, Passer par un forum qui regroupe mes semblables, expliquer mon problème après avoir parcouru les contributions me laisse penser que je pourrais construire une réponse objective..

C’est un peu long !
J’ai rencontré une non hp qui part son amour et sa simplicité m’a permis de m’accomplir. Ainsi, j’ai pu créer, avec succès, des entreprises très différentes de la norme en suivant mon intuition et avec le soutient de ma compagne .  Je dois préciser que le grand amour n’est pas venu tout de suite, c’est bien en réussissant mes projets avec une compagne attentive qui ne freinait pas la créativité de mes projets, mieux l’encourageait, que je suis tombé amoureux puis follement amoureux au fil du temps. Une des entreprises a pris une telle ampleur que nous avons été happés ( ce que je croyais, j’en reparle plus loin). Bien sur elle travaillait avec moi en tant qu’assistante de direction, on se voyait donc h24, sans que cela ne pose plus de problème que chacun de son coté. Pendant les 5 première années l’entente a été parfaite, la vie quotidienne, la répartition des taches,  le plumard, l’éducation des enfants ( famille recomposée avec 2 enfants de chaque coté qui se considèrent comme frères et soeurs encore aujourd’hui ( 20 ans après). Après 5 ans ( temps estimatif du début des problèmes car la transformation n’a pas été brutale), le plumard s’est sérieusement dégradé pour arriver à rien après 10 ans, les avis sur l’espace de liberté qu’il faut laisser aux enfants ont commencé à diverger ( j’ai du m’imposer et leur réussite me conforte dans l’utilité des conflits passés) et enfin les loisirs se sont réduits à des restaurants ou des sortis avec le même  groupe d’amis..du bricolage le we et de la télé ( cinéma pour moi) le soir comme moyen d’évasion,  bref ça commençait à tourner un peu en rond question émotion, partage et découverte.

J’ai mis gentiment cela sur le dos de notre principale entreprise qui demandait beaucoup de temps, elle marchait bien, j’avais fait le tour du métier il était donc temps de la vendre pour que le couple se retrouve et pourquoi pas sous l’impulsion d’un nouveau projet. Peu de temps avant la vente nous avons rêver ensemble d’une année sabbatique consacrée à voyager. La vente faite, j’avais les valises à la main mais elle pas du tout, elle trouvait toujours quelque chose à faire qui retardait le départ. Pire, elle me laissait le soin de choisir par ou commencer ...ca commençait mal question partage puisque j’étais seul devant une longue liste de possibilités ( je crois qu’un hp curieux de nature a envie d’aller partout, c’était pas simple). 6 mois après la vente, en passant par des discussions et des soupes à la grimace, j’ai pris des billets pour l’autre bout de la planète ( ce n’était pas innocent mais inconscient à l’époque) , elle avait 48h pour faire ses bagages et me suivre. Il est important à ce stade de comprendre que j’étais intiment persuadé que la vie de tous les jours altérait notre relation mais qu’en aucun cas je mettais en doute l’amour qui nous liait. Une fois à destination nous avons commencé à nous retrouver et elle regrettait de ne pas m’avoir suivi plus vite. Nous avons donc passé 2 mois à visiter quelques pays hors normes avec bonheur et je croyais donc avoir réussi.

De retour à la maison, le quotidien est revenu au galop. Nous avions pourtant moins à faire , nous évoquions des projets ...mais ils n’avaient plus rien de communs..le risque de retomber dans le même cercle vicieux était évident. Je refusais donc de m’impliquer dans un projet qui ne nous exciterait pas tous les deux. 2 ans après la vente rien n’était sortie...

J’ai donc commencé à douter de cet amour mais en refusant d’y croire ...nous approchions les 15 ans de vie communes, comment était-ce possible. Elle disait m’aimer, je la croyais ( j’en avait tellement envie)  mais cela ne se voyait pas, ne se sentait pas. Au lieu de chercher un projet commun je me suis demandé quels projets me feraient rêver avec pour objectif de choisir celui qui lui correspondait le mieux...dans le même esprit que le voyage que j’avais imposé et qui lui avait tant plu une fois sur place ...si ca avait marché une fois c’est que je la connaissais bien alors me tromperais-je la seconde fois?

Le projet qui m’excitait plus imposait de grands changements : vente de la maison, changement de pays et de mode de vie...éloignement familial, pourtant non justifié car les enfants  étaient éparpillés dans le monde . Comme pour les voyages elle aimait les idées mais ne les faisait pas avancer. Après des refus, discussions interminables et des engueulades j’ai faillit rompre ( je sais maintenant que je n’aurais pas pu tellement je l’aimais, c’était une menace pour éprouver son amour). Au lieu de rompre j?ai pris un avion vers une destination qui  semblait être dans la listes des aspirations ( quand elle s’excitait avec moi sur une destination sans agir). Une fois sur place , après avoir étudié ce qui l’était possible de faire ( elle m’appelait tous les jours, me disait que je lui manquait, qu’elle voulait me rejoindre) j’ai accepté qu’elle me rejoigne pour voir ce que j’avais trouvé. Une fois sur place elle a adoré et nous sommes retournés ensemble préparer le départ.

Je suis partie le premier pour débroussailler le terrain, elle devait rester 1 mois de plus pour finir la liquidation de notre vie passée. Elle est arrivée et ce fut 6 mois de bonheur intense...tout fonctionnait de nouveau et mieux qu’avant!! D’amoureux ( et on sait tous ce que cela implique pour un hp) je suis passé à follement amoureux, le monde était à moi. C’était ma muse, la simplicité qu’elle apportait dans ma vie me donnait  le pouvoir d’affronter la complexité de ce monde ( là encore on sait tous à quel point c’est complexe pour un hp). Je déplaçais des montagnes et le temps libre que nous avions étaient vécu avec la même intensité  que 2 jeunes amants passionnés dans un paysage rêve. Nous nous sommes surpris tous les 2 ( j’insiste sur ce point) à nous demander pourquoi nous n’avions pas changer notre mode de vie avant. Si c’était pas le nirvana cela y ressemblait fortement.

Après ces 6 mois, de épicuriens que nous étions , l’alcool plaisir a progressivement basculé vers une nécessité. Mes mises en gardes ont commencé à créer des conflits. La bienveillance a été perçue comme une agression. Parallèlement le lit à commencer à devenir triste, les activités extra-professionnel encore pire et  elle me poussait à m’investir plus dans les projets d’entreprise. Non seulement je ne voulais  pas ça pour ne pas retomber dans la routine d’avant mais en plus avec l’alcool qui s’invitait même la semaine, cela devenait compliqué d’avoir les idées claires. Oui, je m’alcoolisais inconsciemment aussi car on retrouvait un semblant de relation....et on évitait de s’engueuler sur le sujet...c’était de la lâcheté je le sais maintenant. La peur de retrouver la monotonie d’avant était plus forte.

Quand je lui demande si la destination était un mauvais choix, elle s’empresse de dire que si je la quittais elle resterait ici ...c’est sur la mer le soleil, la vie festive pour rien au monde elle n’abandonnerait ça. Pour rien au monde elle voudrait que je la quitte ...

4 ans plus tard la dégradation est au plus fort, elle a peut-être compris qu’il faut arrêter l’alcool, elle arrive à faire des pauses. Elle ne prête plus attention à ce que j’aime ou ce que déteste, ne partage plus les activités ( il n’y en a plus, seuls les sorties amis, restau et  apéro  l’intéresse et  nous n’avons plus de relations intimes, ou alors très plates ( le pire pour un hp) Et quand elle est alcoolisée je refuse tout rapport. Pour simplifier, le matin elle admet ses erreurs, m’aime, me dit qu’elle va changer, le soir elle évite ou simplifie les contacts et me dit qu’elle n’a pas envie comme avant mais elle m’aime toujours. Elle a adopté le mensonge pour cacher sa dépendance à l’alcool, de fait j’y voit la même attitude mensongère dans son affirmation  de femme aimante. Elle refuse de me quitter car elle ne peut vivre sans moi et que je dois accepter son changement et ne pas l’abandonner au nom des 15 ans passés ensembles. Quand j’ai eu le courage de la pousser dehors elle  est revenue plus aimante que jamais en s’excusant d’avoir pris autant de temps à comprendre qu’elle me délaissait. Une semaine après elle reprenait son train train...Elle admet parfois que j’ai créé une situation confortable et qu’elle se complet dans ce confort sans y prêter attention mais qu’elle n’a plus les même envies qu’avant. J’ai délaissé mes entreprises, elle me reproche cela, elle m’incite à d’autres projets, que tout est de ma faute car je lui ai donné ce statut de muse mais elle n’en veut plus. Je bloque tout projet et si je sors pas de là je finirai clochard..même pas dans mes pires moments de déprime les idées sont trrop noires.  le monde est redevenu totalement incompréhensible et le pire jusque dans mon propre foyer. Je n’arrive pas à me séparer d’elle et à mon age je sais que le nirvana que j’ai touché du doigt après 15 ans de mariage, je n’ai plus le temps de le reconstruire. On ne trouve pas par hasard le bonheur,  on le construit et il faut du temps. On décide d’aimer et de désirer la femme de sa vie ...si elle ne change pas ( c’est une hypothèse qu’on évoque rarement au début d’une relation).  Le coup de canif dans le contrat initial, ou nous avions convenu que nous aimions les mêmes choses,  est dur à avaler. Le partage des projets avec celle que je considérais comme mon alter égo et la relation charnelle simple et sincère que nous avions étaient mon carburant, je suis en train de m’éteindre, le sentiment d’avoir été manipulé me submerge chaque jour sans avoir le courage d’y mettre fin.

C’est stupide mais je pense aujourd'hui qu’on a fait un ménage à 3 ...elle, moi et l’alcool que je perçois comme son amant. Cela a détruit notre relation. Je cherche inconsciemment à ressentir pour moi le même désir qu’elle a pour l’alcool. Pendant 15 ans nous sommes pourtant répéter plein de fois que notre entente était parfaite et que nous voulions la même chose avec la même force. Cela se voyait au quotidien...

Aujourd'hui, mon seul choix me semble d’accepter de ne plus avoir d’intensité dans nos relations, de ne plus me plaindre quand elle ne fait plus attention à moi dans les situations que je déteste ( l’alcool comme exemple est le pire car j’avais une mère alcoolique et j’ai un problème avec ça). En gros arriver à transformer mon désir de vie intense en une nostalgie avant l’heure. Elle m’incite à aller dans ce sens en affirmant elle même qu’elle se sent vieille et aspire à une vie calme...j’ai du mal à l’accepter après qu’elle m’ai choisie car elle ne voulait pas quelqu’un de lisse. Je m’efforce d’aller dans ce sens mais la platitude de notre relation me fait exploser régulièrement, si je ne controle pas ça je vais la perdre et en même temps j’ai le sentiment que je devrais la pousser dehors mais je n’y arrive pas ...c’est un conflit terrible, je ne dors plus et je n’arrive à plus rien faire....comment avancer et dans quelle direction, dois-je changer pour la garder ? dois-je la mettre dehors ?  dans les 2 cas je perds ma muse et je n’avancerai plus.  Je dois donc choisir entre la peste et choléra alors que pendant tant d’années je devais simplement choisir entre fromage ou dessert et elle était la première à dire pourquoi pas les deux !!!

Si cela avait une relation de courte durée j’aurais pu croire à de la manipulation...mais au dela de 15 ans...difficile à avaler et même si c’était le cas le résultat sera le même, je perds ma muse. Elle s’oppose à ma manière de penser en avançant que je suis hp et elle « normale » que je dois donc être compréhensif car elle se dit plus limitée . Ainsi, je je suis coupable d’être HP ,  de m’énerver de la situation ou que je lui reproche de ne pas respecter ma haine de l’alcoolisme...de ce que j’ai vécu avec ma mère alcoolique qui a fini par se suicider.... tout comme je suis coupable de ne pas accepter son changement de désir...


Je dois préciser que je suis épicurien, je m’intéresse à des tas de sujets comme la science, l’histoire, le cinéma, les technologies, les énergie vertes, je suis bricoleur averti ( j’ai rénové des vielles bâtisses dans les règles de l’art ou réparer tout ce qui peut y avoir sur un bateau), j’aime faire la cuisine, créer et imaginer des solutions dans tous les domaines, j’ai changé de métiers 5 fois en étant reconnu par mes pairs. Je suis plutôt généreux, très empathique (trop), très fidèle en amour et en amitié. J’aime suivre une idée nouvelle et suivre des chemins inexplorés. Pourquoi préciser cela ? parce que toutes ses valeurs et cette soif d’apprendre et d’échanger, qui faisait probablement mon charme ( je ne parle pas de sexualité mais bien de rapports humains au sens large) je suis en train de les perdre...et bien évidement c’est un reproche qu’elle me fait ( surtout professionnellement ) , j’ai perdu le goût et l’envie car mon esprit est accaparé par l’échec de cette relation et le sentiment profond et douloureux d’avoir tout donné pour tout perdre à la fin....

Voilà désolé pour la longueur....
Merci d’avance de vos avis ou de votre perception.


Dernière édition par jenesaisrien le Jeu 5 Nov 2020 - 14:28, édité 1 fois

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Message par isadora Mer 4 Nov 2020 - 10:06

je vais rester pragmatique et ne surtout pas faire de la psycho de comptoir.

ce qui me vient spontanément : Caraïbes = rhum ou alcool facile et coutumier.

et muse me fait penser au sketch de Foresti sur Vanessa Paradis... qu est ce que tu fais toi dans la vie ? j'suis muse ! (au passage il me semble que celle avec qui on s amuse, c est Foresti pas Vanessa...)

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Message par jenesaisrien Mer 4 Nov 2020 - 10:16

je suis assez d’accord avec ça..., le fond de mon problème est de m’en apercevoir 15 ans après avoir vécu la sensation d’un équilibre parfait. Il me semble impossible de retrouver ce niveau . J’ai aussi l’impression que je rejette l’idée qu’elle puisse offrir ça à un autre alors qu’à ce stade de notre relation ou nous avons du temps et on aurait du profiter pleinement . La baffe est énorme et je tends l’autre joue ...une vie à construire une confiance et un équilibre , il ne me reste plus autant de temps pour refaire le chemin et cette expérience pourrait s’avérer être un handicap pour recevoir l’amour de quelqu’un sans douter....

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Message par higeekomori Mer 4 Nov 2020 - 13:12

Bonjour.

Je pose ici un jalon pour retrouver le topic facilement, je reviens plus tard.
La lecture ne peut se faire en diagonale. Pour faire les choses bien il faut prendre un petit peu de temps.

A tout à l'heure. Tchao

.
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Message par Invité Mer 4 Nov 2020 - 13:51

Bonjour.

J’ai lu deux fois et j’ai pris le temps d’y réfléchir. Ensuite, j’ai copié-collé ton texte et je vais y répondre point par point, en toute sincérité.

Je précise que d’ordinaire j’écris dans mon carnet un texte quotidien, aujourd’hui je n’en avais pas envie. T’écrire ce retour va donc le remplacer, et je vais m’en « servir » pour faire ma petite auto-analyse du jour. Etant donné que ton texte me parle, à bien des égards, mais en inversion de situation, je vais donc être particulièrement impliquée dans cette réponse.

Je vais tout de même essayer de n’être pas trop « sèche », car ce que je vais te dire ne sera pas du miel.
Mais je me dis qu’après tout, si tu viens chercher des avis de « pairs », ce n’est pas pour avoir de quoi redorer ton ego.


J’ai rencontré une non hp qui part son amour et sa simplicité m’a permis de m’accomplir. ….. que je suis tombé amoureux puis follement amoureux au fil du temps.

==> Ce qui te donne le sentiment que tu l’aimes et qu’elle t’aime ou t’a aimé est donc le fait que tu as pu te réaliser « grâce à elle ». Elle t’a donc renvoyé une image de toi qui a permis cela.

Cela veut-il dire qu’elle t’aime ou t’aimait ? Non, pas nécessairement. Elle a simplement servi de miroir à ton égo, donc à ton potentiel, qui s’est développé, se sentant aimé.

Peut-on parler de partage ? Encore une fois, non, pas nécessairement. Elle s’est mise à ton service, s’est mise en miroir de la bonne partie de toi (le côté positif et entreprenant) et t’a permis, toi, de t’épanouir comme n’importe quel mec dans cette société.

Là où je vois, moi, une tristement banale histoire patriarcale avec un réveil brutal type « mais pourquoi elle n’est plus celle d’avant » - histoire que tu ne peux pas voir, toi - c’est justement parce que tu es un mec et moi non.

Elle a tout simplement fait ce que n’importe quelle femme de cette génération (la vôtre, mais aussi la mienne) aurait fait : se mettre à disposition du « père de famille », tu sais celui qui est sur les contrats de location et de baux commerciaux, lorsqu’il est écrit que le locataire devra vivre dans son nouveau local « en bon père de famille ».

Tu es arrivé dans sa vie, si j’ai bien compris, alors qu’elle avait deux enfants à charge. Il lui « fallait » donc un second bonhomme pour « gérer en bon père de famille » la suite des événements.

Pour qu’une femme de cette génération puisse se projeter dans un avenir pas trop déprimant, l’équation est simple : il s’agit de trouver le bonhomme qui va prendre les choses en mains. Pour que cela fonctionne, l’équation est tout aussi simple : il s’agit de se mettre à sa disposition, sans même qu’il s’en aperçoive tellement c’est naturel pour une femme d’agir de la sorte, c'est sociétal. Elle le fait en toute inconscience de sa soumission volontaire.

C’est naturel pour elle, désiré par lui, imposé par la société… le rêve.




Une des entreprises a pris une telle ampleur que nous avons été happés ( ce que je croyais, j’en reparle plus loin). Bien sur elle travaillait avec moi en tant qu’assistante de direction, /…/….. bref ça commençait à tourner un peu en rond question émotion, partage et découverte.

==> Derrière le rêve, le quotidien, qui exprime la réalité de la situation, tout bêtement.


J’ai mis gentiment cela sur le dos de notre principale entreprise qui demandait beaucoup de temps…././…  Nous avons donc passé 2 mois à visiter quelques pays hors normes avec bonheur et je croyais donc avoir réussi.

==> Lorsque l’homme commence à avoir des rêves de grandeur qui sortent de l’ordinaire de la gestion du « bon père de famille », c’est compliqué pour une femme habituée à une vie normale de suivre, c’est clair.

Mais quand elle comprend que la gestion du bon père de famille dont elle a maintenant absolument besoin puisqu’elle s’en est rendue dépendante, doit passer par une évolution qui la bouscule, elle cherche, bon an mal an, à se conformer aux nouvelles règles du jeu.

Si elle peut réussir à basculer et de nouveau croire à son rêve à lui (il y a bien longtemps qu’elle n’a pas de rêves à elle, si tant est qu’elle en ait jamais eus), tout pourra redémarrer, logique.


De retour à la maison, le quotidien est revenu au galop. Nous avions pourtant moins à faire , nous évoquions des projets ...mais ils n’avaient plus rien de communs..le risque de retomber dans le même cercle vicieux était évident. Je refusais donc de m’impliquer dans un projet qui ne nous exciterait pas tous les deux. 2 ans après la vente rien n’était sortie…

==> Réussir à se persuader qu’on aime « pour de vrai », quand en fait ce n’est que de l’adaptation… c’est difficile, pour tout le monde.



J’ai donc commencé à douter de cet amour mais en refusant d’y croire ...nous approchions les 15 ans de vie communes, comment était-ce possible. Elle disait m’aimer, je la croyais ( j’en avait tellement envie)  mais cela ne se voyait pas, ne se sentait pas.

==> Tu as parfaitement compris ce qui se passe.

Mais tout comme il est difficile pour une femme de cette génération de voir les choses autrement que ce que toute la société lui a inculqué (et je parle en connaissance de cause), il est tout aussi difficile pour un homme de cette génération de voir combien il s’est fourvoyé dans son rôle de « bon père de famille ».


Au lieu de chercher un projet commun je me suis demandé quels projets me feraient rêver avec pour objectif de choisir celui qui lui correspondait le mieux /…/ …  Après ces 6 mois, de épicuriens que nous étions , l’alcool plaisir a progressivement basculé vers une nécessité…/../.. Pour rien au monde elle voudrait que je la quitte ...

==> Ce qui est certain, c’est que ta femme a de réelles capacités d’adaptation et qu’elle avait (a toujours apparemment) vraiment envie de conserver dans les grandes lignes le cadre de vie que tu lui as offert.

Je dirais que pour elle, c’était de l’amour, et elle était très probablement sincère. Elle t’a suivi partout où tu as eu envie d’aller, elle a parfaitement rempli le contrat. Il est probable qu’elle ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi tu n’étais pas « encore » satisfait.


4 ans plus tard la dégradation est au plus fort…/../…Pendant 15 ans nous sommes pourtant répéter plein de fois que notre entente était parfaite et que nous voulions la même chose avec la même force. Cela se voyait au quotidien…

==> Ce que tu voyais n’était que le miroir de ce que tu lui donnais.

Alors, effectivement, on peut penser que c’est de la manipulation. Mais ce n’est ( n’était)  que son désir de s’adapter au mieux.

Encore une fois, elle ne mentait pas. Elle y croyait. Mais cela n’avait rien de réel.

Or c’est justement ce qui différencie un atypique d’un non-atypique. Le non-atypique est un endormi (j’aurais même tendance à dire symboliquement mort), il se contente très bien de l’illusion dans laquelle il s’installe. Il peut y rester toute sa vie et y mourir, avec le sourire.

C’est désespérant, profondément triste, parfois même décourageant, mais c’est un fait. S’en apercevoir au bout de 15 ans (moi c’est 25, alors tu vois…) est particulièrement déroutant.


Aujourd'hui, mon seul choix me semble d’accepter de ne plus avoir d’intensité dans nos relation../…/…j’ai perdu le goût et l’envie car mon esprit est accaparé par l’échec de cette relation et le sentiment profond et douloureux d’avoir tout donné pour tout perdre à la fin....


==> Tu es donc en train d’essayer de faire comme tous les non-atypiques, survivre dans un monde où tous font semblant de vivre, assis dans un train rempli de morts symboliques qui attendent gentiment le terminus sans voir qu’ils sont dans un train fantôme.

Le voile s’est déchiré. Tu ne pourras plus le replacer.

J’ai l’impression que ta femme est allée au bout de ce qu’elle pouvait pour toi. L’alcool est aussi destiné à l’endormir. Il est possible qu’elle ressente un sentiment d’échec. Avec tout ce qu’elle a fait « pour toi » (bah oui, si on observe les choses de son point de vue de femme soumise volontaire, elle a largement rempli sa part du contrat, c’est une évidence), se voir reprocher de ne plus pouvoir te suivre, c’est, toujours de son point de vue, certainement injuste.


Le fond de mon problème est de m’en apercevoir 15 ans après avoir vécu la sensation d’un équilibre parfait…/../..  il ne me reste plus autant de temps pour refaire le chemin et cette expérience pourrait s’avérer être un handicap pour recevoir l’amour de quelqu’un sans douter.

==> Il est évident que si tu la laisses partir, elle pourrait se retrouver rapidement un autre « bon père de famille » auquel elle renverra l’image idéale qui pourra, peut-être à son tour, lui permettre de s’épanouir.

Elle est fabriquée comme ça, et tu en as profité pendant 15 ans (ou peut-être plutôt 10), tu ne peux pas lui en vouloir à l’avance de redevenir ce qu’elle est, et donc de recommencer avec un autre. Car il est même possible qu’elle se remette sur pieds, arrête l’alcool et redevienne un succédané de celle que tu as connue, te mettant sur le dos la cause de ses propres errements (ce que j’ai personnellement vécu).

Par contre, est ce que pour autant tu dois rester avec elle, uniquement pour l’empêcher d’être avec un autre ce qu’elle n’est plus pour toi.

Là il s’agit de toi, et de ta volonté d’authenticité (ou de ta non volonté).

Vous avez fait un beau chemin ensemble.
Tu as pu t’y épanouir. Merci à elle.
Le chemin a mené a une impasse (mais n’est ce pas très banal ?).
Tu es en train de t’éteindre.
Donc tu sais que si tu y restes, tu vas mourir, au moins symboliquement.
Et tu hésites à prendre un autre chemin parce que tu serais « vieux » ?

Euh… depuis quand un atypique (qui plus est un homme !) se préoccupe de son âge au moment de prendre la route ?

Je ne dis pas que ce n’est pas à prendre en compte (et franchement, si tu me connaissais, tu saurais que c’est moi que je morigène, en l’espèce, car ZC m’est témoin que je ne cesse justement d’essayer d’apprivoiser ces problèmes d’âge)  mais il s’agit de bien autre chose que l’âge, ici.

Il s’agit de toi.
De qui tu es vraiment.
Et celui-là, n’a pas d’âge.
Il est intemporel.
Il est libre.
Il est, tout simplement.
Ici et maintenant.

Ta vie t'appartient. Tu as cru rencontrer une autre comme toi, et cela t'a donné des ailes. Tant mieux, tu sais donc que tu en as ! Il ne te reste plus qu'à les ressortir et t'envoler de nouveau. Qui sait, si, une fois que tu auras décollé, tu ne croiseras pas le chemin d'une autre paire d'ailes, cette fois similaires aux tiennes. C'est un pari bien moins fou que de vouloir croire être heureux en mourant à petit feu.


Désolée si j'ai été un peu rude dans l'expression, mais la sincérité de ma réponse rendait difficile la métaphore adoucissante.
Je te souhaite plein de courage. Tu vas en avoir besoin.

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Message par isadora Jeu 5 Nov 2020 - 10:45

en vrac :

as tu envisagé le fait que ta compagne soit aussi HP non testée ?

si vous vous séparez quelles sont les conséquences financières et patrimoniales ?

l alcoolisme est une maladie qui se soigne. vraiment. c est un challenge à relever à deux et pour la vie (toi qui aimes le long terme...) car il y a l alcoolisme à  dépasser et l abstinence à gérer ensuite (boire un coca quand tout le monde boit du champagne) pas de demi mesure.

toutes les assistantes de direction que je connais sont des avions de chasse. capables de prioriser pour gérer l emploi du temps de leur patron. d évincer gentiment les quémandeurs. elles font preuve d équanimité. elles absorbent les revers de fortune de l entreprise en étant en première ligne et protègent le reste des subalternes de la mauvaise humeur du patron. elles idolâtrent leur boss et regonflent son ego en cas de besoin. elles jouent les infirmières en dénichant au bon moment un maalox ou un efferalgan. elles sont les cerbères devant la porte du patron.

ce qui fait qu en général ce "couple" professionnel étrange finit par être plus fort que le couple amoureux. est ce ton cas ? quelle est celle qui te manque ? l assistante de direction ou la femme qui est dans ton lit ? (Serge Reggiani Sarah)

je parierais fort que c est un mauvais moment à passer. ce qui ne veut pas dire qu il n y a pas des mesures fortes à prendre.

la particularité de votre situation c est que tout est fusionné : couple, entreprise, renforcé par l isolement du reste de la famille (enfants loin), sans compter les phénomènes hormonaux du vieillissement (qui peuvent se réguler facilement.) êtes vous l un.comme l autre suivis par un bon médecin ?

vous semblez tous les deux inquiets de ce vieillissement. et comme vous êtes fusionnels les peurs de l un interagissent fortement avec les peurs de l autre. et en même temps vous n imaginez ni l un ni l autre de recommencer à zéro avec quelqu un d autre.

bon. je ne trouve pas judicieux d aller convoquer ta mère devant ta femme dans cette histoire déjà compliquée. néanmoins une fois que tu auras dépassé cette période noire, tu auras aussi résolu ce que tu n as pas pu faire auprès de ta mère et ce sera nettoyé.  la vie est économe et nous envoie juste ce dont nous avons besoin pour moi grandir. pas plus.

as tu envisagé de recruter un manager de transition le temps de gérer tes problèmes personnels ? ce serait dommage que le business passe à la trappe.

merci de répondre. on va dire que ca vaudra pour paiement de mon temps passé à écrire ici au lieu d aller à la plage.  2nd degré


Dernière édition par isadora le Jeu 5 Nov 2020 - 12:12, édité 1 fois

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Message par jenesaisrien Jeu 5 Nov 2020 - 10:55

Merci pour ta réponse, elle est ni difficile ni sèche. Lors des premiers accrochages j’ai évoqué le conditionnement sociétal, elle s’est défendue en affirmant qu’elle disposait de son libre arbitre...tout en étant incapable d’expliquer pourquoi elle m’aimait. Il y avait donc incohérence dans la réponse. A force de discussion elle a admis cette hypothèse. C’était une déception pour moi mais pour autant si l’un et l’autre on y avait trouvé  notre compte on pouvait essayer de continuer. Je ne cherchais pas ça mais au fond son aisance dans la société m’aidait à creuser mon sillon et de fait je creusais aussi pour elle. Je lui disais souvent qu’au lieu de souffrir des obligations de la société, je louvoyais à l’intérieur de l’existence tout en m’efforçant d’utiliser mon hypersensibilité pour détecter avec qui je pouvais avancer ou non. J’attendais parfois trop des gens que je croisais et sa simplicité dans les sentiments m’aidait à supporter les déceptions qui ne manquaienpas d’arriver. Elle paraissait plus fiable que la moyenne dans les engagements, elle devenait donc un refuge à chaque défaillance.

Je vais répondre à certains des points qui ne sont pas aussi simples ou justes
Fleur de Lotus a écrit:
==> Ce qui te donne le sentiment que tu l’aimes et qu’elle t’aime ou t’a aimé est donc le fait que tu as pu te réaliser « grâce à elle ». Elle t’a donc renvoyé une image de toi qui a permis cela.

Cela veut-il dire qu’elle t’aime ou t’aimait ? Non, pas nécessairement. Elle a simplement servi de miroir à ton égo, donc à ton potentiel, qui s’est développé, se sentant aimé.

Nous vivons tous à travers le regard des autres, si ce regard est bienveillant il aide à supporter le regard plus sévère que l’on a sur nous-même. Sans ce regard rassurant le syndrome de l’imposteur domine et on avance plus tellement nous ne sommes pas adaptés pour supporter la norme.

Peut-on parler de partage ? Encore une fois, non, pas nécessairement. Elle s’est mise à ton service....

Là où je vois, moi, une tristement banale histoire patriarcale avec un réveil brutal type « mais pourquoi elle n’est plus celle d’avant » - histoire que tu ne peux pas voir, toi - c’est justement parce que tu es un mec et moi non.

Elle a tout simplement fait ce que n’importe quelle femme de cette génération (la vôtre, mais aussi la mienne) aurait fait : se mettre à disposition du « père de famille », tu sais celui qui est sur les contrats de location et de baux commerciaux, lorsqu’il est écrit que le locataire devra vivre dans son nouveau local « en bon père de famille ».

C‘est un peu trop simple comme conclusion. Nous n’étions pas au quotidien dans ce schéma, la femme au foyer et le type au boulot qui rentre en mettant les pieds sous la table. Je participais activement à la vie familiale et l’incitais à s’accomplir. J’avais besoin de pouvoir l’admirer donc j’essayais de la pousser dans des projets, ce qu’elle a essayé de faire sans malheureusement aller jusqu’au bout. Elle semblait ne pas souffrir de ses échecs...moi si. L’échec survenait par abandon et non par incapacité...

Elle a pris le poste d’assistante au boulot alors que la demande était « travaille avec moi » et non « assiste moi ». Je la poussais régulièrement à prendre des décisions en insistant sur le fait qu’il est préférable de prendre une mauvaise décision plutôt que de ne rien faire ( Cependant je ne tolère pas 2 fois la même erreur). Ce fut un échec mais je n’ai jamais lâché  l’affaire. J’étais déçu qu’elle m'appelle pour me demander quoi faire lorsque j’étais en rdv. Je n’ai donc pas réussi à lui renvoyer une image aussi belle que celle qu’elle me renvoyait. L’échec est aussi peut-être là.

Tu es arrivé dans sa vie, si j’ai bien compris, alors qu’elle avait deux enfants à charge. Il lui « fallait » donc un second bonhomme pour « gérer en bon père de famille » la suite des événements.

Pour qu’une femme de cette génération puisse se projeter dans un avenir pas trop déprimant, l’équation est simple : il s’agit de trouver le bonhomme qui va prendre les choses en mains. Pour que cela fonctionne, l’équation est tout aussi simple : il s’agit de se mettre à sa disposition, sans même qu’il s’en aperçoive tellement c’est naturel pour une femme d’agir de la sorte, c'est sociétal. Elle le fait en toute inconscience de sa soumission volontaire.

C’est naturel pour elle, désiré par lui, imposé par la société… le rêve.

Oui et c’était une souffrance pour moi, nous avons souvent eu des échanges violents à ce sujet que je remettais sur la table dés qu’elle me lâchait. Je considérais que parce qu’elle n’avait pas pu s’accomplir, se libérer de la société et disposer de son libre arbitre elle avait fini par se sentir trop servile. J’étais parfaitement conscient que si elle développait son libre arbitre, elle pouvait découvrir qu’elle ne m’aimait pas réellement mais c’était le prix à payer pour rendre plus sincère la relation. Un risque auquel je ne voulais pas penser mais j’étais tellement en quête de sincérité que je le prenais avec une boule au ventre.

Lorsque l’homme commence à avoir des rêves de grandeur qui sortent de l’ordinaire de la gestion du « bon père de famille », c’est compliqué pour une femme habituée à une vie normale de suivre, c’est clair.
.

Grandeur est un peu fort à moins que cela définisse la volonté de suivre ses intuitions, d’entreprendre en s’amusant et en croyant à des chemins nouveaux. Je n’ai pas d’ambition financière et encore moins d’afficher une réussite sociale. L’argent a toujours été un moyen et non une finalité. Elle a toujours mis en avant cette volonté de faire différemment. Elle se ventait même en société de ne pas être dans la norme. Elle utilisait « nous » pas « mon mari ». Quand elle utilisais «  mon mari » elle y mettait une fierté très dérangeante pour moi.


Mais tout comme il est difficile pour une femme de cette génération de voir les choses autrement que ce que toute la société lui a inculqué (et je parle en connaissance de cause), il est tout aussi difficile pour un homme de cette génération de voir combien il s’est fourvoyé dans son rôle de « bon père de famille ».

Je ne me suis pas fourvoyé, je n’ai pas réussi à l’aider à s’accomplir avant qu’il ne soit trop tard. Je considérais bien que j’avais la responsabilité de ce bon père de famille mais j’ai sans cesse cherché à partager ce pouvoir, autant pour moi ( c’est bien de se reposer un peu) que pour elle. Plus le temps avançait plus je voulais l’admirer pour autre chose que sa dévotion familiale. Ce qui était une intuition de ma part au début de notre relation est devenue une nécessité quand je sentais qu’on s’éloignait. L’équité me semblait la clé de la réussite...il est possible que cette volonté soit devenue un poids pour elle (analyse à posteriori). J’ai pu surestimer ses capacités et de fait induire une certitude ou une peur de décevoir.

Je dirais que pour elle, c’était de l’amour, et elle était très probablement sincère. Elle t’a suivi partout où tu as eu envie d’aller, elle a parfaitement rempli le contrat. Il est probable qu’elle ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi tu n’étais pas « encore » satisfait.


Dans le contrat initiale elle était en quête de quelqu’un qui bousculait le quotidien et prenait des décisions. Elle admettait avoir peur ( de l’échec dans la société à posteriori?) et cela bloquait ses initiatives. De fait je répondais à cette attente, enfin je le croyais. J’avais peur de cette société que je n’aime pas mais je me sentais prêt à « jouer » avec pour une bonne raison.

Encore une fois, elle ne mentait pas. Elle y croyait. Mais cela n’avait rien de réel.

Je le sais maintenant, elle a plusieurs fois promis d’oeuvrer pour retrouver la relation d’entant avec sincérité et de s’excuser assez régulièrement de ne pas y parvenir. Mais elle affirmait que je devais croire qu’elle était sincère. Cependant je ne l’accepte pas, quand on veut on peut...on s’affronte sur ce sujet.

Tu es donc en train d’essayer de faire comme tous les non-atypiques, survivre dans un monde où tous font semblant de vivre, assis dans un train rempli de morts symboliques qui attendent gentiment le terminus sans voir qu’ils sont dans un train fantôme.

Le voile s’est déchiré. Tu ne pourras plus le replacer.


Oui...je me suis battue pour rien. Il me faudrait des années pour reprendre confiance en quelqu’un. De fait cette attitude fera fuir les candidates. Le bonheur que j’ai eu est devenu le maître étalon, je risque de faire souffrir toute personne qui n’arrivera pas à atteindre ce seuil rapidement.

Il est évident que si tu la laisses partir, elle pourrait se retrouver rapidement un autre « bon père de famille » auquel elle renverra l’image idéale qui pourra, peut-être à son tour, lui permettre de s’épanouir.

Elle est fabriquée comme ça, et tu en as profité pendant 15 ans (ou peut-être plutôt 10), tu ne peux pas lui en vouloir à l’avance de redevenir ce qu’elle est, et donc de recommencer avec un autre. Car il est même possible qu’elle se remette sur pieds, arrête l’alcool et redevienne un succédané de celle que tu as connue, te mettant sur le dos la cause de ses propres errements (ce que j’ai personnellement vécu).

Par contre, est ce que pour autant tu dois rester avec elle, uniquement pour l’empêcher d’être avec un autre ce qu’elle n’est plus pour toi.

Là il s’agit de toi, et de ta volonté d’authenticité (ou de ta non volonté).

Je suis d’accord, il y a là une part d’égoïsme, je n’arrive pas à lutter contre car j’ai les yeux rivés sur ce que j’ai vécu et l’échec de ne pas avoir pu la faire évoluer. Je suis plutôt altruiste mais là c’est plus fort que moi.  J’en suis à lutter contre moi-même, contre une forme de jalousie avant l’heure. Il me semble que monter dans le train fantôme sera moins douloureux si je dois de toutes les façons vivre sans ma muse. Comme je le disais, le risque de faire souffrir une candidate est très élevé et en tout état de cause le temps joue contre moi. Il faut juste ce souvenir que j’ai décidé d’aimer, ce qui a pris du temps, et qu’ensuite ce n’est qu’au bout de 10 ans ( certes que pendant 6 mois) que j’ai atteint ce que je défini comme le nirvana ( il y avait la victoire de l’avoir retrouvé et le sentiment d’une relation plus intense, l’un impliquant l’autre je ne saurais le dire).

Merci infiniment d’avoir contribué intelligemment. Ca fait des mois que je subis un dialogue de sourd ou chaque question n’appelle pas  de réponse mais des milliers de questions, et surtout il n’y a pas dans mes échanges quotidiens ce que je nomme l’intelligence émotionnelle. parfois ça me rend fou de colère ...

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Message par Invité Jeu 5 Nov 2020 - 12:00

Je réagis à chaud, juste après la lecture.

Cette personne n'est pas ta muse, mais ce que tu considères comme ton "oeuvre".
Voilà pourquoi tu ne peux envisager de t'en détacher.
Elle t'appartient, symboliquement.
Elle est devenue ta "chose" (et je ne mets AUCUN mépris dans cette assertion, je relativise la relation, aucune accusation, c'est un avis intellectuel, sans affects)

Depuis le début, si j'en crois ce que tu viens d'écrire là, tu agis comme son Pygmalion.
Tu "l'incites", tu "la pousses", tu "voulais l'admirer", tu voulais qu'elle son libre arbitre, tu voulais l'aider à s'accomplir, etc, etc, etc.

Et pourquoi es-tu si malheureux maintenant ?
Parce que tu n'as pas réussi.
Ou plutôt tu penses n'avoir pas réussi.


Car tu as connu six mois (six mois en quinze ans... ) de "nirvana". C'était donc l'apogée de ton oeuvre. Si on compare à un relation sexuelle, ce serait l'orgasme, à une peinture, ce serait la présentation en expo, à un livre, c'est le mot Fin, à un film, le final cut, etc.

Je repense à un peintre que j'ai pas mal étudié (enfin pas lui, mais sa "muse" justement), Bonnard. Alors que ses oeuvres étaient exposées au salon des Refusés, il était encore avec sa palette et ses couleurs à faire des modifications sur ses tableaux. Il ne se résolvait pas à les considérer terminés.



Il me faudrait des années pour reprendre confiance en quelqu’un.

A mon sens, tu te fourvoies. Tu n'avais pas "confiance en elle", tu l'avais façonnée telle que tu la rêvais (encore une fois aucun jugement de ma part, je suis dans la réflexion et rien d'autre).

Il n'y a aucune raison que tu ne retrouves pas ce désir qui est le tien de façonner une oeuvre humaine... **

Maintenant, est-ce que tu peux trouver celle qui aura ce désir d'être façonné par toi... oui, probablement, parmi les plus jeunes.
Est-ce que tu en seras satisfait ? Seulement si tu le fais en conscience, je pense. Et de ce fait, cela risque d'être difficile.
Et de toute évidence,  cela ne pourra pas durer éternellement.
Comme toute oeuvre, il y a un moment où il faut la laisser vivre d'elle même. Sinon elle ne fait pas oeuvre. Elle reste "chose".



** Petit apparté très personnel. Je n'y avais pas pensé en te lisant la première fois mais cela m'a sauté à la figure en écrivant ces mots. J'ai aussi vécu cette histoire d'oeuvre humaine, j'étais le pygmalion, la Pygmalion, en l'occurence. Pourtant ce n'était pas mon désir, mais le sien, car je l'avais dégagé de la pierre brute qui le recouvrait. C'est moi qui avait effectivement parlé d'oeuvre mais en parlant du couple que nous formions. Deux atypiques totalement décalés. Et je pense qu'ensemble nous l'avons réalisée. Il me suffit de raconter cette histoire pour susciter de l'émerveillement. Nous nous sommes finalement quittés, en amour. J'ai mis trois ans à m'en remettre. Je ne sais pas ce qu'il est devenu, mais je reste persuadée que tout comme moi, il chérit cette histoire qui aura duré six ans.


D'où cette question que je me (te) pose :  n'est-ce pas propre aux atypiques, de vouloir faire une oeuvre de sa vie.
A te lire en filigrane, c'est l'idée qui me traverse.

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Message par jenesaisrien Jeu 5 Nov 2020 - 14:21

isadora a écrit:en vrac :as tu envisagé le fait que ta compagne soit aussi HP non testée ?

Non elle est tellement dans son élément dans la société que je rejette cette hypothèse. Elle fait tellement certaines choses car il faut les faire selon les règles ( c’est un besoin).

si vous vous séparez quelles sont les conséquences financières et patrimoniales ?

Je m’en fou, sinon je ne serais pas là à regarder l'effondrement des  projets sans bouger. Quand il m’arrive de penser que la séparation est inéluctable, je pense plutôt à elle qu’à moi. La question est de savoir de ce qu’elle fera de sa part de liquidité ( nous n’avons pas de patrimoine car on à toujours tout investi pour des projets). Il est probable qu’elle constituera un patrimoine  au lieu de poursuivre des idées excitantes.  
l’alcoolisme est une maladie qui se soigne. vraiment. c est un challenge à relever à deux et pour la vie (toi qui aimes le long terme...) car il y a l alcoolisme à  dépasser et l abstinence à gérer ensuite (boire un coca quand tout le monde boit du champagne) pas de demi mesure.


C’est une maladie qu’on laisse passer, par opposition à ce qui vous tombe sur la tête sans prévenir. Si on ne trouve pas pourquoi on a laissé faire on a aucune chance de s’en sortir. Souvent elle arrive à ne prendre qu’un coca mais à la maison elle vole sa dose en cachette et affirme ne pas l’avoir fait.


ce qui fait qu en général ce "couple" professionnel étrange finit par être plus fort que le couple amoureux. est ce ton cas ? quelle est celle qui te manque ? l assistante de direction ou la femme qui est dans ton lit ? (Serge Reggiani Sarah)

Aucun doute, la femme dans mon lit. Je ne la reconnais plus. Si c’était couple professionnel on serait les rois du pétrole et je m’en tape comme de ma dernière chemise. Je n’aurais pas vendu ma boîte pour sauver mon couple et surtout j’aurais investi sans hésiter dans des projets ambitieux. Depuis la vente j’y vais à tâtons, sans conviction, en essayant de m’assurer qu’elle ne lache pas sa place dans le lit. Dés qu’elle n’y est plus j’arrête tout sans me préoccuper des conséquences.


je parierais fort que c est un mauvais moment à passer. ce qui ne veut pas dire qu il n y a pas des mesures fortes à prendre.

la particularité de votre situation c est que tout est fusionné : couple, entreprise, renforcé par l isolement du reste de la famille (enfants loin), sans compter les phénomènes hormonaux du vieillissement (qui peuvent se réguler facilement.) êtes vous l un.comme l autre suivis par un bon médecin ?

vous semblez tous les deux inquiets de ce vieillissement. et comme vous êtes fusionnels les peurs de l un interagissent fortement avec les peurs de l autre. et en même temps vous n imaginez ni l un ni l autre de recommencer à zéro avec quelqu un d autre.

Je ne crois pas que ce soit un mauvais moment, le temps des décisions est à ma porte ( elle ne veut pas me quitter donc elle ne pense pas avoir de décision à prendre).

Pour le vieillissement, elle est la seule à avoir eu ce sentiment et à me pousser dans la même direction comme si c’était normal à notre age!! je ne parle de mon age que dans le cas de la séparation qui induirait un manque de temps pour retrouver cet équilibre. Je refuse de me retrouver sur un banc en face d’une plaine avec un magnifique chêne au milieu et dans l’incapacité physique d’aller le voir de plus près. Si je dois retrouver cet équilibre après la perte de mes moyens ce sera une souffrance. Avant le crash j’avais tout le temps et les moyens, je pensais même que pourrais voir si il n’y avais pas d’autres arbres encore plus beaux derrière.

Pour ce qui est du médecin, moins je les vois mieux je me porte. J’ai des médecins copains et on est assez d’accord la-dessus. Et puis de toutes les façons là ou on est, ça cours pas les rues. Je ne m’épanche pas non plus sur les copains. Il n’y a rien de pire que de déposer son sac de merde sur les pompes usées ou neuves d’un pôte.


bon. je ne trouve pas judicieux d aller convoquer ta mère devant ta femme dans cette histoire déjà compliquée. néanmoins une fois que tu auras dépassé cette période noire, tu auras aussi résolu ce que tu n as pas pu faire auprès de ta mère et ce sera nettoyé.  la vie est économe et nous envoie juste ce dont nous avons besoin pour moi grandir. pas plus.

bah, ma mère n’a pas été très utile dans mon existence et là ou elle est ça va pas être simple.

as tu envisagé de recruter un manager de transition le temps de gérer tes problèmes personnels ? ce serait dommage que le business passe à la trappe.
pas du tout, je n’entreprend pas pour m’enrichir mais bien pour m’exciter. Manquerait plus qu’un type s’excite à ma place! Tout au plus si j’arrivais à surmonter une partie de ce mal être je pourrai m’associer ou soutenir une personne volontaire pour essayer de profiter de son enthousiasme en espérant avoir au moins le goût à défaut de satisfaction..pour ne pas mourir à petit feu! Je ne peux le faire aujourd’hui car je serai un boulet. J’ai une bienveillance naturelle qui m’empêche de filer un bébé merdeux sous la fallacieux prétexte que ce n’est pas de ma faute .

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Message par isadora Jeu 5 Nov 2020 - 15:22

jenesaisrien a écrit:Elle s’oppose à ma manière de penser en avançant que je suis hp et elle « normale » que je dois donc être compréhensif car elle se dit plus limitée . Ainsi, je je suis coupable d’être HP ,  de m’énerver de la situation ou que je lui reproche de ne pas respecter ma haine de l’alcoolisme...de ce que j’ai vécu avec ma mère alcoolique qui a fini par se suicider....

c était au sens symbolique que j avais écrit "convoquer" bien entendu. je ne l avais pas précisé puisque cela semblait évident et que je lis attentivement en général ce qui est écrit.

sinon pour résumer mon sentiment : l orgueil fait rarement bon ménage avec l amour.

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Message par jenesaisrien Jeu 5 Nov 2020 - 15:31

isadora a écrit:sinon pour résumer mon sentiment : l orgueil fait rarement bon ménage avec l amour.

j’ai du mal m’exprimer car c’est loin d’être ce qui domine chez moi ( on en a tous un peu) ..si tu vois ça je veux bien que tu développes

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Message par jenesaisrien Jeu 5 Nov 2020 - 16:34

Fleur de Lotus a écrit:Je réagis à chaud, juste après la lecture.

Cette personne n'est pas ta muse, mais ce que tu considères comme ton "oeuvre".

Si je suis d’accords sur la notion d’oeuvre, la bonne réponse est plutôt à la fin de ton message. Mon oeuvre aurait du être le couple, je n’avais que ça en tête. J’ai du mal m’exprimer, je laisse entendre qu’elle ne s’impliquait plus dans le couple car il se pouvait que son conditionnement sociétale ( qui ne posait pas de problème dans le fond pour moi) finissait par lui peser...la routine. Face à quelques réussites elle a souvent évoqué qu’elle n’aurait jamais été capable de faire. J’avais le sentiment qu’elle se dévalorisait sans raison...quand on veut on peut. Sans cette évocation j’aurais continué à jouir du confort offert, mais je n’y voyait pas d’avenir si elle ne tuais pas cette impression/résignation.


Voilà pourquoi tu ne peux envisager de t'en détacher.
Elle t'appartient, symboliquement.
Elle est devenue ta "chose" (et je ne mets AUCUN mépris dans cette assertion, je relativise la relation, aucune accusation, c'est un avis intellectuel, sans affects)

- je ne peux m’en détacher car je ne peux pas perdre le sentiment de sécurité et le refuge qu’elle m’a offert quand j’en avais besoin. J’ai mis 20 ans avant de trouver ce confort précieux pour un hp.
- elle m’appartient dans le sens de dépendance et non d’oeuvre. Je ne cache pas avoir besoin d’elle et il me plaisait de croire que c’était réciproque. Pas en tant qu’oeuvre!
- pour ce qui de « la chose «  ce n’est vraiment pas ça. Je souffrais de la voir dévouée à certaines tâches routinières. Quand j’ai proposé d’en prendre une part ou de sous-traiter elle disait ne pas vouloir elle aimait ça. C’était assez insupportable car quand on fait le lien avec «  je n’aurais jamais pu faire ça « , la dévalorisation paraissait évidente. Plus on avançait dans le temps plus elle se consacrait aux taches simples et peu valorisantes. Pour bien appuyer mon propos quand il y avait un sentiment de soumission au plumard cela me coupait les moyens ( insupportable). Je comprends ce que tu veux dire qu’elle était ma chose puisque tu crois que c’est une oeuvre ...ce n’est pas le cas. L’oeuvre aurait du être le couple et « notre chose ».


Depuis le début, si j'en crois ce que tu viens d'écrire là, tu agis comme son Pygmalion.
Tu "l'incites", tu "la pousses", tu "voulais l'admirer", tu voulais qu'elle son libre arbitre, tu voulais l'aider à s'accomplir, etc, etc, etc.

Et pourquoi es-tu si malheureux maintenant ?
Parce que tu n'as pas réussi.
Ou plutôt tu penses n'avoir pas réussi.


Oui, c’est sur l’objectif qu’il y a un malentendu. Je cherchais à ce qu’elle se développe ( c’est ça qui aurait forcé mon admiration) parce que je sentais qu’elle se dévalorisait dans son carcan sociétal. Et tu as évoqué mon égo dans le premier post et bien c’est là qu’il aurait pu être flatté. En effet comme je le disais, son libre arbitre aurait permis de savoir si elle m’aimait vraiment ou si je répondais à son besoin de sécurité...nous avons souvent débattu de cela et c’est un poids pour moi...tant que ce n’est pas clair, je ne suis que utile à sa vie. Là j’en suis toujours au même point sauf que ça devient de plus en plus évident....c’est là que je souffre.




Car tu as connu six mois (six mois en quinze ans... ) de "nirvana". C'était donc l'apogée de ton oeuvre. Si on compare à un relation sexuelle, ce serait l'orgasme, à une peinture, ce serait la présentation en expo, à un livre, c'est le mot Fin, à un film, le final cut, etc.

Je repense à un peintre que j'ai pas mal étudié (enfin pas lui, mais sa "muse" justement), Bonnard. Alors que ses oeuvres étaient exposées au salon des Refusés, il était encore avec sa palette et ses couleurs à faire des modifications sur ses tableaux. Il ne se résolvait pas à les considérer terminés.


j’ai connu le bonheur sans compromis ( 5 ans) , le nirvana 6 mois...c’est pas si mal et mieux que de ne rien connaître. Ma souffrance vient du fait que c’est peut-être basé sur un mensonge puisque tous les ingrédients étaient réunis pour que ça dure. Je ne voyais la fin nulle part. Tu n’as eu qu’un orgasme dans ta vie ? moi non, j’ai même constaté que parfois le sommet suivant était bien supérieur au précédent !




A mon sens, tu te fourvoies. Tu n'avais pas "confiance en elle", tu l'avais façonnée telle que tu la rêvais (encore une fois aucun jugement de ma part, je suis dans la réflexion et rien d'autre).



Pendant 5 ans je n’ai eu aucun doute. C’est bien en la voyant se consacrer à des taches de moins en moins valorisantes que j’ai commencer à douter et parallèlement la distance se former. J’ai cru que c’était à cause de nos occupations professionnelles ( voir mon premier post).



Maintenant, est-ce que tu peux trouver celle qui aura ce désir d'être façonné par toi... oui, probablement, parmi les plus jeunes.
Est-ce que tu en seras satisfait ? Seulement si tu le fais en conscience, je pense. Et de ce fait, cela risque d'être difficile.
Et de toute évidence,  cela ne pourra pas durer éternellement.
Comme toute oeuvre, il y a un moment où il faut la laisser vivre d'elle même. Sinon elle ne fait pas oeuvre. Elle reste "chose".

Là on touche du doigt l’erreur d’analyse, j’ai toujours été attiré par les femmes plus mures que moi. Je n’ai consommé de la jeunette que quand j’ai eu ma période male en rut, que j’ai abandonnée au bout de 2 ans tellement j’étais mal, j’avais besoin de jouir dans ma tête pendant l’acte et d’augmenter cette jouissance par un caractère affirmé au long de la journée et inversement ! Point de salut sans personnalité. Mais elle peut être incomplète et trouver dans l’autre la possibilité de s’accomplir. C’est ce s’est passé pour moi en tout cas.



** Petit apparté très personnel. Je n'y avais pas pensé en te lisant la première fois mais cela m'a sauté à la figure en écrivant ces mots. J'ai aussi vécu cette histoire d'oeuvre humaine, j'étais le pygmalion, la Pygmalion, en l'occurence. Pourtant ce n'était pas mon désir, mais le sien, car je l'avais dégagé de la pierre brute qui le recouvrait. C'est moi qui avait effectivement parlé d'oeuvre mais en parlant du couple que nous formions. Deux atypiques totalement décalés.

Là tu es plus proche de ce que je cherchais à faire. L’oeuvre aurait du être le couple de ma vie. Je suis totalement d’accords!


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Message par Invité Ven 6 Nov 2020 - 13:16

L’oeuvre aurait du être le couple de ma vie.

D’intellect à intellect.

Cette phrase me perturbe depuis que je l’ai lue, comme lorsque je lis un texte et que mon cerveau détecte une faute sans que je sache précisément laquelle (compétence acquise pendant mes années de correctrice d’édition, je repère toutes les fautes, typographiques, orthographiques, syntaxiques).

Je l’ai relue une première fois hier soir pour en vérifier la teneur. J’y ai vu une « faute » syntaxique, une inversion de mots, peut-être un lapsus. La bonne phrase aurait dû être « Le couple aurait dû être l’œuvre de ma vie ».

Mais cela a continué à me travailler. Peut-être n’y avait-il pas de faute ? Mais si c’était le cas, cela signifiait quoi ?

Que l’œuvre que tu souhaitais créer n’était pas une femme idéale, comme j’en faisais l’hypothèse, mais le couple ?

Oui. Logique.

Mais alors pourquoi rajouter « de ma vie », qui est une formulation étrange, et ne pas plutôt dire « mon couple » qui aurait été plus correct d’un point de vue syntaxique. Car si on y regarde bien « le couple de ma vie », strictement parlant, cela ne veut rien dire. Ou alors des milliards de choses inconscientes.

Et comme ce sont les derniers mots de ta réponse, j’y vois une potentielle source de réflexion plus avant.

Alors... Erreur syntaxique, lapsus ou choix délibéré ?

Moi j’y vois une sorte de lapsus qui met en avant l’idée du couple. Ce qu’il représente pour toi. Et bien évidemment derrière cette idée, le tout premier « couple » qui t’a construit, celui que tu formais avec ta mère et serait donc resté « le couple de ta vie ».

Encore une fois, aucun jugement de ma part. Je continue d’être confrontée aux mêmes remontées inconscientes, en inversé.

Ceci est une proposition pour avancer, ni plus ni moins.

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Message par jenesaisrien Ven 6 Nov 2020 - 15:46

il s’agit  bien d’une simple erreur syntaxique, il suffit de relire au dessus pour remarquer cette phrase : L’oeuvre aurait du être le couple et « notre chose ». A la fin je ne cherchais qu’a reformuler pour appuyer sur le fait qu’on était d’accord la notion du couple. Tu remarqueras le « notre » sans objectif commun , point de couple. 

je vais développer dans le texte, pour expliquer et pour éviter que tes yeux ne saignent trop ( ma femme est pareil, je sais de quoi je parle)

Fleur de Lotus a écrit:
L’oeuvre aurait du être le couple de ma vie.

je repère toutes les fautes, typographiques, orthographiques, syntaxiques).


tu dois terriblement souffrir avec moi  Very Happy .  Tu as  du remarquer qu’il y a des fautes incohérentes ? une faute incohérente est une faute qui apparaît de temps en temps et non systématiquement. Par exemple une que je fais tout le temps c’est l’inversion de la terminaison entre la première et la troisième personne. Je faiS , elle faiT....tu trouveras dans mes posts des tas de « Je fait elle fais« . La question est soit c’est du hasard et une fois sur 2 je tombe sur la bonne écriture sans savoir laquelle est la bonne,  soit il y a un autre problème. Evidemment si j’en parle c’est qu’il y a un autre problème, je ne relis pas ce que j’écris volontairement alors même que je sais que je suis dyslexique   quand je parle avec émotion ou que je veux transmettre un état émotionnel. Pendant des années j’ai pondu des rapports stratégiques, des contrats et des recommandations de stratégies. Je sortais un premier jet ( le vrai, mon ressenti sincère) mais en bon consultant je devais relire et envelopper ça dans une jolie robe car l’objectif était que tout le monde ( ou le max , car cela impliquait beaucoup de personnes, organisations, gouvernements, etc..) puisse adhérer au propos et bien évidement atteindre l’objectif qu’on ma fixé ou que je me suis fixé. Je suis donc déformé, si je relis je vais immanquablement  m’interroger sur l’efficacité de la formulation et sur son objectif ( déformation professionnelle). Je sais que je suis efficace pour vendre une idée et la tentation est grande d’user de cette capacité à la première occasion. Ici je n’ai rien à vendre, je clic donc sur « envoyer » dés le dernier mot saisi. Si je veux qu’on m’apporte des pistes de réflexion ( certainement pas la réponse) je dois passer un message brut, au moins aussi proche de mon état d’esprit...je laisse couler les mots en étant concentré sur ce que perçois sincèrement. Si je commence à me dire je voudrais que la personne en face perçoive « cela », je vais y arriver mais était-bien l’objectif ? non.



Je l’ai relue une première fois hier soir pour en vérifier la teneur. J’y ai vu une « faute » syntaxique, une inversion de mots, peut-être un lapsus. La bonne phrase aurait dû être « Le couple aurait dû être l’œuvre de ma vie ».


Quand je l’ai écrit, je pensais bien l’oeuvre de ma vie mais si je n’avais conscience de l’échec actuel j’aurais écrit sans hésiter l’oeuvre de NOTRE vie.



Moi j’y vois une sorte de lapsus qui met en avant l’idée du couple. Ce qu’il représente pour toi. Et bien évidemment derrière cette idée, le tout premier « couple » qui t’a construit, celui que tu formais avec ta mère et serait donc resté « le couple de ta vie ».

.

Je ne formais pas de couple avec ma mère, je l’ai compris dés que ma conscience a commencé à se développer. Cela ne posait pas de problème. Elle a eu un enfant qu’elle n’attendait pas tout en étant possessive de manière épisodique. J’ai vite pris mon indépendance sans que j’en souffre. ma conscience est elle que j’ai reproduit le schéma inverse, enfants désirés, espaces de liberté respectés et  les pousser à s’envoler, expérimenter, se tromper. Je me souviens pour certains d’entre eux m’être inquiété qu’ils ne transgressent pas certaines règles ( indispensable pour se développer et s’affirmer). Je n’ai appris que beaucoup plus tard qu’ils avaient fait mais avec intelligence et discrétion ... une joie pour moi! Ils ont parfaitement autonomes ils savent ce qu’ils veulent faire et je me targue de ne jamais les  avoir influencé et d’avoir toujours accepté leur choix. Je me souviens d’un jour où l’une de mes filles est arrivée avec sa petite amie. Ma femme ( sa mère biologique) avait la larme à l’oeil, je me suis empressé de prendre la petite amie dns les bras pour l’accueillir et d’emmener ma femme à l’écart pour comprendre le problème. Le problème était je n’aurais pas de petits enfants. Je me suis empressé de lui expliquer qu’elle ne possédait pas la vie de ses enfants, elle devrait pleurer de joie si sa fille avait trouvé  sa voie, son équilibre. Il a fallut quelques temps pour accepter cela mais c’est passé ( du moins en apparence). Pour la petite histoire elle a fini par devenir hétéro ( ou bi mais cela ne me regarde pas) mais pour autant se refuse d’avoir des enfants. Je suis simplement heureux qu’elle n’hésite pas dans ses choix, qu’elle affiche un bonheur même quand elle se trompe.

Je fais cet écart pour ne pas tomber dans la psychanalyse de base du rapport difficile avec ma mère et que .tout viendrait de là....

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Message par isadora Ven 6 Nov 2020 - 15:58

l'orgueil, c'est quand on s'imagine qu'on peut régler tout, tout seul, et même sans la principale intéressée. tout gérer pour l'autre. jusqu'à anticiper ce qu'elle ferait de sa moitié de patrimoine, par exemple. si ça se trouve, elle fera la fête et elle dépensera tout avant de venir te demander de renflouer !

c'est aussi refuser de voir un médecin. si mon conjoint avait sombré dans l'alcoolisme, je serais allée consulter un médecin pour comprendre comment je peux l'aider à s'en sortir. et j'aurais aussi fait en sorte que mon compagnon soit suivi également.

jenesaisrien a écrit:Je ne m’épanche pas non plus sur les copains. Il n’y a rien de pire que de déposer son sac de merde sur les pompes usées ou neuves d’un pôte.

l'orgueil, c'est également considérer qu'on ne peut pas se confier à ses potes. les potes sont là pour ça, sinon, ça sert à rien, si c'est juste pour boire des apéros en terrasse. les potes, les vrais, encore faut-il en avoir, n'est-ce pas, ils aiment partager les moments difficiles. à charge de revanche, bien sûr.

jenesaisrien a écrit:J’ai une bienveillance naturelle qui m’empêche de filer un bébé merdeux sous la fallacieux prétexte que ce n’est pas de ma faute .

c'est enfin penser qu'un manager de transition ne serait pas capable de se débrouiller pour gérer l'entreprise et n'adorerait pas se charger du m...ier.

toutes les ouvertures qui ne tournent pas autour de toi, contrairement à celles proposées par Fleur de Lotus (coucou) et qui donc vont dans le sens de demander de l'aide, tu les as balayées.

tu as même commencé ton fil en disant que tu ne voulais pas d'aide d'un professionnel, simplement nos idées, pour les examiner toi-même et t'en servir pour ta propre réflexion.  je cite :
jenesaisrien a écrit: A plus de 50 ans j’ai toujours géré ma différence, avec difficulté souvent, mais sans aucune aide .

voilà d'où vient mon sentiment de faire face à quelqu'un d'orgueilleux. je suis d'accord avec toi, on l'est tous, à des degrés divers.

mais l'orgueil ne fait pas bon ménage avec l'amour, et pas non plus avec l'amitié, d'ailleurs, il me semble.

bonne continuation.

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Message par Invité Sam 7 Nov 2020 - 9:48

il s’agit  bien d’une simple erreur syntaxique, il suffit de relire au dessus pour remarquer cette phrase ....


Non. Justement. Il ne suffit pas.

C’est le principe même du lapsus.


... je laisse couler les mots en étant concentré sur ce que perçois sincèrement...

C’est bien un lapsus. Et la facilité avec laquelle tu balayes toute proposition qui met en doute ta capacité de contrôle m’amène à poser le même constat que Isadora (coucou de même x) ).

Je n’aurais pas de moi-même parlé d’orgueil comme elle l’analyse, mais au final j’en arrive, avec déception j’avoue, à une  conclusion similaire.

Tu te crois en mesure de tout contrôler et je crois bien que tu n’es pas venu chercher des perceptions ou des retours mais de quoi pouvoir te conforter dans ta vision contrôlante du monde, de ton monde et de tout ce que tu estimes en faire partie, ta femme.

Tu n’as pas vraiment envie que cela change. Par contre tu aurais aimé revenir en arrière, dans ce temps béni que tu estimes être votre splendeur, mais tu sais que c’est terminé.

Tu ne l’acceptes pas, logique puisque tu y étais heureux (heureux en conscience ? ou heureux à posteriori ?) mais au lieu d’essayer de te remettre en question, tu t’enlises dans cette illusion, car bien évidemment c’en était une.

Tu es humain, comme nous tous ici, et tu n’échappes donc pas à cette triste condition d’acteur incapable de comprendre dans quelle pièce il joue.

Il va falloir que tu acceptes le Réel pour retrouver ce que tu as perdu, c’est à dire toi-même, et non pas ton rêve de toute puissance.

Tout ça n’est qu’une histoire que tu t’es racontée. Elle est finie. Il te reste à en écrire une autre, avec ou sans ta femme, c’est à toi de décider. Une chose est certaine, cependant, il va falloir que tu lui passes le crayon, si tu veux qu’elle en soit la co-autrice. Or tu ne sembles pas être en mesure de le faire.

Un seul remède à tout ça. Accepter que, même intelligent, on ne sait rien, au fond. Et donc on ne contrôle pas grand chose, si ce n’est nos rêves, nos mises en perspective, nos tentatives de faire trace, c’est à dire nos créations.

Mais encore une fois, autant il est possible, au niveau individuel, de contrôler l’histoire de sa vie en solitaire, autant il est impossible de le faire seul quand on veut que l’histoire mette en scène ou en mouvement d’autres que soi.

Encore une fois (même si je me répète pour rien), aucun jugement, je suis passée par là et je continue.




Et pour finir :
Je ne formais pas de couple avec ma mère,

Encore heureux.... Oo’

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Message par REGBEL Sam 7 Nov 2020 - 10:39

Puisque tu cherches ici des avis, je te donne le mien : barre toi, et vite. Tu es en train de sombrer, et elle aussi. À part assister à sa chute et la tienne, tu ne tireras plus rien de cette histoire. En plus, il n'y a pas de problème d'argent ni d'enfants.
Tu as vécu une belle histoire, sur un modèle dépassé aujourd'hui ( cela m'est arrivé aussi, ainsi qu'à d'autres sur le forum). On peut discuter pendant des heures de la pertinence du nouveau modèle, mais il est illusoire de retourner à l'ancien. Il reste des beaux souvenirs, peut être encore de la tendresse. Il y a aussi la peur pour vous deux d'être obligé de refaire sa vie à 50 ans. Ceci dit, il y a de nombreuses personnes dans votre cas, qui doivent aussi refaire leur vie. Donc tu n'es pas seul...
Enfin je trouve dommage qu'à travers toi on juge un modèle aujourd'hui dépassé. Tu n'es pas non plus responsable de tous les malheurs sur terre, comme dit par d'autres.
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