Fatigue et doutes

Je suis fatiguée. Je n’appelle plus mes amies depuis un an. Je n’avance pas dans mon travail. Je ne rencontre personne, je me sens vidée de toute énergie sociale. La seule chose que j’arrive à peu près à faire c’est du sport régulièrement et aller à la mer quelques fois. Et même ça, tu me le reproche. Ca t’embête que j’aille courir au réveil ou que je parte quelques jours seule à la mer, tu veux qu’on aie du « temps pour parler ». C’est moi qui suis égoiste ? Peut-être, peut-être qu’après tout, les gens en couple ne font pas ça.

Je sais que tu ne m’as jamais rien empêchée de faire, concrêtement. On n’habite même pas ensemble, en théorie j’ai plein de temps pour moi. C’est moi qui me fatigue, avec mes doutes, mon anxiété et mon ambivalence, ou c’est toi qui me fatigue ? Quand je dis « non, c’est moi » tu as l’air satisfait.

Je ne crois plus à ce en quoi je croyais avant notre relation. J’ai plus d’énergie vitale. Je vois une autre réalité maintenant : celle où je suis le problème, celle où « ça vient de moi ». Je me dis que les choses dont j’ai envie de parler ne sont pas importantes. Que c’est sûrement toi qui a raison, on ne parle pas assez des « vrais » problèmes. Je me dis que je suis folle. J’essaie d’en faire de plus en plus pour toi et tu es de plus en plus insatisfait. A quel moment tu vas te trouver satisfait de notre relation ? Quand je serai complètement vide, sans vie propre, sans désirs autres que ce que tu désires ?

« Evitante », « relation abusive (!) », « instabilité émotionnelle », tu m’as collé tellement d’étiquettes dessus que j’ai peur de fusionner avec elles. Je me vois comme telle maintenant, et comment une telle personne peut avoir des relations saines ? J’ai l’impression que je ne mérite pas mieux qu’un conflit perpétuel. Plus je me questionne, plus je m’introspecte, plus je lis des bouquins de psychologies pour essayer de comprendre « ce qui ne va pas chez moi », et plus je me perds, plus je déprime, plus je vide les choses de leur substance à force de le analyser. Je suis en train de piétiner cette intuition qui m’a saisie dès notre première rencontre et qui m’a soufflé de ne pas continuer sur ce chemin avec toi.

* * *

Merci à ceux celles qui auront lu, ça fait toujours du bien d'écrire !

Tu n’as qu’à m’appeler moi : promis je suis intéressant.

Je blague un tantinet.

Tu as l’heur de pouvoir faire le sport que tu veux. Je te garantis, quand tu ne l’as plus, tu réalises que c’est une bénédiction.
Quant aux cons sui voudraient t’empêcher d’assouvir ce besoin que tu as de t’aérer sportivement, ou te feraient la leçon à ce sujet : eh ! fuis-les.
Tu es sans doute assez bonne pour pouvoir et pratiquer tes activités favorites et nécessaires, et être une bonne personne agréable à vivre.
Donc, comme d’aucuns balanceraient, tu trouveras des gens qui te correspondent, un jour. Ça demande de l’investissement, c’est certain ; et tu es dans une période que je comprends être assez basse dans l’investissement que tu peux donner dans quoi que ce soit.
Ça reviendra. Je crois.

Une relation qui va pas, ça vide de toute énergie vitale. J'en ai fait les frais récemment.

C'est pas forcément l'autre, ou toi, c'est la relation qui va pas.
Des fois, ça peut se changer, d'autres fois non, mais en discuter à 2, ou au moins avec un ou une amie, ça peut être salvateur. Salvateur pour soi, pas forcément pour le couple, mais c'est un début.

On trouve rapidement les réponses tout seul, et encore moins dans un livre de développement personnel (et pourtant j'ai cherché longtemps!)
Accepter une réalité, ça, oui, ça peut être aider. Même si sur le moment, ça fait mal.

Courage à toi, courage à vous deux.

Merci à ceux celles qui auront lu, ça fait toujours du bien d'écrire !

J'ai trouvé ça joliment écrit (même si pas le comble du rigolo...)
Tant mieux si ça t'as fait du bien de te "libérer" un peu !