Dépression existentielle ?

Bonsoir à vous,

Je me représente vite fait. J'ai 22 ans, en fin d'études de Bachelor, isolé du monde, trouble personnalite evitante, pas d'amis, jamais eu de relations,... Bref voilà. En fait, j'ai la sensation de ne pas réussir à avancer dans la vie, je m'explique. J'ai la sensation que rien n'a de sens, hormis l'amour, mais ici je suis pessimiste sur le fait d'être un jour capable d'aimer. Je m'intéresse beaucoup à la psychologie humaniste, théorie de la désintégration positive, psychiatrie, philosophie,... Je suis aussi suivi par une psy. Malgré ça je ne trouve aucune réponse, aucune flamme, quelle tristesse... Je me sens vide de sens, sans émotions, sans amour, rien. La sensation de ne pas pouvoir accomplir mes volontés que ce soit professionnel, socialement ou en amour. Genre je sais pas du tout où je navigue là, mais c'est le néant. La société me semble tellement fade et sans émotions. On me parle sans cesse d'argent et de travail, mais personne ne comprends que c'est ce qui me motive c'est la passion, l'altruisme et l'amour. Je me sens tellement différent de tout le monde, genre d'être une autre espèce. Y en a t'il qui vivent ça ou suis-je fou ? Suis-je le seul à être passionner par tout ? Que ce soit une coccinelle, un objet design, une philosophie, une personne, ... Suis-je le seul à me sentir vide ?

Sommes-nous fous ou est-ce la vie qui l'est ?

Mais non, tu n'es pas seul ; pas plus seul que ceux qui vivent aussi ça.

Bonsoir, non hélas, vous n'êtes point seul face à ce ressenti.
Vous parlez de passion(s), lesquelles sont-elles si vous souhaitez en parler bien sûr,

Salut Archiloque,

Peut-être les deux ? Nous pouvons être fou et la vie peut l'être aussi... Ou peut-être pas. Je me doute bien que je suis pas le seul, mais j'en ai marre de ne pas connaître quelqu'un en IRL qui me comprenne a ce sujet

Bonsoir c'est-à-dire,

Perso je n'ai pas réellement de passion. Je parlais surtout de passion avec le cœur. Vivre les choses intensément, avec profondeur et sincérité. Mais pour répondre à votre question, j'aime beaucoup de choses: le design, architecture, psychologie, musique au violon/piano, football, aider, ... J'aime beaucoup aussi rencontrer des gens, malgré mon trouble de personnalité qui fait que je me sens inférieur et en manque de confiance ( paradoxal, non ?). Je m'entends avec tout le monde assez vite, je rigole vite,... Bref j'aime découvrir des personnalités. Je pense que le lien humain est ce qu'il m'intéresse le plus, mais c'est la seule chose dont je manque et qui fait que je me sens seul.

Je comprends assez bien ta peine IRL, c'est une vraie souffrance de ne pas trouver ce genre de complicité facilement hors d'un forum. Tu vis en ville ? Faut pas forcément baisser les bras de suite, ça peut finir par arriver. Dis-je avec seize ans de plus que toi et sans cette réponse…

On me parle sans cesse d'argent et de travail, mais personne ne comprends que c'est ce qui me motive c'est la passion, l'altruisme et l'amour

Peut être cherches-tu au mauvais endroit ?
La passion, l'altruisme et l'amour ne se trouve pas sur le lieu de travail, déjà.
Le fait de monnayer ton travail cassera tout ce qui t'importe.

Ce que tu cherches doit se trouver en toi, pas ailleurs. On croit que ça doit avoir un support, une origine qui vient de l'extérieur. Je pense que tout est en soi.
Même l'amour.
Les autres ne sont pas l'origine, peut être un déclencheur à la limite. Les autres sont le partage.

Je me souviens du topic ou on avait parlé de ta passion pour le design. J'avais été sincèrement impressionné par la maturité de tes réflexions sur le sujet !
Je pense qu'on est pas mal sur le forum à avoir eu des années difficiles, avec aussi ce sentiment d'être "extraterrestre" etc
Je dis pas que ça s'arrange "automatiquement, parfaitement et magiquement" avec le temps : mais il me semble que tu as plein d'atouts pour "t'en sortir" (sur le plan de ta personne et de ton rapport au monde), et arriver à un peu plus de sérénité (et pour les atouts je parle pas de trucs prosaïques : je veux dire par là que "tu as du cœur" , de belles qualités humaines pour le dire moins lyriquement ^^ c'est en tout cas ce que je sens en te lisant).
Bref, désolé c'est assez flou ce que je dis ^^ Baisse pas les bras, tu te sens "au fond du trou", donc techniquement tu peux que remonter, et même, je te le souhaite, "faire des étincelles" (après je dis pas que ce sera non plus simple tout les jours hein ^^)
PS j'écris ça dans une phase d'optimisme sur le plan perso, donc ça te semblera peut-être un peu "naif". M'enfin, je vois pas l'intérêt de te dire des trucs du genre "la vie est pourrie, blabla", ça te mènerait pas bien loin... en fait je voulais juste dire que la dépression existentielle, parfois on en sort jamais totalement, mais ça ne signifie pas qu'il faut se flinguer ou penser qu'on aura jamais de moments heureux. Parce que c'est juste faux

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Jojo14520 a écrit:Je m'intéresse beaucoup à la psychologie humaniste, théorie de la désintégration positive, psychiatrie, philosophie,...
...
ce qui me motive c'est la passion, l'altruisme et l'amour.  

T'es tu déjà renseigné sur le bouddhisme ?
Parce que, de mon point de vue, c'est une synthèse entre psychologie, philosophie et altruisme ;
et une fois qu'on a "mordu", ça apporte beaucoup de sens à la vie !!

Bonjour à tous,

Re Archiloque,

Non je ne vis pas en ville, du moins pas une grosse. J'habite dans une "ville" de 15000 hab entre Nîmes et Marseille. Je suis retourné vivre chez mes parents malheureusement il y a 2 ans et demi à cause d'une grosse opération, et là j'aimerais repartir, mais je ne vois pas où repartir ni quoi faire. C'est là le gros problème... J'espère que tu trouveras les réponses à tes questions, sincèrement.

Salut Bimbang,

Le truc c'est pas que je cherche au mauvais endroit, c'est surtout que je ne sais pas où chercher ni quoi chercher. Je ne trouve pas de sens réels. Mais oui, je suis totalement d'accord, ça doit venir de soit et pas de l'extérieur, je suis amplement d'accord.

Salut Godzilla,

Tout d'abord merci pour ce que tu as écris, ça me touche sincèrement. En gros mon problème actuel se résume en trois point:
- professionnel: comme on en a déjà parlé tout les deux, le design actuel ne correspond absolument à ma vision à moi. Aujourd'hui on est beaucoup plus axé sur le profit et le succès que sur un produit répondant réellement à des besoins et conçu de manière correct/éthique ( comme avec les matériaux, par exemple pour mon mémoire j'ai proposé une alternative au fauteuil en pvc, pu et acier par un fauteuil en chanvre, bois, lin, bouchon de liège et brai de bouleau).
- socialement: j'ai besoin de contacts humains, de parler avec des gens, faire des sorties, ... bref voilà
- amour: tout simplement me réveiller le matin au côté de quelqu'un, tout simplement. Tenter de rendre heureuse cette femme.
Je sais que tout ne sera pas simple bien sûr, mais j'espère que les choses évolueront un minimum tout de même.

Salut My_illusion,

Oui ça je le sais parfaitement, que faire semblant d'être comme tout le monde ne fera que me faire sombrer, puisque le décalage ne sera que plus fort. Mais perso, je n'ai jamais fait ça de toute ma vie. Mais perso, j'ai quand même besoin d'échanger, de partager, rigoler, ... Surdoué ou non. Mais je me sens seul avec tout le monde, mes "amis" comprennent bien quand même mon problème, ma famille absolument pas, mais le grand fossé se situe surtout entre ma manière de fonctionner et réfléchir versus la plupart des gens. Je ne comprends pas plein de choses: excès de confiance en soir, discrimination, les gens qui pensent savoir, les gens qui critiquent sans cesse, le fait de "baiser" ( pour moi c'est une notion étrange, car ça retire toute émotion ou singularité), les violences, l'égoïsme, le narcissisme, ... bref voilà. Je ne dis pas que tout le monde est comme ça, mais beaucoup le sont.
Et non, je ne cherche pas à justifier ma solitude, mais j'essaye de la comprendre surtout. Mais surtout, je souhaite en sortir rapidement.

Salut zebrisse,

Non je me suis jamais renseigné sur le bouddhisme. Perso je ne suis pas trop religion mais je peux regarder. Après perso, je préfère me faire ma propre "religion". Dans le sens, où je me veux me faire ma propre pensée. Mais oui, il est vrai que le bouddhisme pourrait très certainement se rapprocher le plus de ma façon de penser et de voir.

Désolé pour le long message

A tout hasard, je pose ça là, mais tu en as probablement déjà fait le tour :
http://hautpotentielquebec.org/ressources/depressionexistentielle.pdf
Mieux lui pour tout âge :
https://batinote.wordpress.com/2020/09/02/pourquoi-la-depression-existentielle-chez-les-surdoues/

là j'aimerais repartir, mais je ne vois pas où repartir ni quoi faire. C'est là le gros problème...

Tu sembles avoir besoin de t'ouvrir les horizons. Je te conseillerais de partir à l'aventure, de t'engager dans quelque chose, n'importe quoi (défi sportif, chemin de Compostelle, mission humanitaire, bout du monde sac au dos,...). Profite que rien ne te retient (job, appart, copine, enfant...). Après, c'est plus compliqué, pas impossible, mais plus compliqué.

J'ai écouté lui là mercredi :

TROIS ENTRETIENS D’ÉCONOMIE POUR L’ÉTÉ (3 ÉPISODES)
Épisode 2 : Gaël Giraud, la théologie au service de l’économie

Dans « L’économie à venir », le dernier ouvrage qu’il a co-écrit, Gaël Giraud rappelle l’urgence de revoir les fondements de l’économie telle qu’on la conçoit et qu’on l’enseigne aujourd’hui, notamment dans ce contexte de crise.

Mathématicien, économiste, jésuite : loin de conduire à des paradoxes, ces trois visages qui composent le personnage de Gaël Giraud forment un tout cohérent, un triple prisme particulièrement efficace pour penser le monde actuel et les défis qui attendent celui « d’après ». Pour Gaël Giraud, il est en effet nécessaire de combattre une vision cloisonnée du monde : si les mathématiques et la physique permettent de renouveler la façon de modéliser les phénomènes économiques, les sociétés contemporaines ne peuvent plus être privées d’un nouvel imaginaire désirable de la transition écologique, qui fait largement défaut aujourd’hui dans notre société.
[...]
https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/entendez-vous-leco-emission-du-mercredi-23-juin-2021

Il est bien ("malgré que" théologien). Il y évoque au passage sa traversée de je ne sais plus quelle région (en France) en mendiant le gite et le couvert (épreuve initiatique de son ordre, celui des jésuites).

Juste un mot en passant.
Lorsque l'absence de sens et de repères de la dépression ont pesé plus que nécessaire dans ma vie, j'ai fait comme il m'a été enseigné.  Le gros dos, en faisant comme il est prescrit de faire et en pestant contre l'incohérence/injustice/etc. du monde.

Sous la gentille carapace alors en formation, pointent comme des piques les questions, pour lesquelles les réponses uniques n'existent pas.  Et certains ont bien passé leur vie à en chercher des réponses.

Est-ce cela passer par dessus cette dépression : dans l'action, du faire sans sens, mais dotée d'intelligence, construire une image de soi qui alors déterminera au moins une partie de ces réponses.  

La fermeture des possible en fait partie.  Choisir l'exil ou un parcours bien dans le moule ne feront pas les mêmes hommes.  Mais les questions sont restées sous la carapace et si les réponses n'existent toujours pas, j'ai au moins ce jour un prisme pour les appréhender d'une autre manière que celle de mes 20 ans.

Accepter que la vie donne forme à une personne, qui n'est qu'une part de soi.