Et vous, comment parlez-vous ?
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Forum ZEBRAS CROSSING :: La zébritude :: Discussions générales relatives à la zébritude :: Caractéristiques liées à la douance
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Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Jaisamer a écrit:Nomin dit :
Ici, fondamentalement, je me retrouve frustré. Parce que j'ai le sentiment que tu t'attaches uniquement à la surface des choses, à l'emballage plutôt qu'au cheminement réflectif. Ceci n'est pas un jugement de valeur, mais mon profond ressenti comme tu t'es permis d'exprimer le tien.
Je serais heureux de te relire ceci étant
simplement mon hémisphère gauche précisément la région de la lecture n'est pas très développée chez moi d'où ma dyslexie, contrairement à ce que tu penses je te comprends mais pour lire tes réponses ça me demande pas mal d'efforts et de concentration.
Nomin- Messages : 60
Date d'inscription : 08/11/2011
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
je suis comme Ernest Miller Hemingway dyslexique aussi .
"Ernest Miller Hemingway (1899 – 1961) est un romancier et nouvelliste américain. Conséquence de son expérience sur les champs de bataille, il supprime de son écriture tous les mots inutiles, simplifiant la structure de la phrase et se concentrant sur les objets et les actions concrètes « Ce qu’il faut, c’est écrire une seule phrase vraie. Écris la phrase la plus vraie que tu connaisses. » Il adopte une éthique qui met l’accent sur le courage face à l’adversité et ses héros sont des hommes forts et silencieux, souvent maladroits avec les femmes. Son talent narratif fait de lui l’un des écrivains majeurs du XXe siècle. Son œuvre est couronnée par le prix Nobel de littérature en 1954, pour Le Soleil se lève aussi et L’Adieu aux armes."
"Ernest Miller Hemingway (1899 – 1961) est un romancier et nouvelliste américain. Conséquence de son expérience sur les champs de bataille, il supprime de son écriture tous les mots inutiles, simplifiant la structure de la phrase et se concentrant sur les objets et les actions concrètes « Ce qu’il faut, c’est écrire une seule phrase vraie. Écris la phrase la plus vraie que tu connaisses. » Il adopte une éthique qui met l’accent sur le courage face à l’adversité et ses héros sont des hommes forts et silencieux, souvent maladroits avec les femmes. Son talent narratif fait de lui l’un des écrivains majeurs du XXe siècle. Son œuvre est couronnée par le prix Nobel de littérature en 1954, pour Le Soleil se lève aussi et L’Adieu aux armes."
Nomin- Messages : 60
Date d'inscription : 08/11/2011
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Je me trouve souvent piégé en conversations disons à moitié sérieuses parce que je n'utilise presque jamais de métaphore et d'implicite, et je projete un peu (beaucoup) ça sur les autres.
Je pense que ça doit vous arriver aussi, de comprendre l'implicite de paroles d'un interlocuteur mais de trouver que l'idée qui est derrière ou le fait de ne pas s'exprimer directement sont trop illogiques et donc moins probables que l'alternative qui est que je n'aie en fait pas compris ce qu'il veut dire.
Ce que je fais quand je sens qu'une personne a une idée derrière la tete qu'elle n'exprime pas c'est lui tendre des perches pour voir si elle l'exprime ou pas, mais je ne réponds presque jamais si la question n'est pas posée.
J'ai conscience que c'est pas très sympa de faire comme ça mais en fait avec les gens que je connais ça m'a permis d'avoir des relations plus profondes assez rapidement que les autres gens entre eux.
Je précise que les relations en questions sont à prendre au sens général.
Je pense que ça doit vous arriver aussi, de comprendre l'implicite de paroles d'un interlocuteur mais de trouver que l'idée qui est derrière ou le fait de ne pas s'exprimer directement sont trop illogiques et donc moins probables que l'alternative qui est que je n'aie en fait pas compris ce qu'il veut dire.
Ce que je fais quand je sens qu'une personne a une idée derrière la tete qu'elle n'exprime pas c'est lui tendre des perches pour voir si elle l'exprime ou pas, mais je ne réponds presque jamais si la question n'est pas posée.
J'ai conscience que c'est pas très sympa de faire comme ça mais en fait avec les gens que je connais ça m'a permis d'avoir des relations plus profondes assez rapidement que les autres gens entre eux.
Je précise que les relations en questions sont à prendre au sens général.
paela- Messages : 2689
Date d'inscription : 30/05/2011
Age : 31
Localisation : Bordeaux
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Or ce sont les facettes d'une seule et même raison à l'œuvre que nous observons dans ces propositions qui tâtonne A TRAVERS l'un ou l'autre penseur
Je ne pensais pas à une vacuité ou même à un en soi. J'illustrais par un exemple comment malgré l'apparente contradiction, les modes de relation surdoué/ non surdoué relève d'une seule réalité qui couronne ces deux fonctionnements: l'intelligence. D'où ma référence à la noosphère de Theilard (sans que je me prononce ici sur la crédibilité que j'accorde ou non à ce concept.)
Non, effectivement, ce n'est pas LE vrai problème, mais c'est assurément MON vrai problème... Je manque clairement de discernement sur ce point. Tu m'as montré dans notre communication précédente un exemple "sucré/salé" (c'est drôle et triste à la fois, je suis peiné au passage de l'incompréhension qui t'entoure parfois, suivez mon regard... de ta tendance à globaliser et sous certains aspects j'observe chez moi un penchant similaire. Accompagné d'un manque de diplomatie acquis lors de longues années de lutte pour ma survie, le mélange est détonnant...De plus je suis quand même un petit nouveau dans la savane, j'apprends sur le tas et découvre peu à peu toutes les "mésinterprétations" que j'ai pu faire jusque là dans mes rapports avec mes (dis) semblables... En outre, et c'est la remarque de Paela qui m'inspire cela, on devrait contextualiser un peu la problématique. Dans une discussion de rue, je pourrai passer pour normal n'était une propension à faire le pitre... C'est plutôt lors d'une discussion assise, plus approfondie, que nait le fréquent hiatusEst-ce le vrai problème ? Ou ne se situerait-il pas plutôt au niveau de l'acceptation immédiate que nous devrions faire de la non-globalisation de notre interlocuteur à l'instant T de notre conversation ?
Petit lien divergent pour ceux qui seraient curieux, donné sans explication, mais qui a mes yeux ne manque pas d'entrer en résonance avec l'échange présent, sous certains aspects. ( Là encore je ne me prononce pas sur la validité que j'accorde au(x) concepts, c'est seulement une "liane divergente" qui se lance sur la racine de nos réflexions.
https://secure.wikimedia.org/wikipedia/fr/wiki/Rupert_Sheldrake
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Bonjour Fata !
Oui, l'intelligence, l'intelligence comme phénomène de réalité relative (à mon ressenti, hein ). Nous n'avons pas les mêmes mots tous les deux pour en décrire la perception ancrée en nous, simplement ... Mais cette différence d'axe de vue m'enrichit parce qu'elle m'incite à, non pas remettre ma recherche en cause, mais plutôt à porter un regard différent sur sa tessiture, à la bonifier, à en compléter la trame.
l'Intelligence (avec un grand I) vue comme une conjugaison de facteurs, de la même manière que la Vérité (avec un grand V) ? Qualifierais-tu, comme j'ai tendance à le faire, cette Intelligence (le I se référant donc à plusieurs êtres en interaction) d'être relative à l'écosystème créé par la réunion de ces êtres ci dans un temps et autour d'un sujet donné ? Ne dépasserait-elle alors pas le vocable réducteur que nous lui donnons en nous appropriant la mesure que l'on a fait de notre mode de pensée ? Si tant est que je comprenne les sous-jacents qui tu induis en nous fournissant le lien inclut dans ton post ...
Naturellement, comme toi, je ne me prononce pas sur la validité des concepts ... Ils ne sont qu'une facette de plus à cette recherche, et réveillent comme chez toi un intérêt, presque une dissonance qui m'interpelle. Qui m'interpelle non pas le ressenti d'une quelconque culpabilité de ne pas avoir vu, mais plutôt comme une aspiration à la découverte
Quand au reste de ton post ... Oui, je globalise et peux être très tranchant. Réflexe de survie, marre de ne pas être compris, marre de voir les autres mêler affect et logique. Marre de me voir incapable de rester dans le contexte présent, et de communiquer aux autres ce que je perçois des divergences possibles.
J'ai la forte impression qu'à la fois je sais vivre dans l'acceptation de l'impondérable, mais que ma vue des différentes options possible m'amène à une volonté de contrôle que j'exprime également .
Ce discours provoque une l'apparition d'une dichotomie déstabilisante chez mon vis à vis, et cela sous deux formes :
- L'apparition d'un doute devant les diverses possibilités que j'offre au regard
- Une impression de vouloir maitriser, ou même de maitrise parfois (professionnellement parlant) qui dépasse le cadre même du contexte
Cette image alors offerte casse la dynamique de choix de l'interlocuteur et le laisse devant la seule option de se soumettre ou de se battre. Je m'en rends compte de plus en plus. Et dire que je faisait ça pour être le plus transparent possible, pour offrir au mieux mes services, mes conseils, mon soutien ...
Alors oui, j'ai "mésinterprété", bridé et parfois écrasé ... Et c'est à mes yeux la pire des blessures ... Car je l'inflige et la porte également ...
Oui, l'intelligence, l'intelligence comme phénomène de réalité relative (à mon ressenti, hein ). Nous n'avons pas les mêmes mots tous les deux pour en décrire la perception ancrée en nous, simplement ... Mais cette différence d'axe de vue m'enrichit parce qu'elle m'incite à, non pas remettre ma recherche en cause, mais plutôt à porter un regard différent sur sa tessiture, à la bonifier, à en compléter la trame.
l'Intelligence (avec un grand I) vue comme une conjugaison de facteurs, de la même manière que la Vérité (avec un grand V) ? Qualifierais-tu, comme j'ai tendance à le faire, cette Intelligence (le I se référant donc à plusieurs êtres en interaction) d'être relative à l'écosystème créé par la réunion de ces êtres ci dans un temps et autour d'un sujet donné ? Ne dépasserait-elle alors pas le vocable réducteur que nous lui donnons en nous appropriant la mesure que l'on a fait de notre mode de pensée ? Si tant est que je comprenne les sous-jacents qui tu induis en nous fournissant le lien inclut dans ton post ...
Naturellement, comme toi, je ne me prononce pas sur la validité des concepts ... Ils ne sont qu'une facette de plus à cette recherche, et réveillent comme chez toi un intérêt, presque une dissonance qui m'interpelle. Qui m'interpelle non pas le ressenti d'une quelconque culpabilité de ne pas avoir vu, mais plutôt comme une aspiration à la découverte
Quand au reste de ton post ... Oui, je globalise et peux être très tranchant. Réflexe de survie, marre de ne pas être compris, marre de voir les autres mêler affect et logique. Marre de me voir incapable de rester dans le contexte présent, et de communiquer aux autres ce que je perçois des divergences possibles.
J'ai la forte impression qu'à la fois je sais vivre dans l'acceptation de l'impondérable, mais que ma vue des différentes options possible m'amène à une volonté de contrôle que j'exprime également .
Ce discours provoque une l'apparition d'une dichotomie déstabilisante chez mon vis à vis, et cela sous deux formes :
- L'apparition d'un doute devant les diverses possibilités que j'offre au regard
- Une impression de vouloir maitriser, ou même de maitrise parfois (professionnellement parlant) qui dépasse le cadre même du contexte
Cette image alors offerte casse la dynamique de choix de l'interlocuteur et le laisse devant la seule option de se soumettre ou de se battre. Je m'en rends compte de plus en plus. Et dire que je faisait ça pour être le plus transparent possible, pour offrir au mieux mes services, mes conseils, mon soutien ...
Alors oui, j'ai "mésinterprété", bridé et parfois écrasé ... Et c'est à mes yeux la pire des blessures ... Car je l'inflige et la porte également ...
Invité- Invité
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Oui, mais c'est ce que j'appelais plus haut de la "manipulation positive". Il s'agit de servir et non de SE servir. Le surdoué domine (même s'il ne le souhaite pas ou scotomise ce fait, il peut dominer) et du coup, c'est sur la diplomatie qu'il faut travailler, bien plus que sur le contenu, afin d'aider même à son insu l'individu ou le collègue en face de nous. Je manque de cette diplomatie: tout le monde ici en est témoin ! Et pourtant je ne suis ni méchant, ni agressif en vrai, mais plutôt clownesque... Mais, et cela depuis l'enfance, je n'arrive pas à comprendre qu'on ne comprenne pas ! Ça m'énerve ! J'ai un copain qui lisait des livres universitaires à 14 ans. Il est très gentil et me disait pourtant l'autre jour: "certains, j'ai envie de leur foutre un coup de boule, ils ne VEULENT rien comprendre". (Il est plus fort dans leur domaine que des spécialistes alors "qu'il n'est qu"'autodidacte ! ) J'ai dû m'y reprendre à plusieurs reprises pour qu'il commence à admettre l'idée qu'ils ne peuvent pas ! Seulement je ferais bien parfois de m'appliquer la même discipline... Sais-tu que c'est une telle prise de tête collective qui m'a conduit à découvrir zébra ? J'ai farci le chou de dix personnes pendant deux jours au moins tellement je n'en pouvais plus de les voir ne rien comprendre et de plafonner à dix centimètres du sol ! Plutôt que de rentrer dans le plan surdoué qui se morfond dans son coin, tout penaud, j'ai laissé éclater ce que je portais.m'amène à une volonté de contrôle
j'ai eu une petite intuition tout à l'heure en comptant les carreaux de fenêtres (...) Les deux carreaux les plus haut me rappelaient quelque chose, comme des yeux de robot. J'ai conscientisé le fait que j'avais une sensation, en arrière-plan, de déjà vu, et j'ai activé ma mémoire jusqu'à me souvenir que cette forme me rappelait un avatar d'extra-terrestre croisé dieu sait où.
Hop, arborescence, que je te soumets: le surdoué est quelqu'un qui est en contact plus clair et plus lucide avec son inconscient ! Comme si notre lucidité nous permettait d'apercevoir mieux le fond du lac !
Je te laisse sur cette métaphore, confiant qu'elle va faire son chemin dans ton esprit.
Oui, j'aime bien l'idée d'écosystème, ou de "noosystème", ou "mensystème" dans lequel nous qui somme doués de raison sur/doués ou non, baignons tous. Pourquoi la nature tire-elle du lot environ 2% de la population sinon pour tâtonner, est-ce que l'évolution expérimente à travers nous d'autres possibilités ?
d'être relative à l'écosystème créé par la réunion de ces êtres ci dans un temps et autour d'un sujet donné ?
Bigre ! Il fallait que ça tombe sur moi!
L'évolution SERPENTE, elle tâtonne et s'insinue entre les obstacles, animal rusé...Nous sommes des humains expéri-mentaux !
Chantage affectif: "tu ne me donnes pas raison, donc tu ne m'aimes pas." Pfff...marre de voir les autres mêler affect et logique.
Est-il possible d'admettre l'existence d'une logique instinctive, ou spontanée ?
Tiens, une citation me revient, de Farid Oddin Attar (?) : "Ce que tu vois comme une unité n'est pas différent que ce qui se compte"... Quel étrange retournement: les mystiques d'habitude diraient plutôt: "ce qui se compte, te parait distinct, est un". Il s'adresse donc à quelqu'un qui est déjà dans le premier renversement, au point qu'il devient nécessaire de réaffirmer que la multiplicité existe ! (je ne me prononce pas sur le thème de l'unicité divine, juste sur la finesse de la citation) Nous avons des intuitions, des saisies immédiates. Comme récipiendaires d'une pelote, il nous suffit ENSUITE de tirer le fil pour dévider la pelote, cad pour exprimer cette totalité, là où d'autres attrapent le fil, et reforment la pelote !
Cela te parle t-il ?
Combien vont de l'unité au nombre, et combien du nombre vers l'unité ?
Il est bien possible que le saut QUALITATIF entre un 135 de QI et un 120 soit en fait incommensurable.
Car se serait l'ensemble du process qui serait différent, bien plutôt que le résultat obtenu...(j'enfonce des portes ouvertes, mais imaginons qu'au delà d'un certain seuil le calcul (du Qi si on veut) devienne non plus additionnel, mais exponentiel...)
Et encore: peut-être notre tendance à l'introspection tient-elle au fait que nous sommes les seuls à pouvoir réellement lire et interpréter nos fonctionnements...C'est dangereux d'interpréter seul ! Mais qui d'autre ? D'où sans doute une disposition voulue par la clémente nature qu'une certaine "humilité" soit implantée en nous AVEC cette possibilité de penser autrement ET de pouvoir exprimer cet "autrisme"...
Je pars en vrille...Excuse-moi...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
La meilleur façon de parler c'est souvent de se taire mais généralement la personne en face pense qu'elle a raison ce qui frustre encore plus...Perso j'suis un phobique de la discussion sociale (salut, ça va bien ? blabla) ainsi que du protocole. J'ai des angoisses à ne pas savoir comment dire bonjour à une personne de la manière la plus idoine possible (même dans des situations "légères" comme dans le cadre familial par exemple confronté à mes tantes et oncles avant de les voir j'suis en stresse pour savoir combien de bises il faut faire à chacun (chez certains c'est 2 d'autre 4 voire 3) et j'ai beaucoup de tantes et d'oncles ). Ça m'arrive souvent de commencer des conversations en allant directement dans le cœur du propos, s'il y a un ami un côté de moi il me fait la remarque que dire "bonjour" ça ne coute rien (dans les magasins ça m'arrive souvent) c'est pas une question de politesse c'est juste que j'ai oublié. Sinon dans des conversations avec des gens que je ne connais pas (à la fac par exemple) je passe assez vite pour un personnage assez étrange aux métaphores bizarres et à l'humour qui l'est tout autant mêlé à une propension à tout exposer de manière logique (qui pour la plupart des gens relève d'une sorte d'originalité humoristique plus qu'une exigence de rigueur). Paradoxalement j'évite de parler aux gens et pourtant je fais montre d'une prolixité impressionnante quand on touche à des choses qui me passionnent mais c'est rare que je trouve un interlocuteur qui arrive à suivre (une chose me fait penser à une autre et ainsi de suite, ça peut aller très loin).
Kronos- Messages : 44
Date d'inscription : 30/10/2011
Age : 36
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Bonjour kronos.
Oui, et tu en as un bel exemple au-dessus! :une chose me fait penser à une autre et ainsi de suite, ça peut aller très loin
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
J'ai parcouru le topic et je me reconnais dans pas mal de situations (je suis juste ravie d'avoir trouvé ce fourm, vous pouvez pas savoir comment je me sens moins seule !!! enfin si, vous savez en fait, mais façon de parler… ^^)
Quand je parle, je ne visualise pas les mots, mais des concepts. Donc, comme certains d'entre vous, je bute parfois sur un terme, parce que le mot ne me vient pas. Il m'arrive alors d'utiliser un mot pour un autre, possédant un sens synonyme, mais cela perd souvent mon interlocuteur.
Les quelques fois où je ne suis pas (trop) en manque de vocabulaire, c'est quand je parle de quelque chose qui me passionne.
J'ai aussi été surprise de voir chez vous quelque chose m'arrivent régulièrement. Je parle, tout va bien (admettant, devant une classe pour un séminaire) et soudain, je me vois en train de parler, en observateur extérieur. Je réalise que je suis "là", en train de faire "ça", et je perds mes moyens.
Que ce soit pour la parole où quand il s'agit de jouer de la musique en tant que soliste en public.
Mes pensées se bousculent. J'ai vraiment le sentiment d'avoir un système de pensée en arborescence, qui me pose des problèmes quand je dois rédiger un travail de séminaire (je préfère alors l'oral malgré les difficultés précitées car je peux plus facilement suivre ma pensée, contrairement à l'écrit où il faut faire des "choix" dans la présentation et l'argumentation - et comme je déteste faire des choix, élaborer un plan de travail peut être une sacrée torture. Je flippe d'avance à la pensée d'écrire mon Mémoire l'an prochain…. ). Toutes mes pensées viennent en même temps, des fois trop vite et je dirais… qu'avoir une seule bouche ne suffit pas !
Sans compter que du coup, quand je ne peux pas saisir une pensée à un temps T… elle se fait la malle, la vilaine ! emportée par le flot des pensées suivantes…Et du coup, je passe du sujet 1 à un sujet 1bis, qui me fait penser à un sujet 1ter… jusqu'à ce que le prof me recadre. Ou mon "autre moi", celui qui observe la scène et réalise que ça ne va pas et que je m'éloigne totalement de mon argumentation de base !
Py sinon, autre problème à l'oral, que je tente de camoufler en situation sérieuse : je dis énormément de gros mots. Ce n'est pas le vocabulaire qui me manque, mais en primaire, on m'a tellement chambrée et traitée d'intello en classe de français que j'ai commencé à jurer pour faire "cool". Je n'arrive pas à éradiquer cette lamentable habitude de langage… :s
Quand je parle, je ne visualise pas les mots, mais des concepts. Donc, comme certains d'entre vous, je bute parfois sur un terme, parce que le mot ne me vient pas. Il m'arrive alors d'utiliser un mot pour un autre, possédant un sens synonyme, mais cela perd souvent mon interlocuteur.
Les quelques fois où je ne suis pas (trop) en manque de vocabulaire, c'est quand je parle de quelque chose qui me passionne.
J'ai aussi été surprise de voir chez vous quelque chose m'arrivent régulièrement. Je parle, tout va bien (admettant, devant une classe pour un séminaire) et soudain, je me vois en train de parler, en observateur extérieur. Je réalise que je suis "là", en train de faire "ça", et je perds mes moyens.
Que ce soit pour la parole où quand il s'agit de jouer de la musique en tant que soliste en public.
Mes pensées se bousculent. J'ai vraiment le sentiment d'avoir un système de pensée en arborescence, qui me pose des problèmes quand je dois rédiger un travail de séminaire (je préfère alors l'oral malgré les difficultés précitées car je peux plus facilement suivre ma pensée, contrairement à l'écrit où il faut faire des "choix" dans la présentation et l'argumentation - et comme je déteste faire des choix, élaborer un plan de travail peut être une sacrée torture. Je flippe d'avance à la pensée d'écrire mon Mémoire l'an prochain…. ). Toutes mes pensées viennent en même temps, des fois trop vite et je dirais… qu'avoir une seule bouche ne suffit pas !
Sans compter que du coup, quand je ne peux pas saisir une pensée à un temps T… elle se fait la malle, la vilaine ! emportée par le flot des pensées suivantes…Et du coup, je passe du sujet 1 à un sujet 1bis, qui me fait penser à un sujet 1ter… jusqu'à ce que le prof me recadre. Ou mon "autre moi", celui qui observe la scène et réalise que ça ne va pas et que je m'éloigne totalement de mon argumentation de base !
Py sinon, autre problème à l'oral, que je tente de camoufler en situation sérieuse : je dis énormément de gros mots. Ce n'est pas le vocabulaire qui me manque, mais en primaire, on m'a tellement chambrée et traitée d'intello en classe de français que j'ai commencé à jurer pour faire "cool". Je n'arrive pas à éradiquer cette lamentable habitude de langage… :s
Giamilla- Messages : 180
Date d'inscription : 10/11/2011
Age : 41
Localisation : Somme, France
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
lol Giamilla , c'est exactement mon cas.
Nomin- Messages : 60
Date d'inscription : 08/11/2011
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Giamilla, tu as l'air assez typiquement zébrée...
Sous quelle forme ?Quand je parle, je ne visualise pas les mots, mais des concepts.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Ma zebritude est encore à vérifier, mais ce qui est sûr c'est que je me sens vraiment proche par mon fonctionnement des gens de ce forum. Et ça fait un bien fou
Quand je parle de concept, c'est un peu de tout. Imaginons par exemple que je veuille parler des thermes de la Rome antique. Le mot "therme" va peut-être m'échapper au profit de l'image physique du bâtiment tel que vu dans un livre. Ou encore les thermes en ruines du site de Martigny en Valais. Ou encore l'image de gens qui se baignent, du matériel utilisé, etc.. Ou alors c'est toute une terminologie de matériel médical qui va venir se bousculer au portillon ^^;;
Donc, je dirais que ce sont des images le plus souvent, mais parfois des associations d'idées parfaitement capillotractées
Quand je parle de concept, c'est un peu de tout. Imaginons par exemple que je veuille parler des thermes de la Rome antique. Le mot "therme" va peut-être m'échapper au profit de l'image physique du bâtiment tel que vu dans un livre. Ou encore les thermes en ruines du site de Martigny en Valais. Ou encore l'image de gens qui se baignent, du matériel utilisé, etc.. Ou alors c'est toute une terminologie de matériel médical qui va venir se bousculer au portillon ^^;;
Donc, je dirais que ce sont des images le plus souvent, mais parfois des associations d'idées parfaitement capillotractées
Giamilla- Messages : 180
Date d'inscription : 10/11/2011
Age : 41
Localisation : Somme, France
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Donc, je dirais que ce sont des images le plus souvent, mais parfois des associations d'idées parfaitement capillotractées
Idem. Je ne peux d'ailleurs quasiment penser qu'en images. Et j'ignorais jusque récemment qu'il pouvait en être autrement.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Idem o_____o on peut penser comment ??! En mots?
Giamilla- Messages : 180
Date d'inscription : 10/11/2011
Age : 41
Localisation : Somme, France
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
c'est quasiment, un film en 3D qui tourne dans ma tête.
Nomin- Messages : 60
Date d'inscription : 08/11/2011
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Giamilla a écrit:Idem o_____o on peut penser comment ??! En mots?
Penser en mots voilà une chose bien étrange ^^. Dans la mesure où un mot se fait l'écho d'un concept (enfin chez moi) puis souvent d'une "image" associée (qui peut être une image au sens littéral du terme mais parfois il s'agit d'une chose plus "hybride") on peut difficilement rester aux mots mêmes. C'est peut être de là que vient cette propension à se perdre dans le discours de l'autre. D'ailleurs il y a une autre chose qui se passe dans mon esprit en plus de ce ballet d'image, c'est la présence d'un "horizon logique" quand j'essaie de comprendre une phrase (ou la moindre chose). Chaque mot se fait l'écho de concept que je pose comme connexe au final j'ai l'impression de "voir" graviter dans mon esprit tout ce que je peux associer à cette phrase qu'on vient de me dire (c'est ce que j'appelle l'horizon logique). Au final mon esprit me livre une version "traduite" de ce que l'on vient de me dire et généralement la version traduite est contradictoire, illogique ou encore ambiguë ce qui a pour conséquence que j'utilise beaucoup la formule "c'est-à-dire ?", pour essayer au maximum de peaufiner ma "traduction".
Pour ma part quand je m'exprime j'essaie souvent d'être le plus précis possible avec des phrases à rallonges, à la structure souvent alambiquée (qui ne suit en réalité que le file de ma pensée) et qui doit donner l'impression d'être un peu péteux vu pour les autres alors qu'en réalité j'essaie de communiquer le plus simplement possible. J'ai un jour essayé de faire comprendre à un de mes amis que j'utilisais un vocabulaire assez large et parfois un peu abstrus parce que c'est pour moi la manière la plus naturelle de m'exprimer pour essayer de me faire comprendre le mieux possible, au final il n'a pas compris et donc je parle toujours comme un péteux pour lui...
Kronos- Messages : 44
Date d'inscription : 30/10/2011
Age : 36
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
j'ai apris qu'on pouvait penser autrement qu'ne image seulement il y a qulques années, ors de mo test ou plus exactement ensuite lors de mes diags, surdouée et aspie, car les 2 pensent apparement en image.(et pas le NT semble -til...)Ɑ Fåta Morganǽ Ω a écrit:Donc, je dirais que ce sont des images le plus souvent, mais parfois des associations d'idées parfaitement capillotractées
Idem. Je ne peux d'ailleurs quasiment penser qu'en images. Et j'ignorais jusque récemment qu'il pouvait en être autrement.
(c'est assez sensible ds le diag d asperger par ex, on nous demande si on pense en image.)
je ne sais totujours pas à quoi ça ressemble de penser pour la plupart des gens alors...
ici les mots et phrases et idées sont des images ou des impressions , véhiculant des émotions parfois.
meï- Messages : 1321
Date d'inscription : 26/07/2009
Age : 51
Localisation : à l'Ouest
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Moi aussi, c'est comme un film, avec des gros plans, des plans larges, mouvements, couleurs, mais également sensations (c'est comme si j'étais dans la scène, sauf que je ne m'y vois pas forcément. Je peux "ressentir" les goûts, les odeurs, le toucher, entendre les bruits, et ressentir les émotions des films-pensées que je vois dans ma tête.Nomin a écrit:c'est quasiment, un film en 3D qui tourne dans ma tête.
Les phrases longues avec des concepts abstraits sont complexes pour moi car je dois souvent les relire, pour "traduire" en images et films sinon je ne comprends pas.
Les métaphores, les exemples, les détails sont par contre une mine d'infos, rendant tout très facile, comme un dialogue dans ma "langue maternelle".
WildZ- Messages : 1347
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Age : 46
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Oui, mais c'est ce que j'appelais plus haut de la "manipulation positive". Il s'agit de servir et non de SE servir. Le surdoué domine (même s'il ne le souhaite pas ou scotomise ce fait, il peut dominer) et du coup, c'est sur la diplomatie qu'il faut travailler, bien plus que sur le contenu, afin d'aider même à son insu l'individu ou le collègue en face de nous.
Oui, mais il n'en reste pas moins que c'est de la manipulation, et que, tôt ou tard, la ou les personne(s) s'en rend(ent) compte. Quant à la diplomatie, je te rejoins certes ... Et je n'y suis pas encore arrivé ... Parce qu'elle induit à mon sens plusieurs facteurs qui me hérissent :
1/ Répéter et répéter sans fin la même diatribe
2/ Mentir parfois éhontément
3/ Prendre le temps comme une notion inexistante
D'aucuns me traiteront d'être rigide, voire borné et sans nuances (combien de fois est-ce arrivé ...). Et oui, comme ton camarade, j'ai très souvent exprimé mon extrême désappointement pratiquement dans les mêmes termes ... Puis j'ai littéralement explosé l'an dernier, en partant d'un boulot où j'étais le n° 3 d'un boite en croissance à 2 chiffres ...
Alors, manipuler ... ou orienter les événements ... Je crois plus à l'orientation, et pour cela m'appuie sur les externes qui ont quelque chose à gagner, vénalement parlant, et oriente une partie de mon discours vers eux. Somme toute, je "joue au billard français" et tapant d'abord une bande. la meilleure solution que j'ai trouvée, en fait ... Faire présenter par rebond et par mon interlocuteur mon idée comme si elle était la sienne ...
Être en contact avec son inconscient : Je ne sais même pas comment te dire ... Le lac dont tu parles voit son onde se troubler par grand vent ... les eaux qui le composent se voilent de boue quand les précipitations se déversent en lui depuis les berges ... Le contact n'est jamais perdu entre la crête de la vague et l'onde sombre emplissant l'infractuosité humide où se cache l'écrevisse ... Ces images de parlent ?
Je vais prendre un exemple de ce qui m'arrive assez souvent quand je "capture" le ressenti profond de 'un de mes interlocuteurs : Je me VOIS par ses yeux. La première fois où cela m'est arrivé, je rentrais dans un bureau que je ne connaissais pas, et avait vaguement remarqué un tableau accroché à ma droite (de biais donc). Je me suis assis en face de la personne en tournant le dos au dit tableau. Disx minutes après le début de la conversation je me suis vu mentalement par ses yeux, en même temps que le tableau et tous les objets derrière moi. A la fin de la discussion, mon interlocuteur est sorti du bureau en me laissant seul. j'ai pris sa place et le suis mis à la hauteur de ses yeux. ET J'AI RETROUVE EXACTEMENT L'IMAGE QUE J'AVAIS VUE !!!
En plus de cette image, la tension, le ressenti, les sous-jacents, tout m'est venu par vague. Alors oui, je pense que l'inconscient, et même le "ça" cher à Freud sont en permanence au bord de la résurgence. Que ces processus normalement censés gérer nuitamment les données non analysées journellement sont affleurant chez nous et influencent par un feedback continu et non vocalisable notre comportement dans l'immédiateté.
Bigre ! Il fallait que ça tombe sur moi !
Bordel !!! (Tiens, je me lâche ) Combien de fois me suis-je dit la même chose depuis le mois de février !!!
Chantage affectif: "tu ne me donnes pas raison, donc tu ne m'aimes pas." Pfff...
Pour répondre à la fois à ça et à ta remarque mutine sur mon avatar dans le fil des rencontres zèbres d'Ile de France ... je suis seul et ai clairement pris la phrase que je cite en plein dans la gu... Passons ... En analysant ça (et ma psychologue m'a dit que je devais vivre là au lieu d'exercer mes facultés de jugement, sic ), je m'aperçois que j'ai encore refermé des portes en enlevant la magie de la rencontre : En disant tout ce que je comprenais et ressentais des mécanismes et sous entendus de l'autre comme si je disséquais une souris en laboratoire ... Ouaip
La multiplicité existe ... Vaste débat ... Deux existe, surement ... Bien versus Mal, Noir versus Blanc, zéro versus l'infini, etc... Les chiffres ou concepts que nous plaçons entre sont-ils des entités réelles ou relatives aux deux bornes que je cite ?
Maintenant, qu'est-ce qui, à preuve du contraire, n'existe qu'en tant qu'unité ... l'Univers lui-même (Dieu ?), non ? Et pourtant ... Il est porteur, conteneur, de cette description de dualité dont les bornes sont à priori déterminées mais dont les segments les séparant sont innombrables dans le sens étymologique du terme. Multiplicité dans l'Un ... Ou individualité multiple ? Tout cela ne ferait il pas parallèle avec la démonstration par l'absurde qu'il peut y avoir entre l'optimisme et le pessimisme dans la comparaison suivante :
Pessimisme : le verre est à moitié vide
Optimisme : le verre est à moitié plein
Qu'importe la vue, il y a autant de liquide présent quelle que soit la locution employée.
Je rapprocherais, par ces raccourcis que d'aucuns signifient de "cavalier" (encore cette arborescence qui nous est chère ), ces dires d'une phrase d'Antoine Lavoisier : "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme". Qu'est donc le plus important dans l'absolu ? Tirer le fil pour dévider la pelote, ou reprendre le fil et reformer la pelote ? Aucun des deux à mon sens ... ce qui est important c'est la criticité d'impact de la vitesse à laquelle on effectue l'action par rapport au résultat que l'on veut obtenir en le faisant. En gros, qu'importe le flacon pourvu qu'on aie l'ivresse !
Allons plus loin ... Maintenant que nous avons pris en compte mon postulat que l'élément (un ou composé, n'est-ce pas ?) doit relativement être associé à un temps (trois dimensions plus l'espace, à ce que nous en connaissons à la limite de nos faibles récepteurs sensoriels ), le saut incommensurable entre les niveaux que tu cites en objet de ta réflexion ne se situeraient ils pas dans cette spatialisation temporelle ? C'est à dire à l'introduction du facteur temps comme discriminant favori d'une action par rapport à un autre ?
Tous les discours que je lis ici font état d'une pensée par image ... pensée hors des mots, mots qui sont des concepts "plats", sans relief et figés, non pas dans le temps, mais dans le recouvrement qu'ils apportent ... Une image est au moins bidimensionnelle, voire tridimensionnelle chez moi qui pense, comme je te l'ai déjà précisé, sous forme de polyèdre. Ajoutons à cela le concept temporel dont tu m'as déjà fait état : Tu m'as dis fixer certains de tes souvenirs à l'aide de musique que tu as entendue. Image, sons, lieux, temporalité ... le tout associé, phasé ...
Alors ? N'est-ce pas là trouver moyen, en arrière plan, de qualifier quel est l'impact de ce temps mis à parcourir les segments reliant les informations, et par là-même de trouver un "raccourci", "shunt", qui permette d'aller à l'agglomérat le plus aisément possible ? Donc à l'unité en partant de la multiplicité ?
Et ta notion d'exponentialité prendrait alors tous son sens ... un fonctionnement que je qualifierai de "matriciel" s'étant installé.
Il n'y a donc pas de frein à ce que nous exploitions ce mécanisme à notre propre analyse, analyse remplie de doutes parce que, effectivement, nous n'avons pas de référentiel externe auquel nous raccrocher ... Et, pour l'humilité, même et certainement accompagnée d'une éthique forte, j'en suis venu à penser que la nature elle-même se protège ... Nous sommes certainement tous des tests, surdoués ou pas. L'évolution est en marche depuis l'éternité et ne s'arrêtera pas aux hommes, quoi qu'en pense la majorité. Alors, à supposer que nos cerveaux soient plus puissants, plus aptes à comprendre les mécanismes qui nous entourent, plus rapides ... Qu'en serait-il si en plus ils étaient plus féroces parce que non limités par cette humilité et cette éthique dont nous parlons ?
Tu n'est pas le seul à "vriller" mais, dis-moi, une vrille ... n'est-ce pas aussi destiné à percer un trou pour y fixer quelque chose ... ???
A bientôt
Invité- Invité
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
L'écrevisse dans son bassin :
Oui, le mot est simple: nous prenons des raccourcis, et contre quoi/qui faisons-nous la course ? Peut-être contre l'oubli, contre le sommeil, contre le courant qui nous pousserait vers le fond du bassin...
Sommes-nous solaires dans un monde lunaire ? Nous dirigeons-nous vers une praxis créative au moyen de notre esprit, ou bien allons-nous rester fascinés par lui ? Allons-nous rester suspendus à notre image projetée dans le ciel (où nous serions devenus un absolu) ou allons-nous nous dépasser, en acceptant et en assumant ce faix et incarner notre potentiel ?
Nous nous jugeons à l'aune de la vérité ! Aussi notre chemin, où qu'il en soit, ne fait-il toujours que commencer. Mais sans doute sommes-nous juste pour l'instant entrain de faire connaissance avec nous-mêmes, avant de lever la tête et de reprendre gaillardement la route de nos sempiternelles "révélations" avec fierté.
je conserve le souvenir du réel uniquement par les rêves (ou cauchemars) éveillés qui l'ont accompagné. Je me souviens d'atmosphères, de climats, presque de clichés parfois. D'autres situations et alors c'est la voie des symboles, des formes géométriques (signifiant la logique ?) des instantanés. Un concentré en fait, de situations qui s'est ramassée en un élément simple dont je conserve le souvenir, comme d'un goût, d'une saveur mentaux...Un langage parallèle a court, celui des signes, plus polysémique que celui du verbe isolé, une "mythification" qui transformerait un sourire en épopée et un mal être en Hadès, si je n'y prenais pas garde. Est-ce un moyen d'économiser de la mémoire vive ? Le livre de ma vie, livre "d'initié", s'écrit en même temps que ma vie se déroule, est fixé sous formes d'arcanes et de signes, de tableaux entiers, de figures, d'héraldiques. je vis dans des mythes éternels, je vois le rapport entre ma situation dans sa banalité et le sacré. Et c'est ce "sacré" que je fixe. Le saint, le sage, le fou, le trublion révolté, l'original éclairé, le loup enragé...Je mémorise tout à travers ces rôles. Théâtre, peinture, symbolisme, textes sacrés, tout forme un unique discours.
Car de cela je suis sûr, ma vie est un discours... sur la vie. Et vous ?
Et d'ailleurs le nombre de mes posts tendrait à le confirmer
Peut-être que simplement nous prenons la vie, et l'être, au sérieux. Pensant peut-être que la mort ne s'en tirera pas comme ça... mais que nous aurons atteint, accroche-toi bien, quelque chose enfin de DÉFINITIF !
En tout cas merci bien de délirer avec moi.
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Et vous, comment parlez-vous ?
... et contre quoi/qui faisons-nous la course ?
Contre le vide, contre l'apathie induite par une société qui prétend de plus en plus vouloir tout régenter ... Contre les frontières, non plus physiques, mais intellectuelles que l'on dresse insidieusement devant nous. Contre le vomi médiatique, contre la désacralisation ... contre l'absence d'espoir !
Assumer notre potentiel ... je pense qu'on l'assume un peu quand même . Néanmoins l'assumer complètement ne nous appartient pas complètement (Nous savons que nous n'existons que par l'interaction ...). Et c'est sans doute cette fichue frustration qui nous écartèle.
Bah, économiser de la mémoire vive, je ne sais pas ... peut-être, chacun à notre façon, marchons-nous par empreinte ? Regarde ça (surprenant parce que la matière ne change ni dans l'aimant ni dans le supraconducteur ... et pourtant ..) :
http://www.supraconductivite.fr/fr/index.php#supra-levitation-piegage
Marrant - enfin ... ta conclusion m'interpelle fortement ... Oui, je prend la vie au sérieux, mais pas l'être, LES ETRES, qui sont pour moi vus chacun comme un nœud d'énergie vitale matérialisée au croisement d'une matrice filaire en trois dimensions. Alors, la mort ... disparition de l'entité, mais l'énergie et sa surcharge par l'empreinte ... que devient elle ?
PS : A ton service pour ce que tu appelles des délires
Invité- Invité
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Contre le vide, contre l'apathie induite par une société qui prétend de plus en plus vouloir tout régenter ... Contre les frontières, non plus physiques, mais intellectuelles que l'on dresse insidieusement devant nous. Contre le vomi médiatique, contre la désacralisation ... contre l'absence d'espoir !
Mais plus en amont encore, je vois peut-être une lutte contre l'extinction de la conscience. L'esprit, comme le corps disposerait de systèmes de survie, et cela s'appellerait par exemple la curiosité, l'appétit de connaître, le goût du vrai, du beau, du bon platoniciens.
j'ai un ami qui soutient que les Idées/Eidos n'existent pas. Pourtant comme contenu mental humain, elles existent bel et bien. Et en tant que tel, agissent bel et bien.
INCARNER notre potentiel, être TOUT ce que nous contenons. Réaliser, accomplir nos intuitions; laisser libre-court à nos possibilités.
Le corps ne disparait pas simplement à la mort, mais change de forme. L'énergie non plus ne disparait pas. Ainsi la conscience non plus ne peut disparaitre, elle change seulement de forme OU DE PLAN d'activité. Donc nous sommes immortels. (D'après un auteur anonyme)
mais l'énergie et sa surcharge par l'empreinte ... que devient elle ?
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
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Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Mais plus en amont encore, je vois peut-être une lutte contre l'extinction de la conscience.
Ah ? Je suis pris à contrepied là ... Tu vois, dans le vision que j'ai de l'évolution, je n'envisage pas cela comme un mécanisme défensif (ce à quoi me fait penser ton assertion), mais plutôt comme une accélération. La course que nous faisons dans mon esprit ne se fait que contre l'inertie d'une étape d'existence en phase terminale. Il ne peut, à mon avis, n'y avoir aucune extinction de la Conscience (Conscience prise au terme de l'impermanence), juste un changement de son état. Effectivement, on peut concevoir un appauvrissement de la conscience de l'homme du 21ème siècle, mais en aucun cas préjuger de la disparition de la Conscience en tant que collecteur de l'impermanence dont je fais état plus haut. S'il devait être avéré que celle-ci soit en péril, je reste persuadé que la nature ferait son effet.
Ainsi, l'idée de ton ami qui affirme que les idées n'existent pas peut quelque part s'entrevoir ... Idée pourrait être une simple résurgence, comme il est facile de confondre la résurgence d'une rivière avec sa vraie source ... De la même manière qu'une antenne peut capter toute une gamme de fréquences, la syntonisation de ces dernières avec l'équipement de restitution revient au décodeur. Alors ??? Comment être sûr, là encore, que l'origine de ce que nous pensons nous appartenir est vraiment en nous-même ? Et que la teinture différente que nous donnons à ces stimuli quand il nous "parviennent" n'est pas, ni plus ni moins, qu'un déréglage du potentiomètre du décodeur ?
Alors, laissons-les s'exprimer, oui, ces potentialités ... en admettant que nous ne puissions qu'être le vecteur de leur expression en lieu et place d'en revendiquer l'origine créatrice.
Si tant est que je puisse croire un minimum en ce que je dis (et ça, c'est pas joué ), cela m'amène à la même conclusion que la tienne. Un changement de plan, une solution de continuité, mais aucune disparition du potentiel de la Vie et des acquis. C'est la vie qui me semble immortelle, au contraire des facettes que nous en représentons ...
Invité- Invité
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Je crois que l'Idée (Eidos) Intelligence a une propension à lutter contre l'entropie.
L'entropie c'est chacun pour soi, la dissonance comprise comme symphonie.
Ainsi le libéralisme a t-il émit l'idéologie de l'auto-régulation. Dans les faits, ses idéologues touchent des salaires qui parfois équivalent au pib d'un pays ! En cela ils apportent eux-mêmes la preuve que le concept d'auto-régulation, c'est du vent !
je pense donc que l'intelligence a tendance à lutter contre l'entropie, qu'elle relève d'une double dynamique - détruire les formes mortes qui l'enserrent, et créer des formes nouvelles.
La seule chose qui me chagrine, c'est que je ne suis pas du tout sûr qu'être surdoué soit un "plus" ! Au contraire, surdoué est ce qui arrive quand on ne parvient plus à discriminer dans la masse des données ! A suspendre la fuite en avant des pensées pour au moins poser un résultat "fini".
Du coup, peut-être sommes-nous une "déchéance", une anomalie de l'esprit, et non une tête de pont évolutionnaire vers un homme nouveau !
L'entropie c'est chacun pour soi, la dissonance comprise comme symphonie.
Ainsi le libéralisme a t-il émit l'idéologie de l'auto-régulation. Dans les faits, ses idéologues touchent des salaires qui parfois équivalent au pib d'un pays ! En cela ils apportent eux-mêmes la preuve que le concept d'auto-régulation, c'est du vent !
je pense donc que l'intelligence a tendance à lutter contre l'entropie, qu'elle relève d'une double dynamique - détruire les formes mortes qui l'enserrent, et créer des formes nouvelles.
La seule chose qui me chagrine, c'est que je ne suis pas du tout sûr qu'être surdoué soit un "plus" ! Au contraire, surdoué est ce qui arrive quand on ne parvient plus à discriminer dans la masse des données ! A suspendre la fuite en avant des pensées pour au moins poser un résultat "fini".
Du coup, peut-être sommes-nous une "déchéance", une anomalie de l'esprit, et non une tête de pont évolutionnaire vers un homme nouveau !
Au passage, l'un n'empêche pas l'autre. N'est-ce pas pour se défendre des prédateurs que le singe s'est mis debout, inaugurant l'homme ?je n'envisage pas cela comme un mécanisme défensif (ce à quoi me fait penser ton assertion), mais plutôt comme une accélération.
Dernière édition par Ɑ Fåta Morganǽ Ω le Mar 15 Nov 2011 - 15:14, édité 1 fois (Raison : oubli de mots)
Fata Morgana- Messages : 20818
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Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Je crois que l'Idée (Eidos) Intelligence a une propension à lutter contre l'entropie.
Justement ! Et si l'Entropie n'avait d'autre but de de faire émerger et s'exercer cette intelligence ? Te rends-tu compte de ce que cela impliquerait ?
N'est-ce pas pour se défendre des prédateurs que le singe s'est mis debout, inaugurant l'homme ?
Pour partie oui ... Mais aussi pour mieux cueillir de fruits, comme la girafe a vu s'agrandir son cou ...
Un livre sympa à ce sujet :
"Histoire de l’homme - 20 ans d’amphi au collège de France" par Michel Serres, Editions "Odile Jacob"
Ce site aussi n'est pas mal :
http://www.entretiens-yvescoppens-michelserres.fr/
Invité- Invité
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Et si l'Entropie n'avait d'autre but de de faire émerger et s'exercer cette intelligence ?
"Si", c'est une conjecture. Je changerais le mot "but" par effet à la rigueur.
Au niveau intellectuel, nous oscillons semble t-il entre les tourbillons, les vortex de l'inconscient et les clartés de la conscience, voire plus. Pourtant l'intelligence comme moyen de comprendre la cohérence du tout est-elle le nec plus ultra de l'évolution ? je laisse la question en suspend quoi que j'ai ma petite idée.
J'apprends qu'on a trouvé des réseaux de neurones dans le cœur et dans l'estomac.
Le siège de l'amour, et le siège des émotions. L'avenir serait-il de restaurer le règne du cœur ?
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
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Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Plutôt que de parler d'intelligence, j'aurais plus évoquer le terme de la raison..
Fata Morgana dit :
Est-ce vrai ?
Edit : Effectivement on dirait que c'est vrai, moi qui révoquait le principe de dualisme de descartes grâce à l'affirmation que les pensées ne peuvent se perdre dans le corps..
Fata Morgana dit :
J'apprends qu'on a trouvé des réseaux de neurones dans le cœur et dans l'estomac.
Le siège de l'amour, et le siège des émotions. L'avenir serait-il de restaurer le règne du cœur ?
Est-ce vrai ?
Edit : Effectivement on dirait que c'est vrai, moi qui révoquait le principe de dualisme de descartes grâce à l'affirmation que les pensées ne peuvent se perdre dans le corps..
Bleu nuit- Messages : 228
Date d'inscription : 30/06/2011
Age : 30
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Ainsi donc, le coeur aurait ses propres raisons que la raison (d'en haut d'au-dessus du cou) ignorerait ? Comme c'est nouveau !
fleurblanche- Messages : 4481
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Localisation : Hémisphère sud
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
L a écrit: Est-ce vrai ?
- Spoiler:
- ** http://www.geo.de/themen/medizin_psychologie/zweites_gehirn/bauch-forschung.htmlLe cerveau du ventre
Ce cerveau "du ventre" a été récemment redécouvert après septante ans d’oubli. L’Université de Lausanne, le CHUV et l’EPFL ont développé un instrument révolutionnaire qui permet d’en comprendre mieux la nature et le fonctionnement.
Plus d’un siècle après sa découverte, le phénomène de l’hypnose n’a pas encore livré tous ses secrets. Tout se passe comme si le conscient, mis en veilleuse, donnait la parole à quelqu’un qui n’est pas tout à fait autre et pas tout à fait soi et dont on ignore tout. "Quelqu’un en nous assiste à ce qui se produit. Certains auteurs parlent d’observateur caché", confiait le docteur et psychiatre lausannois Gilbert Salem à "Allez savoir!" en février dernier.
Un "observateur caché"?
Qui est donc cet "observateur caché"? L’inconscient, Dieu ou une entité inconnue? Et s’il s’agissait d’un autre cerveau, encore peu connu, d’un cerveau supplémentaire? On connaît déjà le cerveau droit et le cerveau gauche. Et s’il y en avait un troisième, méconnu, tapis au fond de notre ventre depuis la nuit des temps? Et si l’hypnose nous donnait accès à ce troisième cerveau, qui, pour certains, pourrait constituer la matrice biologique de l’inconscient?
Elucubration, hypothèse fumeuse. Certainement. Et pourtant, le bon sens nous fait parfois réagir "avec nos tripes". Comme si ces tripes contenaient une sorte de radar doté d’un sixième sens qui nous guide dans des situations complexes, dangereuses ou simplement très émotionnelles. Comme si le ventre était, plus que le cœur, le siège des émotions de l’homme.
Un ventre à 100 millions de neurones
De plus, la science nous réserve aussi parfois des surprises en redécouvrant ce que le sens commun sait depuis longtemps. Ainsi, au mois d’août dernier, le magazine français "Ça m’intéresse?" annonce la découverte d’un autre cerveau : "Notre ventre est un cerveau, titre-t-il. Il contient cent millions de neurones; il influence notre comportement et notre santé."* Ce "scoop" n’en était pas un.
Six mois plus tôt, en mars 2001, le magazine italien "Focus" a déjà révélé cette même nouvelle. "Il y a un "cerveau" dans notre ventre, trompette-t-il en une. Il est capable de se souvenir, de s’émouvoir et il peut même "penser" et souffrir de névrose." Mais "Focus" s’inspire lui-même d’un article du magazine allemand "Géo", qui le premier a mis un nombril en couverture en novembre 2000, avec cette même nouvelle**.
Un cerveau enroulé autour du tube digestif
La prudence est de mise. Pourtant, dans ce cas-ci, il ne s’agit pas d’une extrapolation audacieuse mais d’une information confirmée. Nous avons bel et bien un autre cerveau dans nos entrailles. "Cet organe se trouve enroulé autour du tube digestif et de l’intestin et il peut travailler de manière indépendante du cerveau principal, précise Pavel Kucera, professeur de physiologie à l’Université de Lausanne, qui approfondit ce sujet depuis plusieurs années. Du point de vue embryonnaire, les cellules nerveuses du cerveau abdominal ont la même origine que celles du cerveau principal. A un certain moment, elles s’en séparent, migrent vers le ventre pour former le système nerveux entérique (SNE), entérique pour intestinal."
Et voilà la neuro-gastro-entérologie
L’étude de son fonctionnement a donné naissance à une nouvelle discipline scientifique à cheval entre la neurophysiologie et la gastroentérologie : la neuro-gastro-entérologie. Cela vous surprend. Normal. "Ces faits sont peu connus même à l’intérieur du milieu scientifique et médical, reconnaît Pavel Kucera. Mais on s’y intéresse de plus en plus depuis une dizaine d’années et on commence à en parler dans le public depuis six mois à un an."
On connaît depuis plus d’un siècle l’existence des cellules nerveuses du système digestif, sans leur accorder grande attention. Ce n’est que très récemment qu’un chercheur américain, Michael Gershon, professeur au Département d’anatomie et de biologie cellulaire de l’Université de Columbia, à New York, a eu l’idée de les compter. Il a estimé leur nombre à plus d’une centaine de millions. Ce chiffre est comparable à celui des cellules contenues dans la moelle épinière, affirme Michael Gershon, dans son livre "The second Brain", paru en décembre 1999. Ce qui est phénoménal.
Une découverte oubliée
Mais ce qui est encore plus étrange, ainsi qu’il le rapporte dans un article publié sur le Net***, c’est que Michael Gershon n’a pas fait une réelle découverte. Il a redécouvert en partie des faits connus depuis la fin du XIXe siècle mais tombés ensuite dans l’oubli dans les années 20 en raison d’une mésentente personnelle entre chercheurs.
Cette intriguante histoire scientifique débute au XIXe siècle, en Angleterre. Deux chercheurs, William Bayliss et Ernest Starling, suspectent que le système nerveux entérique constitue un centre nerveux indépendant du cerveau central. Ils ont en effet constaté la poursuite quasi normale de l’activité digestive chez un chien dont ils avaient coupé tout lien entre le système nerveux central et les cellules nerveuses présentes à l’intérieur de la paroi intestinale et découvertes quelques années auparavant par le neurologue allemand Léopold Auerbach.
Un système nerveux autonome
Au début du XXe siècle, l’Allemand Paul Trendelenburg observe le réflexe péristaltique in vitro dans l’intestin d’un porc séparé du reste du corps et qui réagit donc sans la participation du système nerveux central. Il publie le résultat de ses recherches en 1917. Dans son ouvrage de référence "The Autonomic Nervous System", édité en 1921, l’Américain John Langley reprend cette idée.
John Langley soupçonne aussi que les cellules nerveuses du système digestif doivent avoir leur propre réseau autonome parce que le cerveau principal ne peut pas coordonner seul les fonctions complexes et multiples qui président à la digestion. Dans sa description du système nerveux autonome, il distingue donc trois parties : sympathique, parasympathique et entérique.
Le rôle du nerf vague
Malheureusement, regrette Michael Gershon, Langley, qui était également l’éditeur et le responsable du "Journal of Physiology", s’était aliéné un certain nombre de ses collègues. A sa mort, la Physiological Society hérite de la revue et ses membres reconsidèrent les neurones entériques comme de simples relais du système parasympathique faisant partie du nerf vague qui commande à la digestion.
Ils n’ont pas entièrement tort. Le nerf vague joue certainement un rôle de dirigeant auprès du SNE, mais ce qu’il ne peut pas lui indiquer, c’est comment assurer la digestion. En plus de la propulsion du bol alimentaire, le SNE est responsable de l’entretien et de la régulation du système digestif. Il collabore avec le système immunitaire. Il peut modifier le taux de prolifération des cellules des muqueuses intestinales. Et les neurones entériques innervent également des organes associés et voisins comme le pancréas.
Les neurones de l’intestin
Toutefois, un grand nombre d’organes contiennent des cellules nerveuses. Il y en a dans le cœur ou dans le système urinaire par exemple. On ne parle pourtant pas de "cerveau cardiaque". Qu’est-ce qui distingue donc les neurones de l’intestin? "Dans le SNE, les cellules sont réparties de manière moins compacte et plus dispersée que dans le cerveau principal; leur quantité leur permet néanmoins de constituer un petit cerveau, souligne le professeur Kucera. Ces neurones forment des petits amas, des ganglions, communiquant entre eux par un réseau de connexions diffuses, dispersées et… très difficiles à étudier, dont le nombre est très important, mais dont nous ignorons presque tout."
Les maladies des cellules du cerveau du ventre
Les cellules du SNE souffrent aussi probablement des mêmes affections que leurs consœurs de la tête. "Chez les patients atteints d’Alzeihmer ou de Parkinson, par exemple, certains chercheurs décrivent les lésions similaires dans les neurones des deux cerveaux", admet le professeur Kucera. C’est ce qui incite d’ailleurs Michael Gershon à suggérer que l’on puisse diagnostiquer ces maladies par une biopsie rectale.
En contact avec des molécules mortelles
Mais ce n’est pas la seule perspective médicale ouverte par l’étude du SNE. Il faut dire que la muqueuse digestive est une véritable barrière entre le monde externe et l’organisme. Elle entre en contact avec un grand nombre de molécules étrangères toxiques, voire mortelles. Le système nerveux entérique doit pouvoir réagir immédiatement en cas de danger, par exemple, en provoquant des vomissements.
De plus, le système digestif concentre entre 70 et 80 % des cellules du système immunitaire. Il semble diriger en grande partie le dispositif de défense de l’organisme. "Le système nerveux entérique entretient des relations étroites avec le système immunitaire, confie Pavel Kucera. Le système digestif représente donc un sujet d’exploration pour la neuro-immunologie, un domaine récent et fascinant de la recherche biomédicale."
La "danse" des neurotransmetteurs du ventre
Il y a une autre similitude, plus prometteuse encore pour la médecine, entre les cellules du système nerveux entérique et celles du système nerveux central, c’est que les neurones du SNE produisent les même molécules – les neurotransmetteurs – que le cerveau principal.
L’exemple le plus spectaculaire est celui de la sérotonine, un neurotransmetteur qui influence les états d’âme, qui est produit à 95 % par les cellules nerveuses de l’intestin. On le sait : la pharmacopée psychiatrique agit également sur l’estomac. Certains antidépresseurs provoquent parfois des diarrhées et des dysfonctionnements gastriques. En cas de dyspepsie, autrement dit de digestion difficile et douloureuse, un médicament contre la migraine comme le sumatriptan peut avoir également un effet relaxant sur l’estomac.
Une thérapie contre l’autisme?
Actuellement, les laboratoires pharmaceutiques cherchent à inverser le processus afin d’agir sur le cerveau principal avec des médicaments destinés à l’estomac. On expérimente déjà la sécrétine, une hormone gastrique, dans les thérapies de l’autisme. "En effet, on constate que certaines maladies du système digestif sont étroitement liées à l’état psychique du patient", observe le professeur Kucera.
C’est le cas par exemple du colon irritable, une affection qui atteint environ 20 % de la population et qui provoque des douleurs dans l’abdomen, des selles irrégulières et l’accumulation d’air dans l’intestin. 40 % de ces malades souffrent souvent aussi d’angoisses et de dépression. Serait-ce la faute au cerveau abdominal qui, soumis au stress, produit des substances irritantes?
L’essentielle ententedes cerveaux
En tous cas, ce qui se passe dans le tube digestif n’est pas sans conséquence pour l’atmosphère psychique. Le cerveau abdominal envoie, à travers le nerf vague, neuf fois plus d’informations vers la tête qu’il n’en reçoit. Ce qui fait dire à certains que notre santé dépendrait de l’entente entre nos deux centres nerveux.
A en croire Michael Gershon, le cerveau abdominal serait aussi capable de se souvenir et participerait à la phase de rêves pendant le sommeil en produisant de la sérotonine. Autrement dit, il aurait tout de son grand frère. Le cerveau abdominal penserait-il également?
Pavel Kucera a un mouvement de recul. "Non, s’exclame-t-il. Il ne peut pas manipuler des symboles et se servir d’un langage." Pourtant, Michael Gershon émet l’hypothèse qu’il pourrait constituer la matrice biologique de l’inconscient. Pavel Kucera refuse de s’aventurer sur ce terrain. Ce n’est pas son domaine.
Visualiser le parcours des aliments dans le ventre
Ses recherches sur le système nerveux entérique l’ont porté vers des sujets plus concrets. Ce qu’il cherche à connaître, c’est l’organisation fonctionnelle de ce cerveau. Comment, par exemple, travaillent les cellules interstitielles de Cajal, de véritables pacemakers, qui sont à l’origine du rythme gastrointestinal? Comment s’organisent les propulsions péristaltiques qui font avancer le bol alimentaire? Comment pourrait-on les conditionner?
Ce domaine de recherche est beaucoup plus modeste mais il a produit une invention inattendue. L’équipe du professeur Kucera, en collaboration avec celle du professeur Popovic de l’EPFL, a mis au point un instrument qui permet de visualiser en temps réel et en trois dimensions le parcours des aliments dans le système digestif.
Une invention pour réduire le nombre de radiographies
Ce procédé recourt à une technologie qui fait penser au système GPS utilisé dans l’aviation ou la marine afin de localiser un navire ou un avion. On serait tenté de l’appeler la "magnéto-location". Le patient avale une pilule magnétique dont le parcours à l’intérieur du corps, suivi par une matrice de détecteurs de champs magnétiques, apparaît à l’écran d’un ordinateur, avant d’être expulsée par la voie naturelle.
"Cette invention permettra de réduire le nombre de radiographies, ce qui est très utile par exemple en pédiatrie afin de limiter l’exposition des enfants aux radiations, ajoute Pavel Kucera. Un diététicien pourra comparer la manière dont le tube digestif réagit à un repas "expérimental" ou composé selon les principes d’une alimentation saine; un médecin pourra vérifier en temps réel l’effet d’un médicament sur la digestion ou faciliter, par bio-feedback, la rééducation de la motilité digestive."
Des fonctions mystérieuses
Si, dans les grandes lignes, on connaît les zones du cerveau principal qui régissent la parole, la vision, les mouvements, par exemple, il n’en va pas encore de même avec le système nerveux entérique. Ses fonctions sont mystérieuses. "On ne peut pas faire d’expérimentation sur l’homme et prélever un bout du SNE pour tenter de déterminer quelle fonction en souffrira, explique Pavel Kucera. La "magnétolocation" pourrait permettre de surmonter cet obstacle."
Mieux encore : grâce à cet instrument, un chirurgien pourrait déterminer avec une extrême précision la section de l’intestin qui ne fonctionne pas bien, le lieu exact d’une tumeur cancéreuse où il doit intervenir, avec moins d’irradiation et un risque d’erreur moindre. A condition, bien sûr, de disposer d’une carte de la motilité intestinale standard, comme point de comparaison.
Une collaboration avec le Canada
C’est précisément dans ce but que l’Institut de physiologie de l’Université de Lausanne (UNIL) vient de réaliser une première étude sur des volontaires sains en collaboration avec le Service de chirurgie pédiatrique du CHUV. L’équipe du professeur Kucera collabore aussi avec le Centre de recherche sur les maladies digestives de l’Université McMaster, à Ontario, au Canada, afin de comparer la motilité digestive de sujets en bonne santé avec celle de patients souffrant de diverses maladies.
Ces préoccupations médicales peuvent paraître très éloignées des considérations sur le cerveau entérique. "En réalité, cet outil d’exploration, dont la mise à disposition débutera en 2002, pourrait aussi nous aider à mieux comprendre le fonctionnement du système nerveux entérique, notamment ses relations avec le cerveau et donc le psychisme", espère Pavel Kucera.
De la science-fiction?
Soignera-t-on à l’avenir certaines dépressions ou troubles psychiques par l’ablation d’un bout d’intestin défectueux? Pour l’instant, c’est encore de la science-fiction. Cependant, comme l’expliquait en février dernier, dans "Allez savoir!", Illario Rossi, anthropologue de la santé rattaché au Département de médecine et de santé communautaire au CHUV, "la science biomédicale elle-même nous apprend qu’il existe des relations, dont on ignore encore tous les mécanismes, entre systèmes endocriniens, immunitaires et nerveux – entre le fonctionnement de notre corps et tout ce qui est activités cérébrales, reliées à la pensée, au langage, aux émotions".
Il est sans doute trop tôt pour dire si les recherches sur le cerveau entérique permettront de découvrir les bases matérielles de la personnalité et de dévoiler l’identité de l’"observateur caché" qui parle en nous lorsque nous sommes sous hypnose. Mais on ne peut pas l’exclure. Qui connaissait il y a peu l’existence d’un autre cerveau dans nos entrailles?
Giuseppe Melillo
Pour en savoir plus
"The Second Brain: a groundbreaking new understanding of nervous disorders of the stomach
and intestine", Michael D. Gershon, Ed. Harper-Perrenial, New York, 1999.
* http://www.caminteresse.fr/
Mégalopin- Messages : 4729
Date d'inscription : 05/11/2010
Localisation : Fils de Butte
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
- Spoiler:
- Certains scientifiques postulent également l'existence d'un cerveau de la queue. D'une importance inversement proportionnelle à sa taille, on suppose qu'il mesurerait moins du quart d'un cerveau de pigeon
Mégalopin- Messages : 4729
Date d'inscription : 05/11/2010
Localisation : Fils de Butte
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
fata Morgana dit :
Bien sûr ! ... Comment en serais-je sûr ? L'idée est de pouvoir lancer le débat, de faire que notre pensée arborescente balaie le plus possible les "branches" et arrive à donner un poids relatif à chacune d'entre elles.
Et je maintiens le mot but, en expliquant pourquoi ... Je vois l'entropie comme quelque chose de "conscient", donc qui a un but. La voir comme inerte justifie le mot effet. Ce n'est donc qu'un point de vue à mon avis, et les deux ne sont ni meilleurs ni pire l'un que l'autre
Je ne sais pas répondre à ça, d'autant plus que je considère que l'intelligence est locale. S'il s’avérait qu'elle le soit, elle est donc poussière infime, et je ne vois donc pas par quelle "miracle", une poussière aurait prétention à se figurer l'Univers.
Par contre, l'idée que je me fais de la Conscience comme étant intriquée, c'est a dire en connexion entre tout les êtres, me parait être meilleure voie pour saisir un morceau de ce tout. Ainsi, l'émergence dans l'être humain de la notion de déité, quelles que soit les époques, les lieux, les types humains, me parait être un début de justification à un apport collaboratif à cette tentative "d'expliquer", d'appréhender ou de commercer à cerner le tout.
"Si", c'est une conjecture.
Bien sûr ! ... Comment en serais-je sûr ? L'idée est de pouvoir lancer le débat, de faire que notre pensée arborescente balaie le plus possible les "branches" et arrive à donner un poids relatif à chacune d'entre elles.
Et je maintiens le mot but, en expliquant pourquoi ... Je vois l'entropie comme quelque chose de "conscient", donc qui a un but. La voir comme inerte justifie le mot effet. Ce n'est donc qu'un point de vue à mon avis, et les deux ne sont ni meilleurs ni pire l'un que l'autre
Pourtant l'intelligence comme moyen de comprendre la cohérence du tout est-elle le nec plus ultra de l'évolution ?
Je ne sais pas répondre à ça, d'autant plus que je considère que l'intelligence est locale. S'il s’avérait qu'elle le soit, elle est donc poussière infime, et je ne vois donc pas par quelle "miracle", une poussière aurait prétention à se figurer l'Univers.
Par contre, l'idée que je me fais de la Conscience comme étant intriquée, c'est a dire en connexion entre tout les êtres, me parait être meilleure voie pour saisir un morceau de ce tout. Ainsi, l'émergence dans l'être humain de la notion de déité, quelles que soit les époques, les lieux, les types humains, me parait être un début de justification à un apport collaboratif à cette tentative "d'expliquer", d'appréhender ou de commercer à cerner le tout.
Invité- Invité
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Tu raisonnes en informaticien des réseaux...
Je raisonne sur le plan ontologique. L'intelligence humaine doit-elle pour exister avoir le prérequis d'une conscience située en-dehors d'elle ? Un peu comme le tournesol a comme prérequis l'existence du soleil.
Il me semble qu'un tropisme est à l'œuvre dans le cours du monde. L'accession à la conscience pouvant n'être qu'une étape dans le processus évolutionnaire. Qu'on voit un ethnocentrisme, un géocentrisme, un héliocentrisme, un égocentrisme même, il y a toujours un "centrisme" quelque part. Ça m'intrigue. Quelle est la fonction de ce centrisme (comme fait ou comme faculté inhérente aux hommes) ?
Pourquoi avons-nous spontanément tendance à nous situer en fonction d'un pôle ? Comme le toit ouvert d'une yourte ouvre sur l'infini ? Pourquoi avons-nous l'impression dans notre vie d'être arrivé "quelque part" et surtout, pourquoi situons-nous ce quelque part sur une ligne ? Vois-tu où je situe ce pôle ? Je le vois comme engrammé dans la dynamique humaine. Nous agissons toujours comme venant de et allant vers. Pourtant nous sommes tous prêts à dire que nous venons du hasard et allons au hasard. Mais dans les faits concrets de nos vies, nous ne fonctionnons pas sur cette base. Donc il y a NOTRE conscience, collective ou non, et peut-être y a t-il LA conscience.
Je raisonne sur le plan ontologique. L'intelligence humaine doit-elle pour exister avoir le prérequis d'une conscience située en-dehors d'elle ? Un peu comme le tournesol a comme prérequis l'existence du soleil.
Il me semble qu'un tropisme est à l'œuvre dans le cours du monde. L'accession à la conscience pouvant n'être qu'une étape dans le processus évolutionnaire. Qu'on voit un ethnocentrisme, un géocentrisme, un héliocentrisme, un égocentrisme même, il y a toujours un "centrisme" quelque part. Ça m'intrigue. Quelle est la fonction de ce centrisme (comme fait ou comme faculté inhérente aux hommes) ?
Pourquoi avons-nous spontanément tendance à nous situer en fonction d'un pôle ? Comme le toit ouvert d'une yourte ouvre sur l'infini ? Pourquoi avons-nous l'impression dans notre vie d'être arrivé "quelque part" et surtout, pourquoi situons-nous ce quelque part sur une ligne ? Vois-tu où je situe ce pôle ? Je le vois comme engrammé dans la dynamique humaine. Nous agissons toujours comme venant de et allant vers. Pourtant nous sommes tous prêts à dire que nous venons du hasard et allons au hasard. Mais dans les faits concrets de nos vies, nous ne fonctionnons pas sur cette base. Donc il y a NOTRE conscience, collective ou non, et peut-être y a t-il LA conscience.
Dernière édition par Ɑ Fåta Morganǽ Ω le Mer 16 Nov 2011 - 13:10, édité 1 fois (Raison : oubli d'une lettre)
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
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Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Tu raisonnes en informaticien des réseaux ...
Sans doute
Je reste persuadé de l'existence de l'effet papillon ... De l’existence d’influx comme aiguillon de la curiosité, de la recherche, du dépassement de soi, de la créativité ... est-ce du déterminisme à une échelle qui ne nous est pas perceptible ?
Ce centrisme que tu évoques, j'ai aussi l'impression qu'il existe ... Mais ne serait-ce pas trop nous valoriser que de penser qu'il est là uniquement pour l'homme ? Si ce centrisme bouclait la boucle vers le retour au tout, ne serait-ce pas là une cause qui nous échappe ? Quelque chose comme une itération visant à augmenter un potentiel qui nous est inconnu, une espèce de respiration que l'on pourrait appeler "divine" ? Dont les buts sont largement hors de nos perceptions ? C'est bien là que je placerait la Conscience.
Invité- Invité
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
A proportion que notre zébrique singularité nous est une énigme et nous place devant une énigme, sans doute avons-nous intérêt en effet à essayer d'y comprendre quelque chose...De l’existence d’influx comme aiguillon de la curiosité, de la recherche, du dépassement de soi, de la créativité
Pour le reste, rien à faire, autant la dispersion de l'univers tend à le refroidir et l'amener progressivement à la rigidité cadavérique, autant il y a comme un "tuteur" immanent au cœur des hommes qui semble les pousser à vouloir agréger au contraire à leur vies des dimensions toujours plus vastes et plus fournies de sorte que c'est comme au processus d'individuation de Jung que nous assistons, à travers les accidents innombrables qui accompagnent notre marche dans cette vie. Tout le monde ne prend pas en compte cette force unificatrice (même la mondialisation, aussi foirée soit-elle, est un indice de cette propension) et ne choisit pas d'en suivre la logique, mais globalement, la marche des hommes tend à une accrétion comme tu dirais (sédimetation ?) qui amène les éléments disparates à être réunis en schémas simples, plus à même d'être manipulés par la conscience, d'en faire partie, de l'enrichir.
Je l'envisage. j'envisage un Alpha et un Omega. C'est ce qui me distingue de ceux pour lesquels seuls hasard et nécessité tiennent les rênes du monde et de l'histoire. Mon problème est simple: je ne vois rien, dans les faits, qui contredise cette mienne position. L'évolution même de l'espèce semble relever d'une dynamique vers du plus conscient. Non partagé par tous, non visible à un instant T. Pourtant, indépendamment du progrès TECHNIQUE, il est possible que l'homme ( à travers certains hommes) fasse lui aussi des progrès. Cette discussion pouvant en faire foi: il y a encore 50 ans, elle aurait été de la pure science-fiction.itération visant à augmenter un potentiel qui nous est inconnu
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
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Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Ɑ Fåta Morganǽ Ω a écrit: Nous agissons toujours comme venant de et allant vers.
C'est un trait commun aux religions de la Bible. Une Création, un Fin du monde.
Sur un plan perso un début une fin un jugement
Pour moi il est vecteur de déséquilibres et d'agressivité (des choses à prouver...)
Mégalopin- Messages : 4729
Date d'inscription : 05/11/2010
Localisation : Fils de Butte
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Entrapercevoir d'où on vient où on va et pourquoi ne suscite pas tellement plus d'agressivité que de ne pas entrevoir d'où on vient, où on va, et pourquoi...Pour moi il est vecteur de déséquilibres et d'agressivité (des choses à prouver...)
A noter au passage que l'agressif en l'occurrence, c'est toi. Tous les hommes du monde se posent ces questions. Ça commence enfant. Certains renoncent, d'autres pas.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Ɑ Fåta Morganǽ Ω a écrit: A noter au passage que l'agressif en l'occurrence, c'est toi
???
- Spoiler:
Après, que tu voies de l'agressivité partout sauf quand c'est toi "parce que tu taquines", là je n'y suis pour rien. Merci d'avoir par cette réflexion illustré si brillamment ce que j'étais en train de dire
Tous les hommes du monde se posent ces questions
C'est ta conviction. Et si tu te trompais?
Je pense de mon côté que cette généralisation est une erreur cruciale
Ce que je disais plus haut (sur les religions "du Livre") n'était pas une réaction rapide "en forum", mais mon propre constat, longuement mûri
Mégalopin- Messages : 4729
Date d'inscription : 05/11/2010
Localisation : Fils de Butte
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Oh mais pas seulement du livre. Les scientifiques, les Hindous, les chamans, les mères de famille, les enfants qui découvrent et leur corps et le monde, les amoureux, les artistes, les poètes, les musiciens, tous se demandent d'où venons-nous, et où allons-nous. Les réponses diffèrent, la question demeure. je le sais pour avoir été un enfant , pour avoir côtoyé des enfants, et puis des étudiants, en science, en maths en art ou en philo, et avoir ensuite élevé des enfants qui ont joué sous mes yeux avec d'autres enfants qui eux aussi posaient cette question. Il est évident que quand on est totalement accaparé par le besoin de trouver de l'eau, on a peu de temps à consacrer à la métaphysique, et d'ailleurs au contraire, pourquoi pas, mais ce qui est certain et universel, c'est qu'une personne qui se voit mourir se les pose ces questions, et avec une certaine urgence...Et parfois peut-être un peu tard.
C'est vrai, il y a aussi des tièdes et des beaufs qui ne le font presque pas. Et d'autres qui refusent de le faire. Ils ont pour dieu leur ventre, fort bien, mais n'entrent pas dans l'équation autrement que comme problèmes sociaux.
Ce qui est pour toi "une erreur cruciale" est la condition même de l'existence de la science et du désir de savoir.
Cette question est cependant celle autour de laquelle s'organisent la plupart des autres, et quelque part, s'arrêter de se la poser, c'est ce que disait Einstein, "c'est être mort et les yeux éteints."
Pour ce qui est de évolution, autant que je sache une évolution va bien d'un point à un autre, sans quoi ce n'est pas une évolution (et au passage je suis évolutionniste). Ce qui le démontre, entre autre, ce sont les neurosciences capables de déterminer les apparitions les plus récentes dans le cerveau, à partir de la plus ancienne, le système limbique. Il y a donc bien un effort vers plus de conscience, dont je n'interroge pas le contenu, mais le mouvement.
Il ne faut pas baser toue sa vie sur la tentative de démonter un système qui nous dérange, avant de l'avoir connu en profondeur.
Ce que je considère comme agressif, c'est le fait d'isoler des parties d'un discours plus vaste (et même transversal, j'ai répondu à ta conception de l'homme "ensemble de cellules" ce matin dans "êtes-vous croyant") pour en retenir que ce sur quoi on croit avoir une prise.
C'est vrai, il y a aussi des tièdes et des beaufs qui ne le font presque pas. Et d'autres qui refusent de le faire. Ils ont pour dieu leur ventre, fort bien, mais n'entrent pas dans l'équation autrement que comme problèmes sociaux.
Ce qui est pour toi "une erreur cruciale" est la condition même de l'existence de la science et du désir de savoir.
Cette question est cependant celle autour de laquelle s'organisent la plupart des autres, et quelque part, s'arrêter de se la poser, c'est ce que disait Einstein, "c'est être mort et les yeux éteints."
Pour ce qui est de évolution, autant que je sache une évolution va bien d'un point à un autre, sans quoi ce n'est pas une évolution (et au passage je suis évolutionniste). Ce qui le démontre, entre autre, ce sont les neurosciences capables de déterminer les apparitions les plus récentes dans le cerveau, à partir de la plus ancienne, le système limbique. Il y a donc bien un effort vers plus de conscience, dont je n'interroge pas le contenu, mais le mouvement.
Il ne faut pas baser toue sa vie sur la tentative de démonter un système qui nous dérange, avant de l'avoir connu en profondeur.
Ce que je considère comme agressif, c'est le fait d'isoler des parties d'un discours plus vaste (et même transversal, j'ai répondu à ta conception de l'homme "ensemble de cellules" ce matin dans "êtes-vous croyant") pour en retenir que ce sur quoi on croit avoir une prise.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Ɑ Fåta Morganǽ Ω a écrit: Oh mais pas seulement du livre. Les scientifiques, les Hindous, les chamans, les mères de famille, les enfants qui découvrent et leur corps et le monde, les amoureux, les artistes, les poètes, les musiciens, tous se demandent d'où venons-nous, et où allons-nous.
C'est bien ce que je disais. Des affirmations, Ta conviction de savoir comment fonctionnent les autres intimement, alors qu'il s'agit simplement de TON ressenti, que tu généralises. Du fatras morgana.
Apprendre à domestiquer le "bruit" de son cerveau et de ses émotions, apprendre à ralentir, voilà un vrai défi! Pas de tiédeur là-dedans, pas de beaufitude (bravo pour tes commentaires tout en nuances) Ca te fait donc si peur que tu ne peux le faire qu'avec un "Alter" (Dieu, Jésus, des gamberges, des bouquins ...) pour te tenir compagnie? Résultat côté émotif c'est un vrai bordel chez toi (ce n'est pas une offense, tu l'as souvent souligné dans tes écrits)
Mégalopin- Messages : 4729
Date d'inscription : 05/11/2010
Localisation : Fils de Butte
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Moui. Je pense moi que c'est toi qui as une trouille bleue de cet alter...Ça te fait donc si peur que tu ne peux le faire qu'avec un "Alter"
Quant au(x) "silence(s)", il y en a plusieurs...Il est des vides qui laissent entrer n'importe quoi.
Il y a par exemple le "silentium" des moines (d'un couvent visible ou invisible peu importe) qui conduit au tremendum. Il en vaut bien d'autres...
S'il est un dieu pour me tenir compagnie, au nom de quoi ferais-je la fine bouche ? Et s'il n'en n'est pas, que t'importe ce que je fais ?
je ne t'oblige pas à croire comme je crois, mais seulement à me laisser le dire, peu à peu, sans me ramener à Aurobindo, que je lisais à quinze ans.
Au passage, mon épouse a fait des études de sanskrit et a traduit en partie le Mahabaratha. j'ai lu les Upanishads, la Baghavad-gita, et les Védas, jusqu'à ce qu'un jour , après une certaine rencontre tout cela m'apparaisse comme un mirage qui se dissout à l'horizon. J'ai choisi sciemment et librement, et je n'ai aucune raison de le regretter, bien au contraire.
Je ne confonds pas boire et tromper sa soif. Satisfait de ma réponse ?
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
j'ai beaucoup de mal à m'exprimer, parfois ça va tellement vite que je fais un mixte entre deux mots synonymes(exemple : autovoiture parce que automobile/voiture) ou alors deux mots qui n'ont rien à voir (parce que je veux dire un truc mais je suis en train de penser à autre chose en même temps)
souvent je ne trouve pas les mots pour exprimer exactement ce que je veux dire, parfois j'ai trop de choses à dire en même temps donc tout est fouilli.
En gros quand je parle on dirait une idiote maladroite qui ne sait pas parler français.
souvent je ne trouve pas les mots pour exprimer exactement ce que je veux dire, parfois j'ai trop de choses à dire en même temps donc tout est fouilli.
En gros quand je parle on dirait une idiote maladroite qui ne sait pas parler français.
dimanche- Messages : 292
Date d'inscription : 13/03/2013
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
du coup je ne parle pas trop et je réfléchis longtemps avant. Je préfère largement communiquer à partir d'un clavier.
dimanche- Messages : 292
Date d'inscription : 13/03/2013
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Comme ça Dimanche ? (Ma femme est comme toi, elle laisse parfois échapper le charabia de deux pensées qui se collisionnent...)
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
oui un peu dans ce genre. Et comment elle gère ça ta femme ? elle est zebrée ? )
dimanche- Messages : 292
Date d'inscription : 13/03/2013
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Non elle est pas zébrée aux dernières nouvelles... Et heureusement pour moi !
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
J'ai souvent la sensation de ne pas trouver le "bon" mot, celui qui correspond exactement à ce que je veux dire, celui qui recouvrirait tous les sens de ce que je souhaite exprimer. Du coup je me contente de l'à peu près mais c'est tellement frustrant.
Roseau- Messages : 54
Date d'inscription : 28/12/2012
Age : 38
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Un conseil Roseau, achête un petit dictionnaire de poche qui s'appelle: "Dictionnaire des idées suggérées par les mots" de paul Rouaix ! Tu auras la solution à ton problème et en plus, si tu es comme moi un zèbre qui adore lire les dictionnaires, tu vas t'éclater !
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Commandé!
Roseau- Messages : 54
Date d'inscription : 28/12/2012
Age : 38
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
Haha dimanche j'ai exactement le même problème de lapsus/ mots imbriqués!
Qui me reviennent à l'esprit : "myrielle" : myriade/kyrielle, sorti en oral pour l'entrée en école de commerce (youpi... ), "crailler" : crier/brailler, "gronchon" quand on est ni grognon ni grincheux le matin (celui-là je l'aime bien, d'ailleurs je l'utilise exprès ), et le meilleur : un sublime "lèche moi" alors que je voulais qu'un crétin me lâche/laisse tranquille! J'aurais tellement aimé rentrer sous terre ce jour là...
Et globalement j'éprouve aussi par moments des difficultés à trouver le mot juste, pertinent, alors que cela me semble limpide dans mon esprit...trop de mots qui se télescopent là haut...qui finissent par sortir mélangés en un magma informe, ou forment un goulet d'étranglement dont rien ne sort, et j'ai l'impression d'avoir un vocabulaire de héros de télé réalité. Et bien sûr quelques minutes plus tard je le trouve ce de mot, ou bien j'ai le bon mot mais en anglais...et inversement, sinon c'est pas drôle!
Et je me vois aussi souvent parler, et je me trouve toujours idiote, prétentieuse, maladroite et nouille, alors je cabafouille et c'est encore pire!
Le pire : quand je veux parler de mes émotions, mes sentiments, je me braque complètement parce que je ne suis JAMAIS satisfaite des mots que je pose sur mes ressentis. Alors rien ne sort, je me renferme, je deviens maussade et transparente. Et je dois écrire pour enfin "pauser" le flots de mots.
Qui me reviennent à l'esprit : "myrielle" : myriade/kyrielle, sorti en oral pour l'entrée en école de commerce (youpi... ), "crailler" : crier/brailler, "gronchon" quand on est ni grognon ni grincheux le matin (celui-là je l'aime bien, d'ailleurs je l'utilise exprès ), et le meilleur : un sublime "lèche moi" alors que je voulais qu'un crétin me lâche/laisse tranquille! J'aurais tellement aimé rentrer sous terre ce jour là...
Et globalement j'éprouve aussi par moments des difficultés à trouver le mot juste, pertinent, alors que cela me semble limpide dans mon esprit...trop de mots qui se télescopent là haut...qui finissent par sortir mélangés en un magma informe, ou forment un goulet d'étranglement dont rien ne sort, et j'ai l'impression d'avoir un vocabulaire de héros de télé réalité. Et bien sûr quelques minutes plus tard je le trouve ce de mot, ou bien j'ai le bon mot mais en anglais...et inversement, sinon c'est pas drôle!
Et je me vois aussi souvent parler, et je me trouve toujours idiote, prétentieuse, maladroite et nouille, alors je cabafouille et c'est encore pire!
Le pire : quand je veux parler de mes émotions, mes sentiments, je me braque complètement parce que je ne suis JAMAIS satisfaite des mots que je pose sur mes ressentis. Alors rien ne sort, je me renferme, je deviens maussade et transparente. Et je dois écrire pour enfin "pauser" le flots de mots.
iWok- Messages : 284
Date d'inscription : 20/11/2012
Age : 34
Localisation : 77
Re: Et vous, comment parlez-vous ?
j'ai eu un fou rire en lisant tes lapsus. ))
pour le reste on se comprend
c'est pas une caractéristique de neuro-droitier ?
pour le reste on se comprend
c'est pas une caractéristique de neuro-droitier ?
dimanche- Messages : 292
Date d'inscription : 13/03/2013
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