Épuisement moral, impression d'être à vif

Bonjour ou bonsoir à tous,

Je suis nouvelle ici, la trentaine, pas testée, mais aillant toujours eu l'impression d'être tombée du tableau ou de la bulle de BD. Pour avoir fait beaucoup de recherches - et lu avidement pas mal de posts il est clair que je me reconnais dans bons nombres d'expériences et de particularités des HPI. De là à dire que ça suffit pour me diagnostiquer... Disons que je n'ai ni l'argent, ni l'énergie pour faire le test et que le fait de ne plus me sentir comme un extra-terrestre me suffit pour le moment.

Pour faire bref ( parce que sinon, ce serait long ET chiant), on va dire que je n'ai pas eu beaucoup de chance quand on m'as filé mes cartes. J'ai été élevée par une mère maniaco-dépressive extrêmement toxique qui m'a habituée aux hurlements et crises de paranoïa à la limite de la maltraitance morale. Mon mariage est une jolie illusion que je maintiens pour le bien-être de mon fils de cinq ans. Ma maternité a été les trois premières années un calvaire, à la fois à cause de la dépression causée par un souci de thyroïde ( bonjour épuisement, prise de poids et tristesse permanente) et par la changement aussi fulgurant que douloureux de ma relation amoureuse et du papa lui-même. J'ai aussi perdu la foi entre temps, arrêté les antidépresseurs et faillis divorcer cet été.

Désolée pour les violons, mais c'était juste pour poser le cadre.

Je suis maintenant plus ou moins stable, plus ou moins apaisée. Enfin, du moins, c'était le cas il y a quelques semaines. Quand j'ai commencé à me douter que j'étais probablement hypersensible (et pas que), tout mon mieux-être durement acquis s'est envolé.

Le contexte politique (merci poutine) étant aussi générateur d'inquiétudes, je suis complètement à vif. Je ne supporte plus rien, le moindre stress devient terrible (une visite chez le dentiste, et j'ai l'impression d'être passée à la question.), la moindre interaction sociale m'épuise, la plus petite difficulté me fait vaciller et douter.

Et j'ai peur, parce que je n'arrive à rien faire. Je voulais faire une formation pour retrouver du travail, me lancer sérieusement dans l'apprentissage de l'anglais pour réussir à lire couramment dans cette langue, reprendre le régime et le sport, me remettre vraiment à l'écriture ... Je ne peux pas.

Qu'est ce qui m'arrive ?

Je fais de mon mieux pour passer par-dessus la fatigue et le stress, pour me forcer, pour avancer. Mais c'est dur. Et ce qui s'en ressent le plus, ce sont mes relations. Écrire à des amis me coûte. Voir ma mère (pourtant pas en crise) me terrifie. Me faire emmerder pour une broutille par ma belle-sœur me torpille. Une dispute légère avec mon mari, et je me réfugie dans le silence toute la journée, incapable de parler, de faire encore l'effort. Je me recroqueville sur moi, je m'isole au mieux, je me cache littéralement pour me reposer, mais je flippe. Est-ce que je vais rester comme ça ? Comment je vais faire pour assurer pendant la formation et au taf si interagir avec quelqu'un me demande autant d'énergie ?

Je sais que cette situation est très personnelle, mais j'aimerais savoir si vous aviez déjà vécu ce genre de périodes, et si vous aviez des trucs, des astuces pour vous apaiser/ressourcer afin d'aller mieux.

Pour le moment, je m'enferme dans le noir et le silence 15-20 minutes, pour me calmer. Ça ne suffit pas toujours, mais je ne peux pas plus.

Je vous demanderais juste d'être bienveillants dans vos réponses. J'ai sûrement un discours de calimero, mais je suis surtout paumée et avec l'impression d'être au fond d'un trou. Tapez pas trop fort, c'est instable et ça tremble déjà assez.

Merci.

Bonsoir,

Grise a écrit:... le fait de ne plus me sentir comme un extra-terrestre me suffit pour le moment...

C'est le point de départ. Le reste suivra à son/ton rythme. On peut aussi se considérer extra-terrestre et voir la planète autrement (enfin, surtout ses habitants...).

Grise a écrit:... Quand j'ai commencé à me douter que j'étais probablement hypersensible (et pas que), tout mon mieux-être durement acquis s'est envolé...

C'est pas une maladie. Tu n'as peut-être pas acquis ton mieux être sur les bonnes bases (ou avec les bonnes clés).

Grise a écrit:... des trucs, des astuces pour vous apaiser/ressourcer afin d'aller mieux....

La solitude choisie, le calme, et tout ce qui me monopolise le cerveau dans l'urgence (musique, moto,...). En gros débrancher des interactions verbales. Mais c'est juste ce qui marche pour moi...

Grise a écrit:...J'ai sûrement un discours de calimero...

C'est pas l'impression que donne tes réponses sur d'autres fils. Et tu as pensé aux autres avant toi... Là tu ne te plains pas, tu te livres

On ne peut pas indéfiniment se forcer en s'oubliant. Quand trop de choses tirent vers le bas, il faut lâcher du lest.... je sais, c'est facile à dire.

Breathe...

Ton message est touchant…

Que dit ton médecin ? L’arrêt des antidépresseurs était peut-être prématuré ? C’est une béquille qui peut être vitale en attendant de régler le reste.

Tu ne quittes pas ton mari cause ton petit poussin de 5 ans, mais aussi car ce serait difficile financièrement ?
Ça, c’est une source d’anxiété non négligeable !…

Je ne suis pas psychiatre, du coup ce que je crois voir n’a pas de valeur. Ça me semble essentiel et urgent pour ta santé de retourner voir qq1.
En attendant, jette un coup d’œil à cette Chaîne YouTube , je me demande si tu ne peux pas trouver des pistes intéressantes.

Courage

Hello Grise,

Si tu as été mise KO, que tu as perdu de tes rares ressources (la foi, ton couple,...), sans avoir une base très solide (mère défaillante, doute de soi,...), ça peut être très compliqué de se relever et de retrouver de l'élan, mais ce n'est pas mission impossible.

Peut-être vérifier qu'il n'y a pas encore un souci métabolique (fer, B12,...). Eventuellement tester de la phytothérapie pour aider à gérer l'humeur (millepertuis, valériane,...). Voire CBD par exemple si besoin d'un truc plus fort, ou médication allopathique, selon l'avis du médecin.

Tes objectifs pour aller de l'avant  (régime, sport, progrès,...) me paraissent ambitieux, tu pourrais être encore "en convalescence". Ça peut être long, selon le degrés d'épuisement. Mais il est difficile de se faire une idée sur quelques mots.

Peut-être que justement il n'est plus temps d'avancer... Savoir écouter son corps qui dit : stop, repose-toi, prends soin de toi. De temps en temps, il est inutile de se fouetter pour avancer: on termine d'épuiser les quelques forces qu'il reste.
Je me permets une comparaison de sportif. Je suis du genre à me surentrainer, parce que je déteste les gens qui se laissent aller et que je pars du principe que seul un mental d'acier fait avancer dans la vie. Donc je ne m'écoute pas. Il en advient que je m'épuise, je ne progresse plus malgré l'énergie dont je redouble et je finis à la blessure. Il y a peu j'ai été malade (fièvre toute la semaine) du coup obligée de rester tranquille: ça m'a fait le plus grand bien... et je suis ressortie de là avec des performances bien supérieures car reposée.
J'ai envie de te dire: autorise-toi à t'effondrer, à ne rien faire, à cocooner, à prendre soin de toi égoïstement et exclusivement. Tu as besoin de t'isoler et de te recroqueviller sur toi: ce n'est pas quelque chose de négatif et qu'il faut combattre, c'est une période que tu as besoin de vivre pour aller mieux ensuite. Et non tu ne vas pas rester comme ça: ça m'arrive régulièrement quand je crame émotionnellement. Si j'accepte que j'ai besoin de recharger mes batteries dans la solitude et le calme, ça va mieux une fois que j'ai évacuer l'émotionnel négatif et fait redescendre mon niveau de surcharge émotionnelle. Si tu es hypersensible, c'est un fonctionnement très normal mais qu'il ne faut surtout pas ignorer. Petit à petit tu identifieras de plus en plus tôt les surcharges émotionnelles et tu mettras plus vite en place des mesures d'hygiène de vie qui t'empêcheront d'aller jusqu'à l'épuisement émotionnel.
Prends ton temps et prends soin de toi. Plein de courage à toi.

.

Coucou Grise ,

Ton histoire me touche beaucoup car j’ai l’impression en t’entendant que je vis les choses aussi intensement que toi. J’ai connu et je connais encore, mais moins fréquemment a présent, des périodes similaires pendant lesquelles un rien, la moindre remarque, le moindre acte, qui semble un détail aux yeux des autres, peut me faire exploser, c’est comme si tout devenait la goutte de trop, je deviens hyper susceptible… à tel point que je me demande parfois, quand tout redescend, si c’était vraiment moi qui me suis mise dans une tel état. Mes émotions sont vives à un moment T, et en T+ qql minutes, heures, l’émotion peut être complètement différente sans aucun lien avec la précédente.

Tu as l’air d’avoir une palette émotionnelle riche, et c’est un bel atout, tu sens sûrement bien les choses, les gens et tu dois avoir une forte intuition.

C’est par contre important de se préserver, de prendre soin de soi-même, surtout quand le trop a tendance à virer au beaucoup trop. Personnellement j’ai appris à me connaître, et après beaucoup de ratés, à comprendre ce qui me convenait le mieux.

Ce qui m’a énormément aidé c’est de commencer une thérapie avec un psy à haut potentiel, j’ai eu une connexion hyper forte avec lui, je me sentais comprise (enfin) et ça a permis d’assumer de mieux en mieux mes différences en groupe/ avec d’autres car quelqu’un les acceptait pleinement, ça a eu un effet apaisant et libérateur. Maintenant c’est comme si j’avais eu une vie avant et une nouvelle vie ou je suis enfin en connexion avec tout ce qui se passe en moi.

Tout s’est ensuite enchaîné: en un mois, j’ai quitté mon ex après 10ans de relation ( couple dans lequel j’avais des angoisses intenses quasi chaque nuit pendant deux ans ), j’ai quitté mon job trop contraignant, aux réunions barbantes, j’ai repris des études pour être psy à mon tour et je suis actuellement chercheuse a l’université (job dans lequel je bosse quand je veux et comme je veux, et qui me permet de me ressourcer quand j’en ai besoin, sans devoir faire semblant et tout cacher pour me protéger d’éventuelles jugements et incompréhensions… comme j’ai du souvent faire en entreprise). En conclusion, être accompagnée de quelqu’un qui avait pleinement confiance en moi et en mes capacités, qui me laissait avoir toutes mes émotions a été hyper efficace.. et la plus belle chose qui me soit arrivée

Ne refoule jamais tes émotions, elles font partie de toi, font qui tu es, passer à côté, c’est passé à côté de toi finalement. Et ça serait bien dommage car tu pourrais apporter beaucoup à des gens qui t’aiment pour tes différences et se nourrissent de toutes tes qualités

Tu as un haut potentiel, utilise le et écoute toi, le reste viendra tout seul . Peut être un peu bisounours mais ça peut peut-être te donner un brin d’espoir

Et si ça peut te réconforter, j’ai vécu des trucs super durs ( mère perverse narcissique, j’ai déjà dû appeler la police en détresse, je suis passée par deux grosses dépressions, et j’arrivais plus à rester plus d’une demie heure avec des ´potes’ car je vivais horriblement mes décalages, mais on s’en sort, toujours, on puise le bon où il faut et on quitte ou on met une certaine distance avec ce qui nous fait du mal… ). La grande capacité d’adaptation et la résilience ça a du bon

(Je ne sais pas si tout ça te parle, te fait du bien, je fais peut être de la projection… j’espère ne pas être trop à côté de la plaque )

Bonjour,

J'ai mal au cœur d'écouter l'histoire de ton mal-être. Je suis dans le domaine de la santé et une question m'interpelle : tu dis avoir eu des soucis de Thyroïde. Je ne sais pas si tu as toujours un traitement en cours mais sache qu'il peut y avoir un déséquilibre des hormones thyroidiennes. Ca n'explique pas tout mais ça peut créer une instabilité des humeurs. Je te conseillerais de refaire une prise de sang pour éliminer cette piste.

Comme le dit Laelia, les anti dépresseurs c'est une bonne béquille. Ca permet de "stabiliser" les neurones en "mode positif" et grâce à cet état tu peux souffler un peu et te permettre de faire le point sans le parasitage des vagues de dépression ultra basse. (mon psychiatre disait que la dépression c'est comme un rhume, on prend des médicaments pour le combattre)

Pour ma part je tente depuis plusieurs années de trouver un moyen de calmer les moments d'angoisse et la médiation semble le mieux fonctionnée. Après 4 psy qui ne correspondaient plus à mes attentes, j'en ai trouvé une qui fait de l'hypnose et ça m'apaise.

Le plus dur c'est de déclencher le processus, mais comme tu écris ici c'est que tu as démarré la démarche !! Il existe pleins de clés d'épanouissements, n'aie pas peur d'en tester plusieurs jusqu'à trouver la solution qui fonctionne pour toi. Mais surtout, sache que tu n'es pas qu'une mère, une épouse, une amie, tu es avant tout toi même et il faut que dans tes journées tu accorde du temps pour toi même. Même si ce n'est que 5 min au début, il faut que tu trouve du temps pour toi, ça sera une soupape qui te permettra de récupérer de l'énergie pour affronter le reste des évènements de la journée et éventuellement éviter quelques crises d'hypersensibilité.

J'espère t'avoir aidé un peu (c'est mon premier post sur un forum, j'ai la pression)

Grise a écrit:
Et j'ai peur, parce que je n'arrive à rien faire. Je voulais faire une formation pour retrouver du travail, me lancer sérieusement dans l'apprentissage de l'anglais pour réussir à lire couramment dans cette langue, reprendre le régime et le sport, me remettre vraiment à l'écriture ... Je ne peux pas.

Qu'est ce qui m'arrive ?

la liste des tes envies est longue et très ambitieuse. ce n'est sans doute pas le bon moment pour mettre en route tous ces projets. avec une thyroïde qui dysfonctionne, un enfant en bas âge et aucune aide possible de ta mère, si je lis à travers les lignes.

la vie quotidienne doit déjà te solliciter amplement. on ne dira jamais assez combien c'est consommateur de temps et d'énergie un enfant petit.  lorsqu'on s'en occupe, bien sûr.

tu devrais retrouver des marges de manœuvre et des espaces de liberté quand ton fils sera en école primaire. il y a un gap important et une prise d'autonomie entre 5 et 6 ans. ne perds pas de vue tes rêves et tes projets mais accorde toi un peu de temps pour les réaliser, et probablement pas tous en même temps. (ton programme me fait penser à un entraînement pour le décathlon olympique )

il y a certainement un moyen terme entre je n'arrive à rien faire et tout ce qui te fait envie. le "rien faire", c'est rien faire de ce que tu as envie, semble-t-il. je te souhaite de trouver un peu de temps pour toi dans le quotidien, avec une activité qui te fasse plaisir, même si ce n'est qu'une heure par semaine.

Bienvenue à toi, Grise!

  Je suis d'accord avec toutes les réponses et ne vois pas quoi ajouter d'autre. Il y a vraiment de bons conseils, à mon avis.  
Ayant été un enfant hypersensible, (on le reste, mais sans en souffrir) , ton témoignage me parle. Maintenant, j'ai appris à gérer mes émotions, et c'est devenu tellement naturel, que je ne sais  plus comment j'ai pu me laisser submerger: dés que je "sens" cette "peur d'avoir peur" (titre d'un livre de Elaine Aron), je reprends ma respiration, et du recul. Pas toujours facile, c'est une habitude, mais à force d'entraînement, on finit par dépasser cette peur de ne pas y arriver.

  https://livre.fnac.com/a5920787/Elaine-N-Aron-Ces-gens-qui-ont-peur-d-avoir-peur#:~:text=Ces%20gens%20qui%20ont%20peur%20d%27avoir%20peur.%20Une,sont%20tr%C3%A8s%20consciencieuses%20et%20intuitives%20mais%2C%20malheureusement%2C%20

J'en profite puisque tu en parles Stef-âne: j'ai vu ce bouquin passé et je me suis dit "note pour plus tard". L'as-tu trouvé intéressant et utile? Pour ma part, je suis sur du Salverio Tomasella et disciples, mais j'avoue que le titre que tu cites m'avait interpellé.
Merci pour ton retour

Merci ! Je suis touchée que tant de gens aient pris la peine de me lire. Du coup, j'aimerais répondre à chaque personne, par ordre chronologique

@No Surrender : pour la question d'être un extra-terrestre, je me suis mal exprimée. Je suis surtout heureuse de me rendre compte que je ne suis pas la seule envahisseuse !
Je vais essayer de moins me mettre la pression pour tout, puisqu'il est évident que pour le moment, je ne suis pas capable de beaucoup.

@Laelia: j'ai pris de la valenfaxine pendant deux ans, à ma demande, parce que justement, je sentais que je ne pouvais plus faire seule et que j'avais besoin d'une aide discrète. Quand j'ai senti en septembre dernier que ça allait mieux, j'ai arrêté avec l'accord de ma doctoresse... Le sevrage a été vraiment difficile (une fatigue physique à avoir du mal à me tenir debout, à ne rien pouvoir faire, des tremblement, palpitations et problèmes de digestion bien sympas). C'est des effets secondaires du médicament lui-même, qui sont connus et reconnus, mais... Pas par moi. Honnêtement, je ne referai pas l'expérience, et je déconseille vivement la valenfaxine. Il y a d'autres molécules moins difficiles à éliminer.
Pour le moment, je ne pense pas que j'ai de nouveau besoin d'antidépresseurs, car je suis très fatiguée mais pas déprimée. Je sais très bien différencier ses deux états, même si on est fatigué quand on est en dépression.
Pour ce qui est de mon mari, je reste pour beaucoup de choses, dont la plus importante est qu'il est un père merveilleux, très concerné et attentif à son garçon. Mon fils l'adore et c'est tout ce qui compte.
Merci pour la chaîne YouTube! J'irai y faire un tour dès que possible.

@Topsy Turvy: tu as résumé mon pavé en quelques phrases ! J'ai effectivement cru que puisque la douleur,déprime n'était plus là, j'étais guérie. Je pense que j'ai été trop vite, et que les changements ont été trop brutaux. Et puis bon, je pense que je ne serais jamais vraiment stable, plutôt comme un petit bateau sur une mer agitée. Je vais apprendre à savourer le haut des rouleaux, et à tenir bon dans le creux des vagues.

@J043947.08+163415.7 : ça, c'est du pseudo. Des coordonnées géographiques ?
Merci pour tes encouragements. Je pense que j'ai du mal à accepter que mon simple quotidien et ces aléas, aussi difficiles soient-ils, puissent m'épuiser. J'aimerais laisser tout ça derrière moi pour avancer, mais visiblement ça ne va pas être possible tout de suite. Je vais devoir m'autoriser à aller mal sans maîtriser le pourquoi du comment, et me donner le temps que ça passe sans culpabiliser. Enfin, je vais essayer très fort

@My_illusion : j'avoue que tomber sur ce forum m'a fait un bien fou, et que justement, je me sens moins seule. Si je m'isole, c'est surtout parce que la moindre agression sature mon système déjà en sur-régime et que c'est le seul moyen que j'ai d'éviter la surchauffe (le manque de maîtrise de moi pas très élégant et sympa).
Après, je ne vais pas mentir, je déteste aussi le monde dans lequel on vit. Je suis désolée que cela te pèse également aussi fort. J'ai l'impression que tu es aussi assez impactée. Personnellement, j'ai coupé les informations, limité les réseaux sociaux et je me réfugie pas mal dans les livres. J'espère que tu as aussi un dérivatif qui te permet de faire des pauses?
Effectivement, je subis quelques contraintes, mais j'ai fait le choix de continuer pour garder le meilleur environnement familial pour mon fils. Je patauge, mais pour le moment, je ne suis pas noyée, alors tout va bien

@wanto23 : c'est exactement ça, le fait que tout fait déborder le vase. C'est épuisant. Je ne supporte pas de me " donner en spectacle " , donc je ne pleure devant personne, je ne lève pas la voix et les conflits avec des personnes extérieures me font horreur ( Attention, je ne juge personne : j'ai été habituée à ma mère en phase maniaque qui faisait des scandales à tout-vas et je ne le supporte plus les explosions de sentiments depuis). Je suis toujours dans le maintien d'un masque et d'ailleurs, je pense que ma famille serait très étonnée de lire que ça va pas alors qu'ils ne me connaissent que souriante et avec la patate. Je fais très (trop) bien semblant.
Je suis heureuse pour toi que tu es pu t'offrir une nouvelle vie, et que tu sois maintenant épanouie. Personnellement, je connais trop bien la solitude et l'isolement familial et je préfère serrer les dents pour offrir une belle enfance à mon garçon. Je ne m'aime pas beaucoup, je n'aime pas le monde dans lequel on vit et je sais que je ne fais rien de "bien" mais ça, faire mon possible pour qu'il soit heureux, ça, je peux le réussir. Enfant, je n'ai pas eu de stabilité, je sais ce que ça fait de voir sa mère pleurer toute la journée ( Elle n'y pouvait rien et je ne la blâme pas pour ça, elle était en phase dépressive. Je lui en veux davantage d'avoir refusé de voir sa maladie et de ne pas s'être soignée.). Je sais aussi ce que c'est de n'avoir personne qui nous soutient par amour. Je ne veux pas ça pour lui.
Merci pour ton message, c'est agréable de se sentir comprise

@Blanche Millou: je suis navrée de t'avoir fait cet effet, alors que j'ai essayé de dire le strict minimum. Je me rends aussi compte que je donne peut-être l'impression d'être encore en dépression, en phase descendante. Ce n'est pas le cas, ma dépression est belle et bien finie, les épreuves sont derrière moi et je remonte la pente. Je pense que j'ai été un peu rapide à tourner la page et à me croire rétablie. Je suis encore en convalescence, on va dire, plus malade, mais encore - très- fatiguée, assez pour être contaminée par le malaise ambiant et être facilement déstabilisée. Ça me fait mal parce que je voulais vraiment pouvoir oublier et avancer, être aussi active et énergique qu'avant. Faut que j'accepte que ça ne soit plus comme avant, c'est tout.
Pour te répondre, oui, j'ai des problèmes de thyroïde récurent, une hypothyroïdie d'hasimoto, si le terme te dit quelque chose ( parce que oui, j'avais vraiment besoin d'une maladie chronique qui plombe le moral en plus du reste, c'était pas assez difficile visiblement XD).
J'ai un traitement, je suis suivie et ma TSH est stable. Niveau santé, ça passe.
Niveau dépression, l'alerte est passée et les antidépresseurs me faisaient plus de mal que de bien. Et honnêtement, je serai plus attentive au traitement que l'on me donne s'il doit y avoir une prochaine fois. Malgré les précautions, mon sevrage a la valenfaxine à été une épreuve d'endurance qui a duré bien quatre mois.
J'ai envisagé une thérapie, oui, mais le fait de devoir rouvrir des blessures cicatrisées me rends malade. Pour le moment, je préfère prendre le temps de me reposer et d'oublier un peu. Si je le dois, j'affronterai certains démons, mais plus tard. Pour le moment, je suis fatiguée de la souffrance morale, j'ai besoin de calme.
On m'a effectivement pas mal recommandé la médiation, il faudra que je m'y penche. J'ai essayé l'ASMR mais même avec ça, j'ai du mal à faire taire mes pensées. L'hypnose me met mal à l'aise, je n'aime pas l'idée de laisser à quelqu'un l'accès à ma tête sans que je n'aie le contrôle. Mais c'est moi. Si ça te convient, c'est super.
Oui, tu m'as aidé, ne serait-ce que pour le fait d'avoir si gentiment tendu la main .

@isadora : merci pour ta compréhension, tu vois, je n'avais pas pensé au fait que ça pouvait être trop. Je culpabilise tellement d'être à la maison à ne " rien " faire que je sur-investis certains projets, au point de me rendre malade de stress.
Oui, je m'occupe de mon fils, même si j'avoue passer un peu le relai au papa quand j'en peux plus. Mon fils est une tornade, toujours en demande d'attention, toujours l'œil ouvert et la question à la bouche et c'est crevant. Génial, mais crevant . Et dire que je voulais des jumeaux...
Je fais. Un peu. Et je piaffe d'impatience de ne pas avancer, je me gronde de ne pas réussir à faire plus. J'imagine que ça n'aide pas... J'ai remarqué que je suis beaucoup plus exigeante, dure et méchante avec moi-même que je ne le serrais envers quelqu'un, même que je déteste. Je pense qu'il faut que je bosse sur ça aussi ^^'

Vos réponses m'ont permis de comprendre et de valider certaines choses et certains raisonnements que je n'osais pas prendre pour argent comptant. Ça m'aide vraiment. Je vous remercie tous et vous souhaite également le meilleur.

@Stef-âne
Salut et merci pour l'acceuil
Ça fait plaisir de savoir qu'on peux ne plus souffrir de lhypersensibilité. Je note le titre du livre ( moi qui suis un rat de bibliothèque, quoi de mieux que un livre pour aller mieux, justement ? ^^)
Bonne soirée

Non, je suis désolé, Jo ....., je n'en avais lu que des articles (dans des magazines de psychologie, peut-être du Québec, d'ailleurs).
Les articles d'Elaine Aron y étaient présents, il y a 15 ou 20 ans. (Sa fameuse échelle d'hypersensibilité a même été discutée dans un des livres de N.Gauvrit, je crois).
  Quelques recherches sur le NET:

  https://www.psychologiepositive-magazine.com/hypersensible-faites-de-votre-vulnerabilite-un-atout/

  https://sante.lefigaro.fr/actualite/2010/04/18/10179-force-hypersensibles

  https://scilogs.fr/raisonetpsychologie/hypersensibilite-lechelle-delaine-aron/

Grise,

J'ai passé plusieurs périodes sous AD pendant une vingtaine d'années. Jusqu'à ce que je comprenne (et que je vérifie) que j'étais Z. Outre les joies des effets secondaires et du sevrage, je n'étais plus moi-même. Mon hypersensibilité fait partie de mon identité et les AD la gommaient. Prendre conscience et accepter (yaka :-D) que la majorité des gens ne fonctionnent pas comme moi m'a autorisé à mieux définir mes besoins et mes priorités, et à me protéger... Ca n'empêche pas les points durs, mais quand ça se complique quelque jours ou quelques semaines, le recours à un anxiolytique est suffisant et beaucoup moins lourd.

Hope this helps...

Bonjour et bienvenue, Grise.

J'arrive après la bataille, sans grand chose de plus à dire, si ce n'est que je t'encourage pour la suite. S'occuper d'un gamin, c'est un boulot de dingue, et suivant le gamin, ça se calme plus ou moins tôt. Je suis en plein dedans Et je compatis. Tu arriveras à faire ce que tu peux. Ne pas se mettre la pression pour plus (bon, d'accord, je répète ce qu'on dit les autres...).

@Grise il pourrait être plutôt sympa ton programme de remise en forme à condition de faire de très petites quantités de chaque chose quotidiennement  :
- sport : un mouvement de yoga tenu quelques minutes de chaque côté (le guerrier c'est bien pour récupérer de l'énergie)  
- anglais : lire un petit article de blog sur un sujet qui te plaît avec un traducteur à côté, petit à petit quand on lit régulièrement une même personne sur un même sujet les mêmes mots reviennent
- faire une formation, tu t'occupes déjà de ton fils, ça va poser ces fameux problèmes de garde...mais peut-être commencer à rassembler des infos sur ce qui t'intéresse
- un régime, ça va pas du tout te remonter le moral, par contre marcher un peu tous les jours, par exemple emmener ton fils faire du vélo ou de la trottinette après l'école, ça donne toujours l'occasion de courir un tout petit peu sans sans rendre compte

Le livre d'Elaine Aron, je l'ai lu il y a quelques années, je l'ai vraiment aimé, peu importe l'échelle ou le test, il m'en reste une image: quand un hypersensible entre dans une pièce, il reçoit des tas de signaux : des odeurs, des humeurs, des petites mines, des personnes rayonnantes, trop de bruit, un vase cassé, des enfants qui pleurent...
et vraiment ça explique et ça déculpabilise, voilà pourquoi on peut se sentir fatigués. Comprendre aussi que tout le monde ne reçoit autant, tu pourras faire l'expérience de demander à ton compagnon ce qu'il a perçu, d'une même situation, peut-être que son esprit aura juste bloqué sur un gars qui l'a bousculé ou qui se sera vanté d'une plus grosse voiture...

margot-2.0 a écrit:@Grise il pourrait être plutôt sympa ton programme de remise en forme à condition de faire de très petites quantités de chaque chose quotidiennement.

margot : le programme hyper culpabilisant !!! mais qui fait ça avec un enfant en bas âge qu'on a toujours dans les pattes et une hypothyroïdie d'Hashimoto ?

quand on est à la maison, il y a toujours un truc à ranger, une lessive à faire tourner, pas l'envie et pas la motivation.

par expérience, c'est plus simple de sanctuariser une heure par semaine à l'extérieur, en laissant tout le monde à la maison, les tâches ménagères, le conjoint et les enfants, pour rejoindre un groupe et faire une activité ou pour prendre un temps pour soi en allant marcher seule.

avec ta thyroïde, tu as besoin de la lumière du jour, or, l'hiver t'a privée de lumière. et tu dois te sentir mieux les matins que les soirs, avec l'arrivée du printemps, les jours qui rallongent vont te faire du bien.

si ta thyroïde est bien soignée, cela devrait aller. mais les médecins craignent toujours le surdosage, afin de ne pas accoutumer la thyroïde à trop d'apports et la laisser bosser toute seule.

prends soin de toi, et n'exige pas trop de toi. c'est une maladie sérieuse, considérée comme bénigne, qui ne se voit pas, mais est handicapante dans la vie quotidienne. et pas toujours bien comprise par l'entourage.

PS : aux Etats-Unis, la tolérance est plus large, on supplée plus tôt et plus largement, les dosages sont supérieurs pour le même déficit. parce que ce n'est pas une science exacte.

Bonjour Grise, je pourrais te répondre bien des choses mais je vais me concentrer sur un point particulier qui m'a interpellée: la thyroïdite de Hashimoto. Je te dirais sobrement : me too. Ou plutôt pour que tu atteignes ton life-goal en maîtrise de l'anglais : so am I.
Tu dis être traitée, la THS doit être en dessous de 1 si ce n'est pas le cas, ça explique beaucoup de choses notamment la fatigue, les douleurs et la dépression, tout comme la confusion mentale... Beaucoup de médecins français sont ignorants en Hashimoto donc si tu veux en discuter n'hésite pas.

Plein de tapes du bout des doigts dans le dos (there, there...).

Alors, concernant la thyroïdite d'Hashimoto (auto-immune, donc) et les autres maladies auto-immunes, les zèbres y seraient touchés et, justement, il y a (au moins) 1 discussion sur le sujet:

https://www.zebrascrossing.net/t5400-zebres-et-propension-aux-maladies-auto-immunes

Bonjour Grise,

Je compatis pour ta situation actuelle, qui est surement très éprouvante malheureusement.

Mon conseil serait que tu apprennes la méditation. Une simple méditation sur la respiration, pratiquée régulièrement, te permettrait de
retrouver de l’espace mental, de te reconnecter à ton potentiel de paix intérieure. Et de mettre de la distance avec les inquiétudes et le stress.

Ainsi tu pourras te « recharger émotionnellement » et aborder ces situations difficiles avec plus de paix intérieure.

Deuxièmement, il est possible de travailler plus profondément sur ces contrariétés. Cela demande d’étudier, en théorie et en pratique, le mécanisme des états d’esprits négatifs qui font souffrir. Ainsi que la manière de les neutraliser. Ce genre de choses est enseigné dans le cadre de la méditation bouddhiste. J’étudie de manière pratique ces méthodes depuis quelques années, et ma vie s’est beaucoup améliorée : en commençant par ma vie intérieure, puis mes relations avec les autres. Je recommande donc vivement !

Si tu souhaites en savoir plus sur la méditation bouddhiste, n'hésite pas à me demander.

Rebonjour,
Je voulais juste vous remercier une nouvelle fois, tant pour vos réponses que pour vos conseils. Votre gentillesse me va droit au cœur. Ça tangue moins en ce moment, c'est déjà ça.
Je vous souhaite le meilleur