Epuisement et crise de la quarantaine
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Epuisement et crise de la quarantaine
Hmm, hmm.
Les années passent. Je suis diagnostiqué depuis déjà 7 ans.
L'an prochain, j'en aurai 40. Oui, j'ai beau recompter, c'est bien ça. C'est incompréhensible. Je ne m'y fais pas. Déjà ? Déjà vingt ans, mes études ? Déjà dans vingt autres années, le grand déclin physique à prévoir (voire dix) ?
J'ai fait pas mal de choses dans ma vie. Des engagements associatifs en tous genres, un métier lui aussi engagé, des rencontres. Pas souvent de grands projets: je suis trop anxieux pour me projeter sur le long terme. Je suis tiraillé entre le sentiment d'avoir pris trop de temps pour certaines choses et celui de ne pas avoir perdu de temps, en fin de compte, et surtout d'avoir énormément couru. Voulu trop faire. J'ai déjà un burn-out au compteur, non sans séquelles. Je me sens chroniquement fatigué depuis plus de dix ans.
Je suis marié mais pas encore d'enfants - pas par choix. Nous sommes accaparés par un tourbillon d'activités, presque toutes engagées. Disons, pour simplifier et éviter des débats collatéraux, que cela a massivement trait à l'écologie, la décroissance, société plus juste, toussa toussa. Habités par un sentiment d'urgence. Nous ne sommes pas indispensables mais il est indispensable qu'il existe des engagements. C'est anxiogène. Comment ne pas s'inquiéter de ce que sera le monde, le nôtre, dans dix ans, vingt ans, trente ans ? Même quand on s'arrête, impossible de ne pas y penser. Et le temps tourne. Qu'aurai-je le temps de faire, de construire? Je suis en train de chauffer un 2e burn-out, et me sens incapable de baisser le rythme. Comme si, devant la pendule qui marche, je cherchais à vivre plusieurs vies en même temps, faute d'oser renoncer à ceci, ou cela.
Dans ces conditions, difficile d'envisager de laisser une place à des enfants alors que nous le voudrions désespérément. Comme si ça bloquait. Comme si, quelque part, cela me rassurait aussi, malgré mon âge, de ne pas me lancer dans ce truc d'adulte par excellence. Je suis terrifié de constater qu'à 39 ans, j'ai toujours bien plus l'impression de jouer à l'adulte que d'en être un. De me défiler devant les vrais trucs de grandes personnes. Même quand je suis invité à m'exprimer sur un sujet écologique devant 300 personnes. Même quand je discute le coup avec un maire ou un évêque. Il est vrai que "les vraies grandes personnes" me donnent souvent l'impression d'exercer de grandes responsabilités, mais avec un comportement et un sens de la responsabilité à peine digne d'un chiard de 10 ans particulièrement mal élevé.
Je n'en dors plus et j'ai l'impression de sans cesse remettre la réponse à demain. Je continue, nous continuons comme ça, pas au jour le jour, mais au mois le mois.
Quelle impression ça vous fait, ce bouzin, dites ?
Les années passent. Je suis diagnostiqué depuis déjà 7 ans.
L'an prochain, j'en aurai 40. Oui, j'ai beau recompter, c'est bien ça. C'est incompréhensible. Je ne m'y fais pas. Déjà ? Déjà vingt ans, mes études ? Déjà dans vingt autres années, le grand déclin physique à prévoir (voire dix) ?
J'ai fait pas mal de choses dans ma vie. Des engagements associatifs en tous genres, un métier lui aussi engagé, des rencontres. Pas souvent de grands projets: je suis trop anxieux pour me projeter sur le long terme. Je suis tiraillé entre le sentiment d'avoir pris trop de temps pour certaines choses et celui de ne pas avoir perdu de temps, en fin de compte, et surtout d'avoir énormément couru. Voulu trop faire. J'ai déjà un burn-out au compteur, non sans séquelles. Je me sens chroniquement fatigué depuis plus de dix ans.
Je suis marié mais pas encore d'enfants - pas par choix. Nous sommes accaparés par un tourbillon d'activités, presque toutes engagées. Disons, pour simplifier et éviter des débats collatéraux, que cela a massivement trait à l'écologie, la décroissance, société plus juste, toussa toussa. Habités par un sentiment d'urgence. Nous ne sommes pas indispensables mais il est indispensable qu'il existe des engagements. C'est anxiogène. Comment ne pas s'inquiéter de ce que sera le monde, le nôtre, dans dix ans, vingt ans, trente ans ? Même quand on s'arrête, impossible de ne pas y penser. Et le temps tourne. Qu'aurai-je le temps de faire, de construire? Je suis en train de chauffer un 2e burn-out, et me sens incapable de baisser le rythme. Comme si, devant la pendule qui marche, je cherchais à vivre plusieurs vies en même temps, faute d'oser renoncer à ceci, ou cela.
Dans ces conditions, difficile d'envisager de laisser une place à des enfants alors que nous le voudrions désespérément. Comme si ça bloquait. Comme si, quelque part, cela me rassurait aussi, malgré mon âge, de ne pas me lancer dans ce truc d'adulte par excellence. Je suis terrifié de constater qu'à 39 ans, j'ai toujours bien plus l'impression de jouer à l'adulte que d'en être un. De me défiler devant les vrais trucs de grandes personnes. Même quand je suis invité à m'exprimer sur un sujet écologique devant 300 personnes. Même quand je discute le coup avec un maire ou un évêque. Il est vrai que "les vraies grandes personnes" me donnent souvent l'impression d'exercer de grandes responsabilités, mais avec un comportement et un sens de la responsabilité à peine digne d'un chiard de 10 ans particulièrement mal élevé.
Je n'en dors plus et j'ai l'impression de sans cesse remettre la réponse à demain. Je continue, nous continuons comme ça, pas au jour le jour, mais au mois le mois.
Quelle impression ça vous fait, ce bouzin, dites ?
Dernière édition par Fusain le Lun 29 Fév 2016, 11:11, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Et si finalement le fait d'avoir un enfant était la réponse à cette suractivité ? Obligé de s'arrêter et de se mettre au pas de plus petit que soi. Ça permettrait peut-être un enracinement, en soi, et autour de soi.
Pour l'écologie, ne cours pas, je crois sincèrement que c'est cuit, plié. Je ne veux plus sauver le monde pour ma part puisqu'en fait il ne veut pas être sauvé.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Pour l'écologie, ne cours pas, je crois sincèrement que c'est cuit, plié
La seule chose dont je sois sûr c'est que si on se dit tous ça, ça le sera effectivement. Inversement, la seule espérance réside dans le foisonnement d'hommes qui se lèvent pour refuser cette issue. Souvent loin de notre confort de première classe du Titanic d'ailleurs. Et puis, laisser tomber, ça serait assez contradictoire avec le fait d'avoir un enfant. L'élever dans un monde dont on postule qu'il va s'effondrer, c'est pas vraiment un cadeau à lui faire.
Sinon, je ne suis pas sûr que ça suffise pour nous faire freiner. On essaiera juste de vivre cette vie-là en plus des trois ou quatre autres qu'on mène de front. Le toubib s'inquiète, considère que je vais flinguer ma santé. Or, il y a des tas de gens qui sont, par exemple, cadres à 60-70h par semaine, ont quand même trois ou quatre engagements bénévoles comme nous, et s'occupent de leur famille par-dessus le marché. Bon, quand j'ai dit ça au doc, il m'a répondu sèchement "Non, ils crèvent tous". Mais...
Même quand on se pose physiquement le coeur n'y est pas. On n'a pas l'esprit tranquille.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Coucou, oh le beau enchaînement de clichés, on dirait un humain ! Voici mes 'inestimables' impressions.
Ces "crises d'âge"-là sont des entités folkloriques sans beaucoup de pertinence, vu que l'individu est en crise perpétuelle, tout se mélange, tout se transforme, insidieusement continuellement toussa. Si cela peut vous consoler, vous étiez déjà en crise il y a vingt ans, au bon vieux temps. C'est vrai qu'après plusieurs dizaines d'années à ruminer sur ce qui se passe autour, on commence à se rendre compte que finalement l'existence tragique des humains n'est pas juste un conte. C'est juste la perception qui évolue, pas les fondamentaux.
Insister sur son engagement, son importance pour la planète, bof, tout le monde a son idée sur la société plus juste, elle est juste différente. C'est naturel de se donner le beau rôle, chacun se croit objectif et sensible et blabla dans sa tourmente tragique et dans ses psychorigidités. Finalement la société ne sera que la somme de toutes les sensibilités et visions. Pour un engagé comme vous dans une direction, il y aura toujours un autre dans la direction opposé. On appelle cela l’équilibre. D'ailleurs ce que vous appelez engagement n'est qu'une souffrance personnelle, à ne pas confondre avec le Bien. Tout le monde souffre et se fait des illusions sur le bien et le mal suivant des trucs qui n'ont aucun mérite personnel. Vous avez vous-même énoncé le mot-clé : c'est anxiogène. Anxiogène, la vie, l'est pour tous. Cela nous inspire à se comporter comme des guignols du matin au soir. Cela serait presque marrant.
Ensuite, pourquoi se soucier du comportement "pas assez responsable" des autres ? Nous avons tout un comportement complexe d'où on peut extraire à tout moment toutes les définitions. Vous, le repère habilité à juger quelque chose, encore une illusion.
Vous n'avez pas encore d'enfants mais pas par choix ! mais parce que bla bla et bla. Des classiques excuses et rejet de responsabilité. Ah tiens, responsabilité, ce que les autres ne possédaient pas assez.
Des trucs d'adulte par excellence ? Oh la belle cerise sur le gâteau des clichés. Ceci et l'écolo qui veut d'enfants ...
Ces "crises d'âge"-là sont des entités folkloriques sans beaucoup de pertinence, vu que l'individu est en crise perpétuelle, tout se mélange, tout se transforme, insidieusement continuellement toussa. Si cela peut vous consoler, vous étiez déjà en crise il y a vingt ans, au bon vieux temps. C'est vrai qu'après plusieurs dizaines d'années à ruminer sur ce qui se passe autour, on commence à se rendre compte que finalement l'existence tragique des humains n'est pas juste un conte. C'est juste la perception qui évolue, pas les fondamentaux.
Insister sur son engagement, son importance pour la planète, bof, tout le monde a son idée sur la société plus juste, elle est juste différente. C'est naturel de se donner le beau rôle, chacun se croit objectif et sensible et blabla dans sa tourmente tragique et dans ses psychorigidités. Finalement la société ne sera que la somme de toutes les sensibilités et visions. Pour un engagé comme vous dans une direction, il y aura toujours un autre dans la direction opposé. On appelle cela l’équilibre. D'ailleurs ce que vous appelez engagement n'est qu'une souffrance personnelle, à ne pas confondre avec le Bien. Tout le monde souffre et se fait des illusions sur le bien et le mal suivant des trucs qui n'ont aucun mérite personnel. Vous avez vous-même énoncé le mot-clé : c'est anxiogène. Anxiogène, la vie, l'est pour tous. Cela nous inspire à se comporter comme des guignols du matin au soir. Cela serait presque marrant.
Ensuite, pourquoi se soucier du comportement "pas assez responsable" des autres ? Nous avons tout un comportement complexe d'où on peut extraire à tout moment toutes les définitions. Vous, le repère habilité à juger quelque chose, encore une illusion.
Vous n'avez pas encore d'enfants mais pas par choix ! mais parce que bla bla et bla. Des classiques excuses et rejet de responsabilité. Ah tiens, responsabilité, ce que les autres ne possédaient pas assez.
Des trucs d'adulte par excellence ? Oh la belle cerise sur le gâteau des clichés. Ceci et l'écolo qui veut d'enfants ...
iiihou- Messages : 504
Date d'inscription : 19/01/2013
Age : 48
Localisation : Normandie
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Coucou, oh le beau enchaînement de clichés
Je confirme: vous avez battu un record !
Passons à la suite.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Même si ça urge il y a le temps d'engendrer de jolis petits écolos...Les gens ont le monde qu'ils veulent. Il en faudrait beaucoup pour vouloir autre chose et faire pencher la balance. Mais à ce rythme, avec l'exquise bonne volonté qu'y mettent les lobbys et les banques m'est avis qu'il va falloir être beaucoup plus persuasifs. Quant à tes activités et puisqu'on est paraît-il, dans les clichés: qu'est-ce que tu fuis ? (Réponse non obligatoire.)
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Ton témoignage me parle assez, Fusain. Non pas sur le principe d'un écho-miroir à mes propres turpitudes, exactement : tu as sans doute accompli infiniment plus de choses que je ne l'ai fait moi-même, l'essentiel de mon expérience résidant dans cet ineffable - pensées, épiphanies, chocs esthétiques - que je ne peux donc guère résumer ici ni même partager avec mes congénères. Non, ton témoignage me parle dans le sens où je suis moi-même en proie à cette aliénation (perte de sens) que tu exprimes et qui sape tes forces vives.
J'aurai 40 ans dans deux ans et ma situation est peut-être plus dramatique que la tienne encore : célibataire sans enfant, issu d'une famille dysfonctionnelle et trop idéaliste sur le plan amical et sentimental - ces foutues "très hautes exigences morales" qui nous caractériseraient, nous autres -, j'avance totalement seul dans l'existence et le sentiment d'urgence est toujours plus prégnant, à l'instar de la hantise de gâcher cette vie dont je ne sais pas exploiter le potentiel.
Pire : je culpabilise d'être cette "épouvantable force de vie (sans cesse accrue par ma souffrance et ma douleur)" qu'évoquait Artaud, qui achoppe à faire une expérience plus profitable du monde sensible, par trop préoccupé (persécuté) par les affres d'un système de pensée traumatique et des schèmes névrotiques.
Aujourd'hui, quelqu'un a déterré ce commentaire sur un topic invitant à définir de la meilleur façon cette particularité qui nous réunit officiellement ici :
Et puis cette fatigue, surtout : la fatigue d'être soi ou je ne sais pas, mais quelque chose qui vous fait péniblement ressentir la gravité. Et vous avez beau prétendre sincèrement cultiver l'enfant en vous, vous sentez bien que le dégoût le dispute dorénavant dangereusement à l'émerveillement lorsque vous contemplez ce monde et vos semblables.
Le pire : vous soupçonnez qu'une belle rencontre (amoureuse ou amicale) pourrait sensiblement embellir votre situation, revitaliser votre quotidien et même vous donner envie d'envisager enfin cette impérieuse reconversion professionnelle à laquelle vous songez symptomatiquement depuis des années, mais vous n'en n'avez ni l'énergie ni le courage.
Je suis moi-même au seuil du burn-out et je n'aurai probablement pas de descendance, comme toutes les plus belles personnes que je connais. Malaise.
Ainsi, Fusain, dans la situation dépressive que tu nous décris là, alors que tu peines à surnager dans le maelström d'activités associatives qui vous surbooke, ta compagne et toi, je t'admire de parvenir encore à t'intéresser au sort de notre planète, d'arriver encore à penser à moyen ou long terme. Je me sentirais presque égoïste de ne pas savoir le faire, si je n'étais pas à ce point sidéré psychiquement par ma propre dépression, qui me rend encore plus myope que je ne le suis déjà naturellement.
J'aurai 40 ans dans deux ans et ma situation est peut-être plus dramatique que la tienne encore : célibataire sans enfant, issu d'une famille dysfonctionnelle et trop idéaliste sur le plan amical et sentimental - ces foutues "très hautes exigences morales" qui nous caractériseraient, nous autres -, j'avance totalement seul dans l'existence et le sentiment d'urgence est toujours plus prégnant, à l'instar de la hantise de gâcher cette vie dont je ne sais pas exploiter le potentiel.
Pire : je culpabilise d'être cette "épouvantable force de vie (sans cesse accrue par ma souffrance et ma douleur)" qu'évoquait Artaud, qui achoppe à faire une expérience plus profitable du monde sensible, par trop préoccupé (persécuté) par les affres d'un système de pensée traumatique et des schèmes névrotiques.
Aujourd'hui, quelqu'un a déterré ce commentaire sur un topic invitant à définir de la meilleur façon cette particularité qui nous réunit officiellement ici :
N'en déplaise à d'aucun (iiihou), la prégnance de la possibilité de l'échec absolu est toujours plus forte et lancinante à mesure que l'on avance en âge (à défaut d'avancer réellement dans la vie). A vingt ans, on est logiquement moins lucide et plus insouciant, avec ce champ des possibles grand ouvert face à nous. A deux fois cet âge, la cristallisation des possibles est largement amorcée et certaines potentialités définitivement révolues. C'est l'âge des possibles divisés par deux, dirons-nous.Alex_42 a écrit:HP, définitivement, parce que le "potentiel" est la seule réalité que j'ai vue, surtout quand elle se remarque... par son absence de réalisation .
Des gens qui ont plus de potentiel que la moyenne, qui pourraient aller plus loin, mais qui restent assis et se font dépasser par tout un tas de personnes qui avancent beaucoup plus lentement, mais aussi beaucoup plus sûrement...
Et puis cette fatigue, surtout : la fatigue d'être soi ou je ne sais pas, mais quelque chose qui vous fait péniblement ressentir la gravité. Et vous avez beau prétendre sincèrement cultiver l'enfant en vous, vous sentez bien que le dégoût le dispute dorénavant dangereusement à l'émerveillement lorsque vous contemplez ce monde et vos semblables.
Le pire : vous soupçonnez qu'une belle rencontre (amoureuse ou amicale) pourrait sensiblement embellir votre situation, revitaliser votre quotidien et même vous donner envie d'envisager enfin cette impérieuse reconversion professionnelle à laquelle vous songez symptomatiquement depuis des années, mais vous n'en n'avez ni l'énergie ni le courage.
Je suis moi-même au seuil du burn-out et je n'aurai probablement pas de descendance, comme toutes les plus belles personnes que je connais. Malaise.
Ainsi, Fusain, dans la situation dépressive que tu nous décris là, alors que tu peines à surnager dans le maelström d'activités associatives qui vous surbooke, ta compagne et toi, je t'admire de parvenir encore à t'intéresser au sort de notre planète, d'arriver encore à penser à moyen ou long terme. Je me sentirais presque égoïste de ne pas savoir le faire, si je n'étais pas à ce point sidéré psychiquement par ma propre dépression, qui me rend encore plus myope que je ne le suis déjà naturellement.
Dernière édition par Kadjagoogoo le Mer 04 Nov 2015, 16:39, édité 1 fois
Kadjagoogoo- Messages : 900
Date d'inscription : 15/11/2014
Localisation : Lyon (Dabrowski Point)
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fata >En effet, c'est un peu facile l'explication "les activités pour fuir quelque chose" (y compris soi-même). On pourrait dire: je fuis la parentalité en vrai, mais c'est trop simpliste. Ou je fuis le foyer sans enfants, mais ça nous ramène à ton hypothèse H1. Ce n'est pas faux, mais vu "pourquoi" on n'en a pas, il ne "suffit" pas de le décider pour que ça change.
Je ne fuis pas grand-chose, hormis l'ennui, d'une part, et d'autre part, les gens engagés mais déprimés, aigris, désespérés, en rejoignant ceux qui se bougent et qui y croient, ceux qui font du bien autour d'eux, ceux qui font que ceux qui les entourent se sentent aidés, aimés, soulagés, ce que vous voulez. Je fuis ceux qui planquent leur égoïsme derrière un fatalisme reposant, qui professent l'individualisme de bistrot et l'à quoi bonisme pour justifier de ne penser qu'à leurs miches. Je tente de faire ce que je crois juste de faire, et c'est ce qui me donne, actuellement, tout ce qui va bien dans ma vie : sens, rencontres, humanité, espérance, et puisque j'y gagne tout ça, ceux qui y trouvent à redire peuvent aller se faire cuire un oeuf de nandou. Mais après une phase d'équilibre, il y a disons deux ans, je suis tombé dans une espèce d'excès d'activisme et je cherche à retrouver une position plus mesurée. Enfin, j'assume totalement l'absence d'originalité des questionnements liés à mon grand âge.
Kadjagoogoo >
C'est que, justement, je ne suis ni en dépression ni en manque de sens. Du sens, il y en aurait plutôt trop, et il y a beaucoup moins de dépression que d'épuisement physique à force de vouloir partir dans toutes les dimensions qu'offre ce sens. Ce qui aggrave le sentiment d'urgence. Urgence pour moi, pour notre couple, pour ces enfants que nous n'avons pas encore pu avoir, pour nos frères, pour le monde. (et non franchement la tirade "t'as qu'à penser qu'à ton cul comme tout le monde", c'est bon quoi. ) Pas de dégoût, mais une inquiétude et un sentiment de gâchis (idem). Les possibles se réduisent, en effet. On constate tout ce qu'on n'aura pas le temps de faire ni même d'apprendre. Il y a encore peu j'avais l'impression d'être toujours en train d'apprendre-avant-de-me-lancer. Maintenant, je vois que le temps manque.
Je ne fuis pas grand-chose, hormis l'ennui, d'une part, et d'autre part, les gens engagés mais déprimés, aigris, désespérés, en rejoignant ceux qui se bougent et qui y croient, ceux qui font du bien autour d'eux, ceux qui font que ceux qui les entourent se sentent aidés, aimés, soulagés, ce que vous voulez. Je fuis ceux qui planquent leur égoïsme derrière un fatalisme reposant, qui professent l'individualisme de bistrot et l'à quoi bonisme pour justifier de ne penser qu'à leurs miches. Je tente de faire ce que je crois juste de faire, et c'est ce qui me donne, actuellement, tout ce qui va bien dans ma vie : sens, rencontres, humanité, espérance, et puisque j'y gagne tout ça, ceux qui y trouvent à redire peuvent aller se faire cuire un oeuf de nandou. Mais après une phase d'équilibre, il y a disons deux ans, je suis tombé dans une espèce d'excès d'activisme et je cherche à retrouver une position plus mesurée. Enfin, j'assume totalement l'absence d'originalité des questionnements liés à mon grand âge.
Kadjagoogoo >
Ainsi, Fusain, dans la situation dépressive que tu nous décris là, alors que tu peines à surnager dans le maelström d'activités associatives qui vous surbooke, ta compagne et toi, je t'admire de parvenir encore à t'intéresser au sort de notre planète, d'arriver encore à penser à moyen ou long terme.
C'est que, justement, je ne suis ni en dépression ni en manque de sens. Du sens, il y en aurait plutôt trop, et il y a beaucoup moins de dépression que d'épuisement physique à force de vouloir partir dans toutes les dimensions qu'offre ce sens. Ce qui aggrave le sentiment d'urgence. Urgence pour moi, pour notre couple, pour ces enfants que nous n'avons pas encore pu avoir, pour nos frères, pour le monde. (et non franchement la tirade "t'as qu'à penser qu'à ton cul comme tout le monde", c'est bon quoi. ) Pas de dégoût, mais une inquiétude et un sentiment de gâchis (idem). Les possibles se réduisent, en effet. On constate tout ce qu'on n'aura pas le temps de faire ni même d'apprendre. Il y a encore peu j'avais l'impression d'être toujours en train d'apprendre-avant-de-me-lancer. Maintenant, je vois que le temps manque.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
1) Qu'y a t-il tapi au fond de l'ennui ?
2) Qu'appelez-vous "réussir" ?
Déjà, être intégré quelque part ou à quelque chose c'est bien. Moi je ne fais rien. j'avale mes sept pilules d'AD et d'anxiolytiques par jour en attendant que ça passe. J'aide seulement les gens en détresse que j'ai croisé ici ou là.
Pour moi la réussite est pareille à la fortune: on n'en n'a jamais assez, c'est à dire que finalement c'est une impasse. Comment des activités extérieures pourraient elles solutionner des questionnements intérieurs ? C'est une chose que je me dis souvent.
Il est possible que l'une des raisons de la pollution du monde soit l'activité. Que le "travail" détruise bien plus qu'il ne construit.
Si les gens apprenaient à être un peu plus contemplatifs, au lieu de vouloir accumuler des choses, objets, titres, postes, ils seraient heureux de posséder et de jouir du peu qu'ils ont. (Journée gratuite "enfoncer les portes ouvertes") mais il paraît que quand on perd le fil, il faut revenir au point où on a commencé à dévier...
2) Qu'appelez-vous "réussir" ?
Déjà, être intégré quelque part ou à quelque chose c'est bien. Moi je ne fais rien. j'avale mes sept pilules d'AD et d'anxiolytiques par jour en attendant que ça passe. J'aide seulement les gens en détresse que j'ai croisé ici ou là.
Pour moi la réussite est pareille à la fortune: on n'en n'a jamais assez, c'est à dire que finalement c'est une impasse. Comment des activités extérieures pourraient elles solutionner des questionnements intérieurs ? C'est une chose que je me dis souvent.
Il est possible que l'une des raisons de la pollution du monde soit l'activité. Que le "travail" détruise bien plus qu'il ne construit.
Si les gens apprenaient à être un peu plus contemplatifs, au lieu de vouloir accumuler des choses, objets, titres, postes, ils seraient heureux de posséder et de jouir du peu qu'ils ont. (Journée gratuite "enfoncer les portes ouvertes") mais il paraît que quand on perd le fil, il faut revenir au point où on a commencé à dévier...
Dernière édition par Fata Morgana le Mer 04 Nov 2015, 16:41, édité 1 fois
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
La crise de la quarantaine, j'ai connu, en quelque sorte. Le fait qu'à l'approche et au passage de 40 ans on prend conscience de soi d'une façon particulière est symbolique, puisque cela dépend du système de numération, mais ce serait peut-être assez proche dans un autre système.
Dans mon cas, c'était le moment où je me suis dit avec plus d'insistance que c'était le moment où jamais, qu'il fallait se décider, y aller enfin. Mais avec les femmes que j'ai rencontrées il n'était pas possible d'avoir des enfants.
Alors maintenant c'est, en quelque sorte là aussi, la crise de la cinquantaine. J'ai beau me croire encore 25 ou 35 ans parfois, je sais que l'acmè, ou tout moins le mitan de ma volonté, voire peut-être de ma vie intellectuelle est passé, et qu'il s'agit désormais de prendre la mesure des projets jetés çà et là, de les rassembler, de les accomplir peut-être, mais, sinon seul, du moins sans famille.
Dans mon cas, c'était le moment où je me suis dit avec plus d'insistance que c'était le moment où jamais, qu'il fallait se décider, y aller enfin. Mais avec les femmes que j'ai rencontrées il n'était pas possible d'avoir des enfants.
Alors maintenant c'est, en quelque sorte là aussi, la crise de la cinquantaine. J'ai beau me croire encore 25 ou 35 ans parfois, je sais que l'acmè, ou tout moins le mitan de ma volonté, voire peut-être de ma vie intellectuelle est passé, et qu'il s'agit désormais de prendre la mesure des projets jetés çà et là, de les rassembler, de les accomplir peut-être, mais, sinon seul, du moins sans famille.
Dernière édition par Pieyre le Mer 04 Nov 2015, 16:55, édité 1 fois (Raison : orthographe)
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
- Spoiler:
- Salut Maître es rayures
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
- Respect ! :
- J'aurais préféré Maître ès ramures, mais, bon...
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
1) Qu'y a t-il tapi au fond de l'ennui ?
L'ennui, c'est ne pas avoir le bon niveau de stimulations. On peut très bien être dans une attitude totalement contemplative et s'ennuyer beaucoup moins que dans une activité frénétique. L'ennui peut être le fond du bocal. Il n'y a pas forcément toujours de pertinence à chercher derrière: on est alors sorti du bocal et on risque la réponse toute faite (se fuir, ne pas se retrouver face à soi-même, etc etc.) Crouler sous les activités n'empêche pas du tout d'être aussi face à soi-même, de réfléchir sur soi-même. Le questionnement qui ouvre ce topic en est la preuve. Nous sommes tous capables de mener de front une ou deux activités et une pensée réflexive (dans la même minute). Ce serait trop simple si ces activités savaient me plonger dans cet état d'absolu où l'on ne pense à rien d'autre, ne voit rien d'autre, ne sent rien d'autre. ça n'arrive jamais. Même pas quand je taquine le luth.
2) Qu'appelez-vous "réussir" ?
Note que je n'ai à aucun moment utilisé ce mot. Je ne cherche absolument pas à réussir. D'ailleurs, j'aimerais plutôt, à des moments, récolter ce qui est semé, me dire que là c'est bon, on peut faire une pause comme le paysan qui a moissonné, battu, serré sa récolte dans ses greniers, achevé les semailles d'hiver et peut se reposer quelque temps. Quant à la réussite matérielle, à l'accumulation, alors là... On est plutôt dans l'inverse. Je ne me dis à aucun moment que je suis en train de rater ma vie. Jamais. Elle contient un déséquilibre qui est dangereux parce qu'il risque de provoquer un 2e burn-out, ce qui n'est pas conseillé dans une vie. Après, il y a aussi que Madame et moi-même avons des métiers qui paient vraiment mal, tout en exigeant énormément d'efforts, de réseau etc... qui bouclent justement avec nos engagements. Tout est lié ( ) mais du coup, la crainte, c'est que l'effort pour avoir de quoi vivre (et nos besoins sont bien simples !) dépasse nos forces. D'où (x2) nécessité de trouver un équilibre et ne plus être jeté dans l'hyperactivité par l'inquiétude.
Comment des activités extérieures pourraient elles solutionner des questionnements intérieurs ?
Oh si, sortir de son entre-soi personnel peut être la réponse. S'épanouir, c'est écarter les bras, pousser le tronc vers le ciel, c'est aller vers l'extérieur. La solution peut résider en des choses faisables seulement hors de soi-même.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Je ne sais pas. Comme ce que tu écris me sert de miroir, je regarde simplement ce que je vois dedans.
Le mot "réussir" à été employé par un commentateur (ou bien "échec", ce qui revient au même.)
J'ai rebondi sur l'ennui parce que pour moi il ouvre sur: le désespoir, l'absurde, l'horreur.
Je conclus de ta réaction que tu n'as pas touché ce fond là. Dommage, j'aurais bien pris conseil !!!
Je ne suis pas en ce moment en capacité de supporter la plus légère tension. La moindre me tréfile. Du coup je me replie pour le moment. A+
Le mot "réussir" à été employé par un commentateur (ou bien "échec", ce qui revient au même.)
J'ai rebondi sur l'ennui parce que pour moi il ouvre sur: le désespoir, l'absurde, l'horreur.
Je conclus de ta réaction que tu n'as pas touché ce fond là. Dommage, j'aurais bien pris conseil !!!
Je ne suis pas en ce moment en capacité de supporter la plus légère tension. La moindre me tréfile. Du coup je me replie pour le moment. A+
Fata Morgana- Messages : 20818
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Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
je me pose des questions sur le sens de la vie depuis que je suis gamin, la crise de la trentaine, quarantaine, cinquantaine.. je connais , chez moi c'est permanent depuis ma naissance ou presque
ce que j'ai eut comme parcours de vie j'en suis fier, j'ai fait des choses qui me plaisent et ce que je suis devenu me convient, j'aurais pu mal évoluer oh combien , les fées sont tombées en masse sur le berceau lol, mais je suis costaud
la seule chose qui me rend triste est d'être célibataire sans enfant, c'est toujours ce qu'on n'a pas qu'on recherche il paraît, et j'aurais pu , quoique pas faute d'avoir essayé de trouver la bonne personne
mais la vie c'est comme cela aussi
je pense que les crises permettent de faire le point et de chercher ce qui va et ce qui ne va pas
la notion de réussite... c'est très personnel et si relatif.. on finit tous par crever au bout, vous voulez avoir fait quoi au bout ? je vois plus les choses de cette manière
le principal selon moi est d'avoir des projets, peu importe lesquels, des choses qu'on a envie de faire
et quand on croise le gouffre, moi je le connais depuis très très longtemps.. ce qui permet de le passer c'est de se connaître soi et ce qu'on veut, veut on encore ou se laisse t on tomber dans le gouffre ?
ou passe t on tous les gouffres pour arriver à être heureux de ce qu'on est et de ce que l'on a accompli
moi même à mon âge très avancé, dans ma tête j'ai 1000 ans ou 10 selon .. je garde une âme d'enfant et juste à côté il y a le génie qui n'a rien d'un enfant, je suis un être complexe comme chacun et je suis
j'ai donc des projets, qui sont importants pour moi ,être en couple un jour avec quelqu'un qui me convienne et inversement notamment
se mettre en couple est d'une banalité pour la plupart des gens, mais pour moi c'est ce que je souhaite désormais, mais les autres eux n'ont pas fait ce que j'ai fait, ni ne sont ce que je suis, et jamais ils ne le pourront .. chacun ses voies donc
il n'y a pas de jugement, juste des besoins réalisés ou non, il faut parfois avoir le courage d'affronter ses douleurs et de savoir si on peut ou non y faire quelque chose
l'important est d'avoir des projets, participer à des associations, vouloir changer le monde, faire des peintures, de la moto, que sais je .. 100000 choses , futiles ou pas, on s'en fout !
ce que j'ai eut comme parcours de vie j'en suis fier, j'ai fait des choses qui me plaisent et ce que je suis devenu me convient, j'aurais pu mal évoluer oh combien , les fées sont tombées en masse sur le berceau lol, mais je suis costaud
la seule chose qui me rend triste est d'être célibataire sans enfant, c'est toujours ce qu'on n'a pas qu'on recherche il paraît, et j'aurais pu , quoique pas faute d'avoir essayé de trouver la bonne personne
mais la vie c'est comme cela aussi
je pense que les crises permettent de faire le point et de chercher ce qui va et ce qui ne va pas
la notion de réussite... c'est très personnel et si relatif.. on finit tous par crever au bout, vous voulez avoir fait quoi au bout ? je vois plus les choses de cette manière
le principal selon moi est d'avoir des projets, peu importe lesquels, des choses qu'on a envie de faire
et quand on croise le gouffre, moi je le connais depuis très très longtemps.. ce qui permet de le passer c'est de se connaître soi et ce qu'on veut, veut on encore ou se laisse t on tomber dans le gouffre ?
ou passe t on tous les gouffres pour arriver à être heureux de ce qu'on est et de ce que l'on a accompli
moi même à mon âge très avancé, dans ma tête j'ai 1000 ans ou 10 selon .. je garde une âme d'enfant et juste à côté il y a le génie qui n'a rien d'un enfant, je suis un être complexe comme chacun et je suis
j'ai donc des projets, qui sont importants pour moi ,être en couple un jour avec quelqu'un qui me convienne et inversement notamment
se mettre en couple est d'une banalité pour la plupart des gens, mais pour moi c'est ce que je souhaite désormais, mais les autres eux n'ont pas fait ce que j'ai fait, ni ne sont ce que je suis, et jamais ils ne le pourront .. chacun ses voies donc
il n'y a pas de jugement, juste des besoins réalisés ou non, il faut parfois avoir le courage d'affronter ses douleurs et de savoir si on peut ou non y faire quelque chose
l'important est d'avoir des projets, participer à des associations, vouloir changer le monde, faire des peintures, de la moto, que sais je .. 100000 choses , futiles ou pas, on s'en fout !
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fata Morgana a écrit:Je ne sais pas. Comme ce que tu écris me sert de miroir, je regarde simplement ce que je vois dedans.
Le mot "réussir" à été employé par un commentateur (ou bien "échec", ce qui revient au même.)
J'ai rebondi sur l'ennui parce que pour moi il ouvre sur: le désespoir, l'absurde, l'horreur.
Je conclus de ta réaction que tu n'as pas touché ce fond là. Dommage, j'aurais bien pris conseil !!!
Ben ça m'étonne un peu parce que pour autant que je sache, on donne l'un et l'autre le même sens à Tout ça.
Sinon, réussir et échec, je le maintiens, ne font pas partie du regard que je porte sur ma propre vie. Oui, si on veut, je peux dire que ma vie est réussie si elle est pleine de rencontres, de choses faites avec entrain et sentiment de faire de la bonne ou belle ouvrage, si je ne me demande pas ce que je fous là et pourquoi j'y suis. Mais dans ce cas le mot réussite est tellement fourre-tout... Ce n'est pas un objectif lointain, c'est là en ce moment. Je préfère parler de ce qui nourrit, de semer et de récolter, de construire, tout ceci dans le registre immatériel, s'entend. Pour ce qui est du matériel, du moment que "ça boucle" et qu'on peut se payer quelques moments de détente...
on finit tous par crever au bout, vous voulez avoir fait quoi au bout ?
"Il restera de toi ce que tu auras donné"...
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
On peut aussi citer Goethe : « Si tu veux que le monde te prête de la valeur, prête de la valeur au monde. »
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Wouah... En voulant découvrir ce verbe que tu emploies là et qui m'était inconnu : tréfiler, je tombe sur cette définition idoine du sens métaphorique de ce terme :Fata Morgana a écrit:Je ne sais pas. Comme ce que tu écris me sert de miroir, je regarde simplement ce que je vois dedans.
Le mot "réussir" à été employé par un commentateur (ou bien "échec", ce qui revient au même.)
J'ai rebondi sur l'ennui parce que pour moi il ouvre sur: le désespoir, l'absurde, l'horreur.
Je conclus de ta réaction que tu n'as pas touché ce fond là. Dommage, j'aurais bien pris conseil !!!
Je ne suis pas en ce moment en capacité de supporter la plus légère tension. La moindre me tréfile. Du coup je me replie pour le moment. A+
C'est peut-être dérisoire à vos yeux, mais je crois que je vis pour ce genre de chose : ces perpétuels télescopages d'idées et d'événements disparates auxquels j'accorde plus volontiers du sens que le commun des mortels, un phénomène passablement mystique que Jung a énoncé sous ce concept de synchronicité.http://www.cnrtl.fr/ a écrit:métaph., empl. pronom. Tandis qu'elle essayait de réagir contre le découragement, elle entrait dans le laminoir de la vie purgative, et s'y tréfilait (Huysmans, Ste Lydwine, 1901, p. 95).
Ce genre de phénomènes - que j'appelle abusivement épiphanies - me réconcilie avec tant de choses, vraiment. Et il est fort probable que mes périodes de crise, de plus en plus fréquentes à l'approche de la quarantaine, me rendent toujours plus vigilant et prompt à reconnaître ces grâces infinitésimales que je célèbre là et qui font pourtant le sel de ma vie - l'ineffable que j'évoquais plus haut.
Je partage ton projet, étant moi-même occupé à cette quête de la personne avec qui je pourrais m'accorder sur tant de plans. Et je vois que nous sommes tous deux en train de tomber amoureux de la même Youtubeuse !zebulonlezebre a écrit:la seule chose qui me rend triste est d'être célibataire sans enfant, c'est toujours ce qu'on n'a pas qu'on recherche il paraît, et j'aurais pu , quoique pas faute d'avoir essayé de trouver la bonne personne
[...]
j'ai donc des projets, qui sont importants pour moi, être en couple un jour avec quelqu'un qui me convienne et inversement notamment
se mettre en couple est d'une banalité pour la plupart des gens, mais pour moi c'est ce que je souhaite désormais, mais les autres eux n'ont pas fait ce que j'ai fait, ni ne sont ce que je suis, et jamais ils ne le pourront .. chacun ses voies donc
Voilà : les vérités les plus essentielles sont les plus évidentes. Et je dis moi-même que ce qui me raccroche à l'existence, c'est que l'homme que je deviens m'intéresse passionnément, a fortiori qu'il n'est clairement qu'une ébauche de l'être d'exception (sage) qu'il pourrait devenir si je prends soin de lui et l'autorise à se réaliser dans l'acception de son potentiel et de ses possibles. Un inimaginable tour de force qui me fait très envie, malgré ce terrain dépressif qui me rogne actuellement les ailes.zebulonlezebre a écrit:je pense que les crises permettent de faire le point et de chercher ce qui va et ce qui ne va pas
le principal selon moi est d'avoir des projets, peu importe lesquels, des choses qu'on a envie de faire
il n'y a pas de jugement, juste des besoins réalisés ou non, il faut parfois avoir le courage d'affronter ses douleurs et de savoir si on peut ou non y faire quelque chose
Merci à toi, Fusain, d'avoir judicieusement distingué le "burn-out" de la dépression - qui excède le cadre professionnel.
Et merci à Pieyre pour son art de la citation toujours ad hoc.
Si je n'étais pas si las et Fata Morgana déjà si replié (parti), je lui dirais que l'ennui n'est pas seulement une "ouverture sur le désespoir, l'absurde, l'horreur", mais qu'il peut surtout être, avec son corollaire : la fatigue, la condition sine qua non à la réflexion métaphysique. Tous les philosophes dignes de ce nom l'ont dit : ils n'ont pensé que dans la mesure où il se sont ennuyé.
Kadjagoogoo- Messages : 900
Date d'inscription : 15/11/2014
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
"Et je vois que nous sommes tous deux en train de tomber amoureux de la même Youtubeuse !"
preums preums si j'étais plus jeune je ne lui dirai pas non
preums preums si j'étais plus jeune je ne lui dirai pas non
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Pieyre a écrit:On peut aussi citer Goethe : « Si tu veux que le monde te prête de la valeur, prête de la valeur au monde. »
je n'avais pas vu les choses comme cela mais pourquoi pas en effet .. mais il faut que je trouve ce qui me plaît dans ce monde et qui a de la valeur à mes yeux et cette partie du monde alors dont j'espère qu'elle me prêtera aussi valeur
le monde est beau, le monde est laid
un escabeau et j'y serai !
y seras tu ? lui demandai-je ?
j'y suis déjà me répondit-elle !
c'est que je suis aveugle et ta beauté sans pareille
la beauté n'est rien on ne voit qu'avec le cœur
c'est que mon cœur est en panne d'âmes en sœur
le prochain étage est encore si loin
mmm poeeet poeeeet ! je ne serais jamais publié ça c'est certain mdrrrrrr
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Bonsoir,
Il me semble plus qu'urgent de réagir vu ce que tu décris : fatigue chronique + burn-out du à un surmenage, à vouloir trop en faire et ne jamais vouloir s'arrêter,car la guérison ne se comptera pas en jour, ni en semaines mais très certainement en mois, voir en années, la sauvegarde de la planète pourra certainement attendre encore un peu.
Je te rassure, j'ai fait "pareil" mais je me suis rendu compte que j'allais droit dans le mur et que le jour ou j'allais taper dedans, je n'allais pas m'en sortir ce coup-ci ...
Moi aussi malgré que je faisais plein de choses, j'étais un véritable gamin, et quand tu à l'impression d'être très bon dans ce que tu fais, crois-moi qu'une fois que j'ai résolu tous mes soucis, je me suis rendu compte que je n'utilisais qu'une toute petite partie de mon potentiel rapport à ce que je suis capable de faire aujourd'hui.
Ca n'est pas facile à faire, il faut se cracher dans les mains et se retrousser les manches, se relever je ne sais combien de fois parce que l'on à encore échoué, et accepter de lâcher le morceau niveau boulot et autres occupations qui te bouffent littéralement la vie, il faudra donc assumer de repartir à zéro, mais c'est une véritable renaissance qui permet de repartir sur des bases saines et solides.
Il me semble plus qu'urgent de réagir vu ce que tu décris : fatigue chronique + burn-out du à un surmenage, à vouloir trop en faire et ne jamais vouloir s'arrêter,car la guérison ne se comptera pas en jour, ni en semaines mais très certainement en mois, voir en années, la sauvegarde de la planète pourra certainement attendre encore un peu.
Je te rassure, j'ai fait "pareil" mais je me suis rendu compte que j'allais droit dans le mur et que le jour ou j'allais taper dedans, je n'allais pas m'en sortir ce coup-ci ...
Moi aussi malgré que je faisais plein de choses, j'étais un véritable gamin, et quand tu à l'impression d'être très bon dans ce que tu fais, crois-moi qu'une fois que j'ai résolu tous mes soucis, je me suis rendu compte que je n'utilisais qu'une toute petite partie de mon potentiel rapport à ce que je suis capable de faire aujourd'hui.
Ca n'est pas facile à faire, il faut se cracher dans les mains et se retrousser les manches, se relever je ne sais combien de fois parce que l'on à encore échoué, et accepter de lâcher le morceau niveau boulot et autres occupations qui te bouffent littéralement la vie, il faudra donc assumer de repartir à zéro, mais c'est une véritable renaissance qui permet de repartir sur des bases saines et solides.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Moi aussi malgré que je faisais plein de choses, j'étais un véritable gamin, et quand tu à l'impression d'être très bon dans ce que tu fais, crois-moi qu'une fois que j'ai résolu tous mes soucis, je me suis rendu compte que je n'utilisais qu'une toute petite partie de mon potentiel rapport à ce que je suis capable de faire aujourd'hui.
Je crois avoir déjà passé cette étape-là. Je n'aurais pas imaginé, il y a dix ans, ce que je fais/où j'en suis aujourd'hui. Mais laissons ça. ça n'a pas d'importance. Je n'ai pas du tout le sentiment d'être en-deçà de mon potentiel. Donc peu importe où j'en suis vraiment par rapport à lui et je n'ai pas de temps à perdre à me poser, en plus, cette question: c'est comme la réussite, ce n'est pas l'angle sous lequel j'envisage ma vie. J'ai déjà dit plusieurs fois ce qui manquait le plus à mon existence, ce n'est pas une question de "potentiel". Etre actif, donner, transmettre: c'est ça le programme, c'est ça qui me rend heureux. Et si je me sens bien en faisant tout ça, quelle importance de me situer par rapport à un "potentiel" ? Quelqu'un viendra peut-être me dire que "si j'avais voulu, j'aurais fait/été ceci ou cela"... Et bien qu'il le pense. Moi, je ne le pense pas. Alors qu'est-ce que j'en ai à faire de ce que soi-disant j'aurais pu être mais que je n'ai jamais voulu être, ni souffert de ne pas être ?
Pour ce qui est de freiner, c'est une autre histoire. Un tourbillon...
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
En fait, si je parle de crise de la quarantaine, ce n'est pas au sens (apparemment très répandu) "oh merde, qu'est-ce que je suis en train de faire de ma vie, je me suis planté" mais "oh merde, avec tout ce que j'ai encore envie de faire, il me reste si peu de temps ?" Ou bien j'ai l'impression de ne pas avancer assez vite. Que d'autres sont tellement plus brillants, plus efficaces: ils arrivent à en être à 30 ans là où j'en suis à 40. Ce ne serait absolument pas un problème si le temps n'était pas si chichement compté.
Et c'est ce sentiment qui risque de me dissuader de ralentir la cadence, de peur de ressentir une immense frustration. Quand je suis malade, au point de ne rien pouvoir faire (par exemple quand j'ai eu la grippe A), je ne me repose même pas parce que je bous intérieurement de ne rien pouvoir faire, je m'ennuie horriblement, je suis furieux de perdre tout ce temps... Même sur mon temps libre, le soir, je me sens plus satisfait quand j'ai été "efficace": fait mes exercices de luth, envoyé quelques mails de boulot-bénévole, préparé une note de blog ou une intervention programmée pour dans quelques semaines. Quand je n'ai fait que me détendre (y compris aller nous balader, voir un match ou au restau) j'ai passé un bon moment, mais je n'éprouve pas le même genre de satisfaction apaisante.
Il y a aussi peut-être là une éducation qui rabâchait le dogme "on peut prendre du temps de repos ou de détente quand on a fini tout son travail". Seulement, ben quand on est enfant, ça veut dire qu'on va jouer quand on a fini ses devoirs. Quand on est adulte, on comprend vite que des devoirs, on en a à l'infini et que si on veut dormir la nuit, cela veut dire chaque soir dire à un moment: j'arrête, et parmi tout ce qu'il serait utile/judicieux/pertinent/nécessaire que je fasse, il y en a 90% que je ne ferai jamais, parce que cela nécessiterait des journées de deux cent cinquante heures.
Mais la frustration reste et aussi la conscience aiguë de ne faire que 10% de ce qu'il faudrait. Surtout qu'à tous les coins de rue on trouve des personnes plus efficaces.
Et c'est ce sentiment qui risque de me dissuader de ralentir la cadence, de peur de ressentir une immense frustration. Quand je suis malade, au point de ne rien pouvoir faire (par exemple quand j'ai eu la grippe A), je ne me repose même pas parce que je bous intérieurement de ne rien pouvoir faire, je m'ennuie horriblement, je suis furieux de perdre tout ce temps... Même sur mon temps libre, le soir, je me sens plus satisfait quand j'ai été "efficace": fait mes exercices de luth, envoyé quelques mails de boulot-bénévole, préparé une note de blog ou une intervention programmée pour dans quelques semaines. Quand je n'ai fait que me détendre (y compris aller nous balader, voir un match ou au restau) j'ai passé un bon moment, mais je n'éprouve pas le même genre de satisfaction apaisante.
Il y a aussi peut-être là une éducation qui rabâchait le dogme "on peut prendre du temps de repos ou de détente quand on a fini tout son travail". Seulement, ben quand on est enfant, ça veut dire qu'on va jouer quand on a fini ses devoirs. Quand on est adulte, on comprend vite que des devoirs, on en a à l'infini et que si on veut dormir la nuit, cela veut dire chaque soir dire à un moment: j'arrête, et parmi tout ce qu'il serait utile/judicieux/pertinent/nécessaire que je fasse, il y en a 90% que je ne ferai jamais, parce que cela nécessiterait des journées de deux cent cinquante heures.
Mais la frustration reste et aussi la conscience aiguë de ne faire que 10% de ce qu'il faudrait. Surtout qu'à tous les coins de rue on trouve des personnes plus efficaces.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
"Mais la frustration reste et aussi la conscience aiguë de ne faire que 10% de ce qu'il faudrait. Surtout qu'à tous les coins de rue on trouve des personnes plus efficaces."
dans le livre de siaud facchin si j'ai bon souvenir il est expliqué que l'on trouve l'intelligence chez les autres et qu'on est rarement conscient de la sienne propre, on voit surtout ce qu'on ne sait pas faire alors que souvent on sait faire plein de choses
le surdoué n'est pas omniscient, ni surdoué en tout, donc n'être efficace qu'à 10% cela ne me gêne pas, ce qui compte c'est que je fasse des choses que j'aime et là je suis efficace à 3000% et ce sont les autres qui pleurent.. :-)))
dans le livre de siaud facchin si j'ai bon souvenir il est expliqué que l'on trouve l'intelligence chez les autres et qu'on est rarement conscient de la sienne propre, on voit surtout ce qu'on ne sait pas faire alors que souvent on sait faire plein de choses
le surdoué n'est pas omniscient, ni surdoué en tout, donc n'être efficace qu'à 10% cela ne me gêne pas, ce qui compte c'est que je fasse des choses que j'aime et là je suis efficace à 3000% et ce sont les autres qui pleurent.. :-)))
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Je connais ce sentiment d'urgence et cette satisfaction apaisante d'avoir été efficace dans la journée. Mais je connais aussi la vertu de l'ennui, quand rien ne vient plus et que, malgré le temps perdu, nous sommes placés dans un autre état d'esprit que celui de l'exigence de produire. Une fois la phase de colère contre soi passée, nous nous trouvons plus ouvert à la rêverie et à la recherche de voies inédites, voire d'une cohérence plus grande de son existence...
Alors ne faudrait-il pas recentrer son activité, moins chercher à abattre du travail qu'à construire une œuvre ? Cela ne signifie pas se détourner d'occupations utiles et d'intérêts multiples mais les faire converger en deux ou trois projets qui nécessiteront d'y appliquer un temps long qu'on ne peut pas planifier comme un travail. En effet, une œuvre (que ce soit dans le domaine de l'art, de la science ou des bonnes œuvres) ne s'accomplit sans doute pas de façon linéaire et proportionnelle à l'effort que l'on y consacre. C'est fait d'enthousiasmes et de découragements, d'activité effrénée et d'inhibition. Ne faut-il pas en effet accepter de se confronter à ce qu'il y a de plus difficile pour obtenir de soi ce qu'on peut faire de mieux ? Et ce n'est pas l'effort le plus difficile...
Alors ne faudrait-il pas recentrer son activité, moins chercher à abattre du travail qu'à construire une œuvre ? Cela ne signifie pas se détourner d'occupations utiles et d'intérêts multiples mais les faire converger en deux ou trois projets qui nécessiteront d'y appliquer un temps long qu'on ne peut pas planifier comme un travail. En effet, une œuvre (que ce soit dans le domaine de l'art, de la science ou des bonnes œuvres) ne s'accomplit sans doute pas de façon linéaire et proportionnelle à l'effort que l'on y consacre. C'est fait d'enthousiasmes et de découragements, d'activité effrénée et d'inhibition. Ne faut-il pas en effet accepter de se confronter à ce qu'il y a de plus difficile pour obtenir de soi ce qu'on peut faire de mieux ? Et ce n'est pas l'effort le plus difficile...
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Ben oui, mais je suis en plein dedans, et c'est pire que tout.
Mon travail et nos engagements bénévoles ont tous le même thème général. En tout cas, ils ont tous une cohérence. Et c'est une démarche qui habite toute notre existence. Le moins qu'un croyant puisse faire, du reste, c'est chercher à "unifier sa vie" comme disait Ignace. Mais c'est s'atteler à une oeuvre infinie, multidimensionnelle, ouverte, à tous les sens du terme, et en même temps englobant tout (ce qu'on vit), ce qui fait qu'on n'arrive plus trop à penser à autre chose. Chaque tâche, c'est un élément de cette oeuvre. Vois-la comme un bâtiment si tu veux, fait d'une infinité potentielle d'ailes enchevêtrées et fractales aussi. Du coup, on ne se change plus trop les idées. En outre, comme c'est un engagement, ben ce n'est pas comme un truc qu'on construit pour soi: on est sollicités...
Donc effectivement, on alterne des phases d'activité effrénée et des baisses de régime, non pas par inhibition d'ailleurs mais par épuisement. Et dès qu'on a rechargé la batterie à 20, 25%, on repart jusqu'à se retrouver dans le rouge et ainsi de suite.
Mon travail et nos engagements bénévoles ont tous le même thème général. En tout cas, ils ont tous une cohérence. Et c'est une démarche qui habite toute notre existence. Le moins qu'un croyant puisse faire, du reste, c'est chercher à "unifier sa vie" comme disait Ignace. Mais c'est s'atteler à une oeuvre infinie, multidimensionnelle, ouverte, à tous les sens du terme, et en même temps englobant tout (ce qu'on vit), ce qui fait qu'on n'arrive plus trop à penser à autre chose. Chaque tâche, c'est un élément de cette oeuvre. Vois-la comme un bâtiment si tu veux, fait d'une infinité potentielle d'ailes enchevêtrées et fractales aussi. Du coup, on ne se change plus trop les idées. En outre, comme c'est un engagement, ben ce n'est pas comme un truc qu'on construit pour soi: on est sollicités...
Donc effectivement, on alterne des phases d'activité effrénée et des baisses de régime, non pas par inhibition d'ailleurs mais par épuisement. Et dès qu'on a rechargé la batterie à 20, 25%, on repart jusqu'à se retrouver dans le rouge et ainsi de suite.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Bon, tu y es déjà en effet. Je me reconnais dans ce que tu dis, sinon de se mettre dans le rouge : ce n'est pas si fréquent chez moi. Peut-être s'agit-il alors d'une différence de tempérament plutôt que d'une conception du rôle qu'on pourrait avoir dans la vie. J'accepte d'avoir perdu des journées, et même des années; j'accepte d'avoir saboté à peu près tout ce que j'avais entrepris, en espérant que mes errements n'auront pourtant pas été vains. C'est un peu comme le pari de Pascal, à l'échelle de la réalisation dans le monde : je mise tout sur une réalisation incertaine mais qui est susceptible d'un accomplissement plus haut que ces réalisations partielles auxquelles j'ai dû renoncer.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Tu parles d'un engagement pour la décroissance, Fusain, et pour une société plus juste - mais l'objectif de la décroissance n'est-il pas aussi de se recentrer sur l'essentiel? Une société plus juste, ne passe-t-elle pas aussi par un ralentissement du rythme de notre société? Avoir plus de temps pour les rapports humains, pour être avec les autres et avec soi-même, plutôt que de courir constamment.
Je ne crois pas que "les autres" ont à 30 ans ce que tu as à 40 ans. Ne soit-ce que parce que tu as quelque chose que beaucoup d'autres n'ont pas, un vrai objectif, un sens à ce que tu fais. Le cadre qui travaille 70h par semaine, à 40 ans, il ne s'occupe plus de sa famille, parce que sa femme a divorcé et déménagé avec les enfants à 200 km de lui, et ses engagements bénévoles se sont probablement réduits à 0 ou presque. Sinon pourquoi les associations ont-elles autant de mal à trouver des bénévoles et quand on y va, soit il y a des étudiants, soit des retraités? Parce que les autres ils n'ont pas le temps...
Je pense qu'il faut que tu apprennes que ralentir, ce n'est pas perdre ton temps. Que cela te rapprochera au contraire davantage de ce que tu cherches à atteindre, parce que je suis sûre que tu ne veux pas d'une société où les gens font des burn-out à répétition, non? Le travail doit être fini avant d'aller jouer, ok, mais imagine un enfant qu'on ne laisserait jamais aller jouer, quel genre d'humain deviendra-t-il? Puisque tu es chrétien, le concept du dimanche comme jour de repos doit te parler - te reposes-tu le dimanche? Vas-tu manger en famille, prier peut-être, en tout cas faire des choses qui pour une fois ne vont pas "produire"? Peut-être serait-ce un point de départ, pour justement apprendre à lâcher du lest. Tu fais passer ton engagement avant toi-même, sauf que ça finira par être contreproductif. Si tu fais un burn-out et que tu ne pourras plus rien faire pendant des années, ce sera pire que si tu ralentis maintenant et que tu continueras les prochaines 20 ou 30 ans à faire avancer ta cause...
Je ne crois pas que "les autres" ont à 30 ans ce que tu as à 40 ans. Ne soit-ce que parce que tu as quelque chose que beaucoup d'autres n'ont pas, un vrai objectif, un sens à ce que tu fais. Le cadre qui travaille 70h par semaine, à 40 ans, il ne s'occupe plus de sa famille, parce que sa femme a divorcé et déménagé avec les enfants à 200 km de lui, et ses engagements bénévoles se sont probablement réduits à 0 ou presque. Sinon pourquoi les associations ont-elles autant de mal à trouver des bénévoles et quand on y va, soit il y a des étudiants, soit des retraités? Parce que les autres ils n'ont pas le temps...
Je pense qu'il faut que tu apprennes que ralentir, ce n'est pas perdre ton temps. Que cela te rapprochera au contraire davantage de ce que tu cherches à atteindre, parce que je suis sûre que tu ne veux pas d'une société où les gens font des burn-out à répétition, non? Le travail doit être fini avant d'aller jouer, ok, mais imagine un enfant qu'on ne laisserait jamais aller jouer, quel genre d'humain deviendra-t-il? Puisque tu es chrétien, le concept du dimanche comme jour de repos doit te parler - te reposes-tu le dimanche? Vas-tu manger en famille, prier peut-être, en tout cas faire des choses qui pour une fois ne vont pas "produire"? Peut-être serait-ce un point de départ, pour justement apprendre à lâcher du lest. Tu fais passer ton engagement avant toi-même, sauf que ça finira par être contreproductif. Si tu fais un burn-out et que tu ne pourras plus rien faire pendant des années, ce sera pire que si tu ralentis maintenant et que tu continueras les prochaines 20 ou 30 ans à faire avancer ta cause...
fleur_bleue- Messages : 3764
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Tu parles d'un engagement pour la décroissance, Fusain, et pour une société plus juste - mais l'objectif de la décroissance n'est-il pas aussi de se recentrer sur l'essentiel? Une société plus juste, ne passe-t-elle pas aussi par un ralentissement du rythme de notre société?
C'est sûr. Le problème, c'est le manque de temps. Je crains qu'il ne faille batailler ferme pendant quelque temps pour tâcher d'amortir un peu la catastrophe et préserver les chances de nouveau départ. Quand je vois que le monde a perdu 40% de ses animaux vertébrés en moins de 50 ans, je me dis qu'il est possible qu'avant même la fin de ma vie, le monde devienne impropre à porter de la vie complexe - car je ne considèrerai pas comme "vie" ce que nous vendent les super-optimistes du monde connecté de demain, à savoir un univers entièrement artificiel, urbanisé sur la totalité de la surface du globe, avec une atmosphère conditionnée, de la nourriture de synthèse, des plantations d'êtres génétiquement modifiées et le tout peuplé de transhumains évoluant vers toujours moins de chair et toujours plus de machine. Je veux que mes enfants puissent encore aller ramasser des châtaignes dans une vraie forêt avec des chances d'y entendre un Pic noir. Et ça, ce n'est pas du tout, mais alors pas du tout joué. Il y a un incendie à éteindre.
Mais c'est clairement un paradoxe remarquable que plus on s'engage dans ce genre de combat, plus on est inondé de sollicitations "vous serez à tel salon ? Comment ça, non ? Quoi ? Vous n'avez pas pris contact avec Tel groupe ? mais enfin, ce serait génial ! Dites, vous vous êtes exprimé là-dessus ? Je n'ai rien vu ! Oh, au fait, vous pourriez porter tel projet ? Ben enfin, je ne comprends pas, c'est bien ce que vous prônez, non ? Seriez-vous un donneur de leçons qui ne se bouge pas ?" On a même des fois du mal à faire accepter qu'on ne puisse pas assister à une conférence tel jour à Saint-Pantaléon-sur-Durolle étant donné qu'on est intervenant lors d'une autre conférence à Couiqueville-sur-Merdanson... "Ralentis, oui, mais à 700 à l'heure !"
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:
C'est sûr. Le problème, c'est le manque de temps.
Hello Fusain,
Je ne crois pas que le problème soit le manque de temps.
Le problème ou plutôt la question est : "Maintenant que le constat est fait, as-tu envie de sortir de la plainte et, si oui, que souhaites-tu mettre en place pour y arriver ?"
Ton fil et tes posts me touchent beaucoup.
Tout cela a, pour moi, des airs de déjà vécu...
Je ne vais donc pas te parler de toi mais de moi, du haut de ma quinquattitude.
Non pas que je sois plus intéressante que la moyenne, mais partager mes propres réflexions et mes avancées du moment me semble plus judicieux pour t'aider à faire le point sur ce que tu recherches.
A chaque fois que je crois mes frustrations et ma colère revenues à leur plus bas niveau, une étincelle les propulse à des sommets jamais atteints.
Et moi avec !
Ça suffit !
* J'ai pris conscience de mon humanité et donc de ma finitude.
* Je décide de sortir de la plainte.
* J'essaie de me juger le moins possible.
* Je veille à échapper à la pression sociale sous toutes ces formes (pas simple pour une femme de mon âge dont le célibat est toujours suspect, malgré un mariage + divorce + deux enfants...).
* J'entre en résistance en réfléchissant à la trace que je veux laisser (est-il plus utile de contribuer à l'apaisement général de l'humanité ou de se laisser bouffer par le flot, moi, la primo-encartée terriblement déçue ?).
* Je réfléchis, depuis peu, au moyen d'échapper à la violence économique.
* Je commence, pour ce faire, par dématérialiser ma vie, en me délestant du maximum, pour ne plus garder que l'essentiel.
* J'ai considérablement réduit ma consommation.
Etc., etc.
En deux mots : je lâche prise.
Et je m'affirme.
Un conseil de lecture : "Voulons-nous vraiment l'égalité ? Patrick Savidan est directeur de l'observatoire des inégalités.
Visible également sur Youtube 13 minutes.
Patrick Savidan : « Voulons-nous vraiment l'égalité ?»
Un mot : acrasie.
Bon courage pour tout.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Pieyre a écrit:Je connais ce sentiment d'urgence et cette satisfaction apaisante d'avoir été efficace dans la journée. Mais je connais aussi la vertu de l'ennui, quand rien ne vient plus et que, malgré le temps perdu, nous sommes placés dans un autre état d'esprit que celui de l'exigence de produire. Une fois la phase de colère contre soi passée, nous nous trouvons plus ouvert à la rêverie et à la recherche de voies inédites, voire d'une cohérence plus grande de son existence...
toute machine a besoin de se reposer, de rassembler et de faire le point.; le sommeil sert aussi ou le repos à cela
pour ce qui est du détachement au monde et son rythme consumériste sans fin, il existe un bouquin sur l'éloge de la lenteur et quelques autres sur le même thème
http://www.funfou.com/penserie/eloge-lenteur.php
je pense que nous allons vers une démondialisation de masse avec repli sur les particularismes et le repli sur les clans , les quartiers, le "local" , le retour du balancier historique , un classique en Histoire , et après une surconsommation l'éloge du peu joue aussi
voir aussi
"L ART DE LA SIMPLICITE de Dominique Loreau (Auteur)"
http://www.funfou.com/penserie/artdelasimplicite.php
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
pour ce qui est du détachement au monde et son rythme consumériste sans fin, il existe un bouquin sur l'éloge de la lenteur et quelques autres sur le même thème
eloge-lenteur
Je l'ai lu. Il ne m'a pas plu du tout. Il expliquait surtout comment, en allant plus lentement, on pouvait être aussi productif. Je veux dire: il insistait si lourdement sur sa compatibilité avec le paradigme productiviste que j'en ai conclu que ce n'est pas lui qui allait m'en sortir.
je pense que nous allons vers une démondialisation de masse avec repli sur les particularismes et le repli sur les clans , les quartiers, le "local" , le retour du balancier historique , un classique en Histoire , et après une surconsommation l'éloge du peu joue aussi
Je pense aussi, et même, je l'espère. A tous points de vue, c'est préférable. C'est non seulement la condition pour arrêter de dépenser des térawatts d'énergie que nous n'aurons bientôt plus, du reste, mais aussi pour retomber à des structures de taille gouvernable, c'est-à-dire réellement sous contrôle de ceux qui les gouvernent en théorie. Ce qui est une condition non pas suffisante, mais nécessaire pour la démocratie.
* Je réfléchis, depuis peu, au moyen d'échapper à la violence économique.
* Je commence, pour ce faire, par dématérialiser ma vie, en me délestant du maximum, pour ne plus garder que l'essentiel.
* J'ai considérablement réduit ma consommation.
ça aussi, on est dedans, c'est l'évidence, mais il ne suffit pas de le faire soi-même, il faut le répandre, témoigner. Idéalement, on pourrait se reposer sur les conversions individuelles, mais ça ne suffit pas, ça ne va pas assez vite. C'est vrai que c'est très libérateur et que ça constitue un but en soi-pour soi. Mais ce n'est pas que pour nous qu'on le fait. C'est pour abaisser le niveau de violence économique subie par tous. Y compris ceux qui vont nous suivre.
Le problème de tout ce que tu dis, c'est que ça nécessite de me remettre au centre (ou plutôt ma santé au centre parce qu'il ne faut pas que je me leurre, mon ego se flatte de l'activisme aussi; je ne suis pas en train de vous faire croire que je me prends pour un pur saint altruiste). Et parmi les conséquences de ce que je lis comme une incapacité à me sentir adulte, il y a l'incapacité à croire qu'il puisse m'arriver un problème de santé vraiment sérieux. Pire que la dépression qui fait que pendant un an on peut à peine sortir de son lit, ça, j'ai déjà fait. Le truc vraiment grave. Je commence à me forcer à le faire (dire non, faire des pauses, etc) mais sans réelle conviction.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:Moi aussi malgré que je faisais plein de choses, j'étais un véritable gamin, et quand tu à l'impression d'être très bon dans ce que tu fais, crois-moi qu'une fois que j'ai résolu tous mes soucis, je me suis rendu compte que je n'utilisais qu'une toute petite partie de mon potentiel rapport à ce que je suis capable de faire aujourd'hui.
Je crois avoir déjà passé cette étape-là. Je n'aurais pas imaginé, il y a dix ans, ce que je fais/où j'en suis aujourd'hui. Mais laissons ça. ça n'a pas d'importance. Je n'ai pas du tout le sentiment d'être en-deçà de mon potentiel. Donc peu importe où j'en suis vraiment par rapport à lui et je n'ai pas de temps à perdre à me poser, en plus, cette question: c'est comme la réussite, ce n'est pas l'angle sous lequel j'envisage ma vie. J'ai déjà dit plusieurs fois ce qui manquait le plus à mon existence, ce n'est pas une question de "potentiel". Etre actif, donner, transmettre: c'est ça le programme, c'est ça qui me rend heureux. Et si je me sens bien en faisant tout ça, quelle importance de me situer par rapport à un "potentiel" ? Quelqu'un viendra peut-être me dire que "si j'avais voulu, j'aurais fait/été ceci ou cela"... Et bien qu'il le pense. Moi, je ne le pense pas. Alors qu'est-ce que j'en ai à faire de ce que soi-disant j'aurais pu être mais que je n'ai jamais voulu être, ni souffert de ne pas être ?
Pour ce qui est de freiner, c'est une autre histoire. Un tourbillon...
Ok, je ne dirais qu' "un mot" rapport à mon potentiel pour lequel j'ai tellement donné, de temps, d'acharnement, d'efforts pour pouvoir le développer : ouverture d'esprit.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:
ça aussi, on est dedans, c'est l'évidence, mais il ne suffit pas de le faire soi-même, il faut le répandre, témoigner. Idéalement, on pourrait se reposer sur les conversions individuelles, mais ça ne suffit pas, ça ne va pas assez vite. C'est vrai que c'est très libérateur et que ça constitue un but en soi-pour soi. Mais ce n'est pas que pour nous qu'on le fait. C'est pour abaisser le niveau de violence économique subie par tous. Y compris ceux qui vont nous suivre.
Le problème de tout ce que tu dis, c'est que ça nécessite de me remettre au centre (ou plutôt ma santé au centre parce qu'il ne faut pas que je me leurre, mon ego se flatte de l'activisme aussi; je ne suis pas en train de vous faire croire que je me prends pour un pur saint altruiste). Et parmi les conséquences de ce que je lis comme une incapacité à me sentir adulte, il y a l'incapacité à croire qu'il puisse m'arriver un problème de santé vraiment sérieux. Pire que la dépression qui fait que pendant un an on peut à peine sortir de son lit, ça, j'ai déjà fait. Le truc vraiment grave. Je commence à me forcer à le faire (dire non, faire des pauses, etc) mais sans réelle conviction.
Bon, feignasse comme je suis, je pense t'avoir lu à contresens
L'urgence ? Normal ! Il y a urgence et ne pas s'engager peut être source de frustration (oui, répandre, témoigner, partager etc.)
Incapacité à se sentir adulte, parfois oui, parfois non, autre planète ? Normal = zèbre.
Incapacité à imaginer un PB de santé vraiment sérieux ? Normal, tu as 40 ans. C'est jeune 40 ans, en 2015.
Tu es très lucide sur ta situation.
Je n'y vois rien de particulièrement tordu 1. pour un zèbre, 2. de ton âge.
Si tu as déjà vécu un burn-out (un vrai, je veux dire hein...), c'est juste inconscient. Mais je ne t'apprends rien.
Fusain a écrit:Je commence à me forcer à le faire (dire non, faire des pauses, etc) mais sans réelle conviction.
Ben oui, mais là, je pense que personne ne peut t'aider...
Remettre ta santé au centre, oui. Pas le choix.
Mais c'est à toi de te motiver. Personne ne peut le faire à ta place.
Essayer de te convaincre serait totalement vain.
Je suis de plus en plus persuadée que l'activisme aussi, est vain.
Tu le dis toi-même : y a de l'ego là-dessous.
Pour moi, chacun de nous a besoin de faire ses expériences. Les conseils ne sont d'aucune utilité.
C'est un problème dans la vie, comme sur ce forum.
Ce sont les déceptions qui m'ont fait lâcher prise (ce que j'appelle le syndrome "tous des cons").
Et un peu mes 53 balais aussi... (héhé, finies les nuits blanches...).
Je te dirais : ne change rien, continue tout pareil.
Si tu ne changes pas, les événements et la vie te pousseront à le faire.
Qu'attends-tu, finalement, des échanges sur ce fil ?
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Qu'attends-tu, finalement, des échanges sur ce fil ?
Déjà, savoir si d'autres sont passés par là, et ce qu'ils ont fait. C'est la première motivation de tous mes posts égocentrés (décrivant un phénomène qui me concerne): susciter des retours d'expérience.
Ensuite, lorsque j'en parle autour de moi, je reçois schématiquement deux types de réponse: des comme la tienne (et comme à peu près toutes celles d'ici) et d'autres qui me conseillent de m'endurcir et d'apprendre des méthodes pour travailler encore plus dur, plus fort, plus intensément en faisant en sorte de moins mal le vivre. J'ai même été convoqué par mon employeur qui voit très bien que j'ai une sale mine (bien que mon boulot soit irréprochable et parfaitement à jour, de son propre point de vue) et qui me reproche de ne "pas tout faire pour mieux gérer la pression et la charge de travail". En gros, il considère que je devrais faire du yoga, de la sophro etc... et que si je ne le fais pas et que ma santé se barre en sucette, il sera fondé à considérer que je suis en état de faute professionnelle, pour ne pas avoir fait - à mes frais et sur mon temps libre - ce qu'il considère comme de nature à mieux résister. Je me suis renseigné, il va de soi qu'il n'en a aucun droit, mais tu vois l'ambiance.
Donc déposer tout ça parce que je ne peux pas trop en parler ailleurs. Même ma femme ne peut guère m'aider, elle est aspie, elle bosse comme journaliste, elle est quasiment dans la même situation que moi d'où le passage fréquent du "je" au "nous" dans les posts...
Ce que j'en attends enfin ? Peut-être la voix décisive qui fera pencher la balance vers ce que je ne me résigne pas à faire: en faire moins. Renoncer à ce que je voudrais faire, à ce que je tiens à faire, à...
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:J'ai même été convoqué par mon employeur qui voit très bien que j'ai une sale mine (bien que mon boulot soit irréprochable et parfaitement à jour, de son propre point de vue) et qui me reproche de ne "pas tout faire pour mieux gérer la pression et la charge de travail". En gros, il considère que je devrais faire du yoga, de la sophro etc... et que si je ne le fais pas et que ma santé se barre en sucette, il sera fondé à considérer que je suis en état de faute professionnelle, pour ne pas avoir fait - à mes frais et sur mon temps libre - ce qu'il considère comme de nature à mieux résister. Je me suis renseigné, il va de soi qu'il n'en a aucun droit, mais tu vois l'ambiance.
Cynique, en effet.
Fusain a écrit:Peut-être la voix décisive qui fera pencher la balance vers ce que je ne me résigne pas à faire: en faire moins. Renoncer à ce que je voudrais faire, à ce que je tiens à faire, à...
Pardonne-moi d'être cash : comme je le disais plus haut, je n'y crois pas une seule seconde.
La seule voix qui puisse être décisive est la tienne ainsi que tes expériences.
Pourrais-tu essayer de voir ce "moins" comme un "autrement" ?
Sans tomber dans l'extrême radicalement opposé ? (encore un truc de zèbre, ça, la radicalité ).
Ne pas "mettre ta santé au centre" (en gros ne pas osciller entre burn out et hygiénisme forcené), mais reconsidérer ta santé comme un facteur, un capital à gérer "aussi".
Peser sérieusement le pour et le contre en termes de pertes et de bénéfices.
Passer d'une vision à court terme à une vision à long terme ?
Introduire dans ta vie de la nuance ?
Cela te fait un challenge de plus.
Ça parle à un zèbre, ça, un challenge de plus, non ?
'fin... j'dis ça, j'dis rien !
J'ai déjà l'impression d'enchaîner les banalités et les évidences.
Bon courage, Fusain.
Fabuliotte
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Pardonne-moi d'être cash : comme je le disais plus haut, je n'y crois pas une seule seconde.
La seule voix qui puisse être décisive est la tienne ainsi que tes expériences.
C'est beaucoup plus compliqué que ça. Bien sûr qu'à la fin la décision n'appartient qu'à moi. Mais à 39 ans, je sais ce que les inflexions décisives de ma vie doivent à des rencontres et aux réflexions qu'elles engendrent. Ce n'est pas parce qu'il y a un temps de maturation qu'il faut toujours s'imaginer qu'on a bâti de A à Z le processus qui nous mène, un jour, à changer. Nous ne vivons pas dans des bulles.
Cela te fait un challenge de plus.
Ça parle à un zèbre, ça, un challenge de plus, non ?
Déjà, quand on est en burn-out, un "truc de plus à gérer" sera toujours mal vu.
Ensuite, ne prononce jamais devant moi (enfin, pour me les appliquer) des mots tels que challenge, défi, performance, succès, compétition et ses dérivés, réussite, gain. Pourquoi pas success story, business plan, carrière, achievement et winner, tant qu'on y est ? J'exècre, je vomis tout le verbiage productiviste et tout ce qui nous réduit à des concurrents obsédés de performance jusque dans la gestion du temps que nous mettons à préparer le café du matin.
Mais je taquine, évidemment (bien que ce que j'ai dit ci-dessus soit vrai), je vois l'idée, je transpose à un vocabulaire qui me convient mieux.
Je te remercie pour tes réponses.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
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Dernière édition par deen le Lun 09 Nov 2015, 08:58, édité 1 fois
deen- Messages : 16
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
bravo pour ton engagement écologique, moi je suis marxiste, je pense qu'il faut soigner l'oppresseur de la planète, et l'oppresseur de la planète c'est l'Homme, et il l'oppresse parce qu'il est lui-même opprimé. Je pense qu'en remontant la chaîne des causes à effets on tombe invariablement sur le désir de domination, de verticalisation sociale, et que c'est ça le coeur de l'affaire. C'est basé sur de la structure psychologique individuelle et sociale qu'il faut faire muter, et sur un système politico-économique qu'il faut réformer - ça marchera ensemble.
Je sais bien. Il y a un paradigme technocratique productiviste, et capitaliste, à renverser dans les têtes et à tous les échelons politiques, qui lui sont actuellement entièrement soumis. Sinon, on ne fait que du rafistolage. Je suis toujours navré de voir que même dans les assos de protection de la nature, on n'arrive pas à assumer ce constat et que malgré nos échecs, on continue à faire semblant de croire qu'il est possible de "concilier"... Concilier la protection de ce qui est fragile et gratuit avec un système qui revendique le droit de tout dévorer à son profit exclusif !...
mais bon voilà, la question c'est de ne pas se tuer (au sens propre) à la tâche.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
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Dernière édition par deen le Lun 09 Nov 2015, 08:59, édité 1 fois
deen- Messages : 16
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Il paraît que j'ai fait ma crise de la quarantaine en avance. Quoi qu'il en soit, la prise de conscience du chemin parcouru, de mes comportements et de mes motivations profondes me laisse aux pas qu'il est agréable de faire et je me suis encore foulée la cheville l'autre jour (au sens propre)... çpas facile de marcher ! d'être "en avant, calme et droit" tous les jours et d'accepter avec tendresse nos jours assis, nos écarts, nos chutes.
J'essaie d'apprendre à m'aimer en aimant ce que je fais, même quand je ne fais rien, c'est déjà pas mal.
Ça me fait penser à ce texte de Kalthu , tiens...
J'essaie d'apprendre à m'aimer en aimant ce que je fais, même quand je ne fais rien, c'est déjà pas mal.
Ça me fait penser à ce texte de Kalthu , tiens...
'C.Z.- Messages : 2910
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
deen a écrit:
Quelques tips alors : moi quand la bourrasque du no-futur se pointe, je fais le dos rond, je la laisse me terrasser, je n'essaie plus de lutter, et du coup ça n'excède jamais 72h,
...
time is by my side. Donner du temps à la dark side, lui faire de l'aïkido mental, la laisser porter son coup car on sait qu'alors on récupérera son énergie plutôt que de s'épuiser en défense, voilà ce que j'ai compris.
J'ai strictement la même pratique.
Me laisser submerger par les lames de fond, pour mieux passer à autre chose.
Fusain a écrit:Tout dépend volonté de quoi.
Hum... voici le point de bascule de ce fil.
Comme si tu éludais ton questionnement initial et les réponses que les uns et les autres y apportent...
Est-ce que je me trompe ?
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:Qu'attends-tu, finalement, des échanges sur ce fil ?
Déjà, savoir si d'autres sont passés par là, et ce qu'ils ont fait. C'est la première motivation de tous mes posts égocentrés (décrivant un phénomène qui me concerne): susciter des retours d'expérience.
Ensuite, lorsque j'en parle autour de moi, je reçois schématiquement deux types de réponse: des comme la tienne (et comme à peu près toutes celles d'ici) et d'autres qui me conseillent de m'endurcir et d'apprendre des méthodes pour travailler encore plus dur, plus fort, plus intensément en faisant en sorte de moins mal le vivre. J'ai même été convoqué par mon employeur qui voit très bien que j'ai une sale mine (bien que mon boulot soit irréprochable et parfaitement à jour, de son propre point de vue) et qui me reproche de ne "pas tout faire pour mieux gérer la pression et la charge de travail". En gros, il considère que je devrais faire du yoga, de la sophro etc... et que si je ne le fais pas et que ma santé se barre en sucette, il sera fondé à considérer que je suis en état de faute professionnelle, pour ne pas avoir fait - à mes frais et sur mon temps libre - ce qu'il considère comme de nature à mieux résister. Je me suis renseigné, il va de soi qu'il n'en a aucun droit, mais tu vois l'ambiance.
Donc déposer tout ça parce que je ne peux pas trop en parler ailleurs. Même ma femme ne peut guère m'aider, elle est aspie, elle bosse comme journaliste, elle est quasiment dans la même situation que moi d'où le passage fréquent du "je" au "nous" dans les posts...
Ce que j'en attends enfin ? Peut-être la voix décisive qui fera pencher la balance vers ce que je ne me résigne pas à faire: en faire moins. Renoncer à ce que je voudrais faire, à ce que je tiens à faire, à...
Quand je te lis, Fusain, franchement ça me fait mal parce que ce que tu évoques c'est une période de ma vie qui n'est pas si lointaine. Je croulais sous les responsabilités, je multipliais les projets. Des années de somnifères et d'anxiolytiques, anti-dépresseurs parfois. Un état de surmenage qui a frisé le burn-out. Là, au bout d'un certain nombre d'années sans débotter, et parce que j'avais déjà essayé de faire des aménagements, il a fallu que je change d'approche. J'ai tout changé dans ma vie, sauf mes valeurs et mes enfants ! Et oui, voilà finalement ce qui était à la fois la valeur fondamentale et ce pourquoi je n'avais droit d'à des passages faibles sans pourtant m'effondrer sur le long terme : mes enfants. Sûr qu'ils ont participé à mon surmenage, mais qu'en même temps ils ont été mon cap. Si je claquais, ils allaient en subir les conséquences.
Il a fallu que je repasse tout à plat. J'ai examiné chacun de mes engagements, et j'ai fait un grand ménage par le vide. Ce n'était pas la première fois que je faisais ça dans ma vie, je pense que ça m'a aidé. Le nombre de choses que je considérais essentielles avant et qui sont passées à la trappe ... Attention, j'ai fait les choses proprement, j'ai quitté mes engagements en prenant le temps qu'il fallait.
Faire le tri entre l'essentiel et ce qui ne l'est pas ... c'est un premier point. "Parce que si ça ne va pas maintenant, c'est qu'il y a quelque chose qui ne me convient pas" et "C'est moi qui suis en possession de mes solutions, et personne d'autre".
Tu as de la chance avec cet employeur : je pense qu'il te donne une vue assez objective de ce que tu traverses, tu devrais l'écouter : il te met face à tes responsabilités : tu es en train de gâcher son outil de travail, c'est à dire toi-même !
Sophro, yoga, ou rando, ou collection d'allumettes, à toi de trouver tes recettes, ce qui te permet de te retrouver : pour moi au début ça a été un cocktail chaotique "fond de mon lit/Mozart" !
Effectivement ce qui complique ta tâche c'est que ta femme est dans une dynamique assez semblable à la tienne, il y a surement un effet d'entrainement entre vous deux.
Finalement, mes enfants sont toujours à mes côtés et j'ai pris d'autres engagements, qui sont différents mais qui sont toujours dans la même lignée, parce que moi je n'ai pas changé, j'ai juste transformé ce qui me faisait violence. Je suis beaucoup plus en accord avec moi-même.
Bon courage Fusain.
PS : ce que j'ai traversé, il y a un homme visionnaire qui l'a expliqué, il l'a appelé la désintégration positive. http://www.adulte-surdoue.org/2014/articles/traductions/la-theorie-de-la-desintegration-positive-dabrowski/ Mieux comprendre ce qui m'arrivait, ça aussi ça m'a aidée
Christelle- Messages : 895
Date d'inscription : 06/03/2010
Age : 44
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Tu as de la chance avec cet employeur : je pense qu'il te donne une vue assez objective de ce que tu traverses, tu devrais l'écouter : il te met face à tes responsabilités : tu es en train de gâcher son outil de travail, c'est à dire toi-même !
Attention: lui, il ne me dit pas du tout de prendre soin de moi, mais de trouver des dispositifs qui me permettent de continuer à être aussi productif sans risquer de tomber en panne. Il veut que je me blinde pour être plus que jamais une machine à tomber du boulot. Rien de plus. Et il considère que je dois donc abandonner ce qui compte pour moi, dans ma vie, pour être davantage à son service. Justement, je ne suis pas son outil de travail. Je suis mon outil de travail que je lui loue 37 heures par semaine. Et en plus, pas bien cher. Sa demande, c'est de pouvoir légiférer sur ma vie privée pour qu'elle soit tout entière tournée vers une productivité maximale sous ses ordres. Et bien quoiqu'il en ait, je ne suis pas son esclave.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Ok, vu comme ça. Mais qu'elle que soit son intention de départ, bienveillante ou pas, prends sa mise en garde comme un signal à considérer, et fais-en ce que tu veux (un truc qui soit plutôt positif pour toi, alors.
Christelle- Messages : 895
Date d'inscription : 06/03/2010
Age : 44
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
à mes yeux la crise de la quarantaine n'est que le produit de, comment dire cela ?, d'une précipitation à vouloir réaliser sur un temps écourté tout ce que l'on n'a pas réalisé avant, sinon, si on a piqué toutes ces ses crises étapes en mode "cocotte", pas de cocotte.
ou aussi à vouloir ayant fait bilan d'âge ? puisque que tout le monde pour faire comme tout le monde veut la faire, se "burna outer" le cerveau et le programme qu'on veut se faire vite et réaliser avant le prochain point d'étape (qui si on l'a prévu et vécu en fonction n'aura pas lieu non plus en mode "cocotte"
ou alors sans arrières pensées, je trouve aussi que le titre porte très bien son nom pour les hommes, je vais réfléchir au même version féminines.
(pardon apparemment mon mot du jour est : oeuf )
ou aussi à vouloir ayant fait bilan d'âge ? puisque que tout le monde pour faire comme tout le monde veut la faire, se "burna outer" le cerveau et le programme qu'on veut se faire vite et réaliser avant le prochain point d'étape (qui si on l'a prévu et vécu en fonction n'aura pas lieu non plus en mode "cocotte"
ou alors sans arrières pensées, je trouve aussi que le titre porte très bien son nom pour les hommes, je vais réfléchir au même version féminines.
(pardon apparemment mon mot du jour est : oeuf )
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:Qu'attends-tu, finalement, des échanges sur ce fil ?
Déjà, savoir si d'autres sont passés par là, et ce qu'ils ont fait. C'est la première motivation de tous mes posts égocentrés (décrivant un phénomène qui me concerne): susciter des retours d'expérience.
J'ai médité et fait sien ceci : "Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous le soleil..."
Le temps, c'est à nous-même de nous le donner. On a en nous la latitude de nous donner tout le temps que nous voulons.
Aussi un temps pour faire des enfants si l'on veut. Concernant la parentalité, j'ai appris que personne ne naît parent. On le devient. Et c'est un apprentissage pour tous. Beaucoup ont (eu) peur, mais un jour le désir d'être parent devient (est devenu) plus fort que la peur.
Il y a un temps pour penser à soi-même, loin de tous les engagements, et se reposer ou prendre soin de soi (Qui a instauré le 7ème jour pour que chacun puisse se reposer de ses œuvres ? ). Parce que pour donner le meilleur de nous-mêmes, on a besoin d'être soi-même "bien dans sa peau".
Les "combats" dans lesquels tu es engagé ont existé avant toi, et continueront à exister après toi. Tu œuvres, d'autres œuvrent aussi. La tentation est grande de penser qu'on pourrait, avec notre engagement individuel et sacrificiel, résoudre une bonne fois pour toute tel ou tel problème. Alors qu'en réalité, c'est la somme des engagements de tous et à travers le temps qui changent les choses. On ne nous demande pas de ne plus vivre afin que soit réglés les problèmes.
S'aimer soi-même et prendre soin de soi, c'est un devoir à partir du moment où l'on considère la vie comme un don que l'on a reçu. La "personne" qui a investit en nous, attend de nous une bonne gestion de cet investissement.
Le temps de la vie d'une personne appartient à cette personne. A chaque personne de faire de ce temps l'usage le plus sage possible. Pour ne pas avoir de regrets au soir de sa vie.
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 56
Localisation : Hémisphère sud
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Aussi un temps pour faire des enfants si l'on veut.
Ben on veut ! Je ne vais pas exposer les raisons pour lesquelles, selon la formule consacrée, l'enfant ne paraît pas. Mais on se sent, je me sens vraiment prêt (bon à 39 piges c'est normal). Prêt au sens où oui, c'est l'aventure dans laquelle je veux me lancer. Faire naître, faire grandir, être attentif, transmettre. Etre plus que deux, agrandir la famille, être plongé dans cette vie. On n'idéalise pas, hein: on est tout entourés de jeunes couples qui en ont 2, 3, 4... et qui disent aussi la fatigue, les difficultés, la course. Bien sûr que si on se lance dans tant de trucs, c'est aussi en réaction à ce vide. C'est vraiment la parentalité qui nous manque. Non pas pour "nous sentir adultes", encore moins nous conformer à quoi que ce soit. Non, vraiment parce que fonder, faire vivre et faire grandir une famille (à plus de 2... le couple sans enfants est une famille, mais bon tuwa) c'est ça, là, qu'on veut, là qu'on sent la vie nous appeler.
Et c'est une grande explication à tout ce qui ne va pas, je pense.
Invité- Invité
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