Epuisement et crise de la quarantaine
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fleurblanche et Fusain, vous me faites douter. Je me demande si l'on a jamais imposé un précepte aussi absolu à un enfant. Alors, ce que j'avais trouvé admirable, c'était peut-être plutôt : « Les autres, premiers servis. »
Quand je dis qu'un précepte de ce genre est susceptible de délivrer, c'est qu'il permet d'éviter de se reprocher d'avoir choisi son intérêt plutôt que celui des autres, et même déjà d'avoir dû peser l'un et l'autre. Indépendamment du problème moral, c'est passer à l'action plutôt que penser en vain. C'est ainsi que je le vois, mais j'ai du mal à envisager de me mettre dans le rouge au-delà de certaines limites.
Mais penser d'abord à soi n'est tout de même pas pour moi à entendre de façon systématique. Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas une échelle unique des besoins sur laquelle on devrait placer son intérêt et celui des autres. Je peux considérer que mes besoins élémentaires sont premiers, notamment de me préserver, mais que mes aspirations m'orientent en premier lieu, et même uniquement en définitive, vers une idée de bien commun. C'est-à-dire que je pense d'abord à moi dans l'instant de l'intérêt matériel mais d'abord à autrui dans la durée de la réalisation commune.
Quand je dis qu'un précepte de ce genre est susceptible de délivrer, c'est qu'il permet d'éviter de se reprocher d'avoir choisi son intérêt plutôt que celui des autres, et même déjà d'avoir dû peser l'un et l'autre. Indépendamment du problème moral, c'est passer à l'action plutôt que penser en vain. C'est ainsi que je le vois, mais j'ai du mal à envisager de me mettre dans le rouge au-delà de certaines limites.
Mais penser d'abord à soi n'est tout de même pas pour moi à entendre de façon systématique. Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas une échelle unique des besoins sur laquelle on devrait placer son intérêt et celui des autres. Je peux considérer que mes besoins élémentaires sont premiers, notamment de me préserver, mais que mes aspirations m'orientent en premier lieu, et même uniquement en définitive, vers une idée de bien commun. C'est-à-dire que je pense d'abord à moi dans l'instant de l'intérêt matériel mais d'abord à autrui dans la durée de la réalisation commune.
Dernière édition par Pieyre le Mar 1 Déc 2015 - 15:33, édité 1 fois (Raison : un mot pour un autre)
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:
Je ne crois pas que ça délivre. Parce que ça implique de violer ses limites physiques, de se faire souffrir, de souffrir aussi de ne plus donner autant que les autres réclament. Tu t'autodétruis tout simplement. Jacqueline de Romilly a vécu près de cent ans, autant dire qu'elle n'a pas dû appliquer réellement ce précepte. Sinon, elle serait morte à 60 ans maximum.
En revanche je ne crois pas qu'il soit bon ni même normal de systématiquement penser d'abord à soi. C'est le "d'abord" qui me gêne.
Tu fais le premier, tu tombes sur quelqu'un comme le second,
tu prends conscience alors que la vie c'est vachement long.
Suspendu- Messages : 86
Date d'inscription : 23/11/2015
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Quand je dis qu'un précepte de ce genre est susceptible de délivrer, c'est qu'il permet d'éviter de se reprocher d'avoir choisi son intérêt plutôt que celui des autres, et même déjà d'avoir dû peser l'un et l'autre.
Et bien en fait non, parce que tu passes ta vie à te demander si par hasard tu n'aurais pas oublié quelqu'un de ces Autres avant de te servir. Tu t'imposes de porter toute la merde, de peur qu'elle n'échoie aux autres. En te demandant sans arrêt si tu n'as pas posé une fois un acte qui te ferait passer, aux yeux d'un tel système, pour un monstre d'égoïsme.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Cette pression que tu décris Fusain, c'est toi-même qui te la mets. Aucun être humain ne met une telle pression sur toi, même Dieu ne le fait pas.
C'est un processus d'auto-destruction enclenché par ton propre sentiment d'urgence, urgence toute subjective : ta vie que tu sacrifies ne fera peut-être pas la différence.... L'illusion que si tu ne t'y colles pas le monde va s'écrouler...
Oui, je sais que j'ai parfois un langage direct mais, on ne peut pas toujours tourner autour du pot.
C'est un processus d'auto-destruction enclenché par ton propre sentiment d'urgence, urgence toute subjective : ta vie que tu sacrifies ne fera peut-être pas la différence.... L'illusion que si tu ne t'y colles pas le monde va s'écrouler...
- Spoiler:
- Cette illusion n'est pas le fruit d'une intelligence renouvelée. Décharge-toi de ce fardeau comme Lui t'invite à le faire. Si encore, c'était une mission à toi confiée par Lui, tu ne serais pas si désemparé, parce qu'Il t'aurait donné la force de l'accomplir. Mais ce n'est pas le cas : tu es fatigué parce que tu le fais avec tes propres forces. L'Adversaire se réjouit de te voir dans cette situation, et de te voir l'entretenir. Aller bien, aller mieux, concernant ce problème, ne dépend que de TOI et de toi SEUL. C'est une question de VOLONTE, et non de pouvoir.
Oui, je sais que j'ai parfois un langage direct mais, on ne peut pas toujours tourner autour du pot.
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 56
Localisation : Hémisphère sud
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
[quote]Décharge-toi de ce fardeau comme Lui t'invite à le faire. Si encore, c'était une mission à toi confiée par Lui, tu ne serais pas si désemparé, parce qu'Il t'aurait donné la force de l'accomplir[/quote]
Là, c'est un peu simpliste quand même. Il existe une infinité de "missions" où nous nous sentons appelés alors que ce n'est pas l'un de nous qui va tout faire, mais nous tous réunis. Nous avons la force de faire une part, mais ce n'est pas parce que nous ne pouvons pas tout que nous pouvons nous décharger.
Je peux uniquement choisir d'en faire moins, et personne ne saura d'ailleurs jamais si, ce faisant, je fais plus, moins, on exactement ma part.
Le déséquilibre pour l'heure est criant mais la solution n'est pas dans le tout ou rien.
Là, c'est un peu simpliste quand même. Il existe une infinité de "missions" où nous nous sentons appelés alors que ce n'est pas l'un de nous qui va tout faire, mais nous tous réunis. Nous avons la force de faire une part, mais ce n'est pas parce que nous ne pouvons pas tout que nous pouvons nous décharger.
Je peux uniquement choisir d'en faire moins, et personne ne saura d'ailleurs jamais si, ce faisant, je fais plus, moins, on exactement ma part.
Le déséquilibre pour l'heure est criant mais la solution n'est pas dans le tout ou rien.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Simpliste, ou simple ? Je suis assez d'accord avec fleurblanche - expérience faisant foi - il y a un moment où il faut discerner sérieusement d'où vient le problème.
Quand tu déplaces des montagnes PAR LA FOI, c'est Sa force en toi qui en fait une joie, et non une croix.
Prendre sa croix, c'est justement renoncer à ses propres forces, et crois-moi, ce laisser faire est bien ardu lui aussi, tant nous aimons revendiquer "nos" efforts, "nos" victoires et même "nos" échecs.
Quand tu déplaces des montagnes PAR LA FOI, c'est Sa force en toi qui en fait une joie, et non une croix.
Prendre sa croix, c'est justement renoncer à ses propres forces, et crois-moi, ce laisser faire est bien ardu lui aussi, tant nous aimons revendiquer "nos" efforts, "nos" victoires et même "nos" échecs.
"Celui qui aime ne se fatigue pas et ne fatigue pas les autres" Jean de La Croix
Je cite cela à titre d'image, et non pas par ironie grinçante.
Il ne s'agit pas d'un "tout ou rien", c'est ça qui est simpliste, mais de savoir s'appuyer sur Lui. "Ni par puissance ni par force, mais par l'Esprit du Seigneur" dit un cantique. Et c'est précisément en cela seul que consiste la voie chrétienne.
"Tu ne peux rendre un seul de tes cheveux noir ou blanc", alors dépose dans la prière et laisse-Le faire.
Si la paix et la joie et l'amour sont les dons de l'Esprit, le trouble, la lassitude et l'aigreur viennent de l'autre.
"Tu ne peux rendre un seul de tes cheveux noir ou blanc", alors dépose dans la prière et laisse-Le faire.
Si la paix et la joie et l'amour sont les dons de l'Esprit, le trouble, la lassitude et l'aigreur viennent de l'autre.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Je sais tout ça, mais je n'y arrive tout simplement pas. ça ne déclenche rien, pas d'écho, je ne sais pas comment faire.
Invité- Invité
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Quand on veut apporter aux autres, ne faut-il pas parfois être exigeant, et même dur avec eux ? En effet ne vaut-il mieux pas leur montrer que nos dons sont conditionnés, non pas selon nos intérêts égoïstes mais selon leur mérite, enfin leur effort, leur prise de conscience... Alors est-ce que cela ne diminue pas notre charge de travail au bénéfice de tous, de façon immédiate le nôtre et à plus long terme le leur ? Certes il y a parfois des actions urgentes à mener, mais pas toujours. Ce qui est important n'est pas toujours urgent.
Personnellement je diffère trop ce que je peux apporter, en le reportant à des circonstances favorables qui n'arriveront peut-être pas. Mais, à te lire, Fusain, j'ai l'impression que tu ne diffères pas assez, comme si différer était forcément la marque d'une faiblesse. Au contraire cela peut correspondre à une exigence de responsabilité. N'y a-t-il pas là quelque chose à creuser ?
Personnellement je diffère trop ce que je peux apporter, en le reportant à des circonstances favorables qui n'arriveront peut-être pas. Mais, à te lire, Fusain, j'ai l'impression que tu ne diffères pas assez, comme si différer était forcément la marque d'une faiblesse. Au contraire cela peut correspondre à une exigence de responsabilité. N'y a-t-il pas là quelque chose à creuser ?
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Quand on veut apporter aux autres, ne faut-il pas parfois être exigeant, et même dur avec eux ? En effet ne vaut-il mieux pas leur montrer que nos dons sont conditionnés, non pas selon nos intérêts égoïstes mais selon leur mérite, enfin leur effort, leur prise de conscience
Non ! L'amour du prochain est inconditionnel, ce n'est pas un marché.
Bien sûr qu'on espère un certain retour et que c'est mieux de voir fructifier un peu ce qu'on a semé, ce fruit pouvant prendre d'ailleurs des formes bien différentes d'un retour expressément dirigé vers nous-mêmes.
Au contraire cela peut correspondre à une exigence de responsabilité
Ben oui, mais qu'y vois-tu à creuser ?
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
L'amour est inconditionnel, mais là il s'agissait d'un investissement pratique : aide, échange, collaboration, etc. où des contingences apparaissent. L'amour n'est pas suffisant pour accomplir le bien, parce qu'il peut être souhaitable de susciter l'ennui ou l'irritation de l'autre (notamment par la frustration), si c'est pour son bien.
Ainsi je prends le cas que je connais, celui du professeur et de l'élève. Je ne considère pas le cerveau des enfants comme une cire vierge sur laquelle il s'agirait d'imprimer une connaissance uniforme avec tout l'amour d'un artisan délicat. Il est nécessaire de leur apprendre les notions et les méthodes, et de mettre en œuvre ces méthodes sur des exemples. Mais ne s'agit pas de les suivre au plus près dans l'apprentissage. Ce n'est pas l'enseignant qui transmet, sinon un squelette de connaissance; c'est à l'élève de faire le travail et de placer la chair sur ce squelette. Aussi on peut les suivre un temps, mais un temps seulement, d'abord parce que notre temps n'est pas extensible à l'infini, et puis parce que, pour leur bien il faut les laisser chercher, se creuser la tête, et même pour le bien de la communauté sociale il est nécessaire de juger sereinement de ceux qui sont capables d'accomplir d'eux-mêmes de qu'on leur demande et ceux qui n'en sont pas capables (sinon à leur consacrer un enseignant à temps complet, et encore).
Aussi, dans une relation de travail, ou de collaboration en général, quand une personne s'épuise ou ne se sent pas assez productive, c'est peut-être dû à ses limites propres, mais c'est peut-être dû aussi au fait que ses collaborateurs en attendent trop ou bien méconnaissent les difficultés rencontrées. Si la personne n'est pas tenue à un rendement par ses obligations de service, mais que c'est d'elle-même qu'elle s'oblige, ne faut-il pas se demander si elle ne se pose pas en sauveur, ou tout ou moins si elle n'aide pas les autres au-delà de ce qu'ils méritent dans la situation, c'est-à-dire pour le bien commun ? La responsabilité, n'est-ce pas aussi de se dire : par amour du prochain, je pourrais aller plus loin, mais il est peut-être bon que celui que je pourrais aider se débrouille un peu plus tout seul, et tant pis si c'est dur pour lui !
Ainsi je prends le cas que je connais, celui du professeur et de l'élève. Je ne considère pas le cerveau des enfants comme une cire vierge sur laquelle il s'agirait d'imprimer une connaissance uniforme avec tout l'amour d'un artisan délicat. Il est nécessaire de leur apprendre les notions et les méthodes, et de mettre en œuvre ces méthodes sur des exemples. Mais ne s'agit pas de les suivre au plus près dans l'apprentissage. Ce n'est pas l'enseignant qui transmet, sinon un squelette de connaissance; c'est à l'élève de faire le travail et de placer la chair sur ce squelette. Aussi on peut les suivre un temps, mais un temps seulement, d'abord parce que notre temps n'est pas extensible à l'infini, et puis parce que, pour leur bien il faut les laisser chercher, se creuser la tête, et même pour le bien de la communauté sociale il est nécessaire de juger sereinement de ceux qui sont capables d'accomplir d'eux-mêmes de qu'on leur demande et ceux qui n'en sont pas capables (sinon à leur consacrer un enseignant à temps complet, et encore).
Aussi, dans une relation de travail, ou de collaboration en général, quand une personne s'épuise ou ne se sent pas assez productive, c'est peut-être dû à ses limites propres, mais c'est peut-être dû aussi au fait que ses collaborateurs en attendent trop ou bien méconnaissent les difficultés rencontrées. Si la personne n'est pas tenue à un rendement par ses obligations de service, mais que c'est d'elle-même qu'elle s'oblige, ne faut-il pas se demander si elle ne se pose pas en sauveur, ou tout ou moins si elle n'aide pas les autres au-delà de ce qu'ils méritent dans la situation, c'est-à-dire pour le bien commun ? La responsabilité, n'est-ce pas aussi de se dire : par amour du prochain, je pourrais aller plus loin, mais il est peut-être bon que celui que je pourrais aider se débrouille un peu plus tout seul, et tant pis si c'est dur pour lui !
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Mouais, je suis prudent avec ce terrain-là. On a très vite fait d'en conclure qu'il faut laisser les gens dans la merde, voire les y foutre sciemment (ce qu'on appelle "les sortir de leur zone de confort") "pour leur bien", ce qui permet de justifier le sourire aux lèvres l'abandon de ceux qui ont besoin d'aide, voire tous les harcèlements professionnels. Tous jouent de cette rhétorique. Trop dangereux. Et puis, ce n'est pas ce qui me concerne, donc dans le cadre de ce topic, ça nous conduirait à des digressions un peu hors sujet. Je ne crois pas faire le travail des autres à leur place, mais il y en a assez pour épuiser dix régiments.
C'est plus abstrait que ça, comment veux-tu que je dise: je vais laisser tomber ce bénévolat-là parce que voyant ce boulot non fait, des gens vont se mobiliser à ma place ? Il y a un cas particulier où on pouvait le faire et où on l'a fait, une activité sur la paroisse, parce que là on a de manière visible pour un groupe défini une activité qui risque de prendre fin, et ça suscite, en effet, des vocations pour reprendre la chose en main. C'est ce qui s'est produit. Mais c'est loin d'être toujours aussi simple.
Imagine que toutes les associations de protection de la Nature disparaissent du jour au lendemain. D'ici trente ans, il se produirait des effondrements massifs d'écosystèmes avec des conséquences sur tout le monde, mais personne ne réagira avant ça. Déjà qu'on risque fort cet effondrement même en l'état...
Sinon, je reviens à cette histoire de "celui qui aime ne se fatigue pas". C'est dangereux aussi. ça peut renvoyer à celui qui se fatigue: "si tu faisais ça avec amour, tu serais capable d'en faire dix fois plus, bon à rien !" Ben même avec amour je ne crois pas que je pourrais descendre sous les 3 heures de sommeil sans encourir quelques ennuis graves.
C'est plus abstrait que ça, comment veux-tu que je dise: je vais laisser tomber ce bénévolat-là parce que voyant ce boulot non fait, des gens vont se mobiliser à ma place ? Il y a un cas particulier où on pouvait le faire et où on l'a fait, une activité sur la paroisse, parce que là on a de manière visible pour un groupe défini une activité qui risque de prendre fin, et ça suscite, en effet, des vocations pour reprendre la chose en main. C'est ce qui s'est produit. Mais c'est loin d'être toujours aussi simple.
Imagine que toutes les associations de protection de la Nature disparaissent du jour au lendemain. D'ici trente ans, il se produirait des effondrements massifs d'écosystèmes avec des conséquences sur tout le monde, mais personne ne réagira avant ça. Déjà qu'on risque fort cet effondrement même en l'état...
Sinon, je reviens à cette histoire de "celui qui aime ne se fatigue pas". C'est dangereux aussi. ça peut renvoyer à celui qui se fatigue: "si tu faisais ça avec amour, tu serais capable d'en faire dix fois plus, bon à rien !" Ben même avec amour je ne crois pas que je pourrais descendre sous les 3 heures de sommeil sans encourir quelques ennuis graves.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
ça peut renvoyer à celui qui se fatigue: "si tu faisais ça avec amour, tu serais capable d'en faire dix fois plus, bon à rien !"
Tu as quand même un vrai don pour tourner les choses en négatif...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Et moi donc...
Pour les renifler tu peux quand même faire confiance à ton discernement.
Pour les renifler tu peux quand même faire confiance à ton discernement.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Ce que je voulais surtout dire, c'est que ça ne m'avance à rien.
Il y a eu un temps où je n'avais pas de mal à faire ce que demandaient mes engagements. Et puis, ils ont pris de l'ampleur et dépassent mes forces. Seulement, revenir en arrière, c'est en rester sur son confort. Youssi ? Discours contradictoires. D'un côté "si tu le fais par amour ça ne te fatiguera pas". De l'autre "si ça ne te fatigue pas, si tu restes dans ta zone de confort, ça veut dire que tu ne fais vraiment pas grand-chose".
Il y a eu un temps où je n'avais pas de mal à faire ce que demandaient mes engagements. Et puis, ils ont pris de l'ampleur et dépassent mes forces. Seulement, revenir en arrière, c'est en rester sur son confort. Youssi ? Discours contradictoires. D'un côté "si tu le fais par amour ça ne te fatiguera pas". De l'autre "si ça ne te fatigue pas, si tu restes dans ta zone de confort, ça veut dire que tu ne fais vraiment pas grand-chose".
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
si tu le fais par amour ça ne te fatiguera pas
Ce n'est pas ce que j'ai dis, ce que j'ai dis c'est que si le faire par amour est possible, tu le fais, sinon, tu le fais pas !
(La citation est de Jean de la Croix)
Après évidemment tout dépend de ton rapport au spirituel, moi je suis assez radical (envers moi-même hein !) Par exemple je crois en la providence. Mais si tu deviens amer, exténué, trainant la patte, franchement, y a un os.
SON fardeau est léger. Si c'est lourd...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Des fois je me dis qu'en me fatiguant, au moins, je suis sûr d'avoir bonne conscience. Sinon, il y aura toujours une petite voix en moi pour me dire "hé, ho, tu pourrais pas te décoller de ton jeu vidéo et aller sauver la planète là ?"
Et s'il n'y a pas de petite voix en moi, il y en aura plein de grosses alentour.
Et s'il n'y a pas de petite voix en moi, il y en aura plein de grosses alentour.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
La perfection n'est pas de ce monde, et tout le monde a besoin de souffler... Comme dit dans Marc, VI, 30: "Venez à l'écart, dans un lieu désert, et reposez-vous un peu." Or, vingt lignes plus loin, c'est la multiplication des pains... Donc faut souffler, c'est le prélude à de grandes choses.
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
- Spoiler:
- Bravo Petitagore !
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:Des fois je me dis qu'en me fatiguant, au moins, je suis sûr d'avoir bonne conscience. Sinon, il y aura toujours une petite voix en moi pour me dire "hé, ho, tu pourrais pas te décoller de ton jeu vidéo et aller sauver la planète là ?"
Et s'il n'y a pas de petite voix en moi, il y en aura plein de grosses alentour.
Cette petite voix, est-elle seulement la voix/voie de la sagesse ?
Et parmi les grosses voix alentour, il faut discerner ce qui est bon, et ce qui ne l'est pas. En général, tout est une question d'équilibre : savoir équilibrer les domaines de la vie, savoir équilibrer son budget, savoir équilibrer le temps passé avec son/sa partenaire et le temps passé dans le travail, savoir équilibrer son temps de repos et son temps de travail, etc.
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 56
Localisation : Hémisphère sud
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Tout ça, ça nécessite de se dire: il y a des choses qui me révoltent, qui m'inquiètent, des catastrophes qui se préparent, et je ne vais rien faire du tout contre. Même pas lever le petit doigt.
Et ça, j'ai du mal. D'une part à cause d'une éducation qui disait texto: si un truc te gêne de par le monde, tu fais quelque chose contre. Tu écris à monsieur le président, tu crées ou rejoins une association, tu etc. Et si tu ne fais rien, alors 1/ tu ne parles plus, jamais, de ce problème, tu ne t'en plains plus, tu ne le soulèves plus et surtout 2/ tu endosses la responsabilité de la perpétuation du problème. Parce que même si tu n'est qu'un petit morveux de rien du tout, peut-être que si tu t'étais bougé les miches, ça aurait tout changé.
L'ennui est évidemment que j'ai beau faire, les causes qui me révoltent sont beaucoup plus nombreuses que celles face auxquelles je peux agir, surtout si je me mets à avoir envie de faire plus pour l'une ou l'autre d'entre elles qu'envoyer une lettre ridicule à un député ou signer une vague pétition en ligne.
D'autre part, comme je disais, parce que même quand je ne fais rien et sais que je ne peux rien faire, je rumine.
Je n'ai pas l'esprit tranquille. Même en pensant à tous ceux qui oeuvrent pour cette cause (et qui, réciproquement, ne font rien dans des domaines où je suis davantage présent).
L'équilibre, il nécessite d'avoir l'esprit tranquille dans un monde qui file un putain de mauvais coton. Il nécessite de savoir se reposer en oubliant que l'arbitraire policier est en train de gangrener la France. Il nécessite de prendre un bouquin pépère à l'heure où un bulldozer va défoncer un des derniers marais. Il nécessite de profiter d'un bon repas pendant qu'un SDF crève de faim au bout de la rue.
Juste parce que je ne peux pas à moi tout seul inventer et instaurer la démocratie idéale, ni sauver tous les marais, ni tous les SDF, et qu'il y a du monde qui s'y emploie à l'heure même où je me repose, bouquine ou mange.
Pour moi, c'est impossible. Chaque laideur du monde est un caillou dans la chaussure ou plutôt un clou dans l'épaule puisque c'est ce que je ressens, physiquement (des contractures aiguës).
Et ça, j'ai du mal. D'une part à cause d'une éducation qui disait texto: si un truc te gêne de par le monde, tu fais quelque chose contre. Tu écris à monsieur le président, tu crées ou rejoins une association, tu etc. Et si tu ne fais rien, alors 1/ tu ne parles plus, jamais, de ce problème, tu ne t'en plains plus, tu ne le soulèves plus et surtout 2/ tu endosses la responsabilité de la perpétuation du problème. Parce que même si tu n'est qu'un petit morveux de rien du tout, peut-être que si tu t'étais bougé les miches, ça aurait tout changé.
L'ennui est évidemment que j'ai beau faire, les causes qui me révoltent sont beaucoup plus nombreuses que celles face auxquelles je peux agir, surtout si je me mets à avoir envie de faire plus pour l'une ou l'autre d'entre elles qu'envoyer une lettre ridicule à un député ou signer une vague pétition en ligne.
D'autre part, comme je disais, parce que même quand je ne fais rien et sais que je ne peux rien faire, je rumine.
Je n'ai pas l'esprit tranquille. Même en pensant à tous ceux qui oeuvrent pour cette cause (et qui, réciproquement, ne font rien dans des domaines où je suis davantage présent).
L'équilibre, il nécessite d'avoir l'esprit tranquille dans un monde qui file un putain de mauvais coton. Il nécessite de savoir se reposer en oubliant que l'arbitraire policier est en train de gangrener la France. Il nécessite de prendre un bouquin pépère à l'heure où un bulldozer va défoncer un des derniers marais. Il nécessite de profiter d'un bon repas pendant qu'un SDF crève de faim au bout de la rue.
Juste parce que je ne peux pas à moi tout seul inventer et instaurer la démocratie idéale, ni sauver tous les marais, ni tous les SDF, et qu'il y a du monde qui s'y emploie à l'heure même où je me repose, bouquine ou mange.
Pour moi, c'est impossible. Chaque laideur du monde est un caillou dans la chaussure ou plutôt un clou dans l'épaule puisque c'est ce que je ressens, physiquement (des contractures aiguës).
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
On peut justifier l'activisme de mille manières. Il y a un million, non deux, non trois, non quatre millions de problèmes (et 7 milliards de gens).
Le coup de la culpabilité est efficace. C'est très ecclésial ça.
Mais combien de fois des problèmes sont nés quand tout le monde s'est mis dessus pour les résoudre ? On ne fait dans la plupart des cas qu'agrandir la déchirure.
Il y a une chose que MOI je ME dis. Je me dis qu'en devenant meilleur, j'améliore les choses qui m'entourent, mais quand je lis le Livre, je ne vois annoncé de happy-end nulle part, bien au contraire. Faut-il prolonger le malade avec un acharnement thérapeutique de tous les instants, ou ATTENDRE un monde neuf qui solutionnera celui-ci ? Voici les questions que je me pose.
Une Thérèse de Lisieux du fond de sa cellule a sans doute fait plus que bien des agitations frénétiques de tout un tas de types. (ME dis-je. Curieux d'ailleurs qu'elle ait "agi" au moment où ailleurs un Nietzsche essayait de tout démolir...)
Et que justement peut-être que les choses vont de mal en pis à cause du renoncement à la contemplation.
"Dans le calme et la confiance était votre salut" écrit Isaïe.
Tout ne peut pas être sauvé, si les gens veulent vraiment mourir en accumulant les péchés contre ce monde, contre la justice, contre la beauté, la vérité et la bonté, qu'ils meurent, c'est leur choix.
J'aime lire "éloge de la paresse".
Pensées toutes personnelles tu l'auras compris.
Ça c'est typique de ce qui entraine un besoin de prière pour guérir le passé...
Le coup de la culpabilité est efficace. C'est très ecclésial ça.
Mais combien de fois des problèmes sont nés quand tout le monde s'est mis dessus pour les résoudre ? On ne fait dans la plupart des cas qu'agrandir la déchirure.
Il y a une chose que MOI je ME dis. Je me dis qu'en devenant meilleur, j'améliore les choses qui m'entourent, mais quand je lis le Livre, je ne vois annoncé de happy-end nulle part, bien au contraire. Faut-il prolonger le malade avec un acharnement thérapeutique de tous les instants, ou ATTENDRE un monde neuf qui solutionnera celui-ci ? Voici les questions que je me pose.
Une Thérèse de Lisieux du fond de sa cellule a sans doute fait plus que bien des agitations frénétiques de tout un tas de types. (ME dis-je. Curieux d'ailleurs qu'elle ait "agi" au moment où ailleurs un Nietzsche essayait de tout démolir...)
Et que justement peut-être que les choses vont de mal en pis à cause du renoncement à la contemplation.
"Dans le calme et la confiance était votre salut" écrit Isaïe.
Tout ne peut pas être sauvé, si les gens veulent vraiment mourir en accumulant les péchés contre ce monde, contre la justice, contre la beauté, la vérité et la bonté, qu'ils meurent, c'est leur choix.
J'aime lire "éloge de la paresse".
Pensées toutes personnelles tu l'auras compris.
si un truc te gêne de par le monde, tu fais quelque chose contre. Tu écris à monsieur le président, tu crées ou rejoins une association, tu etc. Et si tu ne fais rien, alors 1/ tu ne parles plus, jamais, de ce problème, tu ne t'en plains plus, tu ne le soulèves plus et surtout 2/ tu endosses la responsabilité de la perpétuation du problème. Parce que même si tu n'est qu'un petit morveux de rien du tout, peut-être que si tu t'étais bougé les miches, ça aurait tout changé.
Ça c'est typique de ce qui entraine un besoin de prière pour guérir le passé...
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:D'une part à cause d'une éducation qui disait texto: si un truc te gêne de par le monde, tu fais quelque chose contre. Tu écris à monsieur le président, tu crées ou rejoins une association, tu etc. Et si tu ne fais rien, alors 1/ tu ne parles plus, jamais, de ce problème, tu ne t'en plains plus, tu ne le soulèves plus et surtout 2/ tu endosses la responsabilité de la perpétuation du problème.
Ben si c'est ça ton éducation, elle est un peu défectueuse sur les bords, parce que dans le genre fausse dichotomie elle se pose quand même un peu là. Entre 1) fermer sa gueule et s'en foutre complètement (comme la plupart de nos contemporains à qui tu ne ressembles vraiment pas beaucoup sur ce point) et 2) assumer à toi tout seul l'entière responsabilité de tout ce qui va mal pour les 7 milliards d'humains de la planète... il y a peut-être place pour quelques positions intermédiaires.
Tu es un humain parmi 7 milliards 350 millions d'êtres humains. Ta mission n'est pas de sauver le monde, mais de sauver plus que 1 / 7 350 000 000ème du monde. Suppose que tu fasses deux cents fois plus, que tu réussisses dans ta vie à améliorer la condition de deux cents personnes... ce serait déjà rudement balèze. Pourtant, ça ne représenterait toujours que 200 / 7 350 000 000èmes de sauvetage du monde, bref ça resterait peanuts à l'échelle de la planète. A ton échelle, en revanche...
Parce que même si tu n'est qu'un petit morveux de rien du tout, peut-être que si tu t'étais bougé les miches, ça aurait tout changé.
Tout, sûrement pas, je ne sais pas qui t'a mis ça dans la tête mais de toute évidence c'était quelqu'un qui ne savait pas compter. Un peu plus qu'un tout petit quelque chose pour une demi-douzaine à quelques dizaines de personnes... ça, ça reste faisable (et très ambitieux!).
L'équilibre, il nécessite d'avoir l'esprit tranquille dans un monde qui file un putain de mauvais coton.
Là encore, fausse dichotomie. Entre "avoir l'esprit complètement tranquille tous les jours de sa vie comme un plat de nouilles cuites sous tranquillisants" et "se mettre la rate au court-bouillon vingt-quatre heures sur vingt-quatre 365 jours par an", il y a peut-être place pour quelque chose d'un peu raisonnable; quelque part entre trois heures par mois et onze heures par jour, à toi de voir -- mais au-delà, ça devient quelque peu masochiste.
- Apprends à chanter ''J'y pense et puis j'oublie'':
Jacques Lanzmann est un sage.
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Il y a une chose que MOI je ME dis. Je me dis qu'en devenant meilleur, j'améliore les choses qui m'entourent, mais quand je lis le Livre, je ne vois annoncé de happy-end nulle part, bien au contraire. Faut-il prolonger le malade avec un acharnement thérapeutique de tous les instants, ou ATTENDRE un monde neuf qui solutionnera celui-ci ? Voici les questions que je me pose.
Là, désolé mais ça frise l'hérésie (nif... nif... trouvez pas que ça sent le fagot par ici ?) Parce qu'il y a cette question un peu gênante: "Qu'as-tu fait de ton frère ?" Tout le monde ne sera pas sauvé parce que certains, quoi qu'il arrive, refuseront de toutes leurs forces. Il n'empêche que nous ne pouvons qu'essayer de toutes nos forces. Laisser sciemment des catastrophes advenir en se disant que ça permettra un meilleur redépart, bref, laisser filer en espérant que la parousie (ou la disparition de l'espèce humaine, ou...) ça contrevient un peu à tous les Commandements et à toutes les morales à la fois.
D'autant plus que c'est une version complètement spécieuse que de lire les combats pour le bien commun actuels comme un "acharnement thérapeutique". Ce sont au contraire des tentatives désespérées de faire sortir le malade de la zone empoisonnée de vapeurs toxiques...
Il y aura des effondrements. C'est obligatoire. C'est trop tard. L'essentiel du travail consiste désormais à mieux se préparer aux chocs et à disposer encore de quelques bases pour redémarrer.
Tu es un humain parmi 7 milliards 350 millions d'êtres humains. Ta mission n'est pas de sauver le monde, mais de sauver plus que 1 / 7 350 000 000ème du monde. Suppose que tu fasses deux cents fois plus, que tu réussisses dans ta vie à améliorer la condition de deux cents personnes... ce serait déjà rudement balèze. Pourtant, ça ne représenterait toujours que 200 / 7 350 000 000èmes de sauvetage du monde, bref ça resterait peanuts à l'échelle de la planète. A ton échelle, en revanche...
L'idée, c'est que si tout le monde se dit "je ne peux rien faire", personne ne bouge et rien ne change jamais. Alors que si chacun envoie sa lettre au député (je n'y crois pas, hein, mais je prends cet exemple pour la facilité de l'exposé) il y en a une qui sera celle par laquelle la pétition atteindra le seuil fatidique qui fera réagir le ponte en question, soudain inquiet pour les prochaines élections. Et tu ne peux jamais savoir si tu n'aurais pas été celui-là.
Globalement, on est d'accord que c'est une vision inepte et qui prépare le terrain à tous les burn-out. Sauf que la réalité se joue non pas globalement, mais de manière segmentée. Un problème se présente et personne ne comprend que tu ne t'y engages pas "avec les discours que tu tiens, tes soi-disant valeurs etc". On raisonne à l'échelle de ce seul dossier. Ton employeur a la responsabilité de gérer ta charge de travail et de ne pas te filer du boulot pour 120 heures par semaine. Hors boulot, tu n'as pas un employeur unique, mais des sollicitations dispersées, et, tu peux faire le test: l'argument "désolé mais je ne m'engage pas ici car j'ai déjà des engagements par-dessus la tête" n'est jamais entendu, jamais accepté. ça ne se fait pas, socialement, de répondre ça. Pourquoi ? Parce que ça nécessite de dévoiler à ton interlocuteur ton planning personnel, en quelque sorte, et que ça non plus ça ne se fait pas. Donc que tu sois déjà au CA de dix associations et qu'il soit déraisonnable pour cette raison d'en rejoindre une onzième, ça ne le regarde pas, ce n'est pas son problème, c'est ton intimité et tu n'as pas à lui en parler. Si tu le fais, il n'en tiendra pas compte. Tu ne peux que lui dire "oui" ou "non" mais sans donner la raison et assumer le fait de passer pour un immonde salaud. Ce qui, en plus, peut te nuire, car il s'empressera de balancer à tout son réseau que tu as refusé de rejoindre son combat. Ta seule chance est alors que les gens qui liront ses messages se disent "mais enfin, il est au CA de notre asso, on le connaît, qu'est-ce que c'est que ce guignolot qui le traite d'égoïste qui refuse de s'engager ?" C'est généralement ce qui se passe et amortit les conséquences.
Mais tout ce que toi et les autres dites là, qu'il est normal de limiter le nombre et l'ampleur de ses engagements et dire non quand la limite est atteinte, c'est ce qu'on dit toujours quand on aborde le sujet sous cet angle, mais quand une demande se présente, on ne peut pas utiliser cet argument. Socialement, ça ne se dit pas, ça ne se fait pas plus que de poser culotte au milieu d'un salon.
Là encore, fausse dichotomie. Entre "avoir l'esprit complètement tranquille tous les jours de sa vie comme un plat de nouilles cuites sous tranquillisants" et "se mettre la rate au court-bouillon vingt-quatre heures sur vingt-quatre 365 jours par an", il y a peut-être place pour quelque chose d'un peu raisonnable; quelque part entre trois heures par mois et onze heures par jour, à toi de voir -- mais au-delà, ça devient quelque peu masochiste.
Le problème n'est pas là; il est de réussir à avoir l'esprit tranquille ne serait-ce que deux heures par jour ou un jour par quinzaine, alors que etc. Explique-moi comment tu stoppes les pensées relatives aux "problèmes du monde" sur commande, deux heures par jour. Si tu me donnes un truc autre que s'absorber dans un jeu vidéo débile, ce sera avec grand plaisir, mais on ne sait plus faire.
Il y a quelques années, on a acheté toute une palanquée de jeux de société, pour pouvoir se distraire autrement qu'en restant sur les ordis, et aussi pour remplacer des loisirs "connectés" énergivores par d'autres qui ne nécessitent rien de plus que quelques hectogrammes de papier et de carton imprimés, et qui offriront leurs services pendant des décennies, sans panne ni obsolescence programmée.
On n'y touche plus, on n'y a tout simplement plus le coeur.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain, tu as réponse à tout. On a fait de notre mieux !
"Sortez d'elle (Babylone) de crainte d'avoir à souffrir de ses plaies."
Personnellement je m'occupe du voisinage - Albert totalement dépressif et mutique, Christiane, cancéreuse, qui vient de perdre son conjoint par suicide, Philippe, qui ne s'est jamais remis du décès de sa femme et a tendance à boire et de temps en temps mon fils autiste. Gilbert, qui crève de solitude... Tout ça en étant moi-même handicapé. Je me dis ça: que tout le monde le fasse. Mais en même temps, je sais que tout le monde ne le fera pas.
Et je ne fais pas plus pour l'instant au risque de me déséquilibrer moi-même.
Oui, cela fait partie de mes questions. Nous arrivons à un seuil où tout est tellement bloqué, intriqué et nous (en tout cas moi) avons si peu de manettes dans les mains...Voici les questions que je me pose.
"Sortez d'elle (Babylone) de crainte d'avoir à souffrir de ses plaies."
Personnellement je m'occupe du voisinage - Albert totalement dépressif et mutique, Christiane, cancéreuse, qui vient de perdre son conjoint par suicide, Philippe, qui ne s'est jamais remis du décès de sa femme et a tendance à boire et de temps en temps mon fils autiste. Gilbert, qui crève de solitude... Tout ça en étant moi-même handicapé. Je me dis ça: que tout le monde le fasse. Mais en même temps, je sais que tout le monde ne le fera pas.
Et je ne fais pas plus pour l'instant au risque de me déséquilibrer moi-même.
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:Mais tout ce que toi et les autres dites là, qu'il est normal de limiter le nombre et l'ampleur de ses engagements et dire non quand la limite est atteinte, c'est ce qu'on dit toujours quand on aborde le sujet sous cet angle, mais quand une demande se présente, on ne peut pas utiliser cet argument. Socialement, ça ne se dit pas, ça ne se fait pas plus que de poser culotte au milieu d'un salon.
I beg to differ. Non seulement on peut le faire, mais à mon avis cet argument est très généralement compris par l'interlocuteur, sauf mauvaise foi crasse de sa part. Quant à ceux qui sincèrement ne comprennent pas... ben c'est que sur ce point leurs capacités de raisonnement atteignent leurs limites (parfois pour des raisons légitimes, d'ailleurs; genre, ils sont en train de crever et ils implorent une aide que je ne peux leur donner; c'est navrant, mais le problème -- ils sont en train de crever -- est quand même bel et bien chez eux, pas dans mon âme; ce n'est pas parce qu'il est insoluble pour eux, ce qui certes me navre mais n'y change rien, que je dois le laisser m'atteindre: ce n'est pas en faisant une dépression nerveuse que je me rendrai plus utile, bien au contraire).
Le problème n'est pas là; il est de réussir à avoir l'esprit tranquille ne serait-ce que deux heures par jour ou un jour par quinzaine, alors que etc. Explique-moi comment tu stoppes les pensées relatives aux "problèmes du monde" sur commande, deux heures par jour. Si tu me donnes un truc autre que s'absorber dans un jeu vidéo débile, ce sera avec grand plaisir, mais on ne sait plus faire.
- Mon nombril n'intéresse que moi:
- Personnellement, j'aime bien m'absorber dans la programmation; la chasse aux erreurs de pointeur en C++, ça change bien les idées; à la rigueur, on peut voir ça comme une version intello du jeu vidéo, mais justement, c'est une version intello et elle n'est pas débile.
Ma solution personnelle ne te convenant probablement pas, j'ai quand même assez envie de t'en suggérer une que je ne pourrais pas proposer à un athée (même que c'est une raison de le plaindre) mais qui devrait, en principe, fonctionner pour quelqu'un qui a foi en la transcendance whatever it is. Quand je me dis que les choses ne s'amélioreront pas de mon vivant, voire que l'humanité est déjà foutue (ce qui n'est quand même pas absolument certain)... eh bien il me reste la possibilité de me dire que notre système solaire est un parmi cent milliards d'autres dans la Voie lactée, que la Voie lactée est une galaxie parmi cent milliards d'autres, que l'âge de l'humanité se compte en centaines de milliers d'années alors que celui de l'univers quand il atteindra partout 0 degré Kelvin se comptera en dizaines de milliards; et que s'il y a bien une volonté quelconque en charge de tout ce grand bazar et ayant l'éternité devant elle (c'est bien ce que tu es censé croire, non?), ben faut lui laisser le temps de bosser et avoir confiance en sa compétence, qui me paraît assez indéniable (un athée ne serait pas d'accord avec moi sur ce point, je l'en plains mais après tout c'est lui qui a choisi de voir les choses d'une façon déprimante).
- Mon nombril n'intéresse que moi mais il est cohérent:
- Quand je débogue mon listing en C++, ça me prend un temps fou pendant lequel le programme merde grave. Mais ça ne me déprime pas. Je connais ma compétence, et je sais que je vais finir par m'en sortir, faut juste me laisser le temps de bosser.
Eh bien, le Grand Bazar qui est censé organiser l'univers, le G:.A:.D:.L:.U:. comme disent les francs-macs , c'est pareil: faut lui laisser le temps de bosser. Je crois qu'il sait ce qu'il fait (quand je dis "je crois", ça veut dire "j'ai assez l'impression", rien de plus, mais ça suffit quand même à me tranquilliser; toi, si c'est plus dans ton tempérament, tu peux parfaitement dire "je crois" façon "Credo", avec emphase, enthousiasme, exaltation et cette fameuse foi qui est censée soulever les montagnes; pour une fois qu'elle servirait vraiment à quelque chose!). Oui, le Grand Architecte De L'Univers, il prend son temps. Mais comme il a l'éternité devant lui et que nous avons de sérieuses raisons de penser qu'il en use déjà depuis des milliards d'années, je crois qu'il faut apprendre à être un peu patient avec lui...
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
eh bien il me reste la possibilité de me dire que notre système solaire est un parmi cent milliards d'autres dans la Voie lactée, que la Voie lactée est une galaxie parmi cent milliards d'autres, que l'âge de l'humanité se compte en centaines de milliers d'années alors que celui de l'univers quand il atteindra partout 0 degré Kelvin se comptera en dizaines de milliards; et que s'il y a bien une volonté quelconque en charge de tout ce grand bazar et ayant l'éternité devant elle (c'est bien ce que tu es censé croire, non?), ben faut lui laisser le temps de bosser et avoir confiance en sa compétence, qui me paraît assez indéniable
Possible, mais là, je n'ai pas envie de vivre certains cauchemars qui sont juste devant nous. Ni moi, ni mes proches, ni les enfants que j'espère avoir.
Parfois, je me demande si tout simplement, ce n'est pas foutu, si ce n'est pas juste ma vocation d'aller sur ce chemin jusqu'à l'autodestruction, entouré de personnes me regardant d'un air sévère de ne pas y aller assez vite et qui, quand tout sera accompli, concluront d'un air agacé: "quand même, il ne se bougeait pas trop le cul". C'est ce qu'on dit généralement d'une personne en phase finale de burn-out.
C'est peut-être simplement ça. Mon lot, ma place. Et il n'y aurait rien à y redire, après tout, tout le monde a ses problèmes, peu de gens sont heureux, "arrête de te plaindre, assume tes responsabilités, mange ta merde, c'est la vie qui veut ça et c'est pas près de changer".
L'espérance, c'est pour les autres. Au profit des autres. Il y a ceux qu'on consomme et qu'on jette, et après tout, c'est peut-être juste. Faut bien qu'il y en ait, non ?
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
si ce n'est pas juste ma vocation d'aller sur ce chemin jusqu'à l'autodestruction, entouré de personnes me regardant d'un air sévère de ne pas y aller assez vite et qui, quand tout sera accompli, concluront d'un air agacé: "quand même, il ne se bougeait pas trop le cul".
"arrête de te plaindre, assume tes responsabilités, mange ta merde, c'est la vie qui veut ça et c'est pas près de changer".
Tu laisses les commandes de ta vie aux mains des autres ? Ce sont les autres qui décident pour toi de la direction dans laquelle doit aller ta vie ?
Pourquoi laisses-tu tant de pouvoir aux autres sur ta vie ? !
Ré-appropries-toi ta vie !
Par ailleurs, je ne sais pas si tu as abordé la question de l'accompagnement, mais à mon avis, si tu as du mal à t'en sortir seul, tu devrais te faire aider sous 2 angles : un accompagnement psychologique, et un accompagnement spirituel.
fleurblanche- Messages : 4481
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Vivons-nous seuls, sur des îles désertes ?
En outre, je n'ai pas dit que c'étaient les autres qui avaient choisi cette vocation pour moi. Je constate simplement qu'ils n'y voient rien de scandaleux. Et que moi, je n'arrive pas à arrêter.
N'est-ce pas cela qu'on appelle le service ? (ça peut prendre des tas de formes, le service de ceux qui sont très proches, comme fait Fata; je ne sais pas faire, trop handicapé des relations sociales et dépourvu tant d'humilité que de comprenette; alors je fais autrement, là où ça m'est plus facile).
Je sais que je devrais poser des limites, laisser agir Celui qui peut tout, mais je me connais. Je verserais dans la paresse tout de suite. Oh, la belle excuse, que celle de se dire qu'on est sauvé par Lui ! Hé, c'est pas une raison pour moins trimer ici-bas.
En outre, je n'ai pas dit que c'étaient les autres qui avaient choisi cette vocation pour moi. Je constate simplement qu'ils n'y voient rien de scandaleux. Et que moi, je n'arrive pas à arrêter.
N'est-ce pas cela qu'on appelle le service ? (ça peut prendre des tas de formes, le service de ceux qui sont très proches, comme fait Fata; je ne sais pas faire, trop handicapé des relations sociales et dépourvu tant d'humilité que de comprenette; alors je fais autrement, là où ça m'est plus facile).
Je sais que je devrais poser des limites, laisser agir Celui qui peut tout, mais je me connais. Je verserais dans la paresse tout de suite. Oh, la belle excuse, que celle de se dire qu'on est sauvé par Lui ! Hé, c'est pas une raison pour moins trimer ici-bas.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Trois mois et demi plus tard, pas un pas de fait.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
M'wais. Je ne sais pas ce qui en sortira.
Je ne vois pas comment dire non à un engagement, ou ne pas me sentir concerné par une info, une nouvelle, une problématique. Le burn-out se matérialise par un comportement cynique, désabusé, où l'on juge vain jusqu'au méprisable ce pour quoi on a tout donné: de ce point de vue, clairement, je n'y suis pas, c'est même tout le contraire. Tout ce que je lis me paraît nécessiter une réaction, l'entrée en combat, pour empêcher la survenue d'un monde cauchemardesque (et notamment invivable pour moi-même, ma femme, et les enfants que nous ne désespérons pas d'avoir). La phase cynique, je l'ai connue dans mon précédent burn-out, il y a près de dix ans. Là, non. Est-ce que c'est ça l'espérance, est-ce que c'est ça "être porté par" je ne sais Qui, c'est possible, mais, tout en étant épouvanté par la pente que suit le monde et notamment notre pauvre pays, je n'imagine pas un seul instant lâcher l'affaire; parce que la seule chance que quelques catastrophes soient évitées, c'est que suffisamment de microbes dans mon genre refusent l'à quoi bonisme et fassent bloc. Il n'y a pas à se demander quelles sont nos chances de succès pour doser notre engagement en conséquence, parce que c'est une formule circulaire: les deux s'engendrent mutuellement.
"Si quelque chose te déplaît, te révolte, fais quelque chose contre. Ou alors assume la survenue de la chose comme si tu l'avais toi-même causée ou permise. Car si insignifiant que tu sois, si la chose est arrivée, c'est à cause de la passivité de myriades de personnes comme toi, insignifiantes une à une, mais qui, unies, auraient eu la force de s'y opposer".
Tel est mon moteur. Ainsi, plus j'agis - et rencontre ainsi d'autres personnes agissantes - plus je constate que nos chances de construire un monde meilleur, plus humain, plus sobre, plus doux, plus juste, tel que j'aimerais y vivre, augmentent avec le nombre d'engagés et l'intensité de leur engagement, et plus j'agis (et je sais très bien qu'aux yeux de certains, mon combat est inepte et même nuisible, et tant pis...) et ainsi de suite.
Mais cela ne me laisse ni temps ni force pour quoi que ce soit d'autre, le corps est épuisé. C'est passionnant mais épuisant, et très anxiogène aussi: on se tient au courant de toutes les saloperies du monde et on tente d'en contrebattre le plus possible...
Je ne vois pas une polémique, une injustice, sans vouloir au moins être capable d'avoir un discours, une contre-proposition cohérents...
Je ne vois pas comment dire non à un engagement, ou ne pas me sentir concerné par une info, une nouvelle, une problématique. Le burn-out se matérialise par un comportement cynique, désabusé, où l'on juge vain jusqu'au méprisable ce pour quoi on a tout donné: de ce point de vue, clairement, je n'y suis pas, c'est même tout le contraire. Tout ce que je lis me paraît nécessiter une réaction, l'entrée en combat, pour empêcher la survenue d'un monde cauchemardesque (et notamment invivable pour moi-même, ma femme, et les enfants que nous ne désespérons pas d'avoir). La phase cynique, je l'ai connue dans mon précédent burn-out, il y a près de dix ans. Là, non. Est-ce que c'est ça l'espérance, est-ce que c'est ça "être porté par" je ne sais Qui, c'est possible, mais, tout en étant épouvanté par la pente que suit le monde et notamment notre pauvre pays, je n'imagine pas un seul instant lâcher l'affaire; parce que la seule chance que quelques catastrophes soient évitées, c'est que suffisamment de microbes dans mon genre refusent l'à quoi bonisme et fassent bloc. Il n'y a pas à se demander quelles sont nos chances de succès pour doser notre engagement en conséquence, parce que c'est une formule circulaire: les deux s'engendrent mutuellement.
"Si quelque chose te déplaît, te révolte, fais quelque chose contre. Ou alors assume la survenue de la chose comme si tu l'avais toi-même causée ou permise. Car si insignifiant que tu sois, si la chose est arrivée, c'est à cause de la passivité de myriades de personnes comme toi, insignifiantes une à une, mais qui, unies, auraient eu la force de s'y opposer".
Tel est mon moteur. Ainsi, plus j'agis - et rencontre ainsi d'autres personnes agissantes - plus je constate que nos chances de construire un monde meilleur, plus humain, plus sobre, plus doux, plus juste, tel que j'aimerais y vivre, augmentent avec le nombre d'engagés et l'intensité de leur engagement, et plus j'agis (et je sais très bien qu'aux yeux de certains, mon combat est inepte et même nuisible, et tant pis...) et ainsi de suite.
Mais cela ne me laisse ni temps ni force pour quoi que ce soit d'autre, le corps est épuisé. C'est passionnant mais épuisant, et très anxiogène aussi: on se tient au courant de toutes les saloperies du monde et on tente d'en contrebattre le plus possible...
Je ne vois pas une polémique, une injustice, sans vouloir au moins être capable d'avoir un discours, une contre-proposition cohérents...
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
C'est ce côté anxiogène je crois le problème: tu sens l'urgence, ce qui crée de l'angoisse et du coup, tu ne t'autorises pas la récupération nécessaire pour que le corps puisse suivre. Mécanisme assez logique, tu rassembles ton énergie pour combattre, dans une sorte de réaction de survie. Si c'était quelque chose de courte durée, ça passerait sans problème, mais comme ça dure des années déjà, tu t'épuises sans te laisser le temps de reconstituer tes réserves. Et tu n'acceptes pas d'avoir besoin de ce temps de récupération! Peut-être que le truc ce n'est pas tellement de faire "moins", mais de mieux accepter les temps de récupération que tu as déjà? Puis d'apprendre à angoisser moins, non pas dans un sens "je m'en fous", mais dans un sens "je fais de mon mieux, tout en accordant à mon corps le temps de repos nécessaire pour avoir l'énergie qui me permettra de continuer à me battre"...
J'espère que ça ne paraît pas trop fumeux ce que je viens d'écrire.
J'espère que ça ne paraît pas trop fumeux ce que je viens d'écrire.
fleur_bleue- Messages : 3764
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Quels temps de récupération peut-il y avoir quand les pensées minent ?
Déjà que je ne m'engage pas sur 5% des causes qui me révoltent.
J'ai lu que le fond du problème était de ne pas savoir se donner sans amour. Qu'à partir du moment où on le fait, on s'autodétruit tout aussi sûrement dans le don de soi sans aucune attention accordée à son propre temps de récupération etc, mais qu'on n'en souffre pas, donc que ce n'est pas un problème; que la clé, la vraie, est de savoir tout donner jusqu'à mourir d'épuisement vers 40-50 ans sans même y prendre garde. Notre société serait tout naturellement amenée à consumer des personnes chargées de ce genre de mission.
Déjà que je ne m'engage pas sur 5% des causes qui me révoltent.
J'ai lu que le fond du problème était de ne pas savoir se donner sans amour. Qu'à partir du moment où on le fait, on s'autodétruit tout aussi sûrement dans le don de soi sans aucune attention accordée à son propre temps de récupération etc, mais qu'on n'en souffre pas, donc que ce n'est pas un problème; que la clé, la vraie, est de savoir tout donner jusqu'à mourir d'épuisement vers 40-50 ans sans même y prendre garde. Notre société serait tout naturellement amenée à consumer des personnes chargées de ce genre de mission.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:J'ai lu que le fond du problème était de ne pas savoir se donner sans amour. Qu'à partir du moment où on le fait, on s'autodétruit tout aussi sûrement dans le don de soi sans aucune attention accordée à son propre temps de récupération etc, mais qu'on n'en souffre pas, donc que ce n'est pas un problème; que la clé, la vraie, est de savoir tout donner jusqu'à mourir d'épuisement vers 40-50 ans sans même y prendre garde. Notre société serait tout naturellement amenée à consumer des personnes chargées de ce genre de mission.
Hein? Sans rire? Et t'as lu ça où?
Si c'est sur ZC, ça serait pas la première absurdité qu'on y trouverait...
Admettons qu'il y ait des gens assez frappés pour écrire de telles choses. Ben heureusement, il y en a d'autres, pourquoi choisir ceux-là?
Mauvaises lectures, changer de lectures...
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Le problème, c'est que les choses qu'on peut lire sur le burn-out ou les divers stades d'épuisement se répartissent grosso modo autour de deux pôles: ceux qui croient à la gratuité du don mais qui du coup ont tendance à conclure, comme je le citais plus haut, qu'il "suffit" de ne pas perdre la boussole de la gratuité, de l'amour et tout et tout, et qu'alors, peu importe ce qui nous arrive concrètement puisqu'on n'en souffre pas - et de fait, on ne va pas aller à l'encontre de la volonté de don d'une personne qui, tout en se ruinant la santé, a l'air épanouie et n'a aucune envie de s'économiser. Ou alors, autre pôle, ceux pour qui la gratuité du don est une ignoble hypocrisie, le don de soi rien d'autre qu'une tentative particulièrement perverse de se valoriser, de se faire mousser, bref, ceux qui considèrent l'homme comme un être exclusivement préoccupé par le fait d'accumuler des ressources (biens, argent, puissance, ego) et qui ferait mieux d'assumer sa nature fondamentalement égoïste au lieu de la cacher sous les oripeaux d'une imaginaire vertu.
Un conflit entre deux visions très manichéennes de l'être humain.
Et pas grand-chose d'autre que des lectures poussées à l'extrême de l'une ou l'autre de ces visions. Comme s'il n'était pas possible de proposer une recette qui valide l'être humain comme capable de don gratuit, mais qui n'en conclurait pas pour autant à la pertinence d'apprendre à se donner jusqu'à la mort prématurée le sourire aux lèvres.
Un conflit entre deux visions très manichéennes de l'être humain.
Et pas grand-chose d'autre que des lectures poussées à l'extrême de l'une ou l'autre de ces visions. Comme s'il n'était pas possible de proposer une recette qui valide l'être humain comme capable de don gratuit, mais qui n'en conclurait pas pour autant à la pertinence d'apprendre à se donner jusqu'à la mort prématurée le sourire aux lèvres.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
lecture conseillée : Dominique Loreau : l'infiniment peu. édition J'ai Lu 6,90 € en librairie.
isadora- Messages : 3879
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Localisation : Lyon
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Il y a le sacrifice et le mourir pour des idées d'accord, mais de mort lente. J'essaye juste d'être quelqu'un de bien, avec mes modestes moyens, et de tendre la main pour ceux qui veulent la saisir.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
isadora a écrit:lecture conseillée : Dominique Loreau : l'infiniment peu. édition J'ai Lu 6,90 € en librairie.
Je connais; ce n'est pas vraiment le sujet.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Nous n'avons pas besoin de grand-chose pour nous, mais le besoin impérieux de combattre pour un monde plus juste; peut-être égoïstement par terreur de nous retrouver dans un monde injuste où nous ne pourrions pas survivre.
Mais, avoir bientôt 40 ans signifie non pas que je devienne vieux dans ma tête mais que je comprends que je n'aurai pas le temps de tout faire, en tout état de cause. Peut-être même pas de récolter un peu de ce que nous semons.
Mais, avoir bientôt 40 ans signifie non pas que je devienne vieux dans ma tête mais que je comprends que je n'aurai pas le temps de tout faire, en tout état de cause. Peut-être même pas de récolter un peu de ce que nous semons.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Ouais, peut-être, mais de toute façon tu ne sauveras pas le monde tout seul ni en te tuant à la tâche, Fusain. Et je crois que c'est ça que tu n'arrives pas à accepter. Tu sais quoi, tu auras beau bosser constamment, sans répit et jusqu'à l'âge de 100 ans (en imaginant que tu vives aussi longtemps), tu n'arriveras pas à TOUT faire. Tu n'es pas un super-héros non plus. Donc il faudrait que tu acceptes vraiment que tes capacités sont limitées, que tu es un être humain comme tous les autres qui a besoin aussi de repos, et que cela ne diminue pas ta valeur en tant qu'être humain engagé pour une cause de respecter tes besoins physiques (nourriture, repos, sommeil).
Le problème, c'est qu'on peut te dire ça ici, mais ce ne sera pas suffisant pour changer un schéma de pensée aussi profondément ancré que c'est le cas chez toi. Tu trouveras toujours des arguments contre, en mettant en avant l'urgence des changements que tu défends. Ces arguments sont vrais, ils sont valables, mais ce que tu n'arrives pas à intégrer, c'est qu'il y a quelque chose entre "l'égoïsme je m'en foutiste" et "l'engagement jusqu'à en mourir". Au fond, ces derniers ne font pas avancer grand-chose non plus, parce que même s'ils gagnent en intensité, ils perdent en durabilité. Et finalement, c'est la durabilité d'un engagement qui va compter davantage.
Le problème, c'est qu'on peut te dire ça ici, mais ce ne sera pas suffisant pour changer un schéma de pensée aussi profondément ancré que c'est le cas chez toi. Tu trouveras toujours des arguments contre, en mettant en avant l'urgence des changements que tu défends. Ces arguments sont vrais, ils sont valables, mais ce que tu n'arrives pas à intégrer, c'est qu'il y a quelque chose entre "l'égoïsme je m'en foutiste" et "l'engagement jusqu'à en mourir". Au fond, ces derniers ne font pas avancer grand-chose non plus, parce que même s'ils gagnent en intensité, ils perdent en durabilité. Et finalement, c'est la durabilité d'un engagement qui va compter davantage.
fleur_bleue- Messages : 3764
Date d'inscription : 18/09/2012
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Localisation : Paris
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Je ne m'imagine pas un seul instant sauver le monde à moi tout seul, mais ce que je vois, c'est que le seul motif d'espérance, on le trouve dans les gens qui s'engagent, justement...
Continuer, c'est s'épuiser, mais arrêter c'est déprimer. Même quand je ne fais rien, je ne me repose pas l'esprit, il est sans cesse occupé par ce qu'il pourrait faire, devrait faire... Le schéma, c'est: si tu n'es pas content d'un truc, bats-toi contre. Et le monde qui s'annonce est tellement épouvantable que je n'ose pas arrêter, des fois que.
En même temps comment veux-tu faire ? Des personnes qui te font des interventions sur la nécessité d'avoir une "écologie personnelle", de "redonner sa place au repos, au temps voué à autre chose qu'à la production" sont aussi les premiers à te demander d'intervenir pour une session, un atelier, une sortie qui va nécessiter de se lever à 7h le dimanche en pleine saison de terrain, cad au moment où du lundi au vendredi, parfois au samedi, je me lève à 5 et me couche à minuit. Et dire non ne serait-ce qu'une fois, c'est être rayé des réseaux et se trouver bientôt dans l'impossibilité de faire ce qu'on veut faire, porter sa parole... Regarde, le WE dernier nous avions deux événements sur le thème de l'écologie qui se télescopaient, l'un sur Lyon l'autre près de Moulins; nous avons choisi le second pour des raisons professionnelles; résultat une personne présente à l'autre nous a envoyé une dure semonce nous accusant de "manque de motivation consternant" et de "refus de trouver des solutions face à des soi-disant impératifs en réalité négociables". J'ai évidemment contre-attaqué en lui signifiant sèchement que nous étions bloqués par un impératif de travail, donc non négociable quoi qu'elle en pense... Depuis, plus aucune nouvelle de ce réseau, il est clair que nous en avons été exclus à son instigation.
Tiens, là, alors que j'étais en train de 1/ retoucher une trame d'intervention prévue pour le 1er mai, 2/ accuser réception d'un projet de mise en réseau d'associations tout en demandant 3/ si on n'allait pas bientôt recevoir le CR d'une réunion de préparation d'une table ronde prévue pour le 29 mars, un ami se pointe sur FB pour me demander si je peux prendre au débotté un tour de chronique blog radio vendredi matin - une intervention de 3 minutes à préparer sur l'actu. Là quand même j'ai dit non. Qui plus est, Madame, qui est aspie avec ce que ça implique en termes de ras-le-bol d'événements sociaux, est KO debout et pas mal de choses me retombent dessus... alors que je ne vaux pas tellement mieux.
On est dans le tourbillon et on peut très, très difficilement "dire non en partie".
Continuer, c'est s'épuiser, mais arrêter c'est déprimer. Même quand je ne fais rien, je ne me repose pas l'esprit, il est sans cesse occupé par ce qu'il pourrait faire, devrait faire... Le schéma, c'est: si tu n'es pas content d'un truc, bats-toi contre. Et le monde qui s'annonce est tellement épouvantable que je n'ose pas arrêter, des fois que.
En même temps comment veux-tu faire ? Des personnes qui te font des interventions sur la nécessité d'avoir une "écologie personnelle", de "redonner sa place au repos, au temps voué à autre chose qu'à la production" sont aussi les premiers à te demander d'intervenir pour une session, un atelier, une sortie qui va nécessiter de se lever à 7h le dimanche en pleine saison de terrain, cad au moment où du lundi au vendredi, parfois au samedi, je me lève à 5 et me couche à minuit. Et dire non ne serait-ce qu'une fois, c'est être rayé des réseaux et se trouver bientôt dans l'impossibilité de faire ce qu'on veut faire, porter sa parole... Regarde, le WE dernier nous avions deux événements sur le thème de l'écologie qui se télescopaient, l'un sur Lyon l'autre près de Moulins; nous avons choisi le second pour des raisons professionnelles; résultat une personne présente à l'autre nous a envoyé une dure semonce nous accusant de "manque de motivation consternant" et de "refus de trouver des solutions face à des soi-disant impératifs en réalité négociables". J'ai évidemment contre-attaqué en lui signifiant sèchement que nous étions bloqués par un impératif de travail, donc non négociable quoi qu'elle en pense... Depuis, plus aucune nouvelle de ce réseau, il est clair que nous en avons été exclus à son instigation.
Tiens, là, alors que j'étais en train de 1/ retoucher une trame d'intervention prévue pour le 1er mai, 2/ accuser réception d'un projet de mise en réseau d'associations tout en demandant 3/ si on n'allait pas bientôt recevoir le CR d'une réunion de préparation d'une table ronde prévue pour le 29 mars, un ami se pointe sur FB pour me demander si je peux prendre au débotté un tour de chronique blog radio vendredi matin - une intervention de 3 minutes à préparer sur l'actu. Là quand même j'ai dit non. Qui plus est, Madame, qui est aspie avec ce que ça implique en termes de ras-le-bol d'événements sociaux, est KO debout et pas mal de choses me retombent dessus... alors que je ne vaux pas tellement mieux.
On est dans le tourbillon et on peut très, très difficilement "dire non en partie".
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Je n'ai pas lu vos interventions, je poste juste un lien vers une très intéressante Vidéo de Mensa sur le burn-out.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Merci, mais j'ai toujours ce côté chiant: je ne regarde pas les vidéos "où des gens parlent" (que ce soit des confs en bonne et due forme ou pas), surtout pendant 1h 36: je n'ai pas le temps.
S'il y a le texte quelque part, je suis preneur. Et ça ne me prendra pas 1h 36 de le lire, et qui plus est je pourrais alors m'arrêter, revenir, réfléchir, annoter.
Là, non. Cet effort je le fais pour une vraie conf-débat à laquelle je suis physiquement présent.
S'il y a le texte quelque part, je suis preneur. Et ça ne me prendra pas 1h 36 de le lire, et qui plus est je pourrais alors m'arrêter, revenir, réfléchir, annoter.
Là, non. Cet effort je le fais pour une vraie conf-débat à laquelle je suis physiquement présent.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Alors pour le peu que j'ai lude ce topic, et en lecture, il y a :
"Adultes sensible et doués, trouver sa place au travail et s'épanouir".
D'Arielle Adda et Thierry Brunel.
Pour avoir des commentaires, c'est là :http://adulte-surdoue.fr/livres-articles/livre-adultes-sensibles-doues-travail-t5788.html
Et comme tu adores çà Il me semble même qu'une vidéo reprend l'essentiel du livre.
"Adultes sensible et doués, trouver sa place au travail et s'épanouir".
D'Arielle Adda et Thierry Brunel.
Pour avoir des commentaires, c'est là :http://adulte-surdoue.fr/livres-articles/livre-adultes-sensibles-doues-travail-t5788.html
Et comme tu adores çà Il me semble même qu'une vidéo reprend l'essentiel du livre.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Je suis aussi en train de lire "Le burn-out, une maladie du don" de Pascal Ide qui examine le BO dans une perspective chrétienne (le bouquin est spécifiquement axé sur le BO des prêtres et des personnes engagées en Eglise). Mais plus ça va plus je conclus que je ne suis pas en état de BO, tout au plus de pré-BO, mais encore très loin de l'étape caractéristique du cynisme démotivé. Je l'ai connue dans mon précédent BO en 2007. Ici il ne s'agit "que" d'épuisement par incapacité à dire non, à renoncer à être partout où il se fait quelque chose qui m'intéresse et me paraît grave et important, et à déconnecter par moments pour me reposer.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Pourquoi faire respecter ses besoins par les autres, pourquoi s'accorder du prix ?
Dans notre non-société, chaque individu accorde une importance sans aucunes limites à lui-même: il se considère comme Tout, et réciproquement il lui apparaît tout aussi naturel que l'autre ne soit rien (ou rien de plus que l'utilité qu'il peut avoir pour Nous).
J'ai donc le choix entre jouer ce jeu et me prendre comme les autres pour le nombril de l'univers, ou bien demander à voir respecter une règle qui est hors des schémas de pensée de ce temps, celle qui accorde une égale valeur et dignité à tout homme. L'incompréhension est totale. Les personnes dont les exigences me mettent là où je suis ne comprennent véritablement pas et sont sincèrement choquées que je leur demande de prendre en compte mes limites, mon épuisement ou tout simplement mon manque de temps. Elles n'ont pas à tenir compte de choses pareilles, me disent-elles, ça ne se fait pas de faire une telle demande, il n'existe pas de valeur partagée qui justifierait qu'elles me respectent, fût-ce dans mon intégrité physique.
Dans notre non-société, chaque individu accorde une importance sans aucunes limites à lui-même: il se considère comme Tout, et réciproquement il lui apparaît tout aussi naturel que l'autre ne soit rien (ou rien de plus que l'utilité qu'il peut avoir pour Nous).
J'ai donc le choix entre jouer ce jeu et me prendre comme les autres pour le nombril de l'univers, ou bien demander à voir respecter une règle qui est hors des schémas de pensée de ce temps, celle qui accorde une égale valeur et dignité à tout homme. L'incompréhension est totale. Les personnes dont les exigences me mettent là où je suis ne comprennent véritablement pas et sont sincèrement choquées que je leur demande de prendre en compte mes limites, mon épuisement ou tout simplement mon manque de temps. Elles n'ont pas à tenir compte de choses pareilles, me disent-elles, ça ne se fait pas de faire une telle demande, il n'existe pas de valeur partagée qui justifierait qu'elles me respectent, fût-ce dans mon intégrité physique.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Question numéro un: de quand date la dernière fois où vous avez conseillé à quelqu'un d'oser dire non pour se préserver ?
Vous allez voir que c'est très fréquent.
Question deux: de quand date la dernière fois où quelqu'un vous a effectivement dit non manifestement pour se préserver, soit qu'il vous l'ait dit, soit que vous ayez des raisons de le subodorer ?
Vous allez voir que c'est rarissime: ça ne se fait pas. Tout le monde le conseille mais ça ne se fait pas, en vrai. Pas plus que de pisser en pleine rue.
Question trois: de quand date la dernière fois où vous avez accepté le fait que quelqu'un vous dise non toujours pour ce genre de raisons ?
Je ne sais pas ce qu'il en est de vous qui lisez ce topic.
Mais je suis sûr que, comme moi, vous connaissez pas mal de monde qui pratique fréquemment le point 1 (conseiller) mais jamais le point 3 (accepter).
Vous allez voir que c'est très fréquent.
Question deux: de quand date la dernière fois où quelqu'un vous a effectivement dit non manifestement pour se préserver, soit qu'il vous l'ait dit, soit que vous ayez des raisons de le subodorer ?
Vous allez voir que c'est rarissime: ça ne se fait pas. Tout le monde le conseille mais ça ne se fait pas, en vrai. Pas plus que de pisser en pleine rue.
Question trois: de quand date la dernière fois où vous avez accepté le fait que quelqu'un vous dise non toujours pour ce genre de raisons ?
Je ne sais pas ce qu'il en est de vous qui lisez ce topic.
Mais je suis sûr que, comme moi, vous connaissez pas mal de monde qui pratique fréquemment le point 1 (conseiller) mais jamais le point 3 (accepter).
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Il m'a fallu attendre 55 ans pour trouver trois personnes avec qui le non est proposé, compris et accepté. que je dise mon non ou que ce soit l'autre.
Ce sont trois personnes que j'ai rencontré via ce forum et avec qui la relation dure depuis 2 ans et plus.
C'est un grand réconfort de savoir que l'autre va non seulement comprendre et accepter, mais qu'en plus, il ne demandera aucune explication autres que celles que le demandeur annonce. Quelquefois, il peut ne pas y avoir d'explication du tout, simplement un message disant la mise en retrait. Il n'y a jamais aucune pression pour mettre fin à ce non. Le silence peut alors durer des semaines. et à la sortie, aucune attente quant au pourquoi du non.
Nous ne culpabilisons jamais quand l'autre dit non.
Il n'y a jamais eu de discussion quant à l'énoncée d'un règle pour fonctionner ainsi.
C'est une chance d'avoir de telles relations, je suis chanceux.
Je n'ai jamais rencontré ça qu'avec ces personnes.
Trois dans une vie, c'est peu, mais c'est énorme aussi de part l'immense confiance, de la connaissance, de lacceptation de l'autre que ça sous tend. Une forme d'amour inconditionnel aussi.
Tu poses ces questions et ces constats sur un fil traitant du burn out.
Est-ce à dire que l’empathie dont tu es capable peut t'amener au burn out, en dehors du cadre pro ?
Pour ma part, c'est le cas.
Ce sont trois personnes que j'ai rencontré via ce forum et avec qui la relation dure depuis 2 ans et plus.
C'est un grand réconfort de savoir que l'autre va non seulement comprendre et accepter, mais qu'en plus, il ne demandera aucune explication autres que celles que le demandeur annonce. Quelquefois, il peut ne pas y avoir d'explication du tout, simplement un message disant la mise en retrait. Il n'y a jamais aucune pression pour mettre fin à ce non. Le silence peut alors durer des semaines. et à la sortie, aucune attente quant au pourquoi du non.
Nous ne culpabilisons jamais quand l'autre dit non.
Il n'y a jamais eu de discussion quant à l'énoncée d'un règle pour fonctionner ainsi.
C'est une chance d'avoir de telles relations, je suis chanceux.
Je n'ai jamais rencontré ça qu'avec ces personnes.
Trois dans une vie, c'est peu, mais c'est énorme aussi de part l'immense confiance, de la connaissance, de lacceptation de l'autre que ça sous tend. Une forme d'amour inconditionnel aussi.
Tu poses ces questions et ces constats sur un fil traitant du burn out.
Est-ce à dire que l’empathie dont tu es capable peut t'amener au burn out, en dehors du cadre pro ?
Pour ma part, c'est le cas.
Invité- Invité
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