Epuisement et crise de la quarantaine
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Aussi un temps pour faire des enfants si l'on veut.
Ben on veut ! Je ne vais pas exposer les raisons pour lesquelles, selon la formule consacrée, l'enfant ne paraît pas. Mais on se sent, je me sens vraiment prêt (bon à 39 piges c'est normal). Prêt au sens où oui, c'est l'aventure dans laquelle je veux me lancer. Faire naître, faire grandir, être attentif, transmettre. Etre plus que deux, agrandir la famille, être plongé dans cette vie. On n'idéalise pas, hein: on est tout entourés de jeunes couples qui en ont 2, 3, 4... et qui disent aussi la fatigue, les difficultés, la course. Bien sûr que si on se lance dans tant de trucs, c'est aussi en réaction à ce vide. C'est vraiment la parentalité qui nous manque. Non pas pour "nous sentir adultes", encore moins nous conformer à quoi que ce soit. Non, vraiment parce que fonder, faire vivre et faire grandir une famille (à plus de 2... le couple sans enfants est une famille, mais bon tuwa) c'est ça, là, qu'on veut, là qu'on sent la vie nous appeler.
Et c'est une grande explication à tout ce qui ne va pas, je pense.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:
Et c'est une grande explication à tout ce qui ne va pas, je pense.
Pourrais tu continuer de développer à partir de là ?
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Avoir et élever des enfants, les aimer, les faire grandir, mûrir, s'épanouir, leur transmettre un certain nombre de choses, c'est un grand projet, d'une certaine manière le projet par excellence eu égard à ce que nous avons envie de construire dans notre vie, dans ce monde. Je ne vais pas dire que tout ce que nous faisons à la place, c'est de l'ersatz, mais ce n'est pas entièrement faux. Je ne me fais aucun souci sur notre capacité à karcheriser notre agenda le jour où nous aurons des enfants. Nos bénévolats ne seront pas en concurrence avec eux.
En attendant, donc, nous faisons au mieux tout en sachant que ce n'est pas pleinement ce que nous voulons. Et ce que nous faisons, ça laisse ce vide, il manque cette vie autour de nous qu'est une famille. Et en plus, ça aspire. Comme a dit Christelle, quand on n'ose pas prendre soin de soi pour soi-même, on le fait pour ses enfants. Dans un bénévolat, nous ne sommes pas irremplaçables. Nous pouvons nous y donner jusqu'à nous y détruire, ce n'est pas grave pour lui si quelqu'un sort de l'ombre à notre place. Pour ses enfants, on est irremplaçable. Donc, on fait en sorte de rester là pour eux.
En attendant, donc, nous faisons au mieux tout en sachant que ce n'est pas pleinement ce que nous voulons. Et ce que nous faisons, ça laisse ce vide, il manque cette vie autour de nous qu'est une famille. Et en plus, ça aspire. Comme a dit Christelle, quand on n'ose pas prendre soin de soi pour soi-même, on le fait pour ses enfants. Dans un bénévolat, nous ne sommes pas irremplaçables. Nous pouvons nous y donner jusqu'à nous y détruire, ce n'est pas grave pour lui si quelqu'un sort de l'ombre à notre place. Pour ses enfants, on est irremplaçable. Donc, on fait en sorte de rester là pour eux.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
six s'if a écrit:Fusain a écrit:
Et c'est une grande explication à tout ce qui ne va pas, je pense.
Pourrais tu continuer de développer à partir de là ?
Alors je n'ai pas compris dans ton développement
ce qu'est la grande explication ?
quel est le tout ce qui ne va pas ?
d'où ma demande de développement pour ensuite continuer avec des idées de solution
Dernière édition par six s'if le Lun 9 Nov 2015 - 0:30, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
six s'if a écrit:six s'if a écrit:Fusain a écrit:
Et c'est une grande explication à tout ce qui ne va pas, je pense.
Pourrais tu continuer de développer à partir de là ?
Alors je n'ai pas compris dans ton développement
ce qu'est la grande explication ?
quel est le tout ce qui ne va pas ?
d'où ma demande de développement pour ensuite continuer avec des idées de solution
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Ce qui ne va pas, c'est tout ce que j'ai pu raconter dans ce topic et en priorité le message initial.
L'explication présumée, c'est qu'on n'ait pas d'enfants.
L'explication présumée, c'est qu'on n'ait pas d'enfants.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain,
Je n'arrive pas à me résoudre à cette explication, fut-elle présumée.
Cela étant écrit, chacun de ceux qui t'ont donné, ici, leur vision des choses, ne parlent d'abord que d'eux-mêmes.
Pour moi, vos problèmes sont liés à la pression sociale et à l'absence réelle de volonté que les choses changent.
La raison en est simple : il y a un prix à payer.
1. Accepter cet état de fait n'est pas simple (je veux dire accepter le seul fait qu'il y ait un prix à payer = risque financier, déplaire à certaines personnes par manque de disponibilité, changer tout simplement, se remettre en cause, s'affirmer autrement qu'en prenant des trains en marche, choisir vraiment sa vie, etc.).
2. Se faire confiance pour passer à l'action est encore une autre paire de manches...
Le constat que tu as fait et les échanges qui ont lieu ici sont une première étape.
C'est intéressant.
J'aime beaucoup la référence de Christelle à Dabrowski.
Je n'arrive pas à me résoudre à cette explication, fut-elle présumée.
Cela étant écrit, chacun de ceux qui t'ont donné, ici, leur vision des choses, ne parlent d'abord que d'eux-mêmes.
Pour moi, vos problèmes sont liés à la pression sociale et à l'absence réelle de volonté que les choses changent.
La raison en est simple : il y a un prix à payer.
1. Accepter cet état de fait n'est pas simple (je veux dire accepter le seul fait qu'il y ait un prix à payer = risque financier, déplaire à certaines personnes par manque de disponibilité, changer tout simplement, se remettre en cause, s'affirmer autrement qu'en prenant des trains en marche, choisir vraiment sa vie, etc.).
2. Se faire confiance pour passer à l'action est encore une autre paire de manches...
Le constat que tu as fait et les échanges qui ont lieu ici sont une première étape.
C'est intéressant.
J'aime beaucoup la référence de Christelle à Dabrowski.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
C'est qu'il n'y a pas tout à changer.
Si tu savais le nombre de personnes qui m'ont répété que la solution, c'était de tout envoyer promener et de penser à nous, nous, nous, nous et encore nous.
Non, désolé, on n'a pas envie de ressembler à ça. On en serait malheureux à crever.
Mais c'est marrant comme, dès que tu parles bénévolat et engagement, on te répond que c'est juste par pression sociale et peur de déplaire que tu penses à autre chose qu'à ta gueule. Comme si c'était impensable d'être heureux en donnant. Que ça puisse être choisi. Que ça puisse ne pas être du conformisme, du meublage d'ennui ou de la "prise de train en marche".
Personne ne nous a demandé de le faire. Personne ne nous a mis la pression pour nous sentir concernés par ce par quoi on se sent concernés. On n'a même pas encore expérimenté de mauvaise réaction après avoir dit "Là, non".
Je ne vois pas ce qui te permet de prétendre qu'on ne choisisse pas vraiment notre vie ou qu'on "s'affirme seulement en prenant des trains en marche". C'est assez bizarre, quand même. J'écris sur tous les tons qu'on est très heureux du sens de notre vie, pour ce qu'on réussit à en faire, mais que la contrepartie, c'est qu'on s'épuise dans le sentiment d'urgence immaîtrisé, devant le manque de temps et d'énergie pour tout faire; que j'ai le sentiment d'avoir besoin de cinq vies pour bien faire ce que je suis en train de faire; et tu me parles de choisir vraiment, de désintégration, de pression sociale, comme si j'étais en train de dire "merde, j'ai fait une carrière que je n'ai pas choisie, je suis en train de gâcher ma vie, mais c'est trop tard". Ben non.
Il y a encore deux ans, on se sentait vraiment heureux. Et puis la machine s'est emballée, parce qu'il n'y avait pas de taquet à la course de l'accélérateur. Ce n'est pas une raison pour vouloir la désintégrer (sic).
Si tu savais le nombre de personnes qui m'ont répété que la solution, c'était de tout envoyer promener et de penser à nous, nous, nous, nous et encore nous.
Non, désolé, on n'a pas envie de ressembler à ça. On en serait malheureux à crever.
Mais c'est marrant comme, dès que tu parles bénévolat et engagement, on te répond que c'est juste par pression sociale et peur de déplaire que tu penses à autre chose qu'à ta gueule. Comme si c'était impensable d'être heureux en donnant. Que ça puisse être choisi. Que ça puisse ne pas être du conformisme, du meublage d'ennui ou de la "prise de train en marche".
Personne ne nous a demandé de le faire. Personne ne nous a mis la pression pour nous sentir concernés par ce par quoi on se sent concernés. On n'a même pas encore expérimenté de mauvaise réaction après avoir dit "Là, non".
Je ne vois pas ce qui te permet de prétendre qu'on ne choisisse pas vraiment notre vie ou qu'on "s'affirme seulement en prenant des trains en marche". C'est assez bizarre, quand même. J'écris sur tous les tons qu'on est très heureux du sens de notre vie, pour ce qu'on réussit à en faire, mais que la contrepartie, c'est qu'on s'épuise dans le sentiment d'urgence immaîtrisé, devant le manque de temps et d'énergie pour tout faire; que j'ai le sentiment d'avoir besoin de cinq vies pour bien faire ce que je suis en train de faire; et tu me parles de choisir vraiment, de désintégration, de pression sociale, comme si j'étais en train de dire "merde, j'ai fait une carrière que je n'ai pas choisie, je suis en train de gâcher ma vie, mais c'est trop tard". Ben non.
Il y a encore deux ans, on se sentait vraiment heureux. Et puis la machine s'est emballée, parce qu'il n'y avait pas de taquet à la course de l'accélérateur. Ce n'est pas une raison pour vouloir la désintégrer (sic).
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:C'est qu'il n'y a pas tout à changer.
Si tu savais le nombre de personnes qui m'ont répété que la solution, c'était de tout envoyer promener et de penser à nous, nous, nous, nous et encore nous.
Non, désolé, on n'a pas envie de ressembler à ça. On en serait malheureux à crever.
Mais c'est marrant comme, dès que tu parles bénévolat et engagement, on te répond que c'est juste par pression sociale et peur de déplaire que tu penses à autre chose qu'à ta gueule. Comme si c'était impensable d'être heureux en donnant. Que ça puisse être choisi. Que ça puisse ne pas être du conformisme, du meublage d'ennui ou de la "prise de train en marche".
Personne ne nous a demandé de le faire. Personne ne nous a mis la pression pour nous sentir concernés par ce par quoi on se sent concernés. On n'a même pas encore expérimenté de mauvaise réaction après avoir dit "Là, non".
Il y a encore deux ans, on se sentait vraiment heureux. Et puis la machine s'est emballée, parce qu'il n'y avait pas de taquet à la course de l'accélérateur. Ce n'est pas une raison pour vouloir la désintégrer (sic).
Oulà... je n'ai pas dit cela du tout.
Par exemple, je ne dis pas du tout qu'il faille être radical (tout envoyer promener).
Je n'ai pas dit non plus qu'il fallait laisser tomber le bénévolat (mais le bénévolat est-il la seule forme d'engagement possible ?).
Et je n'ai pas dit que la solution était de ne penser qu'à sa gueule (n'être bénévole nulle part ne signifie pas ne penser qu'à sa gueule).
Le bénévolat chez moi, cela naît de convictions profondes, quant à l'engagement, il trouve son origine dans une histoire familiale caractéristique qui me fait plus que d'autres, notamment à mon âge, me sentir responsable de certaines choses (en l'occurrence parce que je suis "jeune", pour les choses en question ;-)
Prendre des trains en marche, pour moi, veut dire "me rallier à des mouvements existants".
C'est une chose.
S'affirmer, inventer sa vie, va beaucoup plus loin. C'est être créatif, initier des choses, oser se prendre pour modèle mais servir potentiellement de modèle à d'autres.
Peut-être suis-je dans l'illusion.
Quoi qu'il en soit, je ne suis vraiment pas dans le tout ou rien.
Vraiment pas.
Ce n'est pas le quoi qui est en cause, mais le comment.
Il y a incontestablement quelque chose à inventer.
Comme je le disais... chacun voit, malgré tout, midi à sa porte.
Et c'est de toi et toi seul que viendront les solutions...
Bon courage pour tout.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Prendre des trains en marche, pour moi, veut dire "me rallier à des mouvements existants".
C'est une chose.
S'affirmer, inventer sa vie, va beaucoup plus loin.
S'affirmer, ça ne fait pas un but de vie en soi. En tout cas, je n'éprouve absolument pas le besoin de davantage "m'affirmer". Mais alors vraiment pas. On participe, c'est un fait, à un certain nombre de "mouvements existants". Parce que construire, ça se fait mieux à plusieurs que tout seul. Mais dans pratiquement tous, et même dans les plus atypiques, on passe pour plus ou moins atypiques. Parfois c'est apprécié - voire, c'est pour ça que telle ou telle asso nous a proposé de la rejoindre - et parfois moins, et puis après ? Si tu ajoutes qu'il y en a un certain nombre pour lesquels on a été présents dès la création, tu vois que c'est assez différent comme démarche de se chercher en essayant d'aller de ci, de là.
Je ne sais pas si on peut proclamer comme ça que plus une vie est atypique, plus elle a des chances d'être "vraiment celle" de celui qui la vit, mais s'il y a une chose dont on est sûrs, qu'on se répète souvent et notamment dans les bons moments, c'est que c'est la nôtre. Qu'on est à notre place. Qu'on n'aurait jamais cru parcourir tout ce chemin, que personne ne nous y attendait, et peut-être même pas nous-mêmes. On n'est pas en train de faire je ne sais quel remplissage. Mieux: j'ai fait certaines choses, je les ai abandonnées pour d'autres, et c'est autant sans regrets que sans sentiment de temps perdu. Il y a eu un temps pour Cela, et désormais c'est le temps de Ceci, et sans doute Cela a préparé sans le savoir la venue de Ceci.
Le problème, je ne sais plus comment le dire, c'est de sentir manquer le temps et l'énergie pour continuer ce chemin aussi loin, aussi haut, sur des versants aussi vertigineux qu'il commence à nous mener, et ne pas savoir se résoudre à "moins". Est-ce qu'il faut que je le mette en une grosse police ? Non, je ne suis pas en crise de sens, d'identité, d'affirmation, de pas savoir être moi. On dirait que c'est impensable, qu'il faille absolument caser la réponse "sois toi, affirme-toi, vis ta vie et pas celle que les autres veulent que tu vives". Mais je suis moi, je n'ai pas besoin de m'affirmer plus et je vis ma vie et pas grand-monde ne voulait que je vive celle-là
Elle a "juste" tendance à dépasser mes forces.
Ma demande, c'est : comment faire pour la ramener à la bonne taille sans me sentir mal. Pas la changer pour je ne sais quoi qui ne me parle absolument pas.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Absolument !Fusain a écrit:
S'affirmer, ça ne fait pas un but de vie en soi.
Je ne vois pas les choses comme ça.Fusain a écrit:
Parce que construire, ça se fait mieux à plusieurs que tout seul.
Faire tout seul, pour moi, peut aussi aider à construire, mais autrement.
On peut aussi combiner les deux.
C'est essentiel de dire ça.Fusain a écrit:c'est que c'est la nôtre. Qu'on est à notre place.
Fusain a écrit:
Le problème, je ne sais plus comment le dire, c'est de sentir manquer le temps et l'énergie pour continuer ce chemin aussi loin, aussi haut, sur des versants aussi vertigineux qu'il commence à nous mener, et ne pas savoir se résoudre à "moins". [...] Ma demande, c'est : comment faire pour la ramener à la bonne taille sans me sentir mal. Pas la changer pour je ne sais quoi qui ne me parle absolument pas.
J'espère ne pas sortir du cadre en partageant un truc tout con mais emblématique (de ma vie).
J'espère ne pas être à côté de la plaque...
Il m'est arrivé, à plusieurs reprises, de rester coincée sur des moments de vie, des questionnements xy, parfois jusqu'à l'obsession, et de débloquer ces moments de vie, de trouver des réponses, tout bêtement parce que quelqu'un d'autre m'a apporté une autre formulation.
Exemple (simpliste, mais pourtant totalement vrai) : pendant des années, je ne savais pas ce que signifiait "avoir confiance en soi", cette expression ne me parlait pas du tout !
Un jour j'ai lu ou entendu : "se faire confiance" et ça a changé ma vie.
C'est ce que j'appelle mes épiphanies.
J'enrage parce que je sens bien que tu (vous) êtes sur le point de réussir, de trouver votre solution... mais que la solution vous résiste, la peste !
A partir de là, je ne sais pas vraiment quoi te dire de plus.
Peut-être laisser mûrir, en fond d'écran, et la solution va finir par apparaître, comme une évidence (c'est cela que j'appelle lâcher prise) et non pas comme un échec ni comme un renoncement.
Voilà ce que je ressens, à la lecture de ton dernier post.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain, tu dis que tu ne supportes pas la logique productiviste - mais te rends-tu compte que ce que te dit ton chef, ça rentre exactement dans la même logique? On ne peut pas que produire des objets, mais aussi de "l'immatériel", c'est juste exactement la même chose (voire pire) que ce qu'on reproche à de nombreuses entreprises aujourd'hui. C'est pareil. Et si tu bossais dans n'importe quelle boîte juste pour payer tes factures, j'imagine que tu serais parti depuis longtemps; mais comme il s'agit d'un engagement fort pour toi, tu supportes des choses qui à mon avis sont horribles. Désolée de le dire comme ça, ce n'est pas pour être méchante ni pour t'inciter à laisser tomber ton emploi. Juste pour te faire un peu prendre conscience de ce que tu racontes. Et j'espère que m'excuseras si je suis un peu maladroite là-dedans...
Quand je disais que tu luttais pour une cause qui demande justement de ralentir, j'ai pensé à ce que tu dis sur ta vie. Que peut-être, inciter les gens à ralentir passe par le fait de le faire d'abord soi-même - montrer l'exemple, si tu veux. Tu dis que si tu avais un enfant, il n'y aurait aucun souci pour sabrer dans vos agendas pour avoir le temps de l'emmener chercher des châtaignes. Alors peut-être que pour ralentir dès maintenant, tu pourrais te poser la question: "si j'apprenais demain que ma femme est enceinte, qu'est-ce que je ferai sauter pour passer du temps avec elle et plus tard le bébé?" Faire des priorités comme ça, choisir une ou deux petites choses à laisser tomber en premier. Tu dis que dans le bénévolat, personne n'est irremplaçable. Bah voilà, si ce n'est pas toi qui vas à la conférence à machintruc, ce sera quelqu'un d'autre. Pourquoi ce serait à toi de tout faire? Tu donnes l'impression de vouloir sauver le monde tout seul, mais même si tu te tues à la tâche, tu n'y arriveras pas. C'est triste, je sais. Mais tu auras le temps de faire des choses, importantes même, et ton action sera probablement même plus décisive si tu recentres tes priorités pour aller à l'essentiel. Enfin, c'est l'impression que j'ai en tout cas.
Quand je disais que tu luttais pour une cause qui demande justement de ralentir, j'ai pensé à ce que tu dis sur ta vie. Que peut-être, inciter les gens à ralentir passe par le fait de le faire d'abord soi-même - montrer l'exemple, si tu veux. Tu dis que si tu avais un enfant, il n'y aurait aucun souci pour sabrer dans vos agendas pour avoir le temps de l'emmener chercher des châtaignes. Alors peut-être que pour ralentir dès maintenant, tu pourrais te poser la question: "si j'apprenais demain que ma femme est enceinte, qu'est-ce que je ferai sauter pour passer du temps avec elle et plus tard le bébé?" Faire des priorités comme ça, choisir une ou deux petites choses à laisser tomber en premier. Tu dis que dans le bénévolat, personne n'est irremplaçable. Bah voilà, si ce n'est pas toi qui vas à la conférence à machintruc, ce sera quelqu'un d'autre. Pourquoi ce serait à toi de tout faire? Tu donnes l'impression de vouloir sauver le monde tout seul, mais même si tu te tues à la tâche, tu n'y arriveras pas. C'est triste, je sais. Mais tu auras le temps de faire des choses, importantes même, et ton action sera probablement même plus décisive si tu recentres tes priorités pour aller à l'essentiel. Enfin, c'est l'impression que j'ai en tout cas.
fleur_bleue- Messages : 3764
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fabuliotte >
Oui, j'entends. Mais là, quand je dis "ça ne me parle pas du tout", c'est surtout: je ne ressens pas du tout de manque.
Si je partais, là, dans une démarche du genre "ouah, je vais me lancer à construire une vie qui sera vraiment la mienne", ça serait idiot, parce que je l'ai. C'est un fait, établi aussi bien par ce qu'elle est, que par la manière dont je l'ai construite. Je reconstruirais donc soit peu ou prou la même chose soit quelque chose dont tout le monde m'aura dit "ouais c'est ça, c'est ça s'affirmer" (on m'a déjà fait le coup) mais qui, pour le coup, ne sera pas ma vie du tout. Juste une recette collection de poncifs.
Toute souffrance dans une vie, tout mal-être n'est pas nécessairement égal à "je ne sais plus où j'en suis, ni qui je suis, ni ce que je fais là". Et quand ce n'est pas du tout le cas, c'est une forme de violence de dire à l'autre "sois toi-même, invente ta vie au lieu de vivre la vie d'un autre". Qui sommes-nous pour décréter ainsi que l'autre n'est pas lui-même et ne vit pas sa vie, s'il n'a pas formulé de façon explicite des doutes sur le sujet ?
Le paradoxe, c'est qu'il est peut-être plus simple de tout changer quand on sait que tout est faux, que de se résoudre à freiner quand on sait que la direction est bonne mais la "vitesse" (l'intensité) trop grande pour nos talents de conducteur. Ah, si je n'avais pas déjà fait un burn-out... j'aurais peut-être la force de tout faire. Mais peut-être aussi que ce serait le meilleur moyen de le faire maintenant plutôt qu'il y a neuf ans.
fleur_bleue >
Mais bien sûr, et c'est pour ça que la première chose que j'ai faite, ç'a été d'aller vérifier sur un forum de droit du travail qu'il n'avait pas le droit d'exercer ce contrôle sur moi !
Sinon, ben oui, je sais, c'est ça... On a commencé à essayer, sinon j'aurais craqué il y a un mois, je pense... Mais l'essentiel est déjà plus vaste que ce à quoi nous pouvons répondre, sinon, ce serait simple.
Oui, j'entends. Mais là, quand je dis "ça ne me parle pas du tout", c'est surtout: je ne ressens pas du tout de manque.
Si je partais, là, dans une démarche du genre "ouah, je vais me lancer à construire une vie qui sera vraiment la mienne", ça serait idiot, parce que je l'ai. C'est un fait, établi aussi bien par ce qu'elle est, que par la manière dont je l'ai construite. Je reconstruirais donc soit peu ou prou la même chose soit quelque chose dont tout le monde m'aura dit "ouais c'est ça, c'est ça s'affirmer" (on m'a déjà fait le coup) mais qui, pour le coup, ne sera pas ma vie du tout. Juste une recette collection de poncifs.
Toute souffrance dans une vie, tout mal-être n'est pas nécessairement égal à "je ne sais plus où j'en suis, ni qui je suis, ni ce que je fais là". Et quand ce n'est pas du tout le cas, c'est une forme de violence de dire à l'autre "sois toi-même, invente ta vie au lieu de vivre la vie d'un autre". Qui sommes-nous pour décréter ainsi que l'autre n'est pas lui-même et ne vit pas sa vie, s'il n'a pas formulé de façon explicite des doutes sur le sujet ?
Le paradoxe, c'est qu'il est peut-être plus simple de tout changer quand on sait que tout est faux, que de se résoudre à freiner quand on sait que la direction est bonne mais la "vitesse" (l'intensité) trop grande pour nos talents de conducteur. Ah, si je n'avais pas déjà fait un burn-out... j'aurais peut-être la force de tout faire. Mais peut-être aussi que ce serait le meilleur moyen de le faire maintenant plutôt qu'il y a neuf ans.
fleur_bleue >
te rends-tu compte que ce que te dit ton chef, ça rentre exactement dans la même logique?
Mais bien sûr, et c'est pour ça que la première chose que j'ai faite, ç'a été d'aller vérifier sur un forum de droit du travail qu'il n'avait pas le droit d'exercer ce contrôle sur moi !
Sinon, ben oui, je sais, c'est ça... On a commencé à essayer, sinon j'aurais craqué il y a un mois, je pense... Mais l'essentiel est déjà plus vaste que ce à quoi nous pouvons répondre, sinon, ce serait simple.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Si tu as commencé et que ça aide, mais que ce n'est pas encore ça, il faut peut-être aller encore un peu plus loin? "Commencer à essayer", c'est bien, "essayer", c'est mieux, mais la meilleure chose reste peut-être de "faire", non?
fleur_bleue- Messages : 3764
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Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Oui. Mais en matière d'écologie, il ne suffit pas de "ne pas faire" pour ne pas "y penser".
Quand je vois que la Terre a perdu 40% de ses vertébrés en 45 ans, ben j'ai peur de vivre dans un monde vide de biodiversité, dans un monde de cauchemar, moi ou mes enfants. Difficile de ne pas y penser.
Et c'est vrai, ce n'est pas moi qui sauverai le monde. Mais on est dramatiquement peu nombreux. De sorte que bien à notre corps défendant, chacun est, sinon indispensable, du moins réellement important.
Quand je vois que la Terre a perdu 40% de ses vertébrés en 45 ans, ben j'ai peur de vivre dans un monde vide de biodiversité, dans un monde de cauchemar, moi ou mes enfants. Difficile de ne pas y penser.
Et c'est vrai, ce n'est pas moi qui sauverai le monde. Mais on est dramatiquement peu nombreux. De sorte que bien à notre corps défendant, chacun est, sinon indispensable, du moins réellement important.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:Et quand ce n'est pas du tout le cas, c'est une forme de violence de dire à l'autre "sois toi-même, invente ta vie au lieu de vivre la vie d'un autre". Qui sommes-nous pour décréter ainsi que l'autre n'est pas lui-même et ne vit pas sa vie, s'il n'a pas formulé de façon explicite des doutes sur le sujet ?
J'ai l'impression que tu me comprends mal.
J'ai bien compris, je crois, ce qui t'occupe l'esprit.
Et je ne te dis pas "invente ta vie" mais "là, il y a quelque chose à inventer".
Ce n'est pas du tout la même chose pour moi.
Tu as ouvert ce fil. Tu y fais un constat. Ce constat, pour moi, est une plainte.
Tu constates : un "manque de temps pour tout faire aussi bien, la machine s'est emballée, mais c'est cette vie est la nôtre etc." (je résume, hein !).
Tu questionnes : "comment faire pour ne pas être dans le moins ?".
Je te réponds : "il faut sortir de la plainte" (donc imaginer des solutions) et "il y a quelque chose à inventer et c'est toi et ta femme qui allez inventer ce truc-là dont vous n'avez pas encore conscience".
Cela ne veut pas dire pour autant que je te dis que tu "vis la vie d'un autre".
Sans quoi cela voudrait dire que lorsque l'on est à sa place l'invention n'a plus de raison d'être ?
On peut tout à fait être à sa place, mais avoir envie / besoin d'inventer quelque chose de nouveau.
Je ne vois aucun paradoxe entre "être à sa place" et "pourtant inventer".
Je rejoins fleur_bleue.fleur_bleue a écrit:Si tu as commencé et que ça aide, mais que ce n'est pas encore ça, il faut peut-être aller encore un peu plus loin? "Commencer à essayer", c'est bien, "essayer", c'est mieux, mais la meilleure chose reste peut-être de "faire", non?
Et, désolée de radoter : sortir de la plainte pour agir, c'est une sacrée paire de manches !
Fusain a écrit:
Et c'est vrai, ce n'est pas moi qui sauverai le monde. Mais on est dramatiquement peu nombreux. De sorte que bien à notre corps défendant, chacun est, sinon indispensable, du moins réellement important.
C'est ça : tu enrages de l'absence (générale) de volonté.
Je renvoie donc, une nouvelle fois, à la lecture de Patrick Savidan.
- zut, je ne peux pas poster de lien, mais je repasserai:
Ma boucle est bouclée.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
e renvoie donc, une nouvelle fois, à la lecture de Patrick Savidan.
J'ai lu rapidement. ça renvoie à un thème développé aussi par PY Gomez dans "Le travail invisible".
J'ai l'impression que tu me comprends mal.
J'ai bien compris, je crois, ce qui t'occupe l'esprit.
Et je ne te dis pas "invente ta vie" mais "là, il y a quelque chose à inventer".
Ce n'est pas du tout la même chose pour moi.
Amen. Mais ça n'était pas très clair et on m'a tant de fois jeté à la tronche les poncifs "si tu ne te sens pas bien, c'est que tu te plantes de vie, tu obéis juste à la pression sociale, sois toi-même, pense à ta gueule, comment ça tu veux pas ? tu veux pas t'en sortir donc", que... Bref !
Si je suis venu "me plaindre" ici, c'est parce que malgré pas mal de temps consacré à chercher comment ralentir et déconnecter en vérité, c'est-à-dire en pensée aussi et pas qu'en apparence, on n'y arrive pas (ou on ne se l'autorise pas, ou...)
Un enfant nous ouvrirait tant de portes en la matière, que la question cesserait de se poser. Mais on ne serait pas moins fatigués.
Ce qui est à inventer, ce serait déjà un vrai repos possible de temps en temps. La dernière journée dont je me souvienne qu'elle ait été faite de vraie détente, sans ruminations parasites, aura un an bientôt, c'était une journée à une foire agricole de la Saint Martin. C'est peu en un an, un jour de break mental. L'invention, c'est un sens au temps sans combattre. C'est ça qui ne vient pas.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Je viens de relire le fil et de me demander pourquoi je parlais de pression sociale.
Je pensais à la dépendance financière (avoir un travail pour recevoir de l'argent).
Il existe déjà des gens qui réfléchissent à l'idée de séparer les notions de travail et de recevoir de l'argent pour vivre.
J'ai l'impression que tu lui fais porter déjà beaucoup de responsabilités à cet enfant, pas même conçu.
Alors je vois deux choses : déjà, tu acceptes que l'idée de repos n'est pas forcément du "moins". C'est énorme !
Mais ce "ça ne vient pas" reste à retravailler, à positiver.
Regarde ce que tu écris quelques lignes plus haut
Je pensais à la dépendance financière (avoir un travail pour recevoir de l'argent).
Il existe déjà des gens qui réfléchissent à l'idée de séparer les notions de travail et de recevoir de l'argent pour vivre.
Tu me fais peur en écrivant cela...Fusain a écrit:
Un enfant nous ouvrirait tant de portes en la matière, que la question cesserait de se poser.
J'ai l'impression que tu lui fais porter déjà beaucoup de responsabilités à cet enfant, pas même conçu.
Fusain a écrit:
C'est ça qui ne vient pas.
Alors je vois deux choses : déjà, tu acceptes que l'idée de repos n'est pas forcément du "moins". C'est énorme !
Mais ce "ça ne vient pas" reste à retravailler, à positiver.
Regarde ce que tu écris quelques lignes plus haut
Fusain a écrit:on n'y arrive pas (ou on ne se l'autorise pas, ou...)
Dernière édition par Fabuliotte le Lun 9 Nov 2015 - 16:48, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Peut-être qu'une journée entière, c'est trop d'un coup? Peut-être faudrait-il prévoir des temps de détente plus courts. Si tu arrives à te déconnecter pendant 30 minutes par jour, c'est déjà beaucoup!
fleur_bleue- Messages : 3764
Date d'inscription : 18/09/2012
Age : 41
Localisation : Paris
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fabuliotte a écrit:
Fusain a écrit:
Un enfant nous ouvrirait tant de portes en la matière, que la question cesserait de se poser.
Tu me fais peur en écrivant cela...
J'ai l'impression que tu lui fais porter déjà beaucoup de responsabilités à cet enfant, pas même conçu.
Ouïe Ici j'ai tous les voyants et alarmes qui s'allument genre foire du Trône, voyez-vous. Fabuliotte a raison. On ne demande pas de telles choses à un enfant*
Je crois Fusain que toi et ta compagne vous êtes dans le surinvestissement. Que ce que vous faites soit important, qu'il faille continuer, ça ne fait aucun doute. Le problème, c'est le syndrôme de la mission. Avoir une mission ça n'existe pas, c'est même en général le résultat d'une escroquerie ou d'une manipulation.
Vous êtes possiblement manipulés par une partie de vous-même ou de votre passé, je ne vous connais pas bien, je ne sais pas ce que c'est. Pour moi le plus frappant dans ce fil c'est la gravité, le manque de distance... voire même de dérision.
En pratique:
- Faire les choses sérieusement mais ne pas les prendre trop au sérieux. Ultimement les actions humaines finissent toutes dans l'entropie, le magma et le recommencement. Chacun d'entre nous est un élément anecdotique de cette histoire
- Faire plus confiance, essayer de lâcher prise sur le perfectionnisme (je sais, c'est très dur) ça c'est pour se faire aider, avoir des lieutenants, s'autoriser à compter sur eux. Pour les actions en bénévolat.
Ta vie est trop courte et tu ne pourras pas tout faire, ça nous arrive à tous. Parfois aussi il faut s'arrêter à comprendre qu'on plante un arbre et qu'on ne le verra pas pousser. Mais ça nous donne quand même toutes les raisons de le faire.
Courage patience et apaisement :-)
*je sais parce qu'on me les a demandées; ça a juste un peu (beaucoup) contribué à me pourrir la vie.
Onyx- Messages : 28
Date d'inscription : 18/04/2015
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Tu me fais peur en écrivant cela...
J'ai l'impression que tu lui fais porter déjà beaucoup de responsabilités à cet enfant, pas même conçu.
Stop ! Je sais que c'est très zèbre d'accorder un crédit maximal à la lettre des mots, mais ici, remplacez tout de suite enfant par parentalité. Et ça changera tout. Nous ne sommes pas fous. Ce que je dis, c'est qu'il nous obligera à faire des choix qu'actuellement nous avons la "possibilité" de ne pas faire, et le tout, sans même culpabiliser.
Pour moi le plus frappant dans ce fil c'est la gravité, le manque de distance... voire même de dérision.
En même temps, je ne raconte pas ma vie sous tous ses angles. Si tu voyais mon compte Twitter, tu y verrais un bon tiers de calembours, de mèmes et compagnie. Y compris SUR ses sujets "sérieux". Mais là, ce n'est pas le lieu, c'est tout. Et puis, la dérision, c'est souvent une forme élégante de désespoir. Je n'ai pas envie de tourner ce que nous faisons en dérision, depuis que je me suis mis à le faire avec espérance. C'est peut-être un peu sérieux, l'espérance, mais c'est joyeux.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:Stop ! Je sais que c'est très zèbre d'accorder un crédit maximal à la lettre des mots, mais ici, remplacez tout de suite enfant par parentalité. Et ça changera tout.
Je sais pour ma part que c'est très zèbre de faire porter à la zébritude la moindre faute de virgule.
Plus simplement : je ne te connais pas et ne te connaitrai jamais.
Ce fil est plutôt sérieux, je respecte cela. Le seul moyen que j'ai est donc de prendre tes mots au pied de la lettre, sous peine de voir l'échange partir en vrille, ce que je ne souhaite pas.
Quand je vois "enfant", je comprends "enfant", ni plus, ni moins.
Quant à la zébritude... j'ai tendance à l'envoyer voir ailleurs, si d'autres que moi y sont.
Dernière édition par Fabuliotte le Mer 11 Nov 2015 - 0:32, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Ouaip. Mais plus haut, j'ai écrit parentalité, en détaillant très, très longuement ce que nous en attendions, pourquoi et comment. A deux reprises, même... Si je dois remettre le même paragraphe à chaque fois, on n'est pas rendu.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Et bim ! (comme dirait ma fille)
Tes questionnements sont intéressants, mais je pense que tu n'es pas en mesure d'entendre ce que d'autres ont à te dire (quoi de plus normal, nous sommes souvent tous comme ça).
Tes certitudes sont très largement à la hauteur de celles des autres.
Je ne dirais pas que les échanges de ce fil sont totalement vains, mais la solution viendra de toi et de ton épouse.
Je te souhaite de venir dans un ou deux ans relire ce fil, d'un regard que j'espère... attendri.
Tiens mais je suis rendue, moi !
Je descends à cette station.
Tes questionnements sont intéressants, mais je pense que tu n'es pas en mesure d'entendre ce que d'autres ont à te dire (quoi de plus normal, nous sommes souvent tous comme ça).
Tes certitudes sont très largement à la hauteur de celles des autres.
Je ne dirais pas que les échanges de ce fil sont totalement vains, mais la solution viendra de toi et de ton épouse.
Je te souhaite de venir dans un ou deux ans relire ce fil, d'un regard que j'espère... attendri.
Tiens mais je suis rendue, moi !
Je descends à cette station.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
C'est curieux, quand même.
Une personne se trompe, malgré les définitions que j'avais pris la peine de donner, dans l'interprétation que j'ai fait d'un mot. Je la renvoie à cette définition: elle me répond que si, si, JE donnais à ce mot le sens qu'ELLE a décidé, et non ce que j'avais écrit comme définition, et que puisque je n'étais pas prêt à écouter, elle supprimait son compte.
Quand on revendique le droit de répondre à côté de la question, c'est compliqué ? ou culotté ? de se plaindre ensuite que "la personne n'est pas prête à entendre la réponse".
Si je dis: je suis sous la pluie et j'ai froid, et qu'on me répond: mais non, il ne fait pas froid mais chaud, donc tu as chaud, mais c'est une vérité que tu n'es pas prêt à entendre, alors je vais supprimer mon compte... ciao !
Ben comment dire ?
Une personne se trompe, malgré les définitions que j'avais pris la peine de donner, dans l'interprétation que j'ai fait d'un mot. Je la renvoie à cette définition: elle me répond que si, si, JE donnais à ce mot le sens qu'ELLE a décidé, et non ce que j'avais écrit comme définition, et que puisque je n'étais pas prêt à écouter, elle supprimait son compte.
Quand on revendique le droit de répondre à côté de la question, c'est compliqué ? ou culotté ? de se plaindre ensuite que "la personne n'est pas prête à entendre la réponse".
Si je dis: je suis sous la pluie et j'ai froid, et qu'on me répond: mais non, il ne fait pas froid mais chaud, donc tu as chaud, mais c'est une vérité que tu n'es pas prêt à entendre, alors je vais supprimer mon compte... ciao !
Ben comment dire ?
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Impossible de ralentir... impossible... impossible...
Pression d'enfer de tous côtés.
"Faudrait apprendre à être plus endurants !"
COMMENT ILS FONT ?? COMMENT VOUS FAITES ??
Pression d'enfer de tous côtés.
"Faudrait apprendre à être plus endurants !"
COMMENT ILS FONT ?? COMMENT VOUS FAITES ??
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Ne sais-tu pas comment nous faisons ? Nous avons moins d'exigences. Aussi nous renonçons souvent à donner le meilleur de nous-mêmes, le réservant pour des combats différés parfois indéfiniment. C'est difficile à vivre aussi, parce que l'on se déçoit, mais cela attente moins à notre santé. Et puis, d'une façon plus positive, cet écart que l'on établit entre notre devoir et sa mise en œuvre nous donne parfois une latitude inespérée en terme de temps ou d'énergie, dans la perspective de s'y remettre, ou pas... Cela ne veut pas dire que nous en faisons autant que ceux qui se donnent à fond, mais au moins que nous nous sentons plus efficaces qu'eux quand nous nous y mettons
Dernière édition par Pieyre le Jeu 26 Nov 2015 - 22:29, édité 1 fois (Raison : un mot manquant)
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Personnellement j'ai arrêté de courir partout et de m'oublier. J'ai gardé ce qui était nécessaire et foutu le reste à la porte. Je vis bien mieux comme ça. J'arrête de me coller un programme de dingue tous les weekends, un truc max par jour, j'ai commencé par ralentir ma marche à pied, sortir les épaules, au tout début du grand chambardement, il y a 1 an et demie.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Pieyre a écrit:Ne sais-tu pas comment nous faisons ? Nous avons moins d'exigences. Aussi nous renonçons souvent à donner le meilleur de nous-mêmes, le réservant pour des combats différés parfois indéfiniment. C'est difficile à vivre aussi, parce que l'on se déçoit, mais cela attente moins à notre santé. Et puis, d'une façon plus positive, cet écart que l'on établit entre notre devoir et sa mise en œuvre nous donne parfois une latitude inespérée en terme de temps ou d'énergie, dans la perspective de s'y remettre, ou pas... Cela ne veut pas dire que nous en faisons autant que ceux qui se donnent à fond, mais au moins que nous sentons plus efficaces qu'eux quand nous nous y mettons
Je n'arrive pas à m'y résoudre. Je me rappelle de vieux topics, d'il y a quelques années, qui demandaient pourquoi avec les hautes valeurs et la haute capacité à démêler la complexité du monde qu'ils revendiquent, les Z ne prenaient pas leurs responsabilités pour améliorer le monde (ce qu'on pourrait rapporter aussi à la prétention de certains d'être "une espèce à part", voire "l'avenir de l'humanité, l'homme en évolution", excusez du peu). Quelqu'un avait souligné que les Z étaient souvent velléitaires. Pleins d'idées mais plus rarement capables d'agir, pour plein de raisons (tétanisés par le foisonnement de conséquences possibles, ne sachant quand passer de la pensée à l'action, que sais-je). Je l'ai tant été que je n'ai plus envie de ressembler à ça. Prôner quelque chose, ou sentir (à tort ou à raison, je ne suis pas plus omniscient qu'un autre) que ce serait bien, et ne pas (me) l'appliquer, ne pas m'engager, ne pas agir conformément à mes discours... ça m'arrive sans doute bien plus souvent même que je ne crois, mais ça me met mal à l'aise et je tente d'y mettre bon ordre. Du coup, penser implique d'agir et penser beaucoup... d'agir beaucoup.
Il ne s'agit pas que de se décevoir. Il s'agit de lutter pour éviter que le monde ne sombre dans quelque chose que je ne veux pas vivre. Evidemment que ce n'est pas moi qui vais y remédier tout seul, mais si ce naufrage est évité, ce sera parce qu'on aura été assez nombreux à nous y opposer. Alors même que chacun de nous aura été totalement insignifiant. Un grain de sable n'est rien, mais la dune existe.
Ce n'est pas nous qui avons des exigences mais le monde, la situation...
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit:Impossible de ralentir... impossible... impossible...
Pression d'enfer de tous côtés.
"Faudrait apprendre à être plus endurants !"
COMMENT ILS FONT ?? COMMENT VOUS FAITES ??
Si on ralentit le rythme par choix, alors ça n'est pas trop compliqué de le faire. L'objectif devient "vivre mieux" ou "être mieux" et on fait ce qu'il faut pour l'atteindre.
Mais souvent, on n'est pas capable de faire ce choix sereinement, on est incapable de ralentir de soi-même et c'est lorsqu'un fusible fond, ou encore lorsque la machine se met en panne généralisée que le ralentissement s'impose de l'extérieur : je parle de burn-out (puisque tu l'as évoqué, fusain) ou parfois d'une maladie, d'un accident, qui nous impose le ralentissement.
Dans mon cas, quand j'ai dû ralentir, les choix à faire ont fini par s'imposer alors qu'avant je considérais ces choix-là comme des options impossibles à suivre, parce que trop faciles.
Bref avant de ralentir, ce qui fait peur c'est la peur du vide : on a peur de se retrouver face à soi-même, et on croit que se retrouver face à soi-même sera une épreuve bien plus compliquée à affronter que le rythme de vie qu'on s'impose.
Là est la question que je veux te poser (mais par contre la ou les réponses, tu peux les garder pour toi) : pourquoi as-tu peur de ralentir ?
Christelle- Messages : 895
Date d'inscription : 06/03/2010
Age : 44
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Ce n'est pas tant "peur de ralentir" que "ne pas oser dire non", ce n'est pas exactement pareil.
Peur de ruminer "j'aurais pu faire ça, je suis nul", peur de ne rien avoir à répondre à ceux qui me feront remarquer que j'en fais moins pour aller mieux et que c'est de l'égoïsme pur et simple.
Peur de ruminer "j'aurais pu faire ça, je suis nul", peur de ne rien avoir à répondre à ceux qui me feront remarquer que j'en fais moins pour aller mieux et que c'est de l'égoïsme pur et simple.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Mais ma colère vient surtout de ma résistance physique incroyablement faible au travail. Je suis physiquement épuisé, là, je ne vois bien: je dors debout, la tête me tourne. Or le premier cadre moyen venu, tout compris (son emploi, ses engagements, sa famille...) abat au bas mot 50% de plus de boulot que moi. Je suis totalement incapable de me concentrer sur des trucs sérieux plus de 10-12 heures dans une journée alors qu'à hauteur de 7h de sommeil par nuit en moyenne chez les Français, l'éveil dure 17 heures dont on peut considérer que 14 ou 15 sont consacrées à des formes de travail, fussent-elles domestiques.
Comment veux-tu que j'accepte ça ? Mais impossible de faire plus, de m'entraîner à faire plus, de "m'endurcir" comme tout le monde m'y invite.
Comment veux-tu que j'accepte ça ? Mais impossible de faire plus, de m'entraîner à faire plus, de "m'endurcir" comme tout le monde m'y invite.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain, ces gens dont tu parles, ils n'existent pas! Ou ne forment qu'une minorité absolument minuscule en tout cas. Tu sais ce que font probablement 80% des gens? Ils font leur semaine de 35 ou peut-être au maximum 40h, ils rentrent chez eux, mangent et regardent la télé, éventuellement font du sport le week-end. Donc ils ne passent pas 10-12h par jour sur des "trucs sérieux". Et ceux qui le font (bosser 10-12h par jour), une fois rentrés, ils ne font plus grand-chose non plus.
Peut-être que par chez toi, tu connais beaucoup de gens comme ceux que tu décris. Moi, je n'en connais aucun. Pourtant, des gens qui bossent beaucoup, il y en a... Mais ils ne font que cela. Bosser et s'occuper un minimum de leurs enfants. Et c'est NORMAL. L'homme n'est pas fait pour carburer à fond pendant 17h, ni même 14. Je crois que ce que tu dois accepter, c'est cela, tout simplement - que c'est NORMAL d'être fatigué, c'est NORMAL d'avoir besoin de pauses, TOUT LE MONDE est comme cela. Et je suis quasi certaine que les gens qui t'invitent à "t'endurcir" en réalité ne font pas plus que toi. Peut-être qu'ils en font autant au travail et dans le bénévolat, mais dans ce cas ils ont une épouse à la maison qui s'occupe des tâches ménagères et de l'administratif, ou alors une femme de ménage ou autre... Tu voudrais être SURhumain et tu t'en veux de ne pas l'être - imagine quelqu'un qui viendrait te demander conseil parce qu'il n'arrive pas à suivre, est-ce que c'est ce que tu lui conseillerais, de devenir un surhomme?
Peut-être que par chez toi, tu connais beaucoup de gens comme ceux que tu décris. Moi, je n'en connais aucun. Pourtant, des gens qui bossent beaucoup, il y en a... Mais ils ne font que cela. Bosser et s'occuper un minimum de leurs enfants. Et c'est NORMAL. L'homme n'est pas fait pour carburer à fond pendant 17h, ni même 14. Je crois que ce que tu dois accepter, c'est cela, tout simplement - que c'est NORMAL d'être fatigué, c'est NORMAL d'avoir besoin de pauses, TOUT LE MONDE est comme cela. Et je suis quasi certaine que les gens qui t'invitent à "t'endurcir" en réalité ne font pas plus que toi. Peut-être qu'ils en font autant au travail et dans le bénévolat, mais dans ce cas ils ont une épouse à la maison qui s'occupe des tâches ménagères et de l'administratif, ou alors une femme de ménage ou autre... Tu voudrais être SURhumain et tu t'en veux de ne pas l'être - imagine quelqu'un qui viendrait te demander conseil parce qu'il n'arrive pas à suivre, est-ce que c'est ce que tu lui conseillerais, de devenir un surhomme?
fleur_bleue- Messages : 3764
Date d'inscription : 18/09/2012
Age : 41
Localisation : Paris
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Peut-être dois-tu accepter le langage de ton corps (amusant : j'avais fait un lapsus, j'avais écrit le mot "cœur") qui te dit que tu te surmènes depuis trop longtemps déjà (puisque tu n'écoutes pas ton intellect ou tes émotions).
Christelle- Messages : 895
Date d'inscription : 06/03/2010
Age : 44
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Moi, je peux l'écouter, mais autour ?
En fin de matinée, j'ai craqué. Je suis rentré du bureau, posant à l'impromptu une récupération d'heures sup accumulées ces derniers jours.
Sauf qu'il y a conflit dans la boutique sur le fait que l'on puisse récupérer nos heures ou pas "en cette période de crise où il faut faire des sacrifices". n+1 est OK, n+2 tient par-derrière un autre discours, aucune consigne.
Du coup, je l'ai fait, je dormais debout, au sens propre. Mais ça va me retomber dessus: engueulades, sanction, mise en demeure de "me montrer plus résistant".
En fin de matinée, j'ai craqué. Je suis rentré du bureau, posant à l'impromptu une récupération d'heures sup accumulées ces derniers jours.
Sauf qu'il y a conflit dans la boutique sur le fait que l'on puisse récupérer nos heures ou pas "en cette période de crise où il faut faire des sacrifices". n+1 est OK, n+2 tient par-derrière un autre discours, aucune consigne.
Du coup, je l'ai fait, je dormais debout, au sens propre. Mais ça va me retomber dessus: engueulades, sanction, mise en demeure de "me montrer plus résistant".
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Alors repose-toi, et laisse tomber l'ordi : une bonne sieste te fera du bien, relègue le reste à plus tard.
Christelle- Messages : 895
Date d'inscription : 06/03/2010
Age : 44
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Il n'y a pas une certaine "charité envers soi-même" à respecter ?
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Si. Mais même si j'arrête de "faire", je ne peux pas m'empêcher "d'y penser".
Si vous arrivez à ne pas penser à l'actu politique, citoyenne, géopolitique, écologique, en ce moment, je suis curieux de savoir comment vous faites (je mets de côté le cas des misanthropes extrêmes qui vont répétant qu'ils regardent l'humanité souffrir et mourir en ricanant d'un air supérieur).
J'ai beau savoir que ça ne sert absolument à rien, je ne peux pas m'empêcher, ni d'y penser, ni de me tenir au courant en temps quasi réel (merci Twitter, une mauvaise nouvelle politique par seconde, dix insultes par minute, et l'impression d'avoir raté la 3e guerre mondiale dès que tu vas pisser).
Si vous arrivez à ne pas penser à l'actu politique, citoyenne, géopolitique, écologique, en ce moment, je suis curieux de savoir comment vous faites (je mets de côté le cas des misanthropes extrêmes qui vont répétant qu'ils regardent l'humanité souffrir et mourir en ricanant d'un air supérieur).
J'ai beau savoir que ça ne sert absolument à rien, je ne peux pas m'empêcher, ni d'y penser, ni de me tenir au courant en temps quasi réel (merci Twitter, une mauvaise nouvelle politique par seconde, dix insultes par minute, et l'impression d'avoir raté la 3e guerre mondiale dès que tu vas pisser).
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain a écrit: (merci Twitter, une mauvaise nouvelle politique par seconde, dix insultes par minute, et l'impression d'avoir raté la 3e guerre mondiale dès que tu vas pisser).
MDR
zelle- Messages : 1184
Date d'inscription : 27/03/2015
Age : 54
Localisation : à l' ouest
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Ma "technique" c'est «l'art». J'essaye de créer, des musiques mais ça pourrait être autre chose. Je me donne des petites missions, des petits projets que j'enchaine. Lentement - jamais du premier coup, mes pensées bavardes se recueillent sur d'autres sujets. Ça me recentre.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fusain, j'ai été calé comme ça à une actualité. Je dormais cinq heures par nuit, et sans réveil. La motivation était suffisante. Ce n'était pas l'actualité politique. C'était juste des téléchargements à effectuer tout de suite, sinon c'était mort. Et puis j'ai arrêté, parce que ça ne m'apportait pas tant que ça.
Par ailleurs j'ai un frère qui suit l'actualité de façon assez compulsive. Mais à quoi sert-il de lire un journal intégralement, et d'écouter quatre fois par jour les médias ? Désormais pour moi c'est une ou deux fois, certains jours aucune. Il y aura toujours les émissions hebdomadaires, les rediffusions, etc.
Ce que je veux dire, c'est que nous ne sommes pas dans un PC de crise, où c'est à nous de réagir. Nous pouvons nous permettre de différer, et même c'est peut-être mieux si l'on veut en juger avec un peu de distance.
Par ailleurs j'ai un frère qui suit l'actualité de façon assez compulsive. Mais à quoi sert-il de lire un journal intégralement, et d'écouter quatre fois par jour les médias ? Désormais pour moi c'est une ou deux fois, certains jours aucune. Il y aura toujours les émissions hebdomadaires, les rediffusions, etc.
Ce que je veux dire, c'est que nous ne sommes pas dans un PC de crise, où c'est à nous de réagir. Nous pouvons nous permettre de différer, et même c'est peut-être mieux si l'on veut en juger avec un peu de distance.
Dernière édition par Pieyre le Dim 29 Nov 2015 - 22:38, édité 1 fois (Raison : orthographe)
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Ce que je veux dire, c'est que nous ne sommes pas dans un PC de crise, où c'est à nous de réagir. Nous pouvons nous permettre de différer, et même c'est peut-être mieux si l'on veut en juger avec un peu de distance
Oui, certes, mais le problème, c'est la prise d'information. ça ne sert à rien, ou pas à grand-chose, de prendre les infos 4 fois par jour sur la même source. Par contre, si tu veux te faire une idée un tant soit peu juste d'un événement, tu as intérêt à rechercher l'info sur plusieurs canaux, y compris "officieux". Du coup, dès lors que tu t'impliques un tant soit peu dans la politique - en tenant un blog, en écrivant dans une petite revue, trucs du genre - tu es constamment obligé de prendre l'info sur ce qui se passe aujourd'hui tout en tâchant de digérer au mieux celle d'avant-hier pour la jauger avec recul en effet, mais avec les bonnes infos. Sinon, ce que tu rates, c'est peut-être une pièce essentielle du puzzle.
Ceci dit, je vais m'efforcer d'être moins sur Twitter. De toute façon, je n'ai pas le choix. Idéalement, je devrais être capable d'assimiler et digérer cette info avec le recul nécessaire. Mes forces et mes nerfs ne résistent pas.
Le défi sera de résister. C'est comme un match qu'on renoncerait de suivre en live au profit de l'attente du résultat le lendemain matin.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
J'ai réfléchi à un truc, Fusain: se pourrait-il que ton vrai problème n'est pas tellement de ne pas savoir t'arrêter, mais qu'on te communique constamment que tu n'as pas le droit de le faire? Ce qui ressort de ce que tu écris, c'est que certes il y a une partie de la pression qui vient de toi-même, mais que l'essentiel vient de ton employeur et des personnes qui t'entourent. Et c'est pour ça qu'on a beau te donner des conseils sur comment ralentir la cadence, tu ne peux pas les mettre en œuvre parce que ce qui en dépend, c'est d'abord ta survie personnelle sur le court terme (maintien de ton emploi, etc.)... Bon, je dis ça, je n'ai malheureusement pas de solution au problème, parce que cela n'a pas l'air d'être quelque chose dont tu pourrais parler avec ton employeur pour leur dire qu'il vaut mieux que tu prennes des vacances une semaine de temps en temps plutôt que de faire un burnout et d'être arrêté pendant 6 mois. A mon avis, c'est pourtant ce qu'il faudrait faire.
Pour ce qui est de la prise d'information, le truc je crois est de cibler et de s'autoriser des moments de déconnexion totale. Le monde ne va pas s'écrouler dans l'immédiat, alors laisse-toi quelques heures pour souffler!
Pour ce qui est de la prise d'information, le truc je crois est de cibler et de s'autoriser des moments de déconnexion totale. Le monde ne va pas s'écrouler dans l'immédiat, alors laisse-toi quelques heures pour souffler!
fleur_bleue- Messages : 3764
Date d'inscription : 18/09/2012
Age : 41
Localisation : Paris
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Hyperactif quoi...
Fata Morgana- Messages : 20818
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Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Il y a un faisceau de causes qui concourent à notre hyperactivité.
Il y a l'éducation que nous avons reçue l'un et l'autre qui prônaient l'engagement à tout crin, sans se préoccuper de soi-même.
Il y a l'absence d'enfant que, fatalement, on tente de compenser en étant sociaux et actifs, dans le "don", autrement. Parents de nos causes, quoi.
Il y a malgré tout, le fait que l'urgence écologique, ben c'est une vraie urgence. Et quand depuis tout petit on lit La Hulotte et qu'on s'émerveille de la beauté de la Nature, la voir disparaître à ce rythme est une souffrance profonde, quasi physique. Ils me font bien rire, les négationnistes du réchauffement et de la crise écologique de manière générale: moi, cela fait presque 20 ans que je fais de l'écologie de terrain, je peux dire que je vois, que je mesure les changements. Je fais partie de ceux qui sont déjà "là-dedans" depuis assez longtemps pour pouvoir constater des évolutions significatives rien que de leurs propres yeux, en plus de parfaitement savoir que les données sur la crise écologique ne sont pas pipeautées. Alors je repousse de toutes mes forces ce que je ne veux pas voir.
Et puis il y a que je ne sais rien faire d'autre que de l'écologie, que Madame ne sait rien faire d'autre qu'analyser et écrire des articles (éventuellement des livres mais pas d'éditeur pour l'heure), et donc que, de toute cette activité, ben nous espérons atteindre le point où ça nous permettra de gagner notre vie, tout en faisant la seule chose à laquelle nous sommes bons.
Voilà pourquoi aussi je suis si sensible à l'entourage pro.
Il y a l'éducation que nous avons reçue l'un et l'autre qui prônaient l'engagement à tout crin, sans se préoccuper de soi-même.
Il y a l'absence d'enfant que, fatalement, on tente de compenser en étant sociaux et actifs, dans le "don", autrement. Parents de nos causes, quoi.
Il y a malgré tout, le fait que l'urgence écologique, ben c'est une vraie urgence. Et quand depuis tout petit on lit La Hulotte et qu'on s'émerveille de la beauté de la Nature, la voir disparaître à ce rythme est une souffrance profonde, quasi physique. Ils me font bien rire, les négationnistes du réchauffement et de la crise écologique de manière générale: moi, cela fait presque 20 ans que je fais de l'écologie de terrain, je peux dire que je vois, que je mesure les changements. Je fais partie de ceux qui sont déjà "là-dedans" depuis assez longtemps pour pouvoir constater des évolutions significatives rien que de leurs propres yeux, en plus de parfaitement savoir que les données sur la crise écologique ne sont pas pipeautées. Alors je repousse de toutes mes forces ce que je ne veux pas voir.
Et puis il y a que je ne sais rien faire d'autre que de l'écologie, que Madame ne sait rien faire d'autre qu'analyser et écrire des articles (éventuellement des livres mais pas d'éditeur pour l'heure), et donc que, de toute cette activité, ben nous espérons atteindre le point où ça nous permettra de gagner notre vie, tout en faisant la seule chose à laquelle nous sommes bons.
Voilà pourquoi aussi je suis si sensible à l'entourage pro.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Je crois que c'est Jacqueline de Romilly (à moins que ce ne soit Germaine Tillion ?) qui racontait un jour dans un entretien sur France Culture qu'on l'avait éduquée avec le principe : « Tout pour les autres. » J'avais trouvé cela magnifique. C'était difficile à assumer, mais cela délivrait en même temps. Pourtant, que chacun pense d'abord à lui, n'est-ce pas tout de même souhaitable, y compris pour se soucier des autres ?
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Pieyre a écrit:Je crois que c'est Jacqueline de Romilly (à moins que ce ne soit Germaine Tillion ?) qui racontait un jour dans un entretien sur France Culture qu'on l'avait éduquée avec le principe : « Tout pour les autres. » J'avais trouvé cela magnifique. C'était difficile à assumer, mais cela délivrait en même temps. Pourtant, que chacun pense d'abord à lui, n'est-ce pas tout de même souhaitable, y compris pour se soucier des autres ?
Pour pouvoir prendre soin des autres, il faut d'abord aller bien soi-même, être bien soi-même dans sa tête, et si possible dans son corps.
Parce qu'on peut faire semblant de l'oublier, ou réellement l'ignorer, mais l'on a soi-même des BESOINS physiques, émotionnels, etc. Et aussi, on a des LIMITES physiques, émotionnelles, etc.
Alors le "Tout pour les autres" en s'oubliant soi-même, ça peut marcher pour un temps, mais certainement pas pour toujours.
Je pense que ça finit par culpabiliser : par-exemple le jour où on est malade, on ne se sent pas délivré de ne pas pouvoir tenir ses engagements, on se sent plutôt coupable. Idem le jour où, comme n'importe quel être humain, on se sent mal dans sa peau.mais cela délivrait en même temps.
Servir les autres, c'est bien, mais pour être efficace dans cette tâche, il faut d'abord prendre soin de soi-même, être à l'écoute de ses propres besoins.
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 56
Localisation : Hémisphère sud
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Pieyre a écrit:Je crois que c'est Jacqueline de Romilly (à moins que ce ne soit Germaine Tillion ?) qui racontait un jour dans un entretien sur France Culture qu'on l'avait éduquée avec le principe : « Tout pour les autres. » J'avais trouvé cela magnifique. C'était difficile à assumer, mais cela délivrait en même temps. Pourtant, que chacun pense d'abord à lui, n'est-ce pas tout de même souhaitable, y compris pour se soucier des autres ?
Je ne crois pas que ça délivre. Parce que ça implique de violer ses limites physiques, de se faire souffrir, de souffrir aussi de ne plus donner autant que les autres réclament. Tu t'autodétruis tout simplement. Jacqueline de Romilly a vécu près de cent ans, autant dire qu'elle n'a pas dû appliquer réellement ce précepte. Sinon, elle serait morte à 60 ans maximum.
En revanche je ne crois pas qu'il soit bon ni même normal de systématiquement penser d'abord à soi. C'est le "d'abord" qui me gêne.
Invité- Invité
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Pas forcément "d'abord" penser à soi, mais "aussi" penser à soi - suffisamment pour être capable de continuer, justement. Parce que vu l'importance de ton engagement, Fusain, le jour où tu craques complètement, ce ne sera pas quelques heures par jour de "perdues" pour cette cause, ce seront des mois voire des années. Le problème avec le burnout, c'est que 1) il faut beaucoup de temps pour s'en remettre, 2) pour ne pas rechuter, il faut complètement réorganiser sa vie... Donc boulot ou pas, urgence ou pas, il vaut mieux être en forme de manière plus constante plutôt que de t'épuiser. Imagine, si quelqu'un te disait: "Tu as le choix, Fusain: soit tu continues comme ça, et tu meurs dans 15 ans d'une crise cardiaque, soit tu ralentis et tu ne fais que 85% de ce que tu fais maintenant, mais en revanche, tu vivras encore 40 ans." Ne vaut-il pas mieux prendre la deuxième variante, qui à la fin te permettra de faire bien plus de choses?
fleur_bleue- Messages : 3764
Date d'inscription : 18/09/2012
Age : 41
Localisation : Paris
Re: Epuisement et crise de la quarantaine
Fleurblanche et Fusain, vous me faites douter. Je me demande si l'on a jamais imposé un précepte aussi absolu à un enfant. Alors, ce que j'avais trouvé admirable, c'était peut-être plutôt : « Les autres, premiers servis. »
Quand je dis qu'un précepte de ce genre est susceptible de délivrer, c'est qu'il permet d'éviter de se reprocher d'avoir choisi son intérêt plutôt que celui des autres, et même déjà d'avoir dû peser l'un et l'autre. Indépendamment du problème moral, c'est passer à l'action plutôt que penser en vain. C'est ainsi que je le vois, mais j'ai du mal à envisager de me mettre dans le rouge au-delà de certaines limites.
Mais penser d'abord à soi n'est tout de même pas pour moi à entendre de façon systématique. Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas une échelle unique des besoins sur laquelle on devrait placer son intérêt et celui des autres. Je peux considérer que mes besoins élémentaires sont premiers, notamment de me préserver, mais que mes aspirations m'orientent en premier lieu, et même uniquement en définitive, vers une idée de bien commun. C'est-à-dire que je pense d'abord à moi dans l'instant de l'intérêt matériel mais d'abord à autrui dans la durée de la réalisation commune.
Quand je dis qu'un précepte de ce genre est susceptible de délivrer, c'est qu'il permet d'éviter de se reprocher d'avoir choisi son intérêt plutôt que celui des autres, et même déjà d'avoir dû peser l'un et l'autre. Indépendamment du problème moral, c'est passer à l'action plutôt que penser en vain. C'est ainsi que je le vois, mais j'ai du mal à envisager de me mettre dans le rouge au-delà de certaines limites.
Mais penser d'abord à soi n'est tout de même pas pour moi à entendre de façon systématique. Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas une échelle unique des besoins sur laquelle on devrait placer son intérêt et celui des autres. Je peux considérer que mes besoins élémentaires sont premiers, notamment de me préserver, mais que mes aspirations m'orientent en premier lieu, et même uniquement en définitive, vers une idée de bien commun. C'est-à-dire que je pense d'abord à moi dans l'instant de l'intérêt matériel mais d'abord à autrui dans la durée de la réalisation commune.
Dernière édition par Pieyre le Mar 1 Déc 2015 - 15:33, édité 1 fois (Raison : un mot pour un autre)
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
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