le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
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florence33120
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le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Bonjour,
J'aurais aimé discuter de ce sujet avec des zèbres qui ont déja vécu un BURN OUT. Il paraît que c'est fréquent chez les zèbres. Moi, je sors du deuxième et j'aimerais bien ne pas recommencer (bien qu'avec un tous les dix ans, je me dit qu'il ne m'en reste plus que deux avant d'être à la retraite ha! ha!). Ce qui m'intéresse, c'est de savoir si vous avez des recettes, des conseils, des expériences à partager.
J'aurais aimé discuter de ce sujet avec des zèbres qui ont déja vécu un BURN OUT. Il paraît que c'est fréquent chez les zèbres. Moi, je sors du deuxième et j'aimerais bien ne pas recommencer (bien qu'avec un tous les dix ans, je me dit qu'il ne m'en reste plus que deux avant d'être à la retraite ha! ha!). Ce qui m'intéresse, c'est de savoir si vous avez des recettes, des conseils, des expériences à partager.
florence33120- Messages : 21
Date d'inscription : 21/08/2011
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Un burn-out (un vrai je ne sais pas ? vu que j'ai pu m'en remettre sans trop de séquelles) et plusieurs alertes...
Des recettes ? gérer son stress au mieux (pas si facile)... et surtout savoir reconnaître les signaux d'alerte pour ralentir, s'occuper de soi avant le stade de non-retour !
Des recettes ? gérer son stress au mieux (pas si facile)... et surtout savoir reconnaître les signaux d'alerte pour ralentir, s'occuper de soi avant le stade de non-retour !
Albatros- Messages : 56
Date d'inscription : 10/06/2011
Localisation : Suisse
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Moi mais je ne sais pas pour les solutions.
Classiquement c'est pouvoir dire non, gérer son temps, s'obliger à se freiner, prendre des pauses, s'écouter, se relaxer, écouter les besoins du corps autant que les envies dans la tête.
Je vais commencer un travail psy et je pense que cela me sera nécessaire toute ma vie.
Classiquement c'est pouvoir dire non, gérer son temps, s'obliger à se freiner, prendre des pauses, s'écouter, se relaxer, écouter les besoins du corps autant que les envies dans la tête.
Je vais commencer un travail psy et je pense que cela me sera nécessaire toute ma vie.
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Il serait bon de donner une définition du burn-out. En tout cas moi j'ignore complètement le contenu qu'on donne à ce terme.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
J'ai du mal a percevoir la signification d'ignorer dans ta phrase. Tant pis.
Pour moi le burn out c'est la fracture de fatigue.
Un signe physique du dépassement des ses limites (quelque soit leur nature) qui est censé être perçu de façon objective par tout le monde. Le signe aussi que toutes les autres alertes ont été méprisées.
Ensuite il y a toutes les couches rajoutés à ce burn-out qui lui donnent une valeur sociale.
Sinon on pourrait faire un parallèle entre énergies "renouvelables" et énergies fossiles. Le burn out étant l'incapacité de ralentir la consommation le temps de trouver une alternative, pour ne faire que constater l’épuisement du filon fossile.
Pour moi le burn out c'est la fracture de fatigue.
Un signe physique du dépassement des ses limites (quelque soit leur nature) qui est censé être perçu de façon objective par tout le monde. Le signe aussi que toutes les autres alertes ont été méprisées.
Ensuite il y a toutes les couches rajoutés à ce burn-out qui lui donnent une valeur sociale.
Sinon on pourrait faire un parallèle entre énergies "renouvelables" et énergies fossiles. Le burn out étant l'incapacité de ralentir la consommation le temps de trouver une alternative, pour ne faire que constater l’épuisement du filon fossile.
bepo- Messages : 2704
Date d'inscription : 14/09/2009
Age : 54
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Fata Morgana a écrit:Il serait bon de donner une définition du burn-out. En tout cas moi j'ignore complètement le contenu qu'on donne à ce terme.
Tu peux la chercher tout seul, sur internet, lire des documents, et en proposer une ensuite, pour vérifier si tout le monde est d'accord ou s'il existe des variations de points de vue, des expériences qui feront une couleur différente de la définition socialement acceptée, etc...
Questions: le burn-out est-il une bonne chose au final ?
Faut-il chercher en amont de quoi l'éviter pour continuer malgré tout en cette voie, mais sans les désagréments du Burn-out, béquille donc?
Faut-il l'éviter en amont pour changer tout ce qui doit l'être en solution de profondeur ?
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Non ! Je refuse, bien que j'y ai pensé, car ce que je veux c'est ce que l'auteur du fil en dit, et non ce "qu'on" en dit. Tu me connais mal et me perçois de travers, je suis beaucoup plus pervers que tu ne le supposes et j'aime la maïeutique. Et surtout, je ne m'adressais pas à toi.Tu peux la chercher tout seul, sur internet
C'est précisément ce que je demandais à Florence...et en proposer une ensuite
C'est de la fatigue? Quels en sont les symptômes ?Pour moi le burn out c'est la fracture de fatigue.
Questions: le burn-out est-il une bonne chose au final ?
Faut-il chercher en amont de quoi l'éviter pour continuer malgré tout en cette voie, mais sans les désagréments du Burn-out, béquille donc?
Faut-il l'éviter en amont pour changer tout ce qui doit l'être en solution de profondeur ?
Pas si la personne se suicide.
En amont de quoi ? de l'horloge? J'imagine que si on pouvait voir arriver un burn out "en amont", on ne se précipiterait pas dedans !
Si l'on pouvait éviter une souffrance en amont, j'imagine que personne ne souffrirait jamais, sinon de son plein gré...Surtout que la vie en commun qu'ont les surdoués et le burn out ne laisse comme solution en "profondeur" que la trépanation...
Je vois assez le surdoué contraint de vivre dans un contexte défavorable de par sa nature même se dire: Je risque un burn out, fonçons faire quelques séances d'electro-chocs, arasons tout ça, et hop, plus de problème...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
@ Florence
Oui deux.
Je comprends le burn-out comme une fatigue, physique et psychique, en rapport avec l'activité professionnelle. Ce terme existe peut-être parce qu'il faut pouvoir expliquer socialement cette fatigue, vis-à-vis de l'employeur et des collègues. (Voire de la famille si on est une mère ou un père de famille dépassés par l'activité familiale, seule, ou ajoutée à l'activité professionnelle).
Qu'est-ce que ça dit à mon sens non académique et tout à fait partial? Je te livre mes réflexions et mon expérience.
- Ca peut vouloir dire qu'on est pressés comme des citrons, utilisés, exploités jusqu'à l'os par nos employeurs. Et jetés une fois devenus inutilisables. Ou qu'on doit se jeter à corps perdu dans une activité entrepreneuriale intense du fait d'une soumission à des logiques concurrentielles. Ca peut vouloir dire qu'on a dû accepter une surcharge de travail, parce qu'on a peur de perdre son emploi et de ne pas en retrouver un.
Donc ça peut être l'expression d'un rapport de force socio-économique. Et pour moi en prendre conscience, ça n'est pas négligeable. Qu'est-ce qui est du domaine de l'acceptable, du domaine du soutenable? Qu'est-ce qu'on peut changer? A titre personnel, mais, je le pense de plus en plus, à titre collectif. Je ne crois pas à une résolution de ces problèmes par une réforme morale de l'individu devant s'adapter sans cesse au système, aux contraintes qui lui sont imposées, surtout si on considère que le monde dans lequel on vit n'est pas seulement un donné, mais aussi un construit. Pour illustrer cette idée, voyez le film Truman Show. On est dans une boîte, mais on ne sait pas qu'on est dans une boîte. D'ailleurs ne dit-on pas, dans ma "boîte" pour dans mon entreprise?
Ce qui est construit peut être déconstruit. Et notre monde être un chantier ou reconstruire à mesure de nos besoins, dans le respect de l'espèce humaine. Donc avec un enjeu environnemental fort et économique également si on entend par économie la gestion de nos ressources en vue de satisfaire nos besoins.
Pour mon premier burn-out, je bossais dans un hypermarché comme employée de base pour payer mes études. Quand mon directeur m'a embauchée, il m'a dit que s'il n'y avait pas à proprement parler de "chaîne de production", ça s'apparentait quand même à un travail à la chaîne, avec cadences de production, travail en équipe, et cycle de travail, mon travail dépendant du travail des autres dépendant de mon travail. Et comme je suis du genre consciencieux et perfectionniste, je fonctionnais à fond dans la logique. Pas syndiquée, rien, pas de conscience politique et pas de vision à long terme vu que c'était "juste" pour financer mes études. C'était un contrat spécial étudiant, donc on servait de bouche-trou. Bouche trou week-end, bouche trou vacances, bouche-trou spécial fêtes de Noël, de Pâques, des Mères etc..etc..
Maintenant j'ai un regard beaucoup plus critique et beaucoup plus solidaire et engagé vis-à-vis de ça et je pense à mes collègues qui y sont encore. Problèmes d'articulations, de dos.. Stress vis-à-vis de la hiérarchie..Conditions de vie matérielles.. Un impact sur la vie et la santé des gens, contre des cacahuètes. Et du mépris de la part de la société s'ils ont le malheur de se révolter et de lutter. Écœurant.
Ce burn-out s'est traduit par une immense fatigue. Tension très basse. Et par l'émergence de manifestation d'un stress diffus et généralisé. Prescription anxiolytique. Que j'ai gérée de façon à me sevrer presque aussi vite qu'on m'en avait prescrit tant ces produits induisent de dépendances. Et de ce côté là, tout va bien! Pas de dépendance à rien de cet ordre! Sauf au chocolat! Qui est aussi un psychotrope, bon..
Mais travail psy, libérateur, constructif. Pouvoir mettre en mots ce que le corps se retrouve tout seul à exprimer. Après le travail psy, c'est un peu la boîte de Pandore. Chacun son histoire.
- Ça peut vouloir dire qu'on travaille de façon inadaptée.
*Du fait de l'évolution des métiers eux-mêmes. Je pense aux métiers qui sont en apparence moins violents car moins exigeants physiquement, mais qui sont très éprouvant moralement et intellectuellement. Par exemple, la programmation informatique, en missions dans un entreprise, dérangé toutes les trois secondes par des employés pour résoudre un certain nombre de problèmes pour lesquels vous êtes chargés d'apporter des solutions, en parallèle du travail de programmation proprement dit. En fait je n'y connais pas grand chose mais je connais quelqu'un qui fait ça et qui est rincé le soir en rentrant. Fatigue nerveuse assurée. Se détend en jouant de la musique, en faisant beaucoup de sport, en partant en week-end, mais il a le salaire pour. Et donne le sentiment d'être tout le temps sous pression, sorte de fuite en avant. Et pas de recul intellectuel par rapport à ça. Pas de conscience politique, syndicale n'en parlons même pas. Pourtant les savoir-faire professionnels, leur mise en œuvre et leur évolution sont fonction de la forme qu'on donne à nos conditions de travail, lesquelles dépendent directement de politiques d'entreprise elles-mêmes directement raccordées à des logiques économiques. Donc ça crée forcément des écarts entre les intérêts de l'employeur et des investisseurs, et l'intérêt du salarié. Dans cet écart, les conditions de travail et de vie. Les conditions de réalisation personnelles. Qui sommes-nous dans cet écart, un objet de réalisation de profits, ou un sujet se réalisant dans une activité professionnelle? Le burn-out peut-être le signe que le sujet n'y est plus.
* Du fait d'une mauvaise connaissance de soi, de ses limites, de son fonctionnement. Et d'une mauvaise gestion en conséquence. Ne serait-ce que pour dire non aux conditions de travail qui nous sont imposées. Et je pense que quand on est du genre hyperactif, perfectionniste, ou qu'on a une grande capacité de travail ou au moins un grand appétit, accompagné comme il se doit éventuellement d'une tendance forte à la procrastination, on est plus fragile vis-à-vis des exigences extérieures.
Mon deuxième burn-out (tension abyssale, actes manqués genre étourderies à répétition, arrêts maladie) a à voir avec le fait que je me suis mise à fonctionner en mode "survie" dans un environnement hostile tout en ne sachant pas fonctionner avec moi-même, sur un plan professionnel et relationnel (un peu foutraque ma description! Je ne veux pas en dire trop). Me pliant à des exigences extérieures de façon excessive, inadaptée. Me levant aux aurores pour aller bosser, prendre plusieurs transports, rentrer tard, vivre dans un placard, manquer de temps, d'espace, de plages de silence, de moyens financiers pour prendre un peu l'air, de perspective, sentiment de vivre dans un tunnel qui en plus se rétrécit, dans un environnement social hyper stressant de surenchère d'image permanente -être habillé comme çi comme ça, avoir vu tel film, écouter telle musique, être parti là en vacances plutôt que là, blablabla... Nous ne sommes pas des images!!! Nous sommes des personnes!!- et un environnement familial peu épanouissant. Et un environnement amical qui voit se creuser à vitesse grand V des écarts de conditions de vie matérielle et morale grandissants. Bof. Surtout, le sentiment d'être dépassé, impuissant.
Se respecter soi/nous, se comprendre, se connaître, se réaliser en trouvant les moyens pour le faire, donner une plus grande place au sujet, donc porter aussi un regard plus aigu sur les contraintes auxquelles nous sommes sommés de nous plier et qui peuvent s'avérer insoutenables, intenables parce qu'irrespectueuse de l'humain. Voilà l'enjeu à mes yeux.
De mon point de vue, à titre individuel comme à titre collectif, il y a souvent à dé- et re-construire.
Sur le plan individuel, je commence à me dire que je connais mal ma forme d"intelligence et que de mieux la connaître pourrait m'éviter des écueils et m'aider à mieux me réaliser, donner une forme plus acceptable à ma vie et à mes rapports aux autres.
Donc pour les solutions individuelles, ben j'en suis pas rendue très loin.
J'espère que tu y auras trouvé de quoi y puiser matière à réflexion.
Pom d'A
Oui deux.
Je comprends le burn-out comme une fatigue, physique et psychique, en rapport avec l'activité professionnelle. Ce terme existe peut-être parce qu'il faut pouvoir expliquer socialement cette fatigue, vis-à-vis de l'employeur et des collègues. (Voire de la famille si on est une mère ou un père de famille dépassés par l'activité familiale, seule, ou ajoutée à l'activité professionnelle).
Qu'est-ce que ça dit à mon sens non académique et tout à fait partial? Je te livre mes réflexions et mon expérience.
- Ca peut vouloir dire qu'on est pressés comme des citrons, utilisés, exploités jusqu'à l'os par nos employeurs. Et jetés une fois devenus inutilisables. Ou qu'on doit se jeter à corps perdu dans une activité entrepreneuriale intense du fait d'une soumission à des logiques concurrentielles. Ca peut vouloir dire qu'on a dû accepter une surcharge de travail, parce qu'on a peur de perdre son emploi et de ne pas en retrouver un.
Donc ça peut être l'expression d'un rapport de force socio-économique. Et pour moi en prendre conscience, ça n'est pas négligeable. Qu'est-ce qui est du domaine de l'acceptable, du domaine du soutenable? Qu'est-ce qu'on peut changer? A titre personnel, mais, je le pense de plus en plus, à titre collectif. Je ne crois pas à une résolution de ces problèmes par une réforme morale de l'individu devant s'adapter sans cesse au système, aux contraintes qui lui sont imposées, surtout si on considère que le monde dans lequel on vit n'est pas seulement un donné, mais aussi un construit. Pour illustrer cette idée, voyez le film Truman Show. On est dans une boîte, mais on ne sait pas qu'on est dans une boîte. D'ailleurs ne dit-on pas, dans ma "boîte" pour dans mon entreprise?
Ce qui est construit peut être déconstruit. Et notre monde être un chantier ou reconstruire à mesure de nos besoins, dans le respect de l'espèce humaine. Donc avec un enjeu environnemental fort et économique également si on entend par économie la gestion de nos ressources en vue de satisfaire nos besoins.
Pour mon premier burn-out, je bossais dans un hypermarché comme employée de base pour payer mes études. Quand mon directeur m'a embauchée, il m'a dit que s'il n'y avait pas à proprement parler de "chaîne de production", ça s'apparentait quand même à un travail à la chaîne, avec cadences de production, travail en équipe, et cycle de travail, mon travail dépendant du travail des autres dépendant de mon travail. Et comme je suis du genre consciencieux et perfectionniste, je fonctionnais à fond dans la logique. Pas syndiquée, rien, pas de conscience politique et pas de vision à long terme vu que c'était "juste" pour financer mes études. C'était un contrat spécial étudiant, donc on servait de bouche-trou. Bouche trou week-end, bouche trou vacances, bouche-trou spécial fêtes de Noël, de Pâques, des Mères etc..etc..
Maintenant j'ai un regard beaucoup plus critique et beaucoup plus solidaire et engagé vis-à-vis de ça et je pense à mes collègues qui y sont encore. Problèmes d'articulations, de dos.. Stress vis-à-vis de la hiérarchie..Conditions de vie matérielles.. Un impact sur la vie et la santé des gens, contre des cacahuètes. Et du mépris de la part de la société s'ils ont le malheur de se révolter et de lutter. Écœurant.
Ce burn-out s'est traduit par une immense fatigue. Tension très basse. Et par l'émergence de manifestation d'un stress diffus et généralisé. Prescription anxiolytique. Que j'ai gérée de façon à me sevrer presque aussi vite qu'on m'en avait prescrit tant ces produits induisent de dépendances. Et de ce côté là, tout va bien! Pas de dépendance à rien de cet ordre! Sauf au chocolat! Qui est aussi un psychotrope, bon..
Mais travail psy, libérateur, constructif. Pouvoir mettre en mots ce que le corps se retrouve tout seul à exprimer. Après le travail psy, c'est un peu la boîte de Pandore. Chacun son histoire.
- Ça peut vouloir dire qu'on travaille de façon inadaptée.
*Du fait de l'évolution des métiers eux-mêmes. Je pense aux métiers qui sont en apparence moins violents car moins exigeants physiquement, mais qui sont très éprouvant moralement et intellectuellement. Par exemple, la programmation informatique, en missions dans un entreprise, dérangé toutes les trois secondes par des employés pour résoudre un certain nombre de problèmes pour lesquels vous êtes chargés d'apporter des solutions, en parallèle du travail de programmation proprement dit. En fait je n'y connais pas grand chose mais je connais quelqu'un qui fait ça et qui est rincé le soir en rentrant. Fatigue nerveuse assurée. Se détend en jouant de la musique, en faisant beaucoup de sport, en partant en week-end, mais il a le salaire pour. Et donne le sentiment d'être tout le temps sous pression, sorte de fuite en avant. Et pas de recul intellectuel par rapport à ça. Pas de conscience politique, syndicale n'en parlons même pas. Pourtant les savoir-faire professionnels, leur mise en œuvre et leur évolution sont fonction de la forme qu'on donne à nos conditions de travail, lesquelles dépendent directement de politiques d'entreprise elles-mêmes directement raccordées à des logiques économiques. Donc ça crée forcément des écarts entre les intérêts de l'employeur et des investisseurs, et l'intérêt du salarié. Dans cet écart, les conditions de travail et de vie. Les conditions de réalisation personnelles. Qui sommes-nous dans cet écart, un objet de réalisation de profits, ou un sujet se réalisant dans une activité professionnelle? Le burn-out peut-être le signe que le sujet n'y est plus.
* Du fait d'une mauvaise connaissance de soi, de ses limites, de son fonctionnement. Et d'une mauvaise gestion en conséquence. Ne serait-ce que pour dire non aux conditions de travail qui nous sont imposées. Et je pense que quand on est du genre hyperactif, perfectionniste, ou qu'on a une grande capacité de travail ou au moins un grand appétit, accompagné comme il se doit éventuellement d'une tendance forte à la procrastination, on est plus fragile vis-à-vis des exigences extérieures.
Mon deuxième burn-out (tension abyssale, actes manqués genre étourderies à répétition, arrêts maladie) a à voir avec le fait que je me suis mise à fonctionner en mode "survie" dans un environnement hostile tout en ne sachant pas fonctionner avec moi-même, sur un plan professionnel et relationnel (un peu foutraque ma description! Je ne veux pas en dire trop). Me pliant à des exigences extérieures de façon excessive, inadaptée. Me levant aux aurores pour aller bosser, prendre plusieurs transports, rentrer tard, vivre dans un placard, manquer de temps, d'espace, de plages de silence, de moyens financiers pour prendre un peu l'air, de perspective, sentiment de vivre dans un tunnel qui en plus se rétrécit, dans un environnement social hyper stressant de surenchère d'image permanente -être habillé comme çi comme ça, avoir vu tel film, écouter telle musique, être parti là en vacances plutôt que là, blablabla... Nous ne sommes pas des images!!! Nous sommes des personnes!!- et un environnement familial peu épanouissant. Et un environnement amical qui voit se creuser à vitesse grand V des écarts de conditions de vie matérielle et morale grandissants. Bof. Surtout, le sentiment d'être dépassé, impuissant.
Se respecter soi/nous, se comprendre, se connaître, se réaliser en trouvant les moyens pour le faire, donner une plus grande place au sujet, donc porter aussi un regard plus aigu sur les contraintes auxquelles nous sommes sommés de nous plier et qui peuvent s'avérer insoutenables, intenables parce qu'irrespectueuse de l'humain. Voilà l'enjeu à mes yeux.
- Spoiler:
- L'humain d'abord!! Oui je sors
De mon point de vue, à titre individuel comme à titre collectif, il y a souvent à dé- et re-construire.
Sur le plan individuel, je commence à me dire que je connais mal ma forme d"intelligence et que de mieux la connaître pourrait m'éviter des écueils et m'aider à mieux me réaliser, donner une forme plus acceptable à ma vie et à mes rapports aux autres.
Donc pour les solutions individuelles, ben j'en suis pas rendue très loin.
- Spoiler:
- Et sur le plan collectif, je crois que c'est tabou et que c'est dans une autre rubrique !
J'espère que tu y auras trouvé de quoi y puiser matière à réflexion.
Pom d'A
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
En tout cas merci, je viens d'apprendre quelque chose.
Si on résume, le travail est aliénant en fait?
Si on résume, le travail est aliénant en fait?
Dernière édition par Fata Morgana le Sam 3 Sep 2011 - 21:14, édité 1 fois
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Un extrait de Wiki sur l'origine du mot travail, à méditer :
Selon Alain Rey, le mot travail (apparu vers 1130) est un déverbal de travailler, issu (vers 1080) du latin populaire tripaliare, signifiant « tourmenter, torturer avec le trepalium ».
Sous l'Antiquité, le terme bas latin trepalium (attesté en 582) est une déformation de tripalium, un instrument formé de trois pieux, deux verticaux et un placé en transversale, auquel on attachait les animaux pour les ferrer ou les soigner, ou les esclaves pour les punir. Cependant, si cet instrument est bien désigné par le mot travail, il se dit au pluriel des travails et non des travaux.
PS : je suis pratiquant du burn-out depuis 6 mois. En Français, c'est souvent traduit par syndrôme d'épuisement professionnel.
Selon Alain Rey, le mot travail (apparu vers 1130) est un déverbal de travailler, issu (vers 1080) du latin populaire tripaliare, signifiant « tourmenter, torturer avec le trepalium ».
Sous l'Antiquité, le terme bas latin trepalium (attesté en 582) est une déformation de tripalium, un instrument formé de trois pieux, deux verticaux et un placé en transversale, auquel on attachait les animaux pour les ferrer ou les soigner, ou les esclaves pour les punir. Cependant, si cet instrument est bien désigné par le mot travail, il se dit au pluriel des travails et non des travaux.
PS : je suis pratiquant du burn-out depuis 6 mois. En Français, c'est souvent traduit par syndrôme d'épuisement professionnel.
TheCorsican- Messages : 291
Date d'inscription : 27/07/2011
Age : 60
Localisation : En transit
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
syndrôme d'épuisement professionnel.
Ça doit être pour ça que ça ne me disait rien...
Ça doit être pour ça que ça ne me disait rien...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
@ Fata Morgana
Question maïeutique?
Je crois que le travail doit pouvoir permettre d’œuvrer, pour les autres et soi. Mais que quand il est utilisé à d'autres fins, il produit une atomisation tous azimuts effectivement aliénante. Pour faire court.
Et pour faire long:
Atomisation des savoirs-faire dont on perd la culture, la maîtrise, l'usage, et la possibilité de les réinventer, réajuster, développer.. Sur le terrain industriel par des délocalisations, mais aussi notamment à cause de logiques d'évaluation bidons qui obligent à des résultats faisant fi du long terme, des tâtonnements et de bénéfices autres que financiers.
Des salariés/employés/ puisqu'ils sont utilisés, comme objets de production. D'ailleurs les salaires entrent dans les coûts de production.
Sont considérés comme une charge, ayant le poids de l'objet qu'on prend, qu'on use, qu'on jette..
Des vies.
Comment s'organise la vie au boulot avec les autres. Je pense aux plate-formes téléphoniques où pour pouvoir échapper deux secondes au formatage et à la supervision des échanges téléphoniques ambiance open space, les salariés sont obligés de se retrouver dans les toilettes, ou à la machine à café pour tout simplement pouvoir parler sans que leurs propos soient fliqués. Vive la vie, c'était bien ta journée au boulot mon chéri!
Comment s'organise la vie avec la maison, les amis. Les enfants, compagnons, compagnes. Je pense aux problèmes de mobilité géographique, d'instabilité professionnelle associée, à l'impact du stress sur les relations, à l'horizon proposé en modèle aux enfants.
A l'impact du chômage et de la précarité salariale sur l'équilibre personnel et familial et sur les solidarités professionnelles et syndicales.
Des pratiques qui ne sont pas considérées comme "rentables" et "profitables". Ou qui sont détournées à des fins "profitables" mais qui sont aussi par là détruites. Je pense aux services publics, aux pratiques des personnels de soin, d'éducation, de justice, de recherche.. On façonne les pratiques en fonction du coût et non en fonction du patient, de l'élève, du justiciable, de la connaissance... de la société quoi.
Bon, je ne vais pas faire un tableau exhaustif surtout que j'ai le sentiment aussi d'enfoncer des portes ouvertes disant moins bien ce que d'autres disent bien mieux!
Et bien sûr chacun lutte avec son intelligence et sa créativité pour rester bien vivant, ne pas se laisser atomiser et trouver à œuvrer dans et à l'extérieur de son travail.
Mais ça devient compliqué.
Pas sûr que les pilules miracles et le coaching managérial soient des réponses appropriées.
Peut-être le burn-out dit-il quelque chose de tout ça.
Toute une culture!
Question maïeutique?
Je crois que le travail doit pouvoir permettre d’œuvrer, pour les autres et soi. Mais que quand il est utilisé à d'autres fins, il produit une atomisation tous azimuts effectivement aliénante. Pour faire court.
Et pour faire long:
Atomisation des savoirs-faire dont on perd la culture, la maîtrise, l'usage, et la possibilité de les réinventer, réajuster, développer.. Sur le terrain industriel par des délocalisations, mais aussi notamment à cause de logiques d'évaluation bidons qui obligent à des résultats faisant fi du long terme, des tâtonnements et de bénéfices autres que financiers.
Des salariés/employés/ puisqu'ils sont utilisés, comme objets de production. D'ailleurs les salaires entrent dans les coûts de production.
Sont considérés comme une charge, ayant le poids de l'objet qu'on prend, qu'on use, qu'on jette..
Des vies.
Comment s'organise la vie au boulot avec les autres. Je pense aux plate-formes téléphoniques où pour pouvoir échapper deux secondes au formatage et à la supervision des échanges téléphoniques ambiance open space, les salariés sont obligés de se retrouver dans les toilettes, ou à la machine à café pour tout simplement pouvoir parler sans que leurs propos soient fliqués. Vive la vie, c'était bien ta journée au boulot mon chéri!
Comment s'organise la vie avec la maison, les amis. Les enfants, compagnons, compagnes. Je pense aux problèmes de mobilité géographique, d'instabilité professionnelle associée, à l'impact du stress sur les relations, à l'horizon proposé en modèle aux enfants.
A l'impact du chômage et de la précarité salariale sur l'équilibre personnel et familial et sur les solidarités professionnelles et syndicales.
Des pratiques qui ne sont pas considérées comme "rentables" et "profitables". Ou qui sont détournées à des fins "profitables" mais qui sont aussi par là détruites. Je pense aux services publics, aux pratiques des personnels de soin, d'éducation, de justice, de recherche.. On façonne les pratiques en fonction du coût et non en fonction du patient, de l'élève, du justiciable, de la connaissance... de la société quoi.
Bon, je ne vais pas faire un tableau exhaustif surtout que j'ai le sentiment aussi d'enfoncer des portes ouvertes disant moins bien ce que d'autres disent bien mieux!
Et bien sûr chacun lutte avec son intelligence et sa créativité pour rester bien vivant, ne pas se laisser atomiser et trouver à œuvrer dans et à l'extérieur de son travail.
Mais ça devient compliqué.
Pas sûr que les pilules miracles et le coaching managérial soient des réponses appropriées.
Peut-être le burn-out dit-il quelque chose de tout ça.
Toute une culture!
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
A lire, je me demande si je n'en ai pas fait un, mais alors il fut: total, et pas seulement lié au travail et à ses conditions.
Si le sujet disparaît, s'éteint, il reste toujours en soi une parcelle de vie suffisamment présente encore, pour user des moyens d'urgence afin de se faire entendre ?
Individuellement, je dirais que la seule manière de ne pas retomber dedans,
Collectivement...Eh bien, c'est une aberration de voir comment l'on vit aujourd'hui.
Concept qui vise à nous rendre fourmis... Et qui nous a déjà bien gentimment aveuglés depuis un moment.
Tout libre en apparence, offrant toutes les libertés à ceux qui savent se débrouiller ou gagner de l'argent, mais là aussi en apparence seulement. Parce que derrière, c'est pas joli-joli et de la cité fourmi-esclave. Même les boss ou les riches en sont esclaves de ce truc gluant, c'est catastrophique à tous les niveaux.
Belle cage dorée (ou pas) disait l'un de vous sur un autre topic.
Et que si l'on ouvrait la porte, personne ne voulait en sortir, trop habitué à sa cage ?
Cage de fourmis...
Pilule bleue ou pilule rouge ? ^^
Vous restez encore dedans ou vous sortez ?
Un homme libre DECIDE.
Un homme libre va où il veut.
Les libertés ne sont qu'apparentes dans ce système. Et vous le savez.
Si le sujet disparaît, s'éteint, il reste toujours en soi une parcelle de vie suffisamment présente encore, pour user des moyens d'urgence afin de se faire entendre ?
Individuellement, je dirais que la seule manière de ne pas retomber dedans,
- Spoiler:
- c'est de se montrer vigilant à ne pas se laisser embarquer dans des situations qui ne nous conviennent point. Voire ne pas se laisser embarquer tout court, lorsque c'est contre son gré, ou non-maîtrisable.
Car à ces moments-là, on est encore conscient et non-fatigué, donc en pleine possession de ses moyens pour agir en amont de la crise, en anticipation. Ne pas aller là où c'est risque de dérapage hors de contrôle. Ou du moins, refuser toute "ancre" qu'on essaye de nous jeter dessus pour nous immobiliser et nous rendre docile comme un robot. Même pour rendre service, s'il le faut, refuser toute ancre, fut-elle temporaire. Surtout les temporaires...
Ceux qui ont fait un burn-out comprendront le risque du "temporaire" je pense...
Collectivement...Eh bien, c'est une aberration de voir comment l'on vit aujourd'hui.
- Spoiler:
- Je me demande de plus en plus comment agir pour faire prendre conscience de cette folie à nos politiciens. On envoie les gens sortant des concours à l'autre bout de la France, loin de leur famille, on sépare les conjoints même avec des enfants... Les grands-parents ne voient plus leurs petits-enfants habitant un autre département, ne sont plus épaulés par leurs enfants lorsque la santé se gâte un peu puisqu'ils bossent trop loin... Du grand n'importe quoi !!!
Pourtant cela arrive partout... L'individu devient une bête de somme, une fourmi ouvrière... Interdite de réfléchir ou de parler de changer quoi que ce soit. Ou alors qui refuse de changer les choses dans le sens décidé pour elle-lui, on se demande bien pourquoi (humour jaune ou noir, quant aux études de "résistance au changement", sorry) ...
Les cités ou la violence des jeunes, il y a tellement de choses aberrantes aussi à modifier simplement et humainement pour résorber ça en un clin d'oeil, et rendre enfin toute dignité à tous. Bon, je m'égare.
Mais ça pour dire que oui, collectivement, on est dans une sacrée belle impasse collective. Maîtrisée superficiellement à coups de ficelles en coulisses, aussi grosses que des maisons, mais personne ne dit rien, ou reste avec ses oeillères.
Bon, donc éviter le burn-out en collectif ? simple... Recréer des cellules familiales-amicales déjà pour commencer, et des cellules qui sont unies et proches, pas éclatées dans toute la France comme actuellement. Qui consolideraient l'équilibre intérieur de chacun, et le rendraient apte à ne pas se laisser marcher dessus, "seul contre les autres"... Puisque l'individu ne serait plus seul du coup, et aurait son réseau entier de famille et amis de longue date sur place, pas seulement de bons amis connus depuis quelques années, pris eux aussi dans leur propre survie ou gestion quotidienne. En cas de pépin, l'individu a ainsi tout un bloc autour de lui pour l'aider à refaire surface, ou à se dégager en amont de situations malsaines pour lui-elle.
Concept qui vise à nous rendre fourmis... Et qui nous a déjà bien gentimment aveuglés depuis un moment.
Tout libre en apparence, offrant toutes les libertés à ceux qui savent se débrouiller ou gagner de l'argent, mais là aussi en apparence seulement. Parce que derrière, c'est pas joli-joli et de la cité fourmi-esclave. Même les boss ou les riches en sont esclaves de ce truc gluant, c'est catastrophique à tous les niveaux.
Belle cage dorée (ou pas) disait l'un de vous sur un autre topic.
Et que si l'on ouvrait la porte, personne ne voulait en sortir, trop habitué à sa cage ?
Cage de fourmis...
Pilule bleue ou pilule rouge ? ^^
Vous restez encore dedans ou vous sortez ?
Un homme libre DECIDE.
Un homme libre va où il veut.
Les libertés ne sont qu'apparentes dans ce système. Et vous le savez.
Invité- Invité
épuisement professionnel mais pas seulement
Bonsoir et merci pour vos témoignages, j'ai déja trouvé plusieurs points de réflexion pour l'avenir!
Pour fata morgana : je dirais que le burn out, pour moi, c'est comme un compteur électrique qui disjoncte (dans le corps humain, tout est électrique puisque les messages envoyés par le cerveau passent par les terminaisons nerveuses sous forme de courant électrique et pareil dans l'autre sens). Alors, quand le compteur électrique du corps humain disjoncte, par exemple, tu ne peux plus maîtriser tes muscles (doigts qui ne peuvent plus taper sur les touches de l'ordinateur ou tirer le tiroir d'eau du sèche-linge), tu as des douleurs musculaires partout et en permanence. C'est dangereux! pour ma part, j'avais une tension très élevée et je ne pouvais plus tenir correctement le volant de ma voiture mais il valait mieux que je ne conduise pas car j'étais complètement speedée.
Epuisement professionnel : oui mais pas seulement car il y a aussi un facteur psychologique : le sentiment d'une trahison par mon employeur alors qu'en réalité, c'est moi qui fout le bordel dans ma vie professionnelle à force de vouloir en faire trop.
Dans les deux cas, mon employeur ne comprenait pas pourquoi j'en faisais tellement. Et dans les deux cas, celà a fini par ma démission. Sentiment d'impuissance, oui, ben, évidemment puisqu'on est épuisé physiquement et mentalement.
Pour moi, toujours le même schéma : un métier passionnant et rémunérateur : alors je me prends au jeu. Au début, c'est facile et motivant mais au bout d'un moment, il faut que j'aille plus loin, que j'en fasse plus, il me faut toujours plus de travail, de défis, de félicitations, de promotions, de fric (ben oui, parceque pour déstresser il faut des week end, des vacances, des cadeaux mais ça ne suffit jamais, c'est une fuite en avant) alors, je prends plus de boulot, de responsabilités mais quand j'en ai fait le tour, ça ne m'intéresse plus, il faut que j'avance plus loin, il faut du nouveau. Et là, ça commence à être le bordel dans la vie privée parceque pas le temps de s'occupper du mari, des enfants (zèbres, évidemment) et voilà tout le monde chez les psys.
Et là, ça y'est, c'est le cercle infernal : pouquoi travailler autant puisque tout le monde est malheureux ? puisque mon boulot ne me motive plus, que tout le monde me traite d'emmerdeuse trop perfectionniste, trop dans la maîtrise du moindre évenement, jamais satisfaite ? En plus, je suis épuisée...Et un beau matin : pétage de plomb... je me retrouve en arrêt de travail et je balance ma lettre de démission.
On pourrait penser que là, tout va bien...enfin du temps pour souffler, pour respirer, pour se reposer, pour profiter des enfants, du beau temps...
Oui, mais une fois que je vais bien (trois mois plus tard) eh ben...JE M'ENNUIE !!! ( en plus, les problèmes de fric ne sont pas loin) IL FAUT QUE JE RETROUVE UN TRAVAIL mais là, j'ai la trouille de recommencer parceque je ne peux pas tenir non plus dans un travail qui ne me passionne pas, c'est encore pire ! je meurs d'ennui.
Je vais essayer une de vos suggestions qui me semble se résumer par : être en accord avec soi-même pour ne pas prendre la mauvaise direction
Pour fata morgana : je dirais que le burn out, pour moi, c'est comme un compteur électrique qui disjoncte (dans le corps humain, tout est électrique puisque les messages envoyés par le cerveau passent par les terminaisons nerveuses sous forme de courant électrique et pareil dans l'autre sens). Alors, quand le compteur électrique du corps humain disjoncte, par exemple, tu ne peux plus maîtriser tes muscles (doigts qui ne peuvent plus taper sur les touches de l'ordinateur ou tirer le tiroir d'eau du sèche-linge), tu as des douleurs musculaires partout et en permanence. C'est dangereux! pour ma part, j'avais une tension très élevée et je ne pouvais plus tenir correctement le volant de ma voiture mais il valait mieux que je ne conduise pas car j'étais complètement speedée.
Epuisement professionnel : oui mais pas seulement car il y a aussi un facteur psychologique : le sentiment d'une trahison par mon employeur alors qu'en réalité, c'est moi qui fout le bordel dans ma vie professionnelle à force de vouloir en faire trop.
Dans les deux cas, mon employeur ne comprenait pas pourquoi j'en faisais tellement. Et dans les deux cas, celà a fini par ma démission. Sentiment d'impuissance, oui, ben, évidemment puisqu'on est épuisé physiquement et mentalement.
Pour moi, toujours le même schéma : un métier passionnant et rémunérateur : alors je me prends au jeu. Au début, c'est facile et motivant mais au bout d'un moment, il faut que j'aille plus loin, que j'en fasse plus, il me faut toujours plus de travail, de défis, de félicitations, de promotions, de fric (ben oui, parceque pour déstresser il faut des week end, des vacances, des cadeaux mais ça ne suffit jamais, c'est une fuite en avant) alors, je prends plus de boulot, de responsabilités mais quand j'en ai fait le tour, ça ne m'intéresse plus, il faut que j'avance plus loin, il faut du nouveau. Et là, ça commence à être le bordel dans la vie privée parceque pas le temps de s'occupper du mari, des enfants (zèbres, évidemment) et voilà tout le monde chez les psys.
Et là, ça y'est, c'est le cercle infernal : pouquoi travailler autant puisque tout le monde est malheureux ? puisque mon boulot ne me motive plus, que tout le monde me traite d'emmerdeuse trop perfectionniste, trop dans la maîtrise du moindre évenement, jamais satisfaite ? En plus, je suis épuisée...Et un beau matin : pétage de plomb... je me retrouve en arrêt de travail et je balance ma lettre de démission.
On pourrait penser que là, tout va bien...enfin du temps pour souffler, pour respirer, pour se reposer, pour profiter des enfants, du beau temps...
Oui, mais une fois que je vais bien (trois mois plus tard) eh ben...JE M'ENNUIE !!! ( en plus, les problèmes de fric ne sont pas loin) IL FAUT QUE JE RETROUVE UN TRAVAIL mais là, j'ai la trouille de recommencer parceque je ne peux pas tenir non plus dans un travail qui ne me passionne pas, c'est encore pire ! je meurs d'ennui.
Je vais essayer une de vos suggestions qui me semble se résumer par : être en accord avec soi-même pour ne pas prendre la mauvaise direction
florence33120- Messages : 21
Date d'inscription : 21/08/2011
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
C'est vrai que ce système est à la fois con, pourri, injuste, inhumain, dégradant, polluant, sans avenir, laid, écervelé, grotesque, cannibale, sale, bruyant, inculte, monstrueux, cruel, destructeur, inique, insensé, débilitant, aliénant, cupide, féroce, corrompu, frelaté, morbide, assommant, dénaturé, pervers, rebutant, vide, stérile, inconséquent, imprévoyant, maléficié, absurde, criminel, mortifère, aveugle, prodigue, mal torché, mafieux, homicide...
Mais pas de quoi nous faire un burn-out allons...
Mais pas de quoi nous faire un burn-out allons...
Dernière édition par Fata Morgana le Sam 3 Sep 2011 - 21:13, édité 1 fois
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
merci a pomd'a
Merci de ton témoignage, je me sens moins seule et j'aime bien ton analyse qui vise à remettre le sujet au centre
florence33120- Messages : 21
Date d'inscription : 21/08/2011
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
- Spoiler:
La liberté, c’est tout ce que permet de faire la longueur de la corde.Kara a écrit: Les libertés ne sont qu'apparentes dans ce système. Et vous le savez.
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
le système a bon dos
Pour ma part, je ne crois pas que ce soit la faute du système mais plutôt celle de mon fonctionnement personnel.
Le système, il y a longtemps que je l'ai analysé et rejeté sinon, je ne serais jamais heureuse.
Je ne travaille pas pour consommer mais pour m'occuper (sinon angoisse mortelle)
Et pour payer les produits culturels dont j'ai besoin.
Sinon, j'adore détourner le système (solderies pour les fringues, EMMAUS pour les bouquins, les meubles, associations d'échange pour les cours de guitare, de langue, brocantes pour la déco, etc...) Je crois beaucoup au troc qui ramène à la volonté humaine d'échanger quelque chose, de communiquer, d'offrir ses compétences, ses centres d'intérêt.
J'irais super bien si le salaire était déconnecté du travail effectué, du diplôme, du poste. Mon utopie, c'est un monde où chacun reçoit une somme égale et participe à la vie en communauté sur ce qu'il aime faire, sur ses talents. Comme dans un bouquin de BARJAVEL
Le système, il y a longtemps que je l'ai analysé et rejeté sinon, je ne serais jamais heureuse.
Je ne travaille pas pour consommer mais pour m'occuper (sinon angoisse mortelle)
Et pour payer les produits culturels dont j'ai besoin.
Sinon, j'adore détourner le système (solderies pour les fringues, EMMAUS pour les bouquins, les meubles, associations d'échange pour les cours de guitare, de langue, brocantes pour la déco, etc...) Je crois beaucoup au troc qui ramène à la volonté humaine d'échanger quelque chose, de communiquer, d'offrir ses compétences, ses centres d'intérêt.
J'irais super bien si le salaire était déconnecté du travail effectué, du diplôme, du poste. Mon utopie, c'est un monde où chacun reçoit une somme égale et participe à la vie en communauté sur ce qu'il aime faire, sur ses talents. Comme dans un bouquin de BARJAVEL
florence33120- Messages : 21
Date d'inscription : 21/08/2011
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Tu conviendras que ça correspond assez bien, non ?J'irais super bien si le salaire était déconnecté du travail effectué, du diplôme, du poste. Mon utopie, c'est un monde où chacun reçoit une somme égale et participe à la vie en communauté sur ce qu'il aime faire, sur ses talents. Comme dans un bouquin de BARJAVEL
Moi je pense que si on était accepté comme surdoués et considérés comme tels, dans ton cas, ça irait mieux. Et précisément cette attitude d'ignorance vis à vis des "employés" (mot vulgaire s'il en est) est l'une des hérésie du système. Tu lui demandes à lui de ne pas t'ennuyer, et que te rend t-il en retour?
Moi j'ai fais UN burn-out. Mais un vrai. C'était à l'école. j'ai compris dans une bouffée d'angoisse paroxystique que si je "m'intégrais" (comme une pièce dans un rouage) je perdais tout: mon "âme", mon intelligence, le sens de ma vie et mes raisons de vivre, mon identité, mon histoire, ma dignité, la possibilité même de respirer. Alors j'ai littéralement tout sabordé, j'étais au sens strict près à mourir, j'ai tout saccagé, tout rejeté et n'y ai jamais remis les pieds. j'étais en cinquième et j'ignorais tout de mes caractéristiques zèbre. Je ne l'ai jamais regretté. J'avais littéralement le sentiment que m'intégrer ce serait pire que de m'enterrer vivant. Ce fut une panique absolue. L'absurde de Sartre, je l'ai vécu vers douze ans, j'ai pris le néant en plein visage. Et dès lors je n'ai eu qu'un but: réaliser ma vocation la plus profonde: vivre la vie que...je suis.
Cela dit j'étais un enfant-martyr, en plus, et ce fut aussi l'occasion de faire un doigt à ceux pour qui l'école justifiait les pires mépris et les pires attitudes.
Donc ce que l'école n'a pas su faire, je l'ai fais, c'est à dire apprendre ce que j'avais besoin de savoir pour être. J'ai grandi sauvagement. Et de la distance d'où je regarde ce "système", on voit déjà avancer les flammes.
Dernière édition par Fata Morgana le Sam 3 Sep 2011 - 22:11, édité 1 fois (Raison : fote)
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
florence33120 a écrit:Pour ma part, je ne crois pas que ce soit la faute du système mais plutôt celle de mon fonctionnement personnel.
Le système, il y a longtemps que je l'ai analysé et rejeté sinon, je ne serais jamais heureuse.
Est-ce bel et bien une contradiction ou un paradoxe entre les deux phrases ci-dessus ?
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
@ Florence
Allez je brouillonne des réponses et puis non j'ai la tête trop lessivée.
En échange une petite vidéo qui peut faire réponse. Attention on y risque un œil et puis deux et puis..
Je décline toute responsabilité en cas d'addiction..
Allez je brouillonne des réponses et puis non j'ai la tête trop lessivée.
En échange une petite vidéo qui peut faire réponse. Attention on y risque un œil et puis deux et puis..
Je décline toute responsabilité en cas d'addiction..
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Pomme d'A a écrit:Et bien sûr chacun lutte avec son intelligence et sa créativité pour rester bien vivant, ne pas se laisser atomiser et trouver à œuvrer dans et à l'extérieur de son travail.
Je me demande si ce n'est pas justement cette lutte pour rester vivant, continuer à exercer son intelligence et sa créativité dans un environnement de travail défavorable, qui explique en partie pourquoi on va trop loin. Pourquoi on minimise les signaux évidents. Pourquoi on insiste jusqu'au point de rupture.
Lutte perdue d'avance, mais à laquelle on ne peut renoncer sous peine de se perdre, de devenir le robot qui ne pense pas, accepte tout, et fait un travail conforme à ce qui est demandé. Même si ce qui est demandé est absurde. Même si les errements stratégiques de l'entreprise conduisent de façon évidente à produire quelque chose de médiocre, mais rentable (et encore).
Soit on accepte et on se fait broyer, et jeter un jour ou l'autre, soit on résiste, on s'épuise et on finit par se faire broyer, et jeter un jour au l'autre. Toute personne déviante, qui pense, donne son avis, critique, est circonvenue de façon plus ou moins radicale, mais toujours violente. A tous les niveaux hiérarchiques.
Ce qui est détruit et méprisé dans le monde du travail d'aujourd'hui, c'est le métier, au sens de savoir-faire, expérience, créativité, habileté. Qui s'acquièrent avec le temps, se basent sur les traditions, s'affinent et se transmettent. Le métier s'inscrit dans le temps, la culture, le collectif. C'est tout ce qui est méprisé, dévalorisé dans des termes devenu péjoratifs comme "corporation", "défense des acquis". Tout ce qui se rapporte aux solidarités collectives est piétiné à la source.
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Merci pour ta trouvaille Pomme d'A, c'est très bien choisi.
Le manque, je dirais que c'est ce que nous perdons et recherchons.
Le système de grande société nous donne des illusions, des joujous pour nous occuper, de la culture, du beau, des ordis, des écrans partout...
Mais ce que l'on a besoin au fond de soi, c'est la liberté.
Le lien avec la nature, perdu dans les grandes villes.
Hatta V, j'ai vu de superbes créations et recherches de différences créatives, agréables à montrer, à offrir, dans des villages par exemple, ou des lieux qui ont gardé une base de gens qui ne partaient pas travailler loin, qui avaient leur famille sur place, leurs amis de toujours. Mais je suis d'accord que dès qu'on aborde les villes, alors tout devient vite "pas de différence".
Le manque, je dirais que c'est ce que nous perdons et recherchons.
Le système de grande société nous donne des illusions, des joujous pour nous occuper, de la culture, du beau, des ordis, des écrans partout...
Mais ce que l'on a besoin au fond de soi, c'est la liberté.
Le lien avec la nature, perdu dans les grandes villes.
Hatta V, j'ai vu de superbes créations et recherches de différences créatives, agréables à montrer, à offrir, dans des villages par exemple, ou des lieux qui ont gardé une base de gens qui ne partaient pas travailler loin, qui avaient leur famille sur place, leurs amis de toujours. Mais je suis d'accord que dès qu'on aborde les villes, alors tout devient vite "pas de différence".
+1Soit on accepte et on se fait broyer, et jeter un jour ou l'autre, soit on résiste, on s'épuise et on finit par se faire broyer, et jeter un jour au l'autre. Toute personne déviante, qui pense, donne son avis, critique, est circonvenue de façon plus ou moins radicale, mais toujours violente. A tous les niveaux hiérarchiques.
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Bon sang, un burn-out cela veut dire: "Arrête, cela n'est pas pour toi". Qui obéira? Qui osera sortir de cette arène pour, affranchi, commencer à vivre soi?
A l'inverse de toi, la société qui s'impose à toi n'est qu'un rêve, un rêve parasite. C'est au prix des tes rêves, et pire, de tes idéaux, que cet empire de pacotille élève sur le monde ses tours frigides. Si comme "citoyen" tu as besoin de tout ce fatras, comme personne, de quoi as-tu besoin?
A l'inverse de toi, la société qui s'impose à toi n'est qu'un rêve, un rêve parasite. C'est au prix des tes rêves, et pire, de tes idéaux, que cet empire de pacotille élève sur le monde ses tours frigides. Si comme "citoyen" tu as besoin de tout ce fatras, comme personne, de quoi as-tu besoin?
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
@ hatta vikh,
Je partage totalement ton point de vue terriblement lucide. Avec une petite nuance, je n'ai sans doute pas encore jeté toutes mes illusions dans le fleuve de l'oubli (en ref à la vidéo de pomme d'A), je veux encore croire que la lutte n'est pas perdue d'avance. Je n'ai pas renoncé, je n'abandonne pas, je ne suis pas prête à me soumettre.
"Soit on accepte et on se fait broyer, et jeter un jour ou l'autre, soit on résiste, on s'épuise et on finit par se faire broyer, et jeter un jour au l'autre. Toute personne déviante, qui pense, donne son avis, critique, est circonvenue de façon plus ou moins radicale, mais toujours violente. A tous les niveaux hiérarchiques."
Tu décris le principe même de l'injonction paradoxale, quoique l'on fasse rien ne conviendra. Oui le monde du travail peut être pervers. Mais doit-on pour autant abandonner? Parfois on découvre une troisième voie (souvent souterraine) pour déjouer ce type de fonctionnement.
Sur le long terme, je crois au triomphe de la résistance, de l'intelligence ou plus simplement du bon sens. Sinon, à quoi bon continuer?
Mais j'admets que parfois, je fléchis, je tombe mais me relève - un chemin de croix?- J'espère que l'issue ne sera pas la croix, je n'adhère pas au sacrifice.
Ce qui est certain: ce matin, je me réjouis en lisant des analyses pertinentes
sur ce forum.
Espoir? Illusion?
Je partage totalement ton point de vue terriblement lucide. Avec une petite nuance, je n'ai sans doute pas encore jeté toutes mes illusions dans le fleuve de l'oubli (en ref à la vidéo de pomme d'A), je veux encore croire que la lutte n'est pas perdue d'avance. Je n'ai pas renoncé, je n'abandonne pas, je ne suis pas prête à me soumettre.
"Soit on accepte et on se fait broyer, et jeter un jour ou l'autre, soit on résiste, on s'épuise et on finit par se faire broyer, et jeter un jour au l'autre. Toute personne déviante, qui pense, donne son avis, critique, est circonvenue de façon plus ou moins radicale, mais toujours violente. A tous les niveaux hiérarchiques."
Tu décris le principe même de l'injonction paradoxale, quoique l'on fasse rien ne conviendra. Oui le monde du travail peut être pervers. Mais doit-on pour autant abandonner? Parfois on découvre une troisième voie (souvent souterraine) pour déjouer ce type de fonctionnement.
Sur le long terme, je crois au triomphe de la résistance, de l'intelligence ou plus simplement du bon sens. Sinon, à quoi bon continuer?
Mais j'admets que parfois, je fléchis, je tombe mais me relève - un chemin de croix?- J'espère que l'issue ne sera pas la croix, je n'adhère pas au sacrifice.
Ce qui est certain: ce matin, je me réjouis en lisant des analyses pertinentes
sur ce forum.
Espoir? Illusion?
zebâne- Messages : 15
Date d'inscription : 16/08/2011
merci, fata morgana
Merci pour ton dernier message, oui, en effet, en tant que personne, de quoi ai-je besoin ? voilà la bonne question. Quel univers veux-je créer autour de moi ? quelles personnes veux-je cotoyer ? Je suis une idéaliste, je veux de la loyauté, de la sincérité, de l'honneteté, toutes ces qualités qui font que je trébuche et pleure à chaque fois que je suis trahie par un, une "ami(e)". Limiter le champs à ces personnes, n'entretenir que des relations "utiles" avec les autres. Me protéger. Alors que par nature, je suis ouverte à l'univers... comment fermer le champs et ne pas en souffrir ?
Pour le contact avec la nature, c'est gagné, j'habite à Arcachon et c'est énorme ! je me nourris de toutes ces images, ces odeurs de mer, de paysages, le fric que j'ai gagné dans mon dernier job m'aura au moins permis ça. j'ai trouvé une ferme pour nourrir ma famille avec des produits sains, ça aussi, c'est énorme!
Alors que me manque-t-il ? une occupation ? pas difficile, que l'embarras du choix. Alors, le fric ? il en faut quand même suffisamment pour les besoins primaires et les besoins liés à la créativité et la soif de culture, de découvertes e.
Donc un boulot, mais pas forcément salarié, alors créer une entreprise, oui, c'est possible, je l'ai déja fait dans le passé et c'était vraiment niquel ! je travaillais à mon rythme, je gagnais suffisamment (suffit de ne pas sonsommer de façon idiote).
Alors, pourquoi j'ai arrêté ? je me sentais trop seule et je m'ennuyais mais il est vrai que je n'habitais pas ici où il y a toujours des tas de choses à découvrir.
Et toi, fata morgana, comment fais-tu ?
Pour le contact avec la nature, c'est gagné, j'habite à Arcachon et c'est énorme ! je me nourris de toutes ces images, ces odeurs de mer, de paysages, le fric que j'ai gagné dans mon dernier job m'aura au moins permis ça. j'ai trouvé une ferme pour nourrir ma famille avec des produits sains, ça aussi, c'est énorme!
Alors que me manque-t-il ? une occupation ? pas difficile, que l'embarras du choix. Alors, le fric ? il en faut quand même suffisamment pour les besoins primaires et les besoins liés à la créativité et la soif de culture, de découvertes e.
Donc un boulot, mais pas forcément salarié, alors créer une entreprise, oui, c'est possible, je l'ai déja fait dans le passé et c'était vraiment niquel ! je travaillais à mon rythme, je gagnais suffisamment (suffit de ne pas sonsommer de façon idiote).
Alors, pourquoi j'ai arrêté ? je me sentais trop seule et je m'ennuyais mais il est vrai que je n'habitais pas ici où il y a toujours des tas de choses à découvrir.
Et toi, fata morgana, comment fais-tu ?
florence33120- Messages : 21
Date d'inscription : 21/08/2011
pour Hatta VIKH
oui, je suis d'accord, ce qui ne va pas dans ce monde industrialisé c'est la disparition du "métier" tel que tu le décris. La disparition de la notion d'artisan (au sens d'artiste), il en reste pourtant...
Apprendre un métier, transmettre un métier, un savoir-faire. Réaliser de belles choses ou des choses parfaitement adaptées à leur utilisation, en créer de nouvelles, utiliser son intelligence, tout son potentiel dans une activité valorisante avec d'autres passionnés, faire partie d'une équipe, une vraie qui oeuvre dans le même objectif, avec respect.
On est très loin du monde du travail d'aujourd'hui dans notre pays. Quand on voit l'importance qu'on accorde aux fillières CAP et BEP, à l'aprentissage d'un métier manuel, bonjour le mépris! moi, quand j'étais môme, je voulais être coiffeuse mais ma mère m'a dit : passe ton bac d'abord! le prof de maths voulait que je fasse des études scientifiques, le prof de français des études littéraires, et moi, tout! tout savoir, tout apprendre! on sait comment ça finit....
Pourtant, les artisans gagnent très bien leur vie, il en manque ! peut-être ont-ils plus de satisfaction dans leur travail que ceux qui ont un travail prétendument "intellectuel" comme moi.
Apprendre un métier, transmettre un métier, un savoir-faire. Réaliser de belles choses ou des choses parfaitement adaptées à leur utilisation, en créer de nouvelles, utiliser son intelligence, tout son potentiel dans une activité valorisante avec d'autres passionnés, faire partie d'une équipe, une vraie qui oeuvre dans le même objectif, avec respect.
On est très loin du monde du travail d'aujourd'hui dans notre pays. Quand on voit l'importance qu'on accorde aux fillières CAP et BEP, à l'aprentissage d'un métier manuel, bonjour le mépris! moi, quand j'étais môme, je voulais être coiffeuse mais ma mère m'a dit : passe ton bac d'abord! le prof de maths voulait que je fasse des études scientifiques, le prof de français des études littéraires, et moi, tout! tout savoir, tout apprendre! on sait comment ça finit....
Pourtant, les artisans gagnent très bien leur vie, il en manque ! peut-être ont-ils plus de satisfaction dans leur travail que ceux qui ont un travail prétendument "intellectuel" comme moi.
florence33120- Messages : 21
Date d'inscription : 21/08/2011
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Oui, l'injonction paradoxale nous entoure. Notion très intéressante, et qui permet de nommer, comprendre et sortir du piège. Je l'ai découverte dans un livre de Paul Watzlawick, je ne sais plus si c'est "Changements", "Le langage de la réalité" ou "La réalité de la réalité" (mais je les recommande tous les trois).
Ne pas abandonner, non. Quand j'ai fini par comprendre l'impasse dans laquelle je me trouvais, et que j'aurais dû fuir bien avant, j'ai cherché à en sortir. Ensuite, j'ai cherché un boulot plus intéressant dans une entreprise qui fonctionne autrement (a priori, j'ai trouvé, mais ça reste à se confirmer). Et enfin, je me demande ce qui peut bien me fasciner à ce point dans le travail, ce que j'y cherche de si fondamental (le travail aliène, mais il construit aussi). Si c'est essentiel pour moi de travailler, symboliquement, ou si je peux trouver ailleurs ce que je cherche dans le travail. Ou s'il faut segmenter vie professionnelle et vie personnelle pour y exprimer des choses différentes.
Quoi qu'il en soit, toujours aller respirer ailleurs, en dehors. Trouver d'autres formes de créativité, d'intelligence, d'autres solidarités.
@ Kara, je crois aussi que l'ancrage dans un groupe et dans un territoire où on a, ou bien où l'on choisit d'ancrer ses racines, est essentiel.
@ Florence : sur les artisans et le travail manuel, un bouquin que je n'ai pas encore lu, "Eloge du carburateur, essai sur le sens et la valeur du travail" de Matthew B. Crawford, universitaire américain qui a démissionné pour ouvrir un atelier de réparation de motos. Dans ce livre, il s'interroge sur le travail manuel et le travail intellectuel, et montre que le travail manuel est captivant d'un point de vue intellectuel (résumé perso de la 4e de couverture).
Ne pas abandonner, non. Quand j'ai fini par comprendre l'impasse dans laquelle je me trouvais, et que j'aurais dû fuir bien avant, j'ai cherché à en sortir. Ensuite, j'ai cherché un boulot plus intéressant dans une entreprise qui fonctionne autrement (a priori, j'ai trouvé, mais ça reste à se confirmer). Et enfin, je me demande ce qui peut bien me fasciner à ce point dans le travail, ce que j'y cherche de si fondamental (le travail aliène, mais il construit aussi). Si c'est essentiel pour moi de travailler, symboliquement, ou si je peux trouver ailleurs ce que je cherche dans le travail. Ou s'il faut segmenter vie professionnelle et vie personnelle pour y exprimer des choses différentes.
Quoi qu'il en soit, toujours aller respirer ailleurs, en dehors. Trouver d'autres formes de créativité, d'intelligence, d'autres solidarités.
@ Kara, je crois aussi que l'ancrage dans un groupe et dans un territoire où on a, ou bien où l'on choisit d'ancrer ses racines, est essentiel.
@ Florence : sur les artisans et le travail manuel, un bouquin que je n'ai pas encore lu, "Eloge du carburateur, essai sur le sens et la valeur du travail" de Matthew B. Crawford, universitaire américain qui a démissionné pour ouvrir un atelier de réparation de motos. Dans ce livre, il s'interroge sur le travail manuel et le travail intellectuel, et montre que le travail manuel est captivant d'un point de vue intellectuel (résumé perso de la 4e de couverture).
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Si nécessaire, quelques ressources pour connaître et se sortir d'un burn-out ou "décompensation anxio-dépressive" liée à un surmenage :
Le bouquin de Marie Pezé, Nicolas Sandret, Rachel Saada : "Travailler à armes égales", sorti en avril 2011 chez Pearson.
Les consultations de souffrance au travail à l'hôpital. Par exemple celle de Nicolas Sandret à l'hôpital de Créteil. On en trouve facilement la liste sur Internet.
Dans une "moindre" mesure, l'atelier boulot.
Le bouquin de Marie Pezé, Nicolas Sandret, Rachel Saada : "Travailler à armes égales", sorti en avril 2011 chez Pearson.
Les consultations de souffrance au travail à l'hôpital. Par exemple celle de Nicolas Sandret à l'hôpital de Créteil. On en trouve facilement la liste sur Internet.
Dans une "moindre" mesure, l'atelier boulot.
augenblick- Messages : 6243
Date d'inscription : 05/12/2009
Localisation : Paris
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Et toi, fata morgana, comment fais-tu ?
J'ose pas le dire...
Je ne travaille pas et n'ai jamais travaillé. Dit comme ça c'est abrupt, mais il y a tout un contexte: j'ai connu une dépression massive qui m'a suivi toute ma vie, surtout de quinze à cinquante ans , qui a exigé un suivi permanent et une médication quasi rédhibitoire pour trouver du travail, (il y a eu une époque où je n'avais pas le droit de chercher un emploi) j'ai dû élever deux enfants dont un autiste, et ainsi de suite. Le temps dégagé m'a permis de penser, même si c'est vraiment pas évident pour un homme d'être mère au foyer et même si question argent et reconnaissance, c'est zéro.
Je ne travaille pas et n'ai jamais travaillé. Dit comme ça c'est abrupt, mais il y a tout un contexte: j'ai connu une dépression massive qui m'a suivi toute ma vie, surtout de quinze à cinquante ans , qui a exigé un suivi permanent et une médication quasi rédhibitoire pour trouver du travail, (il y a eu une époque où je n'avais pas le droit de chercher un emploi) j'ai dû élever deux enfants dont un autiste, et ainsi de suite. Le temps dégagé m'a permis de penser, même si c'est vraiment pas évident pour un homme d'être mère au foyer et même si question argent et reconnaissance, c'est zéro.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Au secours! J'ai un problème que j'arrive pas à résoudre!
J'ai trop de choses à dire! A répondre ici puis là! C'est comme si un flot d'1 million de voitures bariolées
s'engageaient en même temps sur un chemin vicinal (ça c'est le début du burn-out, le burn-out du tuyau trop petit pour le flot de pensées qui se présente)..pour aller où hein, j'vous l'demande, en plus?
Ben pique-niquer pardi! On est dimanche, alors pique-niquer au bout du chemin avec les copains!
Bon. Ce que je peux dire déjà, c'est que je cause je cause mais pas trop dans le vide. Certes, on cause à partir de nos expériences, nos réflexions, nos prises de consciences, mais ces prises de conscience on les nourrit; de rencontres, de lectures etc.. jusque là rien de neuf sous le soleil. Sauf que je voudrais en mentionner pour situer d'où je parle, en plus de parler depuis ma petite vie, ou plutôt ce à quoi à quoi ma petite vie m'a rendue réceptive, par soucis d'honnêteté, et puis pour partager des découvertes précieuses à mon sens.
Alors, sur la question des métiers, je ne sais pas s'il faut penser en terme de ce qui est industriel et de ce qui ne l'est pas. Enfin, bien sûr qu'on peut penser comme ça, on pense bien comme on veut! Mais je sais qu'il existe un courant de pensée qui considère que bien qu'il soit à la mode de parler de société post-industrielle par exemple, nous sommes pourtant dans une société pleinement industrielle, du point de vue de toutes les techniques que nous mettons en œuvre dans la société, pour vivre, nous organiser. Et du point de vue d'une certaine matérialité de ces techniques, depuis le livreur qui vient nous porter un colis commandé sur internet, en "virtuel", jusqu'à la technique de l'écrit avec son clavier et son alphabet qui permet via un écran dont la facture a nécessité elle-même la mise en œuvre de tout un tas de techniques, de savoir-faire, de communiquer, créer du lien etc.. en passant par l'utilisation de la levure pour fabriquer du pain. Cette façon de voir est portée en particulier par un philosophe que je trouve un peu (franchement) zèbre, au passage, Bernard Stiegler, lequel a crée une association qui s'appelle ars industrialis, s'intéressant notamment beaucoup aux technologies informatiques et de l'internet et qui a l'originalité de considérer la technique comme porteuse d'une toxicité qui peut avoir, en fonction de ce à quoi on la destine et de la façon dont on l'utilise, des vertus de soin, au sens de prendre soin de soi, de nous, de la société, ou bien avoir un caractère destructeur. Comme par exemple le médicament. Technique, industrielle, qui est un toxique, mais au sens chimique du terme; qui peut soigner dans une utilisation adaptée, ou bien détruire, dans le cas contraire. Comme aussi les techniques thérapeutiques psy, comportementales, analytiques que-sais-je, qui mettent en œuvre aussi des savoirs-faire, que les professionnels qui les utilisent nourrissent, développent, adaptent au fur et à mesure de leur pratique et quand ils ne sont pas trop soumis à des politiques de rendement, d'évaluation à finalité comptable.. Autant de techniques qui peuvent aussi être associées. Je conçois dans mon esprit les tests de zébritude comme faisant partie de telles techniques.
Je donne ces exemples là mais on peut en filer d'autres; je pourrais tout aussi bien parler de techniques gastronomiques, ou autre.
Et tout ce qui aussi fait une culture. Des techniques comprises comme une production culturelle, humaine. A telle époque, dans telle société, telles techniques, comme la taille de pierre à l'âge de pierre justement, l'écriture, qui fonde le passage de la pré-histoire à l'histoire. Question aussi de l'uniformisation des pratiques; privilégier telle technique, ou substituer telles techniques à telles autres du fait d'une hégémonie culturelle, ou favoriser leur dépossession sous forme de services rendus payants; on nous désapprend à cuisiner, à partager la convivialité d'un repas, pour y substituer des plats tout préparés, puis on on vend des émissions de cuisine, des cours de cuisine etc.. pour nous réapprendre ce qu'on nous a désappris, mais contre espèces sonnantes et trébuchantes. Mon petit vélo est reparti pour un tour je le sens! stop!
En tous les cas, j'y vois là matière à enjeux politiques.
Je m'en tiens là, mais je ne voudrais pas que le champ du pique-nique se transforme en parking
En tout cas je lis attentivement les posts. C'est juste que ça crée mille connexions dans ma tête que je ne sais plus comment par où commencer à réagir.
J'ai trop de choses à dire! A répondre ici puis là! C'est comme si un flot d'1 million de voitures bariolées
s'engageaient en même temps sur un chemin vicinal (ça c'est le début du burn-out, le burn-out du tuyau trop petit pour le flot de pensées qui se présente)..pour aller où hein, j'vous l'demande, en plus?
Ben pique-niquer pardi! On est dimanche, alors pique-niquer au bout du chemin avec les copains!
Bon. Ce que je peux dire déjà, c'est que je cause je cause mais pas trop dans le vide. Certes, on cause à partir de nos expériences, nos réflexions, nos prises de consciences, mais ces prises de conscience on les nourrit; de rencontres, de lectures etc.. jusque là rien de neuf sous le soleil. Sauf que je voudrais en mentionner pour situer d'où je parle, en plus de parler depuis ma petite vie, ou plutôt ce à quoi à quoi ma petite vie m'a rendue réceptive, par soucis d'honnêteté, et puis pour partager des découvertes précieuses à mon sens.
Alors, sur la question des métiers, je ne sais pas s'il faut penser en terme de ce qui est industriel et de ce qui ne l'est pas. Enfin, bien sûr qu'on peut penser comme ça, on pense bien comme on veut! Mais je sais qu'il existe un courant de pensée qui considère que bien qu'il soit à la mode de parler de société post-industrielle par exemple, nous sommes pourtant dans une société pleinement industrielle, du point de vue de toutes les techniques que nous mettons en œuvre dans la société, pour vivre, nous organiser. Et du point de vue d'une certaine matérialité de ces techniques, depuis le livreur qui vient nous porter un colis commandé sur internet, en "virtuel", jusqu'à la technique de l'écrit avec son clavier et son alphabet qui permet via un écran dont la facture a nécessité elle-même la mise en œuvre de tout un tas de techniques, de savoir-faire, de communiquer, créer du lien etc.. en passant par l'utilisation de la levure pour fabriquer du pain. Cette façon de voir est portée en particulier par un philosophe que je trouve un peu (franchement) zèbre, au passage, Bernard Stiegler, lequel a crée une association qui s'appelle ars industrialis, s'intéressant notamment beaucoup aux technologies informatiques et de l'internet et qui a l'originalité de considérer la technique comme porteuse d'une toxicité qui peut avoir, en fonction de ce à quoi on la destine et de la façon dont on l'utilise, des vertus de soin, au sens de prendre soin de soi, de nous, de la société, ou bien avoir un caractère destructeur. Comme par exemple le médicament. Technique, industrielle, qui est un toxique, mais au sens chimique du terme; qui peut soigner dans une utilisation adaptée, ou bien détruire, dans le cas contraire. Comme aussi les techniques thérapeutiques psy, comportementales, analytiques que-sais-je, qui mettent en œuvre aussi des savoirs-faire, que les professionnels qui les utilisent nourrissent, développent, adaptent au fur et à mesure de leur pratique et quand ils ne sont pas trop soumis à des politiques de rendement, d'évaluation à finalité comptable.. Autant de techniques qui peuvent aussi être associées. Je conçois dans mon esprit les tests de zébritude comme faisant partie de telles techniques.
Je donne ces exemples là mais on peut en filer d'autres; je pourrais tout aussi bien parler de techniques gastronomiques, ou autre.
Et tout ce qui aussi fait une culture. Des techniques comprises comme une production culturelle, humaine. A telle époque, dans telle société, telles techniques, comme la taille de pierre à l'âge de pierre justement, l'écriture, qui fonde le passage de la pré-histoire à l'histoire. Question aussi de l'uniformisation des pratiques; privilégier telle technique, ou substituer telles techniques à telles autres du fait d'une hégémonie culturelle, ou favoriser leur dépossession sous forme de services rendus payants; on nous désapprend à cuisiner, à partager la convivialité d'un repas, pour y substituer des plats tout préparés, puis on on vend des émissions de cuisine, des cours de cuisine etc.. pour nous réapprendre ce qu'on nous a désappris, mais contre espèces sonnantes et trébuchantes. Mon petit vélo est reparti pour un tour je le sens! stop!
En tous les cas, j'y vois là matière à enjeux politiques.
Je m'en tiens là, mais je ne voudrais pas que le champ du pique-nique se transforme en parking
En tout cas je lis attentivement les posts. C'est juste que ça crée mille connexions dans ma tête que je ne sais plus comment par où commencer à réagir.
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Fata Morgana a écrit:Et toi, fata morgana, comment fais-tu ?Le temps dégagé m'a permis de penser
Oui moi aussi c'est ce qu'arrêter de bosser à chaque burn-out m'a permis.
Évidemment, ça tourne trop là-haut alors dire ça peut faire sourire, mais si je n'ai pas le temps, pas assez de plages de silence, de vide, pas assez de rien, pour laisser se décanter tout ça, comme l'air se décante de la poussière après l'agitation du quotidien, c'est pire.
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
J'ai pris ce temps, envers et contre tout, après avoir fait un burn out. En fait, je n'ai pas trop pu faire autrement, j'étais incapable de faire quoi que ce soit, pendant 2 ans, sinon réfléchir. Je ne conseille pas la méthode, ça entraîne des ennuis financiers et administratifs.Pomme d'A a écrit:Évidemment, ça tourne trop là-haut alors dire ça peut faire sourire, mais si je n'ai pas le temps, pas assez de plages de silence, de vide, pas assez de rien, pour laisser se décanter tout ça, comme l'air se décante de la poussière après l'agitation du quotidien, c'est pire.
J'en ai profité pour faire ma petite désintégration, et je pense en être arrivé à un point, où le boulot, c'est pour gagner du fric, il est hors de question que je m'investisse là-dedans. S'en demander trop n'est jamais qu'une méthode comme une autre pour fuir la réalité. (J'en connais plein : la cyber addiction étant de loin la plus efficace. )
Revoir ses objectifs personnels. Ne jamais les confondre avec des objectifs qui ne nous appartiennent pas, sinon, c'est foutu. Ne pas se concentrer sur ce qui vient après. Après, c'est après, et c'est maintenant que l'ont vit.
Le plus compliqué a été de comprendre pourquoi et comment je m'en demandais trop.
Je re teste à partir de demain, on verra ce que ça donne.
Lanza- Messages : 1913
Date d'inscription : 14/04/2010
Age : 48
Localisation : Finistère sud
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Cyber addiction...
Ah non moi pas du tout cyber addictée, non, non,
non, non.
C'est un peu une drogue ce forum en fait!
...Oui alors cyber addictée, peut-être, mais lucide de l'être!
Je vais faire ma vaisselle.
Ah non moi pas du tout cyber addictée, non, non,
non, non.
C'est un peu une drogue ce forum en fait!
- Spoiler:
- En fait Lanza, t'es p'têt bien en train de cultiver ton angle alpha! https://www.dailymotion.com/video/xf0lab_le-neo-liberalisme-et-l-angle-alpha_news
...Oui alors cyber addictée, peut-être, mais lucide de l'être!
Je vais faire ma vaisselle.
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Pomme d'A, j'avoue avoir eu du mal à lire ton post, sorry, je suis visuelle, donc les longs blocs me posent un peu souci de concentration.
Mais cela valait la peine de tenir jusqu'au bout, car je suis entièrement d'accord avec ce que tu y mentionnes, et ça fait plaisir de voir que d'autres en sont conscients également et le disent:
- la technologie toxique ou guérisseuse selon les cas: + 1000
- la société formative, qui désapprend pour ensuite réapprendre au final: + 20 000
L'impression qu'on a un monde qui part en implosion interne, ou en explosion, sans personne aux commandes pour attraper et tenir la bestiole. Cela provoque des mini-burn out chez nous, oui je dis bien mini, car le jour où cela touchera le collectif et non l'individu, là ce sera un sacré beau résultat...
Comme dit deux-trois fois plus haut, par les posteurs divers, on devrait peut-être scinder ce sujet, et laisser ici le burn-out individuel, initialement lancé. Les solutions pour l'éviter, ou l'endiguer, etc...
Pour faire un 2° topic consacré quant à lui à la partie collective.
Mais cela valait la peine de tenir jusqu'au bout, car je suis entièrement d'accord avec ce que tu y mentionnes, et ça fait plaisir de voir que d'autres en sont conscients également et le disent:
- la technologie toxique ou guérisseuse selon les cas: + 1000
- la société formative, qui désapprend pour ensuite réapprendre au final: + 20 000
L'impression qu'on a un monde qui part en implosion interne, ou en explosion, sans personne aux commandes pour attraper et tenir la bestiole. Cela provoque des mini-burn out chez nous, oui je dis bien mini, car le jour où cela touchera le collectif et non l'individu, là ce sera un sacré beau résultat...
Comme dit deux-trois fois plus haut, par les posteurs divers, on devrait peut-être scinder ce sujet, et laisser ici le burn-out individuel, initialement lancé. Les solutions pour l'éviter, ou l'endiguer, etc...
Pour faire un 2° topic consacré quant à lui à la partie collective.
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
pour moi aussi, le burn out, je connais...j'en ai fait un il y a deux an... et me relève enfin seulement maintenant.
Autant dire que c'est quelque chose qui te flingue totalement, qui s’immisce petit à petit dans la vie au travail et prends progressivement toute la vie personnelle...souvent on voit pas vraiment venir parce que dans notre société on nous encourage à "tenir le coup", à "être fort"...
Pour moi ce burn out (ou épuisement professionnel) est le fruit de deux conjonctions :
- le fait de travailler dans un milieu professionnel qui ne reconnaissait pas du tout mon travail et qui me demandait de faire des choses qui ne correspondaient pas du tout à mes valeurs et mon étique de travail. Et aussi d'être dans un milieu très stressant ( travail en psychiatrie).
- le fait aussi de ma zebritude (découverte à la même époque)qui me rend extrêmement sensible, trop sensible...
Le burn out peut être très grave et mener très loin...je parle en connaissance de cause. Et aussi, le problème souvent c'est qu'il se manifeste presque uniquement dans le cadre du travail (même si je suis persuadée qu'il provient d'un déséquilibre de vie global et pas uniquement dans le travail).
Pour moi, ça a commencé par une grande fatigue au travail qui s'est accentuée, puis un stress intense qui s'est progressivement décuplé avec des événements traumatisants (violence physique vécue- par des patients- et banalisée par la hiérarchie), puis par une incompréhension puis un conflit vis à vis de ma hiérarchie.
Mon médecin m'a arrêté alors que j'allais droit dans le mur et que je n'étais même plus en état de réfléchir et de dire moi même stop tellement les événements me dépassaient...j'ai fini les dernières semaines de travail en partant tous les matins la peur au ventre, l'angoisse, en faisait tous les jours les 25mn de trajet jusqu'à mon boulot effondrée, en pleurs...allant même jusqu’à rêver d'avoir un accident de voiture pour que cela cesse.
Les dernières semaines, je n'étais plus moi même, j'étais méconnaissable...passant de la colère aux larmes à tout moment...devenant même cynique avec mes collègues, j'en étais arrivée à me fiche totalement de mon travail et n'avoir plus aucune empathie pour les patients que j’accueillais...tout m’agressait, jusqu'aux odeurs, aux moindres bruits. Lorsque je terminais le boulot, je rentrais vers 17h30 chez moi et m'effondrait d'épuisement et dormait jusqu'au soir où je me relevais pour grignoter puis me recouchait aussitôt...jusqu'au lendemain matin où il fallait se lever, la peur au ventre, les larmes, l'angoisse...
bref, l'horreur...
j'ai été en arrêt maladie, en culpabilisant beaucoup au départ car je n'étais pas remplacée et mes collègues me faisaient savoir que ça les ennuyaient beaucoup. J'ai fait des cauchemars de mon boulot toutes les nuits pendant plus de trois mois...les 15 premiers jours d’arrêt j'ai dormis nuit et jour tellement j'étais épuisée physiquement et psychiquement. J'avais développée une telle angoisse phobique de ce boulot que pendant plus de 6 mois il m'était quasi impossible de passer en voiture devant, j'en arrivais parfois même à rallonger mes trajets pour éviter de passer par là.
On m'a parlé de burn out seulement 4-5 mois après mon arrêt...je ne savais pas exactement ce que c'était et me sentais pas vraiment concernée.
J'ai alors pu faire un test d'évaluation du niveau de burn out, pour constater avec frayeur que j'étais en burn out élevé dans tous les domaines évoqués.
vous pouvez faire ce test sur ce site : http://www.masef.com/scores/burnoutsyndromeechellembi.htm
ça été une sacrée prise de conscience pour moi.
Je peux dire aujourd'hui qu'on ne sort jamais complètement indemne d'un burn out car je sais très clairement que rien ne sera plus jamais comme avant :c'est comme si une fenêtre s'était ouverte et que si l'on retourne dans le même milieu , il est quasiment sur de rechuter (à moins d'avoir vraiment travaillé sur soi et aussi d'être dans un milieu de travail un peu différent et avec des professionnels "humains"...ça peut coller....mais pas sur sur le long terme).
Le meilleur moyen et souvent le seul, de sortir de ça; c'est de s'extirper du lieu de travail source de trop grand stress pour soi.
Aujourd'hui, après deux ans, je peux faire le bilan suivant :
- je ne pourrai plus jamais travailler où j'ai travaillé et même dans des structures adjacentes (j'en ai fait l'essai et le résultat a été catastrophique avec une belle rechute)
- pendant un arrêt maladie, on peut demander à faire un bilan de compétences. ce que j'ai fait. le résultat est pour moi très clair : mon fonctionnement personnel, ma personnalité sont totalement incompatibles avec mon ancien lieu de travail (fonction publique). Donc, maintenant j'ai compris que je ne peux pas travailler dans des milieux hyper hiérarchisés où on me demande de me taire et d'être un brave mouton...d'ailleurs je suis trop indépendante dans mon travail et ça dérange. Mon ancien métier ne me correspondait pas car je ne pouvais pas m'épanouir en ayant suffisamment de responsabilités et de marge de manœuvre.
Bref, pour faire court...parce que c'est déjà très long :-) ... pour éviter des rechutes, je pense que la meilleure solution est de faire des démarches pour apprendre à bien se connaitre et pour reconnaitre qu'il y a des métiers, des emplois qui ne sont pas pour soi sinon on risque une grave distorsion entre sa personnalité propre et ce que l'on nous demande d'être. On risque de chercher à enfiler un costume qui n'est pas le notre,qui paraitra nous aller pendant un temps car on a bien fait en sorte pour rentrer le mieux possible dedans...mais il y aura toujours un moment inévitable où le costume craquera, où l'on se sentira à l'étroit et avec un malaise grandissant.
Oser regarder ce qui est bon pour soi c'est la meilleure démarche, mais elle est aussi source de risques et peut être aussi de peur...
Et là...je parle en connaissance de cause...car passer d'un métier aux apparences rassurantes et tranquilles de la fonction publique à un nouveau métier où je m'installe en libéral...ben j'en ai eu bien des trouilles et des moments de panique...
Mais quelle belle histoire que de choisir enfin, pour moi et moi seule, mon métier et la manière dont je veux l'exercer... ça a pris du temps...et je sais aussi ce que je perds (la sécurité de l'emploi, les horaires fixes...) mais oooh combien ce que je gagne en qualité de vie intérieure...même si au départ je vais gagner que des clopinettes . :-)
Autant dire que c'est quelque chose qui te flingue totalement, qui s’immisce petit à petit dans la vie au travail et prends progressivement toute la vie personnelle...souvent on voit pas vraiment venir parce que dans notre société on nous encourage à "tenir le coup", à "être fort"...
Pour moi ce burn out (ou épuisement professionnel) est le fruit de deux conjonctions :
- le fait de travailler dans un milieu professionnel qui ne reconnaissait pas du tout mon travail et qui me demandait de faire des choses qui ne correspondaient pas du tout à mes valeurs et mon étique de travail. Et aussi d'être dans un milieu très stressant ( travail en psychiatrie).
- le fait aussi de ma zebritude (découverte à la même époque)qui me rend extrêmement sensible, trop sensible...
Le burn out peut être très grave et mener très loin...je parle en connaissance de cause. Et aussi, le problème souvent c'est qu'il se manifeste presque uniquement dans le cadre du travail (même si je suis persuadée qu'il provient d'un déséquilibre de vie global et pas uniquement dans le travail).
Pour moi, ça a commencé par une grande fatigue au travail qui s'est accentuée, puis un stress intense qui s'est progressivement décuplé avec des événements traumatisants (violence physique vécue- par des patients- et banalisée par la hiérarchie), puis par une incompréhension puis un conflit vis à vis de ma hiérarchie.
Mon médecin m'a arrêté alors que j'allais droit dans le mur et que je n'étais même plus en état de réfléchir et de dire moi même stop tellement les événements me dépassaient...j'ai fini les dernières semaines de travail en partant tous les matins la peur au ventre, l'angoisse, en faisait tous les jours les 25mn de trajet jusqu'à mon boulot effondrée, en pleurs...allant même jusqu’à rêver d'avoir un accident de voiture pour que cela cesse.
Les dernières semaines, je n'étais plus moi même, j'étais méconnaissable...passant de la colère aux larmes à tout moment...devenant même cynique avec mes collègues, j'en étais arrivée à me fiche totalement de mon travail et n'avoir plus aucune empathie pour les patients que j’accueillais...tout m’agressait, jusqu'aux odeurs, aux moindres bruits. Lorsque je terminais le boulot, je rentrais vers 17h30 chez moi et m'effondrait d'épuisement et dormait jusqu'au soir où je me relevais pour grignoter puis me recouchait aussitôt...jusqu'au lendemain matin où il fallait se lever, la peur au ventre, les larmes, l'angoisse...
bref, l'horreur...
j'ai été en arrêt maladie, en culpabilisant beaucoup au départ car je n'étais pas remplacée et mes collègues me faisaient savoir que ça les ennuyaient beaucoup. J'ai fait des cauchemars de mon boulot toutes les nuits pendant plus de trois mois...les 15 premiers jours d’arrêt j'ai dormis nuit et jour tellement j'étais épuisée physiquement et psychiquement. J'avais développée une telle angoisse phobique de ce boulot que pendant plus de 6 mois il m'était quasi impossible de passer en voiture devant, j'en arrivais parfois même à rallonger mes trajets pour éviter de passer par là.
On m'a parlé de burn out seulement 4-5 mois après mon arrêt...je ne savais pas exactement ce que c'était et me sentais pas vraiment concernée.
J'ai alors pu faire un test d'évaluation du niveau de burn out, pour constater avec frayeur que j'étais en burn out élevé dans tous les domaines évoqués.
vous pouvez faire ce test sur ce site : http://www.masef.com/scores/burnoutsyndromeechellembi.htm
ça été une sacrée prise de conscience pour moi.
Je peux dire aujourd'hui qu'on ne sort jamais complètement indemne d'un burn out car je sais très clairement que rien ne sera plus jamais comme avant :c'est comme si une fenêtre s'était ouverte et que si l'on retourne dans le même milieu , il est quasiment sur de rechuter (à moins d'avoir vraiment travaillé sur soi et aussi d'être dans un milieu de travail un peu différent et avec des professionnels "humains"...ça peut coller....mais pas sur sur le long terme).
Le meilleur moyen et souvent le seul, de sortir de ça; c'est de s'extirper du lieu de travail source de trop grand stress pour soi.
Aujourd'hui, après deux ans, je peux faire le bilan suivant :
- je ne pourrai plus jamais travailler où j'ai travaillé et même dans des structures adjacentes (j'en ai fait l'essai et le résultat a été catastrophique avec une belle rechute)
- pendant un arrêt maladie, on peut demander à faire un bilan de compétences. ce que j'ai fait. le résultat est pour moi très clair : mon fonctionnement personnel, ma personnalité sont totalement incompatibles avec mon ancien lieu de travail (fonction publique). Donc, maintenant j'ai compris que je ne peux pas travailler dans des milieux hyper hiérarchisés où on me demande de me taire et d'être un brave mouton...d'ailleurs je suis trop indépendante dans mon travail et ça dérange. Mon ancien métier ne me correspondait pas car je ne pouvais pas m'épanouir en ayant suffisamment de responsabilités et de marge de manœuvre.
Bref, pour faire court...parce que c'est déjà très long :-) ... pour éviter des rechutes, je pense que la meilleure solution est de faire des démarches pour apprendre à bien se connaitre et pour reconnaitre qu'il y a des métiers, des emplois qui ne sont pas pour soi sinon on risque une grave distorsion entre sa personnalité propre et ce que l'on nous demande d'être. On risque de chercher à enfiler un costume qui n'est pas le notre,qui paraitra nous aller pendant un temps car on a bien fait en sorte pour rentrer le mieux possible dedans...mais il y aura toujours un moment inévitable où le costume craquera, où l'on se sentira à l'étroit et avec un malaise grandissant.
Oser regarder ce qui est bon pour soi c'est la meilleure démarche, mais elle est aussi source de risques et peut être aussi de peur...
Et là...je parle en connaissance de cause...car passer d'un métier aux apparences rassurantes et tranquilles de la fonction publique à un nouveau métier où je m'installe en libéral...ben j'en ai eu bien des trouilles et des moments de panique...
Mais quelle belle histoire que de choisir enfin, pour moi et moi seule, mon métier et la manière dont je veux l'exercer... ça a pris du temps...et je sais aussi ce que je perds (la sécurité de l'emploi, les horaires fixes...) mais oooh combien ce que je gagne en qualité de vie intérieure...même si au départ je vais gagner que des clopinettes . :-)
zebuline- Messages : 50
Date d'inscription : 11/11/2009
Age : 51
Localisation : Bretagne sud
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
je suis en plein burn out ... alors je lirai demain tout ce que vous en dites !
de mon côté : soutenir mon organisme avec oligo-éléments et vitamines + dodo et cie !!
Et côté psychique apprendre à en faire moins !! libérer ma tête et trouver mes besoins pour trouver les stratégies adéquates et qui vont me permettre de m'économiser !!
car je sais que de mon côté je me suis mise trop de pressions, trop d'exigences et que je me suis oubliée ... résultat le physique et le psychique ont craqué !
un long chemin que d'en sortir et mettre des sécurités en place pour gérer !
pour moi le plus dur est de voir que ma saturation me fait être au taquet et que ce n'est pas juste pour mes enfants et mon mari ...
de mon côté : soutenir mon organisme avec oligo-éléments et vitamines + dodo et cie !!
Et côté psychique apprendre à en faire moins !! libérer ma tête et trouver mes besoins pour trouver les stratégies adéquates et qui vont me permettre de m'économiser !!
car je sais que de mon côté je me suis mise trop de pressions, trop d'exigences et que je me suis oubliée ... résultat le physique et le psychique ont craqué !
un long chemin que d'en sortir et mettre des sécurités en place pour gérer !
pour moi le plus dur est de voir que ma saturation me fait être au taquet et que ce n'est pas juste pour mes enfants et mon mari ...
P'tite fleur de bitume- Messages : 121
Date d'inscription : 04/09/2011
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Kara a écrit:Pomme d'A, j'avoue avoir eu du mal à lire ton post, sorry, je suis visuelle, donc les longs blocs me posent un peu souci de concentration.
Mais cela valait la peine de tenir jusqu'au bout, car je suis entièrement d'accord avec ce que tu y mentionnes, et ça fait plaisir de voir que d'autres en sont conscients également et le disent:
- la technologie toxique ou guérisseuse selon les cas: + 1000
- la société formative, qui désapprend pour ensuite réapprendre au final: + 20 000
L'impression qu'on a un monde qui part en implosion interne, ou en explosion, sans personne aux commandes pour attraper et tenir la bestiole. Cela provoque des mini-burn out chez nous, oui je dis bien mini, car le jour où cela touchera le collectif et non l'individu, là ce sera un sacré beau résultat...
Comme dit deux-trois fois plus haut, par les posteurs divers, on devrait peut-être scinder ce sujet, et laisser ici le burn-out individuel, initialement lancé. Les solutions pour l'éviter, ou l'endiguer, etc...
Pour faire un 2° topic consacré quant à lui à la partie collective.
Pour les longs posts à dire vrai je plains ceux qui me lisent! Pas sûr que si je n'en n'étais pas l'auteur, je lirais mes propres posts! Bon, je vais essayer pour d'autre fois de permettre une lecture rapide par des passage en gras, déjà.
Un topic pour l'aspect collectif, bonne idée.
Bien que je pense que les deux puissent être liés.
Mais ça permettrait de ne pas trop encombrer le file de Florence, qui arrive avec une question personnelle et d'autres témoignages intimes derrière elle, et se retrouverait presque avec le monde à changer! Ça ferait un peu beaucoup quand même.
Dernière édition par Pomme d'A le Dim 4 Sep 2011 - 23:57, édité 1 fois (Raison : fote)
Invité- Invité
merci Zébuline
Excusez-moi de vous avoir laissés tomber toute la semaine passée mais il a fallu que j'envoie quelques lettres et CV pour un rendez-vous Pôle-emploi (stress) et surtout que je m'occupe de la rentrée de ma petite zèbre (12 ans) vu qu'elle a changé de collège suite à une phobie scolaire qu'elle a commencée en janvier dernier.
On peut pas dire que ça s'est bien passé : angoissée tous les soirs pour dormir et retour de l'école en larmes presque chaque jour. Mais dans l'ensemble c'était mieux que le début d'année puisqu'elle est allée à tous les cours et qu'elle s'est même fait un copain jeudi.
Tiens, je vais proposer un échange sur la phobie scolaire.
J'ai beaucoup apprécié ton témoignage, Zébuline, il y a plein de choses intéressantes. En effet, je crois qu'il y a un déséquilibre global à l'origine du BURN OUT et le nom trouvé dans un des messages est parlant puisqu'il y a le mot anxieux.
Le surdoué est le champion de l'anticipation anxieuse qui l'entraîne dans l'insomnie. Moi, j'étais devenue insomniaque et je ne m'en étais même pas aperçue. J'ai été arrêtée pendant un mois et demie et c'est au bout de deux semaines que je me suis aperçue que je me réveillais moins la nuit.
En fait, j'allais tellement mal les dernières semaines où je bossais que je me réveillais toutes les nuits. Je me levais et je lisais pendant des heures et du coup le lendemain j'étais un zombi. Le travail que je devais faire la journée me bouffait le peu d'énergie qui me restait et c'était un cercle infernal.
En remontant en arrière, je m'aperçois que mon travail n'avait plus de SENS pour moi. Donc, il y a un problème avec le sens. D'autre part, les gens avec lesquels je travaillais n'avaient pas les mêmes valeurs ce qui fait que j'étais toujours en train de parler dans ma tête du genre "quel con celui-là!", il m'est même arrivé de le chuchoter en réunion sans m'en rendre compte.
Sinon, lors de mon dernier BURN OUT, j'ai vécu un truc comme toi : j'ai démissionné, passé trois mois sans travailler et puis après, des mois sans pouvoir entrer dans la rue ou se trouvait l'école où je travaillais.
J'arrivais en haut de la rue et mon cerveau refusait de faire avancer mes jambes ou mon corps. je restais un quart d'heure à essayer de me raisonner mais peine perdue, je ,n'avais plus qu'à faire demi-tour.
Ma petite zèbre avait un an à l'époque. Le soir, je rentrais et je m'enfouissais la tête sous l'oreiller. je ne supportais aucun bruit. Ma gosse pleurait dans son lit pour réclammer son biberon mais je n'arrivais pas à me lever. Il me fallait une heure pour arriver à trouver le courage de me lever et de donner le biberon à ma gosse. Mon mari partait en déplacement toute la semaine. quelque fois, c'était sa soeur de 7 ans à l'époque qui s'occupait d'elle.
Heureusement, ça n'a pas duré longtemps, j'avais tellement honte que j'ai carrément arrêté d'aller bosser.
Je voulais dire aussi à Fata Morgana que c'est super d'avoir élevé tes enfants, on aimerait toutes que nos maris passent plus de temps avec les enfants, alors bravo !
On peut pas dire que ça s'est bien passé : angoissée tous les soirs pour dormir et retour de l'école en larmes presque chaque jour. Mais dans l'ensemble c'était mieux que le début d'année puisqu'elle est allée à tous les cours et qu'elle s'est même fait un copain jeudi.
Tiens, je vais proposer un échange sur la phobie scolaire.
J'ai beaucoup apprécié ton témoignage, Zébuline, il y a plein de choses intéressantes. En effet, je crois qu'il y a un déséquilibre global à l'origine du BURN OUT et le nom trouvé dans un des messages est parlant puisqu'il y a le mot anxieux.
Le surdoué est le champion de l'anticipation anxieuse qui l'entraîne dans l'insomnie. Moi, j'étais devenue insomniaque et je ne m'en étais même pas aperçue. J'ai été arrêtée pendant un mois et demie et c'est au bout de deux semaines que je me suis aperçue que je me réveillais moins la nuit.
En fait, j'allais tellement mal les dernières semaines où je bossais que je me réveillais toutes les nuits. Je me levais et je lisais pendant des heures et du coup le lendemain j'étais un zombi. Le travail que je devais faire la journée me bouffait le peu d'énergie qui me restait et c'était un cercle infernal.
En remontant en arrière, je m'aperçois que mon travail n'avait plus de SENS pour moi. Donc, il y a un problème avec le sens. D'autre part, les gens avec lesquels je travaillais n'avaient pas les mêmes valeurs ce qui fait que j'étais toujours en train de parler dans ma tête du genre "quel con celui-là!", il m'est même arrivé de le chuchoter en réunion sans m'en rendre compte.
Sinon, lors de mon dernier BURN OUT, j'ai vécu un truc comme toi : j'ai démissionné, passé trois mois sans travailler et puis après, des mois sans pouvoir entrer dans la rue ou se trouvait l'école où je travaillais.
J'arrivais en haut de la rue et mon cerveau refusait de faire avancer mes jambes ou mon corps. je restais un quart d'heure à essayer de me raisonner mais peine perdue, je ,n'avais plus qu'à faire demi-tour.
Ma petite zèbre avait un an à l'époque. Le soir, je rentrais et je m'enfouissais la tête sous l'oreiller. je ne supportais aucun bruit. Ma gosse pleurait dans son lit pour réclammer son biberon mais je n'arrivais pas à me lever. Il me fallait une heure pour arriver à trouver le courage de me lever et de donner le biberon à ma gosse. Mon mari partait en déplacement toute la semaine. quelque fois, c'était sa soeur de 7 ans à l'époque qui s'occupait d'elle.
Heureusement, ça n'a pas duré longtemps, j'avais tellement honte que j'ai carrément arrêté d'aller bosser.
Je voulais dire aussi à Fata Morgana que c'est super d'avoir élevé tes enfants, on aimerait toutes que nos maris passent plus de temps avec les enfants, alors bravo !
florence33120- Messages : 21
Date d'inscription : 21/08/2011
Etre reconnue
Sinon, je voulais aussi creuser le fait que si je travaillais trop, c'est que je voulais être reconnue.
RECONNUE QUOI ?
Reconnue comme Zèbre ?
La meilleure ?, la plus forte ?, la plus intelligente ? Je crois que je voulais qu'ils comprennent ce que je suis et qu'ils me respectent comme telle.
Le problème, c'est qu'au début, ça marche toujours, mais il faudrait savoir s'arréter, mais c'est tellement bon de réussir...
j'ai toujours eu quelque chose à prouver. je fais un métier d'homme dans un monde d'homme.
Peut-être que du coup je suis déja en contradiction avec ma nature profonde rien qu'en exerçant mon métier.
RECONNUE QUOI ?
Reconnue comme Zèbre ?
La meilleure ?, la plus forte ?, la plus intelligente ? Je crois que je voulais qu'ils comprennent ce que je suis et qu'ils me respectent comme telle.
Le problème, c'est qu'au début, ça marche toujours, mais il faudrait savoir s'arréter, mais c'est tellement bon de réussir...
j'ai toujours eu quelque chose à prouver. je fais un métier d'homme dans un monde d'homme.
Peut-être que du coup je suis déja en contradiction avec ma nature profonde rien qu'en exerçant mon métier.
florence33120- Messages : 21
Date d'inscription : 21/08/2011
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Pour moi, le burn out a été un électro-choc.
Je me suis vu tourner en rond dans ma tête et psysiquement sans possibilité d'en sortir tout seul !
Et c'est la première fois que j'ai prononcé cette phrase : j'avais besoin de me fair eaider par quelqu'un.
Début d'une thérapie d'un an et maintenant d'un bilan professionnel ... en tenant compte de mes zèbrures.
Mon procahin boulot quelqu'il soit devra intégrer toutes mes caractéristiques HP.
Ca prendra le temps qu'il faut ...
Pour le reste, je me pose (me posais) toutes les mêmes questions que toi Florence, ...
Et j'apprends en même temps à lacher prise !
Difficile, mais tellement agréable quand j'y arrive ...
Je me suis vu tourner en rond dans ma tête et psysiquement sans possibilité d'en sortir tout seul !
Et c'est la première fois que j'ai prononcé cette phrase : j'avais besoin de me fair eaider par quelqu'un.
Début d'une thérapie d'un an et maintenant d'un bilan professionnel ... en tenant compte de mes zèbrures.
Mon procahin boulot quelqu'il soit devra intégrer toutes mes caractéristiques HP.
Ca prendra le temps qu'il faut ...
Pour le reste, je me pose (me posais) toutes les mêmes questions que toi Florence, ...
Et j'apprends en même temps à lacher prise !
Difficile, mais tellement agréable quand j'y arrive ...
Kméléon- Messages : 198
Date d'inscription : 11/08/2011
Age : 52
Localisation : Kraainem Belgique
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
http://mega-streaming.info/video/5HX1G63RXK46/Le-BURN-OUT-ou-TRAVAILLER-POUR-NOUS-BOUSILLER-
Mégalopin- Messages : 4729
Date d'inscription : 05/11/2010
Localisation : Fils de Butte
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Je vais répondre en deux fois vu la longueur, en espérant que ce ne soit pas trop difficile à lire
Pour moi il y a plusieurs causes
- la façon dont notre espace/mode de vie est construit et fonctionne (notre vie personnelle)
Je pense qu'il est nécessaire d'avoir plusieurs pôles dans la vie : par ex le travail, les amis, une activité paraprofessionnelle, du sport, des enfants. Cela permet des respirations et si ça va mal d'un côté les autres pôles restés positifs nous ferons garder un équilibre général.
- une accumulation d’échecs tout au long de la vie (scolaires, professionnels, sentimentaux et mêmes familiaux et amicaux).
A chaque fois se passe un moment de déprime et puis ça repartait sur d'autres projets. Là j'ai repéré le côté récurrent de tout ça et donc me booster mentalement ne suffit plus. Le malaise est plus profond.
- un manque de sens généralisé
Je ne comprends pas pourquoi la société est comme elle est. A la limite si je l'accepte comme inchangeable alors je ne comprends pas comment les gens autour de moi peuvent être si souvent méchants, irrespectueux, égoïstes, les inégalités sociales, etc. Il me semble que soit c'est pire ces dernières années soit j'y suis plus sensible. En plus les solutions me paraissent parfois banalement simples et facilement applicables pour les politiques ou les dirigeants, donc c'est encore plus frustrant.
-Tout le monde est bienveillant (et si c'est faux alors c'est pas de leur faute)
Je pensais réellement cela jusqu'à juin dernier. Du coup imaginez bien le nombre de déconvenues vécues sur 36 ans. Et à quel point cette croyance ouvre le champ aux personnes malveillantes.
- Le monde du travail ne me correspond pas (grand classique)
En résumé rapide : je ne comprends pas bien le principe de hiérarchisation même si je comprends le principe d'une personne qui cadre une équipe, ou qu'on délègue à d'autres personnes. Je ne comprends pas qu'on ne fasse pas son travail ou pas correctement. La logique de plein de choses m'est un mystère complet. Les relations collégiales me sont compliquées parce que on ne les choisit pas et que dans le groupe il y a aura forcément des gens trop différents, ou trop bêtes, pour qu'on s'entende avec eux. Je n'aime pas non plus le retour au rang "on se tait on obéit" propre au monde du travail.
Pour moi il y a plusieurs causes
- la façon dont notre espace/mode de vie est construit et fonctionne (notre vie personnelle)
Je pense qu'il est nécessaire d'avoir plusieurs pôles dans la vie : par ex le travail, les amis, une activité paraprofessionnelle, du sport, des enfants. Cela permet des respirations et si ça va mal d'un côté les autres pôles restés positifs nous ferons garder un équilibre général.
- une accumulation d’échecs tout au long de la vie (scolaires, professionnels, sentimentaux et mêmes familiaux et amicaux).
A chaque fois se passe un moment de déprime et puis ça repartait sur d'autres projets. Là j'ai repéré le côté récurrent de tout ça et donc me booster mentalement ne suffit plus. Le malaise est plus profond.
- un manque de sens généralisé
Je ne comprends pas pourquoi la société est comme elle est. A la limite si je l'accepte comme inchangeable alors je ne comprends pas comment les gens autour de moi peuvent être si souvent méchants, irrespectueux, égoïstes, les inégalités sociales, etc. Il me semble que soit c'est pire ces dernières années soit j'y suis plus sensible. En plus les solutions me paraissent parfois banalement simples et facilement applicables pour les politiques ou les dirigeants, donc c'est encore plus frustrant.
-Tout le monde est bienveillant (et si c'est faux alors c'est pas de leur faute)
Je pensais réellement cela jusqu'à juin dernier. Du coup imaginez bien le nombre de déconvenues vécues sur 36 ans. Et à quel point cette croyance ouvre le champ aux personnes malveillantes.
- Le monde du travail ne me correspond pas (grand classique)
En résumé rapide : je ne comprends pas bien le principe de hiérarchisation même si je comprends le principe d'une personne qui cadre une équipe, ou qu'on délègue à d'autres personnes. Je ne comprends pas qu'on ne fasse pas son travail ou pas correctement. La logique de plein de choses m'est un mystère complet. Les relations collégiales me sont compliquées parce que on ne les choisit pas et que dans le groupe il y a aura forcément des gens trop différents, ou trop bêtes, pour qu'on s'entende avec eux. Je n'aime pas non plus le retour au rang "on se tait on obéit" propre au monde du travail.
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Mon parcours personnel dans le burn out (monde du travail) => long
Aujourd'hui
Je suis à mon 4e mois de repos mais je suis tjs aussi crevée je n'arrive pas à dormir (le comble). J'ai compris (via psy) que mes valeurs ne sont pas celles de la société qui m'emploie et qu'il n'est donc pas possible que j'y retourne. Pour moi c'est clairement un échec de plus même si je suis d'accord. On m'a ouvert les yeux sur le fait que cet environnement de travail est toxique et qu'il n'est pas possible pour une personne saine de s'adapter à un manipulateur aussi néfaste. Je n'ai plus aucune estime de moi. Je ne me plais que dans ma bulle et je ne veux plus me jeter dans cette jungle dont les règles me dépassent totalement. Je n'ai plus ni patience, ni envie d'en avoir, je suis méfiante avec tous et tout, je ne crois plus personne, et je ne suis plus prête à supporter les gens trop casse pieds ou tire au flanc en entreprise. J'en arriverais à l'agression physique. J'ai un sentiment d'injustice puisque je vais perdre mon boulot tandis que leur fonctionnement n'est pas remis en question.
Futur
Ce que je souhaite c'est
1/ sortir de l'épuisement physique en dormant. Quels sont vos trucs ? La relaxation marche un peu.
2/ reconversion mais quoi et comment ?
Ce que je sais déjà
- Je ne peux plus retourner dans cette société là
- Je ne suis pas complètement dans mon tort. Il est plus normal d'être heurtée par cet environnement que de le considérer comme acceptable. Il est normal d'avoir été touchée par un accident ou un harcèlement moral
- Mon intégrité physique et sexuelle étaient en danger
Ce que je crois sans en être certaine
- Je ne vais pas porter plainte (=> perte de temps, d'énergie, je ne crois pas à un résultat positif, je n'ai pas l'esprit revanchard)
Ce que je ne peux pas encore faire mais espère en être bientôt capable
- Retourner sur place
- Négocier mon départ
- Devoir parler au supérieur hiérarchique au téléphone, en face à face, bref la confrontation.
- Réfléchir à choisir entre une réorientation pro, me mettre à mon compte ou bien chercher ailleurs
Ce que je ne peux/veux plus faire
- Lui dire bonjour ou lui faire la bise pour lui dire bonjour
- Me taire
- Devoir prendre sur moi dans le cadre d'un travail
- Travailler des journées complètes dans une société sans temps pour moi
- Le non respect de mes valeurs et de tout ce que je suis
- Spoiler:
- Environnement et hiérarchie
Milieu macho, violent, manipulateur, sexiste, homophobe avec un chef de service qui est une petite terreur avec des accès de colère (il démolit le matériel ou le lance à la tête des gens), est parano (toute personne qui l'approche est par principe mauvaise et lui en veut, veut sa place, le ridiculiser, etc), manipulateur (29 points sur 30 dans la liste), en gros il faut le vénérer en maitre absolu de droit divin et la fermer. Les autres collègues en ont pris leur parti, c'est leur normalité acceptée. Bien entendu après quelque temps je me suis rebellée en contre manipulant, et comme je n'étais pas terrorisée je suis devenue le bureau des pleurs pour les autres. Il me demandait aussi de prendre parti dans ses conflits avec les autres avec qui moi je n'avais de problèmes. Dès mon arrivée il a dressé un portrait noir des autres pour que je ne me lie pas et reste méfiante (J'ai mis plusieurs mois à comprendre cela).
A noter que la direction a creusé un fossé énorme entre les employés et lui-même. Elle est peu présente et ne communique que via discours ou via hiérarchie qui doit faire remonter les problèmes jusqu'à lui. Enfin l'humain n'est pas la priorité, redresser le budget bien avec audits affolants qu'on fait circuler, liste des personnes en fin de contrat non renouvelés, etc.
Surinvestissement
D'autre part, de "aide administrative" le premier jour, j'ai été catapultée le deuxième jour dans une autre fonction et un autre service que ceux prévus lors de mon engagement (manipulée donc).
Là je suis passée "secrétaire" du pauvre type décrit ci-dessus. Très vite j'ai géré tout le service parce que j'ai demandé plus de travail (par ennui), ensuite parce que le responsable du service faisait le minimum ou dans l'urgence (manipulation encore). Par conséquent le travail a atérri chez moi. Et là se trouve toute la subtilité du zèbre : d'un côté on est heureux parce que ça bouge, de l'autre on est de plus en plus submergé en se rendant compte que ce n'est pas normal de se taper le boulot de son chef hiérarchique. C'est l'engrenage.
Illégitimité
Enfin j'étais prise dans un conflit d'un autre genre : faisant tout le boulot de mon supérieur hiérarchique je me suis retrouvée invitée aux réunions avec lui ou à sa place (là aussi ça a un coté flatteur) ce qui la monté contre moi. On me demandait de prendre des décisions à sa place ce que je refusais. Les dossiers n'aboutissaient pas (=> manque de sens car du coup pourquoi travaille t on ?) J'étais de ce fait placée dans une situation inconfortable et ce volontairement par mon supérieur, avec une partie des collègues heureux de travailler avec une personne compétente (et qui me le disaient et me plaçaient dans une situation de devoir défendre mon supérieur) et d'autres qui me remettaient à ma place de secrétaire.
Les collègues
Certains refusaient de me parler du fait de ma fonction. Certain m'ont surveillées. Certains ont été sympas et même très sympa . Aucun en deux ans n'a bien voulu déjeuner avec moi ou me parler d'autre chose que du travail. J'ai eu d'un coté des gens peu éduqués et de l'autre une caste de gens surdiplomés qui ne parlent qu'aux gens surdiplomés. Quelques rares exceptions. Soit on me reprochait de trop en faire, soit on me reprochait d'être planquée, soit de ne pas savoir apprécier le fait de n'avoir rien à faire.
Insécurité physique
Bureau mal adapté, mais je suis une petite nature. J'ai assisté à un accident. Il y a eu un début d'incendie dans mon couloir et une intoxication au CO. Le climat ambiant est à l'insécurité sexuelle, à l'homophobie, au sexisme et c'est accepté avec fatalité comme normal. J'ai assisté au harcèlement moral d'une collègue.
Fin
J'ai pris conscience que je filais droit au burn out et après discussion avec le responsable qui m'a dit qu'il ne me demandait pas d'en faire autant j'ai passé les deux derniers mois sans la moindre tâche, complètement isolée. La dernière semaine juste l'ignorance parce que chaque matin je lui faisais constater que je n'avais pas de travail à effectuer et que je passais la journée dans l'espace de repos à papoter, puisque j'ai refusé de faire semblant d'être occupée et épanouie dans on job plus longtemps. A ce moment là j'étais tout le temps fatiguée, je ne pensais et ne parlais plus que du travail, j'étais cynique et irritable, rien ne m'allait, tout voir en noir, avec les amis qui se plaignent. J'en étais arrivée à dormir presque tout le weekend, ensuite certaines soirées, ensuite à prendre des jours de congé pour dormir etc. Bien entendu la vie sociale en a pâti.
Aujourd'hui
Je suis à mon 4e mois de repos mais je suis tjs aussi crevée je n'arrive pas à dormir (le comble). J'ai compris (via psy) que mes valeurs ne sont pas celles de la société qui m'emploie et qu'il n'est donc pas possible que j'y retourne. Pour moi c'est clairement un échec de plus même si je suis d'accord. On m'a ouvert les yeux sur le fait que cet environnement de travail est toxique et qu'il n'est pas possible pour une personne saine de s'adapter à un manipulateur aussi néfaste. Je n'ai plus aucune estime de moi. Je ne me plais que dans ma bulle et je ne veux plus me jeter dans cette jungle dont les règles me dépassent totalement. Je n'ai plus ni patience, ni envie d'en avoir, je suis méfiante avec tous et tout, je ne crois plus personne, et je ne suis plus prête à supporter les gens trop casse pieds ou tire au flanc en entreprise. J'en arriverais à l'agression physique. J'ai un sentiment d'injustice puisque je vais perdre mon boulot tandis que leur fonctionnement n'est pas remis en question.
Futur
Ce que je souhaite c'est
1/ sortir de l'épuisement physique en dormant. Quels sont vos trucs ? La relaxation marche un peu.
2/ reconversion mais quoi et comment ?
Ce que je sais déjà
- Je ne peux plus retourner dans cette société là
- Je ne suis pas complètement dans mon tort. Il est plus normal d'être heurtée par cet environnement que de le considérer comme acceptable. Il est normal d'avoir été touchée par un accident ou un harcèlement moral
- Mon intégrité physique et sexuelle étaient en danger
Ce que je crois sans en être certaine
- Je ne vais pas porter plainte (=> perte de temps, d'énergie, je ne crois pas à un résultat positif, je n'ai pas l'esprit revanchard)
Ce que je ne peux pas encore faire mais espère en être bientôt capable
- Retourner sur place
- Négocier mon départ
- Devoir parler au supérieur hiérarchique au téléphone, en face à face, bref la confrontation.
- Réfléchir à choisir entre une réorientation pro, me mettre à mon compte ou bien chercher ailleurs
Ce que je ne peux/veux plus faire
- Lui dire bonjour ou lui faire la bise pour lui dire bonjour
- Me taire
- Devoir prendre sur moi dans le cadre d'un travail
- Travailler des journées complètes dans une société sans temps pour moi
- Le non respect de mes valeurs et de tout ce que je suis
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Bon courage cramique !
Pas con du tout cette stratégie de noter ses ressentis pour aider à ne plus les laisser se faire piétiner.
Pas con du tout cette stratégie de noter ses ressentis pour aider à ne plus les laisser se faire piétiner.
bepo- Messages : 2704
Date d'inscription : 14/09/2009
Age : 54
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Si tu as toi-même été victime de manquements au regard de la loi, tu peux déposer un dossier aux Prud'Hommes, et voir ton syndicat pour demander un avis.
Sinon en contacter un, car là-bas, ils sauront démêler si cela en relève ou pas puisque c'est leur rôle de monter et suivre ce genre de dossiers.
Témoignage très clair et construit, c'est agréable de suivre un post aéré.
Avec toutes nos petites pierres mises en commun, on se forge peu à peu de quoi signaler les écueils possibles, ou bien de quoi montrer que l'on n'est pas seul à vivre les mêmes soucis, c'est important.
(ressentis mis par écrit: +1 aussi, même méthode durant un temps, cela marchait très bien)
Sinon en contacter un, car là-bas, ils sauront démêler si cela en relève ou pas puisque c'est leur rôle de monter et suivre ce genre de dossiers.
Témoignage très clair et construit, c'est agréable de suivre un post aéré.
Avec toutes nos petites pierres mises en commun, on se forge peu à peu de quoi signaler les écueils possibles, ou bien de quoi montrer que l'on n'est pas seul à vivre les mêmes soucis, c'est important.
(ressentis mis par écrit: +1 aussi, même méthode durant un temps, cela marchait très bien)
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
Merci je me décide à partager sur ce post pour ne pas rester seule. Ensemble on est plus forts . Ton compliment me touche parce que j'ai mis deux heures à écrire tout ça mais c'est bien de synthétiser.
Invité- Invité
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
J'ai une question qui me semble importante et peu ou pas évoquée dans les documentaires et les discussions : comment éviter le burn-out, quand on voit les premiers symptômes arriver, et qu'on ne peut pas vraiment changer de boulot parce que celui-ci nous permet de vivre ? A part trouver un autre boulot, par chance, je ne vois pas et cela m'inquiète parce que je me sens piégée et ça n'aide pas.
La Maison-Verte- Messages : 527
Date d'inscription : 05/01/2010
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
@Maison verte ...
Ta question est pertinente comment
Je dirais tout les combien de temps est 'il important de vérifier que l'on est toujours bien en cohérence avec ses valeurs et son travail ?
J'ai fait l’expérience de beaucoup trop m'investir dans certains domaines, et y vivre de grosses déceptions ...
Ceci contribue beaucoup à la sur enchère parfois non ?
Ta question est pertinente comment
Je dirais tout les combien de temps est 'il important de vérifier que l'on est toujours bien en cohérence avec ses valeurs et son travail ?
J'ai fait l’expérience de beaucoup trop m'investir dans certains domaines, et y vivre de grosses déceptions ...
Ceci contribue beaucoup à la sur enchère parfois non ?
ethocom- Messages : 113
Date d'inscription : 12/08/2011
Age : 50
Localisation : Annecy - GENEVE
Re: le BURN OUT, vous avez déja vécu ?
ethocom a écrit:@Maison verte ...
Ta question est pertinente comment
Je dirais tout les combien de temps est 'il important de vérifier que l'on est toujours bien en cohérence avec ses valeurs et son travail ?
J'ai fait l’expérience de beaucoup trop m'investir dans certains domaines, et y vivre de grosses déceptions ...
Ceci contribue beaucoup à la sur enchère parfois non ?
Je ne comprend qu'à moitié ta réponse et ne la trouve pas pertinente du tout. J'aimerai d'autres avis, s'il y a.
La Maison-Verte- Messages : 527
Date d'inscription : 05/01/2010
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