Petite graine

Petite graine de pensée, ce matin.
Je n'ai mis un mot sur ce que j'étais peut-être, zèbre, tout petit, que depuis lundi.
Je ne crois pas avoir envie de lire des trucs sur le sujet. Pas très normal. Mais pas envie de m'identifier à tort à tout ce que je pourrais lire.
A petite dose alors.

Je lis un "truc" que j'ai fabriqué pour essayer de comprendre. Un espèce de machine d'analyse.

Ce matin, cela me donne une certaine compréhension, la mienne, dans mon cas.
Aucune prétention d'en faire une généralité, juste la partager.

Je comprends un peu mieux mon manque d'intérêt au quotidien pour les autres, pour ce monde bien réel, ici et maintenant.
C'est probablement que l'intérêt de l'un pour l'autre doit être partagé, équilibré. Tu t'intéresse à moi, je m'intéresse à toi. A moins d'être un saint.

Je crois comprendre la difficulté pour les autres à avoir de l'intérêt pour mes pensées, mes convictions, mes idées.
Non pas tant qu'ils les rejettent, mais plus simplement qu'elles ne sont pas accessibles, en tout cas pas à la même vitesse que moi.
Et puis, ce mode de pensée non linéaire, je ne sais pas vraiment comment le décrire.
Comment décrire à quelqu'un que ce matin je me lève avec des schémas dans la tête, une nouvelle architecture d'analyse, alors que j'ai parfaitement dormi cette nuit.

Je crois comprendre que je leur en veux, évidemment de ne pas manifester d'intérêt.
D'un autre côté, après 50 ans passés à essayer de cacher çà du mieux que je pouvais pour ne pas "déranger" ou passer pour un "dérangé", je ne leur ai pas facilité la vie pour me témoigner de l'intérêt.

Je crois pouvoir comprendre que je ne dois plus leur en vouloir. Leur désintérêt n'est pas volontaire. Ils ne peuvent pas s'y intéresser, me suivre dans mes idées, pas à ma vitesse en tout cas.

Je peux peut-être apprendre à ralentir, à me mettre à leur pas, pour leur montrer les choses vraiment importantes pour lesquelles j'attends de l'intérêt, à leur rythme.
Ou garder ça pour moi, en apprenant à me passer d'intérêt. Comme je l'ai fait depuis 50 ans.
Cela je ne sais pas si c'est possible. Cela ne m'a pas vraiment réussi durant ces 50 ans.
Je vais voir.

Ce n'est qu'une première petite graine dans mon apprentissage.
Je vais continuer à lire ma drôle de boule de cristal.

Bonne journée ! 

Oui, c'est compliqué.

Ne rien dévoiler de soi, pour ne pas déranger, et en vouloir aux autres pour leur manque d'intérêt, ça ne peut pas mener bien loin, mais au moins, on reste sur une forme de statu quo pas trop prise de tête, quant aux relations avec les autres.

Mais parfois, on tombe sur quelqu'un qui semble comprendre, et du coup, ça vaut la peine de faire tomber le voile.
La vie est pleine de surprise. Il faut savoir rester attentif.

Belle soirée à toi.

Prendre sur soi sans cesse, c'est disparaître. Je le sais, car c'est ce qui m'est arrivé.
J'ai tenu 20 ans avec un homme qui ne me voyait pas, pensait très lentement et s'énervait beaucoup quand je pensais tout haut, un peu trop vite.
J'ai compris grâce à mes enfants, mais c'était trop tard.