Petite graine 2

Hier je suis retourné voir en rêve mon jumeau. Un petit garçon qui vit coincé dans son monde.
Voilà longtemps que je ne l'avais pas visité.
J'avais trouvé le chemin voilà quelques mois. Un rêve pour trouver le chemin. Deux autres pour visiter un bout de son monde.
Hier donc, je suis retourné le voir.
La dernière fois, il longeait une plage et se dirigeait vers une porte noire, je crois pour essayer encore une fois de sortir dans le monde, sortir de son monde.
J'avais quelque chose à lui dire, à lui montrer.
Dans l'épave d'un bateau échoué, nous avons retrouvé une vieille valise toute cabossée et rouillée par les embruns.
Nous y avons retrouvé ses vêtements, un costume d'Arlequin aux mille couleurs.
Et je l'ai ramené vers sa cabane, faite de planches récupérées de cette épave, ou il a entassé mille choses, dans un bric à brac incompréhensible, et où il vit.
Je savais que bien caché dans le bric à brac, il gardait un petit sac de graines, bien caché, qu'il ne voulait plus voir.
Je ne sais si c'est parce qu'il en avait honte, ou qu'il ne voulait plus nourrir d'espoir et préférait maintenant les garder hors de sa vue.
Nous les avons prises et nous sommes parties vers cette porte noire.
Je lui ai montré comment faire et nous avons planté ces graines devant la porte noire.
Avec un peu d'eau elles ont fleuri, rapidement.
Il était beau dans son jardin.
Presque prêt à passer la porte maintenant pour se montrer sous son meilleur jour.
Mais restait cette porte.
Ses montants étaient devenus jolis, des fleurs grimpantes les avaient recouverts.
Mais restaient ces deux planches pourries, que nous avons sorties de leurs gonds.
Nous avons commencé à en faire mille morceaux, pour ensuite nous lancer dans la construction de quelque chose.
Je ne sais pas quoi, mais une construction, comme quand nous étions enfants et que nous passions des heures et des heures à construire des objets improbables avec tout ce qui nous tombait sous la main.

Ce matin, petite graine au réveil.
Dans l'outil que j'ai construit pour essayer de comprendre, de me comprendre, vient une nouvelle méthode de lecture, une de plus, mais j'ai l'intuition que ce devrait être la dernière.
Dans l'un mes dessins, cette lecture me dit de m'interroger, avec trois des 24 mots que j'utilise dans cet outil.

Pourquoi est-ce que je crois que les gens vont naturellement vouloir avoir foi en moi ?, me voir, me faire confiance, me comprendre ?

Peut-être parce que quand j'étais petit, je voyais les gens entourés de couleurs. Elles étaient changeantes, elles me disaient je ne sais trop quoi. Leur humeur, leur état, des choses qu'ils ne disent pas mais que je sens.
Je ne sais pas quand les couleurs ont disparu.
Mais me restent des sensations immédiates quand je rencontre quelqu'un.
Qui me disent si je peux faire confiance, si c'est une "bonne "personne, ce qualificatif n'a de sens que pour moi.
Et donc pour moi, les rituels sociaux pour faire connaissance, je ne les comprends pas bien, leur nécessité.
Je sais que je devrais m'y conformer, pour la forme.
Parfois je me force, mais cela sonne creux pour moi.
Et avec les amis, je crois pouvoir m'en passer sans que cela ne pose problème, mais ce n'est pas le cas.
Et puis surtout, j'attends, à tort, que tout le monde ait les mêmes "antennes" que moi.
Ca m'est si naturel, je ne comprends pas, avec le cerveau si mais pas au fond, que les gens ne s'engagent pas totalement avec moi, ne voient pas s'ils peuvent me faire confiance ou pas, sans devoir passer par ces longues et fastidieuses étapes pour faire connaissance.

Voili, voilou

Bonne journée à vous 

Cela doit correspondre aussi à ce que j'ai pu lire comme une "erreur 404".
Quand je suis en confiance avec des amis, des amis de ma compagne car en fait je n'en ai pas, ou alors de vieux amis avec lesquels je n'entretiens pas le contact, et que je me laisse aller à dire ce que je pense sur une question.
Incompréhensible, évidemment, avec ma façon particulière de relier mille idées, d'établir des connexions pour arriver à un avis, que je balance, sans expliquer le chemin pour convaincre.
Mais mon chemin n'est pas classique je crois, donc difficile à expliquer. Il faudrait que je fasse un deuxième raisonnement, linéaire, pour expliquer, mais cela me demanderait du temps, pour le coup...
Petite graine à retenir pour moi, je crois.
Mon curieux outil pour essayer de me lire, de me comprendre. Qui sort des petites graines, je crois.