Du trop au trot, il n'y a qu'un pas
3 participants
Page 1 sur 1
Du trop au trot, il n'y a qu'un pas
Bonjour à celles et ceux qui me liront !
Je suis une femme de 31 ans et ma principale caractéristique, c’est que je suis « trop ».
V’là la présentation qui dit tout sans rien dire alors, quand même, détaillons mes bons !
Je pense pouvoir dire que je traverse, si ce n'est une crise existentielle, a minima une période relativement difficile avec des questionnements que j'ai pu retrouver particulièrement exacerbés chez les personnes ayant un haut potentiel ou se déclarant zèbre : la quête de sens, la sensibilité, la sympathie envahissante, les difficultés sociales, les pensées trop présentes...
Longtemps, si ce n'est toujours, j'ai traîné ce sentiment d'être un vieux caoutchouc desséché dans son coin et j'avais pris mon parti de juste composer avec, m'estimant certainement juste à tendance délicate, fragile. Quitte parfois à - me ?- mentir pour paraître adaptée, à m’isoler dès que possible, avec tous les problèmes d’estime, d’instabilité, de non-fiabilité et de culpabilité que ça suppose.
Cependant, quand le naturel était trop présent pour ne pas déborder, j’ai souvent reçu des remarques qui m’ont grignotée à petit feu : « tu es trop vive », « tu es trop compliquée », « tu es trop timide », « tu es trop brise-fer », « trop lente », « trop rapide ». Puis à l’âge adulte ; « trop dissipée », « trop exigeante », « trop demandeuse d'attentions », « trop de principes », « trop pointilleuse », « trop insondable », « trop égocentrée », « trop gentille », « trop indélicate ». Ça se contredit dans un *joyeux* bordel, ça déferle et ça défigure encore plus une identité et une estime de soi déjà branlantes.
Et puis virent les deux derniers en date, les deux qui sont parvenus à perforer mon cœur pour ne laisser que le pue en chuinter depuis : « tu es bizarre » et « tu es trop sensible ». L’homme que j’aimais ne supportait plus ce que je pensais justement lui épargner en investissant tous mes trésors de résilience et d’attentions. Il avait décidé de me quitter en insistant sur son amour infini pour moi et sur ma toxicité pour lui. Sa sentence était irrévocable, mon incompréhension insoluble.
Je me suis effondrée. On éteint la lumière et on retourne dans sa grotte lécher ses plaies, plus seule que jamais. L’amour que nous avions partagé avait été si beau et simple que j’en en avais été éblouie. Me revoilà aveugle, comme dans le noir, et pourtant si consciente du cul-de-sac dans lequel je me suis moi-même conduite.
Alors aujourd’hui, quelques mois après cette rupture, si je parviens à me convaincre parfois intellectuellement que voilà, c’est la vie, il faut juste savoir garder dans son âme ce qui a été beau et bon et en sortir grandie. Sauf que non, dans les faits, je suis encore plus petite, encore plus insignifiante. La seule conclusion que je me suis alors martelée d'une manière si aberrante pendant quelques semaines après la date fatidique : il n’y a, en définitive, pas de place pour moi dans ce monde.
Je n’ai pas été testée et pense intimement ne pas avoir les particularités cognitives propres aux HP (faut faire le test pour savoir vous me direz, à raison, mais je ne me sens pas prête quel qu’en soit le résultat). Cependant, aujourd’hui, j’ai le sentiment d’être fragilement investie d’un courage nouveau à me dévoiler et à faire confiance, à moi-même et aux autres. A faire taire ces voix tonitruantes qui insistent sur mes lacunes et n'écouter que celle, si tenue, qui me murmure que j'ai des rêves et que j'ai le droit et le devoir de me battre pour. A assumer enfin les qualités et les défauts que j’ai, pour pouvoir enfin « trouver ma place » et pouvoir faire ce à quoi je pense que la vie sert : aimer, être aimée, ressentir, échanger, évoluer, apprendre.
J’ai vu beaucoup de lumière se dégager du Discord où j’ai déjà eu l’occasion de faire un premier saut de puce. Le forum, pour une raison que je ne m’explique pas encore très bien, me faisait certainement un peu peur. Mais me voilà, au pas de la porte, encore hésitante et instable mais résolument décidée à (re?)prendre le cours de ma vie.
« Quoi qu’il en coûte » comme dirait l’autre.
Au plaisir de vous lire et de faire ce nouveau pas avec vous,
Je suis une femme de 31 ans et ma principale caractéristique, c’est que je suis « trop ».
V’là la présentation qui dit tout sans rien dire alors, quand même, détaillons mes bons !
Je pense pouvoir dire que je traverse, si ce n'est une crise existentielle, a minima une période relativement difficile avec des questionnements que j'ai pu retrouver particulièrement exacerbés chez les personnes ayant un haut potentiel ou se déclarant zèbre : la quête de sens, la sensibilité, la sympathie envahissante, les difficultés sociales, les pensées trop présentes...
Longtemps, si ce n'est toujours, j'ai traîné ce sentiment d'être un vieux caoutchouc desséché dans son coin et j'avais pris mon parti de juste composer avec, m'estimant certainement juste à tendance délicate, fragile. Quitte parfois à - me ?- mentir pour paraître adaptée, à m’isoler dès que possible, avec tous les problèmes d’estime, d’instabilité, de non-fiabilité et de culpabilité que ça suppose.
Cependant, quand le naturel était trop présent pour ne pas déborder, j’ai souvent reçu des remarques qui m’ont grignotée à petit feu : « tu es trop vive », « tu es trop compliquée », « tu es trop timide », « tu es trop brise-fer », « trop lente », « trop rapide ». Puis à l’âge adulte ; « trop dissipée », « trop exigeante », « trop demandeuse d'attentions », « trop de principes », « trop pointilleuse », « trop insondable », « trop égocentrée », « trop gentille », « trop indélicate ». Ça se contredit dans un *joyeux* bordel, ça déferle et ça défigure encore plus une identité et une estime de soi déjà branlantes.
Et puis virent les deux derniers en date, les deux qui sont parvenus à perforer mon cœur pour ne laisser que le pue en chuinter depuis : « tu es bizarre » et « tu es trop sensible ». L’homme que j’aimais ne supportait plus ce que je pensais justement lui épargner en investissant tous mes trésors de résilience et d’attentions. Il avait décidé de me quitter en insistant sur son amour infini pour moi et sur ma toxicité pour lui. Sa sentence était irrévocable, mon incompréhension insoluble.
Je me suis effondrée. On éteint la lumière et on retourne dans sa grotte lécher ses plaies, plus seule que jamais. L’amour que nous avions partagé avait été si beau et simple que j’en en avais été éblouie. Me revoilà aveugle, comme dans le noir, et pourtant si consciente du cul-de-sac dans lequel je me suis moi-même conduite.
Alors aujourd’hui, quelques mois après cette rupture, si je parviens à me convaincre parfois intellectuellement que voilà, c’est la vie, il faut juste savoir garder dans son âme ce qui a été beau et bon et en sortir grandie. Sauf que non, dans les faits, je suis encore plus petite, encore plus insignifiante. La seule conclusion que je me suis alors martelée d'une manière si aberrante pendant quelques semaines après la date fatidique : il n’y a, en définitive, pas de place pour moi dans ce monde.
Je n’ai pas été testée et pense intimement ne pas avoir les particularités cognitives propres aux HP (faut faire le test pour savoir vous me direz, à raison, mais je ne me sens pas prête quel qu’en soit le résultat). Cependant, aujourd’hui, j’ai le sentiment d’être fragilement investie d’un courage nouveau à me dévoiler et à faire confiance, à moi-même et aux autres. A faire taire ces voix tonitruantes qui insistent sur mes lacunes et n'écouter que celle, si tenue, qui me murmure que j'ai des rêves et que j'ai le droit et le devoir de me battre pour. A assumer enfin les qualités et les défauts que j’ai, pour pouvoir enfin « trouver ma place » et pouvoir faire ce à quoi je pense que la vie sert : aimer, être aimée, ressentir, échanger, évoluer, apprendre.
J’ai vu beaucoup de lumière se dégager du Discord où j’ai déjà eu l’occasion de faire un premier saut de puce. Le forum, pour une raison que je ne m’explique pas encore très bien, me faisait certainement un peu peur. Mais me voilà, au pas de la porte, encore hésitante et instable mais résolument décidée à (re?)prendre le cours de ma vie.
« Quoi qu’il en coûte » comme dirait l’autre.
Au plaisir de vous lire et de faire ce nouveau pas avec vous,
Dernière édition par Jalacihna le Mer 27 Avr 2022 - 16:09, édité 1 fois
Jalacihna- Messages : 3
Date d'inscription : 09/02/2022
Localisation : Paname Paname Paname
Re: Du trop au trot, il n'y a qu'un pas
Hello,
Bravo pour le courage de sortir de ta grotte et de t'aventurer vers toi et les autres.
Je te souhaite de cocher tout plein de petites cases du "sens de la vie", ici et ailleurs.
Bienvenue !
Bravo pour le courage de sortir de ta grotte et de t'aventurer vers toi et les autres.
Je te souhaite de cocher tout plein de petites cases du "sens de la vie", ici et ailleurs.
Bienvenue !
Topsy Turvy- Messages : 8367
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Du trop au trot, il n'y a qu'un pas
Bonjour et bienvenue.
La principale différence entre le discord et le forum, c'est le rythme. discord, ça fait des phrases courtes et des discussions nerveuses (et je n'arrive pas à suivre).
Sinon, il y a pas mal d'hypersensibles sur ce forum. Tous ne sont pas forcément zèbres, mais tous sont les bienvenus. Je te souhaites de trouver à qui parler.
La principale différence entre le discord et le forum, c'est le rythme. discord, ça fait des phrases courtes et des discussions nerveuses (et je n'arrive pas à suivre).
Sinon, il y a pas mal d'hypersensibles sur ce forum. Tous ne sont pas forcément zèbres, mais tous sont les bienvenus. Je te souhaites de trouver à qui parler.
RonaldMcDonald- Messages : 11721
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Du trop au trot, il n'y a qu'un pas
Merci Topsy Turvy, merci RonaldMcDonald pour vos gentils accueils et vos encouragements
Je ne sais si c'est le courage qui m'anime ou la peur panique de rester sur la conclusion que je ne mérite pas mieux, mais j'essaie d'être fière de me dire que j'avance quand-même un peu vers l'extérieur, malgré tout et malgré le confort bien illusoire de ma tanière.
Concernant le Discord, l'esprit n'est effectivement pas vraiment le même : on y ressent peut-être encore plus de présences et de spontanéité, mais il y a fatalement moins de place laissée au temps.*
J'ai l'impression que ce qui me fait le plus défaut, à l'heure actuelle, c'est précisément ça.
Le temps de comprendre, le temps de construire, le temps de faire mes choix et confiance.
Je suis convaincue que, s'il faut savoir se planter pour grandir, il faut surtout savoir aussi cultiver la patience.
Si la belle plante ne m'est pas forcément destinée, il n'est pas dit que ça ne portera pas quelques fruits dont on pourra sortir une petite compote pas trop mauvaise.
Je n'assume qu'à demi cette - bien trop - longue métaphore, l'humour est gravement perturbé dans mon coin de l'univers
*update : dans le spleen du moment, je n'ai même pas déclaré tous les éloges que mériterait le Discord pour la bienveillance, l'entraide et la concorde (hum..) qu'on peut y trouver <3 On y trouve des gens formidables : ma gratitude envers celles et ceux qui m'ont aidée à faire le premier pas vers le trot est aussi incommensurable que mon admiration pour les valeurs humaines qu'on y trouve. Et pour avoir déjà lu bon nombre de discussions sur le forum, j'ai désormais l'impression d'être en terrain relativement connu.
Je ne sais si c'est le courage qui m'anime ou la peur panique de rester sur la conclusion que je ne mérite pas mieux, mais j'essaie d'être fière de me dire que j'avance quand-même un peu vers l'extérieur, malgré tout et malgré le confort bien illusoire de ma tanière.
Concernant le Discord, l'esprit n'est effectivement pas vraiment le même : on y ressent peut-être encore plus de présences et de spontanéité, mais il y a fatalement moins de place laissée au temps.*
J'ai l'impression que ce qui me fait le plus défaut, à l'heure actuelle, c'est précisément ça.
Le temps de comprendre, le temps de construire, le temps de faire mes choix et confiance.
Je suis convaincue que, s'il faut savoir se planter pour grandir, il faut surtout savoir aussi cultiver la patience.
Si la belle plante ne m'est pas forcément destinée, il n'est pas dit que ça ne portera pas quelques fruits dont on pourra sortir une petite compote pas trop mauvaise.
Je n'assume qu'à demi cette - bien trop - longue métaphore, l'humour est gravement perturbé dans mon coin de l'univers
*update : dans le spleen du moment, je n'ai même pas déclaré tous les éloges que mériterait le Discord pour la bienveillance, l'entraide et la concorde (hum..) qu'on peut y trouver <3 On y trouve des gens formidables : ma gratitude envers celles et ceux qui m'ont aidée à faire le premier pas vers le trot est aussi incommensurable que mon admiration pour les valeurs humaines qu'on y trouve. Et pour avoir déjà lu bon nombre de discussions sur le forum, j'ai désormais l'impression d'être en terrain relativement connu.
Jalacihna- Messages : 3
Date d'inscription : 09/02/2022
Localisation : Paname Paname Paname
Sujets similaires
» à trop percevoir les défauts des autres, à trop vouloir les éviter en nous, qui devient-on??
» Je dois être trop possessive, trop tout ! j'en ai marre !
» être (trop?) gentille et (trop?) donner aux autres
» trop bizarre pour vivre trop rare pour disparaître
» trop bon pour être là, trop con pour être ailleurs
» Je dois être trop possessive, trop tout ! j'en ai marre !
» être (trop?) gentille et (trop?) donner aux autres
» trop bizarre pour vivre trop rare pour disparaître
» trop bon pour être là, trop con pour être ailleurs
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum