Ennui et souffrance au travail
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Ennui et souffrance au travail
Salut à tou(te)s,
J'ai commencé à faire des saisons à 16 ans et ce jusqu'à la fin de mes études à 24 ans, j'ai été entre autre animatrice enfants, vendeuse en boulangerie, agent de service, livreuse et laborantine : parmi ces expériences certaines m'ont été ponctuellement (très) plaisantes, d'autres ennuyantes dès le début avec des journées interminables.
J'ai effectué un stage de deux mois génialissime (je m'entendais très bien avec mon maitre de stage), puis deux de six mois d'un ennui mortel où je décomptais les mois, les semaines et les jours... beaucoup de frustration de savoir que ce n'était pas pérenne, que je faisais le travail d'un cadre en étant rémunérée 450 €, etc. et/ou assise sur une chaise dans un bureau à longueur de temps devant un écran.
Première expérience professionnelle de 18 mois : au début très motivée et déterminée malgré une rémunération très faible, création de poste, réorganisation et mise à jour de tout le système de fichiers informatiques de mon service, créations de documents, animation de réunions, etc. mais après quelques mois l'euphorie est passée et l'ennui a commencé doucement à s'installer jusqu'au jour où on me change de bureau. Je me retrouve avec un collègue qui hurle au téléphone et je suis en plein courant d'air... quelques difficultés sont apparues avec la hiérarchie... on m'a reproché de ne pas avoir chanté au karaoké de fin d'année (incompréhension totale de ma part) et le dirigeant m'a dit que je n'étais pas épanouie dans mon travail (quel doux euphémisme...) et qu'ils me voyaient tous travailler auprès des enfants et/ou dans le coaching...
Deuxième expérience professionnelle de 6 mois dans le même domaine : la même musique, au début très motivée et déterminée malgré là encore une faible rémunération, création de poste de A jusqu'à Z avec de nombreux challenges à relever ! Le pied ! Puis vient la désillusion, des collègues de bureau que je n'aime pas (ça critique tout et tout le monde plus que ça ne travaille...), une hiérarchie qui se fait bernée par les responsables des autres services sans le savoir, des magouilles... on parle de me passer en 2x8 et la proposition de CDI est cette fois tenue mais sans augmentation de salaire. Pour la première fois j'ai ris au nez de ma hiérarchie, j'ai refusé le poste et menacé de dénoncer certaines pratiques avec photos pour preuves s'ils me versaient pas l'indemnité de fin de CDD (c'est pas beau le chantage mais ça a fonctionné)...
Troisième expérience professionnelle de 8 mois en tant qu'assistante d'aide de vie scolaire : je suis prends en charge un enfant de CM1 atteint d'une forme d'autisme (maintenant je comprends mieux pourquoi ça a si ben collé entre nous), j'y vois un énorme challenge et beaucoup de sens, motivée et déterminée là encore mais puissance dix ! J'ai développé des méthodes personnelles qui ont portées leurs fruits, tellement qu'au bout de six mois le petit bonhomme était devenu quasiment autonome malgré la nécessité de ma présence physique pour le rassurer. Oui mais moi dans tout ça ? Assise à rien faire à longueur de journée dans ma chaise, je retombe dans l'ennui et énormément de souffrance au point d'avoir l'idée de mettre la voiture au fossé pour arrêter tout ça... d'autant que c'était la période de la passation du WAIS donc beaucoup de perturbations dans l'air.
Quatrième expérience professionnelle de 8 mois et à temps partiel : des suppléances dans une classe de primaire, j'ai vite compris que le système de l'éducation nationale n'était fait pas pour moi, je vois des enfants avant de voir des élèves, les priorités mes dérangent... et un directeur qui me reproche de ne pas dire bonjour et de ne pas préparer mes cours au point de fin d'année :
- Pourquoi vous ne m'en avez pas parlé avant ? Vous n'êtes jamais venu dans ma classe comment pouvez vous juger mon travail ?
- Euh... Oui... Euh...
- Regardez j'ai créé toutes mes séances et de manière ludique avec des vidéos, des activités... tout est dans des dossiers !
- Euh... Effectivement...
Quatrième expérience professionnelle de 6 mois : j'y prends un pied incroyable ! oui mais... pas de contrat de longue durée possible et poste très rare...
Cinquième expérience professionnelle (actuelle) après une re-re-conversion : je me suis éclatée pendant la formation de 9 mois (tout à découvrir, tout à apprendre, tout à comprendre) ! Je trouve rapidement un emploi avec deux tâches principales (dommage c'est la troisième que je convoitais...), étonnamment tout se passe bien durant la première année, je ne m'ennuie pas, je ne souffre pas. Oui mais... changement de besoins dans l'entreprise, ça fait six mois que je suis monotâche et j'ai rechuté dans l'ennuie et la souffrance.
Puis faut toujours faire attention à tout : à ne pas en faire trop, ne pas en dire trop, ne pas en montrer trop sinon on nous déteste !
C'est ça ma vie : souffrir au travail ! Merci du cadeau ! Alors pourquoi moi je souffre ?
J'aimerais faire partie de ceux pour qui le HQI est une force et non un fardeau dans le monde du travail !!!!! J'y arrive pas !!!!! Beaucoup de frustration...
J'espère que ça parlera à peu d'entre vous parce que je le souhaite à personne.
J'ai commencé à faire des saisons à 16 ans et ce jusqu'à la fin de mes études à 24 ans, j'ai été entre autre animatrice enfants, vendeuse en boulangerie, agent de service, livreuse et laborantine : parmi ces expériences certaines m'ont été ponctuellement (très) plaisantes, d'autres ennuyantes dès le début avec des journées interminables.
J'ai effectué un stage de deux mois génialissime (je m'entendais très bien avec mon maitre de stage), puis deux de six mois d'un ennui mortel où je décomptais les mois, les semaines et les jours... beaucoup de frustration de savoir que ce n'était pas pérenne, que je faisais le travail d'un cadre en étant rémunérée 450 €, etc. et/ou assise sur une chaise dans un bureau à longueur de temps devant un écran.
Première expérience professionnelle de 18 mois : au début très motivée et déterminée malgré une rémunération très faible, création de poste, réorganisation et mise à jour de tout le système de fichiers informatiques de mon service, créations de documents, animation de réunions, etc. mais après quelques mois l'euphorie est passée et l'ennui a commencé doucement à s'installer jusqu'au jour où on me change de bureau. Je me retrouve avec un collègue qui hurle au téléphone et je suis en plein courant d'air... quelques difficultés sont apparues avec la hiérarchie... on m'a reproché de ne pas avoir chanté au karaoké de fin d'année (incompréhension totale de ma part) et le dirigeant m'a dit que je n'étais pas épanouie dans mon travail (quel doux euphémisme...) et qu'ils me voyaient tous travailler auprès des enfants et/ou dans le coaching...
Deuxième expérience professionnelle de 6 mois dans le même domaine : la même musique, au début très motivée et déterminée malgré là encore une faible rémunération, création de poste de A jusqu'à Z avec de nombreux challenges à relever ! Le pied ! Puis vient la désillusion, des collègues de bureau que je n'aime pas (ça critique tout et tout le monde plus que ça ne travaille...), une hiérarchie qui se fait bernée par les responsables des autres services sans le savoir, des magouilles... on parle de me passer en 2x8 et la proposition de CDI est cette fois tenue mais sans augmentation de salaire. Pour la première fois j'ai ris au nez de ma hiérarchie, j'ai refusé le poste et menacé de dénoncer certaines pratiques avec photos pour preuves s'ils me versaient pas l'indemnité de fin de CDD (c'est pas beau le chantage mais ça a fonctionné)...
Troisième expérience professionnelle de 8 mois en tant qu'assistante d'aide de vie scolaire : je suis prends en charge un enfant de CM1 atteint d'une forme d'autisme (maintenant je comprends mieux pourquoi ça a si ben collé entre nous), j'y vois un énorme challenge et beaucoup de sens, motivée et déterminée là encore mais puissance dix ! J'ai développé des méthodes personnelles qui ont portées leurs fruits, tellement qu'au bout de six mois le petit bonhomme était devenu quasiment autonome malgré la nécessité de ma présence physique pour le rassurer. Oui mais moi dans tout ça ? Assise à rien faire à longueur de journée dans ma chaise, je retombe dans l'ennui et énormément de souffrance au point d'avoir l'idée de mettre la voiture au fossé pour arrêter tout ça... d'autant que c'était la période de la passation du WAIS donc beaucoup de perturbations dans l'air.
Quatrième expérience professionnelle de 8 mois et à temps partiel : des suppléances dans une classe de primaire, j'ai vite compris que le système de l'éducation nationale n'était fait pas pour moi, je vois des enfants avant de voir des élèves, les priorités mes dérangent... et un directeur qui me reproche de ne pas dire bonjour et de ne pas préparer mes cours au point de fin d'année :
- Pourquoi vous ne m'en avez pas parlé avant ? Vous n'êtes jamais venu dans ma classe comment pouvez vous juger mon travail ?
- Euh... Oui... Euh...
- Regardez j'ai créé toutes mes séances et de manière ludique avec des vidéos, des activités... tout est dans des dossiers !
- Euh... Effectivement...
Quatrième expérience professionnelle de 6 mois : j'y prends un pied incroyable ! oui mais... pas de contrat de longue durée possible et poste très rare...
Cinquième expérience professionnelle (actuelle) après une re-re-conversion : je me suis éclatée pendant la formation de 9 mois (tout à découvrir, tout à apprendre, tout à comprendre) ! Je trouve rapidement un emploi avec deux tâches principales (dommage c'est la troisième que je convoitais...), étonnamment tout se passe bien durant la première année, je ne m'ennuie pas, je ne souffre pas. Oui mais... changement de besoins dans l'entreprise, ça fait six mois que je suis monotâche et j'ai rechuté dans l'ennuie et la souffrance.
Puis faut toujours faire attention à tout : à ne pas en faire trop, ne pas en dire trop, ne pas en montrer trop sinon on nous déteste !
C'est ça ma vie : souffrir au travail ! Merci du cadeau ! Alors pourquoi moi je souffre ?
J'aimerais faire partie de ceux pour qui le HQI est une force et non un fardeau dans le monde du travail !!!!! J'y arrive pas !!!!! Beaucoup de frustration...
J'espère que ça parlera à peu d'entre vous parce que je le souhaite à personne.
Edel- Messages : 306
Date d'inscription : 17/02/2019
Re: Ennui et souffrance au travail
Je souffre aussi, mais pas autant. Je suis quand même suivi par la psy de la médecine du travail pour mes colères. Qui m'ont posé problème à plusieurs endroits différents. Je m'améliore à ce sujet. Mais je pense que tu te doutes de l'origine de mes colères.
Je souffre aussi sur le long terme. Quand j'ai dit en 2017 que la nouvelle stratégie allait dans le mur, tout le monde m'a ri au nez. Depuis quelques semaines, le reste de l'équipe en France (qui ne m'a pas écouté mais commence à subir la douleur induite de manière désormais insupportable) mène la fronde... et se retrouve seule face aux anglo-saxons qui font front autour de leur concept inepte.
J'ai l'impression que nous, on réagit dès qu'il y a un petit truc qui déconne, alors que d'autres vont tout trouver "normal" tant que ce n'est pas totalement insupportable. J4ai tout de suite senti que la manière de bosser n'allait pas survivre à l'augmentation de la volumétrie. Je l'ai même signalé, même au grand sachem à Sydney. Dont la réponse a été "je ne te comprends pas, pour l'instant, ça marche, dont tout va bien". Alors que des craquèlements intenses étaient déjà visibles.
Ma collègue qui vendredi soir a fini à 21 heures à cause des inepties techniques qui l'empêchaient de bosser a fini par capter. Mon chef, qui il y a un mois encore balayait d'un revers de la main mes objections sur l'architecture et la conception de l'outil a fait un mail mesuré pour protester que son équipe n'avait plus du tout les moyens de faire son boulot. Sa collègue américaine a sorti le lance flammes contre lui, alors même qu'elle souffre du même genre de difficultés, sur le thème "chut, il ne faut pas dire les choses qui fâchent".
J'en reviens toujours, sur le plan professionnel, à Monique de Kermadec et Carlos Tinoco. La première dit "intensité, complexité, urgence". Le deuxième "les modalités typiques d'accès à l'effort me sont à jamais inaccessibles". Ce qui fait écho à la première, ses modalités à lui - et les miennes, et probablement les tiennes - sont intensité, complexité, urgence. La chef coté USA, malgré toutes ses qualités, est dans une modalité typique d'approche du travail : on s'en fout si c'est absurde et ennuyeux, l'important, c'est l'image qu'on donne. Modalité qui m'est inaccessible.
Ne pas dire bonjour, c'est un truc piégeux, quand même. Tu te feras plomber partout si tu ne fais pas le tour pour ça. C'est chiant, mais ce n'est pas bien couteux. Sans aller jusqu'à ce gars qui faisait le tour de l'étage (plus de 300 personnes) pour dire bonjour à tout le monde, essayes, ou que tu sois, de cibler les 10-20 personnes les plus proches et les plus influentes, et de leur dire bonjour. Ca ne coute pas grand chose, même si ça fait chier, mais ça ôte une couche de souffrance par la suite. Une seule couche, il y en a d'autres, mais c'est toujours bon à prendre.
Après, quand ça ne va pas, il faut trouver des palliatifs. Quand je me faisais chier, je jouais à Airwaysim, qui en mode sans photos, ressemble terriblement à du travail. Ou alors je me formais à de nouveaux langages de programmation. Une des difficultés est de rester prêt, parce que dans ce genre de boulot ou on se fait chier, parfois, il y a des urgences, et il faut assurer pour justifier sa paye. Mais il existe des palliatifs pour souffrir moins. A ce titre, prendre des initiatives pour ôter une épine du pied du chef, c'est radicalement efficace. Ce n'est pas toujours facile de trouver des axes qui vont dans ce sens, toutefois.
Je suis quand même à l'écoute du marché du travail, mais je me fais moins d'illusions qu'avant, ça ne sera pas mieux ailleurs.
Je souffre aussi sur le long terme. Quand j'ai dit en 2017 que la nouvelle stratégie allait dans le mur, tout le monde m'a ri au nez. Depuis quelques semaines, le reste de l'équipe en France (qui ne m'a pas écouté mais commence à subir la douleur induite de manière désormais insupportable) mène la fronde... et se retrouve seule face aux anglo-saxons qui font front autour de leur concept inepte.
J'ai l'impression que nous, on réagit dès qu'il y a un petit truc qui déconne, alors que d'autres vont tout trouver "normal" tant que ce n'est pas totalement insupportable. J4ai tout de suite senti que la manière de bosser n'allait pas survivre à l'augmentation de la volumétrie. Je l'ai même signalé, même au grand sachem à Sydney. Dont la réponse a été "je ne te comprends pas, pour l'instant, ça marche, dont tout va bien". Alors que des craquèlements intenses étaient déjà visibles.
Ma collègue qui vendredi soir a fini à 21 heures à cause des inepties techniques qui l'empêchaient de bosser a fini par capter. Mon chef, qui il y a un mois encore balayait d'un revers de la main mes objections sur l'architecture et la conception de l'outil a fait un mail mesuré pour protester que son équipe n'avait plus du tout les moyens de faire son boulot. Sa collègue américaine a sorti le lance flammes contre lui, alors même qu'elle souffre du même genre de difficultés, sur le thème "chut, il ne faut pas dire les choses qui fâchent".
J'en reviens toujours, sur le plan professionnel, à Monique de Kermadec et Carlos Tinoco. La première dit "intensité, complexité, urgence". Le deuxième "les modalités typiques d'accès à l'effort me sont à jamais inaccessibles". Ce qui fait écho à la première, ses modalités à lui - et les miennes, et probablement les tiennes - sont intensité, complexité, urgence. La chef coté USA, malgré toutes ses qualités, est dans une modalité typique d'approche du travail : on s'en fout si c'est absurde et ennuyeux, l'important, c'est l'image qu'on donne. Modalité qui m'est inaccessible.
Ne pas dire bonjour, c'est un truc piégeux, quand même. Tu te feras plomber partout si tu ne fais pas le tour pour ça. C'est chiant, mais ce n'est pas bien couteux. Sans aller jusqu'à ce gars qui faisait le tour de l'étage (plus de 300 personnes) pour dire bonjour à tout le monde, essayes, ou que tu sois, de cibler les 10-20 personnes les plus proches et les plus influentes, et de leur dire bonjour. Ca ne coute pas grand chose, même si ça fait chier, mais ça ôte une couche de souffrance par la suite. Une seule couche, il y en a d'autres, mais c'est toujours bon à prendre.
Après, quand ça ne va pas, il faut trouver des palliatifs. Quand je me faisais chier, je jouais à Airwaysim, qui en mode sans photos, ressemble terriblement à du travail. Ou alors je me formais à de nouveaux langages de programmation. Une des difficultés est de rester prêt, parce que dans ce genre de boulot ou on se fait chier, parfois, il y a des urgences, et il faut assurer pour justifier sa paye. Mais il existe des palliatifs pour souffrir moins. A ce titre, prendre des initiatives pour ôter une épine du pied du chef, c'est radicalement efficace. Ce n'est pas toujours facile de trouver des axes qui vont dans ce sens, toutefois.
Je suis quand même à l'écoute du marché du travail, mais je me fais moins d'illusions qu'avant, ça ne sera pas mieux ailleurs.
RonaldMcDonald- Messages : 11721
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Ennui et souffrance au travail
Ben ça me parle, au point d'avoir quitté ce monde dans lequel je n'ai jamais pu trouver quelconque épanouissement (parce que des circonstances particulières m'ont permis de le faire).
Ceci dit, c'est peut-être faute d'avoir raté mes études. Même si tout ce que tu étales sur les codes qui régissent le monde du travail me rebutent très fortement également.
Je me dis qu'il me manque des outils pour passer outre. Et pourtant, en dehors du travail, je n'ai pas de problème relationnel.
Une suggestion cependant : peut-être devrais-tu compenser ailleurs, dans le bénévolat, l'associatif ? Où même s'il y règne encore quelques-uns de ces codes, ils y sont souvent moins prégnants et où la possibilité de créer, innover est plus aisée.
Bien à toi Edel.
Ceci dit, c'est peut-être faute d'avoir raté mes études. Même si tout ce que tu étales sur les codes qui régissent le monde du travail me rebutent très fortement également.
Je me dis qu'il me manque des outils pour passer outre. Et pourtant, en dehors du travail, je n'ai pas de problème relationnel.
Une suggestion cependant : peut-être devrais-tu compenser ailleurs, dans le bénévolat, l'associatif ? Où même s'il y règne encore quelques-uns de ces codes, ils y sont souvent moins prégnants et où la possibilité de créer, innover est plus aisée.
Bien à toi Edel.
Dernière édition par Jean-Claude Inconvenant le Jeu 9 Juin 2022 - 14:44, édité 1 fois
Jean-Claude Inconvenant- Messages : 690
Date d'inscription : 04/12/2020
Re: Ennui et souffrance au travail
L'associatif, ça peut être un vrai panier de crabes aussi. Beaucoup y vont pour se faire le trou qu'ils n'ont pas réussi à faire dans le monde du travail. Mais l'avantage, comme on est bénévole, c'est qu'on peut papillonner jusqu'à trouver son équilibre. L'inconvénient, c'est qu'il n'y a généralement pas de mécanismes pour virer les toxiques, et que le jour ou l'un d'entre eux s'incruste dans ton petit coin de paradis, il est temps de se remettre en chasse.
Et oui, les codes du monde du travail sont favorables aux toxiques. Avec quelques menues différences entre le monde ouvrier et le monde des bureaux, mais aussi beaucoup de points communs dans la chasse au pouvoir et le culte du communicant charismatique.
Et oui, les codes du monde du travail sont favorables aux toxiques. Avec quelques menues différences entre le monde ouvrier et le monde des bureaux, mais aussi beaucoup de points communs dans la chasse au pouvoir et le culte du communicant charismatique.
RonaldMcDonald- Messages : 11721
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Ennui et souffrance au travail
je dissocierais "ennui" de "souffrance au travail".
ennui au travail : très zébresque.
souffrance au travail : tout le monde et en général lié à des contextes comme le harcèlement ou la maltraitance. il me semble que ce n'est pas cela dont il s'agit.
d'ailleurs, en vérifiant où Edel avait classé son fil. difficultés zébresques donne le sens qu'elle veut y mettre.
il y a fort longtemps, j'étais tombée sur un article de Harvard Business Review qui m'avait paru éclairant :
la motivation (qui permet d'éviter l'ennui) se décompose en motivation externe et motivation interne. (ça a l'air tout simple une fois que c'est dit !)
chacun fait son propre mix : la plupart des gens sont sensibles d'abord à la motivation externe : les augmentations de salaire ou les primes individuelles, le copinage avec la hiérarchie, la fameuse "bonne ambiance dans la boite" entre collègues, les afterworks, les relations "affectives", au sens où on y met son affect, avec certains clients (ou patients ou élèves).
j'ai été frappée des "présentations" des derniers embauchés dans ma boite : tout tourne autour de la motivation externe : j'ai envie de partager la culture de la boite (décliné selon les termes corporates), mon rituel de la journée : le café avec les collègues en arrivant, et rien absolument rien sur la personne en tant que telle ou sa motivation interne, toutes les présentations se ressemblent quelque soit l'âge du nouvel entrant. je sais que c'est un peu le jeu et qu'ils se protègent. et où ma hiérarchie se félicite en croyant avoir embauché des bons petits soldats pas rebelles (contrairement aux anciens ), je vois des mercenaires qui tourneront casaque dès qu'ils n'auront plus les marques de reconnaissance suffisantes.
peut-être qu'en étant zèbres, c'est notre motivation interne qui est la plus forte : capacité à faire le boulot parce qu'il nous correspond. le boulot, pas forcément le système dans son ensemble. cette motivation interne, qui est de faire quelque chose en accord avec nos valeurs, nos croyances, notre histoire et de ne pas juste se vendre finalement.
dans l'ennui, il y a cette perte de motivation qu'Edel semble ressentir après un certain temps. à voir si une motivation externe pourrait relancer la machine, car on tourne rarement uniquement sur la motivation interne qui forcément s'épuise au bout d'un certain temps.
en ce sens la phrase de Ronald sur prendre l'initiative d'enlever une épine du pied du chef est intéressante.
pour moi, c'est bien la rencontre des deux motivations qui crée un travail intéressant et le fait qu'elles se relaient dans la durée.
ennui au travail : très zébresque.
souffrance au travail : tout le monde et en général lié à des contextes comme le harcèlement ou la maltraitance. il me semble que ce n'est pas cela dont il s'agit.
d'ailleurs, en vérifiant où Edel avait classé son fil. difficultés zébresques donne le sens qu'elle veut y mettre.
il y a fort longtemps, j'étais tombée sur un article de Harvard Business Review qui m'avait paru éclairant :
la motivation (qui permet d'éviter l'ennui) se décompose en motivation externe et motivation interne. (ça a l'air tout simple une fois que c'est dit !)
chacun fait son propre mix : la plupart des gens sont sensibles d'abord à la motivation externe : les augmentations de salaire ou les primes individuelles, le copinage avec la hiérarchie, la fameuse "bonne ambiance dans la boite" entre collègues, les afterworks, les relations "affectives", au sens où on y met son affect, avec certains clients (ou patients ou élèves).
j'ai été frappée des "présentations" des derniers embauchés dans ma boite : tout tourne autour de la motivation externe : j'ai envie de partager la culture de la boite (décliné selon les termes corporates), mon rituel de la journée : le café avec les collègues en arrivant, et rien absolument rien sur la personne en tant que telle ou sa motivation interne, toutes les présentations se ressemblent quelque soit l'âge du nouvel entrant. je sais que c'est un peu le jeu et qu'ils se protègent. et où ma hiérarchie se félicite en croyant avoir embauché des bons petits soldats pas rebelles (contrairement aux anciens ), je vois des mercenaires qui tourneront casaque dès qu'ils n'auront plus les marques de reconnaissance suffisantes.
peut-être qu'en étant zèbres, c'est notre motivation interne qui est la plus forte : capacité à faire le boulot parce qu'il nous correspond. le boulot, pas forcément le système dans son ensemble. cette motivation interne, qui est de faire quelque chose en accord avec nos valeurs, nos croyances, notre histoire et de ne pas juste se vendre finalement.
dans l'ennui, il y a cette perte de motivation qu'Edel semble ressentir après un certain temps. à voir si une motivation externe pourrait relancer la machine, car on tourne rarement uniquement sur la motivation interne qui forcément s'épuise au bout d'un certain temps.
en ce sens la phrase de Ronald sur prendre l'initiative d'enlever une épine du pied du chef est intéressante.
pour moi, c'est bien la rencontre des deux motivations qui crée un travail intéressant et le fait qu'elles se relaient dans la durée.
isadora- Messages : 3891
Date d'inscription : 04/09/2011
Localisation : Lyon
Re: Ennui et souffrance au travail
Edel a écrit:on m'a reproché de ne pas avoir chanté au karaoké de fin d'année (incompréhension totale de ma part)
Le liant de la société est l'auto-humiliation. Si les gens chantent au karaoké ils s'auto-humilient donnant pouvoir à la société sur eux. Ce pouvoir rassure la société dont le fondement est l'inquiétude de l'avenir. Si tu ne joues pas le jeu de l'auto-humiliation — qui est quelque chose de très sérieux, de sacré — tu fais un doigt à la société.
Invité- Invité
Re: Ennui et souffrance au travail
... l'hypocrisie.L'ingénieur a écrit:Le liant de la société estl'auto-humiliation. [...]
viknaborzi- Messages : 283
Date d'inscription : 02/02/2022
Re: Ennui et souffrance au travail
RonaldMcDonald a écrit:Je souffre aussi sur le long terme. Quand j'ai dit en 2017 que la nouvelle stratégie allait dans le mur, tout le monde m'a ri au nez. [...] J'ai l'impression que nous, on réagit dès qu'il y a un petit truc qui déconne, [...] J4ai tout de suite senti [...]. Je l'ai même signalé, même au grand sachem à Sydney. Dont la réponse a été "je ne te comprends pas, pour l'instant, ça marche, dont tout va bien". Alors que des craquèlements intenses étaient déjà visibles.
C'est une des raisons de ma souffrance au travail et ce que tu décris je le vis régulièrement, sans aucune prétention et aucun implicite ou quoique ce soit d'autre : dans une situation initiale donnée je peux entrevoir très rapidement, parfois instantanément, les aboutissants à courts termes, à moyens termes voire à (très) longs termes. Je peux anticiper involontairement (je ne trouve pas le mot adéquate) des événements qui sont d'une telle évidence à mes yeux que je boue intérieurement mais je ne dis rien car par expérience on ne va pas me croire et/ou ça va se retourner contre moi. Puis les jours passent, les mois passent, de temps en temps des éléments nouveaux ne font que conforter mes pensées/prédictions, je m'agace de nouveau intérieurement, un jour, deux jours, trois jours, parfois j'en perds le sommeil. Arrive alors le moment où ce qui devait arriver arriva et je dois gérer avec la frustration, la déception et l'énervement ! Ne rien montrer et ne rien dire.
RonaldMcDonald a écrit:Ne pas dire bonjour, c'est un truc piégeux, quand même. Tu te feras plomber partout si tu ne fais pas le tour pour ça. C'est chiant, mais ce n'est pas bien couteux.
Ce n'était pas dans ma logique des choses : j'étais dans cette école une seule journée par semaine, j'avais énormément de choses à faire, je ne me voyais pas passer dans toutes les classes, frapper à chaque porte, risquer de déranger chaque enseignant(e)s et perdre 15 précieuses minutes. Je préférais me concentrer sur ma classe et mes élèves... Pour moi, si c'est couteux, c'est tellement pas naturel... enfin ça dépend des situations. Au moins dans mon travail actuel c'est réglé, je suis une des premières à arriver le matin et de toute façon mes collègues connaissent mon autisme et savent que je peux oublier de les saluer.
RonaldMcDonald a écrit:A ce titre, prendre des initiatives pour ôter une épine du pied du chef, c'est radicalement efficace.
Mais pas bien vu des collègues et parfois même du chef lui-même.
Jean-Claude Inconvenant a écrit:Une suggestion cependant : peut-être devrais-tu compenser ailleurs, dans le bénévolat, l'associatif ? Où même s'il y règne encore quelques-uns de ces codes, ils y sont souvent moins prégnants et où la possibilité de créer, innover est plus aisée.
J'y songe mais je me confronte à des problèmes similaires, dès que tu veux prendre des responsabilités dans le milieu associatif et/ou sportif, ils demandent des diplômes et/ou des certificats qui laissent bien souvent peu de place à l'initiative et la nouveauté.
isadora a écrit:je dissocierais "ennui" de "souffrance au travail".
ennui au travail : très zébresque.
souffrance au travail : tout le monde et en général lié à des contextes comme le harcèlement ou la maltraitance. il me semble que ce n'est pas cela dont il s'agit.
Je ne comprends pas le "tout le monde" dans ta phrase.
Tout le monde à des difficultés un moment ou un autre au travail c'est certain mais tout le monde n'en souffre pas (ou pas de la même manière, de la même intensité et/ou dans la même durée). Ne pas dormir la nuit, perdre l’appétit, avoir la boule au ventre, se rendre au travail à reculons, songer à avoir un accident, voir les heures défiler, être à bout au point d'entrer dans une phase de fatigue chronique intense... ça c'est souffrir.
isadora a écrit:d'ailleurs, en vérifiant où Edel avait classé son fil. difficultés zébresques donne le sens qu'elle veut y mettre.
C'est un procès d'attention qui n'a pas lieu d'être... A vrai dire je ne comprends pas tellement ta réponse (ne pas y voir de condescendance, c'est factuel) et pourquoi dévier sur la différence entre difficulté et souffrance. Je souffre au travail et cela vient entre autre de l'ennui probablement lié au HQI. Il n'y a de toute façon pas de sous-groupe "souffrances zébresques".
isadora a écrit:il y a fort longtemps, j'étais tombée sur un article de Harvard Business Review qui m'avait paru éclairant :
la motivation (qui permet d'éviter l'ennui) se décompose en motivation externe et motivation interne. (ça a l'air tout simple une fois que c'est dit !)
chacun fait son propre mix : la plupart des gens sont sensibles d'abord à la motivation externe : les augmentations de salaire ou les primes individuelles, le copinage avec la hiérarchie, la fameuse "bonne ambiance dans la boite" entre collègues, les afterworks, les relations "affectives", au sens où on y met son affect, avec certains clients (ou patients ou élèves). [...]
peut-être qu'en étant zèbres, c'est notre motivation interne qui est la plus forte : capacité à faire le boulot parce qu'il nous correspond. le boulot, pas forcément le système dans son ensemble. cette motivation interne, qui est de faire quelque chose en accord avec nos valeurs, nos croyances, notre histoire et de ne pas juste se vendre finalement.
Là encore je ne sais pas si c'est lié au HQI et/ou au TSA ou les deux mais effectivement je suis sensible quasi uniquement à la motivation interne (sauf pour le côté financier, on dit que l'argent ne fait pas le bonheur mais dans notre société il y contribue beaucoup, du moins faut bien payer les factures).
isadora a écrit:dans l'ennui, il y a cette perte de motivation qu'Edel semble ressentir après un certain temps. à voir si une motivation externe pourrait relancer la machine, car on tourne rarement uniquement sur la motivation interne qui forcément s'épuise au bout d'un certain temps.
Là tu tombes dans le mille mais pourquoi voudrais-tu que la motivation interne s'épuise forcément avec le temps ? La mienne s'épuise au contact des autres, de certains tout du moins (les pauses à n'en plus finir, les appels téléphoniques personnels, les films pendant les heures de travail, les critiques gratuites sur tout et tout le monde, etc.), mais si j'étais comme eux je me sentirais bien donc ma motivation interne serait probablement maintenue ce qui fait qu'eux ne s'ennuient pas ou peu ou que de manière ponctuelle, et/ou pas au point d'en souffrir comme moi j'en souffre.
Ce n'est pas une insulte (du tout) mais la façon dont tu t'exprimes me fait penser aux psychologues. ;- )
isadora a écrit:pour moi, c'est bien la rencontre des deux motivations qui crée un travail intéressant et le fait qu'elles se relaient dans la durée.
Tu pointes du doigts mon problème : la motivation externe je ne l'ai jamais et l'interne ne dure jamais longtemps.
L'ingénieur a écrit:Si les gens chantent au karaoké ils s'auto-humilient donnant pouvoir à la société sur eux. [...] Si tu ne joues pas le jeu de l'auto-humiliation [...] tu fais un doigt à la société.
C'est très exactement ça !
Edel- Messages : 306
Date d'inscription : 17/02/2019
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