FAUX SELF ET ZEBRITUDE
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Forum ZEBRAS CROSSING :: La zébritude :: Discussions générales relatives à la zébritude :: Difficultés zébresques
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FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Le faux self permet de s’adapter à la vie en société adapté à ses besoins, plus ou moins contraignant
Voilà comment il a été mis en place :
Lorsque le bébé vient au monde, il n’a pas conscience de son individualité. Il ne se différencie pas de sa mère. Au fil du temps, il va défusionner et prendre son identité distincte : la « conscience de soi ».
Puis, en intégrant les messages identitaires que son entourage lui envoie, il va construire l’image de soi. Si les messages sont positifs, l’enfant acquiert une bonne estime de lui. Si les messages sont négatifs, son estime de lui sera faible. Au fil de la construction de son identité, il va se sentir unique et singulier, mais aussi pareil aux autres et intégré au groupe.
Le bébé a besoin d’être entendu, compris et respecté.si l’entourage a su montrer respect et tolérance, si des mots sont venus expliquer ses sensations, ses émotions, l’enfant peut être très proche de son vrai moi : l’image qu’il se fait de lui-même correspond à ce qu’il est, ses réactions sont adaptées, il peut être sûr que ses émotions et sensations lui appartiennent.
Dans son cas, son faux self n’est qu’un vernis de politesse permettant la vie en société : une attitude sociale polie, de bonnes manières, une certaine réserve et la capacité à accorder aux autres la même bienveillance que celle qu’il a reçue dans l’enfance. L’enfant garde toute sa personnalité et surtout le pouvoir de s’écouter et de se respecter. Mais l’environnement familial et éducatif ayant ses propres difficultés, il n’offre pas souvent à l’enfant ce tableau idéal de respect et de disponibilité.
Les surdoués
Impossibilité d’être soi et acceptés pour ceux qu’ils sont. Leur intégration est entravée par l’impression d’être différent et de ne pas trouver sa place dans le groupe.
Quand les parents comprennent mal les besoins de l’enfant et savent mal y répondre, ils lui demandent trop d’adaptation à ce monde qui ne lui correspond pas. Alors il va progressivement étouffer son vrai moi et s’appliquer à ne répondre qu’aux attentes extérieures. Le faux self qui se construit lui permet de s’adapter à cet environnement contraignant mais asphyxie sa vraie personnalité.
Le faux self d’un précoce est comme un salon VIP ouvert à tous. Sa fonction est de prendre en compte les besoins, les envies et les avis de tousses interlocuteurs et leur rendre sa compagnie discrète et agréable. Le vrai moi est bâillonné dans un tout petit cachot, au fond d’un long tunnel d’angoisse. Trois portes en ferment l’accès : la peur d’être rejeté et abandonné, la tristesse d’être seul et incompris, la colère de ne pouvoir être soi.
Le faux self explique les fameux décrochages en soirée (le faux self a relâché sa vigilance et s’est ressaisi ou le vrai moi s’ennuie). Le précoce se rappelle que lorsqu’il essayait d’être soi même, il provoquait le rejet. Il lui arrive encore aujourd’hui lorsqu’il s’essaie à un trait d’humour, que sa plaisanterie ne soit pas captée et qu’elle provoque un moment de gêne. Alors le vrai soi reste sous le contrôle du faux self.
En grandissant, le faux self va prendre toute la place et peut même devenir brillant et recevoir les encouragements, l’admiration et l’amour. Le vrai moi se sentira de plus en plus seul, vide et malheureux. Lorsqu’on ne se donne plus le droit d’être soi même, par peur d’être rejet, jalousé et incompris, quelque soit ses réussites, on ressent un sentiment de vide et d’imposture. On a l’impression de ne pas trouver sa place, d’être pris pour ce que l’on n’est pas… alors tout en ayant per de perdre l’amour des autres, il est impossible de le recevoir. Le prix à payer de ce faux self est un perfectionnisme, le déni de ses émotions, des pulsions agressives, des relations humaines empreintes de honte, de culpabilité, d’anxiété et de dépression.
Restreindre son faux self et retrouver son vrai moi donne un sentiment de sécurité, de paix et de plénitude.
Voilà comment il a été mis en place :
Lorsque le bébé vient au monde, il n’a pas conscience de son individualité. Il ne se différencie pas de sa mère. Au fil du temps, il va défusionner et prendre son identité distincte : la « conscience de soi ».
Puis, en intégrant les messages identitaires que son entourage lui envoie, il va construire l’image de soi. Si les messages sont positifs, l’enfant acquiert une bonne estime de lui. Si les messages sont négatifs, son estime de lui sera faible. Au fil de la construction de son identité, il va se sentir unique et singulier, mais aussi pareil aux autres et intégré au groupe.
Le bébé a besoin d’être entendu, compris et respecté.si l’entourage a su montrer respect et tolérance, si des mots sont venus expliquer ses sensations, ses émotions, l’enfant peut être très proche de son vrai moi : l’image qu’il se fait de lui-même correspond à ce qu’il est, ses réactions sont adaptées, il peut être sûr que ses émotions et sensations lui appartiennent.
Dans son cas, son faux self n’est qu’un vernis de politesse permettant la vie en société : une attitude sociale polie, de bonnes manières, une certaine réserve et la capacité à accorder aux autres la même bienveillance que celle qu’il a reçue dans l’enfance. L’enfant garde toute sa personnalité et surtout le pouvoir de s’écouter et de se respecter. Mais l’environnement familial et éducatif ayant ses propres difficultés, il n’offre pas souvent à l’enfant ce tableau idéal de respect et de disponibilité.
Les surdoués
Impossibilité d’être soi et acceptés pour ceux qu’ils sont. Leur intégration est entravée par l’impression d’être différent et de ne pas trouver sa place dans le groupe.
Quand les parents comprennent mal les besoins de l’enfant et savent mal y répondre, ils lui demandent trop d’adaptation à ce monde qui ne lui correspond pas. Alors il va progressivement étouffer son vrai moi et s’appliquer à ne répondre qu’aux attentes extérieures. Le faux self qui se construit lui permet de s’adapter à cet environnement contraignant mais asphyxie sa vraie personnalité.
Le faux self d’un précoce est comme un salon VIP ouvert à tous. Sa fonction est de prendre en compte les besoins, les envies et les avis de tousses interlocuteurs et leur rendre sa compagnie discrète et agréable. Le vrai moi est bâillonné dans un tout petit cachot, au fond d’un long tunnel d’angoisse. Trois portes en ferment l’accès : la peur d’être rejeté et abandonné, la tristesse d’être seul et incompris, la colère de ne pouvoir être soi.
Le faux self explique les fameux décrochages en soirée (le faux self a relâché sa vigilance et s’est ressaisi ou le vrai moi s’ennuie). Le précoce se rappelle que lorsqu’il essayait d’être soi même, il provoquait le rejet. Il lui arrive encore aujourd’hui lorsqu’il s’essaie à un trait d’humour, que sa plaisanterie ne soit pas captée et qu’elle provoque un moment de gêne. Alors le vrai soi reste sous le contrôle du faux self.
En grandissant, le faux self va prendre toute la place et peut même devenir brillant et recevoir les encouragements, l’admiration et l’amour. Le vrai moi se sentira de plus en plus seul, vide et malheureux. Lorsqu’on ne se donne plus le droit d’être soi même, par peur d’être rejet, jalousé et incompris, quelque soit ses réussites, on ressent un sentiment de vide et d’imposture. On a l’impression de ne pas trouver sa place, d’être pris pour ce que l’on n’est pas… alors tout en ayant per de perdre l’amour des autres, il est impossible de le recevoir. Le prix à payer de ce faux self est un perfectionnisme, le déni de ses émotions, des pulsions agressives, des relations humaines empreintes de honte, de culpabilité, d’anxiété et de dépression.
Restreindre son faux self et retrouver son vrai moi donne un sentiment de sécurité, de paix et de plénitude.
coeur sensible- Messages : 825
Date d'inscription : 13/11/2010
Age : 47
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Invité- Invité
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Il s’accompagne de la certitude que ses sentiments et désirs vous appartiennent en propre. Il faut retrouver les sentiments interdits et refoulés et retrouver la spontanéité. C’est dans cette écoute de soi que l’être humain tire sa force intérieure et le respect de lui-même : le droit d’être triste, désespéré, avoir besoin d’aide sans craindre de déranger. Vous saurez de nouveau ce que vous voulez ou pas. Ensuite, vous vous autoriserez à l’exprimer sans crainte d’être rejeté, conscient que vous n’avez pas besoin de plaire à tout le monde. On échappe à la dépression quand le sentiment de sa propre valeur s’enracine dans l’authenticité des sentiments que l’on éprouve ou non.
Extrait du faux self chez le zèbres par Cristel petit collin
Extrait du faux self chez le zèbres par Cristel petit collin
coeur sensible- Messages : 825
Date d'inscription : 13/11/2010
Age : 47
Localisation : SUD
Invité- Invité
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
lol loic
coeur sensible- Messages : 825
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Age : 47
Localisation : SUD
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Ca m'interroge cette notion de faux-self, parce que je n'ai pas l'impression d'en avoir jamais eu. Il me semble que je suis incapable de supporter un environnement où je ne peux pas être un minimum moi-même, de me forcer à m'adapter, d'entrer dans les cases. J'ai plutôt fui ces environnements.
Si je ne peux pas avoir un minimum de spontanéité, ou si je dois me retenir tout le temps avant de dire quelque chose qui pourrait être inapproprié, ou lâcher un petit trait d'humour, je suis terriblement mal à l'aise. Avec l'âge et l'expérience de mes capteurs, j'arrive plutôt à me faire une petite place avec ce que je suis. Je lance des sondes, je teste, et si ça ne passe vraiment pas, je n'insiste pas, et je vais voir ailleurs.
Mais si ça m'interroge, c'est que quand même, je me demande si cette manie de jouer le tiers diplomate (qui m'a heureusement passé) n'est pas une sorte de faux-self, pour trouver une place par cette voie-là.
Si je ne peux pas avoir un minimum de spontanéité, ou si je dois me retenir tout le temps avant de dire quelque chose qui pourrait être inapproprié, ou lâcher un petit trait d'humour, je suis terriblement mal à l'aise. Avec l'âge et l'expérience de mes capteurs, j'arrive plutôt à me faire une petite place avec ce que je suis. Je lance des sondes, je teste, et si ça ne passe vraiment pas, je n'insiste pas, et je vais voir ailleurs.
Mais si ça m'interroge, c'est que quand même, je me demande si cette manie de jouer le tiers diplomate (qui m'a heureusement passé) n'est pas une sorte de faux-self, pour trouver une place par cette voie-là.
Invité- Invité
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Merci pour ces infos. Suis en plein dedans.
J'ai retrouvé les sentiments interdits (colère notamment) et ça fait un bien fou même si c'est pas évident à maitriser au début. Maintenant j'entre dans la phase "avoir besoin d’aide sans craindre de déranger" (c'est pourquoi je suis là ). Et j'attends avec impatience la phase "Vous saurez de nouveau ce que vous voulez ou pas" parce c'est vraiment pénible de plus savoir du tout ce qu'on veut, ce qu'on aime, ce qu'on aime pas. C'est très bizarre et pas facile à gérer (sensation de vide, d'une vie sans direction, proche de la dépression).
J'ai retrouvé les sentiments interdits (colère notamment) et ça fait un bien fou même si c'est pas évident à maitriser au début. Maintenant j'entre dans la phase "avoir besoin d’aide sans craindre de déranger" (c'est pourquoi je suis là ). Et j'attends avec impatience la phase "Vous saurez de nouveau ce que vous voulez ou pas" parce c'est vraiment pénible de plus savoir du tout ce qu'on veut, ce qu'on aime, ce qu'on aime pas. C'est très bizarre et pas facile à gérer (sensation de vide, d'une vie sans direction, proche de la dépression).
Kangchenjunga- Messages : 267
Date d'inscription : 25/05/2011
Localisation : Brest
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Apprivoiser ce vide...cette vie sans direction est le meilleur moment où l'on peut commencer à "être" tout "simplement".
(au passage un et un chère CS)
(idem demoiZelle Hatta, et je te rejoins sur le minimum de spontanéité et le fait de ne pas insister et le fait que quand même en n'insistant pas, c'est une forme de sur-adaptation... )
(au passage un et un chère CS)
(idem demoiZelle Hatta, et je te rejoins sur le minimum de spontanéité et le fait de ne pas insister et le fait que quand même en n'insistant pas, c'est une forme de sur-adaptation... )
Manou- Messages : 1894
Date d'inscription : 01/05/2010
Age : 56
Localisation : Pas loin de Paname
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
MERCI Coeur Sensible !!
WildZ- Messages : 1347
Date d'inscription : 18/09/2011
Age : 46
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
makalu a écrit:Merci pour ces infos. Suis en plein dedans.
J'ai retrouvé les sentiments interdits (colère notamment) et ça fait un bien fou même si c'est pas évident à maitriser au début. Maintenant j'entre dans la phase "avoir besoin d’aide sans craindre de déranger" (c'est pourquoi je suis là ). Et j'attends avec impatience la phase "Vous saurez de nouveau ce que vous voulez ou pas" parce c'est vraiment pénible de plus savoir du tout ce qu'on veut, ce qu'on aime, ce qu'on aime pas. C'est très bizarre et pas facile à gérer (sensation de vide, d'une vie sans direction, proche de la dépression).
Bon. Y a des gens dans ma tête qui vont écrire pendant que je dors c'est ça hein ?
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
C'est fou, on doit être plusieurs dans une même tête alors!
C'est aussi exactement ce que je ressens et j'en suis au même stade que toi makalu.
Je ressens ce vide surtout depuis le début de l'adolescence il me semble et depuis je me suis rempli de n'importe quoi.
Vivement le stade suivant !
C'est aussi exactement ce que je ressens et j'en suis au même stade que toi makalu.
Je ressens ce vide surtout depuis le début de l'adolescence il me semble et depuis je me suis rempli de n'importe quoi.
Vivement le stade suivant !
Zébul- Messages : 48
Date d'inscription : 25/10/2011
Age : 36
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Et le bébé non surdoué mal écouté et non respecté, il devient quoi?
Invité- Invité
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Il fait la manche
malcolm x- Messages : 30
Date d'inscription : 09/10/2011
Localisation : lorraine
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
"Le prix à payer de ce faux self est un perfectionnisme, le déni de ses émotions, des pulsions agressives, des relations humaines empreintes de honte, de culpabilité, d’anxiété et de dépression."
Le zébre peut- il décrocher complètement de lui- même et s'enfuir dans la psychose?
Le zébre peut- il décrocher complètement de lui- même et s'enfuir dans la psychose?
Jackychan- Messages : 141
Date d'inscription : 08/11/2011
Age : 53
Localisation : Grenoble
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Tu sais que ce que t'as décrit dans ton poste coeur sensible c'est exactement ce que j'ai toujours vécu et ce que je suis entrain de vivre en ce moment: Le faux self chez moi prends le dessus.. La peur de perdre les autres et d'être abandonnée, la tristesse due à la solitude et du fait d'être mal comprise par mon entourage....
Dream- Messages : 10
Date d'inscription : 08/11/2011
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Sur le sujet, je trouve que "le drame de l'enfant doué" d'Alice Miller est particulièrement explicite. (ce grand classique n'est pas un livre sur les z, c'est sur les bébés qui survivent à un environnement toxique en développant un faux-self, technique qui dénote une capacité phénoménale à survivre, d'où le terme doué)
Kangchenjunga- Messages : 267
Date d'inscription : 25/05/2011
Localisation : Brest
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Cœur sensible, merci beaucoup pour ce texte.
Ça tombe exactement bien pour moi.
Récemment, je me suis rendu compte que j'avais perdu mon esprit critique le jour où j'ai retrouvé ma mère après qu'elle m'a abandonnée. ce jour là, j'ai basculée… enfermée dans un tunnel sombre… ce n'était plus moi… une poupée, une marionnette… avent ce moment, j'allais mal, mais j'avais un esprit plutôt libre, je ne gobais rien, je passait tout au crible de mon entendement, ensuite… la catastrophe.
A partir de cet instant, je suis devenue toute molle du ciboulot, bien qu'il ai continué de tourné à fond, mais à vide et en rond.
A partir de ce moment là j'ai été "squattée" par tout un tas de gens qui affirmaient pour moi, sur moi, ce que j'étais, devais être, penser, faire…
J'étais perdue.
Ça a été dramatique pour tout dans ma vie, y compris une relation affective à coté de laquelle je suis passée, parce que tout simplement je n'étais pas "là". Je voyais que j'étais enfermée, mais je ne pouvais sortir, je ne savais pas comment faire. Et lui s'en rendait pas compte.
Je commence à "redescendre". J'étais coincée dans ma tête, je ne sentais plus mon coeur, j'avais bannie l'affectivité de mon ressenti.
C'est ces jours ci, en cherchant avec quelqu'un comment on pourrait appeler la "douance" que j'ai eu un déclic : il faudrait trouver un terme qui contienne aussi la notion d'affectif et d'hypersensibilité, parce que tous les termes renvoient à des notions de "génial, intellect"… non connecté à l'émotion, à l'affectif…
J'ai eu un déclic… en fait, l'affectif je l'ai muré, et du coup, je suis "partie" dans ma tête, je suis devenue sèche, dure, égocentrique…
Depuis le déclic, je sens que ma sève recommence à circuler, peu à peu, mon cœur se ré-ouvre.
Je me vois de plus en plus dire "non", exprimer mon désaccord, reprendre ma vie en main, reprendre le pouvoir sur moi que j'avais donné à d'autres, tellement d'autres… de tout et de n'importe quoi…
J'ai remis ma mère à sa place, lui renvoyant "son paquet" et la renvoyant à "ses" problèmes. Net, chirurgicale, tranchant, radical.
Elle ne comprendra sans doute pas. Mais je me suis exprimée. Et je me fais soutenir pour garder la distance avec elle, avec mon père aussi, et ça s'étend avec pas mal de gens.
Urgence de me préserver.
je ne sais pas si je pourrais retrouver une saine relation avec l'homme que j'aime, cette relation bousillée dans le germe parce que j'étais dézinguée, à coté et loin de moi… Je garde espoir…
Et puis, en me réintégrant, je me sens un peu plus en sécurité chaque jour, davantage avec moi, moins seule.
Ce qui est super bizarre, c'est de regarder mon environnement immédiat, mon logement : qu'est ce que je fais dans un endroit pareil, ça ne me correspond pas… et les objets qui sont là… sont… à qui ? au moins la moitié n eme correspond pas… j'entreprends un (nouveau) ménage par le vide… doucement, lentement, prendre le temps, de ressentir, de dire au revoir aussi, à ces manifestations des mes anciennes personnalités, contradictoires, dissonantes, certains furent brillantes (cf le tetxe de petit collin), d'autres sombres et noires ; misérables ou grandioses… mais jamais moi.
Oui, je suis d'accord Malaku, ça me rappelle aussi ce dont parle Alice Miller. J'ai plusieurs livres d'elle, ils me soutiennent…
J'aurais aurait tant à dire… sur ces retrouvailles, mes retrouvailles. La descente, le deuil des anciens faux moi, la douleur, la désillusion, la perte, la sensation d'une immense trahison, la rage, le chagrin, fou. Et puis l'espoir, la vie qui recircule, qui se rallume peu à peu.
Halala…
Ça tombe exactement bien pour moi.
Récemment, je me suis rendu compte que j'avais perdu mon esprit critique le jour où j'ai retrouvé ma mère après qu'elle m'a abandonnée. ce jour là, j'ai basculée… enfermée dans un tunnel sombre… ce n'était plus moi… une poupée, une marionnette… avent ce moment, j'allais mal, mais j'avais un esprit plutôt libre, je ne gobais rien, je passait tout au crible de mon entendement, ensuite… la catastrophe.
A partir de cet instant, je suis devenue toute molle du ciboulot, bien qu'il ai continué de tourné à fond, mais à vide et en rond.
A partir de ce moment là j'ai été "squattée" par tout un tas de gens qui affirmaient pour moi, sur moi, ce que j'étais, devais être, penser, faire…
J'étais perdue.
Ça a été dramatique pour tout dans ma vie, y compris une relation affective à coté de laquelle je suis passée, parce que tout simplement je n'étais pas "là". Je voyais que j'étais enfermée, mais je ne pouvais sortir, je ne savais pas comment faire. Et lui s'en rendait pas compte.
Je commence à "redescendre". J'étais coincée dans ma tête, je ne sentais plus mon coeur, j'avais bannie l'affectivité de mon ressenti.
C'est ces jours ci, en cherchant avec quelqu'un comment on pourrait appeler la "douance" que j'ai eu un déclic : il faudrait trouver un terme qui contienne aussi la notion d'affectif et d'hypersensibilité, parce que tous les termes renvoient à des notions de "génial, intellect"… non connecté à l'émotion, à l'affectif…
J'ai eu un déclic… en fait, l'affectif je l'ai muré, et du coup, je suis "partie" dans ma tête, je suis devenue sèche, dure, égocentrique…
Depuis le déclic, je sens que ma sève recommence à circuler, peu à peu, mon cœur se ré-ouvre.
Je me vois de plus en plus dire "non", exprimer mon désaccord, reprendre ma vie en main, reprendre le pouvoir sur moi que j'avais donné à d'autres, tellement d'autres… de tout et de n'importe quoi…
J'ai remis ma mère à sa place, lui renvoyant "son paquet" et la renvoyant à "ses" problèmes. Net, chirurgicale, tranchant, radical.
Elle ne comprendra sans doute pas. Mais je me suis exprimée. Et je me fais soutenir pour garder la distance avec elle, avec mon père aussi, et ça s'étend avec pas mal de gens.
Urgence de me préserver.
je ne sais pas si je pourrais retrouver une saine relation avec l'homme que j'aime, cette relation bousillée dans le germe parce que j'étais dézinguée, à coté et loin de moi… Je garde espoir…
Et puis, en me réintégrant, je me sens un peu plus en sécurité chaque jour, davantage avec moi, moins seule.
Ce qui est super bizarre, c'est de regarder mon environnement immédiat, mon logement : qu'est ce que je fais dans un endroit pareil, ça ne me correspond pas… et les objets qui sont là… sont… à qui ? au moins la moitié n eme correspond pas… j'entreprends un (nouveau) ménage par le vide… doucement, lentement, prendre le temps, de ressentir, de dire au revoir aussi, à ces manifestations des mes anciennes personnalités, contradictoires, dissonantes, certains furent brillantes (cf le tetxe de petit collin), d'autres sombres et noires ; misérables ou grandioses… mais jamais moi.
Oui, je suis d'accord Malaku, ça me rappelle aussi ce dont parle Alice Miller. J'ai plusieurs livres d'elle, ils me soutiennent…
J'aurais aurait tant à dire… sur ces retrouvailles, mes retrouvailles. La descente, le deuil des anciens faux moi, la douleur, la désillusion, la perte, la sensation d'une immense trahison, la rage, le chagrin, fou. Et puis l'espoir, la vie qui recircule, qui se rallume peu à peu.
Halala…
fleur de nacre- Messages : 148
Date d'inscription : 09/08/2011
Age : 58
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Suite à ce texte sur le faux self, et à ce que ça me renvoit chez Alice Miller, j'ai trouvé la réflexion suivant sur internet.
J'y trouve des resonnances et des compléments. Cela peut aussi parlé à ceux qui se posent des questions d'ordres plus "spirituels" disons. (cette partie là, pouvant d'ailleurs être très bien laissée de coté pour ne retenir que les aspects plus psychologiques et techniques du "faux soi" et de la guérison vers le "vrai soi").
J'y trouve des resonnances et des compléments. Cela peut aussi parlé à ceux qui se posent des questions d'ordres plus "spirituels" disons. (cette partie là, pouvant d'ailleurs être très bien laissée de coté pour ne retenir que les aspects plus psychologiques et techniques du "faux soi" et de la guérison vers le "vrai soi").
- Spoiler:
Le moi, le soi, l'ego, le faux self et s'éveiller à soi-même
Une réflexion de Jean Schmitt
Pour abandonner le moi, encore faut-il en avoir un! Jean Schmitt nous propose une réflexion sur la méditation zen du point de vue des psychologies du soi. Lorsque le sentiment d'un moi sain ne s'est pas épanoui, la méditation peut être difficilement supportable ou au contraire devenir un refuge et une fuite.
Jean Schmitt est médecin et depuis 1982 psychothérapeute, d'abord en psychothérapie d'inspiration psychanalytique et depuis 1989 en hypnose ericksonienne et hypnopsychanalyse. Il exerce à Bruxelles.
Son site http://www.hypnoseclinique.be.
Télécharger et imprimer le texte complet au format pdf.
Les psychologies bouddhiste et occidentale définissent l'ego (le moi) sain de la même manière : un processus de synthèse et d'adaptation entre la vie intérieure et les relations au monde extérieur qui produit un sentiment, une sensation intérieure de continuité, de garder le sentiment de rester soi dans TOUTES les circonstances de la vie (c'est à dire en étant seul dans le moment présent en zazen mais aussi en étant capable d'établir des relations et une vie sociales, en étant également capable de rentrer dans l'intimité et la continuité d'une relation d'amour pour l'autre sexe, en ayant des enfants).
Le plus souvent le moi n'en est pas arrivé là et les deux psychologies peuvent alors définir la personnalité comme un compromis : une réponse à la peur inconsciente de certaines émotions et de certains affects non reconnus en nous (et que nous projetons alors à l'extérieur : nous détestons chez l'autre ce que nous ne re-connaissons pas en nous-mêmes).
Par exemple, dans le zen, quelqu'un qui a peur d'une relation proche utilisera le non-attachement comme justification et quelqu'un qui masque sa dépendance ne supportera pas la solitude de la méditation, on viendra en bande faire zazen, restant en réalité très attaché à un moi défensif.
Comment se construit le moi ?
Un moi sain, qui est notamment identification à certaines valeurs des parents ne peut se construire que sur un soi sain, comme un arbre pousse grâce à un enracinement de ses racines dans le sol, or une majorité de personnes, actuellement, ont des manques dans la zone du soi, c'est-à-dire du SENTIMENT d'exister (et de s'aimer et s'accepter) et n'ont donc pu construire un moi vrai.
Freud appelait nos deux instincts de base l'eros et le besoin de destruction, et les appelait libido. Ces instincts cherchent à se décharger dans le monde ; ils cherchent donc des objets auxquels s'attacher ET des objets qui seront détestés ; ces objets seront en partie intériorisés (devenant le MOI, qui a donc aussi une fonction défensive pour ne pas être envahi par des pulsions incontrôlables venant du soi) mais aussi projetés sur le monde extérieur, créant une vue du monde partielle qui nous arrange, qui évite de voir ce que nous n'avons pas résolu (ne pas méditer car on a peur de la solitude ou ne pas aimer car on a peur de la proximité par exemple).
La méditation est une tentative délibérée de suspendre les activités du moi et donc aussi d'arrêter de chercher des objets extérieurs, par la seule concentration dans la posture et la respiration, ce qui fait que le moi est frustré, ne pouvant remplir son fonctionnement naturel. Il va alors régresser à un mode plus primordial d'exister, dans le soi-corps, comme énergie vitale désexualisée ("retrouver l'originaire, le non-construit ").
Mais en re-découvrant le soi on va aussi découvrir le moi-construit, ses attachements ET ses aversions, ses peurs, devoir en prendre conscience, LES ACCEPTER, et alors seulement pouvoir s'en détacher.
On n'est plus du temps de Freud et la psychologie du moi ne peut expliquer la souffrance existentielle : la psychologie moderne est la psychologie du soi (Pex en psychanalyse, A. Miller, Winnicott) mais c'est notamment aussi la bio-énergie, la biodynamique (W. Reich), la gestalt et l'hypnose clinique.
Le symptôme, la souffrance peuvent être considérés comme la manifestation actuelle de ce que nous n'avons pas terminé dans l'enfance. Guérir, nécessite une prise de conscience de ce qui se passe dans la relation actuelle au moment présent (méditation et psychothérapie s'accordent) mais en le ressentant ensuite à partir du corps (le corps garde la mémoire de ce que nous avons vécu enfant, c'est comme un paysage où tout de nous peut renaître) : la seule compréhension intellectuelle actuelle ne guérit pas car l'émotion non acceptée est à un autre moment, chez l'enfant en nous.
Se détacher au moment présent est efficace pour un moi sain, cela peut être une fuite pour un moi qui n'en est pas arrivé à l'individuation.
Ce que disait depuis longtemps le zen : tout a toujours été là, dans zazen, être seulement là, conscient (mais cela ne marche que si on n'est pas dans le mental... car cette conscience n'est pas celle du mental, autrement cela renforce le moi défensif).
Qu'est ce que le soi ? (Car avant d'arriver au non-moi, il est nécessaire d'être soi).
Un soi sain se forme au début de la vie, avant cinq ans, à la fois par la libre circulation de la respiration corporelle (ressentez un petit enfant : son corps est harmonieux, il n'y a pas de contractures) ET par la sensation d'être aimé, accepté par les parents pour soi ce qui aboutit à la sensation d'être soi et aussi de s'aimer soi-même.
Pour cela il faut une relation de présence (la présence, c'est être habité par les émotions dans le corps, une non-pensée) et d'amour des parents. Petits enfants, nous avons des besoins : besoin du regard aimant des parents, de leur présence (dans un corps à corps) mais aussi qu'ils respectent ce que tout petit enfant a spontanément, de pouvoir jouer tout seul perdu dans son monde (que Reich appelle, comme le zen, être relié à l'énergie cosmique) où certaines émotions qui prendront du temps pour évoluer comme rage, haine, colère, ont besoin de prendre de la place...
Si les parents ne sont pas capables émotionnellement d'avoir assez de présence et d'empathie pour reconnaître et accepter certains de ces besoins et émotions du petit enfant, l'enfant ne va plus avoir confiance en ce qu'il ressent, il va croire ce que disent les parents. Ses émotions et besoins seront refoulés, dissociés dans le corps sous forme de contractures musculaires (ou d'hyperlaxité), de blocage de la respiration, de somatisations ET l'enfant va développer un faux moi (ou faux-self), une apparence qui sera dissociée des émotions refoulées, un faux moi qui correspondra à ce que les parents veulent qu'il soit (tout enfant a un besoin vital d'être aimé), ce faux moi sera dans un mental dissocié du corps.
Il y aura deux formes de faux moi : Ou bien un besoin d'en faire toujours plus (par ce que les parents ou un parent ne l'aimera par exemple que s'il est parfaitement silencieux, extraordinairement bon élève, etc.) et cette personne à l'âge adulte aura un besoin d'être hyperactif pour avoir une sensation d'exister et d'être aimé (ce qu'on appelle dans le zen avoir un super-ego). Ou un faux moi qui a renoncé à être aimé, qui se sent vide, seul replié sur lui, et cette personne à l'âge adulte sera isolée, aura des difficultés à avoir une relation d'amour stable et des relations sociales.
Le faux moi crée une fausse individualité qui isole du monde et des autres, tout en gardant la nostalgie inconsciente de l'amour qu'on n'a pas eu enfant, c'est un moi bâti sur du vide, coupé de soi. Ces personnes auront donc une difficulté à vivre la vraie solitude qui est ouverture au monde, s'oublier, être en interrelation.
La personne avec un faux moi sera dans le mental ("j'ai un mental fort"), coupée du ressenti du corps et ne parlera pas "vrai" ("le mot chat ne fait pas miaou" disait Gregory Bateson), aura des théories.
On verra rarement les personnes avec la première forme de faux self pratiquer le zen : en général ces personnes vivent dans la société non-zen, investissent le monde, ont peur de la solitude. Elles ne décompensent que quand elles perdent leurs points d'appui (perte du couple ou perte du travail par exemple).
Pourtant si, à ce moment, elles ont le courage d'affronter leur vide, la méditation qui permet une restauration du soi les aidera.
Par contre la personne avec un faux moi vide peut être très attirée par le zen car elle s'y retrouve : on parle de non-moi et justement elles en ont si peu ; on parle de non-attachement et elles sont incapables de s'attacher et d'aimer dans la durée et la proximité ; on parle de vacuité et justement elles se sentent vides et en plus elles peuvent y être seules (la proximité leur est menaçante). Ces personnes ne vont retenir du bouddhisme que la vacuité qu'elles confondent avec leur vide, elles oublient que la compassion c'est d'abord pouvoir s'identifier à tout ce qui est humain, elles vont se créer un faux moi zen.
On sentira bien dans leur manière de parler qu'il y a un pseudo détachement (un manque d'humanité, de sensibilité, une froideur, une difficulté à accepter sa fragilité humaine et celle des autres) mais en même temps on pourra ressentir à travers leur corps (le corps ne ment jamais), derrière leur rigidité, une extrême sensibilité, une fragilité qui les rendent profondément attachantes.
En réalité ces personnes répètent avec elles-mêmes l'extrême dureté qu'elles ont dû subir enfants, elles doivent développer d'abord de la compassion et de l'amour pour elles-mêmes.
Etre présent à la nature, aux arbres, aux objets est bien, être présent à l'autre et développer de la compassion dans une relation nécessite autre chose : devenir intime avec soi-même pour reconnaître et ressentir l'autre en soi, ne rien rejeter.
Le bouddhisme explique qu'il existe une réalité des phénomènes et une réalité ultime qui est la conscience de la vacuité mais Nagarjuna dit aussi que ces deux réalités sont dans des plans logiques différents et que les deux dimensions vont ensemble (seuls les bouddhas peuvent les réunir en une réalité). S'attacher à la vacuité est la pire des choses dit le dalaï-lama car la compassion, l'amour viennent du soi, du monde des phénomènes.
Le dalaï-lama et Dagpo Rimpoché, les premiers, m'ont fait sentir cela, une évidence, il y a vingt ans : il y a chez eux une terrible compassion, un terrible amour mais en même temps une espèce de transparence du moi, une solitude ouverte, une absence totale de désir de vous changer, ils vous acceptent pour ce que vous êtes.
On peut rester toute sa vie avec un faux moi si le mental est très fort, très contrôlant, mais il y a en chacun de nous une pression de l'inconscient pour devenir soi-même dans le monde.
Certains abandonnent brusquement le zen après dix ans de pratique, ils se réveillent, ils avaient oublié d'aimer, de tomber amoureux, de re-trouver cette proximité, ils avaient oublié d'exister dans le monde social.
Avant d'être détaché, il faut avoir pu s'attacher profondément, avant d'arriver au non-moi, il faut un moi.
Aimer, c'est être seul à deux : à la fois être seul et non-attaché mais aussi être proche, être à deux, avoir un lien, avoir du désir. Pour aimer on ne peut plus être dans sa façade, aimer, c'est être soi-même et différent pour pouvoir accepter l'autre avec ses différences mais aussi dans la proximité de faire l'amour, s'oublier complètement et retrouver le non-construit, la non-différentiation (sauf si on est vraiment Bouddha, mais alors on choisit d'être seul...).
On tombe inconsciemment amoureux de quelqu'un qui a, à la fois, les mêmes failles que soi et des côtés qu'on n'a pas développés (c'est cela les grands amours). Si nous en devenons conscients, la relation dans le temps va nous aider à nous délivrer de l'idée que nous nous faisons de nous-mêmes. C'est ce que disent aussi Joko Beck et Taisen Deshimaru : si dans l'amour et la passion, on se décide enfin à analyser ses projections (d'attachement mais AUSSI d'aversion), c'est une voie royale pour l'éveil (l'éveil c'est retrouver l'originaire, le non-construit).
Les personnes avec un faux self inconsciemment ont peur d'aimer car elles sentent que pour être proche, aimer, elles devraient abandonner leur façade, se montrer comme elles sont vraiment, qu'elles devraient alors revivre ce qui est masqué en elles, leur besoin de dépendance, leur tristesse mais aussi leur colère et leur haine d'enfant non aimé et perdre la pseudo-sécurité du contrôle : souvent elles choisiront comme objet d'amour quelqu'un comme elles sans proximité ni intimité réelle. Mais si un jour elles aiment et sont aimées vraiment, c'est la chance de devenir enfin soi-même en affrontant ses peurs.
Le paradoxe et le drame du faux self sont qu'il continue inconsciemment à être ce que les parents voulaient qu'il soit, en n'étant alors pas aimé pour soi-même mais pour sa façade.
Le zen va aider ces personnes, à la fois parce qu'elles trouvent un milieu où leur handicap (de fausse solitude) devient une qualité et donc en tirent un bénéfice narcissique et aussi parce que la pratique de zazen permet de retrouver un enracinement, de laisser renaître une conscience corporelle avec la respiration, un plein de sensations là où souvent il n'y avait rien mais aussi en apprenant à développer la pleine conscience du moment présent, à être moins dans le mental.
En effet en zazen, la respiration réinscrit une conscience corporelle à partir de la respiration, cette conscience ne va se réinscrire que si on arrête de vouloir (mais comment arrêter de vouloir quand on n'en a même pas conscience ?), c'est-à-dire que cette conscience naît en quelque sorte en dessous de la conscience contrôlée par le mental-identifié-au-moi qui est une conscience partielle : "ça respire", ce n'est pas moi-qui-pense qui respire. A partir de cette non-pensée d'un corps réinscrit, une observation devient possible du mental et des émotions dans le mental, mais AUSSI des rigidités - armatures dans le corps-en-voie-d'être-conscient - où d'autres émotions refoulées sont encapsulées.
Mais se limiter à laisser passer les émotions en les nommant dans le mental, c'est bien pour un moi sain qui a intégré TOUTES les émotions, pas pour un faux self : en effet le faux self est dissocié de ses émotions et les émotions dans le mental ne sont qu'une partie de lui, le reste n'est même pas conscient : lui proposer de se détacher au moment présent renforce le faux moi (il médite à partir du faux moi), il faut plutôt lui proposer de travailler sur ses aversions et ses peurs...
Donc entrer dans les émotions qui peuvent apparaître devient souvent nécessaire quand elles ne sont pas intégrées à la personnalité, autrement l'agitation persiste, nous en avons tous l'expérience. Laisser passer peut donc aussi être une fuite devant des côtés que nous voulons ignorer de nous-mêmes et qui contredisent notre façade : ce n'est pas possible avec la méditation seule, cela nécessitera un travail psychothérapeutique.
Une psychothérapie des personnes ayant un faux self nécessitera l'abord habituel des psychanalyses mais AUSSI un travail de retrouver en gestalt, en biodynamique ou en hypnopsychanalyse, les émotions dissociées et inconscientes dans l'armature corporelle (qui s'est structurée dans le corps- enfant au moment du manque).
Retrouver la rage, la haine, la colère, la tristesse en soi, permet aussi de retrouver la capacité d'aimer et de pardonner (le passé ne peut être réparé, mais on peut enfin aimer au présent). Mais, pour ces personnes la prise de conscience seule ne suffit souvent pas, cela peut renforcer leur mental, leur faux self, et il y a le risque alors que, devenues conscientes par exemple de leur haine, elles peuvent ne pas l'accepter comme venant d'elles et en rendre quelqu'un d'autre de responsable. Elles projettent cette haine sur quelqu'un d'extérieur, divisant alors le monde en blanc (les personnes comme elles qui ne les critiquent pas) et noir (les personnes trop différentes d'elles, mettant leur façade en danger surtout si elles les ont, au départ, fortement investies).
La non-pensée dans le corps est l'équivalent du soi : voilà pourquoi la méditation, en restituant ce soi, nous donne des résultats si positifs, de sécurité intérieure et d'ouverture au monde et aux autres : devenant soi-même, il n'y a de moins en moins de mental, il est de moins en moins nécessaire, on peut s'oublier car on est relié comme un petit enfant à l'énergie cosmique, plus besoin de contrôler, il y a plus de sécurité et d'ouverture (regardez un petit enfant, il est ouvert aux autres, il est curieux, il est au moment présent, il rend deux fois plus d'amour qu'il n'en a reçu) mais redevenir un enfant-adulte qui doit renoncer au rêve d'être aimé comme il aurait voulu l'être (et automatiquement renoncer également à la haine, à la rage et à beaucoup de colère) dans une SENSATION de soi qui acceptant toutes les émotions, d'attachements ET d'aversions, peut alors seulement s'en dés-identifier lentement (tout en acceptant, avec humilité, une part de "moi", c'est à dire, de besoin de reconnaissance, de partage, de désir et de besoin d'aimer).
En pouvant alors s'identifier à TOUT ce que ressent l'autre (d'où naît la compassion), on est de plus en plus au présent car on renonce aux rêves du passé. Il n'y a plus d'écart entre ce que l'on pense et ce que l'on est.
Avec ma profonde reconnaissance pour ceux et celles qui m'ont accompagné par leur présence et leur amitié dans le voyage de l'origine qui a été aussi celui de l'évidence d'aimer profondément.
© Jean Schmitt (texte non daté).Reproduction interdite.
Bibliographie
- Alice Miller, L'avenir du drame de l'enfant doué, Paris, Presses Universitaires de France, 1999
- Mark Epstein, Pensées sans penseur, Paris, Calmann-Lévy, 1995
- Guy Bugault, L'Inde pense-t-elle ? Paris, Presses Universitaires de France, 1994
- Gerda Boyesen, Entre psyché et soma, Paris, Payot
(trouvé là : http://www.zen-occidental.net/articles1/schmitt1.html)
fleur de nacre- Messages : 148
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Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Et aussi, ce texte qu je viens de trouver sur un blog plutôt orienté art thérapie.
(self faux-self et self héroique)
(self faux-self et self héroique)
- Spoiler:
self faux-self et self héroique
Journal de bord:
Le self, le faux-self et le self héroïque:
Le self et le faux-self étant indissocialbles, nous les aborderons dans un même premier paragraphe. Nous nous pencherons ensuite sur une notion que nous avons découverte en faisant nos recherches sur le self et le faux-self: le Self héroïque de Riccardo Steiner.
Le self et le faux-self:
L'apparition du Self et du faux-self est étroitement liée aux différentes notions exposées et élaborées par Winnicott. Comme pour l'instauration d'un Moi unifié, l'instauration du Self et du faux-self dépend de la capacité de la mère à être suffisamment bonne. Le Holding, le handling et l'objetc-presenting sont donc fondamentaux dans cette étude.
Le holding désigne le soutien de la mère, soit les soins quotidiens adaptés aux besoins de l'enfant. Celui-ci permet l'intégration du Moi unifié.
Le handling désigne la manière dont la mère tient ou plutôt maintient l'enfant, dont elle le soigne, le traite et le manipule.
La mère « suffisamment bonne » protège son enfant des intrusions ou des manquements de l'environnement.
L'objetc-presenting est le fait que la mère propose à son enfant l'objet du besoin, alors même que celui-ci s'apprête à le créer pour satisfaire ses besoins.
Au début de la vie, le nourrisson a besoin que la mère s'adapte activement à ses besoins.Il doit vivre l'expérience de l'illusion ( « illusion que ce qu'il crée existe vraiment », Jeu et réalité, D.W. Winnicott) et l'omnipotence pour établir une relation avec les objets extérieurs. La mère, de par le contact physique et l'harmonisation empathique, permet le début de l'individuation. L'enfant éprouve la continuité de l'existence grâce à la continuité des soins de la mère. Ceci dit, cette adaptation et cette expérience de l'illusion ne doit pas perdurer: la mère doit de moins en moins faire sentir son adaptation afin que l'enfant puisse bénéficer de l'expérience de la frustration; celle-ci pouvant rendre les objets réels et donc haïs et aimés. L'enfant va alors progresivement abandonné la toute-puissance et reconnaît la réalité avec ce qu'elle « suppose de spontanéité et d'authenticité »: le vrai self.
Dans « Processus de maturation de l'enfant », Winnicott souligne: « le mot « self » apparaît quand l'enfant a commencé à se servir de l'entendement pour observer ce que les autres voient, éprouvent ou entendent, et ce qu'ils se représentent lorsqu'ils sont en présence de son petit corps ». Si nous reprenons les différentes tendances du développement du Moi, telles qu'elle sont conçues par Winnicott, nous pouvons nous apercevoir de l'intrication entre celui-ci, le holding/handling/object-presenting et la formation du Self:
La tendance principale est l'intégarion: du temps et de l'espace. Cette tendance correspondrait selon lui au holding. Ici s'établit un self unitaire. « La mère qui apporte une protection du moi suffisamment bonne ( quant aux angoisses inimaginables: se morceler, ne pas cesser de tomber, ne pas avoir de relation avec son sorps, ne pas avoir d'orientation) permet à l'être humain nouvellement créé d'édifier une personnalité sur me mode de la continuité de l'existence ». L'autre tendance est la personnalisation: le Moi se fonde sur un Moi corporel. Si tout se passe bien, le nourrisson commence à se rattacher au corps et aux fonctions de celui-ci. La peau est alors la membrane-frontière entre le Moi et le Non-Moi. Le Self est une unité qui est à la fois physiquement contenue à l'intérieur de la peau et psychologiquement intégrée.
Le vrai self, « au stade le plus primitif, est la position théorique d'où provient le geste spontané et l'idée personnelle. Le geste spontané est le vrai self en action. Seul le vrai self peut être créateur et peut être ressenti comme réel. » Si seul le vrai self est créateur, on peut supposer que celui-ci est en relation avec l'espace potentiel et les phénomènes transitionnels winnicottien. En effet, le vrai self est le seul à pouvoir faire l'expérience de l'espace potentiel et des phénomènes transitionnels qui sont le siège de la créativité. Le self permet aussi d'avoir accès à la symbolisation ( utilisation du symbole). Nous allons nous risquer à un autre postulat par rapport à ce qui vient juste d'être dit: le self n'est-il pas en rapport avec le Réel de Lacan? Le Réel de Lacan est le siège de la créativité, de la création: donc,nous pourrions tout à fait imaginer que le self est une partie du Réel lacanien, d'autant que « ...il y a un noyau de la personnalité qui correspond au vrai self. Ce noyau ne communique jamais avec le monde des objets perçus et l'individu sait qu'il ne doit pas entrer en communication avec lui ni qu'il doit être influencé par la réalité extérieur ». Tout comme le Réel lacanien, le self a quelque chose de l'indicible, de l' « inattrapable ».
Maintenant, nous allons voir ce qu'il se passe lorsque les conditions ne sont pas favorables. C'est à dire lorsque la mère, l'environnement ne sont pas suffisamment bons. Mais ne nous y trompons pas: avoir un faux self ne relève pas systématiquement de la pathologie comme nous le verrrons. Si la mère ne répond pas de façon adéquate au besoin de l'enfant , l'enfant peut s'y adapter jusqu'à un certain point en comblant le manque par l'hallucination. Mais ce mécanisme finit par échouer et l'enfant perd contact avec ses besoins, devient victime d'intrusions et incapable d'usage symbolique. C'est à ce moment qu'il va développer un faux-self afin de protèger son vrai self de la désintégration, de l'anéantissement. Le faux-self est donc un système de défense: il dissimule et protège le vrai self. Winnicott compte plusieurs gradations qui vont « jusqu'à une pathologie de type schizoïde où le faus-self est instauré comme étant la seule réalité venant ainsi signifié l'absence de vrai self ». Voici les 5 garations soulignées par Winnicott:
« 1- A l'extrême, le faux self est établi comme réel et c'est lui que les onservateurs ont tendance à prendre pour la personnalité réelle. Cependant dans les relations de la vie quotidienne, celle du travail et des amitiés, le faux self commence à faire défaut. Ici le vrai self est dissimulé.
2- Le faux self défens le self authentique. Le vrai self est toutefois perçu comme virtuel et une vie secrète lui est permise. C'est l'exemple le plus clair d'une maladie clinique organisée dans un but positif: la préservation de l'individu en dépit des conditions anormales de l'environnment.
3- Le faux self a pour but principal la quête des conditions qui donnent au vrai self la possibilté de recouvrer son bien. Si ces conditions ne peuvent être trouvées, alors il faut que se réorgansie une nouvelle défense contre l'exploitation du vrai self. Que le doute intervienne et le résultat clinique est le suicide. Dans ce contexte, le suicide est la destruction du self total pour éviter l'anéantissement du vrai self.
4- Le faux self s'établit sur la base d'identifications.
5- Dans l'état de santé: le faux self est représenté par toute l'organisation que constitue l'attitude sociale polie, de bonnes manières et une certaine réserve. Une grande partie du faux self est passée dans l'aptitude individuelle à renoncer à l'omnipotence et aux processus primaire en général, avec pour bénéfice la place dans la société que le vrai self ne peut jamais atteindre et maintenir seul. »
Avec cette dernière assertion, nous pouvons voir que dans chaque self total se trouve le vrai self et le faux self; ce dernier nous permettant d'avoir notre place dans la société et d' y être intégré.
Après lecture de ces différentes gradations du faux-self, nous ne pouvons ne pas faire le parallèle avec la seconde peau d' Esther Bick. Pour elle, lorsque les conditions sont défavorables, il peut y avoir formation d'une seconde peau, « une prothèse substitutive, ersatz musculaire qui remplace la dépendance nromale vis-à-vis de l'objet contenant par une pseudo-indépendance. » Mais plus encore, c'est sa conception de l'état « sac de pommes » qui nous interpelle et fait un écho à la conception du faux self: « il s'agit des fruits dont la peau est fine et fragile et qui symbolisent couramment le sein: ce sac figure l'intérieur de Soi tel que le protège et le cache la seonde peau; celle-ci contient les parties psychiques meutries, séquelles d'une période archaïque de troubles du nourrissage; dans cet état, le patient est susceptible, inquiet, réclamant attention et éloges, redoutant catastrophe et effondrement »).
Le sujet qui développe un faux-self , ou une personnalité d'emprunt, est empli de l'impression d'inutilité,de vide et de néant et d'inutilité de la vie. Ce qui nous amène à penser que le développement du faux self provient d'une rupture de la continuité de la vie ( going on being); ce qui peut amener le sujet jusqu'au repli autistique; ce qui peut faire penser à l'élaboration d'un Moi-peau carapace tel que le conçoit Didier Anzieu.
Le sujet ayant une personnalité en faux self ne crée pas, il imite et se soumet à l'environnement. Nous ne connaissons pas les personnalités en faux self, mais nous pouvons supposer qu'en atelier d'art-thérapie nous serions face à un patient se soumettant à nos demandes sans pour autant ressentir la création ni l'habiter. De plus, si nous nous référons à ce qui vient dêtre dit, une personnalité en faux self n'accède pas à la symbolisation. Or nous tentons de permettre à nos patients de s'expimer symboliquement par un média tel que les arts plastiques par exemple. La création faisant figure d'objet transitionnel, objet par qui la symbolisation et l'imagination et le jeu peuvent entrer en action, nous pouvons penser que l'art-thérapie peut aider ces personnalités à inflêchir leur faux self et d'accèder à un faux self de compromis avec l'environnement et non de faux self cachant le vrai self. Car comme le souligne Winnicott, « il ne saurait vraisembablement y avoir destruction complète de la capacité de l'individu à vivre une vie créative; même en cas de soumission extrême et d'établissement d'une fausse personnalité, il existe, cachée quelque part, une vie sécrète qui est satisfaisante parce que créative ou propre à l'être humain. Ce qu'elle a d'insatisfaisant est dû au fait qu'elle est cahcée et par conséquent, qu'elle ne s'enrichit pas contact de l'esxpérience de la vie. » En discutant avec quelques professionnels, nous nous sommes rendu compte à quel point il est difficile de détecter une personnalité en faux self et que travailler avec ce type de personnalité est très difficile. C'est probablement pour cela que Winnicott déconseillait à des psychanalystes débutants de s'occuper de tels patients.
Nous allons maintenant aborder la notion de self héroïque, élaborée par Riccardo Steiner.
Le self héroïque:
Il serait une des nombreuses formes sous lesquelles se manifeste le Moi Idéal. Il fait partie du patrimoine de la personnalité créative. Donc nous pouvons avancé que le self héroïque est une partie du Self, puisque, comme nous l'avons vu, le self est la partie créative de notre personnalité. Il s'agit en fait d'un système d'identifications projectives et introjectives avec des personnages héroïques. Par personnages héroïques, Riccardo Steiner entendaient les artistes, les personnalités politiques, les écrivains voire les sportifs. Nous pouvons supposer que ce Self héroïque trouve son fondement dans l'aire potentielle de jeu, dans l'aire culturelle de Winnicott et commence avec les objets transitionnels winnicottiens. Riccardo Steiner souligne l'importance de la stimulation de l'environnement pour que puisse s'ériger le self héroïque: « si le self héroïque a été convenablement nourri par la famille ou le milieu éducatif, le créateur commencera à éprouver, le moment venu, le besoin spécifique d'identifier certaines parties de son personnage à des héros de sa tradition culturelle ou d'autres ( entendaons par là d'autres traditions culturelles). » Dans « Jeu et réalité », Winnicott soulevait aussi ce point important: « ...mais si cette chance ne lui est pas donnée, il n'est pas d'aire dans laquelle le bébé pourrait avoir un jeu ou une expérience culturelle. Il s'ensuit alors qu'il n'y a pas de lien avec l'héritage culturel et qu'il n'y aura pas de contribution au lot culturel ». On peut alors facilement comprendre toute la souffrance éprouvée par les personnalités en faux self qui ressentent la vie comme inutile;on peut supposer qu'une personnalité en faux self, n'ayant plsu ou peu de lien avec l'héritage culturel, ne puisse développer un self héroïque suffisament ancré dans sa vie. En effet, le self héroïque est un aspect important du processus de création du fait de l'interaction constante du créateur avec la tradition qu'il s'est choisie ou avec ses pairs. Le self héroïque renvoie au besoin spécifique d'un créateur de se mesurer aux héros de sa tradition culturelle ou d'autres voire de les surpasser. Riccardo Steiner souligne que « du fait d'évènements qui ont marqué le développement infantile et adolescent, le self héroïque et ses identifications projectives et introjectives peuvent être perturbés voire cesser d'exister. Cela peut se solder par une distorsion mégalomaniaque du self héroïque qui en vient à se croire narcisssiquement et de façon destructive au dessus de toute frome de dépendance à l'égard de ses pairs ou de quelque tradition que ce soit. Les troubles peuvent aussi se manifester sous la forme d'une apathie paralysante et mélancolique qui met, alors, l'individu dans l'impossibilité d'établir un rapport constructif avec ses pairs, en un mot qui le rend incapable d'apprendre d'eux quoi que ce soit ». Le parallèle avec le problème du faux self est, d'après nous assez clair, puisqu'une personnalité en faux self peut apprendre des choses mais ne les habite pas, ne les vit pas. On peut aussi imaginer qu'une personnalité en faux self ne va pas se mesurer ou tenter de surpasser les héros de sa tradition culturelle ou de celle qu'il s'est choisie, surtout si l'on considère qu'elle vit dans la soumission et l'imitation. En art-thérapie, nous pouvons peut être aider ces patients à retrouver un lien avec l'héritage culturelle et les amener petit à petit non plus à imiter mais à se « frotter » à ses héros en laissant sa propre créativité s'exprimer.
Nous n'avons pas trouvé beaucoup de document sur le self héroïque et nous avons donc surtout travaillé ce concept à la lumière des concepts de self et de faux self élaborés par Winnicott. Comme nous l'avons dit plus haut il est difficile de « détecter » une personnalité en faux self, d'autant plus que d'après les personnes que j'ai interrogées, on peut aussi « voir » un faux self là où il n'y en a pas. Par contre, il nous semble que l'art-thérapie de par l'utilisation d'un objet tiers ( l'oeuvre d'art) peut aider un personne ayant un faux self fort à inflêchir celui-ci, à redevenir créatif en opérant une régression et aussi à recréer des liens avec sa tradition culturelle ou avec celle qu'il aura choisie.
Stéphanie Carvalho
4ème année, cursus par correspondance.
« Jeu et réalité », D. W. Winnicott.
« Processus de maturation chez l'enfant », D.W. Winnicott.
« Le Moi-Peau », Didier Anzieu.
« Les écrits de Martha Harris et d'Esther Bick »; sous la direction de Meg Harris Williams.
« Les enveloppes psychiques », Didier Anzieu.
Source : http://laparque.over-blog.com/article-29794229.html
fleur de nacre- Messages : 148
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Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Magnifique témoignage Fleur.
J'ai lu le premier texte (celui de Schmitt) et il semble que j'étais dans à fond dans le cas "super-égo" ("besoin d'en faire toujours plus (par ce que les parents ou un parent ne l'aimera par exemple que s'il est parfaitement silencieux, extraordinairement bon élève, etc.) et cette personne à l'âge adulte aura un besoin d'être hyperactif pour avoir une sensation d'exister et d'être aimé (ce qu'on appelle dans le zen avoir un super-ego)")
Mon expérience est que la méditation m'a permis se faire exploser le faux-self et contrairement à ce que dit l'auteur, la psychanalyse n'est pas indispensable. En effet, plus on médite, plus l'esprit se clarifie et plus on "voit" les émotions qui sont d'ordinaires cachées à la conscience et projetées sur "les autres". Puis il y a cette sensation étrange où on arrive plus à maintenir ses défenses et on sent qu'il va se passer quelque chose. Puis la partie inconsciente refoulée (les émotions) apparait. On voit clair, c'est le choc. Puis c'est la lente guérison et la reconquête de ce que l'on est vraiment. On devient bien dans sa peau et gentil avec les autres. Le pied quoi.
Par contre deux remarques:
- Pour faire péter le faux self par la méditation, il faut faire des retraites de plusieurs jours où il n'y a aucun échappatoire (cf ma présentation). C'est un processus de déconditionnement, un peu comme une cure de désintox.
- Il faut impérativement un vrai maître de méditation qui a fait le chemin lui-même et qui peut montrer la voie. Sinon, c'est comme dit l'auteur, on peut être sûr qu'on va utiliser la méditation pour renforcer les défenses du faux-self. La présence du "maître" est indispensable pour éviter ça.
J'ai lu le premier texte (celui de Schmitt) et il semble que j'étais dans à fond dans le cas "super-égo" ("besoin d'en faire toujours plus (par ce que les parents ou un parent ne l'aimera par exemple que s'il est parfaitement silencieux, extraordinairement bon élève, etc.) et cette personne à l'âge adulte aura un besoin d'être hyperactif pour avoir une sensation d'exister et d'être aimé (ce qu'on appelle dans le zen avoir un super-ego)")
Mon expérience est que la méditation m'a permis se faire exploser le faux-self et contrairement à ce que dit l'auteur, la psychanalyse n'est pas indispensable. En effet, plus on médite, plus l'esprit se clarifie et plus on "voit" les émotions qui sont d'ordinaires cachées à la conscience et projetées sur "les autres". Puis il y a cette sensation étrange où on arrive plus à maintenir ses défenses et on sent qu'il va se passer quelque chose. Puis la partie inconsciente refoulée (les émotions) apparait. On voit clair, c'est le choc. Puis c'est la lente guérison et la reconquête de ce que l'on est vraiment. On devient bien dans sa peau et gentil avec les autres. Le pied quoi.
Par contre deux remarques:
- Pour faire péter le faux self par la méditation, il faut faire des retraites de plusieurs jours où il n'y a aucun échappatoire (cf ma présentation). C'est un processus de déconditionnement, un peu comme une cure de désintox.
- Il faut impérativement un vrai maître de méditation qui a fait le chemin lui-même et qui peut montrer la voie. Sinon, c'est comme dit l'auteur, on peut être sûr qu'on va utiliser la méditation pour renforcer les défenses du faux-self. La présence du "maître" est indispensable pour éviter ça.
Kangchenjunga- Messages : 267
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Localisation : Brest
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Merci pour tout ces témoignages qui font se sentir moins seul. Le faux-self, ça me connait. j'ai l'impression de m'être tellement effacé pendant dix ans que j'en suis devenu transparent. Quasi muet à l’extérieur alors que dedans ça bouillonne. Perçu par mes proches comme dur et égoïste alors que je me savais être tout le contraire. Puis j'ai fini par me persuader que j'étais égoïste. Je me rappelle dans mon enfance/adolescence, c'était le pire reproche qui pouvait m'être fait, je fondais en larme. Lorsque on m'a fait ce reproche il y a quelques mois, je n'ai même pas bronché. Je me suis totalement coupé de mes émotions. J'avais l'impression d'être devenu un psychopathe incapable d'aimer ou de ressentir de la compassion car j'avais complètement bloqué ces sentiments pour ne pas souffrir.
Puis un jour, sans vraiment savoir pourquoi, il y a le choc. De découvrir que j'étais devenu transparent. Que le seul au monde à savoir qui j'étais au fond, c'était moi et qu'à ce moment là, je ne savais même plus qui j'étais, qui je voulais être. De "tout seul dans ma bulle", je suis passé au néant. Je ne sais plus rien, rien n'existe, rien n'est vrai, ni moi, ni les autres, ce monde n'est peut-être que le fruit de mon imagination, et des pensées plus noires les une que les autres.
Et puis un psy a posé ce diagnostic de surdouance, m'a fait passé les tests. Depuis, je sens que ça change, je commence à me rouvrir. A redevenir lentement ce que je suis vraiment. Et ça fait du bien.
Voilà, je crois que ça ressemble assez à vos témoignages au final, ça ne vous apportera surement pas grand-chose de plus, mais moi, ça me fait du bien de le faire sortir.
@Jackychan :
Oui, le zèbre peut décrocher complètement de lui-même et s'enfuir dans la psychose?
Je n'en ai pas la preuve irréfutable mais j'ai l'expérience de ma mère (très surement zèbre). Elle a vécu 20 ans sous les ordres de mon gourou de père et a fini par sombrer dans la psychose. Elle est devenu bipolaire. Normalement cette pathologie se déclare entre 18 et 24 ans. Celle de ma mère s'est déclarée vers 40 ans, à bout de nerfs.
Mon grand-père (le père de ma mère) a vécu toute sa vie dans un faux-self, et continu. Il est zèbre lui aussi (sur à 99,99%) et intériorise la quasi totalité de ses pensées. Depuis qu'il est tout petit, il voit si les gens sont malades rien qu'en les croisant. Plusieurs fois, il a pensé en voyant quelqu'un dans la rue : "cette personne va mourir bientôt". Ces pensées ce sont à chaque fois concrétiser. Il s'est senti coupable de leurs morts. A peu près à mon âge, il a craqué, a dit à ses proches ce qu'il ressentait, ces morts qu'il avait sur la conscience. Il est passé pour un fou. Il s'est alors emmuré encore plus dans ce faux-self. Dix ans après, il a commencé à avoir des hallucinations, d'immenses colères inexplicables et d'autres symptômes. Il a alors été diagnostiqué schizophrène. Et à l'époque, ça déconnait pas avec les schizophrènes. Camisole de force, électrochocs, médicaments douteux à foison et compagnie. Depuis, il passe ces journées à regarder dehors et parle très peu. Il fait des blagues de temps en temps (toujours très marrantes et subtiles) et parle de certains sujets qui le touche avec souvent les larmes au coins des yeux. Je pense à lui très souvent, je me reconnais en lui, j'ai le sentiment que j'aurais pu être comme lui à une autre époque, pris pour un fou, et peut-être le devenir vraiment. J'ai les larmes aux yeux donc je vais arrêter là. Je suis parti loin, je pensais dire tout ça à la base...
Puis un jour, sans vraiment savoir pourquoi, il y a le choc. De découvrir que j'étais devenu transparent. Que le seul au monde à savoir qui j'étais au fond, c'était moi et qu'à ce moment là, je ne savais même plus qui j'étais, qui je voulais être. De "tout seul dans ma bulle", je suis passé au néant. Je ne sais plus rien, rien n'existe, rien n'est vrai, ni moi, ni les autres, ce monde n'est peut-être que le fruit de mon imagination, et des pensées plus noires les une que les autres.
Et puis un psy a posé ce diagnostic de surdouance, m'a fait passé les tests. Depuis, je sens que ça change, je commence à me rouvrir. A redevenir lentement ce que je suis vraiment. Et ça fait du bien.
Voilà, je crois que ça ressemble assez à vos témoignages au final, ça ne vous apportera surement pas grand-chose de plus, mais moi, ça me fait du bien de le faire sortir.
@Jackychan :
Oui, le zèbre peut décrocher complètement de lui-même et s'enfuir dans la psychose?
Je n'en ai pas la preuve irréfutable mais j'ai l'expérience de ma mère (très surement zèbre). Elle a vécu 20 ans sous les ordres de mon gourou de père et a fini par sombrer dans la psychose. Elle est devenu bipolaire. Normalement cette pathologie se déclare entre 18 et 24 ans. Celle de ma mère s'est déclarée vers 40 ans, à bout de nerfs.
Mon grand-père (le père de ma mère) a vécu toute sa vie dans un faux-self, et continu. Il est zèbre lui aussi (sur à 99,99%) et intériorise la quasi totalité de ses pensées. Depuis qu'il est tout petit, il voit si les gens sont malades rien qu'en les croisant. Plusieurs fois, il a pensé en voyant quelqu'un dans la rue : "cette personne va mourir bientôt". Ces pensées ce sont à chaque fois concrétiser. Il s'est senti coupable de leurs morts. A peu près à mon âge, il a craqué, a dit à ses proches ce qu'il ressentait, ces morts qu'il avait sur la conscience. Il est passé pour un fou. Il s'est alors emmuré encore plus dans ce faux-self. Dix ans après, il a commencé à avoir des hallucinations, d'immenses colères inexplicables et d'autres symptômes. Il a alors été diagnostiqué schizophrène. Et à l'époque, ça déconnait pas avec les schizophrènes. Camisole de force, électrochocs, médicaments douteux à foison et compagnie. Depuis, il passe ces journées à regarder dehors et parle très peu. Il fait des blagues de temps en temps (toujours très marrantes et subtiles) et parle de certains sujets qui le touche avec souvent les larmes au coins des yeux. Je pense à lui très souvent, je me reconnais en lui, j'ai le sentiment que j'aurais pu être comme lui à une autre époque, pris pour un fou, et peut-être le devenir vraiment. J'ai les larmes aux yeux donc je vais arrêter là. Je suis parti loin, je pensais dire tout ça à la base...
Zébul- Messages : 48
Date d'inscription : 25/10/2011
Age : 36
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Zebul.... merci
Ça me touche énormément, ton témoignage, à propos de ta situation, ta mère, ton grand père…
Perso, ça m'apporte beaucoup, et je me retrouve dans bien des choses.
Tout ce que tu as pu écrire sur ton processus, j'aurai pu l'écrire si… j'avais pu l'écrire, lol.
Je suis incapable d'aimer, de donner, d'être chaleureuse. De l'empathie oui, à gogo, mais ce n'est pas pareil.
Ce que tu dis me rassure. C'est donc pas "foutu"
Maintenant que je sais, je sais aussi ce que j'ai à faire, et je commence à relaxer.
Je suppose qu'on ne peut pas lâcher ses vieilles peaux d'un claquement de doigts, c'est toute la psyché qui s'est construite avec les faux-soi, et puis les relations, une organisation matérielle…
Quand à une époque je faisais des stages de thérapies frapa dingues, avec médiations dynamiques, catharsis, machins trucs énergétiques… je rentrais chez moi, avec la sensation d'être enfin moi, et je m'éfondrais encore plus profondémment en moins de 24h parce que ça ne collait tellement pas avec ce que je retrouvais comme réalité : logement, misère financière, relations toxiques, job aliénant, fringues dont je me demandais "qui" avait bien pu mettre ça dans mon placard, corps abîmé avec la souffrance sur des années… hyper lucide, mon désespoir était d'autant plus immense.
Bien sur que je ne ressens pas de douceur, et bien sur que je suis "normale". Aux vues de "là où j'en suis" c'est ça qui est normal. Du coup, ça m'a apaisé un peu. Et j'ai pu commencer à éprouver l'émotion "interdite" : la colère.
ET... c'est normal.
C'est le contraire qui ne le serait pas. C'est de ne pas ressentir la colère, de l'avoir gelée et surgelée, qui n'était pas normal, et qui m'a rendu dézinguée.
Je me dé-dézingue… In process…
Ça me touche énormément, ton témoignage, à propos de ta situation, ta mère, ton grand père…
Perso, ça m'apporte beaucoup, et je me retrouve dans bien des choses.
Tout ce que tu as pu écrire sur ton processus, j'aurai pu l'écrire si… j'avais pu l'écrire, lol.
Pareil. Un jour, on m'a traité violemment d'égoïste, parce que j'avais, une petite fois, osé exprimé mon désaccord pour être utilisée afin de satisfaire le bon plaisir de quelqu'un. Cette fois là, on me l'a dit clairement, les autres fois c'était souvent plus, disons… subtil.Puis j'ai fini par me persuader que j'étais égoïste.
!!!!!! C'est exactement ce que je me dis régulièrement depuis quelques mois, et ces derniers jours, encore hier, je me faisais cette remarque.J'avais l'impression d'être devenu un psychopathe incapable d'aimer ou de ressentir de la compassion car j'avais complètement bloqué ces sentiments pour ne pas souffrir.
Je suis incapable d'aimer, de donner, d'être chaleureuse. De l'empathie oui, à gogo, mais ce n'est pas pareil.
Ce que tu dis me rassure. C'est donc pas "foutu"
Je me retrouve là aussi. Pour moi ça n'a pas été un choc, mais un processus graduel, insidieux. Avec des aller-retour entre différents états, dont des passages où je me sentais parfois "moi", enfin, mais ça ne "tenais" pas, et je ne comprenais pas…Puis un jour, sans vraiment savoir pourquoi, il y a le choc. De découvrir que j'étais devenu transparent. Que le seul au monde à savoir qui j'étais au fond, c'était moi et qu'à ce moment là, je ne savais même plus qui j'étais, qui je voulais être. De "tout seul dans ma bulle", je suis passé au néant. Je ne sais plus rien, rien n'existe, rien n'est vrai, ni moi, ni les autres, ce monde n'est peut-être que le fruit de mon imagination, et des pensées plus noires les une que les autres.
Maintenant que je sais, je sais aussi ce que j'ai à faire, et je commence à relaxer.
Je suppose qu'on ne peut pas lâcher ses vieilles peaux d'un claquement de doigts, c'est toute la psyché qui s'est construite avec les faux-soi, et puis les relations, une organisation matérielle…
Quand à une époque je faisais des stages de thérapies frapa dingues, avec médiations dynamiques, catharsis, machins trucs énergétiques… je rentrais chez moi, avec la sensation d'être enfin moi, et je m'éfondrais encore plus profondémment en moins de 24h parce que ça ne collait tellement pas avec ce que je retrouvais comme réalité : logement, misère financière, relations toxiques, job aliénant, fringues dont je me demandais "qui" avait bien pu mettre ça dans mon placard, corps abîmé avec la souffrance sur des années… hyper lucide, mon désespoir était d'autant plus immense.
Oui… la lenteur… en tout cas pour moi, c'est comme ça, je fais avec la conscience + la lenteur. Ce matin je me disais, bon, bein là, je ne sens rien… Et j'ai remarqué qu'en fait, je m'en voulais de ne pas ressentir de douceur. Un combleje commence à me rouvrir. A redevenir lentement ce que je suis vraiment. Et ça fait du bien.
Bien sur que je ne ressens pas de douceur, et bien sur que je suis "normale". Aux vues de "là où j'en suis" c'est ça qui est normal. Du coup, ça m'a apaisé un peu. Et j'ai pu commencer à éprouver l'émotion "interdite" : la colère.
ET... c'est normal.
C'est le contraire qui ne le serait pas. C'est de ne pas ressentir la colère, de l'avoir gelée et surgelée, qui n'était pas normal, et qui m'a rendu dézinguée.
Je me dé-dézingue… In process…
Dernière édition par fleur de nacre le Ven 18 Nov 2011 - 12:11, édité 2 fois
fleur de nacre- Messages : 148
Date d'inscription : 09/08/2011
Age : 58
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Merci pour ton soutien fleur.
C'est vrai ce que tu dis sur la lenteur. Une fois le diagnostic posé pour moi, j'me disais, maintenant c'est bon, t'es sur de ce que c'est donc ça va aller mieux. Et le fait de ne pas aller mieux le lendemain te fait dire que donc, le diagnostic n'est pas le bon. Un comble, comme tu dis !
C'est vraiment une spirale et c'est dur d'en sortir.
Ne reste plus qu'a bien nous dé-dézinguer !
C'est vrai ce que tu dis sur la lenteur. Une fois le diagnostic posé pour moi, j'me disais, maintenant c'est bon, t'es sur de ce que c'est donc ça va aller mieux. Et le fait de ne pas aller mieux le lendemain te fait dire que donc, le diagnostic n'est pas le bon. Un comble, comme tu dis !
C'est vraiment une spirale et c'est dur d'en sortir.
Ne reste plus qu'a bien nous dé-dézinguer !
Zébul- Messages : 48
Date d'inscription : 25/10/2011
Age : 36
Invité- Invité
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Oui Zébul, à "bien" nous dé-dézinguer. Douceur, lenteur, gentillesse, sympathie pour soi-même.
Depuis quelque jours je vois ce geste : avec mes mains comme en coupe, vers l'extérieur, je les retourne vers moi, en me rappelant que la compassion, que j'essayais de donner, je me le donne à moi. Avec la gentillesse.
Je me croyais tellement mauvaise, que je me suis excusée auprès de ma mère d'éprouver de la rancœur (elle vient de me le reprocher… ha oui, vraiment, mauvaise fille …).
Je me suis permise deux jours après de faire un pas en arrière, et de lui dire que non, en fait, ce n'est pas vrai, je ne suis pas désolée de ressentir de la rancœur. A ce jour, avec le mal qu'elle m'a fait, je suis normale de ressentir de la colère et du chagrin. C'est le contraire qui n'est pas normal.
Maintenant je me prends en compte, je tient compte de moi. C'est ma priorité.
Et si pour certains je parais dure et égoïste... c'est leur affaire, pas la mienne.
Pour ceux qui sont déçus que je ne correspondent pas à l'image qu'ils se font de moi, déçue que je ne leur donne pas ce qu'ils attendent... Il y a de grandes probabilité pour que je leur paraisse égoïste, et qu'ils tentent de me faire culpabiliser. C'est humain...
Ce matin, je prenais conscience que je suis très influençable par des personnalités "dirigistes". Ces gens qui ne donnent pas vraiment d'informations objectives, mais qui ne se privent pas de donner des conseils que je ne leur demande pas, d'une manière plus ou moins autoritaire. Ces gens qui plaquent sur moi "leurs solutions", au lieu d'échanger, de partager... Je suis en train de prendre conscience qu'avec ces gens là, j'ai énormément de mal à rester sur "mon fil" (voire je suis complètement confuse… je ne sais plus ce que je dois faire…). Je comprends que pour le moment, je DOIS m'en éloigner, car ils sont toxiques pour moi.
Je dis bien pour le moment. Et je suppose que dans pas longtemps, je n'aurai plus besoin de m'en éloigner : tout simplement ils m'aparaîtront inintéressants.
Pour ce qui est de la lenteur, c'est encore Alice Miller qui m'y ramenée. dans son livre "abattre le mur du silence", au début, elle parle de ça, de la nécessité de la lenteur.
Du coup, j'ai annulé un rdv avec un thérapeute qui tient un discours axé sur la rapidité d'une thérapie… je ne me sentais pas bien avec son discours, mais j'avais pris rendez-vous quand même… voilà, ce truc d'être "déroutée" par un ton docte, affirmatif, "dominant"… Et puis je relis Alice Miller, et je peux commencer à ressentir ce que le discours du "peute peute" m'a fait… malaise… Je me suis aussi souvenu, ou plutôt non : j'ai enfin pris en compte, que je me sentais donc mal à l'aise, et que sur le moment j'avais accepté qu'il dise "surdouée… on s'en fou ça ne veut rien dire".
Ça me parait logique, d'une certaine manière. Sauf que. Sauf que, j'ai entendu du déni… Et ça…
Alice Miller au début de ce bouquin parle du danger des thérapies brèves voire violentes, et invite à la vigilance. Elle cite aussi les thérapies par hypnose Eriksonienne (dont je me demande souvent si je ne vais pas y passer, dans ces moments de souffrances, de dureté trop pénibles, quand j'en ai trop trop mare, que je voudrais que ça change, là maintenant, tout de suite, bon sang. oui, mais non.)
Dans ma lenteur, je gagne du temps en fait…
Depuis quelque jours je vois ce geste : avec mes mains comme en coupe, vers l'extérieur, je les retourne vers moi, en me rappelant que la compassion, que j'essayais de donner, je me le donne à moi. Avec la gentillesse.
Je me croyais tellement mauvaise, que je me suis excusée auprès de ma mère d'éprouver de la rancœur (elle vient de me le reprocher… ha oui, vraiment, mauvaise fille …).
Je me suis permise deux jours après de faire un pas en arrière, et de lui dire que non, en fait, ce n'est pas vrai, je ne suis pas désolée de ressentir de la rancœur. A ce jour, avec le mal qu'elle m'a fait, je suis normale de ressentir de la colère et du chagrin. C'est le contraire qui n'est pas normal.
Maintenant je me prends en compte, je tient compte de moi. C'est ma priorité.
Et si pour certains je parais dure et égoïste... c'est leur affaire, pas la mienne.
Pour ceux qui sont déçus que je ne correspondent pas à l'image qu'ils se font de moi, déçue que je ne leur donne pas ce qu'ils attendent... Il y a de grandes probabilité pour que je leur paraisse égoïste, et qu'ils tentent de me faire culpabiliser. C'est humain...
Ce matin, je prenais conscience que je suis très influençable par des personnalités "dirigistes". Ces gens qui ne donnent pas vraiment d'informations objectives, mais qui ne se privent pas de donner des conseils que je ne leur demande pas, d'une manière plus ou moins autoritaire. Ces gens qui plaquent sur moi "leurs solutions", au lieu d'échanger, de partager... Je suis en train de prendre conscience qu'avec ces gens là, j'ai énormément de mal à rester sur "mon fil" (voire je suis complètement confuse… je ne sais plus ce que je dois faire…). Je comprends que pour le moment, je DOIS m'en éloigner, car ils sont toxiques pour moi.
Je dis bien pour le moment. Et je suppose que dans pas longtemps, je n'aurai plus besoin de m'en éloigner : tout simplement ils m'aparaîtront inintéressants.
Pour ce qui est de la lenteur, c'est encore Alice Miller qui m'y ramenée. dans son livre "abattre le mur du silence", au début, elle parle de ça, de la nécessité de la lenteur.
Du coup, j'ai annulé un rdv avec un thérapeute qui tient un discours axé sur la rapidité d'une thérapie… je ne me sentais pas bien avec son discours, mais j'avais pris rendez-vous quand même… voilà, ce truc d'être "déroutée" par un ton docte, affirmatif, "dominant"… Et puis je relis Alice Miller, et je peux commencer à ressentir ce que le discours du "peute peute" m'a fait… malaise… Je me suis aussi souvenu, ou plutôt non : j'ai enfin pris en compte, que je me sentais donc mal à l'aise, et que sur le moment j'avais accepté qu'il dise "surdouée… on s'en fou ça ne veut rien dire".
Ça me parait logique, d'une certaine manière. Sauf que. Sauf que, j'ai entendu du déni… Et ça…
Alice Miller au début de ce bouquin parle du danger des thérapies brèves voire violentes, et invite à la vigilance. Elle cite aussi les thérapies par hypnose Eriksonienne (dont je me demande souvent si je ne vais pas y passer, dans ces moments de souffrances, de dureté trop pénibles, quand j'en ai trop trop mare, que je voudrais que ça change, là maintenant, tout de suite, bon sang. oui, mais non.)
Dans ma lenteur, je gagne du temps en fait…
fleur de nacre- Messages : 148
Date d'inscription : 09/08/2011
Age : 58
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Vous êtes super touchant. Justement je suis dans ce bouquin, abattre le mur du silence. Je ne sais pas pourquoi mais les livres d'Alice Miller me font tellement de bien. Les blessures d'enfance font si mal et on ne sait pas quoi en faire. Mais quand je la lis, je sens que quelqu'un me comprend, que quelqu'un sait et compatit sincèrement. Cette femme a une grande âme.
Auriez-vous des conseils sur comment récupérer de tout ça, qu'est-ce qui aide une fois qu'on a compris le problème? Parce que là je perds un peu patience, je ne m'en sors pas vraiment et j'ai l'impression que la guérison piétine. Tout cela est épuisant en fait et j'ai souvent peur de manquer de ressources pour avancer. Sensation de sortir la tête de l'eau, mais de toujours pas savoir nager...
Auriez-vous des conseils sur comment récupérer de tout ça, qu'est-ce qui aide une fois qu'on a compris le problème? Parce que là je perds un peu patience, je ne m'en sors pas vraiment et j'ai l'impression que la guérison piétine. Tout cela est épuisant en fait et j'ai souvent peur de manquer de ressources pour avancer. Sensation de sortir la tête de l'eau, mais de toujours pas savoir nager...
Kangchenjunga- Messages : 267
Date d'inscription : 25/05/2011
Localisation : Brest
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Je ne cesse de me le dire mais je le répète encore: ce forum est fantastique, ce post est génial, VOUS êtes juste exceptionnels
Je viens de terminer "le drame de l'enfant doué", d'Alice Miller. Makalu, comme je te comprends quand tu dis que cette femme te fait du bien.
Elle dit tout de moi, du processus en cours chez moi.
Je ne sais pas si ça t'intéresse Makalu, ou d'autres, personnellement j'avance beaucoup grâce aux fleurs de Bach depuis qq mois.
Je travaille aussi avec une thérapeute qui fait de la constellation familiale, avec des figurines.
La dernière séance était très forte: J'ai parlé à la petite fille en moi, je l'ai câlinée, je lui ai dis que j'allais m'occuper d'elle.
On a aussi figuré une limite, entre ma mère et moi. Limite que je dois apprendre à poser, pour mon bien, parce que pour l'instant le lien est toxique.
Merci beaucoup pour la sincérité de vos témoignages.
Bon chemin
Je viens de terminer "le drame de l'enfant doué", d'Alice Miller. Makalu, comme je te comprends quand tu dis que cette femme te fait du bien.
Elle dit tout de moi, du processus en cours chez moi.
Je ne sais pas si ça t'intéresse Makalu, ou d'autres, personnellement j'avance beaucoup grâce aux fleurs de Bach depuis qq mois.
Je travaille aussi avec une thérapeute qui fait de la constellation familiale, avec des figurines.
La dernière séance était très forte: J'ai parlé à la petite fille en moi, je l'ai câlinée, je lui ai dis que j'allais m'occuper d'elle.
On a aussi figuré une limite, entre ma mère et moi. Limite que je dois apprendre à poser, pour mon bien, parce que pour l'instant le lien est toxique.
Merci beaucoup pour la sincérité de vos témoignages.
Bon chemin
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
C'est marrant, il m'est arrivé un truc un peu pareil le mois passé, j'ai fait de l'acupuncture chinoise (interdite en France malheureusement) pour gérer le choc de tout ce qui a remonté sur mon père pendant la méditation.
Et puis la personne qui m'a fait ça m'a dit qu'il y avait encore de la tension dans mon ventre et qu'elle allait planter une aiguille sur le point "traumatisme avant le stade du langage" (c'est deux points symétriques 3 cm en dessous du nombril, espacés de 5 cm).
Elle a planté et j'ai bondi au plafond: j'avais la sensation qu'on m'arrachait littéralement le bide. Puis elle a posé sa main sur le point et m'a demandé de discuter avec cette partie de mon corps comme si c'était quelqu'un: Moi: comment tu vas? qu'est-ce qui t'arrives? Le bide: Quand j'étais tout petit j'ai ressenti ça, j'ai eu très peur, alors j'ai du faire ceci, je n'avais pas le choix, etc. Tout es ressorti, mais sur ma mère!! c'était pas prévu du tout!
J'espère que maintenant je n'aurais plus de surprises
Et puis la personne qui m'a fait ça m'a dit qu'il y avait encore de la tension dans mon ventre et qu'elle allait planter une aiguille sur le point "traumatisme avant le stade du langage" (c'est deux points symétriques 3 cm en dessous du nombril, espacés de 5 cm).
Elle a planté et j'ai bondi au plafond: j'avais la sensation qu'on m'arrachait littéralement le bide. Puis elle a posé sa main sur le point et m'a demandé de discuter avec cette partie de mon corps comme si c'était quelqu'un: Moi: comment tu vas? qu'est-ce qui t'arrives? Le bide: Quand j'étais tout petit j'ai ressenti ça, j'ai eu très peur, alors j'ai du faire ceci, je n'avais pas le choix, etc. Tout es ressorti, mais sur ma mère!! c'était pas prévu du tout!
J'espère que maintenant je n'aurais plus de surprises
Kangchenjunga- Messages : 267
Date d'inscription : 25/05/2011
Localisation : Brest
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Si c'était une bonne surprise, j'espères que tu en aura d'autres
Je me joins à la fée pour vous remercier tous d'exister
Je me joins à la fée pour vous remercier tous d'exister
Zébul- Messages : 48
Date d'inscription : 25/10/2011
Age : 36
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Manou a écrit:(idem demoiZelle Hatta, et je te rejoins sur le minimum de spontanéité et le fait de ne pas insister et le fait que quand même en n'insistant pas, c'est une forme de sur-adaptation... )
C'est pas faux
C'est même très vrai, encore un drôle de paradoxe. Je m'en rends compte maintenant : à quel point je me suis sur-adaptée, à quel point j'ai intégré des loyautés qui viennent de loin, des demandes pas vraiment formulées (et mêmes pas conscientes). Je me suis effacée pour y répondre, prendre en charge. Mais avec une petite tendance têtue à résister et chercher sa liberté intérieure malgré tout.
Zébul a écrit: Je me joins à la fée pour vous remercier tous d'exister
Et on ne l'a même pas fait exprès !
Merci à toi aussi
Invité- Invité
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Loic a écrit:Comment c'est possible d'avoir erré si longtemps quand à vous lire tout devient limpide, fluide, quand nombre de ces mots que je lis me vont droit au coeur (premier surpris aussi de ressentir... autre chose qu'une souffrance fièrement tue sous un masque dur et entêté : un même battement, une larme qui ne sait plus si elle est rage, douleur ou apaisement, mais qui déjà sait qu'elle n'est plus désespoir) ?
C'est tellement ça ! Merci Loïc !
En lisant ce post, j'ai l'impression qu'on étale ma vie publiquement sans me demander mon avis... suis sous le choc et à la fois rassurée de voir que je ne suis pas toute seule à vivre ce "faux-self"... Vos témoignages me mettent du baume au coeur et ce soir j'en ai besoin. Merci !
pique à choux- Messages : 222
Date d'inscription : 08/09/2011
Localisation : sur MA route
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Bon je jette un pavé dans la marre. Attention les éclaboussures... (et non je n'ai aucune intention de provoquer, c'est très sérieux).
Voilà, il me semble que cette histoire de faux self est lié à une atteinte profonde de l'intégrité de notre personne (hypersensible). Un traumatisme si profond que le vrai self n'a d'autre choix que de réfugier dans un inconscient souterrain. Je suis en train d'en sortir, et ce que je ressens actuellement c'est de la honte, de la culpabilité, de la difficulté à être empathique, du mépris pour les faibles, etc. Par analogie, j'ai pensé que c'était très proche de ce que ressentent les femmes violées. Alors j'ai regardé le processus de guérison en cas d'abus sexuel, et boum! dans le mille, c'est exactement le processus que je vis, et la lecture de techniques de guérison m'aide beaucoup. Peut-on alors parler de "viol psychique" lorsque la nature profonde d'un z est piétinée, morcelée, niée, détruite? a priori pour moi c'est oui.
Voici le lien pour la doc:
http://www.psycho-ressources.com/bibli/abus-sexuels.html
et
http://www.psycho-ressources.com/bibli/abus-sexuels-bis.html
Voilà, il me semble que cette histoire de faux self est lié à une atteinte profonde de l'intégrité de notre personne (hypersensible). Un traumatisme si profond que le vrai self n'a d'autre choix que de réfugier dans un inconscient souterrain. Je suis en train d'en sortir, et ce que je ressens actuellement c'est de la honte, de la culpabilité, de la difficulté à être empathique, du mépris pour les faibles, etc. Par analogie, j'ai pensé que c'était très proche de ce que ressentent les femmes violées. Alors j'ai regardé le processus de guérison en cas d'abus sexuel, et boum! dans le mille, c'est exactement le processus que je vis, et la lecture de techniques de guérison m'aide beaucoup. Peut-on alors parler de "viol psychique" lorsque la nature profonde d'un z est piétinée, morcelée, niée, détruite? a priori pour moi c'est oui.
Voici le lien pour la doc:
http://www.psycho-ressources.com/bibli/abus-sexuels.html
et
http://www.psycho-ressources.com/bibli/abus-sexuels-bis.html
Kangchenjunga- Messages : 267
Date d'inscription : 25/05/2011
Localisation : Brest
Invité- Invité
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Oui c'est bien ce que j'en pense. Je crois aussi qu'il y a le même syndrome de stress post-traumatique quand on réalise à quel point on s'est fait ravager.
Et puis il y a un autre point commun, disons le, c'est la perversité. Dans les deux cas il y a clairement un plaisir de détruire l'autre, de faire souffrir (de faire disparaitre son intelligence si agaçante dans le cas d'un z). Je crois que ça participe beaucoup au fait que c'est dur de s'en remettre, de croire à nouveau en la vie. Parce qu'on est attaqué uniquement pour ce que l'on est.
C'est vrai que la probabilité de créer un polémique est grande, mais la réalité s'impose: ces documents m'aident beaucoup, ils sont nombreux et facile à trouver. Alors que si je cherche sur le net: "sortir du faux self" ou "retrouver son vrai self", autant dire qu'il n'y rien.
Et puis il y a un autre point commun, disons le, c'est la perversité. Dans les deux cas il y a clairement un plaisir de détruire l'autre, de faire souffrir (de faire disparaitre son intelligence si agaçante dans le cas d'un z). Je crois que ça participe beaucoup au fait que c'est dur de s'en remettre, de croire à nouveau en la vie. Parce qu'on est attaqué uniquement pour ce que l'on est.
C'est vrai que la probabilité de créer un polémique est grande, mais la réalité s'impose: ces documents m'aident beaucoup, ils sont nombreux et facile à trouver. Alors que si je cherche sur le net: "sortir du faux self" ou "retrouver son vrai self", autant dire qu'il n'y rien.
Kangchenjunga- Messages : 267
Date d'inscription : 25/05/2011
Localisation : Brest
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Lorsqu’on ne se donne plus le droit d’être soi même, par peur d’être rejet, jalousé et incompris, quelque soit ses réussites, on ressent un sentiment de vide et d’imposture. On a l’impression de ne pas trouver sa place, d’être pris pour ce que l’on n’est pas… alors tout en ayant per de perdre l’amour des autres, il est impossible de le recevoir. Le prix à payer de ce faux self est un perfectionnisme, le déni de ses émotions, des pulsions agressives, des relations humaines empreintes de honte, de culpabilité, d’anxiété
pfffff la barbe je crois que je suis en plein dedans... C'est marrant je crois avec le recul que je comprends maintenant certaines réflexion d'une psy et je pense de certains ici qui se reconnaîtront (ou pas !).
Cette impression de ne pas "être", d'imposture, d'être coupé de mes émotions. Merci pour ce texte et pour vos témoignages je me sens moins seul du coup cela fait du bien de savoir que d'autres ont déjà parcouru ce chemin quand on sait qu'on va devoir se le farcir (à pied en plus !). C'est dingue comment une phrase explique tellement de choses. Comment plein de micros évènements peuvent s'y raccrocher (positifs comme négatifs), se mettre en ordre et faire sens.
Je revis mon ressenti d'une rencontre de zèbres et du coup je me dis que c'est peut-être cela qui m'a fait du bien. Voir des gens qui sont plus prêt de mon vrai moi.
Le "problème" a maintenant un nom c'est déjà ça. En fait j'hésite entre la joie d'avoir identifié le truc et le ras le bol de me dire qu'il y a encore du travail
ouimais- Messages : 185
Date d'inscription : 01/02/2012
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
ouimais a écrit:Le "problème" a maintenant un nom c'est déjà ça. En fait j'hésite entre la joie d'avoir identifié le truc et le ras le bol de me dire qu'il y a encore du travail
Choisis la joie d'avoir identifié quelque chose sur quoi travailler. Et laisse le travail se faire. Le truc, c'est l'envie de changer. Au début c'est désespérant, on n'y arrivera jamais, comment ça pourrait être possible après toutes ces années, tout ce travail, ces efforts à fournir, et d'abord, comment faire, comment s'y prendre ? Mais comme l'envie est là, que ce n'est plus possible de continuer comme ça, les idées font leur chemin, on s'observe, on comprend peu à peu, on teste, essai-erreur-nouvel essai. C'est long, plus ou moins. Mais ce qui se (dé)construit lentement est plus solide.
Invité- Invité
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
J'ai une soeur qui m'a appris à écouter chaque jugement hatif que les gens me faisaient et me font toujours. J'avais pas le droit de considérer que l'autre avait une incapacité à comprendre ou ne comprenait strictement rien et ces pressions morales me poussaient à considérer qu'il fallait prendre en compte ce que disait la personne. Du coup quand on me disait que je n'étais pas un surdoué où que j'étais comme tout le monde je me devais d'écouter la personne. De plus quand j'ai dit un jour à ma mère que si les gens me reconnaissaient pas ça venait de l'inhibition intellectuelle elle s'est mise à partir dans des interprétations jusqu'à me faire croire que la non-reconnaissance ne venait pas de l'inhibition mais venait peut-être de tel truc ou de tel je ne sais quoi autre truc(la non-reconnaissance ne vient en gros pas de l'inhibition!).
Voilà donc à chaque jugement hatif qu'on m'a fait sur mon faux-self...en fait j'étais horriblement oppressé et j'écoutais la personne qui me disais par exemple "t'es normal t'es comme tout le monde" et que si je ne l'écoutais pas j'étais un facho. En fait quand je me dit "il comprend rien" j'ai l'impression d'être quelqu'un de gonflé, et j'ai même envie de me coller des claques à moi-même en m'accusant de considérer que l'autre ne comprend rien.
Je me suis tellement fait stigmatiser que j'ai le plus grand mal à imaginer que je suis un énorme surdoué(je ressens un immense fossé qui constitue mon intelligence réelle mais ça m'est occulté) et ça me parait trop optimiste. J'ai passé mon temps à me sentir bête ou désespérément englué dans la moyenne. Les gens à qui je voulais expliquer que j'ai perdu mes capacité et qu'elle étaient auparavent bien plus élevés m'ont dit "c'est normal ça change avec l'age, on est moins intelligent avec l'âge"
Voilà j'ai du mal à imaginer que je puisse être hyperintellectuel dans mon vrai-moi.
Voilà ce que j'ai trouvé sur wiki:
Dans le cas d'un faux self établi chez une personne avec un potentiel intellectuel important, l'esprit tend à devenir le siège du faux self. On peut ainsi observer des réussites scolaires brillantes qui sont l'œuvre de faux selfs. La souffrance de l'individu, pour être difficile à percevoir, n'en est pas moins réelle. Il est possible même qu'elle s'accroisse à la mesure de la réussite académique et sociale, avec un sentiment de « fausseté » apparente. Il arrive un moment, inévitable, où les tensions (entre le vrai et le faux) devenant trop fortes ces personnes rentrent alors, tôt ou tard, dans un processus d'autodestruction qui s'exprimera, de manière diverse, sur un mode mixte: somatique par des affections psychosomatiques, auto-mutilations, etc... ou purement sur un mode psychiatrique.
Voilà donc à chaque jugement hatif qu'on m'a fait sur mon faux-self...en fait j'étais horriblement oppressé et j'écoutais la personne qui me disais par exemple "t'es normal t'es comme tout le monde" et que si je ne l'écoutais pas j'étais un facho. En fait quand je me dit "il comprend rien" j'ai l'impression d'être quelqu'un de gonflé, et j'ai même envie de me coller des claques à moi-même en m'accusant de considérer que l'autre ne comprend rien.
Je me suis tellement fait stigmatiser que j'ai le plus grand mal à imaginer que je suis un énorme surdoué(je ressens un immense fossé qui constitue mon intelligence réelle mais ça m'est occulté) et ça me parait trop optimiste. J'ai passé mon temps à me sentir bête ou désespérément englué dans la moyenne. Les gens à qui je voulais expliquer que j'ai perdu mes capacité et qu'elle étaient auparavent bien plus élevés m'ont dit "c'est normal ça change avec l'age, on est moins intelligent avec l'âge"
Voilà j'ai du mal à imaginer que je puisse être hyperintellectuel dans mon vrai-moi.
Voilà ce que j'ai trouvé sur wiki:
Dans le cas d'un faux self établi chez une personne avec un potentiel intellectuel important, l'esprit tend à devenir le siège du faux self. On peut ainsi observer des réussites scolaires brillantes qui sont l'œuvre de faux selfs. La souffrance de l'individu, pour être difficile à percevoir, n'en est pas moins réelle. Il est possible même qu'elle s'accroisse à la mesure de la réussite académique et sociale, avec un sentiment de « fausseté » apparente. Il arrive un moment, inévitable, où les tensions (entre le vrai et le faux) devenant trop fortes ces personnes rentrent alors, tôt ou tard, dans un processus d'autodestruction qui s'exprimera, de manière diverse, sur un mode mixte: somatique par des affections psychosomatiques, auto-mutilations, etc... ou purement sur un mode psychiatrique.
dreamliner- Messages : 60
Date d'inscription : 17/07/2010
Localisation : une plus grande efficience par delà les océans
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Wiki nous rassure tous!!!
J'ai lu Alice Miller il y a quelques semaines et je ne lis ce post que maintenant. Mais même si on comprend les choses, c'est pas pr ça qu'elles se résorbent. Alors j'ai lu qu'il fallait les faire partir "en émotions" et moi émotions, connais pas trop sauf si ça explose. Mais me dire "allez, sors moi tout ça en émotions, vas-y", ben y a rien qui vient. Même quand je me mets en "conditions" (isolement, essai de pseudo-méditation...)
Alors faut faire quoi? J'ai lu plus haut "la retraite de plusieurs jours" (bon ça, dès que j'ai le temps, j'y penserai) et avoir un gourou (un psy quoi), mais vous avez pas autre chose qu'une psychanalyse sur le divan pendant 10ans? Ou nous sommes vraiment condamnés à de toute façon, prendre des années pour se guérir et encore plus pour s'auto-guérir?
J'ai lu Alice Miller il y a quelques semaines et je ne lis ce post que maintenant. Mais même si on comprend les choses, c'est pas pr ça qu'elles se résorbent. Alors j'ai lu qu'il fallait les faire partir "en émotions" et moi émotions, connais pas trop sauf si ça explose. Mais me dire "allez, sors moi tout ça en émotions, vas-y", ben y a rien qui vient. Même quand je me mets en "conditions" (isolement, essai de pseudo-méditation...)
Alors faut faire quoi? J'ai lu plus haut "la retraite de plusieurs jours" (bon ça, dès que j'ai le temps, j'y penserai) et avoir un gourou (un psy quoi), mais vous avez pas autre chose qu'une psychanalyse sur le divan pendant 10ans? Ou nous sommes vraiment condamnés à de toute façon, prendre des années pour se guérir et encore plus pour s'auto-guérir?
Elmoon- Messages : 246
Date d'inscription : 16/06/2010
Age : 35
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Comme il disent sur wiki : "l'esprit tend à devenir le siège du faux self". C'est pourquoi je pense que le faux self devient nettement moins nuisible quand on a connaissance de son existence, quand on ne se dit : ce truc, là, que je présente aux autres, ce n'est pas moi, ça sert juste à me protéger.
Et grâce à cette vertu défensive, je ne suis pas sûre qu'il faille s'en débarrasser totalement, parce que sinon on prend ce risque là : "si tu gardes ton cœur en sautoir, il ne faut pas t'étonner que les gens puissent le voir et cracher dessus"
Et grâce à cette vertu défensive, je ne suis pas sûre qu'il faille s'en débarrasser totalement, parce que sinon on prend ce risque là : "si tu gardes ton cœur en sautoir, il ne faut pas t'étonner que les gens puissent le voir et cracher dessus"
Scarabée- Messages : 42
Date d'inscription : 04/03/2012
Age : 46
Localisation : Centre
Invité- Invité
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Et pas de self du tout c'est quoi ?
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
C'est quand on est obligé de manger un sandwich parce que la cantoch' est fermée !
Scarabée- Messages : 42
Date d'inscription : 04/03/2012
Age : 46
Localisation : Centre
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Ils sont tous vrais en fait.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
@Fata, allons t'a forcément un self (c'est en écrivant ça que je comprends ta blague scarabée!!! :p) mais il est quelque part, caché sous les autres!
@Loïc, oui, moi aussi j'ai pensé au sujet PRI! Elle me fera un compte-rendu une fois lu, et toi aussi tu peux me le faire sur le topic concerné (ahahah! Je ferai de vous mes esclaves! )
@Loïc, oui, moi aussi j'ai pensé au sujet PRI! Elle me fera un compte-rendu une fois lu, et toi aussi tu peux me le faire sur le topic concerné (ahahah! Je ferai de vous mes esclaves! )
Elmoon- Messages : 246
Date d'inscription : 16/06/2010
Age : 35
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Tout est ouvert. je peux être ceci ou cela sans vraiment avoir à nier quoi que ce soit...Quand je me demande qui je suis, je vois plein de trucs différents aussi importants pour moi les uns que les autres.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Invité- Invité
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Fata, est-ce que ça te gêne d'en avoir plusieurs ou tu les acceptes tous? J'veux dire, est-ce tu cherches à en finir ou au contraire est-ce que tu veux juste dire que c'est possible de vivre avec?
Et pour Loic
Et pour Loic
- Spoiler:
- Si tu demandais à D, elle te dirait que je suis un monstre et que beaucoup de ses contacts qui ont eu le grand privilège et surtout la joie de me côtoyer pensent de même et veulent faire un club contre moi! Ton vrai self aurait donc raison d'avoir la trouille, mouahahahaha! Bon sur ce, arrêtons de flooder sur un topic sérieux!
Elmoon- Messages : 246
Date d'inscription : 16/06/2010
Age : 35
Invité- Invité
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
Le faux-self ? Se faire plaindre de ce que l'on voudrait changer sans avoir le courage de le faire soi-même !
Invité- Invité
Re: FAUX SELF ET ZEBRITUDE
et donc demander aux autres de le faire ?Le faux-self ? Se faire plaindre de ce que l'on voudrait changer sans avoir le courage de le faire soi-même !
ou
Se plaindre de ce qu'on est sans avoir le courage de se changer ?
a Loic et Elmoon
- Spoiler:
- El tu sais bien que je ne ferais pas le taf pour toi, je te regarderas t'enliser dans ton marasme en ayant les clés pour t'en sortir et attendant que tu me supplies.... Loic prends en de la graine
Invité- Invité
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