Idéalisme... quand tu nous tiens.

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Message par Kilimandjaro Mar 20 Déc 2011, 00:38

Bonjour,

J'ose rarement ouvrir un sujet parce que j'ai toujours peur qu'il en existe déjà un qui s'en rapproche malgré mes recherches souvent infructueuses mais jamais réconfortantes. Cette fois-ci je me lance parce que j'ai vraiment envie et besoin de parler de ce sujet qui me tient particulièrement à cœur, vos avis sont les bienvenus.

Je souhaiterais parler de l'idéalisme et de ce qu'il engendre.

Pour ma part, le fait d'être en quête d'un idéal dans de multiples domaines qui se rejoignent tous autour d'une notion personnelle de la vie idéale peut parfois me dévorer. J'en suis arrivé à un point où le fait de ne pas vivre ces idéaux déclenche des frustrations sourdes, noyées dans un isolement qui me permet de pallier à cette sensation de ne pas m'accomplir... Pas totalement, pas assez, pas toujours, insatiable insatisfaction.

Cet idéal de vie que j'imagine est devenu la source d'une vie en suspens, dépendante d'un bonheur conceptuel à venir. Et par déflagration, il m'est impossible de sonder mon bonheur actuel, savoir si je suis ou non heureux: je me sens juste en construction de ce futur bonheur raccroché à mes idéaux. C'est parfois insupportable parce que le prix à payer est parfois lourd: je mets en place de nombreux sacrifices pour parvenir à décrocher mon étoile, sacrifices financiers, familiaux, sociaux...

Et si cet idéal reste si obsessionnel, c'est parce que c'est tout simplement le seul moyen pour moi d'être persuadé de pouvoir continuer à avancer dans cette vie. Je ne sais en effet pas à quel point je continuerai à croire en la vie si je n'avais pas cette raison d'avancer. Et parce que j'ai peur de cette possibilité d'abdiquer, je continue à poursuivre mon idéal existentiel qui me consume lui aussi de son côté. Charybde et Scylla.

Je ne renie pas tout ce que mon désir d'absolu m'a apporté et m'apporte encore: le fait de croire en tout ce que je veux vivre m'a permis de vivre des aventures humaines, professionnelles, artistiques et sentimentales purement sensationnelles. Parce qu'il s'agit bien de ça, de cette sensation de faire partie d'un monde qui vibre d'un son qui fait que je me sens vivant. En communion avec moi-même.

Vous, à quel point êtes-vous idéaliste? Est-ce un moteur dans votre vie ou avez-vous acceptez une autre forme de réalité? Et que pensez-vous de cette réalité idéalisée dont tout dépend? Etc Etc...

A bientôt. K*

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Message par Invité Mar 20 Déc 2011, 01:08

c'est comlexe comme question,ça depend de quel idéal tu parles et de quelles motivations réelles le sous tendent je pense.
Dans mon cas,j'étais tres idéaliste avant,d'un monde qui n'existe pas,de relations qui n'existent pas(ou tres rarement),utopiste,absolutiste....et meme à une autre echelle,j'avais des buts "perfectionnistes" sans m'en rendre compte,des buts qui une fois atteints devaient m'apporter cette serénité,cette valeur à mes propres yeux dont je manquais....
et puis un jour,j'ai commencé à prendre conscience que dans mon cas,c'était une façon de fuir ce qui me paraissait le plus dur pour moi: "vivre et etre heureuse dans l'ici et maintenant"...une façon de fuir mes vraies questions auxquelles je pensais ne pas savoir répondre....j'ai commencé à essayer de fonctionner differemment, pour vraiment vivre la Vie,pas l'illusion.....et la Vie c'est aujourd'hui,c'est maintenant....j'ai appris à etre heureuse maintenant là de suite,et pas quand j'aurais atteint ci ou ça...
et franchement,c'est genial,car non seulement j'y arrive(apres quelques temps de bataille avec moi meme),mais je me rends compte encore plus que certains de mes buts ont disparus,qu'ils n'ont plus de sens pour moi,car ils n'étaient pas "justes" en fait...ils ne véhiculaient que mon manque de confiance profonde en moi,en ma légitimité à vivre,à trouver ma place,ne reposaient parfois que sur ce que je CROYAIS que les gens attendaient de moi sans me le dire pour avoir le droit d'etre aimée par exemple
Je sais aussi que maintenant que je suis sereine au jour le jour,d'autres projets vont se profiler,(je reste ouverte et curieuse des choses)dans lesquels je m'engagerai reellement,mais qui ne détermineront pas mon bonheur,qui lui est dejà là,quoiqu'il arrive...
j'ai vraiment la sensation d'etre enfin devenue adulte,et cela passe pour moi par l'acceptation de la Réalité telle qu'elle est et non telle qu'elle pourrait ou devrait etre Smile J'ai appris la modération à la place du tout ou rien dont j'étais si fiere...mais qui ne fonctionnait pas...et pourtant je garde les memes valeurs d'intégrité,d'entiereté...je n'ai pas l'impression de m'etre bridée ou étouffée..juste d'avoir grandi et d'etre tellement plus forte...
mais je ne te parle que de moi là hein...si ton idéal te sert de lanterne pour aller dans une direction qui te convient et qu'au quotidien tu es plutot heureuse..je ne vois pas du tout où serait le soucis Smile

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Message par Kilimandjaro Mar 20 Déc 2011, 01:16

Merci beaucoup pour ce très beau témoignage. Il est très encourageant et ton avis est très porteur, éclairant.

Tout dépend en effet des motivations de cet idéal que j'ai essayé d'exprimer à travers cette simple course à la sensation d'accomplissement, de sens donné à l'existence pour ne plus subir la vie comme un devoir.

Ton témoignage m'aide vraiment, parce que tes mots résonnent comme une solution possible à cette soif d'idéal qui peut rendre ivre sans même le boire.

Merci Ayaaaahh.

K* ps: je suis un garçon Wink La montagne est un mont Very Happy
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Message par Invité Mar 20 Déc 2011, 01:23

oh pardon monsieur!!!!!!!!!! Smile

ps:ravie que ça te parle,c'est vraiment une des choses clef que j'ai découverte il y a peu,et franchement,qu'est ce que ça simplifie l'existence,ça l'allege,ça remet chaque chose à sa vraie place..enfin pour moi, c'est beaucoup de bonheur,tu l'as ressenti je pense

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Message par X-man Mar 20 Déc 2011, 11:00

L'idéalisme... Ah la la, je connais ça ! Pour ma part ça m'a été un peu donné contre mon gré, du fait que j'ai été diagnostiqué très tôt, on a beaucoup exigé de moi dès ma plus petite enfance. Ramener les meilleures notes, toujours obéir à ses parents, être le petit enfant modèle quoi. Ça a plutôt bien marché pendant un temps, en fait jusqu'à il y a 4 mois. J'étais parmi les 1ers partout, sauf dans certaines matières scolaires (ça me frustrait d'ailleurs un peu mais comme j'étais le plus complet (bon voire très bon partout) ça passait), j'étais dans la meilleure équipe sportive, j'avais une petite amie géniale, bref tout allait pour le mieux. J'ai fait une 1e année prépa, la voie scientifique royale, normal, admis dans la meilleure classe et tout...Mais mon idéalisme m'a poussé à l'extrême, je suis devenu un monstre qui voulait que tout soit parfait, j'ai fait souffrir ma petite amie parce que je l'ai pas acceptée telle qu'elle était mais je voulais absolument qu'elle soit comme je voulais, j'ai pressé mes amis de parler plus avec moi, de s'occuper plus de moi parce que je me sentais trop mis à l'écart (ce qui était faux, c'était moi qui m'isolait parce que bon 2 ans d'avance ça force la différence hein), je ne me sentais pas le leader et j'aimais pas ça, j'enrageais quand j'étais pas le meilleur scolairement ou sportivement parlant, je me sentais moins que rien... Bref j'étais devenu complètement dingue, et comme ça empirait, ben j'ai tout perdu: ma petite amie et mes potes m'ont laissé tomber, et j'ai arrêté la prépa en tout début de 2e année.
Là depuis je suis une psychothérapie, mais je ressens encore cet idéalisme au fond de moi, toujours cette volonté de devenir parfait et cette frustration quand je ne réussis pas tout. Et franchement je ne sais pas si c'est dû à l'âge, à la famille ou à la surdouance (sûrement un peu des 3), mais à 17 ans c'est pesant de ne pas s'aimer, de ne pas avoir confiance en soi juste à cause d'un stupide idéalisme. La psychothérapie m'a juste fait un peu relativiser la chose, je me dis maintenant qu'arrêter la prépa c'est pas une mauvaise chose si on a quelque chose de bien à côté, comme par exemple une école d'ingénieur post-bac. Mais mon idéalisme m'empêche d'intégrer la fac (trop peu réputée comme filière) ou les écoles d'ingénieur bas de gamme. Pour moi il faut que j'ai l'une si ce n'est la meilleure école d'ingé post-bac, sinon je déprime. Comme quoi la thérapie est loin d'être finie...
Là maintenant je suis seul chez moi, sans amis, et d'une part même si c'est bien mérité j'ai peur que mon idéalisme m'empêche de retenir les leçons de mes actes. Je sais par exemple que là maintenant si j'avais de nouveau beaucoup de potes et une petite amie, je referais exactement les mêmes erreurs qu'auparavant.
Franchement l'idéalisme ça pèse...
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Message par Lanza Mar 20 Déc 2011, 11:08

L'ennui n'est pas l'idéal, mais de le confondre avec le minimum acceptable, sorte de forme ultime du perfectionnisme qui ne peut que rendre malheureux.

Ça peut conduire à s'auto-interdire d'être heureux tant que l'idéal n'est pas atteint, et il ne l'est jamais, par définition.

*Lanza est globalement d'accord avec ayaaah, et pourrait dire à peu près la même chose le concernant.*
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Message par MCS08 Mer 21 Déc 2011, 19:18

Je suis idéaliste. Idéalisme c'est souffrir. Parce que nos besoins de sont jamais atteignables.
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