Présentation sincère
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Re: Présentation sincère
Je cherche que dire mais je ne trouve pas de mots, ton message m'a émue (si, si x))
Merci à toi
Merci à toi
Invité- Invité
Re: Présentation sincère
Moi aussi c'est ce qui m'a interpellé dans cette présentation !Tof a écrit:Je ne sais pas trop sur quoi réagir, à part sur un point qui a particulièrement fait écho en moi : le fait de croire que les autres jouent un rôle.
Vers mes 12 ans, je prenais le métro pour aller faire du tennis et j'étais persuadé d'être dans une sorte de "Truman Show" (c'était bien avant la sortie du film, que je n'ai toujours pas vu d'ailleurs...). J'ai longtemps imploré mentalement les passagers de me faire un signe de connivence : un clin d'oeil ou quelque chose qui signifie que tout ça n'était qu'une masquarade, mais ce n'est jamais arrivé.
Je pensais que les autres gens pouvaient lire dans mes pensées et qu'on était en train de me piéger. Une sorte de Marcel Béliveau fantastique était peut-être à l'oeuvre...
Bienvenue Strigide !
Rus In Urbe- Messages : 359
Date d'inscription : 24/08/2011
Age : 44
Localisation : 70ème quartier administratif de Paris
Re: Présentation sincère
Et voilà !
Bon, j'ai un peu désobéi, j'ai fait Lardons, oignons, courgettes plutôt qu'olives...
Il a pas une très jolie tête, mais la pâte était PARFAITE !
Bon, j'ai un peu désobéi, j'ai fait Lardons, oignons, courgettes plutôt qu'olives...
Il a pas une très jolie tête, mais la pâte était PARFAITE !
Merci
Ringodes&les40bisous- Messages : 519
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Présentation sincère
à Rus in Urbe : Merci
à Ringo : il est beau quand même !!! ça devait être bon !
bravo
à Ringo : il est beau quand même !!! ça devait être bon !
bravo
Invité- Invité
Re: Présentation sincère
Hello
j'ai aussi tout lu et ce qui me touche le plus dans tes mots et qui me parle c'est ce manque de vrai relation.... Mais en même temps, j'en demande mais pas doué pour cela... quel paradoxe...
Enfin, bonne journée à toi.
j'ai aussi tout lu et ce qui me touche le plus dans tes mots et qui me parle c'est ce manque de vrai relation.... Mais en même temps, j'en demande mais pas doué pour cela... quel paradoxe...
Enfin, bonne journée à toi.
isidorlebleu- Messages : 74
Date d'inscription : 09/03/2012
Age : 47
Localisation : Fribourg / Suisse
Re: Présentation sincère
Merci pour ton commentaire isidor
Bonne journée à toi aussi !!
J'en profite pour poster une photo que j'avais prise, j'étais tombée amoureuse.
ce n'est pas moi qui l'ai tissé, ça représente des dizaines d'heures de travail, je trouve que c'est magnifique.
Bref. Je fais partager, pour "l'amour de l'esthétisme", à ceux dont les yeux se baladeront sur ce post.
Bonne journée à toi aussi !!
J'en profite pour poster une photo que j'avais prise, j'étais tombée amoureuse.
ce n'est pas moi qui l'ai tissé, ça représente des dizaines d'heures de travail, je trouve que c'est magnifique.
Bref. Je fais partager, pour "l'amour de l'esthétisme", à ceux dont les yeux se baladeront sur ce post.
Invité- Invité
Re: Présentation sincère
C'est très minutieux, adorable ! :3 Merci pour ce partage !
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Re: Présentation sincère
Coucou Marou
ça y est, j'ai enfin lu ta présentation, et bien... Ce fût un plaisir, de pouvoir mettre quelques mots de plus sur des choses que je ressens, donc merci beaucoup
Au plaisir de te croiser sur le chat ou par Mp
ça y est, j'ai enfin lu ta présentation, et bien... Ce fût un plaisir, de pouvoir mettre quelques mots de plus sur des choses que je ressens, donc merci beaucoup
Au plaisir de te croiser sur le chat ou par Mp
Invité- Invité
Re: Présentation sincère
Jolie photo, il fallait osier Merci !
Tof- Messages : 2038
Date d'inscription : 11/04/2011
Re: Présentation sincère
Merci Zai, contente que ma présentation ait pu t'apporter quelque chose
Au plaisir de même !
Merci Sapho
lol, Tof ! merci aussi
Au plaisir de même !
Merci Sapho
lol, Tof ! merci aussi
Invité- Invité
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Re: Présentation sincère
- Spoiler:
- Désolé pour le temps
toxic-paradise- Messages : 423
Date d'inscription : 08/07/2011
Re: Présentation sincère
Ah ah, c'est une bonne idée ce up.
EDIT: han, je viens de découvrir l'édition.
EDIT: han, je viens de découvrir l'édition.
Waka- Messages : 3452
Date d'inscription : 06/11/2011
Age : 40
Localisation : A l'ouest mais au Sud.
Re: Présentation sincère
Merci à tous pour vos messages
(très belle photo Sapho ^^ et lol Myr, t'as casé deux fois la référence aux rapaces dans ton message, *clap clap clap*)
à tous
(très belle photo Sapho ^^ et lol Myr, t'as casé deux fois la référence aux rapaces dans ton message, *clap clap clap*)
à tous
Invité- Invité
Re: Présentation sincère
source : http://fc03.deviantart.net/fs70/f/2011/071/8/4/asexual_mario_by_mathematoons-d3biv0p.jpg
Invité- Invité
Re: Présentation sincère
Oh, tu te définis comme assexuelle ?... En tout cas j'aime bien l'image ! ^^
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Re: Présentation sincère
Je ne vois pas ça comme une notion à laquelle on s'apparente mais plus comme un recoupement de traits relatifs à cette notion qui font que tu l'es, tout simplement, exactement comme la douance Mais ça fait longtemps que je le sais (que je le suis, pour la douance et pour l'A)
Oui j'aimais bien l'image aussi, pour cela que je l'ai mise ! ^^
Oui j'aimais bien l'image aussi, pour cela que je l'ai mise ! ^^
Invité- Invité
Re: Présentation sincère
et
- Spoiler:
Je trouve ça important de les avoir vus au moins une fois, j'en publierais sûrement d'autres, bon courage pour regarder earthlings, même si vous êtes ultra sensible je pense que c'est important de se confronter à la réalité, et là c'est amoindris car pas en réalité, c'est un film, ensuite le voir en vrai, c'est la prochaine étape, et puis agir... Je ne vais pas vous mentir, earthlings si vous êtes comme moi ce sera des sanglots atroces durant tout le visionnage, et après vous aurez besoin de plusieurs heures pour vous calmer (c'est ce qui m'est arrivé la première fois, j'avais 13 ans et demie je crois bien, presque 14 peut-être) puis je l'ai revu il y a 2 mois à peine. Puisse ce reportage vous donner l'envie de devenir végétarien ou, du moins, de consommer bien moins de viande et de la viande bio ou d'un petit fermier aux alentours de chez vous où vous savez que les bêtes ne sont pas tuées de manière abominable. C'est important, terriblement important... Plus important encore que le sort de l'humanité, si nous sommes des êtres si conscients comme semblent le prétendre beaucoup d'humains quant à l'espèce humaine, alors nous avons le devoir de garder les yeux grands ouverts, en permanence, même au point d'en vomir, d'en mourir. Si vous l'avez regardé je vous dis simplement Merci. Pensez-en ce que vous voulez, même "oh ça va quand même ils ont pris les pires cas au monde, c'est pas comme ça partout", oui vous pouvez le penser, moi aussi je pense ce que je veux, et si ça vous rassure de penser cela, alors tant mieux... oui, tant mieux. Je ne tiens pas à faire la morale aux non-végé, je n'ai aucune envie de les juger, je suis simplement infiniment triste qu'ils soient complices de ces barbaries, et diffuser l'information me semble important, ne pas fermer les yeux, que chacun sache de quoi il est complice, ce qu'il cautionne.
J'ai des principes en lesquels je crois plus que tout.
Si vous avez les vôtres, que vous y croyez et que vous vous battez pour, alors sachez que je vous respecte, quand bien même ce seraient des principes opposés aux miens.
Invité- Invité
Re: Présentation sincère
Eh bien, un TRES JOYEUX ANNIVERSAIRE chère Strigide !
Et "bienvenue dans le monde des adultes"....
Bisoubisou!
Et "bienvenue dans le monde des adultes"....
Bisoubisou!
Teotl- Messages : 866
Date d'inscription : 19/04/2011
Age : 30
Re: Présentation sincère
OOOOOOOOOOOOH ???????
Bon, je vais te laisser un message sur ton répondeur ce midi !
Bon, je vais te laisser un message sur ton répondeur ce midi !
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Re: Présentation sincère
Un petit coucou par ici .
Et un gros bisous pour ton anniv .
Et un gros bisous pour ton anniv .
Waka- Messages : 3452
Date d'inscription : 06/11/2011
Age : 40
Localisation : A l'ouest mais au Sud.
Re: Présentation sincère
... J'ai oublié ce midi. Pardon. T_T Je t'appelle !
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Re: Présentation sincère
Coucou toi! Ça fait un bail qu'on se connait tous les deux, non?
Concentre-toi sur l'essentiel, rayonne et éblouis-nous tous. J'ai hâte de voir la vraie Strigide.
Ah oui, avant que je n'oublie: bon anniversaire
Concentre-toi sur l'essentiel, rayonne et éblouis-nous tous. J'ai hâte de voir la vraie Strigide.
Ah oui, avant que je n'oublie: bon anniversaire
imposteur- Messages : 644
Date d'inscription : 31/01/2012
Age : 32
Localisation : Belgique
Re: Présentation sincère
Oooh ! Bonne anniversaire la petite Strigidae !!!
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Re: Présentation sincère
Oh Je ne le vois que maintenant, je suis vraiment désolée !
Merci beaucoup Castor et Sapho
Edit : Erf je ne t'avais pas vu Impo puisque ton message était caché car ban (??? ban volontaire ?) Merci !
Merci beaucoup Castor et Sapho
Edit : Erf je ne t'avais pas vu Impo puisque ton message était caché car ban (??? ban volontaire ?) Merci !
Invité- Invité
Re: Présentation sincère
UNE PETITE CHOUETTE !!! \o/ YOUPHIBOU !!! \o/
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Re: Présentation sincère
imposteur a demandé un autoban.
Biz Marou, je pense à toi
Biz Marou, je pense à toi
- Spoiler:
- mais je procrastine toujours
imposteur- Messages : 644
Date d'inscription : 31/01/2012
Age : 32
Localisation : Belgique
Re: Présentation sincère
Bonne année Marou.
Désolé de mettre autant de temps à te répondre, ce n'est pas très respectueux de ma part
Re: Présentation sincère
"Je suis fatigué, je suis épuisé,
De faire semblant d'être heureux quand ils sont là"
Invité- Invité
Re: Présentation sincère
Rien ne t'oblige à faire semblant.
"Tu peux changer si tu le désires. T'ouvrir aux autres, te mettre à nu. Lache prise, laisse tomber tes illusions."
https://www.youtube.com/watch?v=kb1Nu75l1vA
imposteur- Messages : 644
Date d'inscription : 31/01/2012
Age : 32
Localisation : Belgique
Re: Présentation sincère
Impo
bliss, merci, quelle jolie photo, il ne lui manque plus qu'un monocle ! ^^
bliss, merci, quelle jolie photo, il ne lui manque plus qu'un monocle ! ^^
Invité- Invité
Re: Présentation sincère
J'aurais aimé le peindre.
Ce qu'il m'a manqué pour être quelqu'un de bien, un peu comme ces gens qui jouent au solitaire et qui, à la moindre partie perdue, ne peuvent plus espérer atteindre les 100% de réussite.
On se méprend trop souvent sur mon cas : je ne suis pas quelqu'un de bien.
J'ai passé mon existence à aider les autres, à faire attention à autrui autant qu'il m'était possible de le faire. Cela tient presque de l'obsession d'être Utile, de Servir. Je ne sais pas si c'est une démarche égoïste dans la mesure où même si je souffre parfois de cela je ne faillis pas : je continue.
Cependant, je ne pourrais jamais prétendre à être quelqu'un de bien, de foncièrement bien. Car ce qui aurait dû être la base, je ne l'ai pas fait.
J'ai ce tableau en tête, un peu comme une torture ouvertement affichée en mon être. Cette toile qui me rappelle que je n'ai pas fait ce qui est à peindre.
Quand j'ai appris qu'il était malade, j'ai réagi extrêmement violemment. Mais je n'ai rien laissé transparaître, j'étais impassible, le regard figé sur ce point immatériel qui m'a accompagnée toute ma vie. A l'intérieur c'était l'implosion des émotions et des pensées, infiniment plus que d'ordinaire.
Combien j'ai souhaité prendre sa place. Plus que personne ne pourra jamais l'imaginer. J'en étais littéralement malade. Me dire qu'un tel potentiel allait être enlevé à l'humanité alors qu'elle en avait déjà si peu... J'avais envie de vomir, de me jeter contre les murs, de hurler.
Mais je suis restée figée. Pas une larme, pas un sourire, aucune émotion ne pouvait s'ouvrir aux autres. Intérieurement je cherchais le moyen d'échanger nos places même si je savais que c'était irrationnel et impossible.
Nous avions passé toutes ces années ensemble, collés par longs moments pour apprendre, pour savoir, pour créer. Je ne sais même pas si je peux dire que je l'aimais (me serais-je permis d'aimer un tel Génie ?), ce dont je suis absolument certaine c'est qu'il avait mon estime profonde. Peut-être même mon admiration. Sûrement. Mais c'est gênant.
Nous nous disputions régulièrement, chacun ayant sa propre vision et nos caractères bien trempés n'aidaient en rien la chose. Mais nous aimions cela. Parce que cela n'avait rien de malsain, c'était s'afficher nos pires côtés simplement, sans chercher à les appuyer. J'aimais autant ses défauts que ses qualités.
Ne cachons pas nos défauts, ils nous font authentiques. Ne cherchons pas à les réformer, vivons ensemble.
J'avais douze ans. Et mon monde s'écroulait brusquement, emportant avec lui ma joie enfantine. J'ai tenté de la retenir, la pauvre s'est faite élastique et a perdu tout de son esthétisme d'antan. Elle pleure son apparence passée depuis. Elle est difforme.
Je m'éloignais un temps. il était opéré et ne pouvait plus parler qu'en appuyant sur sa canule. C'était une vision monstrueuse de le voir ainsi diminué. J'allais le voir, mais j'étais différente. Froide, peut-être. Je ne savais que dire. Je ne pouvais plus m'ouvrir, j'aurais fondu en larmes de colère, de tristesse, de révolte. Je me barricadais en moi-même alors que je l'avais peu fait avec lui. Il ne m'a jamais fait de remarques sur mon changement. Je sais qu'il l'a remarqué, ses yeux aussi perçants que ceux d'un pygargue à tête blanche et leur bleu océan avaient un éclat supplémentaire.
Avec le temps, il y eut des moments où je retrouvais ce comportement de mon enfance, mon enthousiasme prêt à éclabousser n'importe qui et l'arborescence jusque dans les mots (quand cela déborde de l'esprit pour venir dans le monde matériel verbalement, cela donne des phrases à une vitesse folle parce qu'on veut tout sortir en même temps et que ça part dans tous les sens donc à peine une phrase devrait se finir qu'une autre la coupe, ce qui donne quelque chose d'horriblement dur à comprendre même pour d'autres surdoués sachant que nous ne nous sommes pas dans la tête de l'autre, même si un surdoué suivra bien plus facilement qu'un non-surdoué, et surtout qu'il n'essaiera pas d'appeler l'HP pour vous... !)
Pendant cinq années, cela fût ainsi. Je venais bien moins qu'avant, mais je venais, je demeurais fidèle au poste.
Dans ce tableau je vois l'homme diminué bien que toujours présent dans sa superbe. Et à ses côtés, tel un soldat, cette personne droite comme un I, sans faiblesse, sans larmes, au comportement constant et inchangé. Dignité. Fidélité.
J'aurais aimé l'accompagner jusqu'à sa mort. Au nom de mes principes, au nom de l'immense estime que je lui vouais.
Mais je suis souillée, je ne mérite même pas qu'on m'apprécie. J'ai failli à mon devoir.
Être à ses côtés, la tête haute, lui parler, le faire rire, le faire réfléchir, écouter ses craintes, ses joies, ses peines, ses regrets, ses remords, tout ce qu'il aurait pu vouloir signaler bien qu'il était de nature plutôt dissimulée, il fallait tenter de lire dans ses yeux, dans ses attitudes. Je n'ai jamais été forte à cela, mais j'avais de l'entrainement, et surtout : nous avions ce lien.
Être à ses côtés quand il crachait du sang, quand il s'énervait. Tout "subir" indifféremment, positif comme négatif. Demeurer ici, comme simple compagnie figée dans l'éternité de l'instant. Qu'il ne soit jamais seul jusqu'à la toute fin.
J'y ai souvent pensé lorsque j'étais en maternelle, je ne pensais pas sur lui mais je me disais que si j'avais un ami je serai là, qu'importe les moments, bons ou mauvais. Et que lorsqu'il viendrait à devoir mourir bientôt, je serai là. Je serai toujours là.
J'ai la fidélité du chien, et la loyauté jusque dans mes entrailles, je suis incapable de trahison. Mais diable pourquoi n'ai-je pas été capable de présence, simple et sincère ?
J'aurais aimé lui tenir la main lorsqu'il s'éteignait, avec la même chaleur humaine que lorsque nous étions dans ces fameux "bons moments". Je ne sais pas si j'aurais eu la force de sourire, mais j'aurais tâché de ne pas pleurer, de conserver le regard fixe sur ce point imaginaire, et même de le regarder lui s'il avait cherché mon regard.
J'aurais aimé pouvoir me dire "J'ai été là jusqu'à la fin, je suis restée en cohérence avec mes idéaux, mes principes, et je l'ai respecté de tout mon être, je garderais la marque définitive de son passage dans ma vie pour l'éternité".
Mais voilà. Avant sa mort, j'ai fui de plus en plus. J'aurais voulu me défigurer, me crever les yeux. Je n'avais pas le droit d'avoir ces grands yeux clairs lumineux, cela ne reflétait rien de mon comportement réel, je me méprisais.
Jusqu'à la fin j'ai souhaité de tout mon être être enlevée à sa place. Mais ce ne sont que des souhaits là où il aurait fallu du concret.
Je ne suis pas quelqu'un de bien.
Quand je suis allée à la mise en bière, il m'était insupportable de le voir inanimé. J'avais préparé une lettre et j'avais dessiné un cygne sur l'enveloppe. Je n'ai pas pu aller la déposer dans son cercueil. Mes pieds refusaient de s'avancer vers ce corps que j'avais vu en mouvement tant de fois. C'était plus fort que moi-même. C'était la première fois de ma vie qu'il m'était impossible de me forcer, physiquement. J'aurais voulu hurler. Je suis restée impassible.
Quelqu'un d'autre l'a déposé dans son cercueil pour moi. Puis, j'ai craqué. J'ai fondu en larmes. Devant des gens qui ne m'avaient jamais vue pleurer. Pas des larmes qui coulent silencieusement le long des joues. D'affreux sanglots qui déforment légèrement votre visage momentanément par quelques grimaces pour tenter de vous calmer. Les tressauts dans le coeur. Ce qui est horrible et stupide c'est de ne pas avoir un lit à proximité immédiate pour se plonger dans les couvertures et se recroqueviller. Vous êtes debout, entièrement vulnérable. Et il faut garder la tête haute, parce que c'est comme ça que vous avez toujours vécu.
Je me suis haïe d'une telle force qu'il me sera difficile de haïr à ce point quelqu'un d'autre dans ma vie. Je me suis dit froidement que je méritais la mort, c'est fort de se dire cela sincèrement, sans être entraînée par sa propre colère.
S'il avait su que j'allais à sa mise en bière il aurait posé sa main sur la mienne et m'aurait dit "ne t'inflige donc pas ça, non, s'il te plaît"
J'aurais aimé qu'il soit en colère de mon attitude inadmissible. Mais il ne le fût pas. Pourtant il avait cette propension à être colérique. Il ne m'a jamais détestée, il m'admirait même, il le disait, et cela rendait tout cela encore bien plus insupportable.
Regretter ne mène à rien, et pourtant. Cela ne se contrôle pas quand cela vient des tréfonds de l'âme et que c'est en lien avec un manquement envers ses idéaux.
J'aimerais pouvoir lui dire "Je ne suis pas quelqu'un de bien, et ne le serais jamais. Cependant, tout ce que je ferais, ce sera en grande partie pour toi, en la mémoire d'un albatros royal. Lorsque ce pays verra le jour, un siège à la Guilde restera vide, souffrant ton absence. J'aurais aimé te rendre heureux, te tirer de la fadeur de l'Humanité, je sais que tu n'étais pas foncièrement malheureux et que tu trouvais parfois d'intéressants interlocuteurs, mais je ne suis pas aveugle grand-père, je voyais bien qu'ils n'étaient jamais à ton niveau, tu devais en ressentir cette sorte de tristesse culpabilisante. J'aurais voulu t'offrir cet Ailleurs pour que tu t'épanouisses réellement, loin des railleries ambiantes de cette société envers ceux qui pensent et qui ont ce désir de se perfectionner, de créer, et autre. Tu l'auras compris : j'aurais aimé te donner la place qui te revenait. Que tu rirais si tu venais à entendre ou lire ceci, moi qui n'ai même pas pu te tenir la main lorsque tu partais. Mais tu sais combien je ne suis pas logique sur ce point, j'agis sur des choses plus grandes pour les gens et je manque aux plus simples. Voilà pourquoi je ne serai jamais quelqu'un de bien, mais je te remercie pour tout ce que tu m'as porté et pour toutes ces années ensemble."
Ce qu'il m'a manqué pour être quelqu'un de bien, un peu comme ces gens qui jouent au solitaire et qui, à la moindre partie perdue, ne peuvent plus espérer atteindre les 100% de réussite.
On se méprend trop souvent sur mon cas : je ne suis pas quelqu'un de bien.
J'ai passé mon existence à aider les autres, à faire attention à autrui autant qu'il m'était possible de le faire. Cela tient presque de l'obsession d'être Utile, de Servir. Je ne sais pas si c'est une démarche égoïste dans la mesure où même si je souffre parfois de cela je ne faillis pas : je continue.
Cependant, je ne pourrais jamais prétendre à être quelqu'un de bien, de foncièrement bien. Car ce qui aurait dû être la base, je ne l'ai pas fait.
J'ai ce tableau en tête, un peu comme une torture ouvertement affichée en mon être. Cette toile qui me rappelle que je n'ai pas fait ce qui est à peindre.
Quand j'ai appris qu'il était malade, j'ai réagi extrêmement violemment. Mais je n'ai rien laissé transparaître, j'étais impassible, le regard figé sur ce point immatériel qui m'a accompagnée toute ma vie. A l'intérieur c'était l'implosion des émotions et des pensées, infiniment plus que d'ordinaire.
Combien j'ai souhaité prendre sa place. Plus que personne ne pourra jamais l'imaginer. J'en étais littéralement malade. Me dire qu'un tel potentiel allait être enlevé à l'humanité alors qu'elle en avait déjà si peu... J'avais envie de vomir, de me jeter contre les murs, de hurler.
Mais je suis restée figée. Pas une larme, pas un sourire, aucune émotion ne pouvait s'ouvrir aux autres. Intérieurement je cherchais le moyen d'échanger nos places même si je savais que c'était irrationnel et impossible.
Nous avions passé toutes ces années ensemble, collés par longs moments pour apprendre, pour savoir, pour créer. Je ne sais même pas si je peux dire que je l'aimais (me serais-je permis d'aimer un tel Génie ?), ce dont je suis absolument certaine c'est qu'il avait mon estime profonde. Peut-être même mon admiration. Sûrement. Mais c'est gênant.
Nous nous disputions régulièrement, chacun ayant sa propre vision et nos caractères bien trempés n'aidaient en rien la chose. Mais nous aimions cela. Parce que cela n'avait rien de malsain, c'était s'afficher nos pires côtés simplement, sans chercher à les appuyer. J'aimais autant ses défauts que ses qualités.
Ne cachons pas nos défauts, ils nous font authentiques. Ne cherchons pas à les réformer, vivons ensemble.
J'avais douze ans. Et mon monde s'écroulait brusquement, emportant avec lui ma joie enfantine. J'ai tenté de la retenir, la pauvre s'est faite élastique et a perdu tout de son esthétisme d'antan. Elle pleure son apparence passée depuis. Elle est difforme.
Je m'éloignais un temps. il était opéré et ne pouvait plus parler qu'en appuyant sur sa canule. C'était une vision monstrueuse de le voir ainsi diminué. J'allais le voir, mais j'étais différente. Froide, peut-être. Je ne savais que dire. Je ne pouvais plus m'ouvrir, j'aurais fondu en larmes de colère, de tristesse, de révolte. Je me barricadais en moi-même alors que je l'avais peu fait avec lui. Il ne m'a jamais fait de remarques sur mon changement. Je sais qu'il l'a remarqué, ses yeux aussi perçants que ceux d'un pygargue à tête blanche et leur bleu océan avaient un éclat supplémentaire.
Avec le temps, il y eut des moments où je retrouvais ce comportement de mon enfance, mon enthousiasme prêt à éclabousser n'importe qui et l'arborescence jusque dans les mots (quand cela déborde de l'esprit pour venir dans le monde matériel verbalement, cela donne des phrases à une vitesse folle parce qu'on veut tout sortir en même temps et que ça part dans tous les sens donc à peine une phrase devrait se finir qu'une autre la coupe, ce qui donne quelque chose d'horriblement dur à comprendre même pour d'autres surdoués sachant que nous ne nous sommes pas dans la tête de l'autre, même si un surdoué suivra bien plus facilement qu'un non-surdoué, et surtout qu'il n'essaiera pas d'appeler l'HP pour vous... !)
Pendant cinq années, cela fût ainsi. Je venais bien moins qu'avant, mais je venais, je demeurais fidèle au poste.
Dans ce tableau je vois l'homme diminué bien que toujours présent dans sa superbe. Et à ses côtés, tel un soldat, cette personne droite comme un I, sans faiblesse, sans larmes, au comportement constant et inchangé. Dignité. Fidélité.
J'aurais aimé l'accompagner jusqu'à sa mort. Au nom de mes principes, au nom de l'immense estime que je lui vouais.
Mais je suis souillée, je ne mérite même pas qu'on m'apprécie. J'ai failli à mon devoir.
Être à ses côtés, la tête haute, lui parler, le faire rire, le faire réfléchir, écouter ses craintes, ses joies, ses peines, ses regrets, ses remords, tout ce qu'il aurait pu vouloir signaler bien qu'il était de nature plutôt dissimulée, il fallait tenter de lire dans ses yeux, dans ses attitudes. Je n'ai jamais été forte à cela, mais j'avais de l'entrainement, et surtout : nous avions ce lien.
Être à ses côtés quand il crachait du sang, quand il s'énervait. Tout "subir" indifféremment, positif comme négatif. Demeurer ici, comme simple compagnie figée dans l'éternité de l'instant. Qu'il ne soit jamais seul jusqu'à la toute fin.
J'y ai souvent pensé lorsque j'étais en maternelle, je ne pensais pas sur lui mais je me disais que si j'avais un ami je serai là, qu'importe les moments, bons ou mauvais. Et que lorsqu'il viendrait à devoir mourir bientôt, je serai là. Je serai toujours là.
J'ai la fidélité du chien, et la loyauté jusque dans mes entrailles, je suis incapable de trahison. Mais diable pourquoi n'ai-je pas été capable de présence, simple et sincère ?
J'aurais aimé lui tenir la main lorsqu'il s'éteignait, avec la même chaleur humaine que lorsque nous étions dans ces fameux "bons moments". Je ne sais pas si j'aurais eu la force de sourire, mais j'aurais tâché de ne pas pleurer, de conserver le regard fixe sur ce point imaginaire, et même de le regarder lui s'il avait cherché mon regard.
J'aurais aimé pouvoir me dire "J'ai été là jusqu'à la fin, je suis restée en cohérence avec mes idéaux, mes principes, et je l'ai respecté de tout mon être, je garderais la marque définitive de son passage dans ma vie pour l'éternité".
Mais voilà. Avant sa mort, j'ai fui de plus en plus. J'aurais voulu me défigurer, me crever les yeux. Je n'avais pas le droit d'avoir ces grands yeux clairs lumineux, cela ne reflétait rien de mon comportement réel, je me méprisais.
Jusqu'à la fin j'ai souhaité de tout mon être être enlevée à sa place. Mais ce ne sont que des souhaits là où il aurait fallu du concret.
Je ne suis pas quelqu'un de bien.
Quand je suis allée à la mise en bière, il m'était insupportable de le voir inanimé. J'avais préparé une lettre et j'avais dessiné un cygne sur l'enveloppe. Je n'ai pas pu aller la déposer dans son cercueil. Mes pieds refusaient de s'avancer vers ce corps que j'avais vu en mouvement tant de fois. C'était plus fort que moi-même. C'était la première fois de ma vie qu'il m'était impossible de me forcer, physiquement. J'aurais voulu hurler. Je suis restée impassible.
Quelqu'un d'autre l'a déposé dans son cercueil pour moi. Puis, j'ai craqué. J'ai fondu en larmes. Devant des gens qui ne m'avaient jamais vue pleurer. Pas des larmes qui coulent silencieusement le long des joues. D'affreux sanglots qui déforment légèrement votre visage momentanément par quelques grimaces pour tenter de vous calmer. Les tressauts dans le coeur. Ce qui est horrible et stupide c'est de ne pas avoir un lit à proximité immédiate pour se plonger dans les couvertures et se recroqueviller. Vous êtes debout, entièrement vulnérable. Et il faut garder la tête haute, parce que c'est comme ça que vous avez toujours vécu.
Je me suis haïe d'une telle force qu'il me sera difficile de haïr à ce point quelqu'un d'autre dans ma vie. Je me suis dit froidement que je méritais la mort, c'est fort de se dire cela sincèrement, sans être entraînée par sa propre colère.
S'il avait su que j'allais à sa mise en bière il aurait posé sa main sur la mienne et m'aurait dit "ne t'inflige donc pas ça, non, s'il te plaît"
J'aurais aimé qu'il soit en colère de mon attitude inadmissible. Mais il ne le fût pas. Pourtant il avait cette propension à être colérique. Il ne m'a jamais détestée, il m'admirait même, il le disait, et cela rendait tout cela encore bien plus insupportable.
Regretter ne mène à rien, et pourtant. Cela ne se contrôle pas quand cela vient des tréfonds de l'âme et que c'est en lien avec un manquement envers ses idéaux.
J'aimerais pouvoir lui dire "Je ne suis pas quelqu'un de bien, et ne le serais jamais. Cependant, tout ce que je ferais, ce sera en grande partie pour toi, en la mémoire d'un albatros royal. Lorsque ce pays verra le jour, un siège à la Guilde restera vide, souffrant ton absence. J'aurais aimé te rendre heureux, te tirer de la fadeur de l'Humanité, je sais que tu n'étais pas foncièrement malheureux et que tu trouvais parfois d'intéressants interlocuteurs, mais je ne suis pas aveugle grand-père, je voyais bien qu'ils n'étaient jamais à ton niveau, tu devais en ressentir cette sorte de tristesse culpabilisante. J'aurais voulu t'offrir cet Ailleurs pour que tu t'épanouisses réellement, loin des railleries ambiantes de cette société envers ceux qui pensent et qui ont ce désir de se perfectionner, de créer, et autre. Tu l'auras compris : j'aurais aimé te donner la place qui te revenait. Que tu rirais si tu venais à entendre ou lire ceci, moi qui n'ai même pas pu te tenir la main lorsque tu partais. Mais tu sais combien je ne suis pas logique sur ce point, j'agis sur des choses plus grandes pour les gens et je manque aux plus simples. Voilà pourquoi je ne serai jamais quelqu'un de bien, mais je te remercie pour tout ce que tu m'as porté et pour toutes ces années ensemble."
Invité- Invité
Re: Présentation sincère
Les circonstances sont un peu différentes, les âges, les personnes, mais j'ai l'impression de lire mon ressenti jamais exprimé à la mort de mon meilleur ami, ma culpabilité de ne pas avoir compris, de ne pas avoir été présent, mon impassibilité apparente et mon implosion à la fermeture de son cercueil. La cukpabilité de ne pas avoir été présent pour sa famille, aussi. Ca fait 16 ans que j'ai enfermé tout ceci à double-tour dans un coin de mon coeur, mais une simple pensée me ramène à cette culpabilité, à ma lâcheté d'alors que je sais que j'ai encore, et qui me définit bien mieux que tout ce que les autres pensent de moi.
Je crois comprendre certaines des choses que tu dis, Strigide, et je n'ai pas de mots de réconfort. Je ne sais pas comment sortir de cette honte.
Peut-être que simplement le fait de culpabiliser fait que tu es quelqu'un de bien.
Je crois comprendre certaines des choses que tu dis, Strigide, et je n'ai pas de mots de réconfort. Je ne sais pas comment sortir de cette honte.
Peut-être que simplement le fait de culpabiliser fait que tu es quelqu'un de bien.
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: Présentation sincère
Il y a quelque chose qui m'a particulièrement touché dans ton récit, Strigide. Ton attitude forte, impassible, au moment de sa mise en bière (merci pour l'expression, je ne connaissais pas). J'ai vécu quelque chose de similaire pendant son incinération. Le regard vide, muet, j'étais là. Il y avait ma famille autour qui me disaient quelques paroles réconfortantes, des paroles proches de "c'est très courageux que tu sois venu", je ne me souviens pas exactement. Je n'y faisais pas attention. J'étais de marbre pendant la cérémonie, puis à un moment j'ai fondu en larmes. Froid, mais en larmes. J'ai dû prononcer moins de 10 mots ce jour-là.
imposteur- Messages : 644
Date d'inscription : 31/01/2012
Age : 32
Localisation : Belgique
Re: Présentation sincère
Strigide, c'est quoi "quelqu'un de bien" ?
Quelqu'un qui ne "faillit" jamais ? qui n'a jamais rien eu à se reprocher, qui a toujours été "à la hauteur" ?
Alors je crois bien qu'il n'existe personne de bien sur cette terre...
C'est très, très dur, ce que tu décris dans ton texte... si quelqu'un te faisait un récit semblable et que tu puisses aussi ressentir complètement toute sa souffrance et ses limites, ne pourrais-tu lui pardonner de ne pas être arrivé à être à la hauteur de son idéal ?
Ne pourrais-tu sentir et comprendre pourquoi il n'y est pas arrivé ?
Des fois, nous posons un idéal tellement haut qu'il nous brise... parce qu'il est inaccessible (tels que nous sommes à ce moment-là en tout cas). Reconnaître que nous n'y arrivons pas, alors même que cela représente pour nous ce qu'il faudrait faire, comprendre nos propres limites, c'est apprendre à composer avec ce que nous sommes vraiment, et par là, pouvoir faire vraiment de notre mieux.
Les personnes que j'aimais et que j'ai vu mourir, que j'ai accompagné durant leur maladie, leur déclin, leur vieillesse...
Est-ce que j'ai toujours été à la hauteur, toujours fait ce qu'il y aurait eu de mieux pour ces personnes ?
Non.
Et y repenser me fait parfois saigner le coeur. Mais ce coeur qui fait mal, m'aide à l'ouvrir plus, à comprendre plus, à compatir plus, à savoir mieux comment faire dans d'autres situations, voir ce dont l'autre a besoin, ce dont moi j'ai besoin, et pourquoi je n'ai pas réussi à être ou faire ce que j'aurais aimé ou ce que je juge "qu'il aurait fallu". Ça m'aide à voir mes limites lucidement, voir leur origine parfois, et faire avec; parfois les repousser quand c'est possible. Sans cette lucidité, rien n'est possible.
J'ai fui, parfois.
J'ai vu qu'on fuit, parce que c'est trop dur, on sait qu'on ne va pas arriver à faire face, à tenir.
Alors on fait son possible, avec ses limites.
En définitive, ce qui compte vraiment c'est l'amour que l'on ressent et qui passe, et de faire son possible, de son mieux.
Ton possible, tu l'as fait et au-delà, il me semble... ce que tu décris de ta relation avec ton grand-père et de ces années d'épreuves est magnifique... et moi, en te lisant, je me dis que tu es vraiment quelqu'un de très bien. L'homme d'exception qu'était ton grand-père (comme tu le décris), je crois qu'il avait sûrement tout pour voir tout ce que tu as écrit ici et bien le comprendre. Ton texte, il est poignant, il est magnifique, magnifique de tout l'amour qui y est exprimé, tout le don de soi, générosité, dignité qui l'habitent.
Merci d'avoir partagé ça ici.
J'emporte avec moi tes mots pleins de sagesse ... :
Quelqu'un qui ne "faillit" jamais ? qui n'a jamais rien eu à se reprocher, qui a toujours été "à la hauteur" ?
Alors je crois bien qu'il n'existe personne de bien sur cette terre...
C'est très, très dur, ce que tu décris dans ton texte... si quelqu'un te faisait un récit semblable et que tu puisses aussi ressentir complètement toute sa souffrance et ses limites, ne pourrais-tu lui pardonner de ne pas être arrivé à être à la hauteur de son idéal ?
Ne pourrais-tu sentir et comprendre pourquoi il n'y est pas arrivé ?
Des fois, nous posons un idéal tellement haut qu'il nous brise... parce qu'il est inaccessible (tels que nous sommes à ce moment-là en tout cas). Reconnaître que nous n'y arrivons pas, alors même que cela représente pour nous ce qu'il faudrait faire, comprendre nos propres limites, c'est apprendre à composer avec ce que nous sommes vraiment, et par là, pouvoir faire vraiment de notre mieux.
Les personnes que j'aimais et que j'ai vu mourir, que j'ai accompagné durant leur maladie, leur déclin, leur vieillesse...
Est-ce que j'ai toujours été à la hauteur, toujours fait ce qu'il y aurait eu de mieux pour ces personnes ?
Non.
Et y repenser me fait parfois saigner le coeur. Mais ce coeur qui fait mal, m'aide à l'ouvrir plus, à comprendre plus, à compatir plus, à savoir mieux comment faire dans d'autres situations, voir ce dont l'autre a besoin, ce dont moi j'ai besoin, et pourquoi je n'ai pas réussi à être ou faire ce que j'aurais aimé ou ce que je juge "qu'il aurait fallu". Ça m'aide à voir mes limites lucidement, voir leur origine parfois, et faire avec; parfois les repousser quand c'est possible. Sans cette lucidité, rien n'est possible.
J'ai fui, parfois.
J'ai vu qu'on fuit, parce que c'est trop dur, on sait qu'on ne va pas arriver à faire face, à tenir.
Alors on fait son possible, avec ses limites.
En définitive, ce qui compte vraiment c'est l'amour que l'on ressent et qui passe, et de faire son possible, de son mieux.
Ton possible, tu l'as fait et au-delà, il me semble... ce que tu décris de ta relation avec ton grand-père et de ces années d'épreuves est magnifique... et moi, en te lisant, je me dis que tu es vraiment quelqu'un de très bien. L'homme d'exception qu'était ton grand-père (comme tu le décris), je crois qu'il avait sûrement tout pour voir tout ce que tu as écrit ici et bien le comprendre. Ton texte, il est poignant, il est magnifique, magnifique de tout l'amour qui y est exprimé, tout le don de soi, générosité, dignité qui l'habitent.
Merci d'avoir partagé ça ici.
J'emporte avec moi tes mots pleins de sagesse ... :
Strigide a écrit:Ne cachons pas nos défauts, ils nous font authentiques. Ne cherchons pas à les réformer, vivons ensemble.
Invité- Invité
Re: Présentation sincère
Bravo d'avoir eu le courage d'exprimer cet événement et de le partager. C'est émouvant.
Tu dis que tu n'es pas quelqu'un de bien, mais c'est faux. Ce que tu n'es pas et que tu ne peux pas être, c'est quelqu'un de parfait, par contre. La perfection, c'est beau de vouloir l'atteindre, mais c'est impossible, on ne peut pas exiger autant de nous même puisqu'on est des êtres humains, avec des émotions qui nous rendent perfectibles.
Ton histoire explique beaucoup de choses sur toi même, j'ai l'impression, c'est très intime. J'aimerais bien en rediscuter avec toi, mais seulement si tu le veux bien.
En tout cas, j'ai la sensation que tu as pris sur toi un terrible fardeau dont tu pourrais te libérer (je l'espère en tout cas) : celui que tu mérites la mort à sa place, tellement tu culpabilises d'avoir été bloquée de ne pas pouvoir agir comme tu penses qu'il le fallait.
Il faut vraiment que tu te libères d'une telle pensée, que tu travailles là dessus avec des spécialistes, car j'ai peur qu'une personne comme toi avec une telle force intérieure est capable de se faire très mal, par somatisation, à cause de cette culpabilité. Mais je ne suis pas spécialiste... Mais comme toi avec ton grand-père, je ne veux pas te laisser tomber dans les moments difficiles.
C'est déjà un grand pas que tu as fait, en exprimant ça, en tout cas.
Tu dis que tu n'es pas quelqu'un de bien, mais c'est faux. Ce que tu n'es pas et que tu ne peux pas être, c'est quelqu'un de parfait, par contre. La perfection, c'est beau de vouloir l'atteindre, mais c'est impossible, on ne peut pas exiger autant de nous même puisqu'on est des êtres humains, avec des émotions qui nous rendent perfectibles.
Ton histoire explique beaucoup de choses sur toi même, j'ai l'impression, c'est très intime. J'aimerais bien en rediscuter avec toi, mais seulement si tu le veux bien.
En tout cas, j'ai la sensation que tu as pris sur toi un terrible fardeau dont tu pourrais te libérer (je l'espère en tout cas) : celui que tu mérites la mort à sa place, tellement tu culpabilises d'avoir été bloquée de ne pas pouvoir agir comme tu penses qu'il le fallait.
Il faut vraiment que tu te libères d'une telle pensée, que tu travailles là dessus avec des spécialistes, car j'ai peur qu'une personne comme toi avec une telle force intérieure est capable de se faire très mal, par somatisation, à cause de cette culpabilité. Mais je ne suis pas spécialiste... Mais comme toi avec ton grand-père, je ne veux pas te laisser tomber dans les moments difficiles.
C'est déjà un grand pas que tu as fait, en exprimant ça, en tout cas.
♥ Castorette ♥- Messages : 111
Date d'inscription : 06/07/2013
Localisation : Au centre de mon système scolaire
Re: Présentation sincère
'Ne prenez pas soin de moi car j'ai à prendre soin de vous.' F.N.J'ai passé mon existence à aider les autres, à faire attention à autrui autant qu'il m'était possible de le faire. Cela tient presque de l'obsession d'être Utile, de Servir. Je ne sais pas si c'est une démarche égoïste dans la mesure où même si je souffre parfois de cela je ne faillis pas : je continue.
Cependant, je ne pourrais jamais prétendre à être quelqu'un de bien, de foncièrement bien. Car ce qui aurait dû être la base, je ne l'ai pas fait.
Idem...Combien j'ai souhaité prendre sa place.
Quand je suis allée à la mise en bière, il m'était insupportable de le voir inanimé. J'avais préparé une lettre et j'avais dessiné un cygne sur l'enveloppe. Je n'ai pas pu aller la déposer dans son cercueil. Mes pieds refusaient de s'avancer vers ce corps que j'avais vu en mouvement tant de fois. C'était plus fort que moi-même. C'était la première fois de ma vie qu'il m'était impossible de me forcer, physiquement. J'aurais voulu hurler. Je suis restée impassible.
'Le remord est comme la morsure du chien sur la pierre, inutile.' F.N.Peut-être que simplement le fait de culpabiliser fait que tu es quelqu'un de bien.
Haut les cœurs !!!
Haut les cœurs !!!
Invité- Invité
Re: Présentation sincère
Tout d'abord je tiens à vous remercier de m'avoir répondu, je ne me serai jamais attendue à ce que plusieurs personnes postent suite à mon post... Cela m'a touchée, tous, donc "Merci"
Oui Ainaelin je te rejoins sur ceci. Je n'ai pas non plus les mots de réconforts et je le regrette... merci de ton passage ici.
Imposteur, oui. Je n'ai pas pleuré durant la crémation en revanche. Il y avait beaucoup de gens, dont des gens qui n'avaient rien à faire ici et cela m'a mise en colère, une colère glacée qui m'a permis de retenir les larmes.
J'ai été scandalisée par "l'éloge funéraire", quelle horrible chose ! Ce que j'aime chez autrui, c'est tout ces petits détails négatifs comme positifs ou bien teintés des deux, les particularités, les petites choses qu'on a du mal à supporter comme celles qui nous font fondre sur le champ, l'éloge funéraire est à mes yeux un des pires crimes.
Je souhaitais que ces gens se désintègrent sur place pour avoir osé pratiquer cette vulgarité à l'égard d'une personne aussi grandiose que l'était mon grand-père. J'ai eu cette sensation cruelle que les gens n'avaient aucun recul sur les choses, qu'ils pratiquaient une sorte de "codes sociaux" étranges suite à un décès dont je n'ai pas saisi toutes les subtilités peut-être, mais dans tous les cas cela ne me plaît guère, aller n'ayons pas peur des termes violent : j'abhorre ceci !
Je n'aurais souhaité que de la sincérité, uniquement cela. Une sincérité objective, reculée, profonde. "que ces gens se taisent si c'est pour dire de telles inepties." ai-je répondu à une personne de ma famille lorsqu'elle m'a dit que parfois les gens étaient gênés lors d'un contexte de "mort". Certains ne se privaient pas de mettre en avant certains défauts de son vivant, et là "pouf" disparues les critiques, rien que des éloges, il faut arrêter l'hypocrisie deux secondes. Cela m'aurait retournée dans mon cercueil à sa place. Tant d'incohérence.
Mais oui, j'ai été "forte", tranchante même à l'égard de certaines personnes qui ont récolté des regards glacials de par leur présence totalement inadaptée. Ca, c'était mon devoir aussi. J'ai au moins rempli cela. Ce n'est pas grand chose, mais je l'ai fait.
Ils en ont eu, de la chance. Que je sois pas sa femme ou sa soeur ou autre statut "complètement légitime pour rentrer dans une colère noire", je les aurais tous mis dehors. Cela est dommage. Calme, implacable, ils auraient fulminés. Et s'il avait pu voir la scène, je suis sûre qu'il aurait eu un immense sourire tendre.
Je ne l'ai pas fait car ni sa femme ni ses soeurs ne semblaient gênées de la présence de ces choses. "ne faisons pas de remous inutiles, ne faisons pas ressortir les vieilles histoires", quelles horrible "principes" tout de même cette attitude "normo bien pensante" "aller, on fait tous la ronde en chantant et en se tenant la main comme si rien ne s'était passé, le mal n'a jamais existé on peut tout s'autoriser après tout, nous sommes des débile finis mais on est tous contents puisque ça ne semble gêner presque personne !".
Merci pour ton passage
PS : ah, pour la "petite anecdocte de strigide-qui-comprend-toujours-tout-de-travers". J'ai cru depuis toute petite que c'était "mise en pierre", ça me semblait tellement logique. Puis en repartant j'ai dit à ma mère "c'est assez terrible comme principe, la mise en pierre" mes parents ont ri. "(monprénom)... C'est mise en BIERE"
Quelqu'un de bien, pour moi, c'est quelqu'un qui va au bout de ses idées, de ses idéaux, qui ne lâche rien, parce qu'il y a mûrement réfléchi et que si c'est là c'est qu'il y a des raisons pour. Dans mon cas ça aurait été de me laisser totalement vulnérable, sans chercher à "m'emmurer" par protection.
Parce que nous étions liés depuis toutes ces années, j'ai eu l'impression de lui manquer de respect en ayant cette attitude "demie-mesurée" qui ne me ressemblait absolument pas. J'ai eu la sensation d'être en dehors de moi-même, comme si je me fuyais pour amoindrir la souffrance qui était telle que je pense que j'aurais fini avec un sacré trouble psychiatrique.
J'ai eu l'impression d'urgence, que ma santé mentale dépendait de mon choix. Mais je le regrette. J'aurais préféré perdre ma santé mentale en allant jusqu'au bout, plutôt que de chercher égoïstement à me préserver. Je pense que si j'avais été moins proche de lui, j'aurais pu le faire. La souffrance n'aurait pas été aussi forte qu'elle l'était. Là c'était mon compagnon de savoir, ce grand-père, c'était ce pillier silencieux qui m'observait réaliser des choses, qui débattait avec moi, etc.
C'est ce qui me manquera pour toute mon existence, c'est au delà d'une personne qu'on a pu aimer, pour moi. J'avais une estime intellectuelle pour lui, et je place l'affection et l'intellect sur deux niveaux assez distincts.
Je sais combien un bel intellect est rare, c'est pourquoi je le reconnais d'autant plus et tente de le protéger à mon échelle. Petite je m'imaginais comme un chevalier des cerveaux. Il m'était insupportable de me dire qu'on en piétinait tous les jours, à divers degrés. Je l'ai vécu mais sur moi j'étais plus distancée, je préférais que ça tombe sur moi que sur d'autres qui étaient moins "forts" mentalement que moi-même, moins endurants.
C'est drôle parce que la ponction lombaire que j'ai eu il y a des mois de cela, c'était la première d'une interne, on m'a demandé si j'étais d'accord pour que ce soit elle qui la fasse et j'ai dit en souriant "je préfère que cela tombe sur moi pour le rôle du cobaye plutôt que sur une petite grand-mère qui souffre déjà bien assez". C'est différent et pourtant ça se rapproche beaucoup dans ma tête.
Ce que je veux dire à travers tout cela c'est que ça ne tenait pas que de l'émotionnel, c'était purement rationnel. Ne pas être fidèle à une telle personne est un crime à mes yeux. C'est horrible ce que je vais dire mais je m'en serai moins voulue si ça n'avait tenu que de l'affection. Là il y avait tellement plus tout autour.
Je suis d'accord. et si, sur les autres je comprends mieux la faiblesse, car j'ai vu beaucoup de gens faibles dans ma courte vie. Moi je me sais forte et c'est bien cela qui me met terriblement en colère contre ma personne. Je ne peux pas me réfugier derrière un "oui mais tu sais bien que tu es assez faible... Ne sois pas si dure avec toi, fais en fonction de tes limites", je le sais éperdument. J'ai toujours tâché de défendre les gens faibles, c'est bien parce que je peux jouer ce rôle, cela me met face à la dure réalité : j'aurais dû, j'aurais pu surpasser la souffrance au nom de mon idéal. Bien sûr que j'ai des limites, mais je ne les ais jamais vraiment trouvées, bien sûr j'ai des phobies et la limite se fixe dans les malaises que je peux y faire quand je pousse le bouchon trop loin (foule, etc) mais globalement tout ce que j'ai vécu j'ai réussi à continuer mon chemin sans boiter, sans me mettre à genoux.
Au moins tu les as réellement accompagnées, ces personnes qui étaient dans le déclin, et en cela c'est beau. J'ai eu la sensation de l'abandonner, cela m'est intolérable d'autant plus qu'il n'a jamais exprimé d'avis sur mon changement d'attitude, sur ma "distanciation" évidente, je voyais bien qu'il ne voyait pas cela d'un mauvais oeil. Mais je culpabilise, je crois, je me dis que si j'étais restée comme avant il se serait battu pour vivre, là il a décliné de plus en plus jusqu'à se laisser mourir. Je me dis que j'aurais pu le booster, que j'aurais pu lui insuffler un peu de ma détermination, qu'on n'a jamais "fait son temps" quand on est un tel potentiel. Sur la fin dans les derniers mois presque la dernière fois où je le voyais je lui faisais la bise et il m'a prise dans ses bras, chose qui n'est presque jamais arrivée à part lorsque j'étais toute petite (famille très pudique, on garde tout pour soi, etc), j'hallucine encore de ne pas avoir fondu en larmes à ce moment là et de ne pas lui avoir dit "mais arrête !!!!!! tu vas continuer tu le vois bien, arrête de faiblir bon sang toi aussi tu te méprises quand tu faiblis, je le sais. Alors réveille toi n'adopte pas cette attitude résignée, se résigner c'est mourir je te l'ai dit tant de fois !" j'aurais voulu lui dire cela avec toute la détresse que je ressentais, mais je suis restée "de glace". Je suis sûre que j'aurais pu faire quelque chose, en fait.
"faire son possible, faire de son mieux" oui ce sont de sages paroles... J'essaie de me le dire la plupart du temps, mais je ne peux me défaire de cette sensation de n'avoir pas joué le rôle que j'aurais dû jouer entièrement.
Merci pour ces paroles réconfortantes, vraiment. Je pense aussi qu'il a compris, je l'espère du moins, mais comme j'ai souvent dit "comprendre n'est pas tolérer" je suis capable de comprendre mon comportement, mais suis-je capable de le tolérer ? c'est là toute la problématique.
Ton passage ici me touche d'autant plus que je vois que tu n'es pas une grande posteuse (20 messages) privilégier la qualité à la quantité ?
Castor, mon très cher castor :)nous en avons reparlé et tu n'avais pas compris qu'il s'agissait de mon grand-père sur tout le texte et pas d'un garçon que j'avais pu rencontrer, ce qui change beaucoup de choses à tes paroles. hélas ce que j'ai n'a rien de somatique même si cela m'aurait arrangé, ce qui est vrai en revanche c'est les contrariétés et le stress qui peut découler de ces expériences de vie peuvent influer sur mon état de santé.
Un terrible fardeau oui, m'en libérer je ne le sais pas, je pense que ma libération ne se trouvera pas dans une équipe psy mais plutôt dans l'action et l'affirmation que je suis bien sa digne descendante
Je te remercie de ta présence, toi que j'ai rencontré à mon arrivée sur ZC
Misenpate : 'Ne prenez pas soin de moi car j'ai à prendre soin de vous.' F.N.
C'est une bien jolie citation, merci pour tes mots.
Ainaelin a écrit:mais une simple pensée me ramène à cette culpabilité, à ma lâcheté d'alors que je sais que j'ai encore, et qui me définit bien mieux que tout ce que les autres pensent de moi.
Oui Ainaelin je te rejoins sur ceci. Je n'ai pas non plus les mots de réconforts et je le regrette... merci de ton passage ici.
Imposteur, oui. Je n'ai pas pleuré durant la crémation en revanche. Il y avait beaucoup de gens, dont des gens qui n'avaient rien à faire ici et cela m'a mise en colère, une colère glacée qui m'a permis de retenir les larmes.
J'ai été scandalisée par "l'éloge funéraire", quelle horrible chose ! Ce que j'aime chez autrui, c'est tout ces petits détails négatifs comme positifs ou bien teintés des deux, les particularités, les petites choses qu'on a du mal à supporter comme celles qui nous font fondre sur le champ, l'éloge funéraire est à mes yeux un des pires crimes.
Je souhaitais que ces gens se désintègrent sur place pour avoir osé pratiquer cette vulgarité à l'égard d'une personne aussi grandiose que l'était mon grand-père. J'ai eu cette sensation cruelle que les gens n'avaient aucun recul sur les choses, qu'ils pratiquaient une sorte de "codes sociaux" étranges suite à un décès dont je n'ai pas saisi toutes les subtilités peut-être, mais dans tous les cas cela ne me plaît guère, aller n'ayons pas peur des termes violent : j'abhorre ceci !
Je n'aurais souhaité que de la sincérité, uniquement cela. Une sincérité objective, reculée, profonde. "que ces gens se taisent si c'est pour dire de telles inepties." ai-je répondu à une personne de ma famille lorsqu'elle m'a dit que parfois les gens étaient gênés lors d'un contexte de "mort". Certains ne se privaient pas de mettre en avant certains défauts de son vivant, et là "pouf" disparues les critiques, rien que des éloges, il faut arrêter l'hypocrisie deux secondes. Cela m'aurait retournée dans mon cercueil à sa place. Tant d'incohérence.
Mais oui, j'ai été "forte", tranchante même à l'égard de certaines personnes qui ont récolté des regards glacials de par leur présence totalement inadaptée. Ca, c'était mon devoir aussi. J'ai au moins rempli cela. Ce n'est pas grand chose, mais je l'ai fait.
Ils en ont eu, de la chance. Que je sois pas sa femme ou sa soeur ou autre statut "complètement légitime pour rentrer dans une colère noire", je les aurais tous mis dehors. Cela est dommage. Calme, implacable, ils auraient fulminés. Et s'il avait pu voir la scène, je suis sûre qu'il aurait eu un immense sourire tendre.
Je ne l'ai pas fait car ni sa femme ni ses soeurs ne semblaient gênées de la présence de ces choses. "ne faisons pas de remous inutiles, ne faisons pas ressortir les vieilles histoires", quelles horrible "principes" tout de même cette attitude "normo bien pensante" "aller, on fait tous la ronde en chantant et en se tenant la main comme si rien ne s'était passé, le mal n'a jamais existé on peut tout s'autoriser après tout, nous sommes des débile finis mais on est tous contents puisque ça ne semble gêner presque personne !".
Merci pour ton passage
PS : ah, pour la "petite anecdocte de strigide-qui-comprend-toujours-tout-de-travers". J'ai cru depuis toute petite que c'était "mise en pierre", ça me semblait tellement logique. Puis en repartant j'ai dit à ma mère "c'est assez terrible comme principe, la mise en pierre" mes parents ont ri. "(monprénom)... C'est mise en BIERE"
verbena a écrit:Strigide, c'est quoi "quelqu'un de bien" ?
Quelqu'un qui ne "faillit" jamais ? qui n'a jamais rien eu à se reprocher, qui a toujours été "à la hauteur" ?
Quelqu'un de bien, pour moi, c'est quelqu'un qui va au bout de ses idées, de ses idéaux, qui ne lâche rien, parce qu'il y a mûrement réfléchi et que si c'est là c'est qu'il y a des raisons pour. Dans mon cas ça aurait été de me laisser totalement vulnérable, sans chercher à "m'emmurer" par protection.
Parce que nous étions liés depuis toutes ces années, j'ai eu l'impression de lui manquer de respect en ayant cette attitude "demie-mesurée" qui ne me ressemblait absolument pas. J'ai eu la sensation d'être en dehors de moi-même, comme si je me fuyais pour amoindrir la souffrance qui était telle que je pense que j'aurais fini avec un sacré trouble psychiatrique.
J'ai eu l'impression d'urgence, que ma santé mentale dépendait de mon choix. Mais je le regrette. J'aurais préféré perdre ma santé mentale en allant jusqu'au bout, plutôt que de chercher égoïstement à me préserver. Je pense que si j'avais été moins proche de lui, j'aurais pu le faire. La souffrance n'aurait pas été aussi forte qu'elle l'était. Là c'était mon compagnon de savoir, ce grand-père, c'était ce pillier silencieux qui m'observait réaliser des choses, qui débattait avec moi, etc.
C'est ce qui me manquera pour toute mon existence, c'est au delà d'une personne qu'on a pu aimer, pour moi. J'avais une estime intellectuelle pour lui, et je place l'affection et l'intellect sur deux niveaux assez distincts.
Je sais combien un bel intellect est rare, c'est pourquoi je le reconnais d'autant plus et tente de le protéger à mon échelle. Petite je m'imaginais comme un chevalier des cerveaux. Il m'était insupportable de me dire qu'on en piétinait tous les jours, à divers degrés. Je l'ai vécu mais sur moi j'étais plus distancée, je préférais que ça tombe sur moi que sur d'autres qui étaient moins "forts" mentalement que moi-même, moins endurants.
C'est drôle parce que la ponction lombaire que j'ai eu il y a des mois de cela, c'était la première d'une interne, on m'a demandé si j'étais d'accord pour que ce soit elle qui la fasse et j'ai dit en souriant "je préfère que cela tombe sur moi pour le rôle du cobaye plutôt que sur une petite grand-mère qui souffre déjà bien assez". C'est différent et pourtant ça se rapproche beaucoup dans ma tête.
Ce que je veux dire à travers tout cela c'est que ça ne tenait pas que de l'émotionnel, c'était purement rationnel. Ne pas être fidèle à une telle personne est un crime à mes yeux. C'est horrible ce que je vais dire mais je m'en serai moins voulue si ça n'avait tenu que de l'affection. Là il y avait tellement plus tout autour.
verbena a écrit:Des fois, nous posons un idéal tellement haut qu'il nous brise...
Je suis d'accord. et si, sur les autres je comprends mieux la faiblesse, car j'ai vu beaucoup de gens faibles dans ma courte vie. Moi je me sais forte et c'est bien cela qui me met terriblement en colère contre ma personne. Je ne peux pas me réfugier derrière un "oui mais tu sais bien que tu es assez faible... Ne sois pas si dure avec toi, fais en fonction de tes limites", je le sais éperdument. J'ai toujours tâché de défendre les gens faibles, c'est bien parce que je peux jouer ce rôle, cela me met face à la dure réalité : j'aurais dû, j'aurais pu surpasser la souffrance au nom de mon idéal. Bien sûr que j'ai des limites, mais je ne les ais jamais vraiment trouvées, bien sûr j'ai des phobies et la limite se fixe dans les malaises que je peux y faire quand je pousse le bouchon trop loin (foule, etc) mais globalement tout ce que j'ai vécu j'ai réussi à continuer mon chemin sans boiter, sans me mettre à genoux.
Au moins tu les as réellement accompagnées, ces personnes qui étaient dans le déclin, et en cela c'est beau. J'ai eu la sensation de l'abandonner, cela m'est intolérable d'autant plus qu'il n'a jamais exprimé d'avis sur mon changement d'attitude, sur ma "distanciation" évidente, je voyais bien qu'il ne voyait pas cela d'un mauvais oeil. Mais je culpabilise, je crois, je me dis que si j'étais restée comme avant il se serait battu pour vivre, là il a décliné de plus en plus jusqu'à se laisser mourir. Je me dis que j'aurais pu le booster, que j'aurais pu lui insuffler un peu de ma détermination, qu'on n'a jamais "fait son temps" quand on est un tel potentiel. Sur la fin dans les derniers mois presque la dernière fois où je le voyais je lui faisais la bise et il m'a prise dans ses bras, chose qui n'est presque jamais arrivée à part lorsque j'étais toute petite (famille très pudique, on garde tout pour soi, etc), j'hallucine encore de ne pas avoir fondu en larmes à ce moment là et de ne pas lui avoir dit "mais arrête !!!!!! tu vas continuer tu le vois bien, arrête de faiblir bon sang toi aussi tu te méprises quand tu faiblis, je le sais. Alors réveille toi n'adopte pas cette attitude résignée, se résigner c'est mourir je te l'ai dit tant de fois !" j'aurais voulu lui dire cela avec toute la détresse que je ressentais, mais je suis restée "de glace". Je suis sûre que j'aurais pu faire quelque chose, en fait.
"faire son possible, faire de son mieux" oui ce sont de sages paroles... J'essaie de me le dire la plupart du temps, mais je ne peux me défaire de cette sensation de n'avoir pas joué le rôle que j'aurais dû jouer entièrement.
verbena a écrit:L'homme d'exception qu'était ton grand-père (comme tu le décris), je crois qu'il avait sûrement tout pour voir tout ce que tu as écrit ici et bien le comprendre. Ton texte, il est poignant, il est magnifique, magnifique de tout l'amour qui y est exprimé, tout le don de soi, générosité, dignité qui l'habitent.
Merci d'avoir partagé ça ici.
Merci pour ces paroles réconfortantes, vraiment. Je pense aussi qu'il a compris, je l'espère du moins, mais comme j'ai souvent dit "comprendre n'est pas tolérer" je suis capable de comprendre mon comportement, mais suis-je capable de le tolérer ? c'est là toute la problématique.
Ton passage ici me touche d'autant plus que je vois que tu n'es pas une grande posteuse (20 messages) privilégier la qualité à la quantité ?
Castor, mon très cher castor :)nous en avons reparlé et tu n'avais pas compris qu'il s'agissait de mon grand-père sur tout le texte et pas d'un garçon que j'avais pu rencontrer, ce qui change beaucoup de choses à tes paroles. hélas ce que j'ai n'a rien de somatique même si cela m'aurait arrangé, ce qui est vrai en revanche c'est les contrariétés et le stress qui peut découler de ces expériences de vie peuvent influer sur mon état de santé.
Un terrible fardeau oui, m'en libérer je ne le sais pas, je pense que ma libération ne se trouvera pas dans une équipe psy mais plutôt dans l'action et l'affirmation que je suis bien sa digne descendante
Je te remercie de ta présence, toi que j'ai rencontré à mon arrivée sur ZC
Misenpate : 'Ne prenez pas soin de moi car j'ai à prendre soin de vous.' F.N.
C'est une bien jolie citation, merci pour tes mots.
Invité- Invité
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