L'ère mite âge ...

Mon Dieu, si tu savais, savais combien je rêve
A tous ces instants perdus à trainer sur la grève
De mes sentiments défaits par toutes ces errances
Et nourris à jamais de la tendre espérance

De ton visage aimé quand je rentrais en transe.
Des ces instants honnis, vide du temps immense
Où j'étais loin de toi, assailli par ces doutes
Par cette sombre loi qui éloignait ta route

De la mienne, noire et triste, oh ! Si solitaire.
De ces cris, de ces feux, de toute cette guerre
De ce cœur dont l'amour infini te voulait chérir
Alors que tous les liens qui nous faisaient souffrir

Montagne de granit se dressant entre nous
Me faisaient dans ce temps tomber à genoux.
Combien la main glacée de la peur, de la peine
Est devenue alors ma seule souveraine

Alors que je te voyais, toujours jeune et si vive
Ne pas savoir pourquoi existaient ces dérives
Douter, t'interroger sans vraiment me le dire
Me piquer au vif, me donner ton sourire

M'appeler un dimanche, me dire que tu pars
Me laisser te brûler, accepter mes départs.
Mon Dieu que de sang, que de larmes amères
Ont coulé de mes yeux au regard qui vénère

Celle tombée des cieux que je regardais à peine
Pour ne pas l’entrainer où le chant des sirènes
L’aurait alors brûlée, et mon âme de même.
Qu’il est dur d’être là et de savoir que l’on s’aime

Et par l’expérience passée prendre le poids des ans.
Parce que les années et tous ces sentiments
Ont montré maintes fois qu’être loin et absent
N’est que vie repoussée et tristesse du temps.

Tu vois, si fort éclair dans la vie qui m’anime
Tu es là pour toujours, que cela soit l’amour
Ou la tendresse, au long de tous ces jours
Qui me tiennent debout, homme, près de l’abîme.

Les ans que j’ai vécus, toutes ces expériences
M’ont appris le mal que l’on peut faire cédant
Sur un coup de tête à l’appel de nos sens
Puis partant soudain, laissant l’autre pantelant.

Quand son âme rencontre en une autre sa sœur
Doucement s’introduisent les pétales de fleurs
Où l’éternité austère n’a plus droit de cité
Où un jardin paisible devient immensité

Où les ans eux-mêmes n’ont plus d’importance
Où tout nous pousse à fusion, à espérance
Où s’ébat mon cœur à ton cœur accroché
Les flèches de Cupidon à jamais décochées

L’ayant cloué par passion, maintenant immobile.
Mon Dieu, que cette histoire qui est la mienne
Voyages, enfants, séparation, dureté quotidienne
Ne te soit jamais échue, marque indélébile

Des dépits que je vivais alors et ne voulais citer.
Ce poignard en mon sein que j’ai voulu garder
Cette réserve permanente mais ces vers récités
Cet amour un peu fou qui m’a fait déborder :

Manifestations intenses de cette flamme blanche
Débordements sauvage de la grande avalanche
De l’amour de ma vie. Que ne t’ai-je souri
Et montré à la fois combien j’aimais la vie ?

Tu sais, plus que tout autre je connais les tourments
De ce que la droiture peut faire aux sentiments
De cette voix qui me dicte de tout vouloir donner
A la seule qui compte et de lui pardonner

Ces douleurs qu’il faut être à deux pour voir exister.
Je suis malhabile, mais rempli de tendresse
J’ai des rêves emplis de rires, moments d’intensité
De désirs fous d’espoirs d’amplifier ta noblesse

De t’aider à agir, à rêver, à parcourir le monde
D’être à tes côtés, de danser dans la ronde,
De dépasser tes peurs, de t’offrir ma main
De t’emmener là bas, vers ces lendemains

Que tu aurais choisis, en toute certitude
De construire ces jours où toute ta quiétude
S’exprimerait dans le refuge de mes bras.
Comment te dire dans le monde d’ici bas

Ces élans de l’âme qui à jamais m’animent
Qui rendent mon cœur pour toujours magnanime
Qui me donnent la force de vouloir tout repenser
Qui me feraient pour toi faire l’insensé.

Je n’ai pas les mots qu’il faut, ni maintenant
Ni jamais. Ils n’existent pas, je les aurais trouvés
Pour te dire combien tant dans ce présent
Que dans le futur, dans toutes ces années

Que la vie d’ici voudra bien encore me donner
Je serai là, toujours, prêt à me damner
Pour celle que j’aime et ne cesserai d’aimer
Quitte à pleurer ma peine, à jamais la cacher.

Ma mie, à toi pour les siècles qui viennent
A jamais, à jamais, tu seras toujours mienne
Que la vie nous sépare, que mon cœur soit brisé
Je serai toujours là, au pied de l’Elysée

A t’attendre sans fin, parcourant les brisées
Qu’ont fait les amoureux dans l’histoire ancienne
Et qui de tragédies en balades chantées
Ont transpercé leur cœur, psalmodiant cette antienne :

« Mon cœur à l’unisson de son cœur en chamade.
Que la vie chante avec nous cette belle balade
Où les amants d’un jour l’éternité rêvaient
Quand cet amour qui passe à jamais les trouvait. »