Soif de connaissance, besoin d'ignorance
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Soif de connaissance, besoin d'ignorance
Une impression à partager.
On a tous envie de savoir, une recherche, un intérêt, une volonté de comprendre. La connaissance est magnifiée partout dans notre culture. Elle peut même créer des jalousies dans des cas où ça peut mal passer, (supérieur hiérarchique, Prof etc).
Seulement une fois certaines connaissances ou informations acquises, elles entrainent d'autres questions et souvent des doutes, des peurs.
L'exemple basique du journal de 20h qui vous donne envie de vous enfermer chez vous ou de vous retirer loin dans une montagne.
Est-ce que vous n'avez pas l'impression que l'ignorance n'est pas salvatrice ? Et pourtant elle est contraire à ce que nous allons naturellement faire.
Je me porte en général beaucoup mieux sans TV, après une cure de désintoxication d'internet à me sortir et faire des choses manuelles qui ne m'apporte aucune connaissance mais aussi ne m'apporte aucun stress au contraire.
Le bonheur de l'ignorance et de ne pas savoir.
Avez vous ces périodes ou des expériences sur ce point et ce que ca vous apporte?
On a tous envie de savoir, une recherche, un intérêt, une volonté de comprendre. La connaissance est magnifiée partout dans notre culture. Elle peut même créer des jalousies dans des cas où ça peut mal passer, (supérieur hiérarchique, Prof etc).
Seulement une fois certaines connaissances ou informations acquises, elles entrainent d'autres questions et souvent des doutes, des peurs.
L'exemple basique du journal de 20h qui vous donne envie de vous enfermer chez vous ou de vous retirer loin dans une montagne.
Est-ce que vous n'avez pas l'impression que l'ignorance n'est pas salvatrice ? Et pourtant elle est contraire à ce que nous allons naturellement faire.
Je me porte en général beaucoup mieux sans TV, après une cure de désintoxication d'internet à me sortir et faire des choses manuelles qui ne m'apporte aucune connaissance mais aussi ne m'apporte aucun stress au contraire.
Le bonheur de l'ignorance et de ne pas savoir.
Avez vous ces périodes ou des expériences sur ce point et ce que ca vous apporte?
bleu- Messages : 14
Date d'inscription : 20/06/2012
Re: Soif de connaissance, besoin d'ignorance
Bonjour à toi
Si je puis me permettre de me prononcer sur le sujet, je sais pas si ça va bien répondre à tes attentes mais bon ...
Je pense qu'on a toujours besoin de sentir le ciel et de sentir la terre mais pas forcément en même temps.
Si l'on se tourne trop vers le ciel, notre corps se décolle du sol et l'on se perd dans la complaisance ou l'angoisse. Cela dépend des caractères, des stades de la vie, des constructions sociales, culturelles, des stupéfiants utilisés, de la création artistique qui émane de cela ...
Si l'on se tourne trop vers la terre, notre tête s'enfonce dans le sol. Phénomène rassurant mais l'on s'y étouffe. Paraît qu'on a une sensation de bonheur absolu lorsque l'on s'étouffe, juste avant de mourir ...
Euh ouais, donc pour revenir au bazar, rassure-toi quand tu en as besoin, perds-toi quand tu en as aussi besoin. Se connaître, de s'écouter et de se comprendre c'est un bon début à mon sens
Si je puis me permettre de me prononcer sur le sujet, je sais pas si ça va bien répondre à tes attentes mais bon ...
Je pense qu'on a toujours besoin de sentir le ciel et de sentir la terre mais pas forcément en même temps.
Si l'on se tourne trop vers le ciel, notre corps se décolle du sol et l'on se perd dans la complaisance ou l'angoisse. Cela dépend des caractères, des stades de la vie, des constructions sociales, culturelles, des stupéfiants utilisés, de la création artistique qui émane de cela ...
Si l'on se tourne trop vers la terre, notre tête s'enfonce dans le sol. Phénomène rassurant mais l'on s'y étouffe. Paraît qu'on a une sensation de bonheur absolu lorsque l'on s'étouffe, juste avant de mourir ...
Euh ouais, donc pour revenir au bazar, rassure-toi quand tu en as besoin, perds-toi quand tu en as aussi besoin. Se connaître, de s'écouter et de se comprendre c'est un bon début à mon sens
Sloubi1- Messages : 23
Date d'inscription : 21/06/2012
Re: Soif de connaissance, besoin d'ignorance
Salut, Bleu, Sloubi,
J'ai abandonné la TV depuis...oula bien longtemps, je ne m'en porte pas plus mal, au contraire, pas de magazine, pas d' info/radio.
je me suis totalement déconnecté du monde médiatique, meme sur internet.
Les seules lectures que je me permet sont les classiques et internet à dose homéopathique depuis mon opération des yeux.
Sinon la vie réelle: mon gosse, ma famille, mes amis.
Je m’épanouis dans la relation humaine -choisie- sinon train train boulot et j'espère que ça va bouger à la mi juillet...
quand tu dis "cure de désintoxication", je ressent exactement la même chose depuis deux ans que je suis plus l'actualité.
Mon rythme de vie est plus sain: sport, cuisine, rencontres.
Et plus aucune envie de retourner en arrière
J'ai abandonné la TV depuis...oula bien longtemps, je ne m'en porte pas plus mal, au contraire, pas de magazine, pas d' info/radio.
je me suis totalement déconnecté du monde médiatique, meme sur internet.
Les seules lectures que je me permet sont les classiques et internet à dose homéopathique depuis mon opération des yeux.
Sinon la vie réelle: mon gosse, ma famille, mes amis.
Je m’épanouis dans la relation humaine -choisie- sinon train train boulot et j'espère que ça va bouger à la mi juillet...
quand tu dis "cure de désintoxication", je ressent exactement la même chose depuis deux ans que je suis plus l'actualité.
Mon rythme de vie est plus sain: sport, cuisine, rencontres.
Et plus aucune envie de retourner en arrière
rv- Messages : 284
Date d'inscription : 30/01/2012
Age : 48
Localisation : Orange
Re: Soif de connaissance, besoin d'ignorance
Alors là je m'inscris en faux ! On apprend énormément en étant actif physiquement ; on apprend (et on réapprend sans cesse) son corps en interaction avec l'environnement. Un bébé qui a soif plus que quiconque de découvertes commencera par là d'ailleursbleu a écrit:faire des choses manuelles qui ne m'apporte aucune connaissance mais aussi ne m'apporte aucun stress au contraire.
Sinon le journal de 20h ne m'a jamais fait grand effet, sans doute parce que je n'arrive pas à me projeter à travers la lucarne qu'est la télé. J'ai beau savoir que les choses se passent, les voir en images, c'est tellement traité presque cinématographiquement que ça ne frappe pas réellement ma conscience. Si, quand les personnes parlent à l'écran, je peux compatir à des sorts atroces...
Je devrais sans doute avoir un peu honte (et c'est le cas parfois) de me vautrer dans mon confort d'occidentale d'une démocratie d'abondance qui s'abreuve d'informations dans son canapé tandis que d'autres vivent la guerre, la faim, la maladie qui s'étalent sur nos écrans. On suit la guerre en Syrie comme un feuilleton, je ne bougerai pas pour m'impliquer et rares seront ceux qui le feront. Au final, à quoi sert la circulation de ces informations ? A nourrir les discussions de repas de famille ? Quel est le sens de communiquer des informations importantes si ça ne déclenche pas d'action ?
Invité- Invité
Re: Soif de connaissance, besoin d'ignorance
rv a écrit:Salut, Bleu, Sloubi,
J'ai abandonné la TV depuis...oula bien longtemps, je ne m'en porte pas plus mal, au contraire, pas de magazine, pas d' info/radio.
je me suis totalement déconnecté du monde médiatique, meme sur internet.
Les seules lectures que je me permet sont les classiques et internet à dose homéopathique depuis mon opération des yeux.
Sinon la vie réelle: mon gosse, ma famille, mes amis.
Je m’épanouis dans la relation humaine -choisie- sinon train train boulot et j'espère que ça va bouger à la mi juillet...
quand tu dis "cure de désintoxication", je ressent exactement la même chose depuis deux ans que je suis plus l'actualité.
Mon rythme de vie est plus sain: sport, cuisine, rencontres.
Et plus aucune envie de retourner en arrière
Je suis dans le même cas et très heureux de celà
Tu as raison j'ai fait du sport récemment, j'ai découvert que j'avais de nouveaux muscles et que ca fait malCherokee a écrit:
Alors là je m'inscris en faux ! On apprend énormément en étant actif physiquement ; on apprend (et on réapprend sans cesse) son corps en interaction avec l'environnement. Un bébé qui a soif plus que quiconque de découvertes commencera par là d'ailleurs
Cherokee a écrit:
Sinon le journal de 20h ne m'a jamais fait grand effet, sans doute parce que je n'arrive pas à me projeter à travers la lucarne qu'est la télé. J'ai beau savoir que les choses se passent, les voir en images, c'est tellement traité presque cinématographiquement que ça ne frappe pas réellement ma conscience. Si, quand les personnes parlent à l'écran, je peux compatir à des sorts atroces...
Je devrais sans doute avoir un peu honte (et c'est le cas parfois) de me vautrer dans mon confort d'occidentale d'une démocratie d'abondance qui s'abreuve d'informations dans son canapé tandis que d'autres vivent la guerre, la faim, la maladie qui s'étalent sur nos écrans. On suit la guerre en Syrie comme un feuilleton, je ne bougerai pas pour m'impliquer et rares seront ceux qui le feront. Au final, à quoi sert la circulation de ces informations ? A nourrir les discussions de repas de famille ? Quel est le sens de communiquer des informations importantes si ça ne déclenche pas d'action ?
C'est quand même très violent ce qu'on t'annonce en très peu de temps lors d'un journal. Je ne ler egarde plus depuis longtemps mais si ca m'arrive , la quantité d'info négative en peu de temps est pas petite.
Ce qui m'aide et même si ce n'est pas forcément bon c'est que je doute de l'info, de sa véracité, et surtout de son interprétation. Je ne crois pas au complot ou de ce genre de chose mais juste que l'interprétation des faits peut être bien différente d'une personne à une autre et d'un journaliste à un autre.
Je me rappelle une excellente émission quand je regardais la TV qui s'appelai "brut" sur ARTE. Ou il n'y avait pas de journaliste mais juste un caméraman qui racontait ce qu'il voyait en plus du film de la caméra. C'était vraiment intéressant, car libre à chacun d'en faire ce qu'il veut, on n'avait que la vidéo et les yeux du caméraman. Pas un discours journalistique qui peut parfois interpréter les choses certains faits.
bleu- Messages : 14
Date d'inscription : 20/06/2012
la connaissance ou la méconnaissance des choses
Bon alors tout d'abord... merci Bleu pour ce sujet. Je suis dans le même cas que toi. Je me torture pas mal avec mes questions soulevées après avoir vu le journal ou une autre émission. Il me faut des réponses donc je vais les chercher dans les bouquins, sur le net ou encore par d'autres biais. Cela me rassure un peu de voir qu'il y a d'autres "specimens" comme moi, donc merci pour ton témoignage.
Il faut savoir prendre du recul, éteindre à la fois la TV et ton cerveau. On ne peut tout gérer et il faut savoir qu'il y a bp d'informations qui n'en sont pas. Par conséquent, il faut faire le tri pour pouvoir être en paix avec soi et surtout très serein par rapport à tout ce par quoi ns sommes matraqués.
Il faut savoir prendre du recul, éteindre à la fois la TV et ton cerveau. On ne peut tout gérer et il faut savoir qu'il y a bp d'informations qui n'en sont pas. Par conséquent, il faut faire le tri pour pouvoir être en paix avec soi et surtout très serein par rapport à tout ce par quoi ns sommes matraqués.
magdalouise- Messages : 12
Date d'inscription : 27/06/2012
Re: Soif de connaissance, besoin d'ignorance
Oui mais "faire le tri" est difficile, l'information est là et reste, en tout cas pour moi. Du coup j'ai besoin de ne PAS savoir et comme rv, et d'aller vers les informations qui finalement me sont essentielles (amour/amitié/famille, activités diverses etc).
Dernière édition par bleu le Jeu 28 Juin 2012 - 10:02, édité 2 fois
bleu- Messages : 14
Date d'inscription : 20/06/2012
Re: Soif de connaissance, besoin d'ignorance
Merci de vos témoignages ! Pendant des décennies, j'ai eu un besoin viscéral de "tout" comprendre. J'ai donc étudié mille et une choses par différents moyens. Une curiosité insatiable! C'était extrêmement jouissif lorsque une petite lucarne s'allumait dans ma tête et que Eurêka! j'avais compris, imaginé, inventé, créé qqchose. J'étais dans le monde des idées, de l'imaginaire, du mental pur et dur ! Très confortable! Jusqu'au jour où, un évènement inattendu m'a fait comme un électrochoc ! Tout d'un coup, sans trop comprendre ni pourquoi, ni comment, je me suis retrouvé projetée dans le réel, sur la terre, quoi ! Ca m'a fait très mal. Je n'étais pas habituée. Très inconfortable aussi ! Mais, ce que je peux dire, c'est que pour rien au monde, je retournerai en arrière. Le temps que j'ai investi dans le monde de la "connaissance", je préfère, et de loin, l'investir dans le monde du réel: la relation à moi-même, mes désirs, mes besoins, mes "affaires", mes talents, mon corps.... pour pouvoir entrer "enfin" dans la relation aux Autres et au Monde. Quand je serai bien ancrée sur la terre, je pourrai voyager d'un monde à l'autre au gré de mes besoins du moment. Le monde des idées était facile pour moi, et je m'y suis engouffrée, sans mesurer que je pouvais m'y perdre en route. Aujourd'hui je commence à comprendre ce que Saint Exupéry a dit avec de jolis mots: "La terre nous en apprend plus long sur nous que tous les livres, parce qu'elle nous résiste. L'homme se mesure avec l'obstacle"
Bien sûr, ce que je viens d'écrire, n'est que le reflet de mon expérience singulière, (chacun la sienne!) et ne reflète que l'instant T , de là où j'en suis aujourd'hui !
Bien sûr, ce que je viens d'écrire, n'est que le reflet de mon expérience singulière, (chacun la sienne!) et ne reflète que l'instant T , de là où j'en suis aujourd'hui !
caméléone- Messages : 1293
Date d'inscription : 03/08/2011
Localisation : Paris banlieue est
Re: Soif de connaissance, besoin d'ignorance
@ caméléone Je suis d'accord avec toi, toutes tes expériences te servent de toutes manières.
@ bleu Rien n'est jamais perdu et quelque part cela fait aussi du bien de maîtriser certaines choses et d'autres pas. Des questions et des questionnements ns en aurons toute notre vie, donc une réponse trouvée égal une autre question en chantier. Je l'ai accepté et finalement cela dépend de ton état d'avancement. Il te faut trouver le bon compromis et seul toi peut le trouver. Tu pourras prendre tous les conseils du monde mais la solution qui te convient, c'est toi qui l'a.
@ bleu Rien n'est jamais perdu et quelque part cela fait aussi du bien de maîtriser certaines choses et d'autres pas. Des questions et des questionnements ns en aurons toute notre vie, donc une réponse trouvée égal une autre question en chantier. Je l'ai accepté et finalement cela dépend de ton état d'avancement. Il te faut trouver le bon compromis et seul toi peut le trouver. Tu pourras prendre tous les conseils du monde mais la solution qui te convient, c'est toi qui l'a.
magdalouise- Messages : 12
Date d'inscription : 27/06/2012
Re: Soif de connaissance, besoin d'ignorance
Ce sujet me parle beaucoup, tiens !
On ne regarde plus le 20h, mais à la place on surfe sur tous les grands sites d'info : le résultat est le même. De par mon métier (environnement) je suis également, par la force des choses, sans cesse connecté à des infos que des fois j'aimerais ne pas entendre. Cesser de recevoir H24 des mauvaises nouvelles, l'information que tel site naturel a été détruit ou est menacé, que telle espèce va disparaître, etc. Cesser, à chaque fois que je regarde un paysage, d'avoir le réflexe de me demander si ces écosystèmes sont menacés et par quoi, cesser de me dire devant chaque hirondelle "est-ce qu'elle va échapper à la destruction de son nid par un ravalement de façade illégal en plein mois de mai"...
Parce que, pour le coup, dans ce domaine-là, information entraîne action : si je vois des échafaudages qui s'installent devant une colonie d'hirondelles, ou un permis de construire surgi dans une belle zone de prairie, il faut potentiellement "faire quelque chose".
Donc, à l'angoisse de voir tout ce qui va mal, s'ajoute l'épuisement devant les centaines de combats à mener qui s'ajoutent aux dizaines de combats déjà en cours. Je fais déjà un gros travail sur moi-même, notamment au boulot, pour garder une certaine mesure, ne pas plonger dans un nouveau burn-out définitif en ayant voulu tout faire.
Ah ! les donneurs de leçons ! qui nous imposent de garder les yeux collés au récepteur de violence et de laideur, parce que "c'est ça, ce qui se passe dans le monde", et qu'on ne va "pas faire l'autruche quand même".
Cela m'arrive régulièrement, d'envoyer bouler telle ou telle personne qui aura voulu une fois de plus m'infliger une nouvelle révoltante, une info effrayante, la révélation d'une tendance dangereuse etc. Bien évidemment, des choses auxquelles nous ne pouvons strictement rien. Mais j'ai fini par comprendre : ceux qui nous inondent de liens épouvantables de rue89, contreinfo, agoravox et compagnie concernant l'établissement de la grande dictature mondiale des illuminati reptiliens, par exemple sont des personnes chez qui ces horreurs ne provoquent absolument pas de tempête émotionnelle. A l'image du lecteur passionné des faits divers locaux, ils adorent jouer à se faire peur et si l'inquiétude provoquée est réelle, elle ne va pas les rendre malades (autrement, ils seraient déjà devenus fous). Nous, si. Un jour quelqu'un de notre fraternité a dit "Un indigné, c'est un colleur de gifles." Je lui ai répondu : "Non. C'est d'abord quelqu'un qui en prend, parce que chaque chose qui l'indigne est une gifle reçue."
Nous, si, alors exigeons l'équilibre. D'abord, parce que le monde est Dr Jekyll et que "l'information" ne nous assène que la face Mr Hyde. Le beau, le fragile, l'amour, la tendresse sont aussi parties intégrantes de la réalité du monde, mais on ne les montre pas ("on ne parle pas des trains qui arrivent à l'heure"). Dès lors, se protéger n'est pas une fuite, au contraire, c'est un pas vers plus de vérité : l'humanité, on n'en lit pas tout dans la page des faits divers sordides. La "connaissance" qu'on retire de telles informations est si souvent biaisée qu'il est sain de chercher des sources un peu plus fraîches.
Ensuite, et bien, parce que nous sommes hypersensibles, bien obligés de le vivre et de l'accepter. Quand la musique est trop forte pour nous et pas pour les autres, nous nous retirons. C'est pareil.
On ne regarde plus le 20h, mais à la place on surfe sur tous les grands sites d'info : le résultat est le même. De par mon métier (environnement) je suis également, par la force des choses, sans cesse connecté à des infos que des fois j'aimerais ne pas entendre. Cesser de recevoir H24 des mauvaises nouvelles, l'information que tel site naturel a été détruit ou est menacé, que telle espèce va disparaître, etc. Cesser, à chaque fois que je regarde un paysage, d'avoir le réflexe de me demander si ces écosystèmes sont menacés et par quoi, cesser de me dire devant chaque hirondelle "est-ce qu'elle va échapper à la destruction de son nid par un ravalement de façade illégal en plein mois de mai"...
Parce que, pour le coup, dans ce domaine-là, information entraîne action : si je vois des échafaudages qui s'installent devant une colonie d'hirondelles, ou un permis de construire surgi dans une belle zone de prairie, il faut potentiellement "faire quelque chose".
Donc, à l'angoisse de voir tout ce qui va mal, s'ajoute l'épuisement devant les centaines de combats à mener qui s'ajoutent aux dizaines de combats déjà en cours. Je fais déjà un gros travail sur moi-même, notamment au boulot, pour garder une certaine mesure, ne pas plonger dans un nouveau burn-out définitif en ayant voulu tout faire.
Ah ! les donneurs de leçons ! qui nous imposent de garder les yeux collés au récepteur de violence et de laideur, parce que "c'est ça, ce qui se passe dans le monde", et qu'on ne va "pas faire l'autruche quand même".
Cela m'arrive régulièrement, d'envoyer bouler telle ou telle personne qui aura voulu une fois de plus m'infliger une nouvelle révoltante, une info effrayante, la révélation d'une tendance dangereuse etc. Bien évidemment, des choses auxquelles nous ne pouvons strictement rien. Mais j'ai fini par comprendre : ceux qui nous inondent de liens épouvantables de rue89, contreinfo, agoravox et compagnie concernant l'établissement de la grande dictature mondiale des illuminati reptiliens, par exemple sont des personnes chez qui ces horreurs ne provoquent absolument pas de tempête émotionnelle. A l'image du lecteur passionné des faits divers locaux, ils adorent jouer à se faire peur et si l'inquiétude provoquée est réelle, elle ne va pas les rendre malades (autrement, ils seraient déjà devenus fous). Nous, si. Un jour quelqu'un de notre fraternité a dit "Un indigné, c'est un colleur de gifles." Je lui ai répondu : "Non. C'est d'abord quelqu'un qui en prend, parce que chaque chose qui l'indigne est une gifle reçue."
Nous, si, alors exigeons l'équilibre. D'abord, parce que le monde est Dr Jekyll et que "l'information" ne nous assène que la face Mr Hyde. Le beau, le fragile, l'amour, la tendresse sont aussi parties intégrantes de la réalité du monde, mais on ne les montre pas ("on ne parle pas des trains qui arrivent à l'heure"). Dès lors, se protéger n'est pas une fuite, au contraire, c'est un pas vers plus de vérité : l'humanité, on n'en lit pas tout dans la page des faits divers sordides. La "connaissance" qu'on retire de telles informations est si souvent biaisée qu'il est sain de chercher des sources un peu plus fraîches.
Ensuite, et bien, parce que nous sommes hypersensibles, bien obligés de le vivre et de l'accepter. Quand la musique est trop forte pour nous et pas pour les autres, nous nous retirons. C'est pareil.
Invité- Invité
Re: Soif de connaissance, besoin d'ignorance
Une fois que j'étais invitée à diner chez une personne que je venais juste de rencontrer, je me suis sentie agressée par les infos que cette personne avait eu la bonne idée de nous servir en même temps que les plats. Inutile de vous dire que les infos étaient plus que négatives. Et en plus elles touchaient un sujet sensible chez moi, qui ne pouvait me laisser indifférente. C'était non seulement du lourd, mais en plus je me sentais concernée. La personne en question n'a absolument pas compris pourquoi je lui demandais si elle pouvait éteindre le poste, juste le temps du repas. Pour que celui-ci puisse passer. Car, sinon, impossible d'entendre ces nouvelles horribles (pour moi) et continuer à manger. Impossible ! Elle-même aurait pu être touchée par ce sujet, car il la concernait aussi. Eh bien, pas du tout ! Une sorte d'immunité, due à la piqure de rappel quotidienne. Insensible ! Pas touchée ! Immunisée!
La question est: "Suis-je à ce point hypersensible et donc, pas dans la norme ?" ou :" Suis-je tout ce qu'il y a de plus normale, car ma part d'humanité fonctionne encore ?"
La question est: "Suis-je à ce point hypersensible et donc, pas dans la norme ?" ou :" Suis-je tout ce qu'il y a de plus normale, car ma part d'humanité fonctionne encore ?"
caméléone- Messages : 1293
Date d'inscription : 03/08/2011
Localisation : Paris banlieue est
Re: Soif de connaissance, besoin d'ignorance
Pour ma part, c'est déjà le fait de laisser le poste allumé alors qu'on a des invités qui me scotche, et ça n'a rien à voir avec la douance ou la sensibilité - à moins évidemment que ce ne soit le but de l'invitation (genre regarder un match ensemble) ou qu'il y ait un événement de grande ampleur en cours qui le justifie (genre les révolutions arabes) ET qu'on demande à l'invité.
En fait, la réponse devrait être b, et dans les faits c'est a... Trop de nos concitoyens ont développé une telle immunité, une telle déréalisation aussi, et peut-être que quelque part c'est le seul moyen d'encaisser toutes ces infos pénibles sans devenir fou. Sauf qu'on a le choix de ne pas les regarder, si on veut, mais on fait un choix de voyeurisme et on le paie d'une insensibilisation, d'une perte d'humanité.
Cela devrait être normal d'être sensible.
La question est: "Suis-je à ce point hypersensible et donc, pas dans la norme ?" ou :" Suis-je tout ce qu'il y a de plus normale, car ma part d'humanité fonctionne encore ?"
En fait, la réponse devrait être b, et dans les faits c'est a... Trop de nos concitoyens ont développé une telle immunité, une telle déréalisation aussi, et peut-être que quelque part c'est le seul moyen d'encaisser toutes ces infos pénibles sans devenir fou. Sauf qu'on a le choix de ne pas les regarder, si on veut, mais on fait un choix de voyeurisme et on le paie d'une insensibilisation, d'une perte d'humanité.
Cela devrait être normal d'être sensible.
Invité- Invité
Re: Soif de connaissance, besoin d'ignorance
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Dernière édition par Puzzle le Dim 5 Jan 2014 - 22:46, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Soif de connaissance, besoin d'ignorance
Très tardivement, je repasse un peu sur ce forum.
J'aime beaucoup ta vision, en effet la réalité apporte énormément, surtout les autres , je me retrouve pas mal dans ce que tu dis.
J'ai vécu un certain temps pendant ma scolarité dans un monde de rêve, la réalité ne m'a pas fait de mal au final, bien au contraire.
Je pense qu'on est en perpétuel mouvement et qu'on a tout le temps envie de découverte, dans tout ce que l'on entreprend il y a un moment ou on apprend moins vite, ou l'on découvre moins de choses. Soit on s'en content, soit on passe à autre chose.
Si s'en contenter n'est pas naturel, passer à autre chose est le plus souvent impossible ou requiert beaucoup de sacrifices.
Un exmple simple, je ne m'imagine pas changer de boulot, je n'ai plus l'intérêt de découvrir autant que les premiers mois.
Et même si il y a plein de métiers que j'aimerai expérimenter il faut bien faire bouillir la marmite.
caméléone a écrit:Merci de vos témoignages ! Pendant des décennies, j'ai eu un besoin viscéral de "tout" comprendre. J'ai donc étudié mille et une choses par différents moyens. Une curiosité insatiable! C'était extrêmement jouissif lorsque une petite lucarne s'allumait dans ma tête et que Eurêka! j'avais compris, imaginé, inventé, créé qqchose. J'étais dans le monde des idées, de l'imaginaire, du mental pur et dur ! Très confortable! Jusqu'au jour où, un évènement inattendu m'a fait comme un électrochoc ! Tout d'un coup, sans trop comprendre ni pourquoi, ni comment, je me suis retrouvé projetée dans le réel, sur la terre, quoi ! Ca m'a fait très mal. Je n'étais pas habituée. Très inconfortable aussi ! Mais, ce que je peux dire, c'est que pour rien au monde, je retournerai en arrière. Le temps que j'ai investi dans le monde de la "connaissance", je préfère, et de loin, l'investir dans le monde du réel: la relation à moi-même, mes désirs, mes besoins, mes "affaires", mes talents, mon corps.... pour pouvoir entrer "enfin" dans la relation aux Autres et au Monde. Quand je serai bien ancrée sur la terre, je pourrai voyager d'un monde à l'autre au gré de mes besoins du moment. Le monde des idées était facile pour moi, et je m'y suis engouffrée, sans mesurer que je pouvais m'y perdre en route. Aujourd'hui je commence à comprendre ce que Saint Exupéry a dit avec de jolis mots: "La terre nous en apprend plus long sur nous que tous les livres, parce qu'elle nous résiste. L'homme se mesure avec l'obstacle"
Bien sûr, ce que je viens d'écrire, n'est que le reflet de mon expérience singulière, (chacun la sienne!) et ne reflète que l'instant T , de là où j'en suis aujourd'hui !
J'aime beaucoup ta vision, en effet la réalité apporte énormément, surtout les autres , je me retrouve pas mal dans ce que tu dis.
J'ai vécu un certain temps pendant ma scolarité dans un monde de rêve, la réalité ne m'a pas fait de mal au final, bien au contraire.
Puzzle a écrit:...
En même temps, ca ne peut plus continuer comme cela, je suis a la croisée des chemins et je cherche le 3eme voie, qui forcement existe, mais que je n’ai pas encore découverte. Je me dis qu’il est temps de me secouer les neurones ou de m’enlever les moufles pour la trouver, cette voie, avant le 4eme burnt out. J’espère qu’un matin je vais me réveiller avec l’illumination, comme cela m’est souvent arrivé. Mais je me dis que je devrais aider un peu la chance, sinon je risque de sombrer, a nouveau.
Je pense qu'on est en perpétuel mouvement et qu'on a tout le temps envie de découverte, dans tout ce que l'on entreprend il y a un moment ou on apprend moins vite, ou l'on découvre moins de choses. Soit on s'en content, soit on passe à autre chose.
Si s'en contenter n'est pas naturel, passer à autre chose est le plus souvent impossible ou requiert beaucoup de sacrifices.
Un exmple simple, je ne m'imagine pas changer de boulot, je n'ai plus l'intérêt de découvrir autant que les premiers mois.
Et même si il y a plein de métiers que j'aimerai expérimenter il faut bien faire bouillir la marmite.
bleu- Messages : 14
Date d'inscription : 20/06/2012
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