Bonjour et Merci d'exister
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Re: Bonjour et Merci d'exister
Tant pis, pour les amateurs de musiques musclées, ce soir ce sera un peu mièvre et sucré et câlin. Superficiel seulement car discrètement sensible sous des dehors de facilités musicales.
Après tout, qu'est-ce qui m'en empêche, hein ?
Souvenir
Hommage
Autre exil
Après tout, qu'est-ce qui m'en empêche, hein ?
Souvenir
- Spoiler:
- Cette lettre peut vous surprendre
Mais sait-on ? peut-être pas
Quelques braises échappées des cendres
D'un amour si loin déjà
Vous en souvenez-vous ?
Nous étions fous de nous
Nos raisons renoncent, mais pas nos mémoires
Tendres adolescences, j'y pense et j'y repense
Tombe mon soir et je voudrais vous revoir
Nous vivions du temps, de son air
Arrogants comme sont les amants
Nous avions l'orgueil ordinaire
Du "nous deux c'est différent"
Tout nous semblait normal, nos vies seraient un bal
Les jolies danses sont rares, on l'apprend plus tard
Le temps sur nos visages a soumis tous les orages
Je voudrais vous revoir et pas par hasard
Sûr il y aurait des fantômes et des décors à réveiller
Qui sont vos rois, vos royaumes ? mais je ne veux que savoir
Même si c'est dérisoire, juste savoir
Avons-nous bien vécu la même histoire ?
L'âge est un dernier long voyage
Un quai de gare et l'on s'en va
Il ne faut prendre en ses bagages
Que ce qui vraiment compta
Et se dire merci
De ces perles de vie
Il est certaines
Blessures au goût de
Victoire
Et vos gestes, y reboire
Tes parfums, ton regard
Ce doux miroir
Où je voudrais nous revoir
Hommage
- Spoiler:
- Là-bas
Tout est neuf et tout est sauvage
Libre continent sans grillage
Ici, nos rêves sont étroits
C'est pour ça que j'irai là-bas
Là-bas
Faut du cur et faut du courage
Mais tout est possible à mon âge
Si tu as la force et la foi
L'or est à portée de tes doigts
C'est pour ça que j'irai là-bas
N'y va pas
Y a des tempêtes et des naufrages
Le feu, les diables et les mirages
Je te sais si fragile parfois
Reste au creux de moi
On a tant d'amour à faire
Tant de bonheur à venir
Je te veux mari et père
Et toi, tu rêves de partir
Ici, tout est joué d'avance
Et l'on n'y peut rien changer
Tout dépend de ta naissance
Et moi je ne suis pas bien né
Là-bas
Loin de nos vies, de nos villages
J'oublierai ta voix, ton visage
J'ai beau te serrer dans mes bras
Tu m'échappes déjà, là-bas
J'aurai ma chance, j'aurai mes droits
N'y va pas
Et la fierté qu'ici je n'ai pas
Là-bas
Tout ce que tu mérites est à toi
N'y va pas
Ici, les autres imposent leur loi
Là-bas
Je te perdrai peut-être là-bas
N'y va pas
Mais je me perds si je reste là
Là-bas
La vie ne m'a pas laissé le choix
N'y va pas
Toi et moi, ce sera là-bas ou pas
Là-bas
Tout est neuf et tout est sauvage
N'y va pas
Libre continent sans grillage
Là-bas
Beau comme on n'imagine pas
N'y va pas
Ici, même nos rêves sont étroits
Là-bas
C'est pour ça que j'irai là-bas
N'y va pas
On ne m'a pas laissé le choix
Là-bas
Je me perds si je reste là
N'y va pas
C'est pour ça que j'irai là-bas
Autre exil
- Spoiler:
- Puisque l'ombre gagne
Puisqu'il n'est pas de montagne
Au-delà des vents plus haute que les marches de l'oubli
Puisqu'il faut apprendre
A défaut de le comprendre
A rêver nos désirs et vivre des "ainsi-soit-il"
Et puisque tu penses
Comme une intime évidence
Que parfois même tout donner n'est pas forcément suffire
Puisque c'est ailleurs
Qu'ira mieux battre ton cur
Et puisque nous t'aimons trop pour te retenir
Puisque tu pars
Que les vents te mènent où d'autres âmes plus belles
Sauront t'aimer mieux que nous puisque
L'on ne peut t'aimer plus
Que la vie t'apprenne
Mais que tu restes le même
Si tu te trahissais nous t'aurions tout à fait perdu
Garde cette chance
Que nous t'envions en silence
Cette force de penser que le plus beau reste à venir
Et loin de nos villes
Comme octobre l'est d'avril
Sache qu'ici reste de toi comme une empreinte Indélébile
Sans drame, sans larme
Pauvres et dérisoires armes
Parce qu'il est des douleurs qui ne pleurent qu'à l'intérieur
Puisque ta maison
Aujourd'hui c'est l'horizon
Dans ton exil essaie d'apprendre à revenir
Mais pas trop tard
Dans ton histoire
Garde en mémoire
Notre au revoir
Puisque tu pars
Dans ton histoire
Garde en mémoire
Notre au revoir
Puisque tu pars
J'aurai pu fermer, oublier toutes ces portes
Tout quitter sur un simple geste mais tu ne l'as pas fait
J'aurai pu donner tant d'amour et tant de force
Mais tout ce que je pouvais ça n'était pas encore assez
Pas assez, pas assez, pas assez
Dans ton histoire (dans ton histoire)
Garde en mémoire (garde en mémoire)
Notre au revoir (notre au revoir)
Puisque tu pars (puisque tu pars)...
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Surtout parce que j'aime sa voix
- Spoiler:
- Moi aussi j'ai une fée chez moi
sur les gouttières ruisselantes
je l'ai trouvée sur un toit
dans sa traîne brûlante
c'était un matin ça sentait le café
tout était recouvert de givre
elle s'était cachée sous un livre
et la lune finissait ivre
Moi aussi j'ai une fée chez moi
et sa traîne est brulée
elle doit bien savoir qu'elle ne peut pas, ne pourra jamais plus voler
d'autres ont essayé avant elle
avant toi une autre était là
je l'ai trouvée repliée sous ses ailes
et j'ai cru qu'elle avait froid
Moi aussi j'ai une fée chez moi
depuis mes étagères elle regarde en l'air
la télévision en pensant que dehors c'est la guerre
elle lit des périodiques divers
et reste à la maison
à la fenêtre, comptant les heures
à la fenêtre, comptant les heures
Moi aussi j'ai une fée chez moi
et lorsqu'elle prend son déjeuner
elle fait un bruit avec ses ailes grillées
et je sais bien qu'elle est déréglée
mais je préfère l'embrasser ou la tenir entre mes doigts
Moi aussi j'ai une fée chez moi
qui voudrait voler mais ne le peut pas...
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Merci Ours, ça fait tellement de bien pour amortir les réalités à affronter après la force de ce WE magique ;o)
La douceur est vitale dans ce monde de brutes, en user et en abuser sans modération !
Une autre pour la route :
Bizzzzzzzz
La douceur est vitale dans ce monde de brutes, en user et en abuser sans modération !
Une autre pour la route :
Bizzzzzzzz
Re: Bonjour et Merci d'exister
Vie normale, ce week-end ?
Est-ce normal ?
Ah, ce charme indescriptible des rayons de l'hypermarché, ce tintinnabulement des roulettes du chariot sur le goudron du parking, c'est que cela finirait par me manquer.
Heureusement mon abonnement tout neuf vient de débuter. Le premier n° de Diapason est d'arriver, quelques heures de musiques à découvrir et à imaginer.
Est-ce normal ?
Ah, ce charme indescriptible des rayons de l'hypermarché, ce tintinnabulement des roulettes du chariot sur le goudron du parking, c'est que cela finirait par me manquer.
Heureusement mon abonnement tout neuf vient de débuter. Le premier n° de Diapason est d'arriver, quelques heures de musiques à découvrir et à imaginer.
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Une trace sur le papier, comme un voile sur ma mémoire :
Comme ceci :
Comme ceci :
- Paroles:
Elle était de ces femmes qu'on embrasse sur les yeux
dont on tombe sous le charme comme on tombe sous le feu
Elle était de ces femmes qui ne laissent pas les hommes silencieux
dont on tombe sous la mitraille rien qu'en croisant ses yeux
Elle était de ces femmes qui ne semblent pas craindre le feu
ni le bûcher ni les flammes, tout en elle vous rendait heureux
Elle était de ces femmes qu'on prie pour qu'elle vous remarque un peu
on plongerait dans ses flammes pour seulement effleurer ses yeux
Elle était de ces femmes dont un sourire vous rend heureux
pour elle j'aurais maudit mon âme, pour elle j'aurais maudit le bon Dieu
Elle était de ces femmes dont on aimerait laver les cheveux
dont on aimerait embrasser l'âme, c'est le plus grand de mes vœux
J'ai rien dit devant cette femme, même pas "au fait, est-ce qu'il pleut ?"
et l'enfant que vous êtes encore Madame me met les larmes aux yeux
Elle était de ces femmes qui n'ont pas le regard bleu
dont les yeux ont versé trop de larmes pour croire encore aux cieux
J'ai rien dit devant cette femme, même pas "au fait, est-ce qu'il pleut ?"
et l'enfant que vous êtes encore Madame me met les larmes aux yeux
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
- Spoiler:
- ours a écrit:j'en ai profité pour faire le curieux....
J'ai aimé.
Merci, au fait.
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
J'aime cette peinture elliptique, quasi procrastinante.
Elle est proche de ma mémoire, sensible et puissante mais incapable de fournir une image complète.
Vibrations.
http://free.art.pl/puczel/g.html
Elle est proche de ma mémoire, sensible et puissante mais incapable de fournir une image complète.
Vibrations.
http://free.art.pl/puczel/g.html
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Je ne connaissais que la troisième toile, et je l'aimais beaucoup. Grâce à toi, j'en découvre d'autres, qui me plaisent énormément. Énormément.
La fille à la balançoire..., aérienne.
La matière du "coup de cheveux" sur la seconde (et la lumière aussi).
Et la troisième... bref.
Merci pour le partage ours !
La fille à la balançoire..., aérienne.
La matière du "coup de cheveux" sur la seconde (et la lumière aussi).
Et la troisième... bref.
Merci pour le partage ours !
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Oh woaw.
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
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Localisation : Metz
Re: Bonjour et Merci d'exister
Que signifie cette main ?
Viens !
Partageons !
Je t'ouvre ma porte.
Je t'invite à la table.
Je m'offre en affection.
Toi, comme moi, ne sommes ni tout blanc ni tout noir.
Image issue de Collisions sur Facebook
Viens !
Partageons !
Je t'ouvre ma porte.
Je t'invite à la table.
Je m'offre en affection.
Toi, comme moi, ne sommes ni tout blanc ni tout noir.
Image issue de Collisions sur Facebook
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Hello ours ! r
Je viens faire un peu de teasing sur ton fil en venant parler de Mina Agossi. Mais en écoutant ces deux interviews j'ai pensé à toi, bizarrement. Pourquoi donc ? Ben, je me dis qu'une belle femme qui chante du Brahms à capella au repas, et qui boit un verre de vin derrière avant de chanter Nougaro, puis qui se dit "organique" en causant de l'influence du repas sur ses improvisations du soir, ben ça devait te plaire... Un petit peu
Je viens faire un peu de teasing sur ton fil en venant parler de Mina Agossi. Mais en écoutant ces deux interviews j'ai pensé à toi, bizarrement. Pourquoi donc ? Ben, je me dis qu'une belle femme qui chante du Brahms à capella au repas, et qui boit un verre de vin derrière avant de chanter Nougaro, puis qui se dit "organique" en causant de l'influence du repas sur ses improvisations du soir, ben ça devait te plaire... Un petit peu
Re: Bonjour et Merci d'exister
Ah oui !
Elle dit la même chose que ce que je ressens de la musique. Quelque chose qui ne passe que par le cerveau reptilien, pas de sens, pas de réflexion, juste de l'instinct et ce qui se passe dans mes tripes.
Le premier clip : bouffées d'émotion... Oui, c'est bien la musique de Brahms qu'elle chante avec ses vagues, comme les vagues de l'âme et du cœur, exactement là où la nappe orchestrale des pensées trouve sa réponse et son altérité par la réflexion/préoccupation principale du moment. Instrument qui émerge de l'orchestre et lui donne son tempo, sa raison même d'être et de sonner la charge des émotions, le guide sans le dominer, organise sa force vitale pour en donner le meilleur.
Brahms
Et Nougaro en suite : j'en préférerais sa version, comme cela, là, au débotté, autour d'une assiette et d'un verre de vin.
Nougaro
Elle dit la même chose que ce que je ressens de la musique. Quelque chose qui ne passe que par le cerveau reptilien, pas de sens, pas de réflexion, juste de l'instinct et ce qui se passe dans mes tripes.
Le premier clip : bouffées d'émotion... Oui, c'est bien la musique de Brahms qu'elle chante avec ses vagues, comme les vagues de l'âme et du cœur, exactement là où la nappe orchestrale des pensées trouve sa réponse et son altérité par la réflexion/préoccupation principale du moment. Instrument qui émerge de l'orchestre et lui donne son tempo, sa raison même d'être et de sonner la charge des émotions, le guide sans le dominer, organise sa force vitale pour en donner le meilleur.
Brahms
Et Nougaro en suite : j'en préférerais sa version, comme cela, là, au débotté, autour d'une assiette et d'un verre de vin.
Nougaro
Dernière édition par ours le Dim 30 Sep 2012 - 17:44, édité 1 fois (Raison : Il y avait une phrase multidésorganisée ... et qui le reste en grande partie, tant pis)
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Pas armé, passez votre chemin, c'est noir.
Faut que cela sorte de temps à autres.
Il y a assez de traîtrise, de haine, de violence, d’absurdité dans l’être humain moyen pour approvisionner à tout moment n’importe quelle armée.
Les plus doués pour le meurtre sont ceux qui prêchent contre.
Les plus doués pour la haine sont ceux qui prêchent l’amour.
Et les plus doués pour la guerre sont ceux qui prêchent la paix.
Méfiez-vous de l’homme moyen, de la femme moyenne.
Méfiez-vous de leur amour.
Leur amour est moyen, recherche la médiocrité.
Mais il y a du génie dans leur haine.
Il y a assez de génie dans leur haine pour vous tuer, pour tuer n’importe qui.
Ne voulant pas de la solitude, ne comprenant pas la solitude, ils essaient de détruire tout ce qui diffère d’eux.
Étant incapables de créer de l’art, ils ne comprennent pas l’art.
Ils ne voient dans leur échec en tant que créateurs qu’un échec du monde.
Étant incapables d’aimer pleinement, ils croient votre amour incomplet.
Du coup, ils vous détestent.
Et leur haine est parfaite,
comme un diamant qui brille,
comme un couteau,
comme une montagne,
comme un tigre,
comme la ciguë.
Leur plus grand art.
Charles Bukowski - Le Génie de la foule
Se lamenter sur un cadavre est aussi inconséquent que de verser des larmes sur une fleur qu'on vient de couper. L'horreur, ce n'est pas la mort mais la vie que mènent les gens avant de rendre leur dernier soupir. Ils n'ont aucune considération pour elle et ne cessent de lui pisser, de lui chier dessus. Des copulateurs sans conscience. Ils ne s'obsèdent que sur la baise, le cinoche, le fric, la famille, tout ce qui tourne autour du sexe. Sous leur crâne, on ne trouve que du coton. Ils gobent tout, Dieu comme la patrie, sans jamais se poser la moindre question. Mieux, ils ont vite oublié ce que penser voulait dire, préférant abandonner à d'autres le soin de le faire. Du coton, vous dis-je, plein le cerveau ! Ils respirent la laideur, parlent et se déplacent de manière tout aussi hideuse. Faites-leur donc entendre de la bonne musique, eh bien ils se gratteront l'oreille. La majeure partie des morts l'étaient déjà de leur vivant. Le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
Charles Bukowski - Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau
Ce soir, je suis proche des paroles de Sringsteen.
Même si la qualité est médiocre, j'ai préféré mettre la vidéo "amateur" du concert où j'étais...
Faut que cela sorte de temps à autres.
Il y a assez de traîtrise, de haine, de violence, d’absurdité dans l’être humain moyen pour approvisionner à tout moment n’importe quelle armée.
Les plus doués pour le meurtre sont ceux qui prêchent contre.
Les plus doués pour la haine sont ceux qui prêchent l’amour.
Et les plus doués pour la guerre sont ceux qui prêchent la paix.
Méfiez-vous de l’homme moyen, de la femme moyenne.
Méfiez-vous de leur amour.
Leur amour est moyen, recherche la médiocrité.
Mais il y a du génie dans leur haine.
Il y a assez de génie dans leur haine pour vous tuer, pour tuer n’importe qui.
Ne voulant pas de la solitude, ne comprenant pas la solitude, ils essaient de détruire tout ce qui diffère d’eux.
Étant incapables de créer de l’art, ils ne comprennent pas l’art.
Ils ne voient dans leur échec en tant que créateurs qu’un échec du monde.
Étant incapables d’aimer pleinement, ils croient votre amour incomplet.
Du coup, ils vous détestent.
Et leur haine est parfaite,
comme un diamant qui brille,
comme un couteau,
comme une montagne,
comme un tigre,
comme la ciguë.
Leur plus grand art.
Charles Bukowski - Le Génie de la foule
Se lamenter sur un cadavre est aussi inconséquent que de verser des larmes sur une fleur qu'on vient de couper. L'horreur, ce n'est pas la mort mais la vie que mènent les gens avant de rendre leur dernier soupir. Ils n'ont aucune considération pour elle et ne cessent de lui pisser, de lui chier dessus. Des copulateurs sans conscience. Ils ne s'obsèdent que sur la baise, le cinoche, le fric, la famille, tout ce qui tourne autour du sexe. Sous leur crâne, on ne trouve que du coton. Ils gobent tout, Dieu comme la patrie, sans jamais se poser la moindre question. Mieux, ils ont vite oublié ce que penser voulait dire, préférant abandonner à d'autres le soin de le faire. Du coton, vous dis-je, plein le cerveau ! Ils respirent la laideur, parlent et se déplacent de manière tout aussi hideuse. Faites-leur donc entendre de la bonne musique, eh bien ils se gratteront l'oreille. La majeure partie des morts l'étaient déjà de leur vivant. Le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
Charles Bukowski - Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau
- une vielle émission télé pour qui voudrait approcher Bukowski d'un peu plus près:
Ce soir, je suis proche des paroles de Sringsteen.
Même si la qualité est médiocre, j'ai préféré mettre la vidéo "amateur" du concert où j'étais...
- Spoiler:
- The times are tough now, just getting tougher
This old world is rough, it's just getting rougher
Cover me, come on baby, cover me
Well I'm looking for a lover who will come on in and cover me
Promise me baby you won't let them find us
Hold me in your arms, let's let our love blind us
Cover me, shut the door and cover me
Well I'm looking for a lover who will come on in and cover me
Outside's the rain, the driving snow
I can hear the wild wind blowing
Turn out the light, bolt the door
I ain't going out there no more
This whole world is out there just trying to score
I've seen enough I don't want to see any more,
Cover me, come on and cover me
I'm looking for a lover who will come on in and cover me
Looking for a lover who will come on in and cover me
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Je poursuis sur Nougaro...
D'abord un peu de joie et de belles filles avec Girk Talk
Puis Chico Buarque et son Que Sera, suivi de la traduction française du texte original, assez différente de la version Nougaro
et puis Il y avait une ville
Et deux liens vers le début du film Pluie Noire de Shohei Imamura. Le début est ... ben imaginez vous le matin du 6 août 1945 du côté de Hiroshima...
https://www.dailymotion.com/video/x48b6s_pluie-noire-vo-stf_shortfilms
https://www.youtube.com/watch?v=HiiJrQH_sWc
D'abord un peu de joie et de belles filles avec Girk Talk
Puis Chico Buarque et son Que Sera, suivi de la traduction française du texte original, assez différente de la version Nougaro
- Spoiler:
Qu'est ce ça peut bien être
Ce que l'on soupire
dans les chambres
Ce que l'on murmure
dans les poèmes et les chansons
Ce qui se cache
sous les habits
Ce qui se passe dans les têtes
et sur les lèvres
Ce qui éclaire
les rues étroites
Ce que l'on raconte fort
dans les cafés
Ce que l'on crie sur les marchés
,avec certitude
C'est la nature,quoi qu'il en soit
Elle qui n'a pas de certitude
et qui n'en n'aura jamais
Elle qui n'a pas de règles
et qui n'en n'aura jamais
Elle qui n'a pas de mesure
qu'est ce ça peut bien être
Ce qui habite
les amants
Ce que chantent les poètes
les plus fous
Ce que jurent
les prophètes enivrés
Ce qui est dans les processions
de mutilés
Ce qui est dans les histoires
les plus tristes
Ce que rêvent au matin les prostituées
Ce que pensent les voleurs
et les pauvres
De toute façon, c'est ainsi
Ce qui n'a pas de décence
et n'en aura jamais
Ce qui n'a pas de censure
et n'en aura jamais
Ce qui n'a pas de sens
Qu'est ce ça peut bien être
Ce qu'aucun avertissement
n'empêchera
Parce que tous les rires
le mettront au défi
Parce que toutes les cloches
vont carillonner
Parce que tous les hymnes
le consacreront
Parce que tous les enfants
vont se déguiser
Et tous les destins
se retrouveront
Et même le père éternel
qu'on ne voit jamais par ici
En voyant un tel enfer
le bénira
Ce que l'on ne peut gouverner
et que l'on ne gouvernera jamais
Ce qui n'a pas de honte
et qui n'en aura jamais
Ce qui n'a pas de raison d'être.
et puis Il y avait une ville
Que se passe-t-il?
J'n'y comprends rien
Y avait une ville
Et y a plus rien
Je m'souviens que j'marchais
Que j'marchais dans une rue
Au milieu d'la cohue
Sous un joyeux soleil de mai
C'était plein de couleurs
De mouvements et de bruits
Une fille m'a souri
Et je m'souviens que j'la suivais
Je la suivais
Sous le joyeux soleil de mai
Chemin faisant j'imaginais
Un mot gentil pour l'aborder
Et puis voici
Que dans le ciel bleu de midi
De plus en plus fort j'entendis
Comme arrivant de l'infini
Ce drôle de bruit
Ce drôle de bruit
Je m'souviens que les gens
S'arrêtèrent de marcher
Et d'un air étonné
Tout le monde a levé le nez
Vers le ciel angélique
Couleur de paradis
D'où sortait cette musique
Comme accordée sur l'infini
C'était étrange
Est-ce qu'il allait neiger des anges
Les gens guettaient dans un mélange
D'inquiétude et d'amusement
Et brusquement
Il y eut un éclair aveuglant
Et dans un souffle incandescent
Les murs se mirent à trembler
Que s'est-il passé?
J'y comprends rien
Y avait une ville
Et y a plus rien
Y a plus rien qu'un désert
De gravats, de poussière
Qu'un silence à hurler
A la place où il y avait
Une ville qui battait
Comme un coeur prodigieux
Une fille dont les yeux
Etaient pleins du soleil de mai
Mon Dieu, mon Dieu
Faites que ce soit
Un mauvais rêve
Réveillez-moi
Réveillez-moi
Réveillez-moi
Et deux liens vers le début du film Pluie Noire de Shohei Imamura. Le début est ... ben imaginez vous le matin du 6 août 1945 du côté de Hiroshima...
https://www.dailymotion.com/video/x48b6s_pluie-noire-vo-stf_shortfilms
https://www.youtube.com/watch?v=HiiJrQH_sWc
Re: Bonjour et Merci d'exister
Girl Talk : Cela donne le sourire. Les femmes ont ceci de plus que nous : elle gère le fondamental de la vie et elle savent aussi être superficielle et nous embobiner de leur vaporeuse légèreté.
Ah, oui, à propos de Tu verras, il y eu de la réécriture dans l'air.
Le texte original aurait été bien aussi, dommage !
Enfin, dans un registre plus grave et comme en écho à Nougaro, plus éloigné de tes gout musicaux il y a cela aussi :
Nougaro qu'il évoque et rejoint par les notes nasillardes filées de l'accordéon.
Nougaro auquel il rend hommage (bien que je ne trouve pas le rapprochement cordes classiques et tempo jazzy par la suite très heureux) :
De lui, mes favorites restent :
et
https://www.deezer.com/fr/track/975666
- GIRL TALK Paroles:
They like to chat about the dresses they will wear tonight,
they chew the fat about their tresses and the neighbor's fight.
Inconsequential things that men don't really care to know
become essential things that women find so "appropo".
But that's a dame, they're all the same.
It's just a game, they call girl talk, girl talk.
They all meow about the ups and downs of all their friends,
the "who", the "how", the "why", they dish the dirt, it never ends.
The weaker sex, the speaker sex we mortal males behold
but tho' we joke we wouldn't trade you for a ton of gold.
So baby, stay and gab a way
but hear me say that after girl talk talk to me.
- Bobby Troup
Ah, oui, à propos de Tu verras, il y eu de la réécriture dans l'air.
Le texte original aurait été bien aussi, dommage !
Enfin, dans un registre plus grave et comme en écho à Nougaro, plus éloigné de tes gout musicaux il y a cela aussi :
Nougaro qu'il évoque et rejoint par les notes nasillardes filées de l'accordéon.
Nougaro auquel il rend hommage (bien que je ne trouve pas le rapprochement cordes classiques et tempo jazzy par la suite très heureux) :
De lui, mes favorites restent :
et
https://www.deezer.com/fr/track/975666
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
En commentaire d'une publication ailleurs
Léo Ferré :
C'est à trop voir les êtres sous leur vraie lumière qu'un jour ou l'autre nous prend l'envie de les larguer.
Cette phrase fait écho aux textes de Bukowski que j'ai publié hier.
A la place de "trop voir", ne devrait-on pas lire "trop examiner" ? A disséquer l'autre, on finit par mettre en lumière les miasmes profonds et les arrangements avec le Diable que l'autre a passé pour "sur"vivre à ses profondeurs.
Nous peinons déjà du chemin d'apprentissage de notre propre survivance, qu'encore il faudrait prendre en charge l'intime exploration de l'autre et passe encore d'un autre mais aussi de tous les autres. Agrégation épouvantable de personnalités multiples : folie ?
La lucidité est un exil construit, une porte de secours, le vestiaire de l'intelligence.
Si la lucidité permet à l'être intelligent de s'exiler, de se secourir, de se débarrasser de ses pelisses, n'est-ce pas aussi une propriété qui le conduit à se désincarner. N'est-ce pas là un retour au hiatus cartésien, à la séparation du corps et de l'esprit ?
C'en est aussi une maladie qui nous mène à la solitude.
Quels sont nos vrais moments de solitude : selon moi les extrémités de la vie, la conception et l'extinction. Compte tenu du déroulé du temps, seul le passage de la mort est notre vraie solitude.
La lucidité nous mènerait alors à la mort, tout au moins à une agonie sociale.
A moins ranger définitivement Léo Ferré dans le clan des vieillards misanthropes et hypocondriaques, ce qu'il a dû être en partie, je préfère lire en ces mots un oui à l'autre mais un oui dans son entièreté, un oui systémique à l'autre et surtout un non analytique. Ce qui nous conduit à la folie, à la scission de ce que nous sommes ou à la mort sociale, peut être théoriquement acceptable mais pratiquement inopportun.
Léo Ferré :
C'est à trop voir les êtres sous leur vraie lumière qu'un jour ou l'autre nous prend l'envie de les larguer.
Cette phrase fait écho aux textes de Bukowski que j'ai publié hier.
A la place de "trop voir", ne devrait-on pas lire "trop examiner" ? A disséquer l'autre, on finit par mettre en lumière les miasmes profonds et les arrangements avec le Diable que l'autre a passé pour "sur"vivre à ses profondeurs.
Nous peinons déjà du chemin d'apprentissage de notre propre survivance, qu'encore il faudrait prendre en charge l'intime exploration de l'autre et passe encore d'un autre mais aussi de tous les autres. Agrégation épouvantable de personnalités multiples : folie ?
La lucidité est un exil construit, une porte de secours, le vestiaire de l'intelligence.
Si la lucidité permet à l'être intelligent de s'exiler, de se secourir, de se débarrasser de ses pelisses, n'est-ce pas aussi une propriété qui le conduit à se désincarner. N'est-ce pas là un retour au hiatus cartésien, à la séparation du corps et de l'esprit ?
C'en est aussi une maladie qui nous mène à la solitude.
Quels sont nos vrais moments de solitude : selon moi les extrémités de la vie, la conception et l'extinction. Compte tenu du déroulé du temps, seul le passage de la mort est notre vraie solitude.
La lucidité nous mènerait alors à la mort, tout au moins à une agonie sociale.
A moins ranger définitivement Léo Ferré dans le clan des vieillards misanthropes et hypocondriaques, ce qu'il a dû être en partie, je préfère lire en ces mots un oui à l'autre mais un oui dans son entièreté, un oui systémique à l'autre et surtout un non analytique. Ce qui nous conduit à la folie, à la scission de ce que nous sommes ou à la mort sociale, peut être théoriquement acceptable mais pratiquement inopportun.
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
OUUUUUUUUUUUUUUUUUURS !!! J'ai vu la couverture du dernier Diapason au Relay de la gare, et PURÉE MAIS COMMENT TU RESSEMBLES TROP À RACHMANINOV !!!!!!!!! \o/
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
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Localisation : Metz
Re: Bonjour et Merci d'exister
Harpo a écrit:
Et deux liens vers le début du film Pluie Noire de Shohei Imamura. Le début est ... ben imaginez vous le matin du 6 août 1945 du côté de Hiroshima...
Après l'éclair et le souffle : corps brulés, noircis, grouillants comme des vers. Quelle impact.
Le face à face avec le corps de l'autre
Sordide mais merci de nous le rappeler, ne pas oublier, ne pas plus oublier la Shoah que cela.
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Saphodane a écrit:OUUUUUUUUUUUUUUUUUURS !!! J'ai vu la couverture du dernier Diapason au Relay de la gare, et PURÉE MAIS COMMENT TU RESSEMBLES TROP À RACHMANINOV !!!!!!!!! \o/
En plus grassouillet et en moins pianiste....
Mais si tu le dis !
Pour les abonnés, il y avait un CD d'enregistrements originaux de Rachmaninov lui-même. Bon y a du souffle et du bruit de fond. Mais c'est émouvant d'écouter un maître compositeur
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Je ne peux pas regarder ça. J'ai regardé la première vidéo et c'est déjà trop. Pas besoin de me rappeler ça, je vis avec, même si ça peut paraître présomptueux...
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Re: Bonjour et Merci d'exister
Oui, je sais.
J'ai trouvé Harpo, très élégant et précautionneux de ne pas l'avoir mis en vidéo mais seulement en lien.
J'ai préféré reprendre plus brutalement, avec une image extraite, quand même, à titre d'avertissement.
Un peu une sorte d'injonction de mémoire.
J'ai trouvé Harpo, très élégant et précautionneux de ne pas l'avoir mis en vidéo mais seulement en lien.
J'ai préféré reprendre plus brutalement, avec une image extraite, quand même, à titre d'avertissement.
Un peu une sorte d'injonction de mémoire.
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Bah oui je préférais ne pas imposer comme ça sur ton fil. Déjà que j'ai vu la tête de Mogwai quand elle a visionné ça...
Re: Bonjour et Merci d'exister
Ouais, j'ai servi de crash-test : (en gros...)
Ceci-dit, j'ai quand même envie de le voir. Je vis avec moi aussi Sapho, mais je n'ai jamais eu accès à ce qu'on ressenti les gens de là-bas, à leur histoire, et j'ai envie de la connaître cette histoire...
Ceci-dit, j'ai quand même envie de le voir. Je vis avec moi aussi Sapho, mais je n'ai jamais eu accès à ce qu'on ressenti les gens de là-bas, à leur histoire, et j'ai envie de la connaître cette histoire...
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Bonjour et Merci d'exister
Un peu de grâce et d'art et ....
http://www.silvanakelm.com.ar/esculturas-destacadas
http://www.silvanakelm.com.ar/esculturas-destacadas
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Un coup de mou !
Proportionnel à la quantité de publications ici et ailleurs...
No comment, cela passera tout seul (tiens, double sens)
Proportionnel à la quantité de publications ici et ailleurs...
No comment, cela passera tout seul (tiens, double sens)
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Réflexion de Nicolas GRIMALDI - Philosophie Magazine Juillet-Aout 2012
"Au fil des années, un déplacement s'est opéré. Un thème plus fondamental encore est venu supplanter celui du temps, cette ombre qui me cachait la proie véritable.
La vie.
J'ai compris qu'il n'y a de temps que là où il y a conscience de vie. Lorsque je m'assoupis, le temps ne s'écoule plus pour moi. La Belle au bois dormant ne prend pas une ride... À la recherche du principe unificateur de la vie, de son essence, j'ai découvert le concept de tendance à partir d'une lecture d'Aristote et en ai tiré ce théorème philosophique : l'attente est à la conscience ce que la tendance est à la vie. La tendance est cet élan inextinguible qui porte chaque être au-delà de lui-même et le meut vers son accomplissement. La vie est le dynamisme d'une expansivité. Son propre est de s'étendre, de se diffuser, de déborder d'elle-même. Tout vivant, et l'homme ne fait pas exception, croît, évolue, se métamorphose."
Avec une dédicace spéciale pour Emilie
"Au fil des années, un déplacement s'est opéré. Un thème plus fondamental encore est venu supplanter celui du temps, cette ombre qui me cachait la proie véritable.
La vie.
J'ai compris qu'il n'y a de temps que là où il y a conscience de vie. Lorsque je m'assoupis, le temps ne s'écoule plus pour moi. La Belle au bois dormant ne prend pas une ride... À la recherche du principe unificateur de la vie, de son essence, j'ai découvert le concept de tendance à partir d'une lecture d'Aristote et en ai tiré ce théorème philosophique : l'attente est à la conscience ce que la tendance est à la vie. La tendance est cet élan inextinguible qui porte chaque être au-delà de lui-même et le meut vers son accomplissement. La vie est le dynamisme d'une expansivité. Son propre est de s'étendre, de se diffuser, de déborder d'elle-même. Tout vivant, et l'homme ne fait pas exception, croît, évolue, se métamorphose."
Avec une dédicace spéciale pour Emilie
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
... je l'ai déjà posté ... mais ne peux m'empêcher de le remettre ici juste en ce moment :-)
Bises Mr P. ;-)
Bises Mr P. ;-)
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Et maintenant, pour s'énerver les neurones (ou se finir au coup de poireaux bouillis, c'est comme vous voulez) deux lectures de la conjugalité au XXI° siècle :
Nous n'avons pas tout notre temps : c'est dans la fragilité de l'éphémère que nous sommes appelés à élaborer nos réponses...
Luc Ferry
"Nous sommes loin d'avoir pris toute la mesure de ce que j'ai appelé la "révolution de l'amour". À savoir, le passage du mariage de raison, arrangé par les familles et les villages, au mariage choisi par et pour l'amour-passion. Les conséquences de ce bouleversement sont incalculables: les anciens foyers de valeurs qu'étaient la religion ou la politique traditionnelle se sont peu à peu vidés de leur substance, et c'est désormais l'amour humain qui apparaît à tous égards comme un nouveau principe de sens dans notre vie. .../... C'est que le couple moderne se retrouve face à une antinomie: comment construire une histoire qui dure sur l'amour-passion forcément éphémère? Les issues à cette contradiction ne sont pas nombreuses, et aucune n'est tout à fait satisfaisante a priori: l'adultère — et son lot de mensonges —, le divorce — c'est le cas de 60% des mariages aujourd'hui —, ou les expériences dites poly-amoureuses. Mais ce qu'elles nous apprennent, c'est qu'on peut aimer plusieurs personnes dans une vie. Reste que c'est en général plus supportable dans la successivité que dans la simultanéité! Nous sommes ainsi souvent, selon le mot de Denis de Rougemont (philosophe suisse, 1906-1985] , des "Don Juan au ralenti": tous les dix ans ou quinze ans, nous avons tendance à changer de partenaire pour retrouver avec un(e) autre la passion des commencements. Même ceux qui ont réussi à durer, en construisant une amitié amoureuse par exemple, gardent malgré tout une certaine nostalgie de l'exaltation de l'amour-passion. Bref, chacun compose, bricole, cherche. Et tente de trouver sa voie à partir de cette révolution aux ramifications profondément philosophiques qui a introduit l'amour passion dans la vie quotidienne. Souvent, on pense, mais c'est une forme de paresse intellectuelle que cette primauté accordée à la vie sentimentale
nous condamnerait à un repli sur la sphère privée et à l'indifférence au collectif. C'est tout l'inverse qu'on observe. Car en réalité, nous vivons le moment où la vie privée a de plus en plus d'influence sur la vie publique. La traversée dans le quotidien des épreuves de l'amour nous amène à cultiver des formes de sensibilités nouvelles. Lorsque par exemple, une famille découvre que son enfant est homosexuel, le réflexe le plus commun n'est plus d'en faire un objet de scandale, mais de s'ouvrir à la question de l'homosexualité. Plus largement, s'exprime la fin de l'indifférence à la souffrance d'autrui comme en atteste la naissance de la sphère humanitaire, totalement parallèle à celle de la famille moderne.
Ces vies privées nous ouvrent aux autres comme jamais dans l'histoire de l'humanité"
Mais cette mutation du rapport au sens va sans doute demander aussi beaucoup de sagesse : à partir du moment où le sacré — ce pour quoi on sacrifierait notre vie — a le visage de l'être aimé, et non plus celui de l'Église ou de la République, à partir du moment où notre rapport à la transcendance se vit dans l'immanence du quotidien, la question est alors : comment vivre l'amour avec les mortels ? Comment vivre avec ceux que nous aimons sachant que dès qu'un être est né, il est assez vieux pour mourir? Nous n'avons pas tout notre temps : c'est dans la fragilité de l'éphémère que nous sommes appelés à élaborer nos réponses..."
Quoique tu fasses, tu te repentiras
Roland JACCARD
"Nous ne sommes pas faits pour la vie à deux: nous sommes défaits par la vie à deux. La seule question que nous devrions nous poser n'est pas « Pour-uoi les gens divorcent-ils? », mais « Pourquoi ont-ils commis l'imprudence de se marier? » Je dirais même: la sottise. Car il ne faut pas être très perspicace pour observer que l'homme et la femme ne sont pas faits pour aller de concert... Le mariage est une citadelle : ceux qui sont à l'extérieur aspirent à y pénétrer, ceux qui sont à l'intérieur supplient qu'on les laisse sortir. Il arrive même — et je parle en connaissance de cause — que l'on commette deux fois la même erreur. C'est ce qu'un cynique nommerait le triomphe de l'espérance sur l'expérience. La comédie du remariage est l'un des filons comiques les plus exploités par Hollywood. Stanley Cavell en a d'ailleurs tiré un beau livre (À la recherche du bonheur, Les Cahiers du cinéma, 20101. Si la plupart des hommes, en dépit de leurs déconvenues, ne quittent pas sur-le-champ leur conjointe, c'est parfois par souci des convenances, souvent par lassitude, toujours par peur. Ils convoitaient une frêle et délicieuse créature sans se douter qu'elle dissimulait une redoutable enquiquineuse. Leur orgueil les amène à craindre que la rupture n'entraîne des tentatives de suicide ou des crises de démence, sans oser s'avouer que la domination de la femme sur l'homme est la pire forme d'esclavage que l'humanité ait connue. Et la seule qui ne soit pas prête de disparaître. En outre, le divorce est ruineux financièrement (pingres s'abstenir) et dévastateur psychiquement (les constitutions fragiles ne s'en remettent pas). Admettons, malgré tout, que les deux moments les plus forts dans la vie d'un couple sont la rencontre et la rupture : le reste n'est que du remplissage.
Les délices de la première nuit et les lamentations de la dernière nous dédommagent largement du reste. Repeindre l'appartement est, en règle générale, le premier symptôme de la dislocation du couple. Mais comme on ne peut pas passer sa vie à bricoler et qu'il faut bien détourner l'attention de la femme qu'on croit encore aimer, rien de tel que de la métamorphoser en maman. L'homme prouve ainsi son engagement profond et presque une forme d'héroïsme. Quant à sa compagne, elle est comblée : elle dispose enfin de ce pénis de substitution qui, comme chacun a pu le constater, modérera ses envies et ses aigreurs. Du même coup, l'époux et l'épouse avec His Majesty The Baby composent un tableau idyllique de la vie de famille et affichent une normalité sexuelle que la société récompensera à juste titre d'ailleurs. Après cet exploit, les coups de canif portés au contrat conjugal apparaîtront pour ce qu'ils sont : une forme de liberté conditionnelle. Il n'est pas exceptionnel qu'une jeune délurée procure à l'homme marié quelques frissons inédits et le rassure sur sa capacité de séduction. La tentation sera forte alors de tout lâcher pour se lancer dans une nouvelle aventure. Ici intervient Platon. Le jeune Hippias, raconte-t-il, demanda un jour à Socrate : "J'ai une femme que j'adore, mais ma maîtresse me rend fou de plaisir. Dois-je quitter ma femme pour vivre avec ma maîtresse ou renoncer ù ma maîtresse et rester avec ma femme ?" Après un temps de réflexion, l'oracle tomba de la bouche de Socrate : "Quoi que tu fasses, tu t'en repentiras."
Nous n'avons pas tout notre temps : c'est dans la fragilité de l'éphémère que nous sommes appelés à élaborer nos réponses...
Luc Ferry
"Nous sommes loin d'avoir pris toute la mesure de ce que j'ai appelé la "révolution de l'amour". À savoir, le passage du mariage de raison, arrangé par les familles et les villages, au mariage choisi par et pour l'amour-passion. Les conséquences de ce bouleversement sont incalculables: les anciens foyers de valeurs qu'étaient la religion ou la politique traditionnelle se sont peu à peu vidés de leur substance, et c'est désormais l'amour humain qui apparaît à tous égards comme un nouveau principe de sens dans notre vie. .../... C'est que le couple moderne se retrouve face à une antinomie: comment construire une histoire qui dure sur l'amour-passion forcément éphémère? Les issues à cette contradiction ne sont pas nombreuses, et aucune n'est tout à fait satisfaisante a priori: l'adultère — et son lot de mensonges —, le divorce — c'est le cas de 60% des mariages aujourd'hui —, ou les expériences dites poly-amoureuses. Mais ce qu'elles nous apprennent, c'est qu'on peut aimer plusieurs personnes dans une vie. Reste que c'est en général plus supportable dans la successivité que dans la simultanéité! Nous sommes ainsi souvent, selon le mot de Denis de Rougemont (philosophe suisse, 1906-1985] , des "Don Juan au ralenti": tous les dix ans ou quinze ans, nous avons tendance à changer de partenaire pour retrouver avec un(e) autre la passion des commencements. Même ceux qui ont réussi à durer, en construisant une amitié amoureuse par exemple, gardent malgré tout une certaine nostalgie de l'exaltation de l'amour-passion. Bref, chacun compose, bricole, cherche. Et tente de trouver sa voie à partir de cette révolution aux ramifications profondément philosophiques qui a introduit l'amour passion dans la vie quotidienne. Souvent, on pense, mais c'est une forme de paresse intellectuelle que cette primauté accordée à la vie sentimentale
nous condamnerait à un repli sur la sphère privée et à l'indifférence au collectif. C'est tout l'inverse qu'on observe. Car en réalité, nous vivons le moment où la vie privée a de plus en plus d'influence sur la vie publique. La traversée dans le quotidien des épreuves de l'amour nous amène à cultiver des formes de sensibilités nouvelles. Lorsque par exemple, une famille découvre que son enfant est homosexuel, le réflexe le plus commun n'est plus d'en faire un objet de scandale, mais de s'ouvrir à la question de l'homosexualité. Plus largement, s'exprime la fin de l'indifférence à la souffrance d'autrui comme en atteste la naissance de la sphère humanitaire, totalement parallèle à celle de la famille moderne.
Ces vies privées nous ouvrent aux autres comme jamais dans l'histoire de l'humanité"
Mais cette mutation du rapport au sens va sans doute demander aussi beaucoup de sagesse : à partir du moment où le sacré — ce pour quoi on sacrifierait notre vie — a le visage de l'être aimé, et non plus celui de l'Église ou de la République, à partir du moment où notre rapport à la transcendance se vit dans l'immanence du quotidien, la question est alors : comment vivre l'amour avec les mortels ? Comment vivre avec ceux que nous aimons sachant que dès qu'un être est né, il est assez vieux pour mourir? Nous n'avons pas tout notre temps : c'est dans la fragilité de l'éphémère que nous sommes appelés à élaborer nos réponses..."
Quoique tu fasses, tu te repentiras
Roland JACCARD
"Nous ne sommes pas faits pour la vie à deux: nous sommes défaits par la vie à deux. La seule question que nous devrions nous poser n'est pas « Pour-uoi les gens divorcent-ils? », mais « Pourquoi ont-ils commis l'imprudence de se marier? » Je dirais même: la sottise. Car il ne faut pas être très perspicace pour observer que l'homme et la femme ne sont pas faits pour aller de concert... Le mariage est une citadelle : ceux qui sont à l'extérieur aspirent à y pénétrer, ceux qui sont à l'intérieur supplient qu'on les laisse sortir. Il arrive même — et je parle en connaissance de cause — que l'on commette deux fois la même erreur. C'est ce qu'un cynique nommerait le triomphe de l'espérance sur l'expérience. La comédie du remariage est l'un des filons comiques les plus exploités par Hollywood. Stanley Cavell en a d'ailleurs tiré un beau livre (À la recherche du bonheur, Les Cahiers du cinéma, 20101. Si la plupart des hommes, en dépit de leurs déconvenues, ne quittent pas sur-le-champ leur conjointe, c'est parfois par souci des convenances, souvent par lassitude, toujours par peur. Ils convoitaient une frêle et délicieuse créature sans se douter qu'elle dissimulait une redoutable enquiquineuse. Leur orgueil les amène à craindre que la rupture n'entraîne des tentatives de suicide ou des crises de démence, sans oser s'avouer que la domination de la femme sur l'homme est la pire forme d'esclavage que l'humanité ait connue. Et la seule qui ne soit pas prête de disparaître. En outre, le divorce est ruineux financièrement (pingres s'abstenir) et dévastateur psychiquement (les constitutions fragiles ne s'en remettent pas). Admettons, malgré tout, que les deux moments les plus forts dans la vie d'un couple sont la rencontre et la rupture : le reste n'est que du remplissage.
Les délices de la première nuit et les lamentations de la dernière nous dédommagent largement du reste. Repeindre l'appartement est, en règle générale, le premier symptôme de la dislocation du couple. Mais comme on ne peut pas passer sa vie à bricoler et qu'il faut bien détourner l'attention de la femme qu'on croit encore aimer, rien de tel que de la métamorphoser en maman. L'homme prouve ainsi son engagement profond et presque une forme d'héroïsme. Quant à sa compagne, elle est comblée : elle dispose enfin de ce pénis de substitution qui, comme chacun a pu le constater, modérera ses envies et ses aigreurs. Du même coup, l'époux et l'épouse avec His Majesty The Baby composent un tableau idyllique de la vie de famille et affichent une normalité sexuelle que la société récompensera à juste titre d'ailleurs. Après cet exploit, les coups de canif portés au contrat conjugal apparaîtront pour ce qu'ils sont : une forme de liberté conditionnelle. Il n'est pas exceptionnel qu'une jeune délurée procure à l'homme marié quelques frissons inédits et le rassure sur sa capacité de séduction. La tentation sera forte alors de tout lâcher pour se lancer dans une nouvelle aventure. Ici intervient Platon. Le jeune Hippias, raconte-t-il, demanda un jour à Socrate : "J'ai une femme que j'adore, mais ma maîtresse me rend fou de plaisir. Dois-je quitter ma femme pour vivre avec ma maîtresse ou renoncer ù ma maîtresse et rester avec ma femme ?" Après un temps de réflexion, l'oracle tomba de la bouche de Socrate : "Quoi que tu fasses, tu t'en repentiras."
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
kasha a écrit: ... je l'ai déjà posté ... mais ne peux m'empêcher de le remettre ici juste en ce moment :-)
Bises Mr P. ;-)
Passer d'ours à crabe tournant....
Pourquoi pas, au moins dans l'idée !
C'est bonnard comme vidéo.
Merci, belle amie d'outre Quiévrain, comme dirait Garp
NB : j'ai publié ailleurs, une info sur un congrès littéraire francophone. Au moment où tu prépares tes fêtes du livre, j'y ai trouvé une proximité...
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Quoi que chacun fasse il ne saura jamais ce que cela aurait été s'il ne l'avait pas fait, à chacun de chosir si cela mérite de s'en repentir ou pas, de vivre dans le "ce qui aurait pu être" ... ou pas ... et toussa ... choisir de ne pas choisir fait aussi partie du choix ... voilà ce que m'évoque cette lecture :-)
"... mais, un jour, peut-être, se souviendra-t-on qu'à cet endroit précis, qu'un Pachygrapsus Marmoratus à délibéremment changé de direction" ;-)
"... mais, un jour, peut-être, se souviendra-t-on qu'à cet endroit précis, qu'un Pachygrapsus Marmoratus à délibéremment changé de direction" ;-)
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
kasha a écrit:..../...
"... mais, un jour, peut-être, se souviendra-t-on qu'à cet endroit précis, qu'un Pachygrapsus Marmoratus à délibéremment changé de direction" ;-)
Exactement ce que je voulais mettre en exergue.
Bonnes journées.
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
A la suite d'une publication de Collisions (FB)
- PAROLES:
- S. Gainsbourg _ "L'alcool"
Mes illusions donnent sur la cour
Des horizons j'en ai pas lourd
Quand j'ai bossé toute la journée
Il m'reste plus pour rêver
Qu'les fleurs horribles de ma chambre
Mes illusions donnent sur la cour
J'ai mis une croix sur mes amours
Les p'tites pépés pour les toucher
Faut d'abord les allonger
Sinon c'est froid comme en décembre
Quand le soir venu j'm'en reviens du chantier
Après mille peines et le corps harrassé
J'ai le regard morne et les mains dégueulasses
D'quoi inciter les belles à faire la grimace
Bien sûr y'a les filles de joie sur le retour
Celles qui mâchent le chewing-gum pendant l'amour
Mais que trouverais-je dans leur coeur meurtri
Sinon qu'indifférence et mélancolie
Dans mes frusques couleur de muraille
Je joue les épouvantails
Mais nom de Dieu dans mon âme
Brûlait pourtant cette flamme
Où s'éclairaient mes amours
Et mes brèves fiançailles
Comme autant de feux de paille
Aujour'hui je fais mon chemin solitaire
Toutes mes ambitions se sont faites la paire
J'me suis laissé envahir par les orties
Par les ronces de cette chienne de vie
Mes illusions donnent sur la cour
Mais dans les troquets du faubourg
J'ai des ardoises de rêveries
Et le sens d'ironie
J'me laisse aller à la tendresse
J'oublie ma chambre au fond d'la cour
Le train de banlieue au petit jour
Et dans les vapeurs de l'alcool
J'vois mes châteaux espagnols
Mes haras et toutes mes duchesses
A moi les p'tites pépés les poupées jolies
Laissez venir à moi les petites souris
Je claque tout ce que je veux au baccara
Je tape sur le ventre des Maharajas
A moi les boîtes de nuit sud-américaines
Où l'on danse la tête vide et les mains pleines
A moi ces mignonnes au regard qui chavire
Qu'il faut agiter avant de s'en servir
Dans mes pieds-de-poule mes prince-de-galles
En douce j'me rince la dalle
Et nom de Dieu dans mon âme
V'là qu'j' ressens cette flamme
Où s'éclairaient mes amours
Et mes brèves fiançailles
Où se consumaient mes amours
Comme autant de feux de paille
Et quand les troquets ont éteint leurs néons
Qu'il n'reste plus un abreuvoir à l'horizon
Ainsi j'me laisse bercer par le calva
Et le dieu des ivrognes guide mes pas
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
*plisse les yeux*
Il n'y a pas un truc écrit ?
Il n'y a pas un truc écrit ?
Isaac n/a- Messages : 55
Date d'inscription : 13/07/2012
Re: Bonjour et Merci d'exister
Mouahahahaha, je me suis demandé la même chose, Isaac !
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Re: Bonjour et Merci d'exister
(moi aussi je me suis demandée s'il n'y avait rien d'écrit en filigranes...)
Et bein la voilà notre bibliothèque-médiathèque(-salon d'orgies ) zèbre perso !!
Et bein la voilà notre bibliothèque-médiathèque(-salon d'orgies ) zèbre perso !!
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Bonjour et Merci d'exister
Au pays des single malt, il y a pire. Par contre pour les sudistes, le soleil, c'est en carte postale .....
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Idolâtrer, révérer, statufier, rendre inaccessible, parer l'autre de vertus.
Je l'ai fait durant 45 ans.
Et ce fut ma première vraie leçon ici !
Pourtant Baudelaire le dit si bien. J'aurai pu le comprendre quand je le fréquentais assidûment.
L'autre n'est pas un fétiche.
- A une Madone - Charles Baudelaire:
Je veux bâtir pour toi, Madone, ma maîtresse,
Un autel souterrain au fond de ma détresse,
Et creuser dans le coin le plus noir de mon coeur,
Loin du désir mondain et du regard moqueur,
Une niche, d'azur et d'or tout émaillée,
Où tu te dresseras, Statue émerveillée.
Avec mes Vers polis, treillis d'un pur métal
Savamment constellé de rimes de cristal,
Je ferai pour ta tête une énorme Couronne ;
Et dans ma jalousie, ô mortelle Madone,
Je saurai te tailler un Manteau, de façon
Barbare, roide et lourd, et doublé de soupçon,
Qui, comme une guérite, enfermera tes charmes ;
Non de Perles brodé, mais de toutes mes Larmes !
Ta Robe, ce sera mon Désir, frémissant,
Onduleux, mon Désir qui monte et qui descend,
Aux pointes se balance, aux vallons se repose,
Et revêt d'un baiser tout ton corps blanc et rose.
Je te ferai de mon Respect de beaux Souliers
De satin, par tes pieds divins humiliés,
Qui, les emprisonnant dans une molle étreinte,
Comme un moule fidèle en garderont l'empreinte.
Si je ne puis, malgré tout mon art diligent,
Pour Marchepied tailler une Lune d'argent,
Je mettrai le Serpent qui me mord les entrailles
Sous tes talons, afin que tu foules et railles,
Reine victorieuse et féconde en rachats,
Ce monstre tout gonflé de haine et de crachats.
Tu verras mes Pensées rangées comme les Cierges
Devant l'autel fleuri de la Reine des Vierges,
Étoilant de reflets le plafond peint en bleu,
Te regarder toujours avec des yeux de feu ;
Et comme tout en moi te chérit et t'admire,
Tout se fera Benjoin, Encens, Oliban, Myrrhe,
Et sans cesse vers toi, sommet blanc et neigeux,
En Vapeurs montera mon Esprit orageux.
Enfin, pour compléter ton rôle de Marie,
Et pour mêler l'amour avec la barbarie,
Volupté noire ! des sept Péchés capitaux,
Bourreau plein de remords, je ferai sept Couteaux
Bien affilés, et, comme un jongleur insensible,
Prenant le plus profond de ton amour pour cible,
Je les planterai tous dans ton Coeur pantelant,
Dans ton Coeur sanglotant, dans ton Coeur ruisselant !
Issu de Collisions.
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Autre sujet :
Dans un premier temps, cela suffira-t-il comme fond de documentation ?
Dans un premier temps, cela suffira-t-il comme fond de documentation ?
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Un peu juste peut être, mais pour un début, admettons
Tant besoin de réussir à lire à nouveau ... ça me manque tant ...
Tant besoin de réussir à lire à nouveau ... ça me manque tant ...
Re: Bonjour et Merci d'exister
Harpo a écrit:Le Vatican ?
Bravo : photo montage à partir d'éléments iconographiques du Vatican. On voit d'ailleurs quelques Monsignore dans les allées.
Jean François RAUZIER - Hyperphotos
http://www.rauzier-hyperphoto.com/
et pour plus de bibliothèques
http://www.rauzier-hyperphoto.com/bibliotheque-ideale-3/
Déjà cité sur ZC, mais la bibliothèque était bien adaptée ici et maintenant, donc redite.
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Celle-là devrait plaire aussi :
Manif à la place du Palais Royal :
http://www.rauzier-hyperphoto.com/zebres/
Manif à la place du Palais Royal :
http://www.rauzier-hyperphoto.com/zebres/
Dernière édition par ours le Dim 7 Oct 2012 - 15:44, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Bonjour et Merci d'exister
Et ici, c'est la résonance avec mon imaginaire eschatologique ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Eschatologie (comme a dit Kasha un jour : Roooohhhhhh, j'adore parler compliqué (et je rajoute : quand j'y comprends quelquechose)))
http://www.rauzier-hyperphoto.com/archeologie-contemporaine/
Bon ce n'est plus un post ZC, c'est une formule Excel.
http://www.rauzier-hyperphoto.com/archeologie-contemporaine/
Bon ce n'est plus un post ZC, c'est une formule Excel.
Invité- Invité
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