Comment vivez-vous les critiques des autres?
+9
Doinel
The Broken Vow
félidé zébristique
bepo
ptitJésus
Bidibulle
Nanana
Wise
Mowa
13 participants
Page 1 sur 1
Comment vivez-vous les critiques des autres?
Critiques positives ou négatives, venant des gens qui vous entourent..
Invité- Invité
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Ca dépend qui, ça dépend comment, ça dépend quand...
On m'a tellement souvent taxée de parano, d'écorchée vive et j'en passe, que j'ai mis longtemps à me rendre compte que même s'il y a (mais y a-t-il?) un fond de vérité, c'est AUSSI, et peut-être surtout, parce que ces critiques sont rarement émises dans un esprit réel d'aide, de solidarité et de bienveillance, sans jugement ni condescendance. Souvent, même si elles semblent en apparence dictées par la sollicitude ou la soif de vérité, ces interventions visent avant tout à rassurer l'autre que oui, il vaut mieux que moi et qu'il a bien raison de penser que c'est moi le problème. Et j'ai l'impression que quelque part, c'est cette intention inconsciente que je "sens" le plus fort et à laquelle je réagis.
C'est en tout cas ce qu'il m'est apparu lorsque j'ai essayé de comprendre pourquoi, dans certains cas précis, j'avais au contraire, pu accueillir telle ou telle critique parfois assez incisive sans me sentir rabaissée ni menacée, et l'utiliser réellement pour progresser.
Evidemment, tout ça se joue sur le fil du rasoir... si ça se trouve, je me plante complètement
Et toi, comment les vis-tu?
On m'a tellement souvent taxée de parano, d'écorchée vive et j'en passe, que j'ai mis longtemps à me rendre compte que même s'il y a (mais y a-t-il?) un fond de vérité, c'est AUSSI, et peut-être surtout, parce que ces critiques sont rarement émises dans un esprit réel d'aide, de solidarité et de bienveillance, sans jugement ni condescendance. Souvent, même si elles semblent en apparence dictées par la sollicitude ou la soif de vérité, ces interventions visent avant tout à rassurer l'autre que oui, il vaut mieux que moi et qu'il a bien raison de penser que c'est moi le problème. Et j'ai l'impression que quelque part, c'est cette intention inconsciente que je "sens" le plus fort et à laquelle je réagis.
C'est en tout cas ce qu'il m'est apparu lorsque j'ai essayé de comprendre pourquoi, dans certains cas précis, j'avais au contraire, pu accueillir telle ou telle critique parfois assez incisive sans me sentir rabaissée ni menacée, et l'utiliser réellement pour progresser.
Evidemment, tout ça se joue sur le fil du rasoir... si ça se trouve, je me plante complètement
Et toi, comment les vis-tu?
Mowa- Messages : 4392
Date d'inscription : 07/07/2012
Age : 56
Localisation : Suisse, la Côte
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Pareil, ça dépend.
Après avoir failli en crever, de mal réagir aux critiques malveillantes, une confiance en moi un peu plus construite me permet de réagir un petit peu mieux. Je ne prends plus automatiquement pour argent comptant ce qui m'est dit de négatif. Je sais un petit peu plus voir si c'est justifié, exagéré, infondé, distinguer si on me reproche une action ou si on en profite pour s'attaquer à moi tout entier et faire la part des choses, et le cas échéant ne pas m'en rendre malade et renvoyer l'autre à ses études.
Mais ça n'empêche que la tempête émotionnelle est là, bien que j'arrive vaguement à tenir la barcasse.
Et je continue à avoir envie de vomir devant ces dictons ignobles que sont "y'a qu'la vérité qui fâche" ou "y'a pas de fumée sans feu", qu'on reprend d'un air pénétré en rappelant que derrière la critique la plus dure il y a toujours un grain de vérité. Oh non. Oh que non il n'y en a pas toujours, et bien au contraire, plus une critique est grotesquement injuste, plus elle fait souffrir.
Je pense à un problème professionnel que j'ai en ce moment et où une personne qui m'a tenu des propos assez hallucinants est à fond dedans.
Après avoir failli en crever, de mal réagir aux critiques malveillantes, une confiance en moi un peu plus construite me permet de réagir un petit peu mieux. Je ne prends plus automatiquement pour argent comptant ce qui m'est dit de négatif. Je sais un petit peu plus voir si c'est justifié, exagéré, infondé, distinguer si on me reproche une action ou si on en profite pour s'attaquer à moi tout entier et faire la part des choses, et le cas échéant ne pas m'en rendre malade et renvoyer l'autre à ses études.
Mais ça n'empêche que la tempête émotionnelle est là, bien que j'arrive vaguement à tenir la barcasse.
Et je continue à avoir envie de vomir devant ces dictons ignobles que sont "y'a qu'la vérité qui fâche" ou "y'a pas de fumée sans feu", qu'on reprend d'un air pénétré en rappelant que derrière la critique la plus dure il y a toujours un grain de vérité. Oh non. Oh que non il n'y en a pas toujours, et bien au contraire, plus une critique est grotesquement injuste, plus elle fait souffrir.
Souvent, même si elles semblent en apparence dictées par la sollicitude ou la soif de vérité, ces interventions visent avant tout à rassurer l'autre que oui, il vaut mieux que moi et qu'il a bien raison de penser que c'est moi le problème.
Je pense à un problème professionnel que j'ai en ce moment et où une personne qui m'a tenu des propos assez hallucinants est à fond dedans.
Invité- Invité
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
en gros : êtes vous susceptibles ?
(titre plus explicite)
c'est pas une caractéristique z ?
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Sauf que la susceptibilité ne touche que les critiques négatives, et qu'ici il est aussi question des critiques positives (tout autant un enfer pour moi, tant que je pensais que l'autre était capable de me définir ou que je lui en laissais le pouvoir) : mes profs ne savaient plus à quel saint se vouer, tant je réagissais mal aux reproches ET aux compliments. Pour moi, c'était aussi lié à la notion d'éternité, l'impression de me retrouver enfermée dans un discours qui n'était moi qu'en partie et à un moment donné, mais qui se posait comme définitif, donc forcément faux. Aujourd'hui, toute remarque sur mon compte me parle de l'autre avant tout, de son besoin de se positionner, de ce que la relation peut être ou devenir.
NB : ne pas confondre "tu es ceci ou celà" avec "j'aime ou je n'aime pas tel truc chez toi"
NB : ne pas confondre "tu es ceci ou celà" avec "j'aime ou je n'aime pas tel truc chez toi"
Nanana- Messages : 1979
Date d'inscription : 26/07/2010
Age : 55
Localisation : bxl, ici et maintenant
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Très mal pour ma part. Les négatives me font douter de moi en permanence. Je le prends mal, j'estime qu'il doit y avoir une raison, et je me mets alors en quête de cette raison pour pouvoir changer ce qui n'est pas adapté à mon interlocuteur. Même si je ne connais pas du tout l'individu. Je prends ça pour argent comptant.
Les positives, j'ai du mal à les accepter comme telles. Pour moi, soit la personne n'est pas objective dans son jugement, ce qui explique qu'il soit faussé et qu'il puisse trouver quelque de bien chez moi, soit ça ne me parle pas parce que je ne me vois pas comme ça. Alors je réfléchis, longuement, pour savoir si je peux effectivement intégrer ce compliment/remarque positive dans ce que je définis comme étant moi. Bien souvent ça débouche sur un non...
Les positives, j'ai du mal à les accepter comme telles. Pour moi, soit la personne n'est pas objective dans son jugement, ce qui explique qu'il soit faussé et qu'il puisse trouver quelque de bien chez moi, soit ça ne me parle pas parce que je ne me vois pas comme ça. Alors je réfléchis, longuement, pour savoir si je peux effectivement intégrer ce compliment/remarque positive dans ce que je définis comme étant moi. Bien souvent ça débouche sur un non...
Bidibulle- Messages : 71
Date d'inscription : 10/08/2012
Age : 39
Localisation : Tourcoing (Lille - Nord)
Mowa- Messages : 4392
Date d'inscription : 07/07/2012
Age : 56
Localisation : Suisse, la Côte
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
zébrée? a écrit:Souvent, même si elles semblent en apparence dictées par la sollicitude ou la soif de vérité, ces interventions visent avant tout à rassurer l'autre que oui, il vaut mieux que moi et qu'il a bien raison de penser que c'est moi le problème. Et j'ai l'impression que quelque part, c'est cette intention inconsciente que je "sens" le plus fort et à laquelle je réagis.
J'en suis arrivé à la même conclusion !
Bien plus que le sens des mots utilisés, c'est l'intention qu'il y a derrière à laquelle je réagis.
Je me souviens d'une fois où j'ai été insensible à une remarque qui voulait dire en gros "Ahlala, t'es vraiment un gros bêta ! ", alors que j'ai très mal pris plus tard la même formulation, qui voulait cette fois dire "Non mais regarde toi gros *** ! ". Pourtant, la nuance était infime.
Bon, je me rend compte que mon message sert pas à grand chose, vu que je ne fais que répéter ce que tu viens de dire, mais ton message m'a trop parlé pour que je ne l'appuie pas.
Toujours est-il qu'on en apprend beaucoup sur soi quand on court-circuite la phase de "De toutes façons, c'est moi qui suis bizarre/susceptible, point".
ptitJésus- Messages : 202
Date d'inscription : 30/07/2012
Age : 33
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Quand je me laisse porter par vos écrits, je me dit aussi, ah les gros cons.
Mais à y regarder de plus près, je me demande pourquoi la science a inventé les essais en double aveugle ?
Y aurait il une sorte de réticence chez l'humain aussi brillant et curieux soit il, à constater la faillite d'une de ses théorie, au point qu'il pourrait piper les dés aux résultats desquels il a pourtant décidé de s'en remettre ?
Bref je me demande si il ne faudrait pas voir les affirmations péremptoires parfois si blessantes comme une simple démarche scientifique.
L'arrogance ne serait-elle pas proportionnelle à la timide d'affirmation qu'elle rencontre ?
-
Mais à y regarder de plus près, je me demande pourquoi la science a inventé les essais en double aveugle ?
Y aurait il une sorte de réticence chez l'humain aussi brillant et curieux soit il, à constater la faillite d'une de ses théorie, au point qu'il pourrait piper les dés aux résultats desquels il a pourtant décidé de s'en remettre ?
Bref je me demande si il ne faudrait pas voir les affirmations péremptoires parfois si blessantes comme une simple démarche scientifique.
L'arrogance ne serait-elle pas proportionnelle à la timide d'affirmation qu'elle rencontre ?
-
- rajout ultérieur aux interventions suivantes mais non lié:
- -------------
D'ailleurs lorsque l'on lit les diverses contributions relatives aux pervers narcissiques (je crois que je viens de marquer le point Goldwin de ce type de sujet), on y retrouve la description de ce fameux mécanisme qui rend le volte face si difficile. Il est pourtant bien banal est loin d'être la caractéristique exclusive des plus vils d'entre nous. C'est aussi lui qui nous permet de compter sur nous même, d'accorder une parcelle de confiance en nos ressentis.
Lui qui nous fait apparaître obscure une pièce après avoir fixé la lumière quand bien même le mécanisme d'adaptation de la pupille nous serait connu.
Bon l'objection evidente a ce que je viens de dire, c'est "quantitatif" plutôt que "qualitatif".
------------------14h53
Dernière édition par qwerty le Jeu 30 Aoû 2012 - 17:24, édité 3 fois
bepo- Messages : 2704
Date d'inscription : 14/09/2009
Age : 54
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
huhu qwerty et
Nanana- Messages : 1979
Date d'inscription : 26/07/2010
Age : 55
Localisation : bxl, ici et maintenant
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
*se sent comme figée dans le marbre quand on lui parle d'elle, en bien ou en mal peu importe*
*n'aime pas du tout la notion d'immobilité*
*le vit donc super mal*
(et jme soigne même pas, en plus...)
*n'aime pas du tout la notion d'immobilité*
*le vit donc super mal*
(et jme soigne même pas, en plus...)
félidé zébristique- Messages : 518
Date d'inscription : 05/05/2012
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Wise a écrit:
en gros : êtes vous susceptibles ?
(titre plus explicite)
c'est pas une caractéristique z ?
North Atlantic Tracks NAT a écrit:Sauf que la susceptibilité ne touche que les critiques négatives, et qu'ici il est aussi question des critiques positives (tout autant un enfer pour moi, tant que je pensais que l'autre était capable de me définir ou que je lui en laissais le pouvoir) : mes profs ne savaient plus à quel saint se vouer, tant je réagissais mal aux reproches ET aux compliments.
C'est une caractéristique des gens ayant une mauvaise (basse) estime d'eux-même. Non seulement ils ne supportent pas les critiques, mais les compliments les mettent mal à l'aise. Il faut tout un apprentissage pour savoir dire simplement "merci" sans rougir, chercher à se justifier ou essayez de minimiser le compliment.
Une étude de psychosociale a montré que les gens avaient une double tendance :
- quand ils obtiennent quelque chose, ils pensent que c'est uniquement dû à leur effort, pas à la chance
- quand quelqu'un d'autre obtient quelque chose, ils en déduisent que c'est en grande partie par chance et non par mérite
Chez les gens qui ont une faible estime d'eux-mêmes, c'est exactement l'inverse qui se produit.
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Non seulement ils ne supportent pas les critiques
Cette formule vague recouvre des réalités diverses. On peut aussi bien péter un boulon à la moindre critique, la refuser en bloc, que la croire beaucoup plus profonde et impactante qu'elle n'est en réalité. Dans ce dernier cas, on la supporte d'autant moins qu'on l'accepte comme vraie, qu'on la croit justifiée - même si elle est mensongère, grossièrement mensongère - et même au-delà de ce qu'elle exprime. La critique négative est tantôt rejetée, tantôt crue voire hyper-crue; la positive, elle, n'est jamais crue. Je pense même que la critique négative mensongère est encore plus facilement crue, car elle est interprétée comme : "j'étais persuadé que de ce côté-là tout allait bien. C'est bien la preuve qu'en plus de tout le reste, je ne vois rien et je fais tout de travers sans m'en rendre compte". La personne s'inflige alors deux reproches : celui de la critique et celui d'avoir un jugement complètement à l'ouest.
Par parenthèse c'est là le meilleur moyen pour détruire une telle personne : il suffit de l'asperger de critiques négatives et injustes. En quelques semaines vous l'envoyez en HP.
Invité- Invité
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
donc être juste sûr de ce qu'on est à l'instant t, lucidement, sans s'envoyer des fleurs ni se démolir non plus (parce que des fois y'a mérite mais le facteur chance joue quand même ne serait-ce que parce que t'es pas né en somalie, hein ) et ne pas se prononcer sur ce qu'on sera à t+1 parce qu'on a juste pigé que le changement fait partie de la vie (désolée de confirmer qu'à part les choses non-vivantes, le reste change), ne rien en avoir à foutre de l'avis des autres, qu'il soit négatif ou positif, et donc mal le supporter simplement parce qu'il n'a pas lieu d'être (et ne pas piger non plus cette recherche permanente qu'ils ont ces imbéciles de son avis à soi parce que franchement quand bien même je penserais de quelqu'un que c'est un sombre connard- et c'est le cas de beaucoup de gens- je vois pas en quoi ça va changer quoi que ce soit à leur petite vie, hein)...
ça vous fait atterrir dans quelle catégorie?
les imbus ou les dépourvus d'estime de soi?
mouahahaha
allez, je sors.
ça vous fait atterrir dans quelle catégorie?
les imbus ou les dépourvus d'estime de soi?
mouahahaha
allez, je sors.
félidé zébristique- Messages : 518
Date d'inscription : 05/05/2012
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Fusain a écrit:Non seulement ils ne supportent pas les critiques
Cette formule vague recouvre des réalités diverses.
Tout à fait. Mon propos s'applique à la réaction de celui qui reçoit la critique plus qu'à la qualité/objectivité de la critique et de celui qui l'émet.
"Ils ne supportent pas" désigne une réaction émotionnelle forte et négative.
Une bonne estime de soi permet de discriminer la critique, d'être plus "objectif" et de ne pas se laisser submerger par la honte ou la colère. Et d'accepter et d'apprécier les compliments sans en être gêné.
félidé Z a écrit:les imbus ou les dépourvus d'estime de soi?
Etre imbu relève aussi d'une mauvaise estime de soi.
désolée de confirmer qu'à part les choses non-vivantes, le reste change
Même les choses "non-vivantes" changent.
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Une perle
Culte !quelqu'un du forum a écrit:je n'ai pas les nerfs à vif, pour qui tu te prends pour me juger comme ça ?
Dernière édition par Wise le Mar 4 Sep 2012 - 17:43, édité 1 fois
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Je les vis bien dès l'instant où je ne sens pas derrière la volonté de casser, détruire et un besoin pour l'autre de sortir victorieux (ieuse).
Après la surprise s'ensuit en général un moment de réflexion. Si la remise en cause me permet de progresser, pourquoi pas.
Mais pour me convaincre il faudra que mon interlocuteur (trice) ait du répondant et... du tact.
Après la surprise s'ensuit en général un moment de réflexion. Si la remise en cause me permet de progresser, pourquoi pas.
Mais pour me convaincre il faudra que mon interlocuteur (trice) ait du répondant et... du tact.
Invité- Invité
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Il n'y a que depuis très peu de temps que j'accepte de me considérer comme susceptible. Avant, je trouvais le terme injuste et le corrigeais en "vulnérable".
La critique, de personnes proches en particulier, me fait mal, mais il peut y avoir plusieurs raisons pour cela, qui souvent s'additionnent.
Je peux trouver une critique injuste pour diverses raisons:
- Je la trouve complètement infondée.
- Les critiques sautent souvent des actes à la personnalité ou aux intentions. Au lieu de dire "tu as mal agi" ou "tu m'as fait mal en faisant cela" beaucoup de personnes vont dire des choses comme "tu es insensible" ou "tu as voulu me faire mal". Ce saut de l'effet à la cause supposée me choque.
- Les critiques sont souvent excessives, je ne supporte pas les mots tels que "toujours" ou "jamais" qui réduisent l'autre à un schéma arbitraire et faux.
Derrière ce sentiment d'injustice il y a celui d'être incompris, blessure que je traine depuis longtemps. Il y a aussi cette difficulté pour moi à appréhender que sous le coup de l'émotion les mots peuvent dépasser la pensée. Je sais que c'est un phénomène naturel, mais pour moi qui garde presque toujours le contrôle de mes paroles (ou me tais sinon), c'est difficile à comprendre.
Si je suis perfectionniste c'est dans ma construction en tant qu'être humain. Toute critique me ramène non pas à ma nullité mais à une imperfection que j'ai du mal à accepter même si la perfection est illusoire.
Je conçois l'amour et l'amitié essentiellement comme une bienveillance inconditionnelle. Quand on est hypersensible et que la moindre critique peut vous blesser, alors on a l'obsession de ne pas critiquer ou penser du mal des gens qu'on aime, d'accepter le "package" de leurs qualités et défauts comme on voudrait qu'ils l'acceptent chez soi. Avec le temps, j'ai compris que cette conception de l'amour n'était pas la norme, mais pendant longtemps j'ai associé critiques des gens gens censés m'aimer à un manque d'amour. Même si j'ai évolué intellectuellement sur ce point, l'émotion brute est toujours là.
A cela s'ajoute en "paquet cadeau" le manque de réciprocité et donc une nouvelle couche d'injustice. Mes proches sont tellement habitués à ma bienveillance que le moindre début de critique formulée avec précaution ou la moindre blague un peu ambiguë ou caustique de ma part prennent pour eux des proportions énormes. Je les rend plus susceptibles que moi. Et en retour, ils ne trouvent rien à redire à leurs critiques autrement plus fréquentes et appuyées.
J'ai également du mal avec les compliments. J'y vois la plupart du temps une critique implicite, du style "pour une fois...". Je voudrais que ce que je fais de bien soit considéré comme "normal".
La critique, de personnes proches en particulier, me fait mal, mais il peut y avoir plusieurs raisons pour cela, qui souvent s'additionnent.
Je peux trouver une critique injuste pour diverses raisons:
- Je la trouve complètement infondée.
- Les critiques sautent souvent des actes à la personnalité ou aux intentions. Au lieu de dire "tu as mal agi" ou "tu m'as fait mal en faisant cela" beaucoup de personnes vont dire des choses comme "tu es insensible" ou "tu as voulu me faire mal". Ce saut de l'effet à la cause supposée me choque.
- Les critiques sont souvent excessives, je ne supporte pas les mots tels que "toujours" ou "jamais" qui réduisent l'autre à un schéma arbitraire et faux.
Derrière ce sentiment d'injustice il y a celui d'être incompris, blessure que je traine depuis longtemps. Il y a aussi cette difficulté pour moi à appréhender que sous le coup de l'émotion les mots peuvent dépasser la pensée. Je sais que c'est un phénomène naturel, mais pour moi qui garde presque toujours le contrôle de mes paroles (ou me tais sinon), c'est difficile à comprendre.
Si je suis perfectionniste c'est dans ma construction en tant qu'être humain. Toute critique me ramène non pas à ma nullité mais à une imperfection que j'ai du mal à accepter même si la perfection est illusoire.
Je conçois l'amour et l'amitié essentiellement comme une bienveillance inconditionnelle. Quand on est hypersensible et que la moindre critique peut vous blesser, alors on a l'obsession de ne pas critiquer ou penser du mal des gens qu'on aime, d'accepter le "package" de leurs qualités et défauts comme on voudrait qu'ils l'acceptent chez soi. Avec le temps, j'ai compris que cette conception de l'amour n'était pas la norme, mais pendant longtemps j'ai associé critiques des gens gens censés m'aimer à un manque d'amour. Même si j'ai évolué intellectuellement sur ce point, l'émotion brute est toujours là.
A cela s'ajoute en "paquet cadeau" le manque de réciprocité et donc une nouvelle couche d'injustice. Mes proches sont tellement habitués à ma bienveillance que le moindre début de critique formulée avec précaution ou la moindre blague un peu ambiguë ou caustique de ma part prennent pour eux des proportions énormes. Je les rend plus susceptibles que moi. Et en retour, ils ne trouvent rien à redire à leurs critiques autrement plus fréquentes et appuyées.
J'ai également du mal avec les compliments. J'y vois la plupart du temps une critique implicite, du style "pour une fois...". Je voudrais que ce que je fais de bien soit considéré comme "normal".
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Je tiens à ajouter que :
je n'accorde aucun crédit à la critique formulée sous forme d'un alignement pompeux et aléatoire de mots rébarbatifs ayant pour seul but de me destabiliser (but suivi d'aucun effet par ailleurs, je sais c'est décevant).
Que la personne me dise plutôt ce qu'elle a accepté de changer dans sa vie, qu'elle m'en explique les raisons et les conséquences positives qui ont pu en découler.
J'ai besoin de faits concrets et non pas d'assister à une piètre démonstration de "tu as tort parce que j'ai raison".
je n'accorde aucun crédit à la critique formulée sous forme d'un alignement pompeux et aléatoire de mots rébarbatifs ayant pour seul but de me destabiliser (but suivi d'aucun effet par ailleurs, je sais c'est décevant).
Que la personne me dise plutôt ce qu'elle a accepté de changer dans sa vie, qu'elle m'en explique les raisons et les conséquences positives qui ont pu en découler.
J'ai besoin de faits concrets et non pas d'assister à une piètre démonstration de "tu as tort parce que j'ai raison".
Invité- Invité
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
.
Dernière édition par Puzzle le Dim 5 Jan 2014 - 22:46, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Je ne me sens pas (plus) beaucoup déstabilisé par la critique, j'y attache pourtant la plus grande importance comme occasion de mieux se connaître (soi, l'autre).
Je pense que la critique (autant positive que négative) appartient d'abord à celui qui la formule et je ne prends pas d'emblée les choses personnellement. Un peu de recul est souvent indispensable !
Par contre j'essaie de comprendre l'enjeu, ce que mon comportement à pu induire, la joie ou la blessure de l'autre....
Bref, c'est toujours une occasion de découvrir et d'éventuellement se remettre en question.
Je pense que la critique (autant positive que négative) appartient d'abord à celui qui la formule et je ne prends pas d'emblée les choses personnellement. Un peu de recul est souvent indispensable !
Par contre j'essaie de comprendre l'enjeu, ce que mon comportement à pu induire, la joie ou la blessure de l'autre....
Bref, c'est toujours une occasion de découvrir et d'éventuellement se remettre en question.
Zébu- Messages : 489
Date d'inscription : 10/09/2010
Age : 57
Localisation : Brabant Wallon
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Les critiques positives m'insupportent, parce que comment voulez-vous savoir quelque chose de l'autre (elles sont forcément infondées parce que partielles) d'une part et les critiques négatives m'insupportent parce qu'elles tombent toujours à coté et font perdre un temps précieux. Ce sont des parasites.
Position est négation: dire du bien d'une chose, c'est dire que le reste est moins bien, c'est donc un jugement. Quant aux critiques négatives, elle me hérissent le poil parce que je sais de quoi je parle... et quand je ne sais pas, je la ferme ou je demande.
Position est négation: dire du bien d'une chose, c'est dire que le reste est moins bien, c'est donc un jugement. Quant aux critiques négatives, elle me hérissent le poil parce que je sais de quoi je parle... et quand je ne sais pas, je la ferme ou je demande.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
j'aurais pas pu mieux dire +1 Fata
tyuip- Messages : 93
Date d'inscription : 01/03/2012
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Comme plusieurs d'entre vous j'accueille mal les critiques qui catégorisent, les "tu es...", et également les sermons ; mais j'estime que dans ce cas la critique est véritablement mal formulée.
Une critique bien formulée à mon sens c'est lorsque l'autre nous explique comment lui voit les choses, ce qui a pu peiner, ce qui coince pour lui.
Si c'est sous la première forme alors ça n'est plus du dialogue, mais du rapport de forces et évidemment j'y réagis mal (en fondant en larmes).
Maintenant c'est sur le moment, avec le trop-plein d'émotion, et par la suite je me rends bien compte que si ça foire autant ça n'est pas uniquement ma faute. Malheureusement ces gens qui ne pratiquent pas le dialogue y sont également fermés, explosent et sont persuadés de leur bon droit absolu. Alors je ne fais rien, car il n'y a rien à faire...
Une critique bien formulée à mon sens c'est lorsque l'autre nous explique comment lui voit les choses, ce qui a pu peiner, ce qui coince pour lui.
Si c'est sous la première forme alors ça n'est plus du dialogue, mais du rapport de forces et évidemment j'y réagis mal (en fondant en larmes).
Maintenant c'est sur le moment, avec le trop-plein d'émotion, et par la suite je me rends bien compte que si ça foire autant ça n'est pas uniquement ma faute. Malheureusement ces gens qui ne pratiquent pas le dialogue y sont également fermés, explosent et sont persuadés de leur bon droit absolu. Alors je ne fais rien, car il n'y a rien à faire...
Invité- Invité
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Une critique bien formulée à mon sens c'est lorsque l'autre nous explique comment lui voit les choses, ce qui a pu peiner, ce qui coince pour lui.
Oui, une critique bien formulée devrait se limiter aux faits et au ressenti de la personne, sans procès d'intention, sans jugement a priori. Qu'elle soit positive ou négative.
Pour moi c'est si évident et pourtant ce n'est pas si courant.
Re: Comment vivez-vous les critiques des autres?
Je vis beaucoup mieux les critiques des autres que les compliments. Une critique c'est une information sensée être constructive sur ce qu'on peut améliorer (ou pas des fois) qu'on est libre de prendre en compte ou pas. Un compliment ça me met parfois mal à l'aise, surtout quand on sait soi même qu'on peut faire mieux. Ça n'apporte rien d'utile un compliment. Ça flatte un peu l'égo sur le moment, mais il n'en reste pas grand chose après. J'avoue que j'y suis très sensible lorsque ça vient d'une personne sévère à l'esprit critique implacable, mais lorsque cette même personne m'adresse une critique, ça veut dire que quoi que j'ai fait, ça l'a intéressé, suffisamment pour qu'elle cherche ce qui ne va pas.
En tous cas, je ne complimente pas souvent, sauf quand je n'ai pas le choix. Mais je ne critique que les choses qui m'ont suscité de l'intérêt. Je ne crois pas qu'il puisse y avoir de critique sans empathie au fond. Donc la critique ça témoigne de quelque chose de positif et de valorisant au final.
En tous cas, je ne complimente pas souvent, sauf quand je n'ai pas le choix. Mais je ne critique que les choses qui m'ont suscité de l'intérêt. Je ne crois pas qu'il puisse y avoir de critique sans empathie au fond. Donc la critique ça témoigne de quelque chose de positif et de valorisant au final.
thingfish- Messages : 915
Date d'inscription : 22/04/2010
Age : 36
Localisation : Juste derrière toi!
Sujets similaires
» Comment vivez vous la fête que les autres font
» Comment vivez-vous vos séparations?
» Couple TSA + HPI comment le vivez vous ?
» Comment vivez-vous la periode des fêtes ?
» Comment dormez-vous? Application Sleep better, et autres...
» Comment vivez-vous vos séparations?
» Couple TSA + HPI comment le vivez vous ?
» Comment vivez-vous la periode des fêtes ?
» Comment dormez-vous? Application Sleep better, et autres...
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum