Stages scolaires en entreprise

J’ouvre un fil de discussion car il me semble pouvoir intéresser un bon nombre de personnes, en précisant toutefois, comme je le fais habituellement, que je suis infiniment respectueuse des opinions qui ne vont pas dans mon sens.

Je ne parlerai pas des formations en alternance qui sont sans ambiguïté, le stagiaire étant rémunéré la situation n’appelle pas débat je pense.

Concernant les stages scolaires en entreprise, voici les éléments que je soumets :

- Le stage de 3ème (fin de collège) :

Stage d’observation, non rémunéré.

- Le stage en « études supérieures », après le bac :

Bac + 1 et + 2 (en initial) : non rémunéré, l’étudiant peut recevoir toutefois une gratification qui ne correspond pas à une rémunération.

A partir de Bac + 3 , l’étudiant est rémunéré par l’entreprise.

- Bac pro - le stagiaire ne peut prétendre à aucune rémunération. Gratification possible également.

Je suis réellement dans l’approbation des conditions de ces stages mais il m’est arrivé en évoquant le sujet de trouver une opposition arguant des éléments suivants :

- Le stagiaire serait un concurrent déloyal vis-à-vis des demandeurs d’emploi,

- Le stagiaire serait exploité par l’entreprise (la gratification n’étant nullement obligatoire).

Le débat est ouvert.

Il est dûment établi et facile à constater qu'au niveau études supérieures des entreprises recrutent des personnes faisant le travail d'un salarié avec le statut de stagiaire. La preuve ? il est classique que l'offre soit diffusée comme offre d'emploi et que ce ne soit qu'au téléphone que le pot-aux-roses est dévoilé : "Au fait, c'est un stage, mais c'est bien ce que vous cherchez n'est-ce pas ?"
C'est évidemment scandaleux, comme le fait qu'on puisse exiger qu'une personne ayant achevé ses études qu'elle commence par se taper une demi-douzaine de stages à 30% du smic avant d'avoir "fait ses preuves" pour qu'on lui confie un vrai emploi :
1/ elle vit comment ?
2/ les études et les nombreux stages inclus dedans servent à quoi ?

Fusain a écrit:Il est dûment établi et facile à constater qu'au niveau études supérieures des entreprises recrutent des personnes faisant le travail d'un salarié avec le statut de stagiaire. La preuve ? il est classique que l'offre soit diffusée comme offre d'emploi et que ce ne soit qu'au téléphone que le pot-aux-roses est dévoilé : "Au fait, c'est un stage, mais c'est bien ce que vous cherchez n'est-ce pas ?"
C'est évidemment scandaleux, comme le fait qu'on puisse exiger qu'une personne ayant achevé ses études qu'elle commence par se taper une demi-douzaine de stages à 30% du smic avant d'avoir "fait ses preuves" pour qu'on lui confie un vrai emploi :
1/ elle vit comment ?
2/ les études et les nombreux stages inclus dedans servent à quoi ?

Je parle des stages dans le cadre scolaire.

Le stagiaire est soit collégien, soit lycéen, soit étudiant (maximum bac + 2). Les études ne sont pas achevées.

Le problème, c'est que le statut est tellement flou que, organisé pour le cadre scolaire, il ouvre la porte au reste.
Sinon, ben c'est souvent un peu la même chose : on prend un "stagiaire" mais il n'y a pas d'aspect formation/encadrement, on le laisse se démerder, en fait il bosse et c'est tout. Mais comment cadrer suffisamment les conventions de stage pour que cela ne soit plus possible ?

Après avoir décroché un bac général je suis partie en BTS (grave erreur ^^).

A chaque fin d'année scolaire c'est la même histoire : un grand nombre d'étudiants se retrouve aux abois car le stage en entreprise, obligatoire pour valider leur cursus, est difficile à trouver.

Les entreprises ne sont pas très enclines à recevoir un jeune à former qui va prendre de leur temps et ne produira au final pas grand chose.

Concernant le stage d'observation au collège :

La gratification ne me semblant pas possible, je prends le temps de vérifier.

Mais ce sont elles qui ont exigé que les formations intègrent un maximum de stages afin d'obtenir des jeunes diplômés plus vite opérationnels. C'est une histoire banale : tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut faire quelque chose, mais que c'est à l'autre de le faire. Il faut que les jeunes fassent des stages en entreprise... "mais pas chez moi, j'ai pas le temps, ça tuerait ma compétitivité".

Concernant le stage d'observation au collège :

Celui-là, maintenant qu'il est réduit à trois jours, je ne vois définitivement pas à quoi il sert.

Le stage d'observation en 3ème est supposé aider l'élève pour l'orientation.

Personnellement, je le considère également comme une aberration.

Un peu d'eau pour vos moulins : (bon le B.O.E.N. c'est un peu relou à lire... mais c'est plutôt officiel quoi )

http://eduscol.education.fr/pid23841-cid46879/sequence-d-observation-classes-de-troisieme.html

Son annexe (la convention de stage) :
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/bo/2003/34/annexe3.pdf


Après, le "pourquoi" des stages est aussi un encouragement à aller vers la voie professionnelle (c'est un peu un leitmotiv à l'Educ Nat depuis quelques années) qui est peu reconnue, notamment par les parents, ou alors pour les enfants "pas doués pour l'école"... On a tendance à penser qu'un Bac Professionnel est moins valable qu'un Bac général. Dans les textes, c'est faux, dans les faits c'est parfois même le contraire... Essayez donc de devenir mécanicien avec autre chose qu'un CAP ou qu'un bac pro... Bonne chance. En outre, c'est un diplôme (le bac pro) de niveau IV, comme un autre : mon fils a intégré une Licence après obtention d'un bac pro. Tous ses potes redoublants lui ont dit "ne dis pas aux profs que tu viens de bac pro, ils vont te saquer"... ça laisse rêveur.
A mon sens, les stages, pour certains métiers, sont indispensables et les professionnels sont la plupart du temps ravis d'accueillir des stagiaires (je pense à tous les métiers dits "manuels"). Beaucoup de professionnels ont conscience du fait que leurs métiers se meurent faute de candidats et sont contents de le transmettre.

Dans le cadre des enseignements professionnels, les lycées sont souvent très investis auprès des entreprises qui sont leurs partenaires (le lycée envoie des stagiaires, l'entreprise verse directement la taxe professionnelle aux lycées... mais c'est une autre histoire). Pour reprendre l'exemple de mon fils (un bac pro restauration option préparation culinaire : "cuisinier" donc), il n'a eu à chercher aucun de ses stages : c'est le lycée qui les lui a tous fournis, avec une volonté de cohérence par rapport au métier : petit restaurant traditionnel, grande chaine de restauration, cuisine de collectivité, hôtel de luxe en Norvège, etc. près de six mois de stages en 3 ans de formation, il a vu tous les aspects de son futur métier.
Dans la plupart de ses stages, il a été "gratifié", c'était très encourageant pour lui.
La plupart des ses camarades de classe ont été embauchés par des restaurants dans lesquels ils ont été stagiaires.

De mon côté, pendant mes longues années en tant qu'assistante, j'ai toujours eu des stagiaires que j'ai systématiquement formés avec beaucoup d'attention, et oui, ils faisaient le classement, les photocopies et parfois le café... Mais moi aussi. Dans la fonction publique ils n'étaient "évidemment" pas payés (pas de ligne budgétaire...), dans le privé, j'incitais mes responsables à les rémunérer d'une manière ou d'une autre, parfois en leur faisant bénéficier d'avantages du C.E., parce que c'était comptablement plus acceptable, etc.

Je pense donc qu'on ne peut pas vraiment faire de généralité concernant "les stages". Tous les métiers étant différents. Et oui il y probablement une demande de la part des entreprises, en tous les cas de la part des groupements représentants les métiers. Mais ce qui est demandé par "la tête" n'est pas forcément suivi par les pieds.

Enfin, l'utilisation des stagiaires est-elle "morale"... A mon sens, tout le monde peut s'y retrouver à condition que le pré-requis soit là : la formation de la part de l'entreprise. Un stagiaire n'est ni forcément une perte de temps, ni forcément un esclave à qui on fait faire le sale boulot.

Concernant les BTS je peux m'avancer et dire que trouver un stage est compliqué. De nombreux étudiants se retrouvent pratiquement en fin d'année dans l'urgence, décrochent un stage in extrémis et parfois dans des conditions déplorables, sauf évidemment à avoir une place pratiquement réservée lorsqu'il y a la chance d'avoir des connaissances dans le milieu (et encore, ça ne garantit en aucune façon de décrocher un stage de qualité).

La filière "licence pro" est à la même image. Inscription en fac à la condition expresse d'avoir trouvé un employeur ce qui relève parfois du parcours du combattant. Là aussi bien souvent découragement et obligation de renoncer au projet.

Concernant le cursus BTS, je défends farouchement l'idée suivante :

passer l'examen au bout de 3 ans et non 2 ce qui permettrait à l'étudiant d'arriver à un statut "cadre" à l'issue et pouvoir prétendre à un stage rémunéré.

Pour le café, je ne doute pas de ce que tu dis au sujet de ton entreprise, mais elle figure à mon sens au rang des exceptions.

A partir de bac + 3, la donne est différente, et ma réflexion ne s'applique pas à ce niveau.

Concernant la "valeur" des bacs, je ne partirai pas sur ce terrain car je sais ce qui peut se jouer derrière son choix ou le choix de ses enfants. Le sujet est trop sensible, je passe.

edit :

Concernant "l'utilisation" d'un stagiaire :

A ce niveau, je ne vois pas réellement d'exploitation. L'entreprise offre son cadre, sa connaissance, son expérience, son temps et la chance au stagiaire de terminer son cursus. A moins de l'assigner à la cafetière ou au standard toute la journée, le stagiaire devrait y trouver son compte, à condition évidement que le contrat soit honoré de part et d'autre.

Bonsoir, pour ma part, je suis en seconde bac pro microtechnique et je vien d'une troisième d'incertion pro.

J'ai donc fait pendant ma 3ème 4stages pour un total de 6semaines de stage. Je n'ai pas réusit à trouver de stage par moi même, j'ai donc fait les 4stages au crédit agricole (mes deux parents y travaille), les 4stages ont était fait dans des services différent ce qui est pas trop mal au final

Pour ce qui est du stage de seconde, c'est un de mes proffesseurs de micro qui m'as orienté vers une entreprise car j'étais l'élève le plus sérieux.

L'entreprise a signer mes conventions, mais elle m'as clairement dit que ils y gagné quelque chose : "on va te faire faire le tour de nos activitées puis te former dans le domaine que tu préfère dans les 2premières semaines et pour les 4autres tu vas travaillé mais sans la pression d'un vrai employer. Tu seras payé 550euro pour les 6semaines"

550euro c'est presque le max pour les stages de bac pro il me semble, c'est donc plutot pas mal