Changer, flemme, discipline

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Message par Invité Mar 20 Nov 2012 - 10:31

Sujet délicat : l'art de changer.
On discute de nos difficultés. On échange des "recettes", des références, des propositions de réflexions, etc.
Chacun de nous, intérieurement, constate que, lorsqu'il "s'astreint" régulièrement à telle pratique, va mieux.
Untel pratique la méditation, tel autre les exercices de cohérence cardiaque, tel autre lit un bouquin et applique tel précepte de regard sur le monde, tel autre prie dans telle ou telle foi, etc.
Y'en a même qui apprennent une nouvelle langue pour le plaisir.

Bon. C'est la théorie.
En pratique, arrivez-vous à adopter ces pratiques qui vous changent en profondeur ? Comment procédez-vous pour vous y motiver, au lieu de céder au manque d'entrain et de retourner dans les bons vieux schémas, quitte à revenir sans fin se plaindre ? Qu'est-ce qui vous discipline à cet effort, sachant qu'effort et discipline ne sont, justement, pas ce que les Z apprécient le plus ?

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Message par Foreigner Mar 20 Nov 2012 - 10:36

Toute l'astuce consiste à ne pas vouloir changer mais évoluer, se révéler, s'épanouir.
Et oui, j'ai fait beaucouuuup de chemin en ce sens !
Le point clef, en ce qui me concerne, a été la lucidité : prendre les choses comme elles sont, aussi pénibles soient-elles, bien les cerner, comprendre comment elles fonctionnent et alors répondre à la question "Qu'est-ce qui m'en empêche ?".

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Message par Mag Mar 20 Nov 2012 - 10:49

Very Happy
Fusain a écrit:En pratique, arrivez-vous à adopter ces pratiques qui vous changent en profondeur ?

Foreigner a écrit:Toute l'astuce consiste à ne pas vouloir changer mais évoluer, se révéler, s'épanouir.

et j'ajoute que je ne sépare pas la théorie de la pratique, au départ il y a un mal être, à l'arrivée il y a un bien être, entre les deux il y a le mode de changement que j'ai choisi et pour lequel j'ai mobilisé ma volonté sous tous ses différents aspects
au fil du temps les différents aspects d'un changement (effort, volonté, oppositions etc) sont devenus autant de balises de plus en plus familières, mais ce que j'appelle ma boite à outils est révisée régulièrement.

Je trouve joli cette dénomination "l'art du changement", et il me vient je ne sais pourquoi cette incongruité : l'art du changement c'est de ne pas vouloir se changer mais devenir plus de ce que l'on est...

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Message par le navet Mar 20 Nov 2012 - 12:29

Je rejoindrais assez Foreigner, pour le coup. J’ai l’impression qu’il faut cesser de vouloir changer, ou plutôt, il faut cesser de vouloir changer si changer veut dire se rapprocher d’une norme inatteignable (devenir celui ou celle qui est constant dans l’effort, ne diverge pas, est moins sensible, etc., etc.).

Je crois que tout l’enjeu est de viser à être au plus près de ses désirs, et pas se contraindre à essayer d’être autrement.

En ce sens-là à mon avis l’art du changement résiderait plutôt dans l’examen critique et conscient de tout ce qu’on a intériorisé comme principes normatifs, pour s’en débarrasser ; et, ensuite, dans une sorte de vigilance attentive à soi, pour ne pas vite fait bien fait s’en éloigner (au nom de ce que serait la vie, la joie, le plaisir, l’idéal, pour les autres ou la société en général, qui ne manquent pas de nous le rappeler).

Ce serait d’abord se décoller de prescriptions que parfois on ne voit plus tellement on les a fait nôtres, sans nous en rendre compte. Et arrêter de raisonner implicitement en termes de ce qui serait "normal" ou "anormal", "bon pour vivre" ou "pas bon pour vivre" car c’est en grande partie je crois ce qui produit cette souffrance tétanisante/paralysante/plaintive dont tu parles Fusain, plus encore que les caractéristiques de chacun en elles-mêmes, même celles qui paraissent objectivement problématiques.
Si effort il y a, je le verrais plutôt là.

Exemples de trucs intériorisés/inconcients (dans mon cas) :
- on n’a pas le droit de se faire plaisir, le plaisir c’est mal (car forcément au détriment d’autrui)
- on n’a pas le droit de ne pas savoir (ce qu’on veut)
- on ne doit pas être plus heureux que ses parents (son frère, sa femme, son chien, les damnés de la terre,… cocher les bonnes cases)
- on doit nécessairement être productif et rentable (artiste/rêveur/joueur/c’est inutile, c’est mal)
- on doit finir ce qu’on a commencé
- au bout du compte, l’autre a nécessairement raison/ j’ai nécessairement tort
- on n’a pas le droit de se tromper
- le sens du devoir compte plus que l’ennui
- c'est bien ou mal, c'est binaire, pas de nuances
… (liste non exhaustive)

(Je les imagine comme des oripeaux, des couches et des couches de vieux vêtements usés qu’il s’agirait d’enlever, un à un, jusqu’à se retrouver nu et frissonnant sous un pâle soleil d’hiver.)

Alors ce serait faire avec ce qu’on est, plutôt que penser à ce qu’on ferait si on était autrement, quand on aura changé (en s’épuisant, Volonté! Volonté! à ne jamais arriver à ce point d’ "être" qui permettrait de faire). Un peu comme ce qu’écrit Mag.

Il y a l’idée d’une tolérance plus grande à soi, d’une légèreté peut-être à cultiver (est-si grave, et au nom de quoi, si je ne finis pas tel ou tel truc, si j’entreprends tous azimuts, si je rêvasse, etc.).

L’art du changement se rapprocherait alors pour moi de l’art de la liberté. Qui ne serait pas se foutre royalement des autres, bien sûr, mais juste de prendre et d’assumer sa place, sa place singulière, au sein du monde.

Je rajouterais qu’il y a sans doute des changements qui s’effectuent presque à notre insu (sans volonté délibérée) au moment où la souffrance ou le mal-être sont tels qu’ils dépassent de loin les avantages cachés qu’on en retire (bien sûr ce n’est pas souhaitable en tant que tel, et sans doute que pour certains ce n’est pas du tout nécessaire, mais j’ai quand même l’impression que ça peut aider, paradoxalement, d’aller vraiment très mal).
Parfois "quelque chose" se transforme sans efforts particuliers, sans même qu’on ait mobilisé de volonté.
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Message par Pieyre Mar 20 Nov 2012 - 12:50

Fusain a écrit:Chacun de nous, intérieurement, constate que, lorsqu'il "s'astreint" régulièrement à telle pratique, va mieux.
Oui, mais pour moi il y a deux problèmes :
— le fait de s'astreindre reste très difficile, surtout pour se remettre dans le rythme en début de journée, mais aussi pendant la pratique, ou l'application de la méthode, à chaque fois que je fais une pause; donc, si objectivement j'avance, le bénéfice émotionnel reste modéré;
— les périodes durant lesquelles je peux m'astreindre ainsi sont souvent moins longues au fil du temps (pourtant sur ce forum je tiens assez bien depuis le 1er septembre; c'est beaucoup pour ces dernières années).

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Message par Invité Mar 20 Nov 2012 - 13:22

Je crois que je vois. Mais quelle frustration d'avoir des objectifs qui paraissent cohérents, des pratiques dont on pressent qu'elles devraient être bonnes, mais que quelque chose nous empêche d'adopter... Parce que là, si je comprends bien, cela veut dire : inutile de se faire un programme et une discipline de choses à faire dans un but précis si c'est dans la contrainte, il faut laisser maturer jusqu'à ce que ces ci-devant contraintes soient acceptées librement, avec joie, bref, ne soient plus des contraintes.
Mais le temps passe et passe... Combien de temps vais-je devoir attendre d'être assez prêt, par exemple, à prendre soin de moi-même ?

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Message par Pieyre Mar 20 Nov 2012 - 13:36

La contrainte n'est pas forcément (si je puis dire) un mal. Mais sans doute est-ce que cela dépend des gens et de la méthode de motivation utilisée.

Par exemple il m'est arrivé de tenir l'année passée pendant un mois dans un état de motivation que je n'avais pas connu depuis des années. Il y avait différents aspects comportementaux qui étaient impliqués, mais notamment un principe : faire ce qui est de mon devoir (ce qui est conforme à ce que je veux durablement) plutôt qu'attendre un plaisir naturel à agir (qui ne vient jamais que dans l'urgence); c'est en faisant mon devoir que le plaisir doit venir, et en constatant ensuite les résultats, dont il me faut me réjouir. Eh bien cela a marché : me disant que je dois faire ceci et le faisant sans tergiverser, c'était plus simple, et j'étais bien. Le problème, c'est qu'il faut y croire toujours, presque s'illusionner soi-même (alors que ce n'est pas une illusion).

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Message par Invité Mar 20 Nov 2012 - 14:11

Alors on atteint une autre dimension : ce qui marche chez l'un ne marchera pas chez l'autre. Parce que si je fais ça, moi (ou plutôt lorsque je le fais), j'offre un somptueux banquet à mon despote intérieur : c'est précisément par le sentiment du devoir qu'il m'impose de me surcharger jusqu'à me détruire. Parce que le devoir, en lui-moi, c'est travailler à donner en se méprisant totalement soi-même; c'est avec un sens aigu du devoir que j'ai fait mon burn-out, convaincu que je faisais là ce que je devais faire. Par exemple, typiquement, dans ma vision du devoir, on n'a pas de temps pour prendre soin de soi-même alors qu'il y a tant à faire pour les autres.
Le devoir tel que je le conçois à cette heure fait partie des oripeaux dont je dois me défaire. Vraisemblablement, c'est plutôt sur le contenu du mot que sur son usage même qu'il me faudrait évoluer, mais pour l'heure, il vaut mieux que je m'en méfie : il est encore trop dangereux.
Plutôt que le plaisir, si je prends comme exemple les changements dans ma vie mis en oeuvre depuis que nous nous sommes "convertis" à la démarche de vie dans la "sobriété heureuse", je dirais : je fais sans effort des démarches qui, pour d'autres, relèvent de la contrainte, parce que ça a pris du sens pour moi. Donc, chaque acte est perçu comme un acquis, un bénéfice intérieur, et donc je le fais. C'est là que je parlais de maturation : attendre non pas que ça fasse plaisir mais que l'action ait du sens, et non son résultat, lointain, hypothétique.

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Message par Pieyre Mar 20 Nov 2012 - 14:20

Chez moi il ne s'agissait pas d'un devoir au sens général, conforme à des valeurs de grande portée. Oh ! non... Tu sais, lorsqu'on reste toute la journée à ne rien faire de ce qu'on voudrait, ou peut-être une heure par jour et une demi-journée complète par mois, on apprend à limiter ses ambitions. Le devoir pour moi, c'était simplement l'exigence de faire toutes ces petites choses qui me concernent et qui justifient à mes propres yeux que j'existe encore. Pour moi ce n'est pas tout à fait la même existence que de pouvoir faire ces choses et de tout laisser aller.

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Message par Invité Mar 20 Nov 2012 - 14:27

Oui, mais ça, ça veut dire qu'intérieurement tu étais acquis à l'existence d'un devoir envers toi-même. Donc, ces petites choses faisaient sens (c'est, apparemment, ce que tu appelles devoir) : il est cohérent, juste, de les faire. Une telle action, je n'ai pas besoin de discipline ni d'invoquer le devoir pour m'y mettre : les faire m'apporte de la sérénité.
En revanche, tu l'as compris, je ne suis toujours pas convaincu intérieurement d'avoir des devoirs envers moi-même ni de justifications d'exister. Mais ce n'est qu'un exemple.

Ma question porte sur ces "petites choses" qui devraient rentrer dans la première catégorie - cohérence, justesse ou justice, sens, et donc, accomplissement sans effort - et pour lesquelles ça ne marche pas, qui semblent ne pouvoir porter du fruit qu'à l'issue d'une patiente discipline. "Je dois faire ceci, je le fais sans tergiverser" : je peux le faire, mais cela reste une contrainte, y compris dans le résultat. Je ne retire rien de l'avoir fait, pas même de la fierté.

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Message par Zébu Mar 20 Nov 2012 - 14:44

Une certaine discipline n'est pas superflue, mais s'astreindre ne garantie pas une évolution durable. Tout au plus on fait illusion.
Il me semble qu'il faut partir de la racine du problème et la clé de la solution est le sens, il faut connaître le pourquoi ... de la flemme ou du désir d'action.
A chacun de le trouver donc et pour moi ce fut aussi "simple" que de me donner le droit de vivre.
La psychothérapie c'est vraiment une chance.

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Message par Pieyre Mar 20 Nov 2012 - 14:57

Un devoir envers soi-même, c'est une formule. En situation, je sais ce que je voudrais faire, mais je n'y parviens pas. C'est vraiment ce que je veux, sans rien mettre en balance de négatif, sinon une mauvaise volonté qu'il me faut vaincre. Alors je me dis que je dois appliquer la bonne. Ce devoir, c'est : vas-y, puisque c'est bien pour toi ! d'ailleurs tu en auras la preuve tout de suite.

Alors, quand tu peux faire les choses que tu voulais, je ne comprends pas que tu n'éprouves pas de la fierté à la hauteur de leur importance, indépendamment du domaine. Tu parlais de maturation. Je le ressens aussi comme ça. Quand je retrouve le fait qu'aller au bout de choses simples (ou de plus complexes ou de plus élevées) est conforme à un sens auquel j'adhère, je peux les enchaîner avec un sentiment d'accomplissement qui est plaisant.
Maintenant il y a une différence entre terminer des travaux dans son appartement, écrire toute la journée sur un forum, avancer sur un projet dans son emploi et soutenir un ami dépressif toute une nuit. Je ne sais pas si pour moi l'importance matérielle ou morale influe. Je peux donner facilement de mon temps et de mon énergie mais impossible de remplir un papier administratif sans un grand retard.

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Message par Invité Mar 20 Nov 2012 - 15:22

d'ailleurs tu en auras la preuve tout de suite

Ben pas forcément, justement. Et c'est là que la bonne volonté ne suffit pas. Elle échoue à me pousser sur la durée. L'absence de résultat rapide, en effet, induit illico le doute, le dilemme du fainéant : et si ça ne valait pas le coup ?

Alors, quand tu peux faire les choses que tu voulais, je ne comprends pas que tu n'éprouves pas de la fierté à la hauteur de leur importance, indépendamment du domaine.

C'est un de mes "oripeaux" : on m'a inculqué ceci : "Si tu as réussi à faire Telle chose, c'est la preuve, soit que n'importe qui peut le faire, soit qu'on t'a botté le cul pour. Dans les deux cas, c'est la preuve que tu n'as aucune raison d'être fier". Etre fier d'une réalisation, en quelque sorte, c'est une notion étrangère, je ne la comprends pas plus que je n'entends le guarani. Mais c'est un peu hors du sujet. La fierté n'est pas, loin s'en faut, le seul moteur possible, et c'est vraisemblablement un moteur qui n'est jamais vraiment très sain. La satisfaction d'avoir bien agi peut suffire.

Je peux donner facilement de mon temps et de mon énergie mais impossible de remplir un papier administratif sans un grand retard.

Parce que cela ne fait pas sens, non ? Toutes les autres actions que tu cites peuvent plus facilement avoir du sens et même, toutes participer d'un même projet.

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Message par Pieyre Mar 20 Nov 2012 - 16:36

Et c'est là que la bonne volonté ne suffit pas. Elle échoue à me pousser sur la durée. L'absence de résultat rapide, en effet, induit illico le doute, le dilemme du fainéant : et si ça ne valait pas le coup ?
C'est mon cas aussi. Ma petite méthode de motivation personnelle a marché quelques fois, mais toujours sur une courte durée, et avec des doutes et des relances tous les jours, pour échouer en fin de compte à fonctionner en simple tâche de fond.
Mais c'est peut-être comme pour arrêter de fumer. Tu tiens quelques semaines, tu reprends, et souvent c'est au deuxième arrêt que quelque chose se met en place, parce que tu es davantage sur tes gardes. Par ailleurs un psychiatre m'a dit une fois que la volonté, c'était comme un muscle; qu'il fallait l'entraîner sur la durée, régulièrement. Je ne suis pas sûr que l'analogie aille très loin, mais on peut penser que des efforts consentis encore et encore, même avec des interruptions, peuvent porter des fruits. Encore faut-il se constituer un environnement favorable, où des comportements conformes à nos souhaits soient soutenus, encadrés ou simplement permis.

La fierté n'est pas, loin s'en faut, le seul moteur possible, et c'est vraisemblablement un moteur qui n'est jamais vraiment très sain. La satisfaction d'avoir bien agi peut suffire.
Personnellement j'engloberais la satisfaction d'avoir bien agi dans la fierté. Mais je comprends ce que tu veux dire en distinguant. Il y a une fierté vaine, voire même qui nous dessert. C'est tout l'intérêt de la distinction entre orgueil et vanité.

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Message par Invité Dim 20 Jan 2013 - 17:10

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Dernière édition par Aurel_on_air le Dim 4 Jan 2015 - 15:31, édité 1 fois

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Message par cramique Dim 20 Jan 2013 - 19:42

Pas tout lu...

Mon truc : ne pas en faire une contrainte. Attendre le désir. Y mettre de l'affectif. En faire un exercice de pleine conscience.

Plus jeune j'étais très disciplinée mais maintenant plus du tout (bon sauf au travail et encore)

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Message par Wise Dim 20 Jan 2013 - 20:12

Sophrologie,
Lâcher prise,
Cohérence cardiaque,
être à l'écoute de son corps,
Feng-sui,
gestion des émotions,
Sociologie Communication CNV Médiation gestion des conflicts...

... comme je l'ai dit sur plein d'autres topics,
cela m'a changé effectivement en tres grande profondeur.
j'ai retrouvé qui j'étais tout au fond de moi.
(à la poubelle tout le conditionnement toxique contre-nature) je suis désormais Libre.
... en Harmonie, Fluide, Souple d'esprit, Rassuré, Naturel, Spontané, Energique, Performant, Efficace... et je sens être proche du bonheur.

L' "Effort" comme tu dis... est en totale contradiction avec tout ça.

(mais 90% des trucs sur lesquels je suis tombé n'ont eu aucun effet. le pertinent est rare. j'ai évolué principalement par moi-même, travail d'introspection).
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Message par Zebralbatros ? Mar 26 Mar 2013 - 14:21

Euh... petite contribution un peu tardive mais bon, si ça peut aider (ou rappeler des souvenirs à quelqu'un ?)

Durant une petite boulimie de lecture de psycho (douance et autres), j'ai découvert Du désir au plaisir de changer de Françoise Kourilsky-Belliard. Entre autres.
Mais c'est surtout l'idée qu'à vouloir faire preuve de Volonté, de me forcer à ne plus être une grosse feignasse, une limace amorphe, etc, je m'enferrais dans des circuits complètement improductifs. Et à me désoler de ne pas y arriver, de ne pas être fichue de bouger un minimum. Et à réessayer plus tard, en me disant que cette fois c'est la bonne, je vais m'y tenir à ces résolutions, et à me maltraiter puisque je recommençais le même schéma, avec bien sûr les mêmes résultats.
Mais je viens d'entendre parler des Thérapies Comportementales et Cognitives à la suite de Christophe André (Imparfaits, libres et heureux) et j'ai abouti à La gestion de soi de Van Rillaert ( Suspect j'ai juste un petit doute, là, sur l'orthographe du nom). Drôle de titre, mais dont l'enseignement primordial me semble être (dans ma situation, du moins) : "si ce que vous avez essayé jusqu'à présent n'a pas fonctionné, changez-en !"
Ca n'a sans doute l'air de rien pour beaucoup d'entre vous, mais moi ça me soulage drôlement. Et depuis ça va déjà mieux : j'arrive à "tricher" avec moi en ne culpabilisant plus à passer prioritairement par ce qui me fait plaisir plutôt que par ce "que je DOIS faire/être/...".
Ouf : quel soulagement de pouvoir dire "je ne suis pas une winneuse, une battante, une volonté de fer et tant mieux parce que je n'ai jamais aimé la compétition, encore moins contre moi-même". En plus, j'm'aime + ! À votre santé !

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Message par Invité Mar 26 Mar 2013 - 14:39

Avec le recul - puisque c'est moi qui ai ouvert ce sujet - je crois qu'il y a un point clé qui n'a pas encore été abordé : c'est la capacité à constater qu'on a changé, avancé, progressé, qu'on s'est épanoui, ouvert.

En effet, on nous a tant appris que l'amélioration ne pouvait venir que dans le sang, la sueur et les larmes, que les progrès accomplis sans le passage par la case "effort pénible, défi à la volonté, autodiscipline de fer, auto-bottage de cul, auto-administration de gifles" ne sont pas considérés comme tels. Au mieux, on se dit qu'on n'a pas changé, juste appris à s'accepter, que c'est de la mollesse et de la résignation.

J'étais en fort surpoids, j'ai perdu 15 kg en moins d'un an, et depuis je suis stable, avec une méthode (méthode Zermati) véritablement sans effort, après des années d'échecs ("toutes mes tentatives de régime se sont soldées par un bide"). Résultat ? Je n'ai aucun bénéfice psychologique. Je me regarde comme je suis, c'est-à-dire encore en léger surpoids ( Laughing ), déçu de n'avoir pas perdu deux ou trois kilos de plus. Je ne m'accorde aucun bénéfice pour ce changement. Même quand cet été, sans entraînement, j'ai grimpé un col à presque 2900 mètres, ce que je n'aurais sans doute pas fait un an plus tôt. Puisque c'est arrivé sans effort, aucun mérite, et presque, je ne me suis rendu compte de rien !
Il en va ainsi de pas mal d'autres changements où il faut que ce soit le psy qui me les fasse remarquer... Si ça s'est fait comme un épanouissement, un chemin "tout naturel", on ne l'intègre pas comme un progrès, comme un succès... Juste comme un truc qui s'est fait tout seul, par chance... La satisfaction d'avoir bien agi ? Cela nécessite 1/ d'acter qu'on a agi, et non subi, 2/ que ç'ait été bien, et 3/ d'en être satisfait... Trois portes à franchir !

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Message par Invité Mar 26 Mar 2013 - 15:27

J'ai retenu l'idée de douceur dans le processus de changement. En effet, l'idée que ça doit se faire dans les cris et les larmes est tenace chez moi et contre-productive.

Il y a un point central, celui qui marque le début du changement pour moi : accepter où j'en suis et ce que je veux changer avant de le changer. Accepter que j'ai tel travers pleinement, et lâcher-prise dessus.

C'est très paradoxal et complètement contre intuitif, je le conçois. Mais ça marche!

Quand je veux changer, je ne m'accepte pas. Je suis dans le rejet de moi-même, dans la lutte acharnée. Je me fais la guerre et je me fais du mal. Quand je m'accepte telle qu'elle, je déploie de l'empathie et de la douceur à mon égard. Je suis alors encourageante, et d'un coup, ça devient plus facile de mettre un pied devant l'autre et d'avancer vers le changement. Et si je tombe en route, je me dis que ça fait partie du processus, essai/erreur, et je me mets encore plus de coeur à l'ouvrage.

Changer, c'est un processus, c'est très long, et les changements ne sont pas mesurables immédiatement. De temps en temps, je prends du recul, et je regarde, sur six mois, où j'en étais et où j'en suis. Ecrire m'aide énormément pour ça. Dans ces moments là, je développe un sentiment de gratitude, et ça m'emplit de joie. Je me sens fière de moi.

Malgré le fait que ce soit encore très éloigné de mon idéal de moi. Cet idéal est mon pire ennemi, tyrannisant, me rappelant sans cesse mon insoutenable médiocrité. J'ai fini par le congédier, même si je ne le perds pas de vue, comme une étoile qui me guide en mer.

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