Relire une phrase sur deux

J'aime bien ce jeu, façon lettre de Sand à Musset.


Chers parents. J'espère que vous allez bien. Ici, on
fait du volley. C'est marrant sauf que l'équipe des bleus
nous bat chaque jour. On ne nous donne pas assez
de vitamines peut-être haha! Pourtant on nous fait
à manger quand on a faim et c'est extrêmement
bon! Comme promis on ne mange pas trop de bonbons
douloureux pour l'estomac. Vous avez vu: on est mal-
gré vos suppositions hyper sages! Bref, ici on est très
heureux! Alors je vous en supplie, ramenez-nous
chaque année dans cette colonie, on s'y sent comme
à la maison.

Ma chère Lulu,
Je t'écris au sujet d'une affaire pressante. Je te l'explique.
Tu sais que mon avocat aura la possibilité de faire passer
mon affaire après le mois de décembre. Cela me donnera
des armes avec un délai qui convient. J'en ai besoin pour
réfuter la thèse adverse. Je t'ai dit que j'ai perdu le fichier
des clients à traiter en urgence, ici même. Il est impératif
que je relise les actes notariés où figurent les dates; aussi
que tu te rendes à la banque pour retirer du coffre le petit
dossier rouge. Ne te formalise pas si maître A... se met en
pétard. Il n'y a pas à hésiter : c'est le plus brillant de tous.
Il manque peut-être quelques documents dans le dossier.
Tu verras mon gendre pour charger la pièce du nécessaire.
Je t'embrasse tendrement,
Dédé

Salut maman,

Ne t'étonnes pas si je t'appelle
peu souvent. Je t'aime tant ma
maman. J'ai besoin d'un peu de
linge, une serviette, quelques des-
sous. Tu sais que je dois acheter
déjà mes ustensiles de cuisine,
tout le matériel pour faire les
repas. Déjà que les prix ici sont
explosifs. Pour le jour où je m'en
sortirai, je mettrai un peu de côté,
fuirai par la bibliothèque, où je
prendrai un abonnement et lirai,
passerai le bac et prendrai tout
le temps d'étudier des livres de
droit, tu m'attendras j'espère,
et je ne te décevrai plus, c'est promis.
Ecrit à la cellule 126.
Ton fils.

La comparaison est intéressante.
Déjà je pense que tes lettres sont plus parlantes. À la relecture, je m'aperçois que je privilégie le sens global quand tu mets davantage en relief le sens caché.
Ensuite je dois faire de trop longues lignes, surtout en m'attachant à les faire d'une longueur très voisine (mais cela doit dépendre ensuite de la fonte) et sans coupure.

Par ailleurs je pense qu'il va falloir être inventif pour varier les contextes d'écritures dissimulées. J'ai l'impression qu'il est toujours question d'un contrôle du courrier, à moins bien sûr qu'on reproduise l'idée d'un jeu d'écrivains.

Un présent calligraphié
en guise d'avertissement

Tu
sais
ne
pas
me
faire :
plais
moi
plus
vite !

Je
peux
ne
pas
te
dire :
veux
tu,
plus
tard...

Nous,
seuls,
ne
nous
sommes
crus
plus
que
nous
deux.

Allez, je relance le topic

Cela fait trop longtemps que je porte ce fardeau sur mon coeur, oui j'ai-
me tes yeux, ton sourire. Il faut que nous ayons pendant qu'il est temps, perpé-
tué ma descendance, ma femme, ma soeur, mon enfant, et tu trouveras
peut-être ça audacieux, mais deux personnes qui s'aiment ne doivent-elle pas joindre
leurs corps parmi les fleurs, près du grand arbre au milieu du jardin, sous un monceau de
tendres caresses ? Que Dieu me chasse de son Eden. Pour toi je veux bien cultiver la
terre. Je vais te dire où me trouver, pour qu'enfin finisse cette course-poursuite effrénée, et
que l'on cesse de se cacher derrière nos faux-semblants. Si je devais encore te mentir,
qu'on m'arrête immédiatement. J'ai assez menti, mon cœur est las, j'ai essayé d'échapper à
ces tourments de l'âme, par pudeur, par un désir de chasteté ridicule, tout ça pour suivre
la loi, qui stipule qu'on doive payer pour ses crimes. Tu te rends compte? Moi, l'homme juste,
l'homme droit, j'ai pensé commettre un crime en t'aimant, alors que Dieu m'a fait de chair,
j'ai cédé à mes pulsions, je ne comprends plus rien, j'avais pourtant fait un vœu de ne jamais
prendre femme et de me donner au Seigneur, de lui accorder mon âme et mon corps, mais je dois
prendre le mauvais chemin. Je mérite d'être puni, mais si tu le souhaites, tu pourras peut-être
me punir toi-même d'une manière douce, comme tu sais si bien le faire, et alors, je pourrais
me pardonner.