Travailler en groupe

Bonjour à tous !

Encore une fois, bien que j'aie vérifié, il se peut que ce topic ne soit qu'un insipide doublon, auquel cas n'hésitez pas à le supprimer !

Bref, entrons dans le lard du sujet: les activités de collaboration.
Ce que je vais développer pourra paraitre très prétentieux aux yeux de certains, et je le conçois parfaitement. Mais sachez qu'une des principales qualités que je trouve à ce forum est justement que les zèbres peuvent s'exprimer en toute franchise sans paraitre prétentieux au regard des "normaux". Donc j'espère que vous ne vous méprendrez pas sur le but de ma démarche

Bon, ceci étant posé, n'y allons plus de main morte ! A chaque fois que je suis dans une activité intellectuelle de groupe ( binôme ou plus ) à l'issue de laquelle il faut proposer quelque chose ( devoir en commun, idée de scénario, etc. ), je me retrouve bien souvent dans une situation très délicate; de bonnes idées fusent dans ma tête, j'en suis conscient, et je dépense en fait toute mon énergie à convaincre les autres, voire à leur expliquer comme à des enfants. On est bien loin du travail en groupe ! Ça devient juste un travail en solo, avec la difficulté supplémentaire de devoir convaincre X personnes.. Les autres, au lieu du rôle moteur et enrichissant qu'ils sont censé fournir, deviennent alors, bien malgré eux, un frein à la vitesse de mes réflexions. Pas de mégalo ici, hein, je m'efforce d'être le plus sincère et clair possible ! Parce que ce n'est pas un mystère; les zèbres pensent (trop?) vite.

D'ailleurs, il m'est bien sur arrivé de faire de VRAIS travaux de groupe, où les idées de chacun fusionnaient joliment. Dans ce cas, je ne peux qu'être ravi, et je ne cherche bien sûr pas à imposer mes idées - pas forcément bonnes par ailleurs - . Mais bon. C'est rare.

Je vous pose donc la question, amis zèbres. Parvenez-vous, lors d'activités INTELLECTUELLES avec des normaux, à accepter les idées des autres, alors que vous êtes pleinement conscient qu'ils se fourvoient totalement ? Peut-il y avoir une vraie collaboration, où les réflexions des uns et des autres s'enrichissent mutuellement, entre zèbres et normaux ? Devons-nous freiner la machine pour éviter un décalage contre-productif ?
Avez-vous des expériences, des remèdes à ce sujet ? Le débat est lancé, à vos claviers

Difficile pour moi de bosser en groupe. Trop perfectionniste, trop horreur du temps perdu. Actuellement, je me suis fourrée dans l'élaboration d'un projet commun au niveau professionnel, il y a des temps de réunion, et des choses à rédiger : pendant les temps de réunion, je prends sur moi pour éviter les "non, mais ça c'est bon, on a déjà résolu le problème il y a une heure", quant aux choses à rédiger... au départ il y avait une secrétaire désignée, qui nous envoyait les brouillons pour que l'on donne notre accord, je ne pouvais m'empêcher de réécrire la moitié des trucs (correction des fautes d'orthographe, remaniement des phrases mal tournées, des redites, des mots imprécis ou inadaptés...)... aujourd'hui je suis la secrétaire...
Par le passé, ça a toujours été comme ça aussi. Ou alors j'abandonnais pour aller faire mon truc toute seule dans mon coin.
Jamais connu la joie de créer quelque chose à plusieurs sans que ça me saoule très vite le "plusieurs", sauf en musique. J'avais un groupe. Mais là, c'était différent, chacun avait sa spécialité, et donc son expertise dans son domaine. Parfois, les uns et les autres émettaient des suggestions, et on en discutait, tout en sachant très bien que l'avis du plus calé sur la question trancherait. Là c'était stimulant et cool.
Je crois que c'est peut-être un des moyens de pouvoir bosser dans un truc collectif sereinement.

Je peux travailler en groupe dans la mesure où l'on se partage les tâches : quand j'étais à la fac, on définissait un plan en commun et chacun faisait sa sous-partie (et les sujets abordés étaitent trop précis pour que je sois tentée de vérifier les parties des autres... je suis un poil feignante aussi).
Aujourd'hui, je travaille en groupe pour préparer des manifestations (associatif) et là même chose, partage des tâches (et la personne qui coordonne est perfectionniste pour toute l'équipe !).

S'il n'y a pas partage des tâches, je rejoins Super marre et je suis d'accord pour dire que la perte de temps m'insupporte...

Je travaille pas mal en groupe et j'adore ça quand c'est bien calibré. On va dire que c'est intellectuel puisque ce sont des travaux de stratégie d'entreprise, de production d'outils méthodologiques, d'organisation d'événements ou de travail pédagogique (formation).

Je rejoins ce que dit SM sur le groupe de musique et les compétences, et ce que dit Christelle sur la répartition des tâches, et zheibr sur le chef de projet.

Ce qui est important déjà est d'avoir une bonne composition de groupe par rapport à la situation donnée et à ses objectifs. Si groupe il y a, c'est qu'il est utile de réunir toutes ces personnes pour parvenir à une solution partagée ou un résultat commun. C'est d'autant plus important si le groupe doit intégrer de nouvelles compétences/actions à l'issue de ce travail qu'il répercutera dans ses instances d'appartenance.

Les outils principaux d'un bon travail sont le cadrage, le partage des objectifs, la formulation et la reformulation. Tu peux lire la littérature sur le travail en mode projet (équipe pluridisciplinaire, un objectif, un début et une fin, des moyens) pour creuser le sujet.

L'intérêt intellectuel de l'affaire est que les bonnes solutions sont contextuelles et dépendent des jeux d'acteurs, de leurs stratégies, de comment se manifeste le réel. Le groupe servira à trouver ensemble une solution adaptée, et souvent, dans un bon travail collectif, on découvre de nouveaux éléments et on doit repositionner son diagnostic/ses solutions. Dans d'autres cas, quand on est certain de porter la bonne solution, il faut se trouver des alliances dans le groupe pour agir en complément et/ou reformuler ; ce qui n'est pas inintéressant non plus d'un point de vue intellectuel.

La clé du travail en groupe est d'accepter la fluidité des interactions, de savoir agir pour les modeler tout en sachant trouver les bons moments et la légitimité du cadrage, de la fermeté. Très yin yang en somme .

En espérant que ça t'ait donné des éléments de réflexion. Mais tout dépend du type de travail en groupe que tu as à faire et de la position que tu y occupes.

(Horreur, je parle comme dans un article de "Courrier cadres" )

Dans le travail aussi on ne choisit pas les autres et il faut faire avec. Il y en a un avec qui je bosse qui m'a été imposé et que je fais clairement flipper par mon approche globale. Je passe beaucoup de temps à le rassurer et lui passe beaucoup de temps à traduire pour lui. Je suis aidée par une personne qui fonctionne comme moi et qui, par sa position de tiers, est légitime et rassurante pour reformuler. Au final, on avance comme un chariot avec deux roues de taille différente, mais on avance

J'ai aussi bossé en groupe dans un cadre associatif (mobilisations de 50 personnes sur actions-terrain notamment), les leviers sont différents, c'est plus un bordel à organiser, les non-dits se situent ailleurs, mais la motivation est plus importante.

Qu'est-ce que tu fais comme travail ?

Ah, ça me rappelle des souvenirs. Dans les non-dits qui se situent ailleurs dans le monde associatif et la politique locale, il y a la culpabilité, qui est un drôle de moteur d'action (que j'ai toujours refusé d'utiliser, mais que j'ai vu fonctionner à plein, plus ou moins masqué).

Tu as travaillé sur l'appropriation par les gens de la prescription faite ? ou mieux, de la co-élaboration de prescription ?

mmm la réalisation cinéma a dû être une alternative enrichissante pour moi puisqu'en France, on est auteur-réalisateur....

je dirais que beaucoup de choses résident dans nos capacités de communication (et d'adaptation de notre communication en fonction de la tâche, du groupe, etc...)

mais sinon souvent j'ai fui les groupes pour les mêmes raisons...

"les gens" ne suivent pas les prescriptions de celui qu'ils sont allés voir car :
(non axhaustif)

- ça les renvoie à leurs propres lacunes, difficiles à admettre
- on vit dans une société de la défiance des différences
- ils veulent oublier qu'ils ont demandé, oublier leur source et s'approprier l'idée
- t'as pas le diplôme ou le statut qui va avec l'idée alors "tes mal placé pour avoir une bonne idée" (ah le pays des bouts de papiers à la con)

Bref, t'as pas raté de marche, ce sont ceux qui fonctionnent comme ça, en boule, qui ont raté des marches...

Pas évident de s'adapter...je comprends...

En psycho sociale : voir les échanges dans un groupe : la normalisation et le consensus, la norme d'originalité, la polarisation, la prise de risque, les opinions, le changement...

Super les références théoriques .
J'ai une amie psychodynamicienne du travail qui vient de suivre une formation sur la dynamique de groupe, on en parle samedi .

oui désolée, j'ai toujours peur d'en agacer certains...mais je suis pour le partage des savoirs et contre le nivellement par le bas, donc voilà... (comme ton enthousiasme et ta curiosité font plaisir à voir Augen !!)

J'adore le travail en groupe mais j'ai du mal si les tâches ne sont pas définies par personne. Je prends souvent le lead dans le groupe, j'organise, je planifie et je réfléchis très vite. De plus, j'arrive à faire plusieurs choses en même temps et du coup, je stresse souvent les gens et cela les énerve car moi j'ai déjà visualisé le but, réfléchi aux divers chemins et je suis dans les starting blocks quand les autres cherchent à comprendre les consignes. En ce moment c'est compliqué car je viens d’obtenir mon concours de prof et toutes les semaines on doit travailler en groupe à la fac. Souvent je me retrouve la dernière choisie car les autres me connaissent bien et je les agace. Aujourd'hui par exemple, un collègue a refusé de travailler avec moi car je n'avais pas encore lu les consignes pour le travail de demain; j'ai eu beau le rassurer en lui disant que j'aurai tout compris d'ici demain mais rien n'y a fait. Heureusement que dans ce métier je travaillerai beaucoup seule car sinon ce serai cauchemardesque

Le travail en groupe c'est cool si!!! et seulement si!!!! les personnes qui composent se dit groupe de travail son compatible.

Sinon, c'est une galère phénomènale....... 10 de management parle LA!!!

Les profils que j'encaisse pas; Le carrièriste écraseur et le branleur qui crie.

Je ne supporte pas ça. J'en suis déjà au point 1B que les gens n'en sont qu'à l'introduction. Je ne supporte pas qu'on chipote sur la moindre phrase ou la moindre virgule en perdant du temps.

J'ai détesté les travaux de groupe à l'école. J'arrivais toujours avec ma partie construite et rédigée, "prête à l'emploi" ou presque et les autres chipotaient sur le moindre mot "ça veut quoi ce mot?" tandis qu'ils n'avaient souvent que des notes éparses qu'ils comptaient faire rédiger en groupe.

Et il y a toujours celui qui pose la question à laquelle ont vient de répondre et fait perdre du temps à tout le monde.

YES!!!! Moi le "c'est trop compliqué ton truc" ça me tape sur le système.

Il nous faut nous zèbre se mettre à leur niveau pour espérer avoir une vie relationnel à peu prés convenable.

Se baisser, déjà cela fait mal au dos.... et pour découvrir que c'est pire en réalité....

Je me mets donc en mode minima et puis c'est tout.

Je déteste travailler en groupe sauf si le groupe est constitué exclusivement de zèbres.

Il y a peu j'ai justement eu à participer à un travail de groupe : sur 15 on était 4 zèbres et par bonheur, on s'est mis dans le même sous-groupe. Donc notre production a été celle qui a été validée par la direction. Sauf qu'entre-temps il a fallu convaincre TOUS les autres. Je me suis sentie frustrée, incomprise, énervée et une fois rentrée chez moi j'ai passé ma soirée à pleurer pour évacuer toutes ces tensions...

Ce jour là j'ai décidé d'entamer ma reconversion personnelle et j'essaie actuellement de réunir les infos dont j'ai besoin pour reprendre des études et devenir orthophoniste.

Quant à ce travail de groupe qui n'est pas terminé, j'essaie de prendre du recul et de ne pas trop m'investir mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'empêcher d'extérioriser mes idées et points de vue (je suis plutôt extravertie) et je me prends régulièrement des remarques du genre "relax, prends le temps de respirer, on n'est pas pressés" et ça m'insupporte.

Passer une journée complète de 7h, à 15 personnes pour produire un tableau excel qui m'aurait pris 15 minutes si j'avais bossé seule, c'est devenu vraiment trop insupportable pour moi... Et j'ai passé l'âge de faire des compromis avec moi-même en essayant de me convaincre à tort que c'est moi qui est dans le faux...

Welcome in to my world.....

Et le pire c'est qu'il vaut mieux perdre 7h que de véxer les autres.

AhAhAhAh!!!! Elle est là la solution!!! mais si elle est là....

Vive le travail de groupe tout seul. Au moins on ne se met en compet avec personne quoique.

Enfin pas vraiment le compet pour nous mais pour les autres c'est une autre histoire.

Je vis dans un monde ou il est interdit de briller sous peine de se faire coller une bonne grosse étiquette et la adieu le petit bout de vie sociale.

Tout dépend du but recherché.
Travailler en groupe ne signifie pas forcément être efficace, mais vise en priorité à plutôt à créer du lien. C'est ce que j'observe parfois. Le résultat est minimisé en faveur du bien être engendré.
Il sert aussi à asseoir une autorité qui se sert des réunions de faire valoir utilisant tous les participants à valider son idée. Ce sont ces réunions que je fuis.
Après on peut judicieusement orienter les résultats d'un travail collaboratif (j'ai lâché le mot suprême !) par un argumentaire sensé et clair, c'est ainsi que je procède. Je table généralement sur des réunions courtes et échelonnées sur un délai également court.
Enfin je prends sur moi quand je le sens nécessaire de consolider les données pour les présenter la fois prochaine. Je varie pour cela les modes de présentation : dessins, schémas, tableaux, écrits suivant les interlocuteurs. Ainsi je m'investis...