Vos rapports à la hiérarchie

LillyKat a écrit:

Ainaelin a écrit:Sinon, si tu es courageuse, il y a les cours du soir (le CNAM en fait, je crois), ou par correspondance (comme le CNED).

Bonsoir Ainaelin,

On peut faire des études de psycho via le CNAM ou le CNED ?? Je croyais qu'il fallait absolument retourner à la fac...

Apparemment pas, mais d'autres que toi ont eu ce problème, et semblent y avoir apporté un début de réponse : http://www.psychocned.free.fr/

Pour le CNAM, il y a au moins un enseignement : http://portail-formation.cnam.fr/ecole-management-societe/travail-orientation-formation/psychologie-du-travail-psychanalyse/introduction-a-la-psychologie-clinique-et-a-la-clinique-en-psychologie-249531.kjsp

Bonne recherche.

Il y a des universités qui proposent des diplômes à distance. Il faut juste trouver celles qui proposent ta discipline dans ce mode. Par exemple, j'ai un pote ingénieur qui a passé une licence d'économie à distance (pas d'amphis, que des polys, des exos corrigés, et un ou deux devoirs par semestre) à l'université de sceaux. Pour la psycho, je ne sais pas si ça existe qq part, il faudrait chercher.
Bon, après c'est sur que c'est chaud, mon pote devait poser une semaine de congés pour passer les examens (deux fois par an), et prenait aussi des congés pour travailler ces cours, ça laisse pas beaucoup de temps pour faire autre chose...

Merci Asperge, Ainalein et Cauchy pour les infos et liens
C'est une idée qui fait son chemin dans un coin de ma tête, j'avais déjà entrepris quelques recherches sans vraiment trouver mon bonheur, je vais pouvoir approfondir un peu plus...

@Asperge, tu es donc fonctionnaire et tu as suivi des études de psycho c'est bien ça ? Les débouchés sont donc si minces ?

J'ai fait mes études, et suis devenue fonctionnaire ensuite. Je pense qu'il y a peu de postes, mais que cela est possible si tu le veux vraiment. j'ai toujours trouvé lorsque j'ai voulu changer de poste, mais cela peut prendre plusieurs mois.

c'est juste que c'est infernal dans la fonction publique.

Oui je comprends Asperge. Ou alors il faut les moyens d'ouvrir son propre cabinet... Enfin, au moins toi avec tes études déjà réalisées tu as un plan B au cas où

Et en effet la fonction publique ne fait pas de cadeaux à ceux qui ne rentrent pas dans le moule, c'est triste... Après peut-être que cela dépend des services dans lesquels on travaille, mais il faut être assez "conformiste" pour s'y intégrer. Il faut vraiment bien s'adapter aux usages locaux et repérer celles ou ceux qui ont de l'influence et s'y greffer (même si ce sont rarement les personnes les mieux mais cela n'est que mon avis), sinon point de salut ! Tout ce qui n'est pas dans le groupe ou se rebelle est suspect ou bon à abattre

c'est quoi le plan B ? le libéral, c'est ça ?

J'ai travaillé dans un endroit dans lequel ce n'était pas du tout comme cela. J'étais respectée et appréciée pour mes qualités et mes différences. Je m'appuie encore aujourd'hui sur cette expérience. cela me porte un peu.

Oui, mais se conformer est juste impossible; Et cela veut dire que l'on ne s'exprime vraiment jamais. Il faut toujours trier, se taire, anticiper. Cela déforme.

Un plan B c'est un plan de secours. Si tu voulais quitter la fonction publique (ce qui est rare et une sacrée prise de risque mais j'en ai connu), tu as de quoi te reconvertir avec tes études

Oui, c'est donc bien une question de service aussi. Et malheureusement c'est un peu la loterie quand on change de poste, on sait ce qu'on quitte mais pas ce qu'on va trouver...
Et je crois aussi qu'on ne peut jamais s'exprimer vraiment, enfin du moins pas à mon niveau. Peut-être que toi tu as plus de marge de manoeuvre ?
Dès que j'ouvre le bec ou qu'il se passe un truc ça fait le tour du service, au passage si le message ou le fait initial est déformé c'est mieux, résultat je ne peux avoir confiance en personne, et c'est horrible . Y'a que des femmes quasiment dans mon service, c'est l'horreur ! Ambiance de gonzesses, prises de tête, ambrouilles et crépages de chignons régulièrement ... C'est pour ça que je fuis, ça me saoule tout ça, j'aurais préféré bosser avec des hommes. Anticiper, se méfier, dire sans dire complétement, en y mettant de la rondeur, se taire, bref tout ce que je ne sais pas faire d'où mes soucis actuellement

LillyKat a écrit:

Et je crois aussi qu'on ne peut jamais s'exprimer vraiment, enfin du moins pas à mon niveau. Peut-être que toi tu as plus de marge de manoeuvre ?
Dès que j'ouvre le bec ou qu'il se passe un truc ça fait le tour du service, au passage si le message ou le fait initial est déformé c'est mieux, résultat je ne peux avoir confiance en personne, et c'est horrible . Y'a que des femmes quasiment dans mon service, c'est l'horreur ! Ambiance de gonzesses, prises de tête, ambrouilles et crépages de chignons régulièrement ... C'est pour ça que je fuis, ça me saoule tout ça, j'aurais préféré bosser avec des hommes. Anticiper, se méfier, dire sans dire complétement, en y mettant de la rondeur, se taire, bref tout ce que je ne sais pas faire d'où mes soucis actuellement

et bien j'aurais pu écrire cela !!! Je ne trouve pas que j'ai beaucoup de marge de manoeuvre, malgré ce que me disent les catégories B. Je suis beaucoup plus directe, ce qui me dessert. Je ne m'en sort pas très bien. Je n'arrive presque jamais à dire ce que j'ai à dire, alors que c'est toujours très simple. Et lorsque j'y arrive, cela fait flop, cela tombe à l'eau, ou les collègues me contredisent. C'est juste impossible.

Partir, je ne sais pas. La sagesse est de ne pas quitter ce service pour un autre. Si je part c'est pour le libéral, sinon c'est inutile. Je lutte souvent pour ne pas partir en courant.
Maintenant pour être un peu optimiste, je me sens mieux depuis janvier, de plus il y a des professionnels avec qui cela se passe mieux. Il faut juste que je lutte contre mes impressions. car ce n'est pas parce que j'ai l'impression qu'une conversation est inutile pour moi, qu'elle n'a pas des conséquences positives dans la relation. Et puis je me place mieux. Comme je sais que cela tombe toujours à côté, je dis ce que je pense, en faisant attention tout de même, je me place un peu.

Je crois que je/nous ne perçevons pas à quel point nous vivons dans un monde parallèle.

Si tu es catégorie B tu as forcément un peu plus de marge de manoeuvre que moi, pas comme un A non plus mais bon... Oui être trop direct n'avantage pas, c'est aussi un de mes "défauts" sur lequel je dois travailler. Mais sincèrement, tu ne trouves pas cela épuisant de toujours devoir être sur tes gardes et te "surveiller" pour ne pas que le naturel revienne au galop ?

Moi aussi mes collègues prennent un mâlin plaisir à me contredire ou me renvoyer dans mes pénates, la moindre occaz est bonne
Par exemple, la "majorité" a décidé de mettre en place une idée à la con (alors qu'au départ tout le monde était contre mais la chef voulait absolument l'installer depuis 3 ans donc elle a évidemment caressé dans le sens du poil ses fidèles lèches-bottes près à tout pour avoir leur nonoss de début d'année afin de la faire passer), je me retrouve donc seule (encore ) a trouver ça pourri mais bon tout le monde s'en fout puisque c'est "adopté". Eh ben ça fait bien 3 semaines qu'il n'y en pas un ou une dans le service qui n'omette pas de me rappeler avec un grand sourire "ben oui tu sais qu'on va faire comme ça maintenant hein"
Mouais merci je ne suis pas idiote j'ai compris, inutile de me le répéter tous les jours quinze fois par jour...

Si tu te sens mieux c'est très bien
Ce qui m'agace et que tu as peut-être constaté aussi de ton côté, c'est que quand je vais mieux (et ça se voit tout de suite), y'en a qui peuvent pas s'empêcher de me casser avec des piques ou des remarques pas sympa
Pfff je suis trop sensible môa...

En fait je suis catégorie A. Mais je ne vois pas vraiment de sortie non plus. Cela se fait petit à petit. Mais je n'attends pas grand chose. Je sens que je vais mieux, que je me comprends mieux. Au travail je dirais que c'est mieux, mais cela reste très relatif. Mardi j'ai passé un sale moment, et j'ai ramené cela avec moi en week-end. Je vois que cela ne passe pas, que je ne m'intègre pas.

Le travail est plutôt d'accepter de ne pas m'intégrer, et de me positionner à côté, puisque c'est peine perdue. Mais je suis bien en deça de ce qu'ai pu faire ailleurs. C'est mieux, mais cela reste assez insatisfaisant.

J'aurais pu écrire tout ce que tu as dis. Mais je commence à voir les effets du forum (première inscription en décembre 2011) depuis le début d'année. Il faut juste que je continue à désinvestir le travail. Je m'effondre aussi moins lors de ce que je considère comme des agressions. Et ne plus les regarder autant m'aide beaucoup. Auparavant j'étais trop attentive, trop réceptive. C'est mieux.

Mais je ne suis pas souvent moi-même, et je fais du contorsionisme intellectuel et affectif.
C'est quand même impossible. J'aimerai être ma propre hiérarchie, mais il me manque quelque chose pour passer à l'acte. Je ne prendrai aucun risque financier. Trop la trouille je crois, et une seule source de revenu.

Qu'est-ce qui te fait dire que ton intégration ne se fait toujours pas ? Après cela vient peut-être de ceux qui sont en face aussi, y'a des services à la gomme parfois et pis c'est tout !
S'il y a quand même une légère amélioration, c'est toujours mieux que d'aller travailler à reculons ou la boule au ventre... y'a rien de pire

Ah d'accord ! Tu étais déjà inscrite, tu es partie, et tu es reviendue
Le forum t'a apporté quoi en particulier ? (c'est pour savoir dans quel état je me sentirai dans 2 ans )

Ben je vois qu'on a les même "devoirs" à faire à la maison ! Apprendre à se désinvestir du travail, tu as tout compris, et c'est exactement ce qui peut pourrir la vie à des personnes hypersensibles et perfectionnistes (car je suppose que tu l'es également). Je me demande comment faire pour gérer le trop plein de réceptivité émotionnelle ? Il faut "s'anesthésier" mentalement pour ne plus se sentir autant touchée c'est ça ?

Je peux vraiment avancer lorsque je décide de ne plus "aimer" un ou une collègue, qui par méchanceté ou excès de sympathie m'envahie complètement. Quand la douleur devient trop extrême, je casse le lien affectif et prend mes distances. Le soucis c'est que j'attends vraiment longtemps, très longtemps... . La sagesse voudrait que je prenne des distances rapidement puisque cela se répète si souvent... mais non, je vois les qualités de la personne et ensuite je suis piégée.

Je me suis aussi protégée ces derniers mois en regardant moins les collègues dans les yeux; car j'avais tendance à donner TOUTE mon attention par le regard.
Mais :
1 - je ne recevais pas le centième de ce que j'attendais
2 - je n'avais plus aucune protection, puisque je voyais toutes leurs mimiques, incompréhension...etc...

Donc je peux maintenant arriver dans une pièce, la balayer rapidement du regard, puis vite détourner le regard, le centrer par exemple sur mon sac que je pose, tout en souriant et disant une petite phrase.Cela m'aide beaucoup. Le soucis c'est que je suis moins attentive au quotidien à plein de détails, je me referme un peu.

j'ai un peu eu les mêmes soucis sur l'implication affective au boulot et la frustration ingérable qui en ressort. Pour essayer de contrer le problème, j'avais essayé de rationaliser mes échanges, c'est à dire de laisser aller mon coté analytique dans le champ du relationnel professionnel, afin d'inhiber au mieux mon émotivité.
Pour alimenter ma capacité d'analyse, je m'étais appuyé sur trois types d'approche : les techniques de vente (simple et efficace afin de travailler l'organisation de mes réponses dans un but déterminé à l'avance - je ne suis pas du tout commercial), les techniques de négociation (ça m'a permis de travailler surtout mon attitude comme le jeu de regard, ou la compréhension des jeux d'acteurs dans le cadre d'un processus décisionnel), et enfin le plus fun, j'avais utilisé un petit bouquin qui s'appelle "l'art de convaincre" de Schopenhauer qui théorise comment dans un débat avec une personne convaincre l'audience qui ne participe pas au débat. Ce bouquin m'a été très utile pour réussir à convaincre des non-sachant (directeur, etc.) que j'avais raison lors de discussions en face d'un sachant. L'audience des non-sachant n'ayant pas les compétences suffisantes pour peser la pertinence des arguments, ces méthodes sont très utiles. On en connaît certaines intuitivement et d'autres sont plus complexes.
Toutes ces méthodes m'ont permis de rendre l'échange professionnel plus analytique et devenir presque un jeu. Il y a du coup automatiquement une distance qui se crée et qui permet de prendre un peu plus de recul. J'ai construit une espèce de faux-self qui m'a permis de limiter mon implication émotive, même si cette dernière reste encore présente.

Pour ma part, ça a pas mal accentué mon sentiment de ne pas vivre le présent pleinement puisqu'il y a une partie de moi qui regarde de l'extérieur la réunion à laquelle je participe et essaie de voir si des méthodes peuvent être utilisées dans la situation vécue... ce qui n'est pas bon du tout en soi, donc c'est une approche que je conseil d'utiliser avec beaucoup de modération. En revanche, après qq semaines/mois d'application, tu arrives à être pris au sérieux, et faire aller les gens dans ton sens un peu plus souvent qu'en étant dans la simple argumentation "logique". Je me souviens avoir commencé certains projets en étant le "jeune branleur", et finir par être le mec qu'on consulte avant toutes décisions importantes. Bon évidemment, ça n'a pas marché à tous les coups malheureusement, mais ça a amélioré sérieusement mon taux de réussite et de pénétration/intégration dans les projets.

Merci Cauchy, je vais étudier cela... je crois effectivement qu'il faut en partie se détourner de son instinct naturel logique. C'est très difficile et désagréable, mais cela me parait indispensable pour qui est obligé de vivre dans la "normalité" et de s'aliéner.

mais comment se détacher de tout cela. C'est long 39 heures par semaine, et cela revient souvent. C'est un exercice contre nature...

Je te remercie vraiment pour ton post.

Asperge, suis tout comme toi ma pauvre ! Je scrute et j'analyse tout de l'interlocuteur en face de moi... Mouais, se couper des ses émotions et de tout ce que l'on peut percevoir n'est vraiment pas facile... c'est même contre-nature pour des personnes comme nous alors pas étonnant que parfois ça rue dans les brancards
"L'art de convaincre", merci Cauchy je vais noter ça aussi (décidémment je vais avoir de la lecture en perspective ^^)
Et il faut cesser d'attendre constamment quelque chose en retour de la part des autres, car plus on en attend, moins il en vient j'ai remarqué

En fin de compte, qu'est ce la hiérarchie...

Ce n'est pas l'homme qui l'incarne.
Est-ce l'obéissance qui en découle.
La peur de la sanction.
La représentation d'une supériorité.
Ou un organigramme... dans ce cas chaque sujet est élément de la hiérarchie
Car sans subalterne, pas de hiérarchique.
Une forme de loi
Un pouvoir de décision

La difficulté est-elle d'appliquer une décision
De ne pouvoir appliquer la sienne
de ne pas être pas écouté

ou d'en avoir vraiment rien à f....

Comment leur dire que nous savons, que nous jouissons de notre être... et que notre liberté est notre priorité.

Merci Cauchy pour le conseil de bouquin.
je l'ai commandé de ce pas et l'attends avec impatience

La hiérarchie c'est singer l'ordre du monde, c'est mettre en place un ordre artificiel.

C'est finalement ne pas écouter l'autre aussi.

C'est l'autre (même inconcret) qui veut me commander, qui me place sous son ordre.
Supérieur hiérachique, Etat, religion, kif-kif.
Seuls pères et mères sont acceptables.