Phobie du monde du travail

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Message par U.T. Sam 27 Juil - 16:09

Salut c'est encore moi, le handicapé de la life ! Laughing 

Voilà, j'ai un problème plus ou moins lié à tout le reste, mais aussi à une autre caractéristique : je suis lent.

Déjà pas mal dans la vie en général, mais particulièrement lorsqu'il s'agit de "faire" (au sens du travail quoi)

Entre lenteur, méticulosité, rêverie, ce cocktail m'a poursuivi toute ma scolarité,
ne pouvant que rarement finir les devoirs surveillés et ce genre de trucs.

Mes rares expériences professionnelles ont été catastrophiques à cause de ça aussi.
L'impression de faire quelque chose de bien (du moins de vaguement normal...) et d'un coup se faire
éclater parce que le gars au-dessus croit que vous vous foutez de sa gueule tellement vous êtes lent !  o_O

Conséquence immédiate : ça fait perdre tout ses moyens, c'est dix fois pire, limite crise d'angoisse, etc.
Parce que bien sûr ça auto-alimente, et se mélange avec des difficultés relationnelles plus générales.

J'ai l'impression d'être handicapé, je crois même que j'ai fini par développer une réelle phobie du monde du travail.
Ça fait des années que je n'y ai plus mis les pieds parce que je ne m'en sens pas la force, terrifié à l'idée de revivre ces situations.

J'ai même quitté un boulot une fois après une seule journée, comme ça.
Je suis parti le soir et je suis jamais revenu, sans prévenir personne ni rien.
Je suis juste parti me cacher en quelque sorte, ne pouvant pas passer au-dessus de ma peur.

La dernière fois où j'y ai été vaguement, jugez plutôt de ce tableau pour le moins surréaliste :
C'était pour un pauvre stage de deux semaines, non rémunéré, sans aucune contrainte, dans l'entreprise familiale d'un pote qui en est devenu le directeur.
Entreprise que je connais par cœur pour y avoir vagabondé des années avec lui durant mon enfance, vu que les locaux étaient au numéro suivant du bâtiment où j'ai vécu mes 20 premières années !
Et dans laquelle la plupart des gens me connaissaient déjà au moins de vue depuis petit pour les mêmes raisons.

Vous avouerez qu'on peut difficilement faire plus rassurant que ça globalement ! Shocked

Et ben pourtant, limite crise d'angoisse le premier jour... mais vraiment sans raison objective. Désespérant.
Par la suite je n'y ai finalement fait quasiment que des trucs tout seul dans mon coin sans qu'on me demande grand-chose.
Comme s'ils avaient compris le truc et laissaient couler, puisque c'était un simple stage et que je dérangeais personne.

Le seul boulot où ça s'est passé à peu près bien et où je suis resté deux-trois ans, c'était pour des raisons particulières.
C'était surtout une rencontre avec des gens, une toute petite entreprise avec un couple, dans leur maison (enfin rez-de-chaussée aménagé).
C'était comme une relation avec une tante et un oncle si vous voulez, ça n'avait rien à voir avec un vrai boulot.
Ils acceptaient mes retards fréquents (de mon fait ou de celui des transports) parce que je rattrapais ça à la cool, un autre jour.
Ambiance familiale, aucune pression, pauses sans complexe, délires, musique, discussions entre amis, café d'une demi-heure le matin...

Bref c'était pas un boulot quoi, vous en conviendrez. scratch 

En fait je me dis même avec le recul que ça faisait très travail aménagé pour un handicapé. -_-
Je faisais surtout des tâches répétitives et/ou minutieuses, ils s'étaient en quelque sorte adaptés naturellement.
Il y avait au début une autre employé et ce qu'elle faisait était bien plus large.
Ok elle avait une formation, mais ils n'ont jamais cherché non plus à me transmettre le travail dans toutes ces composantes.
Et ça me convenait, c'était pas la question pour moi non plus.

Puis ça s'est finalement arrêté parce qu'on avait un peu fait le tour si on peut dire.
Mais aussi parce que je coûtais quand même probablement plus cher que ce que je rapportais à mon avis.


Bon j'ai déjà fait un énorme pavé faut que je m'arrête !

Vous en pensez quoi ? Laughing 
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Message par Rayure 113 Sam 27 Juil - 16:24

Lenteur et méticulosité peuvent être des atouts.
Notamment si tu es démineur/se.

Plus sérieusement, je ne sais pas quoi te répondre (cette phrase n'est pas une attaque, mais une humble reconnaissance de mon impossibilité à savoir que dire), mais si je puis avancer une question - sans implications derrière, je me me permettrai de te demander quel est le travail que tu veux/souhaite faire dans ta vie (au moins pour un moment ; celui qui t'exhalte, qui te transporte, etc.), et ce que tu fais actuellement (attention, je ne veux pas nécessairement de réponse Smile ).
Et je me permettrai de te demander s'il ne serait pas impossible que cette angoisse, ce "déphasage" professionnel, puisse provenir de là ?

(si ce n'est pas le cas, ce n'est pas grave, c'est la piste de réflexion qui me vient, là, tout de suite) Wink

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Message par U.T. Sam 27 Juil - 16:33

Non mais la réponse va être très simple, surement plus que tu ne l'imaginais :
Je ne fais absolument rien et ne sais strictement pas ce que je veux faire !

Oui je sais c'est très engageant. Rolling Eyes
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Message par Invité Sam 27 Juil - 18:33

Non, mais qu'est-ce que tu nous racontes-là ? Que tu ne sais rien faire ? Tu aimes créer des trucs ; tu as besoin de temps, et je retire de ton message que tu peux être patient et minutieux.

Ca me fait penser à l'artisanat. Un boulot d'artisan. Du temps, de la patience, création, savoir-faire et travail bien fait. Ou à de la recherche dans un domaine précis.

Tu mets l'accent sur une des plaies du monde du travail aujourd'hui ; cette obsession de la rapidité, du découpage des tâches en tranches, de l'idée que tout est simple et qu'il suffit de tant de temps pour faire quelque chose qui a été standardisé à partir d'on ne sait pas quoi. Enfin, si, on sait. L'envie de ne pas prendre en compte la réalité, sinon, la notion de rentabilité s'écroule assez vite.

En somme, la transposition du travail à la chaîne aux activités intellectuelles. Du grand n'importe quoi. N'importe qui bossant sérieusement le sait, mais va expliquer ça à ceux qui se disent "managers". Comprennent pas. Parce qu'ils ne savent pas ce qu'est le boulot, réellement. Ce que ça implique de temps, d'adaptation, d'intelligence, d'imagination. Même d'ailleurs pour bosser sur des machines, comme si la machine elle-même fonctionnait parfaitement bien, toujours de la même façon, sans usure.

L'autre plaie étant une certaine conception du management. Par des gens qui la plupart du temps ne savent pas de quoi ils parlent, mais appliquent des consignes destinées à transformer la réalité pour lui appliquer les fameux critères de rentabilité. Pour que des actionnaires soient contents des chiffres. Qui ne correspondent pas à ce qui se passe réellement sur le terrain, en bas. Ce qui oblige non seulement à faire le boulot, mais en plus à trafiquer la réalité à travers le "reporting". Du temps pris sur le travail réel.

Le pire étant le sérieux avec lequel il faut convaincre les masses, et le langage trafiqué lui aussi pour faire croire que la réalité est autre que ce qu'elle est.

Pas étonnant que de plus en plus de gens craquent, ou essaient de fuir. Il y a vraiment de quoi devenir dingue.

Alors que tu aies la phobie du monde du travail, je comprends ; que des gens n'aient pas envie de s'y insérer, je ne peux pas les en blâmer. Ca me paraît être une saine réaction.

Ceci dit, on peut aussi essayer de trouver ou créer une activité qui nous convienne, grâce à laquelle on peut mobiliser ce qu'il y a de meilleur dans le travail : métier, autonomie, imagination, création, sociabilisation, sens...


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Message par UK09 Dim 4 Aoû - 23:26

Comme ça, je n'ai pas d'idée pour t'aider, sinon ces petites questions.
1. Quelles compétences as-tu? Reconnues ou non par le monde du travail; sanctionnées ou non par un diplôme.
1.1. Quelles compétences aimerai-tu acquérir? Reconnues ou non.
2. Que voulais-tu faire quand tu étais petit?
2.2 Aujourd'hui, quel secteur d'activité te plaît de prime abord?
2.3 A défaut de secteur, quels sont les mots-clés que tu souhaites retrouver dans ton travail?
3. Que représente le travail pour toi? Est-ce une valeur? Un moyen? Une fin en soi? Et cetera.
3.1 Que voudrais-tu que le travail signifie pour toi?

Désolé de ne pas pouvoir faire mieux.
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Message par nikoku74 Lun 5 Aoû - 9:39

rassure toi : même quand tu as toujours été plutôt rapide, tes supérieurs te feront toujours sentir que tu es trop lent et pas assez efficace! c'est sans fin tout ça. La lenteur n'est finalement que toute relative par rapport à un tempo imposé.
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Message par krapopithèque Lun 5 Aoû - 9:49

Il semblerait que tu fournisse un début de réponse : écrire des sketchs et les interpréter , , , ou parler à la radio !  Very Happy Pété de rire
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Message par May Lee Mar 6 Aoû - 18:32

Salut perso je n'ai aucun conseil à donner vu que je suis dans la même situation, disons que si tu veux comparer et cogiter sur ces difficultés rencontrées je suis dispo par mp.
Au travail je perd toutes mes capacités relationnelles, tout crisse, c'est assez limite à chaque fois. Je n'ai pas eu encore beaucoup d'expériences pro, quelques unes par ci par là + un job étudiant très planqué où ma chef me couvrait à 300% (je lui avait dit que c'était pas la grande forme, enfin que j'étais phobique sociale au moins temporairement, et elle a fait en sorte que tout le monde entende de sa bouche que je travaillais super bien et beaucoup... c'est pas tous les jours ni dans tous les milieux, mais ça existe, la preuve ! il faut se le dire ! ).
Beaucoup de choses se superposent de mon point de vue. D'abord comme d'autres l'ont dit, il est légitime de ne pas cautionner les méthodes en lisse dans le monde du travail, l'attitude des uns et des autres qui corroborent un idéal d'adaptation et de célérité...être épanoui au boulot ? La nausée oui. Donc si c'est légitime, disons qu'on pourrait au moins arriver à garder ce qu'on en pense pour soi et que ça pourrait ne pas interférer avec une façade professionnelle de base qui reste correcte. Vient le problème de ce qu'on met dans cette façade sans que ça paraisse étrange, c'est à dire le problème de se positionner dans un groupe. Les groupes c'est déjà un problème à part entière, quand on voit comment se mettent en place des jeux de pouvoirs de façon spontanée, les égos qui se mettent en concurrence par l'attitude, les liens qui créent des polarités, l'exclusion qui pend au nez de certains, la rumeur, les ragots qui censés être amusants... Si on se contente de faire cette tête là : Neutral c'est fichu. Très dur de ménager le narcissisme des uns et des autres, sans se faire marcher sur les pieds. Comment entendre sereinement des réflexions anodines dont les conséquences logiques mènent à tous les problèmes de harcèlement et d'exclusions ? Comment rire au travail ? (c'est des vraies questions... si quelqu'un sait... mais je crois bien savoir qu'il faut juste passer en mode survie : mental d'acier, arriver à ne pas laisser la nausée prendre le dessus. chanter très fort dans sa tete, toussa.)
Ca c'est déjà quand on arrive à rester à son boulot parce le boss n'élimine pas ceux qui ne lui reviennent pas, bien entendu.
Enfin, enfin, vient le moment où armé de musique dans la tete, de je m'en foutisme et de l'eye of the tiger, les relations au travail vont à peu près. Certains veulent absolument copiner, sont sympas. Angoisse. Impossible de tenir une relation professionnelle correcte. Espérance de vie de la relation amicale : 3 mois. C'est un contrat d'un an. merde. Comment faire comprendre que c'est la Nausée du travail qui vérole toute possibilité d'entretenir une relation normale ? Faut-il engager un processus ou rester en dehors de l'équipe ? Avec cette sentence à l'horizon, comment ne pas devenir la cible des ragos et échapper au harcèlement pur et dur ?
Comment ne pas comprendre la déception et l'agacement, voir les déformations grotesques des collègues qui ont affaire à un handicapé au handicap invisible ? De l'autre coté, comment cautionner cet "esprit d'équipe" pourri qui ne tient pas compte de réalité qu'est la souffrance au travail, et qui la perpétue ?
Tu vois j'ai parfois un peu plus de marge de manoeuvre, j'arrive parfois à me faire apprécier (trop d'ailleurs!) et puis je ne gère plus, tout fout le camp, et c'est très pénible pour tout le monde. Je ne pense qu'à m'inscrire à la cotorep, pour faire des vacances à tout le monde. Pour moi ce n'est pas que de la victimisation confortable, c'est un principe de réalité : il y a des handicapés, tout le monde ne peut pas étendre ses capacités, il n'y a pas de "toujours plus". Reste à savoir si c'est la bonne solution dans ce cas là.
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Message par lelilaan Mer 7 Aoû - 7:51

J'ai trouvé la parade à ce genre de problème la reconversion, je travaillais dans le commerce, stressant au possible, surtout quand on a pas de diplôme et qu'on se fait exploiter. Je vais reprendre mes études pour pouvoir faire bibliothécaire, un peu plus calme comme job et plus proche de mes aspirations.
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Message par Darth Lord Tiger Kalthu Mer 7 Aoû - 8:07

Fais archéologue Wink c'est le pied (sauf qd il pleut)

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Message par Invité Mer 7 Aoû - 8:28

Bonjour

Les questions posées permettent de t'aiguiller pour que nous pouvions répondre plus précisément.

Chacun a sa place dans la société, même si celle de notre époque met en avant des qualités de rapidité, gestion du stress, etc. Et comme souligné plus haut, le but est de te dire que tu es lent même si tu es rapide..... C'est une technique de management, de rabaisser sans cesse les gens, de les critiquer mais de les complimenter très rarement afin de les presser comme des citrons pour en extraire le plus de rendement possible avant de les jeter.

Sache que tu n'es pas conscient de la réelle valeur de ton travail, et que tu n'as pas travaillé assez longtemps pour voir une évolution de ta rapidité. Ce qui ressort de ton message pour ma part c'est que tu as une angoisse tellement forte de l'échec que tu préfères abandonner, fuir avant d'avoir "sué" et constaté tes performances. La lenteur c'est aussi le perfectionnisme. Tout le monde est lent quand il ne maîtrise pas un boulot, la rapidité s'acquière avec le temps. Si je connais aussi bien le sujet c'est qu'à mes premiers jobs j'avais la même appréhension, mais j'ai eu de la chance d'avoir quelques retours positifs, puis commencé à vraiment comparer le travail des gens autour de moi. Cela a pris quelques années je t'avoue.

Tu n'es peut être pas faite pour les métiers nécessitant rapidité et stress permanent ( et encore, je n'en suis pas si sûr ) et il y a bien d'autres métiers que tu peux exercer chez toi, ou bien dans des environnements calmes, etc. qui pourraient te rassurer le temps de quelques années, te nourrir et te donner confiance en toi. Et à ce moment-là, soit ce travail te plaît et tu continues, soit tu sens que tu as d'autres capacités à développer et tu oses explorer d'autres pistes. Tout ceci dans le meilleur des mondes bien-sûr Smile

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Message par U.T. Mer 7 Aoû - 12:43

Merci beaucoup pour toutes vos réponses et conseils.  Courbette 

Même si je ne sais pas vraiment quoi en faire pour autant.
Oui j'ai bien conscience que, dans l'absolu, certains boulots pourraient me convenir, du moins être supportables.
Mais entre le penser et le trouver, c'est un gouffre quoi.


IK a écrit:Je ne pense qu'à m'inscrire à la cotorep, pour faire des vacances à tout le monde. Pour moi ce n'est pas que de la victimisation confortable, c'est un principe de réalité : il y a des handicapés, tout le monde ne peut pas étendre ses capacités, il n'y a pas de "toujours plus". Reste à savoir si c'est la bonne solution dans ce cas là.
J'ai très sérieusement la même pensée que toi, ça fait même des années que j'y pense.
Ça m'apparaitrait comme une délivrance.

Même si par ailleurs ça fait pitié... Rolling Eyes
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Message par May Lee Mer 7 Aoû - 20:21

Ultraterrestre a écrit:Ça m'apparaitrait comme une délivrance.

Même si par ailleurs ça fait pitié... Rolling Eyes

la phobie sociale dans certains cas est reconnue comme handicap comme tu dois le savoir ... délivrance sur le plan concret je suis d'accord, puisque c'est un peu comme juger un sourd à 80% sur sa productivité en critique musicale, mais je me dis que si c'est pour s'assigner une étiquette que l'on subit et ne plus faire d'effort dans d'autres milieux que le travail, la phobie va s'étendre et être un emprisonnement. Si c'est déjà pénible parfois d'y penser, c'est qu'il y a une capacité quelque part qui ne se reconnait pas dans ce diagnostique. Mais si les aides sociales pouvaient etre un tremplin ou une sécurité..

On se tient au courant alors ^^
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Message par lolo78 Dim 18 Aoû - 12:41

A travers ce post, je me suis reconnue plus jeune. J'étais persuadée que j'étais nulle, trop lente, et handicapée. Je sabotais chaque entretien d'embauche car j'étais persuadée de ne pas être capable de travailler. Et puis avec un peu d'expérience, un jour je me suis aperçue que j'étais en faite rapide. Simplement que je régulais ma vitesse en fonction de la charge de travail.

Au début on est lent parce qu'on apprend un métier, on assimile. Puis avec de l'expérience et de la persévérance on devient au fil du temps plus rapide et compétent.

Quelqu'un de rapide qui fait beaucoup d'erreurs est quelqu'un de lent.
Alors que quelqu'un de lent qui est minutieux et qui fait peu d'erreur peut etre très rapide.

Et si j'en parlais à mes parents, il me diraient simplement que de leur temps ils ne se posaient pas ces questions car pour pouvoir manger, il n'avait pas d'autre choix que de travailler.


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Message par nikoku74 Lun 19 Aoû - 11:51

Et si j'en parlais à mes parents, il me diraient simplement que de leur temps ils ne se posaient pas ces questions car pour pouvoir manger, il n'avait pas d'autre choix que de travailler.
Et tu trouves que ça a changé?
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Message par lolo78 Lun 19 Aoû - 21:05

Le chômage, les allocations, le RSA ...

Dans certaines régions, il n'y a plus de boulot.

Tu vis de quelques heures de boulots (ménage, travail saisonnier...) par semaine et des allocations en faisant attention de pas faire trop d'heures sinon tu perds des revenus. Et pire pour le jeune parent a quoi ca sert de travailler ? pour payer la crèche ou la nounou?

Si tu es "ambitieux" mieux vaux quitter la région, rechercher ailleurs, passer quelques concours (ça été mon cas).

Alors oui cela a changé par rapport à cette génération qui a 14 ans partait en apprentissage, à 20 ans ces jeunes avaient déjà de solides compétences professionnels.

La phobie du milieu professionnel est pour mois le reflet du monde de travail d'aujourd'hui. Des jeunes qui entrent de plus en plus tard dans le milieu du travail, des temps partiels, des CDD face à des employeurs qui demandent d'avoir de l'expérience. Face à toutes ces difficultés comment ne pas perdre confiance en soi ?



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Message par nikoku74 Mar 20 Aoû - 15:33

d'accord sur tout ça. j'avais compris dans ta phrase qu'il n'était plus nécessaire de bosser pour bouffer. je pense que c'est toujours le cas. comme le travail se trouve moins facilement d'où le malaise. Non?
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Message par potentiellement.a Sam 7 Juin - 21:03

U.T. a écrit:Salut c'est encore moi, le handicapé de la life ! Laughing 

Voilà, j'ai un problème plus ou moins lié à tout le reste, mais aussi à une autre caractéristique : je suis lent.

Déjà pas mal dans la vie en général, mais particulièrement lorsqu'il s'agit de "faire" (au sens du travail quoi)

Entre lenteur, méticulosité, rêverie, ce cocktail m'a poursuivi toute ma scolarité,
ne pouvant que rarement finir les devoirs surveillés et ce genre de trucs.

Mes rares expériences professionnelles ont été catastrophiques à cause de ça aussi.
L'impression de faire quelque chose de bien (du moins de vaguement normal...) et d'un coup se faire
éclater parce que le gars au-dessus croit que vous vous foutez de sa gueule tellement vous êtes lent !  o_O

Conséquence immédiate : ça fait perdre tout ses moyens, c'est dix fois pire, limite crise d'angoisse, etc.
Parce que bien sûr ça auto-alimente, et se mélange avec des difficultés relationnelles plus générales.

J'ai l'impression d'être handicapé, je crois même que j'ai fini par développer une réelle phobie du monde du travail.
Ça fait des années que je n'y ai plus mis les pieds parce que je ne m'en sens pas la force, terrifié à l'idée de revivre ces situations.

J'ai même quitté un boulot une fois après une seule journée, comme ça.
Je suis parti le soir et je suis jamais revenu, sans prévenir personne ni rien.
Je suis juste parti me cacher en quelque sorte, ne pouvant pas passer au-dessus de ma peur.

La dernière fois où j'y ai été vaguement, jugez plutôt de ce tableau pour le moins surréaliste :
C'était pour un pauvre stage de deux semaines, non rémunéré, sans aucune contrainte, dans l'entreprise familiale d'un pote qui en est devenu le directeur.
Entreprise que je connais par cœur pour y avoir vagabondé des années avec lui durant mon enfance, vu que les locaux étaient au numéro suivant du bâtiment où j'ai vécu mes 20 premières années !
Et dans laquelle la plupart des gens me connaissaient déjà au moins de vue depuis petit pour les mêmes raisons.

Vous avouerez qu'on peut difficilement faire plus rassurant que ça globalement ! Shocked

Et ben pourtant, limite crise d'angoisse le premier jour... mais vraiment sans raison objective. Désespérant.
Par la suite je n'y ai finalement fait quasiment que des trucs tout seul dans mon coin sans qu'on me demande grand-chose.
Comme s'ils avaient compris le truc et laissaient couler, puisque c'était un simple stage et que je dérangeais personne.

Le seul boulot où ça s'est passé à peu près bien et où je suis resté deux-trois ans, c'était pour des raisons particulières.
C'était surtout une rencontre avec des gens, une toute petite entreprise avec un couple, dans leur maison (enfin rez-de-chaussée aménagé).
C'était comme une relation avec une tante et un oncle si vous voulez, ça n'avait rien à voir avec un vrai boulot.
Ils acceptaient mes retards fréquents (de mon fait ou de celui des transports) parce que je rattrapais ça à la cool, un autre jour.
Ambiance familiale, aucune pression, pauses sans complexe, délires, musique, discussions entre amis, café d'une demi-heure le matin...

Bref c'était pas un boulot quoi, vous en conviendrez. scratch 

En fait je me dis même avec le recul que ça faisait très travail aménagé pour un handicapé. -_-
Je faisais surtout des tâches répétitives et/ou minutieuses, ils s'étaient en quelque sorte adaptés naturellement.
Il y avait au début une autre employé et ce qu'elle faisait était bien plus large.
Ok elle avait une formation, mais ils n'ont jamais cherché non plus à me transmettre le travail dans toutes ces composantes.
Et ça me convenait, c'était pas la question pour moi non plus.

Puis ça s'est finalement arrêté parce qu'on avait un peu fait le tour si on peut dire.
Mais aussi parce que je coûtais quand même probablement plus cher que ce que je rapportais à mon avis.


Bon j'ai déjà fait un énorme pavé faut que je m'arrête !

Vous en pensez quoi ?  Laughing 



Bonsoir,
Je n'ai pas lu l'échange en entier, mais pour ce que j'en retiens et si tu es toujours dans les parages U.T., je connais bien ce genre de problèmes, mais je voulais juste te dire...as-tu pensé à la photographie? Si celle que tu utilises pour ton pseudo est de toi, ça vaudrait peut-être la peine d'aller creuser par là, non?
Pour ma part, je souhaitais aborder le problème de l'accès au travail, mais plus globalement celui à l'argent. Je ne sais si cela a déjà été fais quelque part, donc j'en parle ici...
C'est vraiment ce qui me préoccupe essentiellement, car je ne vois pas d'où cela pourrait venir ce blocage, cet évitement permanent -quelques petites expériences essentiellement, heureusement dans un domaine qui me plait, mais sans rien creuser bien longtemps (peut-être parce qu'il y a trop de raisons à cela, mauvaises expériences du milieu du travail: de tous les milieux en fait...et rapport à l'argent ambigüe depuis l'enfance de par une transmission elle-même ambigüe ou encore d'autres choses).
Il parait surtout que les surdoués ne s'intéressent pas à l'argent parce que ce n'est pas un fin en soi, je ne sais pas ce que ça vaut. Qu'est-ce que vous en pensez au juste?
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Message par nikoku74 Dim 8 Juin - 17:15

je ressens la même chose. J'ai toujours détesté cette ambition matérialiste nécessaire dans l'entreprise car je pense que ce n'est pas la solution. Mais le monde marche comme ça : la plupart des gens tiennent un boulot super contraignant car ils ont cette carotte à quoi ils s'accrochent qui veut dire maison, voiture, loisirs, vie sociale en apparence... et la roue tourne comme ça (et ils doivent trouver leur équilibre). Seulement nous (moi et beaucoup d'autres gens ici j'imagine) avons beau savoir très bien comment ça marche, nous ne sommes pas capables de s'y plier car notre cerveau refuse ce modèle. Personnellement cette incapacité me revient à la figure régulièrement car mon environnement me rappelle en permanence. Et je finis ainsi par décompenser...
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Message par Marioons Sam 27 Sep - 22:51

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Dernière édition par Marioons le Dim 26 Fév - 19:38, édité 1 fois

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Message par Lulla Mer 22 Oct - 23:31

Je me retrouve aussi dans la plupart de vos témoignages...

J'ai longtemps eu la croyance que j'étais non-fonctionnelle socialement et particulièrement dans le monde du travail. Je n'avais pas foi non plus en ma capacité à générer des revenues pouvant subvenir à mes besoins.

De plus les cadres du travail - horaires, règlementation, productivité, manque de relationnel/communication sincère - ne me convenaient pas. Et je pense toujours que je ne suis pas faite pour un job carré à 35h/semaine.

J'ai opté pour le statut indépendant. Et après une errance assez longue j'ai repris des études dans un domaine qui me parlait profondément: la musique. J'ai été diplômée et maintenant je donne des cours de piano en indépendant et à mi-temps, le tout à mon domicile. Je me suis construit mon univers professionnel ou je peux gérer mes méthodes, mon emploi du temps et avoir mes marques/repères personnels. C'est très confortable et très rétribuant aussi sur le plan humain, car mes "élèves" apprécient mes méthodes.

j'ai d'autres projets professionnels en cours et j'ai aussi monté une association a mobilisation artistique (c'est clairement le milieu qui me me parle). En parallèle de mon activité qui est assez légère (je travaille peu, ne gagne pas des masses mais ça me convient très bien, ça me donne suffisamment de confort et beaucoup de temps pour moi), je peux m'adonner à mes activité de créations (je compose, écris et interprète des chansons, bien que ça reste toujours des projets privés).

Je ne peux que vous conseiller de ne pas abandonner et de penser avant tout à votre épanouissement personnel (et pas aux impératifs financiers et aux aspects normatifs): quelles activités vous plaisent, qu'avez-vous envie de partager avec d'autres personnes (ou non), que pensez-vous pouvoir apporter au monde, etc. Si vous avez une ou des passions dans la vie n'hésitez pas à vous diriger par la et voir si vous pouvez faire des formations, stage, ou autres expériences concrètes dans ce(s) domaine(s).
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Message par Zebray Mer 21 Jan - 19:33

Marioons a écrit:Je lis votre échange et le trouve très intéressant.

Ce rapport à l'argent ambigu, qui fait qu'on en veut (car on sait bien qu'un minimum est nécessaire) sans en vouloir (on ne veut pas diriger notre vie en fonction de ça)

Ce rapport au travail qui fait peur (peur de l'ennui si la tâche est trop répétitive / simpliste, ou à l'inverse du burnout si on s'en demande trop en trop peu de temps, peur de ne jamais faire assez bien), mais qui fait aussi rêver (et si j'arrivais à trouver une façon d'exercer mon métier d'une manière à la fois passionnée et sereine, en me sentant en sécurité mais sans renoncer à ma liberté et ma créativité ?)...

Ce mélange de peurs et de rêves me fait osciller entre l'envie tellement rassurante de tout lâcher et de n'avoir plus aucune ambition, et celle excitante mais angoissante de me donner les moyens de finir par travailler d'une manière qui colle quasi parfaitement à mes besoins. Entre espoir et renoncement, la frontière est parfois tellement mince...

C'est aussi, mot pour mot, exactement ce que je ressens !
Est ce que tu arrives à trouver un certain équilibre ?
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Message par poussière d'univers Ven 27 Fév - 21:29

Je trouve ces échanges particulièrement intéressants.
J'éprouve également ce sentiment spécial d'être peu adapté au monde du travail tel qu'il fonctionne normalement. Parfois il m'arrive même de me sentir comme un spectateur extérieur lors que je suis au travail.
Il faut dire que je me suis égaré lors de mon choix d'études et que je me retrouve d'une certaine  façon confiné dans un milieu professionnel qui me correspond peu et dans lequel je ne m'épanouis pas. Je ne me résigne toutefois pas ou plus à cet état de fait car je compte reprendre des études des études de psychologie à distance. Ce projet me motive, me porte beaucoup.

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Message par Thaïti Bob Ven 27 Fév - 23:55

=> go TCC !
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