Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
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Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
ecto gammat a écrit:Notre besoin de consolation est impossible à rassasier. Stig Dagerman (1952)
Personne n’a le droit d’exiger de la mer qu’elle porte tous les bateaux, ou du vent qu’il gonfle perpétuellement toutes les voiles.
De même, personne n’a le droit d’exiger de moi que ma vie consiste à être prisonnier de certaines fonctions.
Pour moi, ce n’est pas le devoir avant tout mais : la vie avant tout.
Tout comme les autres hommes, je dois avoir droit à des moments où je puisse faire un pas de côté et sentir que je ne suis pas seulement une partie de cette masse que l’on appelle la population du globe, mais aussi une unité autonome.
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
Stig Dagerman dixit:
"Personne ne peut énumérer tous les cas où la consolation est une nécessité. Personne ne sait quand tombera le crépuscule et la vie n’est pas un problème qui puisse être résolu en divisant la lumière par l’obscurité et les jours par les nuits, c’est un voyage imprévisible entre des lieux qui n’existent pas. Je peux, par exemple, marcher sur le rivage et ressentir tout à coup le défi effroyable que l’éternité lance à mon existence dans le mouvement perpétuel de la mer et dans la fuite perpétuelle du vent. Que devient alors le temps, si ce n’est une consolation pour le fait que rien de ce qui est humain ne dure – et quelle misérable consolation, qui n’enrichit que les Suisses!"
"Personne ne peut énumérer tous les cas où la consolation est une nécessité. Personne ne sait quand tombera le crépuscule et la vie n’est pas un problème qui puisse être résolu en divisant la lumière par l’obscurité et les jours par les nuits, c’est un voyage imprévisible entre des lieux qui n’existent pas. Je peux, par exemple, marcher sur le rivage et ressentir tout à coup le défi effroyable que l’éternité lance à mon existence dans le mouvement perpétuel de la mer et dans la fuite perpétuelle du vent. Que devient alors le temps, si ce n’est une consolation pour le fait que rien de ce qui est humain ne dure – et quelle misérable consolation, qui n’enrichit que les Suisses!"
Invité- Invité
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
Pieyre a écrit:Avant-propos du Voyage au bout de la nuit, de Céline
Voyager, c'est bien utile, ça fait travailler l'imagination.
Tout le reste n'est que déceptions et fatigues. Notre voyage à nous est entièrement imaginaire. Voilà sa force.
Il va de la vie à la mort. Hommes, bêtes, villes et choses, tout est imaginé. C'est un roman, rien qu'une histoire fictive. Littré le dit, qui ne se trompe jamais.
Et puis d'abord tout le monde peut en faire autant. Il suffit de fermer les yeux.
C'est de l'autre côté de la vie.
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
"J’ai toujours aimé le désert.
On s’assoit sur une dune de sable.
On n’entend rien.
Et cependant, quelque chose rayonne en silence …"
Antoine de St Exupéry
On s’assoit sur une dune de sable.
On n’entend rien.
Et cependant, quelque chose rayonne en silence …"
Antoine de St Exupéry
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
Le bateau ivre
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.
Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;
Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !
J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !
J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !
J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !
J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !
J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !
Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !
J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.
Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...
Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !
Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;
Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;
Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !
J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?
Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !
Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
Arthur RIMBAUD
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.
Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;
Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !
J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !
J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !
J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !
J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !
J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !
Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !
J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.
Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...
Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !
Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;
Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;
Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !
J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?
Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !
Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
Arthur RIMBAUD
Invité- Invité
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
Dernière édition par Cuicui le Dim 15 Déc 2013 - 19:22, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
"J'ai compris que fort probablement, on ne manque à personne.
Les êtres oublient dès que leur avion a percé le ciel bleu.
Moi, il y a toujours quelqu'un qui me manque.
C'est une tare qui va s'aggravant.
J'espérais qu'elle guérirait avec le temps.
C'est tout le contraire.
Au fond, je ne suis riche que que de cette présence, force sans visage, sans nom,
qui m'a permis de marcher les pieds nus dans la neige quand il le fallait.
Cette force que je sens comme une escorte invisible m'a toujours soutenue.
Je me suis toujours sentie accompagnée. J'en ai parlé autour de moi.
On m'a regardée avec étonnement, suspicion et même ironie.
On m'a souvent répondu qu'on ne ressentait rien de la sorte.
J'ai fini par comprendre que cette force était en moi. Je suis née avec.
C'est sans doute un cadeau des fées, cette impression d'être bénie. Accompagnée.
Il m'est arrivé de me sentir quittée par ce courant bénéfique.
L'usure, les chagrins, la répétition des choses qui ont failli avoir raison de cette sorte de joie."
Le petit Prince cannibale, Françoise Lefèvre
Les êtres oublient dès que leur avion a percé le ciel bleu.
Moi, il y a toujours quelqu'un qui me manque.
C'est une tare qui va s'aggravant.
J'espérais qu'elle guérirait avec le temps.
C'est tout le contraire.
Au fond, je ne suis riche que que de cette présence, force sans visage, sans nom,
qui m'a permis de marcher les pieds nus dans la neige quand il le fallait.
Cette force que je sens comme une escorte invisible m'a toujours soutenue.
Je me suis toujours sentie accompagnée. J'en ai parlé autour de moi.
On m'a regardée avec étonnement, suspicion et même ironie.
On m'a souvent répondu qu'on ne ressentait rien de la sorte.
J'ai fini par comprendre que cette force était en moi. Je suis née avec.
C'est sans doute un cadeau des fées, cette impression d'être bénie. Accompagnée.
Il m'est arrivé de me sentir quittée par ce courant bénéfique.
L'usure, les chagrins, la répétition des choses qui ont failli avoir raison de cette sorte de joie."
Le petit Prince cannibale, Françoise Lefèvre
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
J'ai compris que fort probablement, on ne manque à personne.
Les êtres oublient dès que leur avion a percé le ciel bleu.
Moi, il y a toujours quelqu'un qui me manque
J'ai appris (étonnée) que le manque ne se comble jamais,
qu'il a une coque autour, qui s'appelle le besoin
et que si l'on arrivais à relier le besoin au manque qu'il y a derrière
on arrivait peu à peu à oublier le manque,
le manque du bébé que l'on était en arrivant sur terre.
C'est bien joli d'apprendre ça,
mais quand seule comme au temps du bébé, lui qui a connu le manque,
je hurle et pleure veut mourir, et ne sais pas dire mon besoin, je fais quoi ?
Je parle au bébé en moi, tout en me serrant dans mes bras
je le-me berce, je le-me chante des chanssons, je lui-me donne à manger, je me-lui parle…
et toutes ces sortes de choses qui calme un bébé et ne le laisse pas en état de manque.
et à un moment
un de ces moments magique,
vient, brusque, et net : l'acte !
Et peu à peu j'apprend à lier les besoins aux manques et à accepter de vivre avec,
tout en changeant en permanence ma vie
Oh pas si facile que ça d' "acter" sa vie, mais quelle délivrance !
Merci belle Renarde de m'avoir aidé à acter ma vie en l'écrivant.
Merci d'avoir par tes résonances en images et en émotions esthétiques donné au bébé en moi un sourire et réveillé mon besoin de ça !
Tu ne me manque pas, et je n'ai pas besoin de toi car tu est là.
Et toi le manque et le besoin ça baigne ?
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
Relecture du "Petit Prince Cannibale" plus de 20 ans après ... évidence après celle de "l'empereur, c'est moi", la semaine dernière.
Résonances évidentes, amplifiées, conscientes à présent.
Ce passage sur le manque a été une révélation, sur ce manque qui m'a pesé, et qui finalement a été une force, un moteur.
Je m'aperçois peu à peu qu'avec le temps j'ai apprivoisé chacun de ces manques, que la peur a fini par laisser place à l'acceptation, que cela n'a rien à voir avec de la résignation.
Chacun de ces absents, je les porte, non plus à bout de bras, mais en moi, ils sont ma force, celle de vivre et de devenir enfin moi.
Je ne sais pas si j'ai répondu à ta demande.
Je me sens de moins en moins dépendante et en attente de l'extérieur, de plus en plus centrée et confiante.
S'apprivoiser, pour une Renarde, c'est plutôt normal non
Que les résonances continuent à nous porter ...
Dernière édition par Renarde20 le Ven 13 Déc 2013 - 21:18, édité 1 fois
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
Un petit bijou, I don't know, duo entre Noa et Florent Pagny :
http://live.mytaratata.com/emission/taratata-n94-fete-de-la-musique-1995/video/952/florent-pagny-noa-i-dont-know-1995
http://live.mytaratata.com/emission/taratata-n94-fete-de-la-musique-1995/video/952/florent-pagny-noa-i-dont-know-1995
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
Oui tu y répond et magnifiquement,
oui que les résonances continuent
ce qui nous porte est si grand...
oui que les résonances continuent
ce qui nous porte est si grand...
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
"On peut se laisser dépérir dans le manque, on peut aussi y trouver un surcroît de vie."
"La plus que vive".
Christian Bobin.
Je sais, je radote un peu, je me répète, ce doit être l'âge... mais certaines phrases ne semblent jamais vouloir cesser de résonner.
"La plus que vive".
Christian Bobin.
Je sais, je radote un peu, je me répète, ce doit être l'âge... mais certaines phrases ne semblent jamais vouloir cesser de résonner.
Invité- Invité
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
Les pièces prennent naturellement leur place et s'ancrent durablement ...
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
"Il était comme un Shuar, mais il n'était pas un Shuar.
C'est pourquoi il devait s'absenter régulièrement :
ils lui avaient expliqué qu'il était bon qu'il ne se soit pas vraiment l'un des leurs.
Ils aimaient le voir, ils aimaient sa compagnie,
mais ils voulaient aussi sentir son absence,
la tristesse de ne pas pouvoir lui parler,
et les battements joyeux de leur coeur quand ils le voyaient revenir."
Le vieux qui lisait des romans d'amour
Luis Sepulveda
C'est pourquoi il devait s'absenter régulièrement :
ils lui avaient expliqué qu'il était bon qu'il ne se soit pas vraiment l'un des leurs.
Ils aimaient le voir, ils aimaient sa compagnie,
mais ils voulaient aussi sentir son absence,
la tristesse de ne pas pouvoir lui parler,
et les battements joyeux de leur coeur quand ils le voyaient revenir."
Le vieux qui lisait des romans d'amour
Luis Sepulveda
Kalimsha- Messages : 1546
Date d'inscription : 03/06/2013
Age : 46
Localisation : Entre deux zoos
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
Spéciale dédicace à ma human "Jukebox" préférée
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
.
Dernière édition par Relianne le Sam 8 Mar 2014 - 18:11, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
La réponse ne se trouverait elle pas dans la question ?
Kalimsha- Messages : 1546
Date d'inscription : 03/06/2013
Age : 46
Localisation : Entre deux zoos
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
Dernière édition par ~~~~ le Lun 5 Oct 2015 - 20:51, édité 1 fois
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
Ohhhh merci ma belle
Encore plus fort en pensant que tu étais de l'autre côté de l'objectif.
Les renards me fascinent, ce totem me sied de plus en plus
Encore plus fort en pensant que tu étais de l'autre côté de l'objectif.
Les renards me fascinent, ce totem me sied de plus en plus
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
La pesée des âmes ...
Passé plus d'une heure à nettoyer une balance semblable, exactement le même modèle.
Pas seulement une balance, 51 ans d'histoire familiale, un lien unique et fort avec une absente toujours si présente ...
Il m'aura fallu du temps, mais je suis prête aujourd'hui, à assumer cet héritage si riche de sens.
Passé plus d'une heure à nettoyer une balance semblable, exactement le même modèle.
Pas seulement une balance, 51 ans d'histoire familiale, un lien unique et fort avec une absente toujours si présente ...
Il m'aura fallu du temps, mais je suis prête aujourd'hui, à assumer cet héritage si riche de sens.
Dernière édition par Renarde20 le Sam 21 Déc 2013 - 18:10, édité 1 fois
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
L'étape suivante, c'est le gâteau, selon un modus operandi (secret...).
J'aime bien l'idée d'inventer un sens.... Alors on dirait que....
J'aime bien l'idée d'inventer un sens.... Alors on dirait que....
Invité- Invité
Re: Quelque part ... de l'autre côté de nulle part (livre V)
Oh oui, le gâteau, le gâteau
Invité- Invité
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