Requiem pour un vieux con
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Requiem pour un vieux con
Tous les symptomes sont réunis, je pense être atteinte de vieuxconnisme.
Tout a commencé quand j'ai développé une certaine allergie aux gens qui ont le nez collé à leur smartphone à longueur de journée.
Ceux qui s'aliènent sur Candycrush. Ou sur les réseaux sociaux, ou je ne sais quel autre lieu de parade. Ceux qui stockent trois cent photos de leur voyage au bout du monde pour les brandir comme preuves mais ne laisseront pour toute empreinte que celle du kérosène dépensé à l'occasion de leur déplacement. Le mec qui a écrit L'Ile au Trésor n'a jamais bougé de chez lui à cause de poumons fragiles. Mais pour ça, il faut avoir une âme.
Les quelques filles de ma génération qui ont de toute évidence un certain talent littéraire mais versent invariablement dans le style barbant de madmoizelle.com par facilité. C'est comme l'humour youtube, c'est tellement stéréotypé qu'à la fin c'est l'overdose de néant (j'aime bien Kriss tout de même).
Les gens qui ont pour principaux centres d'intérêts les dernières séries qu'ils se sont enquillées et ne discutent quasiment plus que de ça.
Les gens qui s'affaissent comme de lourds déchets après (voire avant) une soirée arrosée dans les transports en commun.
Des gens qui se contentent de suivre des directions automatiques et fuir leur vide dans toutes sortes de divertissements abrutissants. Faut dire, on touche là une énigme qui me demeure insondable. Je ne comprends pas comment c'est censé se passer. Ils sont au tout début de leur cycle de réincarnations peut-être ? Je me sens vieille à côté, sûrement à cause de mon regard aussi plombé qu'un robinet dans un camp de gitans. Ou parce que je vois la vie s'agiter à travers des êtres absents à eux mêmes, j'ai l'impression d'avoir un millénaire sur le dos. Bonjour la cyphose. C'est que ça commence à me serrer la poitrine cette histoire.
L'autre jour, je m'affale sur les quais pour lire un bon bouquin, et puis plein de petits vieux viennent me taper la causette (en une journée j'ai dû exploser les records). C'est idiot mais j'ai peur qu'ils soient isolés quand ils rentrent le soir chez eux, alors je suis inquiète chaque fois qu'ils quittent le banc, même si c'est avec le sourire.
J'espère qu'ils ont senti un supplément de chaleur l'espace d'un instant. Je suis pas toujours bavarde mais quand c'est le cas c'est toujours de bon cœur.
On discute de Zweig avec une dame au carré grisonnant, ça me colle un franc sourire (nonobstant la fin tragique du bonhomme), ça fait une éternité que j'ai pas pu parler littérature avec un passionné.
Puis à côté de nous, une tripotée de peigne cul à peine plus âgés que moi nous infligent subitement la musique de Shakira et je ne sais plus quelle electromerde plein d'édulcorants. L'un pavane à peu de frais en se vantant de son anglais approximatif face à une assemblée encore plus inculte que lui.
Ils vivent comme s'ils étaient tous seuls ces singes. Mais bon, le soleil brille pour tout le monde.
Quand je vous dis que le vieuxconnisme a frappé dur...
Ensuite ce fut le moindre détail contrariant. Les pubs indésirables qui s'insurgent dans mon environnement comme des témoins de Jehovah. La propagande au jeunisme, à la vitesse, au gain de temps. Mais gain de temps pour quoi au juste ? Pour l'employer à quoi ? Mystère.
Et puis les nains qui braillent dans le tramway, les beaufs qui sont venus profiter de la fête forraine, les ray ban qui décorent le pif de tous ces péquenauds mais sans la classe de Steve Mcqueen. L'intégrale.
Ensemble, cherchons une cure contre ce mal insidieux et liguons nous contre le vieuxconnisme.
Tout a commencé quand j'ai développé une certaine allergie aux gens qui ont le nez collé à leur smartphone à longueur de journée.
Ceux qui s'aliènent sur Candycrush. Ou sur les réseaux sociaux, ou je ne sais quel autre lieu de parade. Ceux qui stockent trois cent photos de leur voyage au bout du monde pour les brandir comme preuves mais ne laisseront pour toute empreinte que celle du kérosène dépensé à l'occasion de leur déplacement. Le mec qui a écrit L'Ile au Trésor n'a jamais bougé de chez lui à cause de poumons fragiles. Mais pour ça, il faut avoir une âme.
Les quelques filles de ma génération qui ont de toute évidence un certain talent littéraire mais versent invariablement dans le style barbant de madmoizelle.com par facilité. C'est comme l'humour youtube, c'est tellement stéréotypé qu'à la fin c'est l'overdose de néant (j'aime bien Kriss tout de même).
Les gens qui ont pour principaux centres d'intérêts les dernières séries qu'ils se sont enquillées et ne discutent quasiment plus que de ça.
Les gens qui s'affaissent comme de lourds déchets après (voire avant) une soirée arrosée dans les transports en commun.
Des gens qui se contentent de suivre des directions automatiques et fuir leur vide dans toutes sortes de divertissements abrutissants. Faut dire, on touche là une énigme qui me demeure insondable. Je ne comprends pas comment c'est censé se passer. Ils sont au tout début de leur cycle de réincarnations peut-être ? Je me sens vieille à côté, sûrement à cause de mon regard aussi plombé qu'un robinet dans un camp de gitans. Ou parce que je vois la vie s'agiter à travers des êtres absents à eux mêmes, j'ai l'impression d'avoir un millénaire sur le dos. Bonjour la cyphose. C'est que ça commence à me serrer la poitrine cette histoire.
L'autre jour, je m'affale sur les quais pour lire un bon bouquin, et puis plein de petits vieux viennent me taper la causette (en une journée j'ai dû exploser les records). C'est idiot mais j'ai peur qu'ils soient isolés quand ils rentrent le soir chez eux, alors je suis inquiète chaque fois qu'ils quittent le banc, même si c'est avec le sourire.
J'espère qu'ils ont senti un supplément de chaleur l'espace d'un instant. Je suis pas toujours bavarde mais quand c'est le cas c'est toujours de bon cœur.
On discute de Zweig avec une dame au carré grisonnant, ça me colle un franc sourire (nonobstant la fin tragique du bonhomme), ça fait une éternité que j'ai pas pu parler littérature avec un passionné.
Puis à côté de nous, une tripotée de peigne cul à peine plus âgés que moi nous infligent subitement la musique de Shakira et je ne sais plus quelle electromerde plein d'édulcorants. L'un pavane à peu de frais en se vantant de son anglais approximatif face à une assemblée encore plus inculte que lui.
Ils vivent comme s'ils étaient tous seuls ces singes. Mais bon, le soleil brille pour tout le monde.
Quand je vous dis que le vieuxconnisme a frappé dur...
Ensuite ce fut le moindre détail contrariant. Les pubs indésirables qui s'insurgent dans mon environnement comme des témoins de Jehovah. La propagande au jeunisme, à la vitesse, au gain de temps. Mais gain de temps pour quoi au juste ? Pour l'employer à quoi ? Mystère.
Et puis les nains qui braillent dans le tramway, les beaufs qui sont venus profiter de la fête forraine, les ray ban qui décorent le pif de tous ces péquenauds mais sans la classe de Steve Mcqueen. L'intégrale.
Ensemble, cherchons une cure contre ce mal insidieux et liguons nous contre le vieuxconnisme.
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
je viens de me rendre compte grâce à toi que j'ai été une vieille conne depuis l'âge le plus tendre ...
Et ça s'arrange pas d'année en année !
"Ceux qui prennent leur temps n'en manquent jamais"
Boulgakov
J'ai essayé : c'est vrai.
Et ça s'arrange pas d'année en année !
On se le demande bien...Luna Lunedda a écrit:Mais gain de temps pour quoi au juste
"Ceux qui prennent leur temps n'en manquent jamais"
Boulgakov
J'ai essayé : c'est vrai.
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
Normalement c'est cyclique mais là ça a atteint un tel pic que je ne sais pas si c'est réversible ou curable !
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
Pendant un quart de siècle ou plus, j'ai été un vieux con, même ado. Et puis, j'ai été plus ou moins, un "jeune con" qui faisait la fête, n'en avait pas grand chose à foutre, écoutait de la musique de décérébré, et je me suis éclaté. Ou du moins, je l'ai cru. Mais ce n'était pas moi non plus.
Maintenant, je me cherche. Pas plus envie d'être un vieux con qu'un jeune con, pas envie d'être un con tout court. Mais je ne sais pas être autre chose.
Et puis, les trucs de vieux con (discussions littéraires, philosophiques ou autres) ne m'intéressent pas plus que les autres sujets.
Maintenant, je me cherche. Pas plus envie d'être un vieux con qu'un jeune con, pas envie d'être un con tout court. Mais je ne sais pas être autre chose.
Et puis, les trucs de vieux con (discussions littéraires, philosophiques ou autres) ne m'intéressent pas plus que les autres sujets.
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: Requiem pour un vieux con
Luna Lunedda a écrit:Normalement c'est cyclique mais là ça a atteint un tel pic que je ne sais pas si c'est réversible ou curable !
ah moi j'ai jamais cherché à me soigner...
Vaguement quand j'étais adolescente peut-être... bien sûr ça ne marchait pas
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
J'en suis atteint aussi.
Ajoute à cela l'écoute de france culture couplé à une calvitie précoce ainsi qu'a un plaisir certains dans la consommation de tisanes en tous genres et le profil me paraîtra complet.
Ajoute à cela l'écoute de france culture couplé à une calvitie précoce ainsi qu'a un plaisir certains dans la consommation de tisanes en tous genres et le profil me paraîtra complet.
Re: Requiem pour un vieux con
Hahaha Bibo, la même sans calvitie
Tu peux rajouter histoire et politique aux trucs de vieux cons (domaines qui m'intéressent moins, sauf si couplés: histoire des idées politiques :/). Liste libre à compléter.
Mais je ne parle pas tant de centres d'intérêt particuliers, je parle d'une attitude envers les gens, de l'incompréhension de les voir se gaspiller dans le futile, d'être sans consistance et bornés à leur petit horizon.
Concrètement, la faute n'est pas à rejeter sur eux. C'est plus constructif de se pencher sur la généalogie du regard que je peux porter sur les autres.
Ma théorie c'est qu'à l'origine de ce jugement négatif préside une impression d'avoir une mission qui, si on lui cède, nous éloignera définitivement du reste de l'humanité. Donc on ne cède pas et on reste dans les limbes aussi, je crois que c'est ce qui provoque autant de ressentiment envers la vacuité de ses pairs. On attend d'eux de coller à un idéal contre lequel on lutte un peu pour ne pas se sentir isolé. Je sais pas si c'est clair.
Ainaelin a écrit: Pas plus envie d'être un vieux con qu'un jeune con, pas envie d'être un con tout court. Mais je ne sais pas être autre chose.
Et puis, les trucs de vieux con (discussions littéraires, philosophiques ou autres) ne m'intéressent pas plus que les autres sujets.
Tu peux rajouter histoire et politique aux trucs de vieux cons (domaines qui m'intéressent moins, sauf si couplés: histoire des idées politiques :/). Liste libre à compléter.
Mais je ne parle pas tant de centres d'intérêt particuliers, je parle d'une attitude envers les gens, de l'incompréhension de les voir se gaspiller dans le futile, d'être sans consistance et bornés à leur petit horizon.
Concrètement, la faute n'est pas à rejeter sur eux. C'est plus constructif de se pencher sur la généalogie du regard que je peux porter sur les autres.
Ma théorie c'est qu'à l'origine de ce jugement négatif préside une impression d'avoir une mission qui, si on lui cède, nous éloignera définitivement du reste de l'humanité. Donc on ne cède pas et on reste dans les limbes aussi, je crois que c'est ce qui provoque autant de ressentiment envers la vacuité de ses pairs. On attend d'eux de coller à un idéal contre lequel on lutte un peu pour ne pas se sentir isolé. Je sais pas si c'est clair.
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
c'est marrant, je trouvais l'origine de mon ressentiment dans l'incompréhension que je peux avoir vis-à-vis d'eux, comment peuvent-ils vivre sans se rendre-compte du conditionnement qu'ils expriment dans beaucoup de leurs paroles, de leurs attitudes ou actions. je comprend qu'on ne puisse tout supprimer mais on ne voit que leur je(u) et difficilement leur être (heureusement ça arrive quand même!)
ça me serre aussi la poitrine car je ne parviens pas à relativiser, je n'arrive pas à m'en foutre, c'est dur à voir, ils donnent l'impression de n'être que des produits.
en même temps, s'ils ne modifient rien c'est que ça leur plait comme ça, ça doit être confortable pour eux sinon le tiraillement interne se sentirait, et en même temps il y en a qui sentent un malaise mais ne parviennent pas à s'en libérer.
comment peuvent-ils se reconnaître s'ils n'ont pas de support pour ça? beaucoup ne s'embêtent pas à chercher ce qu'ils aiment, bon, soit, mais si on ne leur propose pas de diversité il ne pourront adopter un autre comportement, ils n'ont pas de référents valables pour faire apparaître la diversité du genre humain.
personnellement j'ai tenté l'abrutissement pour ne pas voir, pour ne pas ressentir bon ok, la nature revient au galop j'ai pas tenu, mais j'ai une idée sur ce que j'estime mieux donc je sais après quoi chercher. si quelqu'un n'en a pas idée, il pensera que les choses fonctionnent comme ça donc comment pourrait lui venir l'idée de chercher autre chose?
et même s'il peut être surpris, il est dans un système, il a un rôle, une place, comment peut-il s'en dégager sans rompre des liens quelque part et risquer à son tour la solitude?
c'est pas évident pour eux, combien ne supportent pas leurs pensées? demande, je te promet il y en a pas mal! c'est dommage mais du coup les éléments du conditionnement actuel ne peuvent que fonctionner. et puis "tout le monde le fait alors!"
ça me serre aussi la poitrine car je ne parviens pas à relativiser, je n'arrive pas à m'en foutre, c'est dur à voir, ils donnent l'impression de n'être que des produits.
en même temps, s'ils ne modifient rien c'est que ça leur plait comme ça, ça doit être confortable pour eux sinon le tiraillement interne se sentirait, et en même temps il y en a qui sentent un malaise mais ne parviennent pas à s'en libérer.
comment peuvent-ils se reconnaître s'ils n'ont pas de support pour ça? beaucoup ne s'embêtent pas à chercher ce qu'ils aiment, bon, soit, mais si on ne leur propose pas de diversité il ne pourront adopter un autre comportement, ils n'ont pas de référents valables pour faire apparaître la diversité du genre humain.
personnellement j'ai tenté l'abrutissement pour ne pas voir, pour ne pas ressentir bon ok, la nature revient au galop j'ai pas tenu, mais j'ai une idée sur ce que j'estime mieux donc je sais après quoi chercher. si quelqu'un n'en a pas idée, il pensera que les choses fonctionnent comme ça donc comment pourrait lui venir l'idée de chercher autre chose?
et même s'il peut être surpris, il est dans un système, il a un rôle, une place, comment peut-il s'en dégager sans rompre des liens quelque part et risquer à son tour la solitude?
c'est pas évident pour eux, combien ne supportent pas leurs pensées? demande, je te promet il y en a pas mal! c'est dommage mais du coup les éléments du conditionnement actuel ne peuvent que fonctionner. et puis "tout le monde le fait alors!"
medusa- Messages : 188
Date d'inscription : 15/02/2014
Localisation : 62
Re: Requiem pour un vieux con
pareil ! vieuxcon depuis l'âge de 6 ans à peu près !
même quand je "m'amuse" comme eux, je ne suis pas dupe et je m'observe en train de m'amuser. si je suis d'humeur légère (ou en recherche de validation sociale), j'en rajoute une couche, mais sinon, j'arrive vite au bout du truc.
je ne suis pas sûre qu'ils sont dupes eux-mêmes. il n'y a qu'à voir leur recherche effrénée de limites, en les repoussant sans cesse : des vacances toujours plus lointaines, un sac toujours plus cher, de la chirurgie esthétique toujours plus lourde...
ils ne savent peut-être pas l'analyser, mais ils sentent ce malaise en eux, ce gouffre...
où alors ils savent mais n'ont pas le courage de l'effort.
mais peut-être est-ce une projection de mon propre cerveau, peut-être qu'ils sont sincères !
même quand je "m'amuse" comme eux, je ne suis pas dupe et je m'observe en train de m'amuser. si je suis d'humeur légère (ou en recherche de validation sociale), j'en rajoute une couche, mais sinon, j'arrive vite au bout du truc.
je ne suis pas sûre qu'ils sont dupes eux-mêmes. il n'y a qu'à voir leur recherche effrénée de limites, en les repoussant sans cesse : des vacances toujours plus lointaines, un sac toujours plus cher, de la chirurgie esthétique toujours plus lourde...
ils ne savent peut-être pas l'analyser, mais ils sentent ce malaise en eux, ce gouffre...
où alors ils savent mais n'ont pas le courage de l'effort.
mais peut-être est-ce une projection de mon propre cerveau, peut-être qu'ils sont sincères !
PQPlajoie- Messages : 36
Date d'inscription : 22/02/2014
Age : 61
Localisation : Nord (mais un peu "à l'ouest")
Re: Requiem pour un vieux con
Moi pareil, j'ai toujours été une vieille conne, alors.
Le problème est qu'ils sont en train de me noyer. C'est même la raison pour laquelle je n'arrive pas à poster plus que quelques lignes, par exemple. Ils me privent tellement d'oxygène que, à ce point, j'ai l'impression de ne plus avoir de défenses, et mon cerveau s'éteint. Je le sens bien.
Le problème est qu'ils sont en train de me noyer. C'est même la raison pour laquelle je n'arrive pas à poster plus que quelques lignes, par exemple. Ils me privent tellement d'oxygène que, à ce point, j'ai l'impression de ne plus avoir de défenses, et mon cerveau s'éteint. Je le sens bien.
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
Parce qu'ils sont et se définissent par un objet. Or ce n'est pas une tare ( si ça reste bien entendu raisonnable ) mais un fonctionnement normal qui n'est pas le tien.
Je crois qu'au lieu de refuser les séries il faut l'accepter comme une composante de vie, ou alors on se perd dans son âme. Le vieux con ( qui peut être le jeune d'ailleurs ) est cette personne qui est allé trop loin . Et au lieu d'avoir cette fraîcheur qui normalement définit la vie intérieur et les mouvement de l'âme, ce vieux con, dis je, est ranci, s'assèche humainement par sa propre fascination.
Il se fait enfermer par son propre système, plus rien ne l'interresse de l'extérieur à part ce qu'il y attrait à ses manies. Il vit dans une illusion de vie en somme, peut être la plus forte de toute.
Du vieux con ou du jeune beauf (sic), il n'y a qu'une différence de point de vue.
Je crois qu'au lieu de refuser les séries il faut l'accepter comme une composante de vie, ou alors on se perd dans son âme. Le vieux con ( qui peut être le jeune d'ailleurs ) est cette personne qui est allé trop loin . Et au lieu d'avoir cette fraîcheur qui normalement définit la vie intérieur et les mouvement de l'âme, ce vieux con, dis je, est ranci, s'assèche humainement par sa propre fascination.
Il se fait enfermer par son propre système, plus rien ne l'interresse de l'extérieur à part ce qu'il y attrait à ses manies. Il vit dans une illusion de vie en somme, peut être la plus forte de toute.
Du vieux con ou du jeune beauf (sic), il n'y a qu'une différence de point de vue.
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
Je crois que l'œil torve, la cervelle vide et le regard désapprobateur du vieux schnock, je sais faire.
Mais les éclats de rire enfantins aussi !
Tout dépend finalement de mon auditoire et du reste - ce public qui attend un petit semblant de changement du quotidien.
Faire le pitre, c'est aussi une autre tentative de changer les choses. Je préfère jouer à l'enfant.
Mais les éclats de rire enfantins aussi !
Tout dépend finalement de mon auditoire et du reste - ce public qui attend un petit semblant de changement du quotidien.
Faire le pitre, c'est aussi une autre tentative de changer les choses. Je préfère jouer à l'enfant.
Bayadère- Messages : 89
Date d'inscription : 26/04/2013
Re: Requiem pour un vieux con
Oui ! Le vieux con est en réalité pas très heureux. S'intéresser aux semblants de bonheur de ses congénères, c'est perdre son temps à ne pas penser au sien.Kharmit a écrit:Il se fait enfermer par son propre système, plus rien ne l'interresse de l'extérieur à part ce qu'il y attrait à ses manies. Il vit dans une illusion de vie en somme, peut être la plus forte de toute.
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
"Chez les uns le cœur vieillit d'abord, chez d'autres c'est d'abord l'esprit. Il en est quelques-un qui sont vieillards pendant la jeunesse ; mais être jeune tard, maintient jeune longtemps"
- Ainsi parlait Zarathoustra, Nietsche
- Ainsi parlait Zarathoustra, Nietsche
Re: Requiem pour un vieux con
Qu'est ce qu'elle a de pas cool Shakira? J'aime bien mwââââ
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
Je crois avoir une explication... On naît et on grandit.On nous inculque en gros que tant qu'on grandit on apprend et qu'après on est grand et on sait tout. Ingurgiter puis c'est la ligne droite. Ils y croient. donc une fois grands ils cristallisent leurs connaissances leur donnant le nom d'idées, et s'y agrippent coûte que coûte.
Heureusement il y a quand même un stock de personnes qui doutent. Ils s'interrogent un peu quand même, et s'instruisent en cachette, tout en continuant à "jouer le jeu" avec leur entourage.
Après il y a carrément les ceusses qui ont un cerveau déformé : le cerveau qui remet tout en question, et qui en plus est capable de faire agir l'être entier bizarrement. Là soit on cache notre bizarrerie, on tente, soit on la laisse éclater au grand jour.
Les zados j'aurais tendance à les laisser écouter Shakira à fond, j'en ai deux à la maison et je vois bien qu'ils sont pris dans la spirale... Je compte qu'ils continueront de s'interroger une fois grands, et en attendant je ne peux que constater leurs bévues. Mais je ne les condamne pas : ils cherchent, ils font des erreurs, parfois même volontairement...
I'm happy car j'ai un cerveau du genre bizarre qui ne me laisse jamais en paix, je suis donc rassurée : je ne deviendrai pas une vieille conne.
Serions-nous des prophètes, lâchés parmi les futurs vieux cons potentiels, pour prêcher la bonne parole : non tout n'est pas posé, continue de penser là réside ta liberté... Quand je dis prêcher c'est de notre point de vue. Eux ils ne veulent pas de donneurs de leçons qui en plus ne sont pas des gens de pouvoir alors pourquoi les suivre... ?!!! Non, on peut juste leur poser les questions qui les amèneront à douter. Au bout du compte s'ils évoluent on sait déjà qu'ils s'en attribueront tout le mérite ! Nous on compte pour du beurre, mais on contre-balance de façon invisible le flagrant refus de questionnement...
Heureusement il y a quand même un stock de personnes qui doutent. Ils s'interrogent un peu quand même, et s'instruisent en cachette, tout en continuant à "jouer le jeu" avec leur entourage.
Après il y a carrément les ceusses qui ont un cerveau déformé : le cerveau qui remet tout en question, et qui en plus est capable de faire agir l'être entier bizarrement. Là soit on cache notre bizarrerie, on tente, soit on la laisse éclater au grand jour.
Les zados j'aurais tendance à les laisser écouter Shakira à fond, j'en ai deux à la maison et je vois bien qu'ils sont pris dans la spirale... Je compte qu'ils continueront de s'interroger une fois grands, et en attendant je ne peux que constater leurs bévues. Mais je ne les condamne pas : ils cherchent, ils font des erreurs, parfois même volontairement...
I'm happy car j'ai un cerveau du genre bizarre qui ne me laisse jamais en paix, je suis donc rassurée : je ne deviendrai pas une vieille conne.
Serions-nous des prophètes, lâchés parmi les futurs vieux cons potentiels, pour prêcher la bonne parole : non tout n'est pas posé, continue de penser là réside ta liberté... Quand je dis prêcher c'est de notre point de vue. Eux ils ne veulent pas de donneurs de leçons qui en plus ne sont pas des gens de pouvoir alors pourquoi les suivre... ?!!! Non, on peut juste leur poser les questions qui les amèneront à douter. Au bout du compte s'ils évoluent on sait déjà qu'ils s'en attribueront tout le mérite ! Nous on compte pour du beurre, mais on contre-balance de façon invisible le flagrant refus de questionnement...
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Requiem pour un vieux con
https://www.youtube.com/watch?v=VO0qGaOvIUA
1er avril pour un peu de léger
1er avril pour un peu de léger
Pycpyc- Messages : 176
Date d'inscription : 10/07/2013
Age : 51
Localisation : paris
Re: Requiem pour un vieux con
ou pire, ou mieux, on en pense s'qu'on veut:
https://www.youtube.com/watch?v=gTZ98v5zPfk
https://www.youtube.com/watch?v=gTZ98v5zPfk
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
Kcinnayyannick, tu trouves vraiment ça léger ?!!!
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Requiem pour un vieux con
pas vraiment (nana mousse) : D
Pycpyc- Messages : 176
Date d'inscription : 10/07/2013
Age : 51
Localisation : paris
Re: Requiem pour un vieux con
Voilà avec la mousse ça passe mieux, quelques bulles de rien ça allège !!!
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Pycpyc- Messages : 176
Date d'inscription : 10/07/2013
Age : 51
Localisation : paris
Re: Requiem pour un vieux con
mon ressenti se situe plus dans le sens de la pression de masse d'une sorte d'uniforme de goût et de présentation, comme dans fight club tourner la tête et ne voir que trop souvent la copie, d'une copie, d'une copie. bien sûr que l'on s'inspire les uns les autres, mais il y a beaucoup plus de nouvelles choses qui émergent quotidiennement et qui ne sont pas diffusés malgré leurs qualités, je suis heureuse quand je vois plus de disparité, peu importe que j'aime ou pas, c'est la diversité qui m'intéresse pour ce qu'elle peut amener de différent dans la façon de penser. quand t'entends la même musique au moins une fois par heure et ce pendant plusieurs semaines tu deviens complètement dingue et ça introduit un aspect statique dans le quotidien qui est insupportable, d'autant plus que dès que tu sors du boulot, tu vois la tête de l'artiste en question dans la rue, les pubs, les magasins, les gens en parlent... et ça fait ça pour beaucoup de choses, pas qu'au niveau artistique. (qui parle du traité transatlantique? a contrario qui parle de la maîtresse du président?) rares sont les gens qui vont être capables de me faire découvrir des artistes ou concepts qui ne sont pas sortis de ce qui est diffusé en masse. je n'ai pas la télé chez moi, ni la radio, et je connais pleins de chansons ou produits que je n'aime pas alors que je passe un temps fou à essayer de trouver ce que je pourrais aimer c'est quand même dingue!
de même, mon vieux-connisme pouvait se retrouver dans certaines remarques de types comportements généralisés, mais là je vois bien que je peux me tromper et je fais attention quand j'ai des pensées de ce genre, je cherche à voir pourquoi je les ai et si je peux les réfuter.
je peux être énervée de voir que tout le monde sait pour les ressources planétaires, pour les conditions d'élevages des animaux,.... et que ça ne change rien, certains critiquent des aspects mais suivent quand même. alors je suis d'accord c'est pas si évident de trouver où acheter ses produits, de se renseigner constamment sur le contenu de ce qu'on achète, de ne pas avoir les moyens financiers de se procurer telle chose qui a la valeur de ses convictions, et même quand on le fait d'être parfois trompé également.
de même ce n'est pas parce que c'est diffusé que c'est mauvais par définition, je peux aussi aimer des éléments séries de cette époque ou des époques passées mais c'est l'effet troupeau qui est difficile à supporter dans la vie de tous les jours.
de même, mon vieux-connisme pouvait se retrouver dans certaines remarques de types comportements généralisés, mais là je vois bien que je peux me tromper et je fais attention quand j'ai des pensées de ce genre, je cherche à voir pourquoi je les ai et si je peux les réfuter.
je peux être énervée de voir que tout le monde sait pour les ressources planétaires, pour les conditions d'élevages des animaux,.... et que ça ne change rien, certains critiquent des aspects mais suivent quand même. alors je suis d'accord c'est pas si évident de trouver où acheter ses produits, de se renseigner constamment sur le contenu de ce qu'on achète, de ne pas avoir les moyens financiers de se procurer telle chose qui a la valeur de ses convictions, et même quand on le fait d'être parfois trompé également.
de même ce n'est pas parce que c'est diffusé que c'est mauvais par définition, je peux aussi aimer des éléments séries de cette époque ou des époques passées mais c'est l'effet troupeau qui est difficile à supporter dans la vie de tous les jours.
medusa- Messages : 188
Date d'inscription : 15/02/2014
Localisation : 62
Re: Requiem pour un vieux con
Merci pour ce développement Youlou, j'aurais été incapable de le tourner aussi bien mais j'adhère tout à fait à ton raisonnement !
Atopia- Messages : 54
Date d'inscription : 15/03/2014
Age : 52
Localisation : Alpes-Maritimes
Re: Requiem pour un vieux con
il m'arrive de plus en plus souvent d'avoir à réprimer un fugace "c'était mieux avant".
puis je me dis que j'idéalise mes souvenirs. que du temps de mes parents, les politiciens et les médias étaient déjà pourris, les moutons étaient déjà majoritaires, et on respirait déjà des retombées nucléaires à pleins poumons. puis le balancier repart dans l'autre sens, la pourriture a contaminé tout le système, les moutons sont devenus des lemmings, et y'a ces 2 coeurs qui n'en finissent pas de fondre. attends je redonne un coup, parce qu'au Liban, en pleine guerre civile, les gens allaient à la plage, ici ces photos avaient choqué, et ça, pourtant, j'ai fini par comprendre.
bref j'arrête là.
et si la "vieille conne" était la version un peu plus adulte de la "petite insolente" ...
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Requiem pour un vieux con
Bibo a écrit:"Chez les uns le cœur vieillit d'abord, chez d'autres c'est d'abord l'esprit. Il en est quelques-un qui sont vieillards pendant la jeunesse ; mais être jeune tard, maintient jeune longtemps"
- Ainsi parlait Zarathoustra, Nietsche
Qu'est-ce qui fait vieillir un coeur ?
Peut être que nous sommes des Benjamin Button dont l'âme rajeunit à mesure que le corps et l'esprit vieillissent. J'attends de voir un peu alors...
Yul a écrit:Qu'est ce qu'elle a de pas cool Shakira? J'aime bien mwââââ
Yul, chère et douce Ise, je vous remercie de relever l'anecdotique, mais bon la prochaine fois c'est la fessée sans préambule. Non que ce soit Shakira qui me dérange mais les traîne-patins qui me l'imposent, comme s'il leur fallait toujours marquer leur territoire, l'instinct de dominance qui ressort peut être ? Je sais pas.
Ise:
Serions-nous des prophètes, lâchés parmi les futurs vieux cons potentiels, pour prêcher la bonne parole : non tout n'est pas posé, continue de penser là réside ta liberté... Quand je dis prêcher c'est de notre point de vue. Eux ils ne veulent pas de donneurs de leçons qui en plus ne sont pas des gens de pouvoir alors pourquoi les suivre... ?!!! Non, on peut juste leur poser les questions qui les amèneront à douter. Au bout du compte s'ils évoluent on sait déjà qu'ils s'en attribueront tout le mérite !
En effet, parfois je m'interroge sur le rôle que l'on a à jouer dans la grânde homéostasie sociale. Prêcher je n'en suis pas sûre, mais interroger, introduire cette part de questionnement et d'incertitude nécessaire à toute évolution (évolution ne signifiant pas progrès, mais au moins marche vers autre chose, mouvement propre à la vie) oui j'adhère tout à fait.
Je suis d'accord aussi pour le mérite, et peu importe qu'il ne nous revienne jamais c'est vrai, l'essentiel c'est de trouver le rôle où l'on est à son aise, inscrit dans une perspective plus grande que notre petite individualité. Le retour direct sur investissement est dispensable, au fond.
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Re: Requiem pour un vieux con
Kcinnay a écrit:https://www.youtube.com/watch?v=VO0qGaOvIUA
1er avril pour un peu de léger
Aaaaah d'accord, je vois! Ca mérite bien une petite contre-offensive Bernard Minet avant que je revienne aux choses sérieuses
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
Youlou:
Oui l'uniformisation est angoissante. Quelque soit l'endroit où l'on pose son regard, ce sont les mêmes informations ingurgitées, les mêmes objets de mode qui prolifèrent, les mêmes rituels jamais questionnés et de facto souvent vides de contenu. Comme le héros de Brazil embarqué sur une route sans fin cernée de toute part par des panneaux publicitaires.
Cela peut ressembler à une grande prison où on nous sert la même soupe matin midi et soir, où l'on donne l'illusion aux gens d'avoir toujours plus de choix pour se démarquer mais par des moyens créés ou déjà employés par d'autres. Ironique non ? Mais bon soit, on ne peut pas être dans la créativité constante. Parfois le mimétisme, le conformisme, est une facilité qui fait gagner du temps pour autre chose. Et soit², on adopte des codes sans réfléchir parce qu'ils ont été éprouvés et que leur efficacité a été démontrée. Le mimétisme est même est une stratégie sociale qui donnait à nos ancêtres de plus grandes chances de survie aussi. Chose que l'on pourrait résumer ainsi: si beaucoup ont emprunté ce chemin, c'est qu'il est safe.
Lorsque ce n'est plus réfléchi, que cela déborde tous les pans de l'existence, cela tourne à l'excès voire au vice... ?
"Celui qui se contente de suivre le chemin de la foule n'ira jamais plus loin qu'elle"
En même temps comme c'est l'instinct grégaire qui domine, cela doit rassurer au fond de savoir qu'on ne s'écartera pas de la masse ou d'avoir son destin soigneusement contenu par les règles qu'elle édicte et les passe-droits qu'elle décrète, non ? J'aimerais bien savoir en tous cas.
Aller pour la demi plaisanterie, j'ai la preuve scientifique que certains humains n'ont effectivement pas d'âme : il paraît que tous ne réussissent pas le test de Turing, ça vous en claque une non ? C'est pas un poisson d'Avril, en plus. Mais je trouvais ça rigolo et puis c'est vrai qu'on peut se poser des questions ... Quand on voit ce qu'on voit et qu'on entend ce qu'on entend ! ...
Oui l'uniformisation est angoissante. Quelque soit l'endroit où l'on pose son regard, ce sont les mêmes informations ingurgitées, les mêmes objets de mode qui prolifèrent, les mêmes rituels jamais questionnés et de facto souvent vides de contenu. Comme le héros de Brazil embarqué sur une route sans fin cernée de toute part par des panneaux publicitaires.
Cela peut ressembler à une grande prison où on nous sert la même soupe matin midi et soir, où l'on donne l'illusion aux gens d'avoir toujours plus de choix pour se démarquer mais par des moyens créés ou déjà employés par d'autres. Ironique non ? Mais bon soit, on ne peut pas être dans la créativité constante. Parfois le mimétisme, le conformisme, est une facilité qui fait gagner du temps pour autre chose. Et soit², on adopte des codes sans réfléchir parce qu'ils ont été éprouvés et que leur efficacité a été démontrée. Le mimétisme est même est une stratégie sociale qui donnait à nos ancêtres de plus grandes chances de survie aussi. Chose que l'on pourrait résumer ainsi: si beaucoup ont emprunté ce chemin, c'est qu'il est safe.
Lorsque ce n'est plus réfléchi, que cela déborde tous les pans de l'existence, cela tourne à l'excès voire au vice... ?
"Celui qui se contente de suivre le chemin de la foule n'ira jamais plus loin qu'elle"
En même temps comme c'est l'instinct grégaire qui domine, cela doit rassurer au fond de savoir qu'on ne s'écartera pas de la masse ou d'avoir son destin soigneusement contenu par les règles qu'elle édicte et les passe-droits qu'elle décrète, non ? J'aimerais bien savoir en tous cas.
Aller pour la demi plaisanterie, j'ai la preuve scientifique que certains humains n'ont effectivement pas d'âme : il paraît que tous ne réussissent pas le test de Turing, ça vous en claque une non ? C'est pas un poisson d'Avril, en plus. Mais je trouvais ça rigolo et puis c'est vrai qu'on peut se poser des questions ... Quand on voit ce qu'on voit et qu'on entend ce qu'on entend ! ...
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Re: Requiem pour un vieux con
Luna a écrit: Parfois le mimétisme, le conformisme, est une facilité qui fait gagner du temps pour autre chose. Et soit², on adopte des codes sans réfléchir parce qu'ils ont été éprouvés et que leur efficacité a été démontrée. Le mimétisme est même est une stratégie sociale qui donnait à nos ancêtres de plus grandes chances de survie aussi. Chose que l'on pourrait résumer ainsi: si beaucoup ont emprunté ce chemin, c'est qu'il est safe.
Peut-être mais ça n'intéressera probablement jamais certains. Le safe pour eux sera choisis par dépit. Bonne recette pour être malheureux toute sa vie...Ça peut paraître étrange, immature, pas adulte mais c'est comme ça. Certains , ont comme ce "truc" dans le ventre, cette chose qui les poussent , ce désir de création , de réalisation qui fait que le safe n'est pas envisageable.
Après l'on peut toujours changer ce regard mais à quel prix ?
Luna a écrit:Aller pour la demi plaisanterie, j'ai la preuve scientifique que certains humains n'ont effectivement pas d'âme clown : il paraît que tous ne réussissent pas le test de Turing, ça vous en claque une non ? C'est pas un poisson d'Avril, en plus. Mais je trouvais ça rigolo et puis c'est vrai qu'on peut se poser des questions ... Quand on voit ce qu'on voit et qu'on entend ce qu'on entend ! ...
Ah Luna tu sais, test de turing ou pas ça ne doit pas en intéresser beaucoup.
Moi le premier ;-)
Bisous à toutes.
Nash- Messages : 160
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Re: Requiem pour un vieux con
"L'artiste vit solitaire. Quoiqu'il fasse, où qu'il aille, partout il se sent exilé. [...]
L'artiste vit aujourd'hui en dehors de la communauté sociale; car l'élément poétique, c'est à dire l'élément religieux de l'humanité, a disparu des gouvernements modernes.
Qu'auraient-ils à faire d'un artiste ou d'un poète, ceux qui croient résoudre le problème de la félicité humaine par l'extension de quelques privilèges, par l'accroissement illimité de l'industrie et de l'égoïste bien-être ? [...]
L'art social n'est plus, ou n'est pas encore. Aussi que voyons-nous le plus habituellement de nos jours ? Des musiciens ? Non, des fabricants de musique; partout des artisans, nulle part des artistes."
Franz Liszt, Gazette musicale (16 Juillet 1837)
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
- luna lunedda:
- 1837!!!!!
medusa- Messages : 188
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Re: Requiem pour un vieux con
https://www.youtube.com/watch?v=gznDOMKeWkA
moi ce que je ressens surtout c'est la peur de ceux qui préfèrent penser en rond. ils sont dans la roue du hamster et terrorisés à l'idée qu'on les en expulse. j'ai souvent diffusé cet inconfort tout au long de ma vie et à mon corps défendant, je veux dire c'est plus fort que moi. pourquoi ???? Pourquoi je ne leur fous pas la paix aux moutons ? qu'est-ce qu'ils m'ont fait (à part d'essayer de me faire entrer, moi cube dans une forme circulaire ?)
ça doit être, je ne sais pas, une mission ou quelque chose du genre.
"pensez tout seuls, promis juré ça ne fait pas mal, allez forcez-vous un peu".
moi ce que je ressens surtout c'est la peur de ceux qui préfèrent penser en rond. ils sont dans la roue du hamster et terrorisés à l'idée qu'on les en expulse. j'ai souvent diffusé cet inconfort tout au long de ma vie et à mon corps défendant, je veux dire c'est plus fort que moi. pourquoi ???? Pourquoi je ne leur fous pas la paix aux moutons ? qu'est-ce qu'ils m'ont fait (à part d'essayer de me faire entrer, moi cube dans une forme circulaire ?)
ça doit être, je ne sais pas, une mission ou quelque chose du genre.
"pensez tout seuls, promis juré ça ne fait pas mal, allez forcez-vous un peu".
zebravalia- Messages : 685
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Re: Requiem pour un vieux con
@zebravalia
La peur de quoi ? Par rapport à quoi ?
Qu'est-ce qui te fait penser qu'ils pensent en "rond" ?
La peur de quoi ? Par rapport à quoi ?
Qu'est-ce qui te fait penser qu'ils pensent en "rond" ?
- Au cas ou :
...tu parlerais des préjugés, le temps fait bien son affaire ^^
Nash- Messages : 160
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Re: Requiem pour un vieux con
Je dirai également qu'il semble que l'on puisse mettre le doigt sur quelque chose d'intéressant sans pour autant tourner en "rond" comme tu le dis si joliement. On exclu pas pour autant certaines réalités observables: "préjugés" , "communautarisme", etc...dont fait preuve ses semblables.
Disons qu'il y a une prise en compte de ses paramètres (distanciés de soi) dans une proportion moindre en plus de cette dimension nouvelle purement rationnelle-probabiliste. Un peu comme si l'on croisait plusieurs grilles de lectures différentes.
D'ailleurs ça n'a peut-être pas l'air mais une sensibilité conséquente favorise grandement l'émergence d'une intuition "puissante".
L'intuition est très ancrée dans le réel mine de rien mais à croiser encore une fois avec des faits observables/preuves peut éventuellement "amoindrir" l'impact des filtres ou autres sur sa manifestation.
Pour résumer, on a une base rationnelle-probabiliste-intuitive à laquelle on adjoint différentes grilles de lecture.
J'y vois tout sauf une prison...;-)
...quoique cela dépend du point de vue..Les émotions peuvent venir tout brouiller quand ça déborde.
Prendre du recule face à ses propres émotions, filtres est un début oui.
Quelqu'un a dit un jour : le langage orale, voire écrit sont des formes très primitives de communication alors que la pensée est beaucoup plus rapide ,plus authentique. Fin c'est très complexe de retranscrire avec une très grande précision sa pensée à l'écrit et encore moins à l'oral.
À bientôt !
Dsl pour les fautes mais il faut que je dorme.
Disons qu'il y a une prise en compte de ses paramètres (distanciés de soi) dans une proportion moindre en plus de cette dimension nouvelle purement rationnelle-probabiliste. Un peu comme si l'on croisait plusieurs grilles de lectures différentes.
D'ailleurs ça n'a peut-être pas l'air mais une sensibilité conséquente favorise grandement l'émergence d'une intuition "puissante".
L'intuition est très ancrée dans le réel mine de rien mais à croiser encore une fois avec des faits observables/preuves peut éventuellement "amoindrir" l'impact des filtres ou autres sur sa manifestation.
Pour résumer, on a une base rationnelle-probabiliste-intuitive à laquelle on adjoint différentes grilles de lecture.
J'y vois tout sauf une prison...;-)
...quoique cela dépend du point de vue..Les émotions peuvent venir tout brouiller quand ça déborde.
Prendre du recule face à ses propres émotions, filtres est un début oui.
Quelqu'un a dit un jour : le langage orale, voire écrit sont des formes très primitives de communication alors que la pensée est beaucoup plus rapide ,plus authentique. Fin c'est très complexe de retranscrire avec une très grande précision sa pensée à l'écrit et encore moins à l'oral.
À bientôt !
Dsl pour les fautes mais il faut que je dorme.
Nash- Messages : 160
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Re: Requiem pour un vieux con
- Code:
Moi, j'ai bien aimé la chanson de Bernard Minet
mrs doubtfull- Messages : 779
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Re: Requiem pour un vieux con
je faisais référence aux personnes dépeintes par luna luneda, désolée de ne pas avoir reprécisé que je réagissais à son post de départ et non à celui qui me précédait.
je comprends très bien ce qu'elle décrit pour l'avoir longtemps vécu, même au sein de groupes sociaux où cela n'aurait pas du exister de manière aussi caricaturale, comme la recherche en littératture ou le milieu de l'art contemporain.
Mais la majorité des personnes ne vivent en société que par rapport au regard des autres, s'habillant, parlant, vivant comme elles croient que la pensée dominante de leur groupe référent le souhaite de peur d'en être exclue, ce qui serait trop douloureux.
Donc oui, je parle de peur !
Et je les comprends, j'ai moi-même été exclue de tous les groupes possibles dès la maternelle et je sais dans ma chair à quel point la marginalisation fait souffrir (syndrome amish ?) mais quand même, s'abrutir de télé, se saoûler en groupe, etc et toutes autres attitudes de masse dont parle youlou, c'est renoncer à un point
donc je leur dis, et je pense que je suis la preuve vivante qu'on peu survivre l'ostracisme, que je gagne à penser par moi-même chaque que je le peux (ce qui n'est pas évident).
je ressens comme un devoir la transmission de ce que je perçois de manière intuitive depuis l'enfance, une sorte de compréhension innée de l'architecture du monde, et donc je cherche à transmettre ce savoir, et moi aussi je parle souvent aux personnes âgées dans le s abris bus et dans le métro. je me sens bien avec eux et nous échangeons su autre chose que le temsp pourri passé les 1ères civilités d'usage. Leur extrême solitude me glace e j'espère toujours l'avoir un tout petit peu soulagée.
je pense même avoir réagi au post de luna parce que ce seul exemple m'a terriblement parlé.
donc dans mon "image" ceux qui tournent en rond sont ceux qui pensent en masse. et la chanson de Brassens comme je la comprends s'adresse à ceux qui veulent à toute force te faire rentrer dans cette roue.
est-ce que je t'ai répondu Nash ?
je comprends très bien ce qu'elle décrit pour l'avoir longtemps vécu, même au sein de groupes sociaux où cela n'aurait pas du exister de manière aussi caricaturale, comme la recherche en littératture ou le milieu de l'art contemporain.
Mais la majorité des personnes ne vivent en société que par rapport au regard des autres, s'habillant, parlant, vivant comme elles croient que la pensée dominante de leur groupe référent le souhaite de peur d'en être exclue, ce qui serait trop douloureux.
Donc oui, je parle de peur !
Et je les comprends, j'ai moi-même été exclue de tous les groupes possibles dès la maternelle et je sais dans ma chair à quel point la marginalisation fait souffrir (syndrome amish ?) mais quand même, s'abrutir de télé, se saoûler en groupe, etc et toutes autres attitudes de masse dont parle youlou, c'est renoncer à un point
donc je leur dis, et je pense que je suis la preuve vivante qu'on peu survivre l'ostracisme, que je gagne à penser par moi-même chaque que je le peux (ce qui n'est pas évident).
je ressens comme un devoir la transmission de ce que je perçois de manière intuitive depuis l'enfance, une sorte de compréhension innée de l'architecture du monde, et donc je cherche à transmettre ce savoir, et moi aussi je parle souvent aux personnes âgées dans le s abris bus et dans le métro. je me sens bien avec eux et nous échangeons su autre chose que le temsp pourri passé les 1ères civilités d'usage. Leur extrême solitude me glace e j'espère toujours l'avoir un tout petit peu soulagée.
je pense même avoir réagi au post de luna parce que ce seul exemple m'a terriblement parlé.
donc dans mon "image" ceux qui tournent en rond sont ceux qui pensent en masse. et la chanson de Brassens comme je la comprends s'adresse à ceux qui veulent à toute force te faire rentrer dans cette roue.
est-ce que je t'ai répondu Nash ?
zebravalia- Messages : 685
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Re: Requiem pour un vieux con
Il faudrait clamer dans les couloirs du métro, à tous ces robots vautrés dans les merveilles de la société de consommation des formules synthétiques du genre de "Mettez vous à la philo, ou allez trouver Jésus, mais faites quelque chose bordel...".
Les gens ne semblent pas avoir cette envie de connaitre et de comprendre le monde, et on ne fait rien pour les y encourager. Ce qui est nouveau ce n'est pas qu'il y ai de la connerie. Ce qui est nouveau c'est que la connerie envahisse tout, assiège tout. On est encerclé.
Les seuls freins personnels à cette recherche sont le manque de patience et l'aquoibonnisme. Par exemple, j'ai lu sur les vikings (Régis Boyer, connus des services içi), puis j'ai regardé une série qui s’appelle Vikings sur une chaîne qui s'appelle Histoire, et c'est de la merde. Rien n'est comme ce devrait être, c'est un divertissement mais ça n'a rien d'historique. Bref, même les programmes "demi-savant" deviennent débiles.
Mais le problème vient aussi qu'une fois qu'on a pensé par soi-même, on se retrouve face à son impuissance. On n'y peut rien, ou si peu. On y peut pour nous même, mais pas pour les autres. Si j'étais maire j'irai prendre un arrêté municipal pour procéder au rachat contre bon d'achat de bouquin de toutes les télés des quartiers "sensibles", en vue de les détruire. Mais c'est une vue de l'esprit.
Je crois que pour la majorité, cela tient plus de la paresse que d'une réelle bêtise. Ils n'ont simplement pas envie de se prendre la tête et puisqu'il faut causer de quelque chose, on cause des séries TV. Et plutôt que de raconter nos vies, ce qui impliquerait un certain investissement, on cause des vies des stars.
Nous vraiment, la bêtise, le conformisme militant, c'est encore trop grandiose. La simple paresse suffit...
Les gens ne semblent pas avoir cette envie de connaitre et de comprendre le monde, et on ne fait rien pour les y encourager. Ce qui est nouveau ce n'est pas qu'il y ai de la connerie. Ce qui est nouveau c'est que la connerie envahisse tout, assiège tout. On est encerclé.
- Spoiler:
- Comment se fabriquent, je vous demande, les idoles dont se peuplent tous les rêves des générations d’aujourd’hui ? Comment le plus infime crétin, le canard le plus rebutant, la plus désespérante donzelle, peuvent-ils se muer en dieux ?… déesses ?… recueillir plus d’âmes en un jour que Jésus-Christ en deux mille ans ?… Publicité ! Que demande toute la foule moderne ? Elle demande à se mettre à genoux devant l’or et devant la merde !… Elle a le goût du faux, du bidon, de la farcie connerie, comme aucune foule n’eut jamais dans toutes les pires antiquités… Du coup, on la gave, elle en crève… Et plus nulle, plus insignifiante est l’idole choisie au départ, plus elle a de chances de triompher dans le cœur des foules… mieux la publicité s’accroche à sa nullité, pénètre, entraîne toute l’idolâtrie… Ce sont les surfaces les plus lisses qui prennent le mieux la peinture."
Louis-Ferdinand Céline, Bagatelles pour un massacre, 1937
Les seuls freins personnels à cette recherche sont le manque de patience et l'aquoibonnisme. Par exemple, j'ai lu sur les vikings (Régis Boyer, connus des services içi), puis j'ai regardé une série qui s’appelle Vikings sur une chaîne qui s'appelle Histoire, et c'est de la merde. Rien n'est comme ce devrait être, c'est un divertissement mais ça n'a rien d'historique. Bref, même les programmes "demi-savant" deviennent débiles.
Mais le problème vient aussi qu'une fois qu'on a pensé par soi-même, on se retrouve face à son impuissance. On n'y peut rien, ou si peu. On y peut pour nous même, mais pas pour les autres. Si j'étais maire j'irai prendre un arrêté municipal pour procéder au rachat contre bon d'achat de bouquin de toutes les télés des quartiers "sensibles", en vue de les détruire. Mais c'est une vue de l'esprit.
Je crois que pour la majorité, cela tient plus de la paresse que d'une réelle bêtise. Ils n'ont simplement pas envie de se prendre la tête et puisqu'il faut causer de quelque chose, on cause des séries TV. Et plutôt que de raconter nos vies, ce qui impliquerait un certain investissement, on cause des vies des stars.
Nous vraiment, la bêtise, le conformisme militant, c'est encore trop grandiose. La simple paresse suffit...
Dernière édition par Olifaxe le Ven 4 Avr 2014 - 13:55, édité 1 fois
Olifaxe- Messages : 107
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Re: Requiem pour un vieux con
@zebra
Oui je comprends et je trouve que ce que tu fais est très humain ;-)
@Olifaxe
Nan, je pense que beaucoup dans cette société n'aiment pas la philo . Après tout ça n'empêche pas de vivre "bien" en toute humanité. Au moins ils évitent des étiquettes à "l'emporte-piece".
Ils éviteront très bien celui de 'demi-savant sensible'.
Précisions: Je ne cherchais à offenser personne gratuitement. Juste quelques divagations ...qui peut-être seraient intéressantes pour ceux que ça intéresse.
Oui je comprends et je trouve que ce que tu fais est très humain ;-)
@Olifaxe
Nan, je pense que beaucoup dans cette société n'aiment pas la philo . Après tout ça n'empêche pas de vivre "bien" en toute humanité. Au moins ils évitent des étiquettes à "l'emporte-piece".
Ils éviteront très bien celui de 'demi-savant sensible'.
Précisions: Je ne cherchais à offenser personne gratuitement. Juste quelques divagations ...qui peut-être seraient intéressantes pour ceux que ça intéresse.
Dernière édition par Nash_x6 le Ven 4 Avr 2014 - 15:15, édité 1 fois
Nash- Messages : 160
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Localisation : dans le plan complexe
Re: Requiem pour un vieux con
Regards très intéressants...
Pour ma part, j'ai à un moment été tentée par l'illusion du "c'était mieux avant". Je ne dis pas que c'est ce que décris Luna Lunneda dans son post.
Très drôle, à certains moments je me suis lue mots pour mots... Je me permets de parler d'un phénomène vis à vis duquel je me sens terriblement "différente". Je vais parler...du Divin.
Pour parler du conformisme, je suis ahurie quand je vois le club de "la Manif' pour tous". Ils et elles ont les mêmes idées (ou plutôt, n'en ont pas), s'habillent de la même façon (des uniformes), ont les mêmes loisirs, les mêmes centres d'intérêt.
Beaucoup se disent catholiques, si ce n'est en Croisade, mais je ne vois pas trop le rapport avec le Christ, ce Sémite, dont la peau bistrée ne devait rien à voir avec leurs Jésus-en-Croix aux traits fins, blanc, aux yeux clairs (Il doit y avoir un complot, je ne suis pas au courant, peut être que Jésus était un chef viking. Ou alors un notaire versaillais?!). Je ne vois pas le rapport avec cet homme, à la sensualité méditerranéenne, radical et anti-conformiste, détesté par les prêtres, protecteur des faibles, des petits et des femmes, des prostituées.
Je critique les "Manif pour tous", mais les Pro-mariage gay sont aussi, à mes yeux, terriblement conformistes. Beaucoup sont pour, parce que ça donne un côté branché, gay-friendly...Ca fait cool hein! Ca fait tellement "regardez, moi je ne suis pas un vieux con!" Perdue au milieu de Réac pour tous et Marais pour tous. Il n'y a pas une autre voie? Ce n'est pas du mariage homo que je parle. D'ailleurs, tous ces gens qui ont défilé dans les rues, dans le fond s'en fouttent. Ce n'était qu'une énième affirmation identitaire, de groupe. Entre la fashion week et la gay pride. "Regardez nous!"
En tant que "croyante", je constate toujours que le Divin est représenté par les "pires" sur cette Terre. Je me sens tellement seule! Entre les athées scientistes (dont j'ai longtemps fait parti), les croyants moutons idéologues, et les adeptes de New Age pour classes moyennes...
Pendant que je baigne dans les tables d'alchimistes, les mystères des licornes, les secrets d'Initiés, le vin des soufis, le Tao, les grands kabbalistes, les maîtres rose+croix, les grandes Questes , entre Hermès, Zarathoustra, Sainte Marie, Pythagore, Alexandre, Brahma, Merlin... La déflagration de l'Ego, la recherche de Beauté et de Vérité, par delà les illusions. Ce qu'il y a de plus Noble. L'Absolu. Ceux qui partagent cette passion sont souvent hommes, barbus, vieux, lunettes. Autant dire que je fais tâche au milieu d'eux... si à 26 ans je suis déjà parmi eux, où serai je dans 10 ans? dans 40 ans? dans 60 ans? Comment expliquer que j'ai un regard de compassion face aux winneurs quadra "qui ont réussi"? Que je les vois comme des enfants mal élevés? Alors que mon éducation m'a appris à devoir me pâmer devant eux...il paraît que c'est ce qu'on appelle des bons partis...
Bien entendu, les gens binaires ne savent pas que cela n'a rien à voir avec toute la vague new-age qui déballe depuis quelques années.
Il y a toujours un New-Ageux pour m'interpeller et s'imaginer que nous parlons des mêmes choses.
C'est qu'il confond l'essence et l'apparence.
Le pigeon, il débourse facile et fait la fortune de Fnac ésotérisme et autres pseudo-maîtres. Il mélange tout. Les chakras, la réincarnations, les fées, les sorcières, les ondes positives, les théosophes, les voyants...la pseudo-philosophie hawaienne (hoponopono machin), la spiritualité de la mondialisation. Le Dalai-Lama fait des messes "zen bio". On parle de yoga soufi. Deepak Chopra. La pensée positive de Tony Robbins. "Channel" de Shirley ou Tamara. Que des noms californiens. Entrer en résonance. Rampa et le Tibet. L'horreur. Tout ce qui me débecte.
"Spiritualité", je n'en peux plus de ce terme. Tant utilisé, tant galvaudé, tant vidé de tout sens. Tout le monde fait de la spiritualité, entre deux virées shopping chez H et M et les potins de la machine à café.
Je laisse Joel Labruyère résumer le fond de ma pensée...
"Pendant un demi-siècle, j’ai observé ceux que je croyais être mes semblables, et ma première impression de jeunesse était la bonne : je ne suis pas comme eux.
Globalement, je n’aime pas ce qu’ils aiment, et je ne veux rien de ce qu’ils convoitent. Leurs idéaux bornés, leurs philosophies spéculatives, leurs religions superstitieuses, leurs sciences barbares et leurs amusements ridicules ne me concernent pas. On m’y a plongé de force.
Par conformisme, à cause du lavage de cerveau que l’on subit dès l’école maternelle, j’ai essayé de me diriger dans la vie en fonction de leurs valeurs et de leurs croyances, mais cela a échoué.
Ne trouvant pas de nourriture pour mon âme dans leurs idéaux, j’ai renoncé à croire et à penser comme eux, et je n’en éprouve aucun complexe.
Les valeurs artistiques ou spirituelles qui me touchent encore s’avèrent ne pas provenir de la terre, mais ont été apportées par des demi-dieux, des héros antiques ou d’une époque plus récente. Tout ce qui m’émeut encore dans la civilisation n’est pas terrestre mais céleste. Ainsi, ce que j’aime n’est pas originellement humain, et j’avoue que tout ce qui me révulse est l’apanage du genre inhumain."
Pour ma part, j'ai à un moment été tentée par l'illusion du "c'était mieux avant". Je ne dis pas que c'est ce que décris Luna Lunneda dans son post.
Très drôle, à certains moments je me suis lue mots pour mots... Je me permets de parler d'un phénomène vis à vis duquel je me sens terriblement "différente". Je vais parler...du Divin.
Pour parler du conformisme, je suis ahurie quand je vois le club de "la Manif' pour tous". Ils et elles ont les mêmes idées (ou plutôt, n'en ont pas), s'habillent de la même façon (des uniformes), ont les mêmes loisirs, les mêmes centres d'intérêt.
Beaucoup se disent catholiques, si ce n'est en Croisade, mais je ne vois pas trop le rapport avec le Christ, ce Sémite, dont la peau bistrée ne devait rien à voir avec leurs Jésus-en-Croix aux traits fins, blanc, aux yeux clairs (Il doit y avoir un complot, je ne suis pas au courant, peut être que Jésus était un chef viking. Ou alors un notaire versaillais?!). Je ne vois pas le rapport avec cet homme, à la sensualité méditerranéenne, radical et anti-conformiste, détesté par les prêtres, protecteur des faibles, des petits et des femmes, des prostituées.
Je critique les "Manif pour tous", mais les Pro-mariage gay sont aussi, à mes yeux, terriblement conformistes. Beaucoup sont pour, parce que ça donne un côté branché, gay-friendly...Ca fait cool hein! Ca fait tellement "regardez, moi je ne suis pas un vieux con!" Perdue au milieu de Réac pour tous et Marais pour tous. Il n'y a pas une autre voie? Ce n'est pas du mariage homo que je parle. D'ailleurs, tous ces gens qui ont défilé dans les rues, dans le fond s'en fouttent. Ce n'était qu'une énième affirmation identitaire, de groupe. Entre la fashion week et la gay pride. "Regardez nous!"
En tant que "croyante", je constate toujours que le Divin est représenté par les "pires" sur cette Terre. Je me sens tellement seule! Entre les athées scientistes (dont j'ai longtemps fait parti), les croyants moutons idéologues, et les adeptes de New Age pour classes moyennes...
Pendant que je baigne dans les tables d'alchimistes, les mystères des licornes, les secrets d'Initiés, le vin des soufis, le Tao, les grands kabbalistes, les maîtres rose+croix, les grandes Questes , entre Hermès, Zarathoustra, Sainte Marie, Pythagore, Alexandre, Brahma, Merlin... La déflagration de l'Ego, la recherche de Beauté et de Vérité, par delà les illusions. Ce qu'il y a de plus Noble. L'Absolu. Ceux qui partagent cette passion sont souvent hommes, barbus, vieux, lunettes. Autant dire que je fais tâche au milieu d'eux... si à 26 ans je suis déjà parmi eux, où serai je dans 10 ans? dans 40 ans? dans 60 ans? Comment expliquer que j'ai un regard de compassion face aux winneurs quadra "qui ont réussi"? Que je les vois comme des enfants mal élevés? Alors que mon éducation m'a appris à devoir me pâmer devant eux...il paraît que c'est ce qu'on appelle des bons partis...
Bien entendu, les gens binaires ne savent pas que cela n'a rien à voir avec toute la vague new-age qui déballe depuis quelques années.
Il y a toujours un New-Ageux pour m'interpeller et s'imaginer que nous parlons des mêmes choses.
C'est qu'il confond l'essence et l'apparence.
Le pigeon, il débourse facile et fait la fortune de Fnac ésotérisme et autres pseudo-maîtres. Il mélange tout. Les chakras, la réincarnations, les fées, les sorcières, les ondes positives, les théosophes, les voyants...la pseudo-philosophie hawaienne (hoponopono machin), la spiritualité de la mondialisation. Le Dalai-Lama fait des messes "zen bio". On parle de yoga soufi. Deepak Chopra. La pensée positive de Tony Robbins. "Channel" de Shirley ou Tamara. Que des noms californiens. Entrer en résonance. Rampa et le Tibet. L'horreur. Tout ce qui me débecte.
"Spiritualité", je n'en peux plus de ce terme. Tant utilisé, tant galvaudé, tant vidé de tout sens. Tout le monde fait de la spiritualité, entre deux virées shopping chez H et M et les potins de la machine à café.
Je laisse Joel Labruyère résumer le fond de ma pensée...
"Pendant un demi-siècle, j’ai observé ceux que je croyais être mes semblables, et ma première impression de jeunesse était la bonne : je ne suis pas comme eux.
Globalement, je n’aime pas ce qu’ils aiment, et je ne veux rien de ce qu’ils convoitent. Leurs idéaux bornés, leurs philosophies spéculatives, leurs religions superstitieuses, leurs sciences barbares et leurs amusements ridicules ne me concernent pas. On m’y a plongé de force.
Par conformisme, à cause du lavage de cerveau que l’on subit dès l’école maternelle, j’ai essayé de me diriger dans la vie en fonction de leurs valeurs et de leurs croyances, mais cela a échoué.
Ne trouvant pas de nourriture pour mon âme dans leurs idéaux, j’ai renoncé à croire et à penser comme eux, et je n’en éprouve aucun complexe.
Les valeurs artistiques ou spirituelles qui me touchent encore s’avèrent ne pas provenir de la terre, mais ont été apportées par des demi-dieux, des héros antiques ou d’une époque plus récente. Tout ce qui m’émeut encore dans la civilisation n’est pas terrestre mais céleste. Ainsi, ce que j’aime n’est pas originellement humain, et j’avoue que tout ce qui me révulse est l’apanage du genre inhumain."
Dernière édition par Strobé (ex-Virya) le Ven 4 Avr 2014 - 16:11, édité 1 fois
Strobé (ex-Virya)- Messages : 1129
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Re: Requiem pour un vieux con
@Kass: Je me sens moins seule...
@Luna Lunneda:
"Si tu ne trouves pas d'ami sage, prêt à cheminer avec toi, résolu, constant, marche seul, comme un roi après une conquête ou un éléphant dans la forêt."
"Sous un grand ciel gris, dans une grande plaine poudreuse, sans chemin, sans gazon, sans un chardon, sans une ortie, je rencontrai plusieurs hommes qui marchaient courbés.
Chacun d’eux portait sur son dos une énorme chimère, aussi lourde qu'un sac de farine ou de charbon, ou le fourniment d’un fantassin romain.
Mais la monstrueuse bête n'était pas un poids inerte ; au contraire, elle enveloppait et opprimait l’homme de ses muscles élastiques et puissants ; elle s’agrafait avec ses deux vastes griffes à la poitrine de sa monture ; et sa tête fabuleuse surmontait le front de l’homme, comme un de ces casques horribles par lesquels les anciens guerriers espéraient ajouter à la terreur de l’ennemi.
Je questionnai l’un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient ainsi.
Il me répondit qu'il n'en savait rien, ni lui, ni les autres ; mais qu'évidemment ils allaient quelque part, puisqu'ils étaient poussés par un invincible besoin de marcher.
Chose curieuse à noter : aucun de ces voyageurs n'avait l’air irrité contre la bête féroce suspendue à son cou et collée à son dos ; on eût dit qu'il la considérait comme faisant partie de lui-même.
Tous ces visages fatigués et sérieux ne témoignaient d’aucun désespoir ; sous la coupole spleenétique du ciel, les pieds plongés dans la poussière d’un sol aussi désolé que ce ciel, ils cheminaient avec la physionomie résignée de ceux qui sont condamnés à espérer toujours.
Et le cortège passa à côté de moi et s’enfonça dans l’atmosphère de l’horizon, à l’endroit où la surface arrondie de la planète se dérobe à la curiosité du regard humain.
Et pendant quelques instants je m'obstinai à vouloir comprendre ce mystère ; mais bientôt l’irrésistible indifférence s’abattit sur moi, et j'en fus plus lourdement accablé qu'ils ne l’étaient eux-mêmes par leurs écrasantes chimères."
Baudelaire
@Luna Lunneda:
"Si tu ne trouves pas d'ami sage, prêt à cheminer avec toi, résolu, constant, marche seul, comme un roi après une conquête ou un éléphant dans la forêt."
"Sous un grand ciel gris, dans une grande plaine poudreuse, sans chemin, sans gazon, sans un chardon, sans une ortie, je rencontrai plusieurs hommes qui marchaient courbés.
Chacun d’eux portait sur son dos une énorme chimère, aussi lourde qu'un sac de farine ou de charbon, ou le fourniment d’un fantassin romain.
Mais la monstrueuse bête n'était pas un poids inerte ; au contraire, elle enveloppait et opprimait l’homme de ses muscles élastiques et puissants ; elle s’agrafait avec ses deux vastes griffes à la poitrine de sa monture ; et sa tête fabuleuse surmontait le front de l’homme, comme un de ces casques horribles par lesquels les anciens guerriers espéraient ajouter à la terreur de l’ennemi.
Je questionnai l’un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient ainsi.
Il me répondit qu'il n'en savait rien, ni lui, ni les autres ; mais qu'évidemment ils allaient quelque part, puisqu'ils étaient poussés par un invincible besoin de marcher.
Chose curieuse à noter : aucun de ces voyageurs n'avait l’air irrité contre la bête féroce suspendue à son cou et collée à son dos ; on eût dit qu'il la considérait comme faisant partie de lui-même.
Tous ces visages fatigués et sérieux ne témoignaient d’aucun désespoir ; sous la coupole spleenétique du ciel, les pieds plongés dans la poussière d’un sol aussi désolé que ce ciel, ils cheminaient avec la physionomie résignée de ceux qui sont condamnés à espérer toujours.
Et le cortège passa à côté de moi et s’enfonça dans l’atmosphère de l’horizon, à l’endroit où la surface arrondie de la planète se dérobe à la curiosité du regard humain.
Et pendant quelques instants je m'obstinai à vouloir comprendre ce mystère ; mais bientôt l’irrésistible indifférence s’abattit sur moi, et j'en fus plus lourdement accablé qu'ils ne l’étaient eux-mêmes par leurs écrasantes chimères."
Baudelaire
Strobé (ex-Virya)- Messages : 1129
Date d'inscription : 05/04/2013
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Re: Requiem pour un vieux con
Virya
Je ne prétends pas pouvoir répondre de façon exhaustive à tout ça mais je vais essayer de rassembler mes idées (qui m'ont valu des insomnies pas permises ces derniers jours).
Dans le syndrome du vieux con souvent ce qu'on y voit c'est quelqu'un maugréant sur des détails, les phénomènes de mode actuels, et c'est pourquoi je m'amuse avec l'anecdotique. Mais le processus même d'uniformisation des pensées, des modes de vie n'a rien d'actuel car l'instinct auquel cela répond est resté inchangé.
On trouvera des textes de la sorte à toutes les époques, se plaignant de la mauvaise éducation des adolescents, de la médiocrité rampante noyant les talents qui essaient d'éclore dans cette glaise, de la paresse intellectuelle confinant à l'aliénation et à la course au superflu.
Certains diront même que c'est normal de voir les mêmes vices se perpétrer durant ces derniers millénaires puisque nous sommes à l'ère du Kali Yuga, l'âge de fer. Je n'y crois pas spécialement mais pourquoi pas si cela permet d'être optimiste quant à la venue de temps meilleurs et d'un autre niveau de conscience globale.
Oui tous ces mouvements qui au nom d'un universalisme bien pensant et festif est désespérément conformiste, Muray (Philippe) l'a si bien décrit.
Oui les spiritualités originelles ont été dévoyées par un usage dépouillé de contenu, où quelques pratiques rituelles se sont substituées au sens qu'elles devaient servir.
N'en restent pratiquement plus que des parodies. Ou pire, elles ont été réhabilitées mais toujours dans une perspective contemporaine d'utilitarisme et de productivité: comment je peux faire de la méditation pour aller mieux et me sentir mieux intégré, être plus opérationnel au boulot ou dans ma vie social ?
Bref il y a toujours un profit dirigé vers l'individualisme et l'ego, cette inversion est une perversion totale.
Tu cites Baudelaire, mais ce n'est pas un hasard je suppose ?
Lui même était déchiré entre le terrestre et le céleste. Son opéra préféré, le Tannhauser de Wagner, est une parfaite illustration de cette lutte. Ne peut-on céder aux choses matérielles qu'au détriment de toute transcendance, toute valeur "supérieure" ? Qu'est-ce que cela révèle de nous quand on croit qu'il faudrait renoncer au corps pour échapper enfin à ce que l'incarnation terrestre comporte de si imparfait et "méprisable" ?
Nietzsche ne pardonnera jamais à Wagner de s'être effondré au pied de la croix. C'est à dire de céder au mépris du corps et du "plan horizontal" comme si c'était la seule voie possible pour accéder à la partie divine, au "plan vertical". Or cette partie immuable, impersonnelle (le Soi) est indissociable de ses manifestations, il n'y a pas de dualité irréconciliable entre le "principe vital" et les formes incarnées. Aussi cette idée fausse d'irréconciliable a abouti à l'ascétisme, ce qui a contribué à pervertir ces spiritualités, qu'elles soient bouddhistes, hindouistes ou chrétiennes.
Nous ne pouvons faire l'expérience du divin que dans le creuset de la manifestation, c'est à dire ici de notre humanité, de notre chair, avec ce qu'elle comporte de transitoire, de vulnérable, d'inachevé.
Alors c'est vrai, nous ne sommes plus au XIXème où le dilemme consistait à faire un choix entre la croix ou la bouche du pistolet. Il me semble que nous avons entre temps remplacé la croix par le positivisme scientifique, et puis par la consommation compulsive. Niant au passage cette partie de nous qui aspire encore au sentiment du divin. C'est à mon sens ce qu'il y a de plus étrange à observer chez autrui, cette course aveugle au vide.
Puis de les voir déprimés parce qu'ils n'ont pas réalisé qu'ils n'étaient pas prêts à ne vivre que sur le "plan horizontal", de la pure immanence.
Les biens matériels et les glorioles, toutes les idoles qu'on érige pour se divertir, ne peuvent pas pallier à l'angoisse de contempler un ciel vide.
Je ne prétends pas pouvoir répondre de façon exhaustive à tout ça mais je vais essayer de rassembler mes idées (qui m'ont valu des insomnies pas permises ces derniers jours).
Dans le syndrome du vieux con souvent ce qu'on y voit c'est quelqu'un maugréant sur des détails, les phénomènes de mode actuels, et c'est pourquoi je m'amuse avec l'anecdotique. Mais le processus même d'uniformisation des pensées, des modes de vie n'a rien d'actuel car l'instinct auquel cela répond est resté inchangé.
On trouvera des textes de la sorte à toutes les époques, se plaignant de la mauvaise éducation des adolescents, de la médiocrité rampante noyant les talents qui essaient d'éclore dans cette glaise, de la paresse intellectuelle confinant à l'aliénation et à la course au superflu.
Certains diront même que c'est normal de voir les mêmes vices se perpétrer durant ces derniers millénaires puisque nous sommes à l'ère du Kali Yuga, l'âge de fer. Je n'y crois pas spécialement mais pourquoi pas si cela permet d'être optimiste quant à la venue de temps meilleurs et d'un autre niveau de conscience globale.
Oui tous ces mouvements qui au nom d'un universalisme bien pensant et festif est désespérément conformiste, Muray (Philippe) l'a si bien décrit.
Oui les spiritualités originelles ont été dévoyées par un usage dépouillé de contenu, où quelques pratiques rituelles se sont substituées au sens qu'elles devaient servir.
N'en restent pratiquement plus que des parodies. Ou pire, elles ont été réhabilitées mais toujours dans une perspective contemporaine d'utilitarisme et de productivité: comment je peux faire de la méditation pour aller mieux et me sentir mieux intégré, être plus opérationnel au boulot ou dans ma vie social ?
Bref il y a toujours un profit dirigé vers l'individualisme et l'ego, cette inversion est une perversion totale.
Tu cites Baudelaire, mais ce n'est pas un hasard je suppose ?
Lui même était déchiré entre le terrestre et le céleste. Son opéra préféré, le Tannhauser de Wagner, est une parfaite illustration de cette lutte. Ne peut-on céder aux choses matérielles qu'au détriment de toute transcendance, toute valeur "supérieure" ? Qu'est-ce que cela révèle de nous quand on croit qu'il faudrait renoncer au corps pour échapper enfin à ce que l'incarnation terrestre comporte de si imparfait et "méprisable" ?
Nietzsche ne pardonnera jamais à Wagner de s'être effondré au pied de la croix. C'est à dire de céder au mépris du corps et du "plan horizontal" comme si c'était la seule voie possible pour accéder à la partie divine, au "plan vertical". Or cette partie immuable, impersonnelle (le Soi) est indissociable de ses manifestations, il n'y a pas de dualité irréconciliable entre le "principe vital" et les formes incarnées. Aussi cette idée fausse d'irréconciliable a abouti à l'ascétisme, ce qui a contribué à pervertir ces spiritualités, qu'elles soient bouddhistes, hindouistes ou chrétiennes.
Nous ne pouvons faire l'expérience du divin que dans le creuset de la manifestation, c'est à dire ici de notre humanité, de notre chair, avec ce qu'elle comporte de transitoire, de vulnérable, d'inachevé.
Alors c'est vrai, nous ne sommes plus au XIXème où le dilemme consistait à faire un choix entre la croix ou la bouche du pistolet. Il me semble que nous avons entre temps remplacé la croix par le positivisme scientifique, et puis par la consommation compulsive. Niant au passage cette partie de nous qui aspire encore au sentiment du divin. C'est à mon sens ce qu'il y a de plus étrange à observer chez autrui, cette course aveugle au vide.
Puis de les voir déprimés parce qu'ils n'ont pas réalisé qu'ils n'étaient pas prêts à ne vivre que sur le "plan horizontal", de la pure immanence.
Les biens matériels et les glorioles, toutes les idoles qu'on érige pour se divertir, ne peuvent pas pallier à l'angoisse de contempler un ciel vide.
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
Je me demande pourquoi Philippe Muray est si peu lu. Peut-être qu'on aurait moins droit aux mascarades indécentes du sidaction, ou de cette solidarité de façade à coup de "likes" pour lutter contre le cancer ou la faim dans le monde.
Je crois que ça me gonfle sincèrement les ahuris qui vont me bassiner avec la bien pensance, "la guerre cay mal", "le racisme cay nul", "l'avortement cay bien", "moi je peux pas discuter avec des gens qui ont des opinions politiques extrêmes".
En résumé, tout ce qui va donner lieu à des discussions en deux dimensions, jamais de points de vue META, ohlala quel effort coûteux serait-ce, toujours la même soupe de pensée uniforme resservie à l'infini par des robots convaincus d'oeuvrer pour le Bien.
C'est pas possible d'aller directement au fond des choses plutôt que de dissimuler derrière des petits avis arbitraires, et autres faux semblants drapés dans nos mesquines fiertés personnelles ?
Comprendre que tout ce qui s'exprime est souvent la résultante de peurs intimes, de désirs enfouis ? Et ce genre de considération c'est pas juste pour nourrir des réflexions théoriques sur la psychologie entre le fromage et le dessert.
Non, je parle d'une application pratique, INCARNER la théorie dans une éthique concrète.
Voilà, quand je dis que j'ai souvent eu une crainte presque infinie de m'égarer trop loin et de me rendre compte que plus personne ne me suit, là je ne joue plus. Je ne mens plus, et plus important que tout je ne me mens pas à moi-même.
Je ne cherche plus à honnir ces pauvres zombies parce qu'au fond je leur reproche d'être différents de moi et que j'ai le même instinct ancestral que tout le monde, cet instinct qui nous alarme sur un potentiel danger de mort dès que nous risquons l'ostracisme.
Simple exemple. Mais le pire dans ces moments là ce sont les personnes qui se mentent à elles-mêmes et essaient de se convaincre de leurs propres mensonges en les répandant.
/crise du dimanche soir
A bientôt
Je crois que ça me gonfle sincèrement les ahuris qui vont me bassiner avec la bien pensance, "la guerre cay mal", "le racisme cay nul", "l'avortement cay bien", "moi je peux pas discuter avec des gens qui ont des opinions politiques extrêmes".
En résumé, tout ce qui va donner lieu à des discussions en deux dimensions, jamais de points de vue META, ohlala quel effort coûteux serait-ce, toujours la même soupe de pensée uniforme resservie à l'infini par des robots convaincus d'oeuvrer pour le Bien.
C'est pas possible d'aller directement au fond des choses plutôt que de dissimuler derrière des petits avis arbitraires, et autres faux semblants drapés dans nos mesquines fiertés personnelles ?
Comprendre que tout ce qui s'exprime est souvent la résultante de peurs intimes, de désirs enfouis ? Et ce genre de considération c'est pas juste pour nourrir des réflexions théoriques sur la psychologie entre le fromage et le dessert.
Non, je parle d'une application pratique, INCARNER la théorie dans une éthique concrète.
Voilà, quand je dis que j'ai souvent eu une crainte presque infinie de m'égarer trop loin et de me rendre compte que plus personne ne me suit, là je ne joue plus. Je ne mens plus, et plus important que tout je ne me mens pas à moi-même.
Je ne cherche plus à honnir ces pauvres zombies parce qu'au fond je leur reproche d'être différents de moi et que j'ai le même instinct ancestral que tout le monde, cet instinct qui nous alarme sur un potentiel danger de mort dès que nous risquons l'ostracisme.
Simple exemple. Mais le pire dans ces moments là ce sont les personnes qui se mentent à elles-mêmes et essaient de se convaincre de leurs propres mensonges en les répandant.
/crise du dimanche soir
A bientôt
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
Je trouve cela insupportable et une marque d'absence d'humilité de la part de certaines personnes de penser en résumé que "les autres sont cons, ils n'ont rien compris tandis que moi je sais etc". Ne pas pouvoir accepter d'être directement touché par des comportements irrespectueux (comme de la musique à fond dans le train) c'est normal mais passer son temps à râler parce-que des jeunes vouent un culte à telle ou telle marque de lunettes par exemple c'est ridicule.
Et j'aimerais ajouter que tout le monde n'est pas aussi privilégié que vous. En fait, tout le monde n'a pas la même vie que vous. Ce que vous avez accompli, les connaissances, les lectures que vous avez accumulé, la "sagesse" que vous avez pu acquérir c'est très bien pour vous. Personne ne vous empêche de poursuivre votre quête. Alors laissez les autres être comme ils sont (d'ailleurs vous n'avez pas d'autre choix), mal-éclairés, normo-pensants ou autre, tant qu'ils ne font pas appel à vous service.
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
Vouloir entraîner les autres dans la lumière de son sillage, c'est plutôt une preuve de philanthropie. C'est AUSSI parce que ça craint de se sentir seul éclairé et entouré de con, mais ça peut aussi bouffer de voir les cons se glorifier de l'être, vu qu'on baigne dans la culture du "je ne suis pas con, je suis intelligent à ma manière".
Par ailleurs, je ne connais pas un con qui soit content de l'être, quand on creuse (donc irl ) le con est toujours triste de l'être et ne cherche qu'une chose : l'être le moins possible.
Par ailleurs, je ne connais pas un con qui soit content de l'être, quand on creuse (donc irl ) le con est toujours triste de l'être et ne cherche qu'une chose : l'être le moins possible.
Face de lune- Messages : 36
Date d'inscription : 22/10/2013
Age : 47
Localisation : Strasbourg
Re: Requiem pour un vieux con
Ecoute hm... Mazarine c'est ça ? J'ai bien une petite idée sur la raison pour laquelle tu t'acharnes...
Mais de 1 c'est pas une bonne façon de s'y prendre. Et de 2 je ne sais pas si ça vaut le coup de faire montre d'autant de mauvaise foi en restant bloqué sur l'anecdotique et en faisant semblant de ne pas saisir le fond.
A moins que tu ne le fasses pas exprès, auquel cas mes condoléances.
Mais de 1 c'est pas une bonne façon de s'y prendre. Et de 2 je ne sais pas si ça vaut le coup de faire montre d'autant de mauvaise foi en restant bloqué sur l'anecdotique et en faisant semblant de ne pas saisir le fond.
A moins que tu ne le fasses pas exprès, auquel cas mes condoléances.
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
@Face de lune, pourquoi cela boufferait-il de voir des cons se glorifier ? Ce ne serait pas plutôt comique ?
Pour "je ne connais pas un con qui soit content de l'être" tu as probablement raison, enfin dans mon cas par ex, je suis pas super heureuse de ne pas savoir grand chose sur la vie etc. Mais je pense que pour ne pas être "content de l'être" il faut déjà se reconnaître. Et je crois que c'est super important, ça. Par rapport au bienfait de vouloir mettre les gens dans la lumière, bah il faut que les gens acceptent de se faire entraîner. C'est ça que j'ai envie de dire, qu'on ne peut pas aider/sauver/rendre heureux les gens selon notre propre définition de la joie s'ils ne le veulent pas.
@Luna Lunedda, mon pseudo actuel est Jasmine. C'est vrai que Mazarine est joli mais ne sachant pas quel raison explique mon changement de pseudo tu aurais pu avoir la gentillesse de ne pas le ressortir. Enfin, comme ça ne me dérange pas vraiment, passons.
Sinon, oui, je ne suis pas surdouée. Mais la raison pour laquelle je m'acharne n'a pas seulement rapport avec moi. Ce topic me rappelle les complaintes du zèbre au sujet de ceux qui ne sont pas aussi intelligents qu'eux, qui ne comprennent pas comme eux. Oui, je trouve une grande majorité des zèbres de ce forum insupportables et manquant cruellement d'humilité. Ce qui me fait plaisir c'est que des surdoués eux-mêmes pensent la même chose que moi. Au moins, on ne peut pas dire qu'ils ont une certaine rancune.
Le fond, qu'est-ce que c'est ? Le titre du topic n'est-il pas "requiem pour un vieux con" ? Le vieux con ce n'est pas l'aigri qui se plaint de tout le monde ? Je veux bien, si ça ne te dérange pas, que tu me dises alors ce qu'il est vraiment.
"A moins que tu ne le fasses pas exprès, auquel cas mes condoléances." J'avoue que la deuxième partie "auquel cas mes condoléances" ne me fait pas plaisir du tout (bon c'était fait exprès). Mais étant donné que ça touche à quelque chose de sensible pour moi en ce moment, on peut dire que soit tu as gagné soit on est d'accord que c'est un peu indélicat. Enfin, j'espère que ton prochain message ne pointera pas à nouveau mon inintelligence, ma normo-pensance parce-que ça ne lui sert pas.
Invité- Invité
Re: Requiem pour un vieux con
Jasmine a écrit:
Et j'aimerais ajouter que tout le monde n'est pas aussi privilégié que vous. En fait, tout le monde n'a pas la même vie que vous. Ce que vous avez accompli, les connaissances, les lectures que vous avez accumulé, la "sagesse" que vous avez pu acquérir c'est très bien pour vous. Personne ne vous empêche de poursuivre votre quête. Alors laissez les autres être comme ils sont (d'ailleurs vous n'avez pas d'autre choix), mal-éclairés, normo-pensants ou autre, tant qu'ils ne font pas appel à vous service.
La sagesse, la quête ont bien souvent pour berceau la souffrance, les épreuves de la vie. Certains en sont venus là, parce que pas le choix, c'était la seule voie. Me comprendront ceux qui veulent me comprendre.
Pour ma part, je ne suis pas dans la division surdoué (les génies incompris d'essence aristo) / normo (les cons, les bêtes, les ânes incultes et vulgaire)
J'ai vu un paquet de surdoués méchants, vulgaires, disant des choses très stupides. Surdoué, tu as un haut QI, et point. Ca c'est le naturel. C'est physiologique...cela n'implique rien d'autre. Je préfère un normo proche de mes valeurs (pour être ami) qu'un surdoué à l'opposé.
Strobé (ex-Virya)- Messages : 1129
Date d'inscription : 05/04/2013
Age : 36
Localisation : Nantes
Re: Requiem pour un vieux con
Strobé (ex-Virya) a écrit:
La sagesse, la quête ont bien souvent pour berceau la souffrance, les épreuves de la vie. Certains en sont venus là, parce que pas le choix, c'était la seule voie.
Je pense que ça invite alors à un peu plus d'indulgence à l'encontre des jeunes de notre société, à ceux qui n'ont pas encore fait face à énormément d'épreuves. Je suis d'accord aussi qu'il faut souvent que les gens soient forcés par les épreuves de la vie, la souffrance comme tu l'écris pour se remettre en question. D'ailleurs, je me rappelle de quelqu'un qui m'avait dit que les personnes faisant preuve d'une grande empathie avaient été le plus souvent victimes de souffrance, de maltraitance. Et ça ne me semble pas totalement faux. Dans la même veine, quitter sa zone de confort, se remettre en question yen a pas bcp qui arrivent à y parvenir s'ils ne sont pas forcés de le faire. C'est tellement courant qu'il n'y a finalement aucun besoin de rappeler les qualités de ceux qui réussissent à le faire même lorsqu'ils n'y sont pas obligés.
Invité- Invité
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